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Pap Ndiaye, un militant racialiste à l’Éducation nationale

Il n’est pas tourné vers l’Afrique, mais vers les grandes universités américaines.

Immédiatement après son entrée en fonction comme ministre de l’Éducation vendredi 20 mai 2022, Pap Ndiaye a donné le ton :

« je suis peut-être un symbole, celui de la méritocratie, mais aussi, peut-être aussi, celui de la diversité. Je n’en tire nulle fierté, mais plutôt le sens du devoir et des responsabilités qui sont désormais les miennes. »

Il n’en tire aucune fierté, mais il en parle quand-même dans sa prise de parole de quelques minutes, sans que cela n’ait de rapport avec l’Éducation nationale. Voilà qui illustre très bien la perspective de Pap Ndiaye : il est un militant racialiste à l’américaine, avec une bonne dose d’indigénisme à la française. Tout ce qui compte, c’est de focaliser sur la couleur de peau, de manière identitaire, voire franchement raciste.

Il y a pourtant une tradition républicaine bourgeoise en France qui est de ne pas parler de sa couleur de peau, car ce n’est pas important, et surtout cela ne doit pas être un sujet. Il peut être parlé des origines, d’un parcours personnel lié à l’immigration et à l’intégration à la France, mais nullement pour en faire un sujet principal, surtout pas d’entrée de jeu.

Prenons un exemple très concret et tout aussi récent : la nouvelle ministre de la Culture Rima Abdul Malak. Elle est née dans un pays arabe, le Liban, et arrivée en France à 10 ans. Mais ce n’est pas un sujet dans sa prise de parole après son entrée en fonction. Elle a plutôt parlé de la culture, félicitant au passage sa prédécesseure pour avoir récité du Molière, du Racine, du Joachim du Bellay, bref la culture classique française.

Précisément ce que rejette Pap Ndiaye et la mouvance racialiste post-moderne qu’il incarne. Et ce, de manière caricaturale. Alors l’extrême-Droite s’est régalée après son entrée en fonction, tellement son parcours est grossier et grotesque : participation à des réunions « interdites aux blancs » et discours sur le « racisme d’État », dénonciation de la Police nationale comme marquée par un « racisme » institutionnel, discours sur les « violences policières », etc.

Il fait d’ailleurs partie des gens ayant soutenu de très près les militants racialistes du comité Adama Traoré. Il a pour référence les racialistes Franz Fanon et Aimé Césaire, qui tous deux assument un ethno-différentialisme profondément marqué. Et tout comme eux, il est totalement intégré et inséré dans les grandes institutions françaises. Son parcours scolaire est absolument lisse, dans des établissements très bourgeois : lycée Lakanal de Sceaux, classes préparatoires au Lycée Henri-IV de Paris, École normale supérieure à Saint-Cloud, agrégation d’histoire, thèse d’histoire aux États-Unis et enfin maître de conférences à l’EHESS.

C’est là, dans ce bastion de la « gauche » postmoderne, qu’il a développé son créneau universitaire racialiste, focalisant sur la couleur de peau de la peau des gens. Il a pour cela écrit un livre au titre évocateur : La Condition noire : essai sur une minorité française, tout en étant partie prenante du « Conseil représentatif des associations noires de France (Cran) ».

Pap Ndiaye est un racialiste tellement forcené qu’il était opposé à la suppression du mot « race » dans la Constitution française en 2018. Voici le verbiage universitaire dont il faisait usage dans Le Monde pour justifier sa position :

« Même s’il est évident que la « race » n’existe pas d’un point de vue biologique, force est de constater qu’elle n’a pas disparu dans les mentalités : elle a survécu en tant que catégorie imaginaire historiquement construite, avec de puissants effets sociaux.

Même si l’intention est louable, abolir la « race » dans les sciences sociales ou la Constitution ne fera pas disparaître les discriminations fondées sur elle. L’usage de la catégorie raciale n’implique pas un engagement ontologique douteux du législateur ou du chercheur sur l’existence des « races », mