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Chicago 1905, le socialisme et les animaux

En 1905, l’écrivain Upton Sinclair publie sous la forme de feuilletons La Jungle dans le journal socialiste Appeal to Reason. Un roman-reportage qui témoigne des pires horreurs des abattoirs de Chicago et va provoquer un véritable scandale tant il dévoilera aux yeux du grand public la face cachée de la fabrication en masse d’aliments à base de viande.

Derrière, c’est le capitalisme américain que l’on retrouve dépeint et qui va conquérir l’ensemble de l’Occident jusqu’à façonner l’ensemble de son industrie agroalimentaire. Et surtout il va généraliser la barbarie industrialisée envers les animaux à la base de la société de consommation.

Les usines à viande de Chicago en 1947

C’est de ces chaînes automatisées d’abattage qu’Henri Ford puisera son inspiration pour réaliser ses chaînes d’automobiles et ainsi systématiser tout un mode d’organisation du travail mis au seul service d’une minorité capitaliste.

Les animaux… Un thème moins mis en avant à l’époque face au drame vécu par les ouvriers et aux méthodes insupportables déployées par les industriels pour falsifier la qualité de leur nourriture tout en la vendant aussi chère. Jusqu’à vendre des produits issus de cuves dans lesquelles des ouvriers sont morts dans des accidents de travail…

Et pourtant, on y trouve également un passage où un philosophe, Schliemann, passionné de diététique, vivant parmi les ouvriers de Chicago et participant aux réunions du Parti socialiste affirme des choses qui sonnent si justes. Si justes car, malgré le temps perdu, elles attestent de l’inéluctable fusion de la cause animale avec le Socialisme…

« Schliemann reprit son souffle quelques instants avant de poursuivre :

– Et puis il faut ajouter à cette production agricole illimitée la récente découverte de certains physiologistes qui affirment que la plupart des troubles dont souffre le corps humain sont dus à la suralimentation !

Qui plus est, il a été prouvé que l’homme peut se passer de viande. Or celle-ci est évidemment plus difficile à produire que les denrées d’origine végétale, plus déplaisante à préparer et à manipuler, plus délicate à conserver. Mais qu’importe, n’est-ce pas, du moment qu’elle nous flatte plus agréablement le palais.

— Comment le socialisme peut-il changer ces habitudes ? se permit de demander l’étudiante. C’était la première fois qu’elle intervenait.

Tant que le salariat sera de règle, répondit Schliemann, il sera toujours facile de trouver des bras pour s’acquitter des tâches les plus avilissantes et les plus répugnantes.

Mais, dès que le travail sera libre, le prix de ce genre de besogne augmentera. On abattra une par une les vieilles usines sales et insalubres, car il sera moins onéreux d’en bâtir de nouvelles.

On équipera les bateaux à vapeur de machines capables d’alimenter automatiquement les chaudières, on éliminera les risques dans les métiers dangereux ou on élaborera des produits de substitution pour les substances toxiques actuellement utilisées.

De la même façon, chaque année, au fur et à mesure que les citoyens de notre République industrielle verront leurs goûts s’affiner, le coût des produits carnés augmentera, si bien, qu’un beau jour, les amateurs de viande devront tuer eux-mêmes les bêtes qu’ils mangent.

Combien de temps croyez-vous, alors, que la coutume survivra ? »

Aujourd’hui, alors que le 21e siècle est déjà largement lancé, tout cela résonne profondément, malgré la naïveté du propos. L’humanité a acquis une conscience avec une telle ampleur qu’il y a des évidences qui s’imposent.

Et ce n’est pas pour rien justement que le capitalisme se débarrasse de la cause animale, en faisant quelque chose d’anecdotique, et que la vieille gauche emprisonnée dans des traditions du siècle dernier ou de l’agitation superficielle est incapable d’aborder la question des animaux.

Penser aux animaux, c’est inévitablement exiger la révolution, c’est assumer que rien n’est possible sans le renversement de l’ordre établi. C’est porter la conscience de la Société nouvelle, du Socialisme !

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La Cause animale devient celle du Socialisme

Mais où sont passées toutes les personnes qui se sont rapprochées de la Cause animale ? Elles ont toutes disparues de la circulation depuis la pandémie. Il ne reste plus rien ! Dès que la pandémie s’est installée, il y a une profonde crise morale, intellectuelle, culturelle, et la Cause animale n’a tout simplement pas tenu le choc.

Avant la crise, il était considéré que la question animale commençait à faire partie du panorama de la vie en France, que les avancées devaient être inexorables. La chasse à courre commençait à être connue et très largement remise en cause ; l’existence du mode de vie vegan se faisait connaître.

Avec la crise, les animaux ont disparu comme question importante, c’est à peine si on en parle encore ; quant au véganisme, il est devenu un végétalisme simple prétexte à l’industrie de l’alimentation.

Ce qui compte, c’est l’armée, c’est la compétition internationale, c’est la lutte de chaque pays pour son influence ; qui va se préoccuper du sort des êtres vivants en général dans un tel contexte ? D’où dans la Cause animale une tendance au pessimisme, à l’isolement social et aux mentalités nihilistes.

Mais il ne faut pas se fier aux apparences. En réalité, la défaite de la Cause animale est sa victoire. Initialement, la Cause animale est née comme Cause en soi, de manière séparée du reste. Cause vraie, cause juste, elle a pu galvaniser et produire un mouvement de masse. Il faut lire l’incroyable histoire du Front de Libération animale qui en Angleterre était la grande actualité des années 1970-1980, avec des actions quotidiennes. Plusieurs décennies après, on ne peut qu’être bluffé, interloqué de l’ampleur et de la modernité des exigences qu’on trouvait alors.

Mais aucun mouvement, fut-il moralement juste, ne peut exister de manière séparée de la maturité de l’Histoire qui s’avance. Ce sont les prolétaires qui transforment le monde, ce sont eux qui vont transformer la réalité dans un sens nouveau, révolutionnaire, et la Cause animale ne peut être victorieuse qu’en se fondant, en se fusionnant avec cette classe laborieuse.

On dira que les ouvriers mangent des merguez et n’en ont rien faire, pour beaucoup, des animaux. Tout à fait, tout comme d’ailleurs ils se moquent du Socialisme. C’est pourquoi, historiquement, le Socialisme vient de l’extérieur du prolétariat, il est porté par l’avant-garde qui elle a une compréhension scientifique du monde et des transformations en cours, des transformations nécessaires.

Et si la Cause animale est juste, car portée par l’Histoire, alors immanquablement elle devient une partie du Socialisme, de son programme, de ses mentalités, de ses exigences et de son action.

La Cause animale est même un critère fondamental pour distinguer ceux qui vivent dans le passé et ceux qui ont compris que la planète Terre est autre chose qu’un gros rocher où une humanité tombée dans la démesure peut tout massacrer pour satisfaire son ego.

La Cause animale est collective ; elle ne concerne pas simplement tel ou tel animal, mais tous les animaux. Par conséquent, elle concerne la planète entière, dans son existence et dans son devenir. On raisonne forcément de manière absolue, on réfléchit en termes de grands ensembles, où tout est lié, tout est relié. On voit la planète comme une Biosphère.

C’est la raison pour laquelle inversement les mouvements « pour le climat », pour la « dernière rénovation », les « soulèvements de la terre » et autres agitations pessimistes – nihilistes sont de nature anti-animale et anti-Socialisme. Ils tentent de « freiner » les choses, de revenir en arrière, d’empêcher qu’on agisse de manière nouvelle : ils veulent seulement qu’on « ralentisse » les choses.

Il ne s’agit pourtant pas de ralentir les choses, mais de les accélérer. La notion d’enfermement des animaux est par exemple éminemment odieuse. Il est très facile de comprendre que cela relève du passé. Ce passé doit être abandonné, dépassé, il reflète une humanité sans maturité, se comportant de manière irréfléchie et spoliatrice.

C’est avant tout une question de sensibilité que tout cela. Et le Socialisme se fonde sur le matérialisme, sur la reconnaissance de la matière, par opposition à l’idéalisme, qui développe le culte d’idéaux fictifs ou dépassés. Il faut reconnaître les choses telles qu’elles sont, voilà ce que dit le Socialisme. Et comment ne pas reconnaître la situation d’un oiseau en cage ? Tout comme : comment ne pas reconnaître la situation d’un oiseau qui n’est pas en cage ?

La Cause animale devient celle du Socialisme, voilà ce que la crise révèle en fait. La défaite de la Cause animale est sa victoire, car elle passe de proposition idéale à une exigence historique – à condition qu’il y ait une avant-garde pour la porter, sur le plan des idées et du vécu, dans la réalisation de la société nouvelle, socialiste, dont nous avons besoin.

L’avenir exige d’être à la hauteur concernant la Cause animale – sans quoi l’avenir ne deviendra pas le présent !

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« Une classe de travailleurs oubliés »

Publié en juillet 1888 dans « La Revue Socialiste » de Benoît Malon, ce petit article de Charles Gide est illustratif de la naissance de la Cause animale à l’intérieur du mouvement ouvrier.

Il témoigne de la proximité historique, pour ne pas dire de la coopération entre certaines vies animales et la classe paysanne, puis ouvrière, dans le labeur quotidien. Une coopération qui ne pouvait que participer à une éthique amenée à se renforcer dans la grande cause de l’émancipation sociale.

C’est là un repère important pour quiconque veut défendre la Cause animale du point de vue de la Gauche historique, contre les artifices petits-bourgeois.

« UNE CLASSE DE TRAVAILLEURS OUBLIÉS

Je veux ici plaider la cause d’une classe particulière de travailleurs et de salariés : — classe nombreuse, car ses membres se comptent par millions — classe misérable, car pour obtenir de quoi ne pas mourir de faim, ils sont assujettis au travail le plus dur, à la chaîne, et sous le fouet ; —- classe qui a d’autant plus besoin de protection qu’elle est incapable de se défendre elle-même, n’ayant pas assez d’esprit pour se mettre en grève et ayant trop bonne âme pour faire une révolution ; je veux parler des animaux, et en particulier des animaux domestiques.

II semble que les travailleurs-hommes devraient avoir certains sentiments de confraternité pour les travailleurs-animaux, ces humbles compagnons de leurs travaux et de leurs peines. Mais non ! et on pourrait croire au contraire, qu’ils cherchent à se venger sur eux de l’injustice du sort. Dans notre région du Midi, peut-être plus que dans toute autre, on est dur pour les animaux, et dans cette ville même (Montpellier), on sait bien que les courses de taureaux constituent le divertissement populaire par excellence et que le sang des taureaux et des chevaux, confondu dans l’arène, est comme la monnaie avec laquelle s’achètent les suffrages des électeurs.

Jean-François Millet, Des paysans rapportant à leur habitation un veau né dans les champs, 1864

Hé bien ! il faut avoir le courage de dire qu’aussi longtemps que de semblables mœurs régneront, il n’y a pas lieu d’espérer que les hommes réussissent à se faire une idée claire de ce que c’est que la justice, ni bien moins encore qu’ils parviennent à la réaliser dans leurs relations sociales.

Et qu’on ne hausse pas ici les épaules en disant que autre est la justice vis-à-vis de nos semblables, et autre la justice vis-à-vis des animaux. La justice est Une, au contraire, une pour tous. Tout être en ce monde, par cela seul qu’il sent, qu’il souffre, qu’il travaille, a des droits et des droits qui sont sacrés. A bien plus forte raison quand il s’agit de ces êtres qui font vraiment partie intégrante de la famille, puisqu’ils, sont les amis de la maison et les hôtes du foyer.

Nos langues modernes ont un beau mot qui était inconnu aux anciens, ou que du moins ils ne prenaient point dans le même sens, c’est le mot d’HUMANITÉ. Le sens d’abord étroitement circonscrit s’est peu à peu élargi, et l’élargissement progressif de ce terme marque et mesure le développement de l’idée de justice en ce monde ; on y a fait rentrer successivement tous ceux qui d’abord avaient été laissés en dehors, l’esclave qui n’était qu’une chose, l’étranger dont le nom était synonyme d’ennemi, la femme qui n’était qu’un instrument de reproduction ou.de plaisir.

Mais il y a encore un pas à faire, et si paradoxale à première vue que paraisse une semblable affirmation, il faut affirmer que les animaux aussi font partie de l’humanité.

Jules Jacques Veyrassat, labour, XIXe

Les savants se font forts de nous démontrer que les animaux sont nos frères dans le sens littéral du mot ou tout au moins nos cousins germains en ce sens que nous descendons eux et nous d’un ancêtre commun et que par conséquent le même sang coule dans nos veines. A vrai dire, cette voix du sang n’a pas l’air d’inspirer à nos savants des sentiments très-tendres.; elle ne les-empêche pas, en tout cas, de soumettre nos infortunés cousins à d’abominables tortures pour chercher, sous prétexte de vivisection, ce qu’ils ont dans le ventre.

Je ne suis pas bien sûr d’ailleurs que cette doctrine soit parfaitement établie ; je ne sais pas trop si les animaux sont nos frères par les lois de l’hérédité et par le fait d’une commune origine ; mais ce que je sais bien — et cela me suffit — c’est qu’ils sont nos frères par le fait d’une association indestructible dans le travail et dans la peine, par la solidarité de la lutte en commun pour le pain quotidien.

Que les hommes descendent ou non des animaux, toujours est-il qu’avant que l’homme parut sur cette terre, les animaux y étaient déjà. Dans la grande famille des créatures vivantes, ils sont nos aînés ; sans leur aide, jamais nous ne nous serions tirés d’affaires ; ils se seraient fort bien passés de nous, mais nous, nous n’aurions pu nous passer d’eux. Sans le chevalet, le chien qui lui ont permis d’atteindre le gibier ou de garder les troupeaux ; sans le bœuf qui lui a permis de labourer, la terre et l’a acheminé ainsi par l’agriculture à la civilisation, jamais sans doute l’homme n’aurait pu franchir les premières étapes du progrès : il serait encore à cette heure dans l’affreux dénuement de ces indigènes australiens qui se nourrissent de terre et peut-être au-dessous même de ces pauvres animaux qui lui ont fait la courte échelle et qu’il regarde aujourd’hui avec un orgueil de parvenu !

Ce sont eux qui, de leur chair, nous ont fourni les premiers aliments, de leur peau ou de leur laine, nos premiers vêtements, de leurs os ou de leur corne, nos premières, armes. Encore à cette heure, le meilleur de ce que nous avons, c’est à eux que nous l’empruntons. Faibles, frileux et nus, nous leur avons pris leur toison pour nous vêtir, leur fourrure pour nous réchauffer, leur soie pour nous parer; misérables va-nu-pieds que nous étions, nous leur avons pris leur cuir pour nous faire des chaussures ! Nous les avons dépouillés de tout ce qu’ils portent sur eux comme des voleurs embusqués au coin d’un bois pour nous le mettre sur le corps. Nous leur devons tout, ils ne nous doivent rien.

Voilà pourquoi, si la réciprocité des services n’est pas un vain, mot, les animaux ont droit à notre pitié : et ce n’est point assez dire : ils ont droit à notre justice — et ce n’est point encore assez : ils ont droit à notre respect !

Pour protéger les faibles contre les abus de la force, on ne connaît jusqu’ici que deux moyens’ : l’intervention du législateur ou l’association des faibles entr’eux.

Quant au législateur, il s’est décidé à intervenir en faveur de ces faibles dont nous parlons ici, quoique d’une façon bien timide. La loi dite Grammont qui punit les mauvais traitements envers les animaux domestiques de peines légères, quoique souvent raillée, n’en restera pas moins un des titres d’honneur du XIXe siècle et elle suffira peut-être au regard de la postérité pour racheter bien des défaillances.

Quant à l’association, les animaux ne pouvant y recourir pour leur propre compte et ne pratiquant pas encore les associations professionnelles, c’est à leurs amis qu’il appartenait d’en créer une destinée à les protéger : c’est ce qu’ils ont fait en effet et c’est ainsi qu’est née la Société protectrice des animaux, autre sujet de raillerie pour les esprits bornés. Peu importe ! elle représente une grande idée…

Julien Depré, dans le pâturage, 1883

Je sais bien quelle est l’objection qu’on ne manque pas de faire. On dit: il y a bien assez à faire pour les hommes qui souffrent, sans aller s’occuper d’abord des animaux ! Vous vous imaginez peut- être que ceux qui vous tiennent ce langage sont des philanthropes qui ne vivent que pour s’occuper de leur prochain et ne sauraient détourner une minute de leur temps, ou une obole de leur bourse au profit d’une pauvre bête ? Ah ! bien oui : ce sont pour la plupart des gens qui ne font pas plus de cas de leur semblable que d’un chien, ce qui leur permet en toute sûreté de conscience, de ne pas plus s’occuper des uns que des autres…

Qu’on laisse donc de côté ce pitoyable sophisme ! Il faut dire au contraire que si l’on apprenait, par exemple, aux enfants à aimer les animaux, ce serait le meilleur moyen de leur apprendre à aimer plus tard les faibles et les déshérités. Hé sans doute notre premier devoir est d’aimer notre semblable. Qui songe à le nier ? Mais notre semblable n’est pas toujours si aimable, ni si spirituel ! Et voilà pourquoi le meilleur moyen de s’exercer à aimer les hommes, c’est encore de commencer par aimer les bêtes.

Charles, GIDE. – (Émancipation). »

La Revue Socialiste, juillet 1888
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« 269 libération animale » et l’oubli d’Israël

C’est à la fois anecdotique et extrêmement riche d’enseignements.

Apparu en 2016, le collectif « 269 Libération animale » a connu son heure de gloire médiatique en France avec des blocages d’abattoirs. Le mouvement, qui prône la désobéissance civile, a été à la pointe d’une mode « antispéciste » ayant marqué la fin des années 2010.

Le collectif recrutait de nombreux activistes pour des actions ponctuelles de ce type, avant d’affronter la répression et de totalement péricliter. Depuis sa chute, il tente de maintenir son existence en se posant comme faction d’ultra-gauche, mais sans succès. Il propose un discours intellectuel « ultra » mêlant « antispécisme », « anticolonialisme », écriture inclusive et anarchisme exigeant la défense totale des « individus », chaque animal étant lui-même un « individu ».

Un tel collectif ne pouvait pas ne pas prendre une position « ultra » au sujet de la guerre Israël-Hamas. Les choses sont ce qu’elles sont et ainsi sont les boutiquiers valorisant leur fonds de commence. Le souci ici, c’est que le mouvement de désobéissance civile pour les animaux de type « 269 » est à la base… israélien. Ce qui n’est bien évidemment pas dit.

Le veau « numéro 269 » et Sasha Boojor à l’origine du mouvement « 269 » (wikipédia)

Ce passage sous silence de l’origine de 269 est lourd de sens, bien entendu. Il ne doit rien au hasard. Il est bien difficile de tenir un discours « ultra » sur Israël, tout en ayant son origine directement dans la société israélienne…

Car « 269 », né en 2012, est typiquement israélien, dans ses fondements. Un veau « numéro 269 », avait été libéré d’un abattoir en Israël par quelques personnes, qui se firent marquer le chiffre au fer rouge ou tatouer sur leur peau. Une dimension auto-sacrificielle qui se voulait en écho à la question de l’Holocauste omniprésente dans ce pays. Le véganisme y est d’ailleurs extrêmement fort en raison de sa portée morale justement. C’est l’idée que les animaux connaissent un « éternel Treblinka ».

L’initiative israélienne a déclenché le mouvement « 269 life » dans plusieurs pays, dont la France ; « 269 libération animale » est une scission de « 269 life France ». Et voilà donc que, pour la beauté d’un discours « ultra », l’origine israélienne du principe de « 269 » – qui n’aurait pu naître nulle part ailleurs sous cette forme – est « effacée ».

C’est un premier souci. Mais à la limite, une telle hypocrisie n’a rien d’étonnant. Pour la question animale par contre, le second souci doit être souligné.

L’histoire est en effet réécrite, dans la mesure où « 269 libération animale » dit que depuis le départ le mouvement « 269 » a une dimension « politique » et que les défenseurs des animaux doivent s’aligner sur les causes ultra. C’est totalement faux : le mouvement « 269 » considérait justement que les humains font n’importe quoi et que la vraie question, c’est la question animale.

Et il y a une grande part de vérité là-dedans. Il faut voir les choses en termes d’époque, de civilisation. L’assemblage artificiel de luttes, le bricolage intellectuel sur les « opprimés », l’alignement sur tout et n’importe quoi (comme le Hamas)… tout cela ne rime à rien historiquement, n’apporte pas de la hauteur.

Sous prétexte de « politiser » les défenseurs des animaux, « 269 libération animale » veut en fait les mettre à la remorque de gens n’ayant strictement rien à faire des animaux. C’est de l’escroquerie, et en ce sens c’est un danger pour la question animale.

La question animale est incontournable, elle ne doit pas relever d’une hypothétique « convergence des luttes », qui n’est qu’un mythe d’ultra-gauche. La question animale doit être consciente, et assumée ! Ou bien elle n’est pas là, et alors c’est erroné.

Le Socialisme, c’est la résolution de tous les problèmes dans un même mouvement de fond. A bas l’anarchisme et ses prétentions vaines, qui prétend tout résoudre à partir d’assemblages et de bricolages d’ailleurs la plupart du temps fictif!

Voici le communiqué de « 269 libération animale », avec « l’oubli » de son origine historique et son appel « ultra ».

269 Libération Animale : Nous ne voulons pas d’un monde construit sur les cadavres des opprimé.e.s

« Je ne me souviens pas de mon enfance sans soldats, leurs bottes, leurs armes, la couleur kaki de leurs uniformes »,(Asmaa Alghoul, féministe gazaouie, L’Insoumise de Gaza.)

Un nettoyage ethnique a cours sous nos yeux. Ne pas le dire c’est y prendre part, et l’indifférence du milieu antispéciste – ou du moins de ses associations les plus connues – nous interpelle autant qu’il nous révolte.

Parce que « les animaux avec nous, nous avec les animaux » comme l’écrit Kaoutar Harchi, est la vision que porte 269 Libération Animale depuis toujours, nous ne pouvons rester silencieux.ses face au massacre du peuple palestinien et la répression qui s’abat sur les camarades qui expriment leur solidarité.

Cela nous concerne. Et nous concerne en tant que miltant.e.s engagé.e.s dans un combat contre l’exploitation animale. C’est pourquoi face aux crimes coloniaux d’Israël, les antispécistes ne peuvent rester silencieux.ses.

Depuis 2 semaines, le gouvernement israélien a décidé le siège complet de Gaza : pas d’eau, pas de nourriture, pas d’électricité ni de médicaments.

Le bombardement ininterrompu auquel est soumis la bande de Gaza, le territoire le plus densément peuplé du monde, a causé la mort de plus de 3875 palestiniens et palestiniennes, dont plus de 1500 enfants, détruit un grand nombre d’infrastructures nécessaires à la vie et blessé plus de 13500 personnes.

Les déclarations des dirigeants israéliens ont des tonalités nettement génocidaires : Yoav Galant, le ministre israélien de la Guerre, a déclaré que les palestiniens étaient des animaux, et le président israélien Isaac Herzog, a rendu responsable toute la nation palestinienne pour les crimes du Hamas, estimant que la population civile de Gaza était consciente et impliquée dans les attaques du 7 octobre. L’ordre d’évacuation donné par l’armée israélienne, fait craindre à la population palestinienne une seconde Nakba et l’ONU ainsi que de nombreuses organisations de défense des droits humains alertent sur le risque d’un nettoyage ethnique.

Israël cherche à justifier ce projet mortifère par les nombreux meurtres perpétrés par le Hamas, des meurtres que nous condamnons. Les centaines de vies israéliennes arrachées nous meurtrissent aussi et méritent notre compassion.

Il s’agit donc de parler droit, à l’instar de Rima Hassan, fondatrice franco-palestinienne de l’Observatoire des camps de réfugiés : « Que ça soit clair, il est moralement inacceptable de se réjouir de la mort de civils ». Et de préciser : « Le faire c’est oublier les principes qui nous engagent dans la perspective d’une paix qui doit nous sauver ».

On ne saurait, tant s’en faut, réduire la question palestinienne à celle du Hamas.

Le point central, c’est l’occupation. C’est l’apartheid qui ne cesse de progresser en Cisjordanie, accompagné par les meurtres de palestiniens par l’armée ou les colons. C’est, depuis 1948, la spoliation sans fin du peuple palestinien, expulsé de ses terres et parqués dans des camps de réfugiés. C’est, depuis 16 ans, l’ignoble blocus sur Gaza.

La souffrance des palestinien.ne.s est invisible depuis des décennies. Car avant le 7 octobre, le « calme » semblait régner, puisque les israéliens vivaient apparemment en paix, et la violence quotidienne que subissaient les palestinien.nes était noyée dans une profonde apathie. Quand elles et ils manifestaient pacifiquement pour leurs droits, comme lors de la « Marche du retour » de 2018-2019 le long de la clôture de Gaza, les snipers de l’armée israélienne les abattaient et les mutilaient dans l’indifférence générale.

Alors il faut le redire : les crimes odieux du Hamas ne peuvent en aucun cas justifier le génocide du peuple palestinien et rien ne doit nous faire oublier que c’est bien la situation coloniale en Palestine et l’apartheid qui dure depuis 75 ans qui est à la racine de toute cette violence.

Aux quatre coins du monde les rues se dressent contre le massacre du peuple palestinien en cours ; pourtant, en France, on doit marcher en rang avec les massacreurs puisque se trouve interdite toute expression de solidarité avec le peuple palestinien. Les rassemblements ont été interdits, les étrangers menacés de se voir retirer leur tire de séjour, des amendes ont été distribués pour le simple port d’un keffieh et de nombreuses organisations ont été poursuivies pour apologie du terrorisme.

Comment pouvons-nous tolérer que tout soutien au peuple palestinien soit désormais assimilé à un soutien au terrorisme, ce qui interdit toute mobilisation pour faire cesser les crimes et l’injustice ?

Comment pouvons-nous tolérer le soutien des puissances occidentales au « droit d’Israël à se défendre », donnant ainsi feu vert à un véritable massacre ?

Prétextant se soucier de la sécurité des civils israéliens, certaines voix en France réclament qu’on taise les injustices et l’hécatombe subies par les Palestiniens, qu’on criminalise leur dénonciation.

Nous affirmons au contraire que le chemin le plus court vers la sécurité des israéliens passe par la reconnaissance des droits des palestiniens. Seule la fin de l’occupation et de la colonisation peut assurer la sécurité pour tou.te.s.

Dans cette offensive idéologique, l’amalgame qui est fait entre critique du projet colonial israélien et antisémitisme nous terrifie car nous sommes convaincu.e.s avec Joseph Andras que « l’antisémitisme est une triple trahison : de la cause humaine, palestinienne et révolutionnaire. ».

Devant la gravité de cette situation, le silence des organisations animalistes est assourdissant. L’ensemble des militant.e.s qui œuvrent pour un monde plus juste ont su prendre position : les camarades syndicalistes comme Jean-Paul Delescaut, secrétaire départemental CGT du Nord, placé en garde à vue pour un tract de soutien au peuple palestinien, les militantEs antiracistes, féministes, antifascistes jusqu’à Greta Thunberg, toutes et tous ont exprimé leur solidarité.

Car elles et ils ont compris que si toute solidarité avec le peuple palestinien peut être taxée de terrorisme, leurs luttes peuvent l’être aussi, comme le seront et le sont déjà parfois les luttes de libération animale.

Elles et ils ont aussi compris que tant qu’existera l’injustice infligée au peuple palestinien par la colonisation israélienne, aucun principe et aucune lutte ne pourra obtenir gain de cause.

À quoi sert de se battre pour obtenir que le droit reconnaisse les autres animaux comme des personnes si on peut bafouer dans l’impunité la plus totale l’ensemble des droits humains ?

Si le mouvement animaliste s’enlise dans un horizon individualiste cantonné au « changer de mode de vie », c’est bien « changer le monde » qui nous préoccupe. Ce monde que nous partageons avec les animaux.

Et dans cette perspective, nous devons marteler que la lutte antispéciste n’est pas à part, qu’elle est traversée par ce qui arrive dans le monde et porte un projet politique qui est celui du refus du colonialisme, de l’impérialisme, de l’oppression, pour tou.te.s les individu.e.s de toutes espèces.

Comme le disait Louise Michel : « c’est que tout va ensemble » et les animaux de Palestine paient évidemment aussi le prix de ce massacre, malgré les efforts et l’incroyable courage des organisations comme la PALESTINIAN ANIMAL LEAGUE à laquelle nous apportons tout notre soutien.

Les organisations animalistes se replient sur leur propre introversion et pensent qu’éviter le positionnement et le clivage leur permettra d’élargir leur audience.

Elles n’ont pas compris, au stade infantile de développement qu’est le leur, que c’est par le clivage et les positionnements du côté de la justice que l’on gagne la possibilité de devenir majoritaires.

La question animale n’existe pas parallèlement à notre société, elle porte en elle une critique révolutionnaire de celle-ci et le mouvement ne peut pas vivre en vase clos.

En défendant les animaux, nous faisons aussi trembler les cachots pour toutes celles et ceux qui ne sont pas censé.e.s survivre dans ce monde !

Les systèmes de domination ont construit des catégories sociales de corps « tuables », de corps illégitimes.

Alors notre travail militant consiste à remettre en cause, tant théoriquement que concrètement, ces systèmes qui trient entre les vies qui comptent et celles qui ne comptent pas ; entre les corps qui ont le droit d’être protégés, réchauffés, soignés et ceux qui sont exposés aux coups, à la mort, au déni.

La lutte antispéciste implique de lutter contre toutes les oppressions et il est de notre devoir politique d’inscrire notre combat en solidarité avec les luttes contre l’impérialisme, le colonialisme, la ségrégation raciale et l’apartheid.

269 Libération Animale tient à réaffirmer sa solidarité avec le peuple palestinien, son opposition à toutes les entreprises coloniales et son soutien à la lutte des peuples pour leur autodétermination.

Nous appelons l’ensemble des militant.e.s antispécistes à se joindre à la mobilisation contre le génocide palestinien et à boycotter les produits israéliens et les entreprises qui participent à la spoliation du peuple palestinien, conformément à la campagne BDS.

La lutte du peuple palestinien est notre espoir, leur libération sera notre libération.

« La société israélienne se sentira dans l’obligation de changer de paradigme à partir du moment où les moyens par lesquels elle se maintient dans sa position de supériorité ne seront plus en place. Lorsque les Israéliens ne pourront plus se regarder en face lorsqu’ils voyagent, lorsque le monde leur renverra d’une manière suffisamment forte au visage l’horreur de l’entreprise sioniste, ils se résigneront, peu à peu, à renoncer à leurs privilèges, comme les Blancs de l’Afrique du Sud l’ont fait. » Eyal Sivan

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La stérilisation des chats ou des pigeons

La question de la stérilisation de chats, et d’autres animaux, fait parfois face à un rejet de la part de certaines personnes. La forme peut varier ,mais le fond du problème reste le même : la stérilisation ne serait pas naturelle et il faudrait laisser faire. Que ce soit une réflexion en passant d’un collègue ou d’un proche ou un rejet plus massif, cette mentalité a des conséquences très concrètes pour les animaux.

Les chattes enchaînent les portées, sont de plus en plus faibles, les maladies se répandent plus vite en raison de la promiscuité et du manque de nourriture, nombre de chatons viennent au monde en très mauvais état, etc.

Les pigeons se reproduisent et luttent toujours plus pour trouver de quoi manger. Les familles nichent là où elles peuvent, les petits tombent des nids les uns après les autres et font face à des prédateurs, etc.

Et ceci peut s’étend directement et indirectement à toutes les espèces que l’humanité côtoie.

Face à la situation catastrophique des chats en France, la question de la stérilisation n’en est plus une. Ce n’est pas un débat concernant notre rapport au chat mais une réponse urgente à une situation urgente. Il faut des campagnes massives de stérilisation pour beaucoup d’animaux, ainsi qu’une stérilisation systématique pour beaucoup d’animaux de compagnie.

La nature quand cela les arrange

Ce que refusent de voir les gens qui refusent la stérilisation est que ces chats, ces pigeons, etc. sont d’une certaine manière dénaturés, arrachés de force à leur réalité. D’un côté les chats restent des chats, les pigeons des pigeons, etc. ; ils vivent une vie naturelle et évoluent avec l’humanité et l’influencent en retour. De l’autre, ils se font broyer par une humanité qui s’imagine sortie de la Nature et en guerre contre elle (donc une humanité en guerre contre elle-même, ou encore une Nature en guerre contre elle-même).

Lorsqu’une chatte enchaîne les portées avec des petits en très mauvais état, elle est en quelque sorte arrachée de sa condition naturelle par une humanité folle qui n’a pas encore pris conscience d’elle-même.

D’une certaine manière, ces personne ne voient la Nature que lorsque cela les arrange.

Lorsqu’il s’agit d’abandonner des chats au milieu des voitures, les laisser errer dans le chaos urbain personne ne se soucie de la Nature. Mais dès qu’une personne cherche à venir en aide à une colonie de chats… levée de boucliers, il ne faut pas intervenir, ce ne serait pas naturel.

Les personnes qui refusent la stérilisation au nom de la Nature ne voient qu’un aspect, la dimension naturelle des animaux qui nous entourent, dans le meilleur des cas. Mais ils refusent de voir des êtres vivants détruits par une humanité barbare : cela reviendrait à reconnaître que nous sommes nous-mêmes pris dans une logique anti-naturelle qui atomise tout, broie les sensibilités et les sens. C’est de l’indifférence, du cynisme.

Elles refusent de voir une partie d’elles-même lorsqu’elles font face à un animal. Les êtres humains ne sont pas des individus vivant à l’extérieur de la Nature, ils n’en sont qu’un aspect. Il n’y pas une humanité faisant face à une nature ayant besoin de régulateurs mais un vaste ensemble d’une richesse infinie, la Nature.

Laisser des animaux dépérir dans l’horreur du béton et des villes, c’est s’atrophier, c’est se couper de sa compassion et de son lien à l’ensemble de la vie sur notre Terre.

Ce qui se comprend. La moindre initiative en faveur des animaux est une attaque en règle contre l’apathie ambiante, contre l’individualisme barbare et contre la décadence d’une société toujours plus près du gouffre. Alors beaucoup préfèrent ignorer les souffrances, ou préfèrent regarder ailleurs en inventant une Nature fantasmée et anti-naturelle où règnent les valeurs dominantes.

Aimer les animaux

Il faut être réaliste : il sera très difficile de convaincre la plupart de ces personnes. Surtout celles qui y ajoutent une dimension religieuse à leur discours. Cette question soulève des problèmes bien trop vastes pour être réglée par de simples discussions. Il y a une longue bataille culturelle à mener.

En attendant d’arriver à renverser la tendance, des animaux en détresse demandent de l’aide partout, chaque jour.

A sa propre échelle, il est alors crucial de se tourner vers les animaux, vers leurs vies concrètes, en fonction de son temps, de sa sensibilité et de ses connaissances.

Il y a toujours plein de moyens d’aider, même si cela donne l’impression de vider l’océan à l’aide d’une cuillère. Mais pour chaque animal secouru cela sera un changement très concret.

Pour ce qui est des chats, des associations partout en France identifient des chats errants, les attrapent, les stérilisent et leur trouvent un foyer. Toute aide directe ou indirecte changera la vie de ces chats.

En ce qui concerne les pigeons et les animaux sauvages en général, avoir le réflexe de mettre à l’abri un animal jeune ou blessé avant de le transporter jusqu’à un centre de soins peut lui sauver la vie. Il est important de se renseigner sur les gestes à adopter en fonction des animaux afin de ne pas priver un petit chevreuil, par exemple, de sa mère.

Et bien sûr, n’hésitez pas à contacter le centre de soin le plus proche de chez vous afin de donner un peu de votre temps pour aider des animaux. Il y a toujours besoin de conducteurs, de bricoleurs, des personnes pour nettoyer des cages, des locaux et bien sûr du monde pour nourrir des petits et des adultes blessés ou malades.

Les moyens d’aider ne manquent pas. Il s’agit de s’effacer et de faire ce qui doit être fait. Les grands discours ne nourrissent pas des pigeonneaux, les postures derrière un clavier ne permettent pas d’attraper une chatte errante et ses petits.

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Planète et animaux

Grave crise à Défense de l’animal et au Parti animaliste

La crise frappe très durement l’humanité et il y a un front sur lequel cela ressent très particulièrement : la protection des animaux. Normalement, en ce domaine, il y a un effort subjectif très important, faisant qu’il n’y a pas les mêmes problèmes que dans le monde associatif. Les associations, sportives par exemple, sont en déficit de volontaires, de gens prêts à prendre le relais, les responsabilités. Il y a un échec dans la continuité, en raison de la mentalité consumériste.

Les associations pour les animaux ont toujours eu très peu de moyens en comparaison avec leurs tâches ; beaucoup d’associations sont apparues, ont disparu. Néanmoins, il y a toujours eu un certain fil conducteur. On peut dire que celui-ci est brisé avec la grave crise de la Confédération Nationale Défense de l’animal.

Cette structure fédère 270 associations ; c’est ce qu’on appelait auparavant la « SPA de Lyon ». Cette confédération joue un rôle plus important que la SPA (dite de Paris), bien que cette dernière soit bien plus médiatisée, ou même la seule médiatisée. La SPA de Paris a en effet plus d’aisance sur ce plan de par son caractère centralisé. En même temps, de graves problèmes internes l’ont secoué ces deux dernières décennies, au point que l’État a dû prendre les devants.

Trop d’argent, trop d’ego, des rapports hiérarchiques abusifs, un éloignement culturel et sur le plan des idées de la Cause… on connaît le problème.

Or, il s’avère que désormais la Confédération Nationale Défense de l’animal connaît les mêmes problèmes. Il n’est pas possible de trop en dire. Cependant, il faut avoir conscience que la situation est dramatique. Tout est paralysé structurellement en raison de deux directions concurrentes.

C’est une catastrophe morale et pratique. Morale, car la Confédération Nationale Défense de l’animal apparaissait comme la dernière forteresse imperméable à la confusion régnant dans une société française individualiste. Il y a ici une rupture de confiance massive et cela contribue au désespoir.

Pratique, car on parle ici d’une confédération et les moyens des uns tiennent en raison des moyens des autres. Un rouage grippé, surtout à la direction qui sert de courroie de transmission, et c’est l’asséchement des moyens. C’est comme si les associations se voyaient réduites chacune à sa propre existence, perdant tout ce dont elles profitaient de par l’appartenance à la confédération. Cela concerne tant des questions administratives que les informations importantes, ou encore les dons, les legs.

On parle ici d’une crise d’une ampleur énorme… Qui dure depuis très longtemps désormais. Là encore, nous ne voulons pas trop en dire, mais il faut bien comprendre qu’il faut raisonner en termes de mois et pas de semaines. C’est un désastre.

La faillite se situe en fait sur le plan des idées et de la culture. Le volontarisme a accueilli le carriérisme et a produit l’opportunisme. En l’absence de valeurs et de perspectives, on « gère » et quand on « gère », cela tourne mal.

Quand on n’établit pas de valeurs, comment saisir les choses ? Comment est-il possible qu’en 2023, la Confédération Nationale Défense de l’animal n’ait par exemple jamais assumé de poser la question du véganisme? Ou bien de la nature de la société française pétrie d’individualisme?

La priorité pratique ne saurait être une excuse pour ne pas voir les choses par en haut, afin de justement avoir une pratique bien ancrée dans la réalité, avec une chance de réussir. L’échec de la Confédération Nationale Défense de l’animal est la preuve qu’il ne suffit pas de vouloir forcer le passage pour réussir. C’est une terrible leçon et il faut une sortie de crise qui soit productive, sans quoi c’est un coup de poignard à la cause animale.

C’est bien le facteur humain le problème, au sens d’une incapacité à se mettre au niveau exigé, avec discipline, état d’esprit, fermeté, loyauté. Des traits prolétariens. Pour bien le comprendre, voici un exemple relevant de cet échec complet, propre à notre époque. Il s’agit d’une annonce faite par le Parti animaliste ; nous en avons déjà parlé comme d’un ramassis d’opportunistes prenant les animaux comme fond de commerce pour ramasser des sous aux élections.

Ces gens sont tellement creux qu’ils… ne sont même pas capables de faire leur programme politique eux-mêmes, ils engagent quelqu’un pour ça. Avec l’argent obtenu aux élections, au moyen d’affiches racoleuses avec des chiens et des chats, ils engagent quelqu’un pour de nouveau obtenir de l’argent aux élections…

Voici l’annonce. Elle est froide, sans cœur, rien à voir avec les animaux. Pas d’amour, pas d’empathie, pas de compassion, pas de véganisme, pas d’animaux tout court d’ailleurs. C’est une faillite morale, intellectuelle, culturelle.

OFFRE D’EMPLOI :

chargé·e d’élaboration de programme électoral

Sous la supervision du Bureau national et de la directrice opérationnelle et en lien étroit avec le pôle expertise, vous serez en charge d’élaborer et rédiger le programme politique du Parti animaliste pour les prochaines échéances électorales.

Responsabilités

  • Rédiger le programme politique électoral du parti en accord avec ses valeurs, ses objectifs et sa vision.
  • Effectuer des recherches approfondies sur les enjeux politiques et sociaux afin de formuler des propositions concrètes et cohérentes.
  • Veiller à ce que le programme politique soit clair, accessible et adapté à différents publics.

D’autres tâches complémentaires pourront également être confiées en fonction des besoins.

Profil recherché

  • Très bonne connaissance des enjeux animalistes et environnementaux actuels.
  • Connaissance des enjeux politiques et sociaux actuels.
  • Capacité à effectuer des recherches approfondies.
  • Capacité d’analyse et de synthèse.
  • Bonne capacité rédactionnelle.
  • Capacité à vulgariser de façon claire des notions complexes.
  • Autonomie et proactivité.
  • Force de proposition.
  • Créativité.
  • Discrétion et confidentialité.

Les plus (non obligatoires) :

  • Connaissance du fonctionnement politique européen et des compétences de l’UE.
  • Compétences juridiques.
  • Connaissance des associations animalistes.
  • Expérience de travail dans un environnement politique ou connexe.

Si vous ne correspondez pas à 100 % du profil recherché mais que vous pensez que ce poste est fait pour vous, postulez et expliquez-nous pourquoi ! 

Modalités

  • CDD de 6 mois à temps plein (35 heures).
  • Prise de fonction dès que possible.
  • Télétravail à 100 %.
  • Salaire de 2200 à 2500 € brut mensuel selon le profil.
  • Mutuelle prise en charge à 100 %.
  • Indemnité télétravail de 50 € net / mois.
  • Réunions ponctuelles le soir.

Le Parti animaliste

Depuis 2016, le Parti animaliste contribue à faire émerger la question animale en politique et à la rendre incontournable. En ne se positionnant que sur la question animale et les thématiques qui s’y rapportent, son programme permet d’intégrer pleinement les intérêts des animaux dans les politiques publiques. Parce que la question animale est transversale et universelle, le Parti animaliste est également transpartisan et indépendant.

Lors des élections européennes de 2019, le Parti animaliste a créé la surprise en obtenant 2,17 % des voix.

Aujourd’hui, le Parti animaliste c’est une équipe de 4 salariés et de près de 150 bénévoles assumant des responsabilités variées.

Telle est l’époque : tout est corrompu, à moins d’avoir une base solide. Et la seule base solide, c’est celle de la Gauche historique. Il faut faire face à la réalité et la transformer, dans sa totalité. L’heure est aux grands bouleversements et la Cause animale exige de grandes choses ! Qui ne le comprend pas passe à côté du soutien aux animaux, des animaux eux-mêmes.

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Écologie

Nine live Paris : Que faire quand vous trouvez des chatons à l’extérieur

L’enfer est pavé de bonnes intentions et les animaux en font malheureusement beaucoup les frais. Nous tenons ici à partager une publication d’une association de protection animale basée à Paris, Nine lives Paris. Elle permet de rappeler clairement le comportement à adopter face à des chatons qui pourraient être orphelins ou abandonnés. Et éviter ainsi de leur nuire ainsi qu’aux chats qu’ils pourraient rencontrer.

La question des animaux blessés et plus généralement de ceux ayant besoin d’aide montre bien que rien ne va. Les structures sont quasi inexistantes, les bénévoles et salariés débordés et les moyens financiers et matériels très limités. Pourtant des animaux ont besoin d’aide partout.

Des personnes bien intentionnées pensent alors bien faire avec des chatons, des pigeons, etc. Malheureusement, cet élan de compassion peut se retourner en son contraire : c’est un mouvement inévitable dans une société où la Nature est niée frontalement, dans les moindres recoins. Tout le monde se retrouve perdu à un moment. Le travail d’éducation porté à bout de bras par des associations à la fois coupées et au coeur de la société, et de ses horreurs, est donc à partager autant qu’il le faudra afin que le message passe.

Il est ainsi vital de rappeler qu’un chaton a le plus de chances de survie auprès de sa mère. Et qu’en plus de cela, il risque de transmettre des maladies et des parasites à d’autres chats. Il n’y pas de recette miracle, il faut alors répéter, reformuler, représenter toujours les mêmes messages. Et soutenir l’action des associations : les animaux n’ont pas besoin de vaines déclamations ou de postures sur les réseaux sociaux, ils ont besoin d’aide concrète là où ils se trouvent.

Ils ont besoin que l’humanité s’efface et leur vienne en aide sans rien demander : la compassion doit triompher.

Alors n’hésitez pas à partager les belles images réalisées par Nine live Paris. N’hésitez pas à soutenir leurs actions et plus généralement à vous tourner vers les associations près de chez vous : les animaux dans le besoin sont partout.

Pour plus de détails et d’informations, voici le lien vers la publication Facebook.

Vous pouvez faire un don ponctuel ou régulier à Nine live Paris sur leur page HelloAsso. Vous pouvez aussi devenir famille d’accueil ou encore adopter un chat, comme :

* les frères Candy et Caramel, dix ans environ chacun, qui sont à l’association depuis huit mois suite au décès de leur humain. Ils ne doivent pas être séparés ce qui rend leur situation compliquée ;

* ou encore la belle Toscane qui est positive au FIV ce qui rend aussi son adoption complexe.

Pour plus d’informations : visitez le site de l’association, et leur la page Facebook régulièrement mise à jour avec des albums photos des chats actuellement à l’adoption.

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Écologie

Aidez Suzi Handicap Animal !

Il faut près de 58 000 euros !

L’association Suzi Handicap Animal est un refuge animalier et un centre de soins et d’hébergement pour animaux handicapés depuis 2014, située dans l’Orne.

Il s’agit de la première association française spécialisée dans la prise en charge d’animaux handicapés de toutes races.

Cette association qui accomplit un travail remarquable se trouve actuellement dans une situation financière extrêmement compliquée : elle doit 57 721,25 euros aux cliniques vétérinaires !

Sans notre aide, l’avenir de l’association est incertain. Suzi Handicap Animal accueille des animaux handicapés menacés d’euthanasie qui ne trouveraient refuge nulle part ailleurs, il est primordial pour eux que cette structure soit préservée ! D’autant que certains animaux ne sont pas adoptables au vu de leur handicap/ pathologies, et resteront des pensionnaires à vie de l’association.

L’association a lancé un appel aux dons sur Facebook avec le détail des factures, les informations bancaires. Il est également possible de consulter leur site internet mais celui-ci est actuellement en reconstruction.

Facebook : facebook.com/associationsuzihandicapanimal

Site internet : suzihandicapanimal.net

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Écologie

L’abandon des animaux, une crise dans la crise

Les animaux subissent encore plus la crise du capitalisme.

La pandémie de Covid-19 n’aura donc eu aucun effet positif et constructif sur les esprits. Elle n’a fait qu’accélérer la fuite en avant des gens, leur basculement dans un individualisme devenu un ultra-individualisme, avec une responsabilité noyée sous des couches de mauvaise foi.

Déjà, il y a eu cette vague d’adoption d’animaux de compagnie pour contrer l’isolement des confinements, comme pour avoir une peluche réconfortante. Une vague qui s’est transformée l’été suivant en une déferlante d’abandons, aboutissant à une situation critique dans des refuges pris à la gorge avec des dons et des bénévoles bien moins nombreux qu’avant la pandémie.

Mais comme si tout cela ne suffisait pas, la SPA France tire dès le mois d’avril la sonnette d’alarme à propos des abandons. Ils auraient augmenté de 15 %, avec près de 6 400 animaux accueillis pour un maximum de 7 500, alors même que l’été et sa vague d’abandons n’a pas commencé. En parallèle, les demandes d’adoption stagnent avec un délai d’attente qui s’est allongé, passant en moyenne de 51 à 56 jours…

En cause, la hausse des prix des produits alimentaires animaliers, qui pourrait atteindre 40 % d’augmentation en 2023. Alors que déjà il n’est pas toujours fait très attention à l’alimentation des animaux, voilà maintenant que l’augmentation des prix provoque tout simplement le rejet d’animaux.

Révélant ainsi combien ils n’étaient pas considérés comme des êtres vivants à part entière mais comme des jouets animés que l’on peut jeter à la déchetterie quand ils deviennent encombrants. Il ne faudrait pas rogner sur telle ou telle dépense absurde dans la société de consommation, résilier son abonnement Netflix ou réduire ses vacances pour ses animaux… tout de même !

Cette hausse est directement liée à la crise de civilisation produite par le crash du capitalisme, dont, pourtant, la pandémie de Covid-19 a été le révélateur. En effet, s’il y a derrière cette hausse des prix la guerre en Ukraine avec le boom du prix de l’énergie mais aussi des céréales nécessaires à la fabrication de l’amidon des croquettes, il y a également une pénurie de « volaille » due à la grippe aviaire, mais aussi de porc avec la grippe porcine. Cela est invisibilisé mais il y a eu en 2022, 16 millions de « volailles » tuées en France !

Enfin, il y a la graisse animale pour l’enrobage des croquettes, et dont le secteur des biocarburants est devenu un gros consommateur, qui a connu une hausse de 200 % sur les deux dernières années… Résultat, les coûts de production ont bondi de 30 % à 50 %, faisant passer le budget annuel moyen pour un animal de compagnie d’environ 640 € à 940 €.

Et ce sont les monopoles capitalistes qui sont à la manœuvre puisque la production alimentaire, dont dérive celle pour les animaux domestiques, est ultraconcentrée avec 80 % de la production détenue par Nestlé et Mars. Un type d’alimentation qui, comme pour les humains, est inadapté pour la santé des animaux.

Le comportement des gens avec leurs animaux est donc un reflet de la crise dans la crise. Plutôt que de choisir la voie de la rébellion contre le capitalisme qui broie tout, ils se conforment à sa « morale » ignoble de la transformation de toute chose en marchandise consommable, jetable

La leçon de la pandémie a en fait été assimilée par les français sur le mode : oui le monde part à la dérive, alors je profite au maximum sans aucune responsabilité autre que satisfaire mes désirs égocentrés…jusqu’à la fin du monde !

C’est abominable et cela montre, s’il le fallait encore, combien la civilisation a besoin d’une avant-garde pour la défendre et l’approfondir au risque de la voir se dissoudre toujours dans la barbarie généralisée.

Il s’agit de reformater entièrement une société à la dérive qui se laisse porter par un capitalisme générant des comportements cyniques, anti-sociaux. L’enjeu du Socialisme, c’est d’uploader de nouvelles consciences dans une nouvelle culture en rupture avec l’abomination, sans excuses, sans exceptions, sans pardon, sans compromis avec l’ancien monde.

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Écologie

Appel aux dons : le domaine des Douages a besoin d’un miracle

Le refuge a été touché par la tempête Mathis.

Le domaine des Douages est un refuge abritant plus de 850 animaux sauvés de l’abattoir, c’est un énorme travail et une grosse responsabilité. Cette responsabilité devrait incomber à la société, mais actuellement, seules des personnes toutes dévouées s’en chargent et c’est un sacrifice.

Le domaine des Douages est important, c’est pour cela que nous avons déjà relayé un appel après le premier confinement en 2020.

Malheureusement le refuge enchaîne les difficultés, il a désormais été frappé par la tempête Mathis début avril. Et voilà que la malchace continue, avec une rupture de tuyau dans l’infirmerie des brebis.

Voici l’appel à l’aide concernant la tempête, suivi d’un texte venant du coeur pour toutes les personnes actrices de la protection animale :

Suite à la tempête de ces derniers jours les toitures de 3 bâtiments ont été touchées…
Une partie de nos animaux n’ont plus d’abri. Il faut réagir rapidement avant que la situation empire…
150 000 euros sont nécessaires pour refaire l’ensemble ces toitures
L’association domaine des douages est une association loi 1901 reconnue d’intérêt général. Environ 850 animaux de ferme y vivent sur 100 hectares.

En essayant de sauver le domaine des douages, je pense aussi à tous les autres associations qui sont dans une galère quotidienne et je ne profiterais pas de ma situation pour tirer seule la couverture à moi.

Savez-vous que la majorité de la PA, se sont toutes ces petites structures parsemées à travers la France qui font de leur possible avec des bouts de ficelles et très peu de moyens ??

Pourquoi 4 /5 grosses structures en France ont ils chacun un budget annuel situé entre 15 et 20 millions d’euros (voir bilans obligatoires à publiés chaque année)

Que font ils de plus que nous tous, qui réuni n’arriverons même pas à un dixième de notre travail quotidien.

Celles qui se lèvent par tous les temps, à toutes les heures de jour comme de nuit, celles qui n’ont pas de vacances ou de jours fériés, celles qui n’ont même pas un salaire sont légions.. POURQUOI ??

Ahh !! Chez nous vous n’aurez pas vos stickers avec votre adresse et votre nom personnalisé, vous n’aurez pas non plus un joli stylo.

Vos dons sont trop précieux et trop rares, nous les gardons pour nos animaux…

Nous ne pensons même pas à placer ou à investir, juste à survivre..

Pourquoi l’un a des millions de dons et l’autre des miettes de dons.. Pourtant lorsqu’on se penche un peu sur la question. Ce sont là majorité de petites mains qui font pratiquement la PA et souvent en sous sol…. Pas le temps d’attendre que cela fasse suffisamment de bruits pour atteindre les médias !!

C’est d’abord les animaux, la reconnaissance on ne l’espère même plus.

Changez vos donnes !! Donnez à ceux qui sont dans la tourmente !!!

Pour donner ponctuellement voici le lien vers la cagnotte.

Pour parrainer un pensionnaire, un lien vers le site du refuge.

Et votre responsabilité est de soutenir régulièrement un refuge ou un centre de soins là où vous vivez, bénévolement, sans le dire.

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Les atteintes envers les animaux domestiques enregistrées par la police et la gendarmerie en 2016-2022

Un document incontournable.

La police et la gendarmerie sont des acteurs incontournables, même si indirects, de la protection animale. Même s’ils ne sont pas formés en ce sens et si les dirigeants ne sont intéressés que par la stabilité du pays, il y a des gens dans ces structures œuvrant à un esprit d’intervention pour les animaux en danger.

Le panorama pour 2016-2022 ne relève pas de cette dignité ; c’est un document administratif. Il est néanmoins fondamentalement utile pour une vue d’ensemble malheureusement si difficile à avoir… Même si on sait, en se fondant sur l’universel qu’on voit dans le particulier, qu’on est en plein cauchemar et que c’est toujours pire.

Le capitalisme qui coule, qui sombre dans la décadence, déchire toute dignité et toute empathie.

anim-gen-pol-2016-2021

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Aider les chats du boulonnais

L’école du chat du boulonnais est une importante association qui s’occupe des chats dans le pays boulonnais (autour de Boulogne-sur-Mer dans le Pas-de-Calais). Elle vient de publier un long communiqué sur sa page Facebook au sujet de sa situation critique à la sortie de l’été. Celui-ci n’a malheureusement rien d’étonnant. D’autres en ont déjà publié des semblables et des publications similaires vont continuer à arriver d’un peu partout en France.

Les constats sont :

* baisse des dons de 20 % ;

* charge de travail de plus en plus lourde pour gérer les familles d’accueil ;

* augmentation des frais vétérinaires (3 à 5%) et d’alimentation (presque 10%) ;

* besoin criant de familles d’accueil ;

* manque de bénévoles d’une manière générale.

L’association fait alors ce que toutes sont obligées de faire dans ce cas-là : arrêter les nouvelles prises en charge. Personne ne monte une association pour arrêter les prises en charge à la première difficulté. Personne ne prend une telle décision de gaieté de cœur. Seulement, quand la situation devient intenable, il faut faire des choix difficiles afin de tenir ses engagement envers les animaux qui sont actuellement sous sa responsabilité.

La première chose frappante ici est la baisse conséquente des dons. Certes, l’inflation se fait ressentir, mais… nous ne sommes même pas au cœur de la crise, les français continuent de partir en vacances, de consommer à tout va, etc.

Si c’est 20 % aujourd’hui, combien ce sera cet hiver ? Au printemps 2023 ? Ou lorsque Taïwan, la mer Égée et le Caucase seront le théâtre de guerres impérialistes ?

Qu’en période de crise les dons baissent est inévitable. Mais à ce point alors que le tremblement de terre qui s’annonce n’a même pas commencé ? D’autant que les comportements anti-sociaux, anti-Nature et barbares vont s’amplifier et les animaux vont en payer le prix fort. Ce qui va encore augmenter le nombre d’abandons et la cruauté. Donc plus de chats vont se retrouver dans une situation critique, avec une plus forte proportion de chats nécessitant des soins (très) coûteux… La situation était déjà très mauvaise et l’avenir s’annonce catastrophique.

Du côté des familles d’accueil, le manque n’est pas nouveau en soi. Combien d’associations peuvent affirmer qu’avant 2022 elles n’avaient les moyens d’occuper leurs innombrables familles d’accueil (sérieuses et fiables depuis toujours, bien entendu) ?

Seulement lorsque les adoptions stagnent et que les animaux à prendre en charge arrivent d’un coup, il faut soit plus de monde, soit arrêter les nouvelles prises en charge et lancer un énième appel à l’aide.

Et cela peut devenir encore plus compliqué lorsque des personnes qui postulent pour devenir famille d’accueil font perdre un temps fou à l’association. Parce qu’on ne devient pas famille d’accueil en trois clics. Il faut que l’association s’assure que la personne est fiable et qu’elle est en mesure d’accueillir un animal : appartement ou maison sécurisé (en particulier les fenêtres aux étages), pièce disponible pour la quarantaine, etc.

Il faut effectuer un premier tri entre les entretiens téléphoniques et les visites. Cela demande du temps et de la coordination. A cela s’ajoute bien évidemment le suivi : prévoir les visites des potentiels adoptants, échanger avec la famille d’accueil, avoir son ressenti sur eux, etc. Tout cela demande aussi beaucoup de temps.

Et enfin, il y a ces personnes qui se révèlent vite indignes de confiance. Et il faut alors intervenir, discuter, négocier afin de récupérer les animaux et leur trouver un nouveau foyer. Cela demande beaucoup de temps lorsque cela arrive, ainsi que beaucoup de pressions et de déceptions : « cette personne semblait parfaitement correcte au début, comment a-t-on pu ne pas s’en rendre compte ? ».

Tout cela demande énormément d’implication. Et il y a de quoi perdre espoir très vite. Terminons donc sur une note positive avec la fin de l’appel à l’aide de l’école du chat boulonnais :

« Aidez-nous ! likez, taggez, aimez, commentez, partagez notre appel à l’aide, Interpelez les personnes (Élus, Entreprises, Amis), qui peuvent nous aider avec des dons, un local, du bénévolat ou une adoption réfléchie. Et surtout ne doutez à aucun moment, l’École du Chat du Boulonnais a les reins solides et des membres actifs investies et motivées. Elle doit simplement prendre des mesures pour pérenniser son action dans les années à venir. »

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L’eau pour les chats des rues, c’est toute l’année !

Les températures sont très élevées ces jours-ci en France : des personnes soucieuses des animaux mettent de l’eau à disposition dans leur jardin pour les oiseaux, les insectes, les chats qui passeraient par là … les bénévoles qui gèrent des sites de nourrissage de chats errants et de chats libres font d’autant plus attention à ce que les gamelles soient remplies d’eau fraîche. Beaucoup de gens veillent à ce que leur animal boive suffisamment tout au long de la journée, disposent des glaçons dans la gamelle pour que l’eau reste fraîche ou utilisent des fontaines qui filtrent et renouvellent l’eau tout au long de la journée.

C’est bien. Mais il faut savoir que l’eau n’est pas indispensable que l’été, pendant les grosses chaleurs, elle l’est toute l’année !

L’eau est le principal constituant des êtres vivants et l’élément indispensable à toute forme de vie. Sans eau, aucun organisme ne peut survivre. Chez l’animal, l’eau intervient dans de nombreuses réactions chimiques de l’organisme telles que l’hydratation ou la déshydratation. L’organisme de l’animal doit remplacer chaque jour une certaine quantité d’eau perdue par l’urine, la transpiration et l’évaporation pulmonaire. Des pertes d’eau supérieures à 10% du poids de l’animal provoquent des troubles graves, des pertes dépassant les 22% quant à elles seront fatales.

Le chat lui ne transpire pas. Il ne peut donc pas réguler sa température corporelle par ce moyen. Il ne peut le faire qu’en produisant un peu de sueur au niveau de ses coussinets ou de ses parties génitales (les glandes sudoripares se situent à des endroits où les poils sont absents), par la salivation, l’halètement en cas extrême.

Les bénévoles des associations de protection animale le savent, vous verrez toujours une gamelle d’eau à côté de celles contenant la nourriture. Cela dit, de manière plus générale, le besoin en eau des animaux est souvent sous-estimé ou ignoré par des personnes peu aguerries, qui n’y pensent pas systématiquement. Le fait est qu’ils sont comme nous, ils mangent mais ils boivent aussi pour survivre. Venir en aide à un animal qui semble perdu, ce n’est pas seulement lui apporter de la nourriture, c’est aussi vérifier qu’il a de l’eau à sa disposition. Il faut en faire une priorité. D’autant plus si la nourriture qui lui est proposée est sèche (croquettes). Ensuite, on contacte au plus vite une association, ou la SPA du secteur, de manière à ce qu’il soit pris en charge, soigné et sociabilisé, stérilisé, déparasité, adopté.

Nourrir un chat des rues sans contacter une association ni essayer de changer sa situation, ce n’est pas l’aider sur le long terme (un chat, même nourri est en proie à tous les dangers de la rues, accidents et maladies), et c’est laisser des portées venir au monde, qui donneront des chatons livrés à une précarité similaire. Nourrir sans agir davantage est égoïste, c’est juste se donner bonne conscience.

La déshydratation peut se manifester par différents signes : les yeux enfoncés, la troisième paupière apparente, la bouche sèche. La peau présente une perte d’élasticité, on peut le remarquer en la pinçant légèrement au niveau du dos (elle met plus longtemps à revenir dans sa position). La gencive restera blanche plus de deux secondes si on appuie dessus légèrement (c’est le test de la gencive).

Les fortes chaleurs ne sont pas la seule cause possible d’une déshydratation, il y a aussi certaines maladies (comme l’insuffisance rénale, le diabète…), une alimentation exclusivement sèche (croquettes), un empoisonnement. Il y a aussi les blessures qui se situent à la gorge, les ulcérations à la langue. La calicivirose féline, très contagieuse et très présente dans les communautés de chats, provoque des ulcères buccaux qui peuvent empêcher de boire et manger correctement.

Lorsque vous voyez un chat qui semble dans un état similaire à la photo, ne vous dites jamais qu’il est sale et dégoûtant. Il ne peut tout simplement pas faire sa toilette, parce que ses glandes salivaires ne fonctionnent pas par manque d’humidité ! Un chat qui ne peut pas faire sa toilette, ce n’est pas normal du tout. Il est probablement déshydraté, pour une ou plusieurs des raisons évoquées plus haut.

Ce n’est pas facile lorsqu’on a faim, soif et qu’on ne peut le dire à personne ! Lorsqu’on erre dans les rues sans pouvoir demander de l’aide, lorsque tout le monde nous regarde avec dégoût ou indifférence.

Ce n’est pas si dur au fond pour qui veut aider, il suffit juste de s’approcher un peu, d’essayer de comprendre, et puis de prendre contact avec les associations qui s’y connaissent. Elles sont souvent débordées, mais elles sont nombreuses. Il existe des listes par secteur qui permettent d’en contacter plusieurs en cas de besoin.

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Un secrétariat d’État à la Condition animale ?

C’est du charity-business qui n’a honte de rien.

Une dizaine d’artistes de variété et de personnalités liés à la télévision ont écrit une lettre ouverte à la nouvelle premier ministre Élisabeth Borne pour demander « un secrétariat d’État à la Condition animale ».

La lettre n’a aucun contenu, elle ne porte aucune valeur, elle ne dit absolument rien. Elle est à l’image de notre époque : aussi vide que prétentieuse. On a des gens qui, sous prétexte qu’ils sont connus, exigent que le gouvernement réponde à leur préoccupation pour les animaux, une préoccupation n’allant bien entendu pas très loin.

Éventuellement, ces gens pourraient user de leurs moyens financiers et de leur notoriété pour faire des campagnes en faveur de l’adoption dans les refuges, pour mettre en valeur les gens donnant de leur temps et de leur vie pour enquêter sur le sort des animaux dans les cirques, dans des fermes, ou même chez des particuliers.

Mais non, toutes ces gens sont des consommateurs comme les autres et exigent donc que cela tombe du ciel : ils ont quelques sentiments pour les animaux, alors ils « réclament » à la premier ministre un secrétariat d’État. Mais pour faire quoi ? Pour y mettre qui ? Nul ne le sait. Mais par magie, il suffirait de quelqu’un dans un bureau à Paris avec son cabinet dédié pour que soit saisie « l’opportunité extraordinaire de nous réconcilier avec le monde animal ». Quelle mauvaise blague.

Avoir des hauts-le-cœur quand à la situation des animaux dans notre société, c’est bien. C’est même quelque-chose de naturel, tellement leur sort est ignoble. Personne ne peut décemment prétendre être une personne civilisée et pacifique sans avoir une sentiment de colère immense, ou de rage, ou les deux, à la vue d’un camion remplis d’animaux entassés pour l’abattoir. Pareil pour l’idée d’un chien abandonné, d’un chat frappé, d’un cheval vivant seul dans un champ minuscule.

Très bien, très bien, mais tout cela ne donne pas le droit de se prétendre légitime pour parler au nom des animaux et distribuer de la poudre à mettre dans les yeux des gens pour faire croire que les choses avancent.

D’ailleurs, il faut un toupet immense, et un décalage incroyable d’avec le réel, pour avoir accepté parmi les signataires quelqu’un venant du monde de l’exploitation animale :

« Fabienne Thibeault, chanteuse – commandeur du Mérite agricole, ambassadrice des Races agricoles menacées et des Bonnes Pratiques d’élevage »

Cela en dit très long, cela dit même tout. On est là dans une tentative d’instaurer un capitalisme à visage humain, pour neutraliser les contradictions. La question animale porte en elle celle du rapport général à la Nature et il s’agit d’occuper le terrain de manière artificielle, avec des pseudos réformes. Il s’agit de faire semblant d’aimer les animaux, pour être contre les animaux en définitive.

Voici le document, paru dans Le Parisien.

« Lettre ouverte à Madame Élisabeth Borne, Première ministre de la République

« Madame la Première ministre,

Nous avons l’honneur d’intervenir auprès de vous, persuadés que vous disposez pour les cinq années à venir d’une opportunité extraordinaire de nous réconcilier avec le monde animal.

Il semble nécessaire de mettre en place une politique animale efficace et moderne.

C’est la raison pour laquelle les signataires figurant au bas de cette lettre vous prient instamment de réfléchir à la création d’un secrétariat d’État à la condition animale.

Ce serait la preuve d’une grande avancée, pour que la France, pays des droits de l’Homme, devienne aussi le pays des droits de l’animal.

En effet, toute réforme, projet de loi, dans quelque domaine que ce soit, doivent veiller à ce que dans tous leurs aspects, les principes énoncés ci-dessus soient pleinement respectés.

C’est donc une réflexion politique au sens noble du terme qu’il est urgent de faire, et nous vous lançons un appel à cet égard.

La grandeur d’une nation et son progrès moral peuvent être jugés à la manière dont les animaux sont traités. Mohandas K. Gandhi.

Nous vous prions d’agréer, Madame la Première ministre, en l’expression de notre profonde considération »

Les signataires

Raphaël Mezrahi, humoriste et acteur ; Jean-Jacques Debout, compositeur – chanteur ; Chantal Goya, chanteuse ; Jean-Marie Bigard, humoriste ; Laurent Baffie, humoriste ; Vincent Lagaf’, humoriste ; Mikelangelo Loconte, chanteur ; Francis Lalanne, poète auteur – compositeur – interprète ; René Manzor, scénariste et auteur ; Emmanuel Laureau, éditeur ; Fabienne Thibeault, chanteuse – commandeur du Mérite agricole, ambassadrice des Races agricoles menacées et des Bonnes Pratiques d’élevage ; Sophie Darel, artiste de scène – présentatrice TV ; Marc Menant, journaliste – écrivain ; Gavroche, chanteur ; Delphine Wespiser, Miss France 2012 et chroniqueuse TV, Stone, artiste ; Mario d’Alba, artiste ; Emmanuel Ludot – avocat à la cour d’appel de Reims. »

Ce ne sont pas ces « personnalités » qui libéreront les animaux de leur sort. C’est au peuple de le faire, en puissant la force dans ce qu’il a de plus profond mais aussi de plus puissant en lui : son antagonisme avec la société bourgeoise, qui est dénaturée, corrompue, égocentrée et de plus en plus barbare.

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La cause animale nécessite une révolution culturelle qui ne passe pas par Marine Le Pen

Il faut un mouvement de fond, pas des espoirs mal placés.

Il existe trois courants s’intéressant aux animaux. Il y a les vegans qui sont dans leur quasi totalité des petits-bourgeois ou des gens voulant être des petits-bourgeois, adoptant un mode de vie qu’ils veulent coupés d’actes qu’ils voient comme néfastes. Les animaux sont cependant plus un lieu de projection qu’autre chose.

Il y a les vegans pour qui le véganisme n’est pas un point d’arrivée, mais un point de départ, et qui se tournent réellement vers les animaux. Ceux-là tendent inéluctablement à l’affirmation d’une utopie aux exigences concrètes, parce qu’ils aiment vraiment les animaux.

Il y a enfin le vaste milieu de la protection animale, où les gens ne sont pas vegans dans leur immense majorité, tout en se sacrifiant aux quatre veines pour aider les animaux. Ces gens connaissent des difficultés innombrables, ont un profond respect des vegans de la seconde manière et un mépris fondamental pour ceux de la première manière.

Surtout, le milieu de la protection animale est confrontée à une terrible misère animale, et d’ailleurs également humaine en constatant les comportements anti-sociaux, cyniques, barbares. Cela provoque un réel traumatisme et d’ailleurs, il y a inévitablement la même chose chez les policiers (ce qui ne remet pas en cause le fait que la police comme institution soit anti-populaire).

Ce traumatisme provoque un dégoût, une rancœur, voire une haine, et dans tous les cas une tendance marquée au nihilisme. Comment en effet croire en l’humanité lorsqu’on voit que l’empathie et la compassion sont des phénomènes marginaux et même combattus par une indifférence générale ?

A cela s’ajoute la sensation d’être toujours trahi. Une association comme L214 a par exemple une reconnaissance médiatique immense, des millions d’euros dans sa banque, mais n’a jamais fait le moindre effort en direction de la protection animale sur le plan concret. A chaque élection municipale il y a telle ou telle promesse de la part des uns et des autres, qui n’est jamais tenu. Quant à l’État, il ne fait rien du tout.

Il s’ensuit une véritable paranoïa, où, forcément, on se rattache à ce qu’on peut, au moindre espoir de changement culture. Cela ne veut pas dire que le milieu de la protection animale fasse confiance – par définition, le milieu de la protection animale ne fait jamais confiance à moins d’une présence à ses côtés et d’une implication pour les animaux longue, très longue. Mais il y a l’idée que cela ne peut pas être pire et qu’un renversement de tendance, même imparfait, c’est déjà ça de gagné.

C’est cela qui explique l’attirance pour une extrême-Droite version nihiliste en général et l’espoir qui existe en ce moment que Marine Le Pen gagne la présidentielle 2022 en particulier. Celle-ci s’est d’ailleurs placée exactement afin de recevoir un tel soutien.

A l’élection présidentielle 2022, il n’y a que trois candidats à avoir parlé des animaux. Jean-Luc Mélenchon s’est adressé aux vegans désireux d’être bobos ou qui le sont en parlant de l’horreur de la condition animale, dans des termes très généraux. Nicolas Dupont-Aignan a proposé de son côté, et c’est le seul, des mesures concrètes pour les animaux, sur un mode réformiste, en vue de « lutter contre la maltraitance animale ». Il a cette dignité.

Enfin, Marine Le Pen ne propose rien pour les animaux, mais s’est positionnée de manière ininterrompue comme femme célibataire aimant les chats. Ce qui fait penser au milieu de la protection animale qu’elle ne peut pas être une mauvaise personne.

C’est bien peu, mais cela suffit largement, puisque inversement Emmanuel Macron assume tout à fait d’être contre la cause animale, notamment dans son soutien aux chasseurs. Cela peut sembler simpliste, mais en fait c’est simple : l’ennemi de mon ennemi est mon ami et il n’y a rien à perdre tellement la situation est dramatique.

Ajoutons à cela un faible niveau de connaissance des idées politiques à l’image de tout le pays, un enracinement populaire dans les zones rurbaines, une détestation des bourgeois bien proprets vivant dans leur bulle coupée de la réalité… et le milieu de la protection animale a vite fait de se lancer dans un tel espoir qu’une victoire de Marine Le Pen changerait la donne.

C’est cependant une erreur qui revient à celle des vegans version bobos. Les animaux ne sont plus une fin en soi, mais un lieu de projection, car objectivement, Marine Le Pen ne propose rien pour les animaux, à part éventuellement la fin de l’abattage des animaux en mode halal et casher, ce qui n’est toutefois nullement l’alpha et l’omega de la question.

Si l’on prend les animaux comme fin en soi et qu’on veut que ce soit l’empathie et la compassion qui triomphent, alors il faut une puissant changement de mentalités, et pour cela il faut une révolution culturelle. Une révolution culturelle contre la société de consommation, pour un engagement concret dans sa vie quotidienne au service des animaux. Une révolution culturelle contre l’urbanisation massive engloutissant le pays et pour la vie sauvage qui doit être sanctuarisée.

Cela demande des idées, des valeurs, des concepts, à rebours des réactions à l’emporte-pièces qui ramène toujours la protection animale à la case départ.

De toutes façons, on ne peut pas dire que la situation soit dramatique et après essayer de sauver les choses avec Marine Le Pen comme sparadrap sur une plaie béante. Il faut saisir l’envergure de la question et cela exige une conscience sociale saisissant son époque sur la base de la réflexion – et c’est ce qu’est le Socialisme.

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Vidéo « Une semaine au refuge de Morainvilliers »

Une présentation de l’activité du refuge.

Le refuge de Morainvilliers en Île-de-France relève de la Fondation Assistance aux Animaux.

Rappelons que tous les refuges et centres de soin n’ont pas les moyens de faire ce genre de vidéos et de les diffuser, et qu’ils n’ont pas à le faire en raison de leurs priorités. C’est à vous de faire le pas dans l’empathie et d’aider les animaux et également les gens des refuges, qui sacrifient le plus souvent leur vie au service de la compassion. Et dans le soutien apporté, le travail difficile moralement, physiquement, matériellement… implique de savoir mettre son ego de côté, pour ne pas devenir une partie du problème au lieu d’une partie de la solution.

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Le Sénat détricote la proposition de loi sur la maltraitance animale

La société française ne peut faire que semblant de changer les choses pour les animaux.

Le Sénat, c’est un peu la voix de la « vieille France », car en pratique c’est le parlement des notables élus locaux, où les forces traditionnelles sont toujours majoritaires. Il n’est donc pas étonnant que sur un sujet aussi actuel et brûlant que la question animale, il ait joué son rôle réactionnaire.

En l’espèce, il y avait une proposition de loi sur la maltraitance animale, votée par l’Assemblée nationale (c’est-à-dire les députés) avec comme mesure phare la fermeture d’ici à 2024 des animaleries. C’est un peu la moindre des choses, car ces lieux sont une barbarie : des animaux isus d’élevages visant le profit (voire de traffics), mal sevrés, stressés, mis en vitrine comme des peluches, puis des achats compulsifs conduisant à une absence de responsabilité et d’engagement réel vis-à-vis des animaux.

Bien souvent, ces animaux finissent délaissés, prisonniers d’une maison ou d’une cage, et dans le pire des cas, ils sont lâchement abandonnés.

La période du confinement a été de ce point de vue une catastrophe. Cet été 2021, la SPA dite de Paris, qui n’est pas le seul réseau de refuges, loin de là, a annoncé avoir recueilli 17 000 animaux. C’est abominable. Mais cela n’empêche pas le Sénat donc, de réviser la proposition de loi en préférant défendre le commerce des animaux, en s’opposant à l’interdiction de la vente d’animaux de compagnie en animalerie.

Le rapporteur LR de la proposition de loi, Anne Chain-Larché, a eu des mots très provocateurs pour dénigrer la protection animale (qui est résumée ici à la seule SPA, preuve qu’elle n’y connaît rien) :

« Nous entendons bien dans chacun de ces amendements la voix de la SPA. Mais je considère que la SPA n’a pas le monopole de la bientraitance. »

C’est que tout cela est bien trop lourd à porter pour une société française refusant de regarder les animaux dans les yeux, s’obstinant à penser qu’ils ne sont que des meubles un peu particuliers.

Quelques sénateurs de gauche ou dit écologistes ont bien sûr exprimé leur opposition, en rappelant quelques vérités.

Mais tout cela ne mène pas bien loin, car il n’y a aucune perspective nouvelle et concrète visant à changer réellement le rapport aux animaux dans notre société. Il ne s’agit pas de faire confiance aux « éleveurs » plutôt qu’aux animaleries-magasins, il faut toute une révolution des mentalités pour que change réellement le sort des animaux.

Cela, pour le vouloir, il faut avoir la culture de la rupture avec un monde superficiel, un monde cynique, un monde du paraître, un monde où l’insensibilité a une grande part. C’est la culture de la Gauche historique.

Le débat parlementaire sur la maltraitance animale n’a d’ailleurs de toute façon pas mené de manière démocratique : il faudrait d’abord à la base une véritable expression de l’opinion public à ce sujet.

Mais pour cela, il faudrait bien sûr qu’il existe une réflexion publique, ce qui n’est pas du tout le cas, loin de là. La France s’imagine un grand pays d’universalité, de culture et de progrès social, mais il a surtout une population à la foi ultra libérale et aux mentalités ringardes dans le rapport à la vie quotidienne.

D’où une situation où rien n’avance pour les animaux, à part en apparence. Et encore, pour les animaux en liberté, il n’y a même pas d’apparence de changement. C’est une catastrophe et il faut changer tout cela, absolument, résolument.

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« Stop aux abandons » (Nine lives Paris)

L’association parisienne de protection animale «Nine Lives Paris» a publié mi-juillet un rappel concernant les abandons. La France détient depuis quelques années consécutives le record du nombre d’abandons en Europe et les choses ne sont pas prêtes de s’améliorer.

nine live paris - bannière

Le texte tire la sonnette d’alarme : les associations et les refuges sont pour la plupart déjà au maximum de leur capacité dès le début de la période de vacances. Et les abandons ne sont pas partis pour s’arrêter.

Ce sont donc toujours plus d’animaux errants qui seront d’abord déboussolés, terrifiés par ce changement radical de situation : comment les personnes en qui ils avaient confiance ont pu disparaître du jour au lendemain ? Des animaux totalement inadaptés seront incapables de survivre tandis que les autres retrouveront une vie sauvage par la force des choses mais dans un environnement anti-naturel : voitures, poisons, densité d’animaux beaucoup trop élevés, très peu de nourriture, transmission de maladies facilitée, etc.

Face au cynisme ambiant, il y a de quoi se décourager et se replier, se couper du monde autant que possible : ça devient parfois une question de survie, mentalement parlant. Certaines personnes continuent mais cèdent au nihilisme et à la misanthropie. D’autres essaient de garder espoir. Chacun se retrouve vite à naviguer entre ces différentes phases.

Il devient très difficile de garder son calme et de tenir sur le long terme car toutes les mentalités sont à révolutionner : des personnes qui achètent en animalerie un lapin pour Pâques et l’abandonnent quelques mois après, des particuliers qui se comportent comme d’immondes consommateurs façonnés par la devise «le client est roi» en passant par celles qui abandonnent leur chat au bout de quelques suite à des fictifs «problèmes personnels» et autres allergies d’une violence inégalées.

Face à cela, des textes comme celui de «Nine lives Paris» sont à partager pour le bilan dépeint terriblement juste et par la justesse des mots visant à éduquer et faire changer les mentalités : chaque vie sauvée compte.

Nous reproduisons ci-dessous le texte de l’association ainsi que les visuels très réussis qui donnent une idée des messages qu’elle reçoit dans ces périodes, suivi de photos de chats actuellement à l’adoption (pour plus d’informations : aller sur le site de Nine lives Paris)

STOP aux abandons.

Cette année est cruelle pour les animaux.

Championne d’Europe des abandons en 2019 et 2020, la France risque de garder ce titre honteux en 2021.

Nous voulions partager avec vous des extraits de quelques-uns des messages que nous avons reçus dernièrement, cela en moins d’une semaine.

Comme presque toutes les associations d’Ile de France, nous sommes complets.

Nous ne pouvons plus accueillir d’animaux. Nous avons dû répondre par la négative à toutes ces demandes, et à bien d’autres encore, et ce n’était pas par gaité de cœur. Et nous ne pouvons même plus orienter les demandes vers d’autres associations, car nous n’en connaissons pas une seule qui ait de la place.

Tous ces SOS ne pourront pas être soulagés.

Nous sommes impuissantes face à la recrudescence d’abandons et d’animaux errants.

Nous ne sommes qu’une petite association et les demandes débordent. A la SPA, c’est 9 000 animaux abandonnés entre mai et début juillet cette année.

Qui peut changer les choses ?

C’est vous qui pouvez agir pour qu’à l’avenir, nous puissions répondre favorablement à la majorité des demandes de prise en charge

Comment ?

En stérilisant vos animaux.

La stérilisation est le premier maillon de la chaîne.

Lorsque tout le monde aura compris que le nombre exponentiel de chats errants en France est directement lié aux naissances non contrôlées chez les particuliers, nous aurons fait un grand pas et nous pourrons enfin souffler un peu.

La quasi totalité des chats sociables dits « errants » que nous récupérons ont été donnés « contre bons soins » quand ils étaient petits.

En identifiant vos animaux.

L’identification est obligatoire en France et c’est la responsabilité de chaque propriétaire.

Il est très difficile de retrouver les propriétaires d’un chat non identifié. Beaucoup finissent à la fourrière, et en plus de vivre une expérience traumatisante, participent à la surcharge des refuges.

En adoptant responsable.

Le premier confinement a augmenté les adoptions de lapins surtout mais aussi de chats et de chiens.

Animaux qui aujourd’hui, au retour de la vie « normale », n’ont plus leur place dans les foyers.

On n’adopte pas un animal comme on achète une paire de chaussures. On n’offre pas un animal à quelqu’un.

L’adoption doit être un acte réfléchi et personnel.

En devenant famille d’accueil !

Pour que nous puissions continuer à sauver ces animaux, nous avons besoin de familles d’accueil !

Pour être famille d’accueil :

https://ninelives.fr/devenir-benevole/

En nous aidant financièrement

Afin que nous puissions continuer de prendre en charge des animaux et de leur prodiguer les soins nécessaires :

https://www.helloasso.com/…/nine-lives-paris/formulaires/1

Vos dons sont déductibles des impôts à hauteur de 66%.

Nous avons une pensée pour les autres petites associations d’Ile de France avec qui nous travaillons main dans la main, et qui poussent toujours plus les murs. Qui s’épuisent et qui se désespèrent, chaque année, de voir les choses empirer.

Merci à Coraline, qui a rejoint le pôle communication récemment, pour ces jolis visuels. Et bienvenue à elle

Soyons responsables de nos animaux, qui sont des membres de nos familles à part entière, et des autres

Voici donc des photos de chats à l’adoption (cliquer sur l’image pour se rendre sur la page que l’association lui a dédié).

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Écologie

L’association toulousaine « Les 4 pattounes »

L’association « Les 4 pattounes » existe depuis avril 2019 dans le sud-ouest de la France et plus particulièrement autour de Toulouse, là où elle est née. Sa particularité ? Sa présidente est capitaine de Police et l’une de ses missions est de sensibiliser et former les forces de l’ordre du « Grand Toulouse » afin d’intervenir plus efficacement lors de maltraitances.

Adopte un animal dans une association... c'est en sauver deux !

L’association s’est donnée quatre missions : aider financièrement les associations et les refuges locaux, promouvoir l’adoption, sensibiliser les plus jeunes et enfin lutter contre la maltraitance animale via des actions coordonnées entre policiers, gendarmes et pompiers.

Tout ceci se traduit concrètement par exemple par :

  • participer à des brocantes afin de récolter de l’argent pour les associations et les refuges ;
  • organiser une collecte dans un supermarché pendant plusieurs jours ;
  • sensibiliser des collégiens et leur proposer de s’impliquer en vendant des goodies de l’association dans le but de financer une lourde opération pour un chien blessé ;
  • lancer une formation en ligne, gratuite, pensée avant tout pour les forces de l’ordre et ouverte à tous.

Et bien sûr : partager des annonces d’adoption sur le site de l’association ou sa page Facebook. Toujours avec ce mot d’ordre très juste : « Ensemble, nous pouvons les aider ! ».

L’association est vraiment digne d’intérêt de par les mises en perspective qu’elles proposent. On voit vraiment que cela vient du peuple, de la réalité du terrain. La réalité est reconnue et assumée : pas de faux-semblants. La cause animale ne le permet tout simplement pas.

Créer une unité d’intervention spécialisée en maltraitance animale

La maltraitance animale est punie par la loi française : les peines maximales prévues restent faibles au vu des situations rencontrées et il est en plus difficile d’arriver jusqu’au bout et de faire condamner ces actes.

Les forces de l’ordre ne connaissent pas suffisamment, voire pas du tout, les lois et les règlements que toute personne doit respecter dans son rapport aux animaux : que ce soit en tant que propriétaire, qu’éleveur, etc. De plus, beaucoup ne savent pas comment se comporter et comment ne pas effrayer ou blesser les animaux : on ne se comporte pas de la même manière avec un chien et un lapin. ou encore une tortue.

Il existe des initiatives qui ne tiennent à pas grand-chose, cela va d’un réseau comme la Brigade de Protection Animale (qui n’est pas une unité de la Police Nationale mais une initiative constituée essentiellement de forces de l’ordre) ou de personnes dévouées aux animaux et connues dans tel ou tel commissariat. Tout cela permet de sauver des vies, mais force est constater que les choses pourraient être différentes : plus de vies pourraient être sauvées et plus de coupables jugés.

Dans ce sens, une unité spécialisée en maltraitance animale permettant d’agir beaucoup plus efficacement et de mener à bien des enquêtes en lien avec différents acteurs : les forces de l’ordre bien sûr, mais aussi les pompiers ainsi que les membres d’associations et de refuges. Ce projet est soutenu par la député LREM Corinne Vignon : une phase d’expérimentation de trois ans pourrait être mise en place.

Et au-delà de l’unité elle-même, la formation des gardien de la paix est aussi une initiative pertinente et à partir de 2022 ces questions seront intégrées à la formation des gardiens de la paix et des policiers adjoints.

Au vu de l’urgence et de la détresse des animaux qui se retrouvent dans des situations effroyables, c’est assurément une bonne chose. Ces changements suffiront-ils à enrayer la maltraitance animale ? Peu probable, mais rappelons-nous toujours qu’à chaque fois qu’un animal est sorti de l’enfer, une vie est sauvée : c’est déjà une petite victoire en soi.

C’est ainsi que la présidente a adopté son chien Hancock : son ancien propriétaire a été reconnu coupable de maltraitance et a écopé d’une peine de quatre mois de prison ferme. Difficile d’imaginer à quel point sa vie a dû changer !

Signaler la maltraitance

Le site de l’association donne des informations très utiles pour les personnes qui ne sauraient pas quoi faire :

Si vous pensez être témoin de maltraitance ou de cruauté envers un animal, vous pouvez contacter une association qui couvre le secteur géographique considéré.

Pour le secteur de Toulouse et des environs, merci de contacter la SPA au 05 61 47 62 62 ou par mail : enquetes_spa@orange.fr. Vous pouvez également nous écrire directement via le formulaire présent dans l’onglet « contact » de ce site.

Vous pouvez aussi déposer plainte, au commissariat ou à la gendarmerie les plus proches du lieu de l’infraction. La plainte est ensuite transmise au procureur de la République.

Enfin, vous pouvez vous adresser directement au procureur, en envoyant une lettre au tribunal du lieu de l’infraction ou du domicile de l’auteur de l’infraction.

Ainsi que des extraits du code pénal qui permettent de comprendre ce que permet malgré tout la loi française.

Un animal ne pleure pas... il souffre en silence.

Comment aider Les 4 pattounes ?

Il est possible de soutenir l’association financièrement en devenant membre, en faisant un don ou encore en achetant un goodie. Tout ceci est décrit plus en détail sur la page du site de l’association.

Et bien entendu : partager les annonces de demande de famille d’accueil et d’adoption.
Et d’une manière plus générale : adopter ou devenir famille d’accueil au sein d’une association locale.

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Écologie Planète et animaux

Protection des animaux sur les lieux de ses vacances: un excellent document

Il faut toujours être attentif, même en vacances, même à l’étranger.

La Protection Suisse des Animaux a produit un excellent document (de 14 pages) sur l’attention à porter quand on est à l’étranger quant à la condition animale. Il est non seulement à connaître, mais à diffuser!

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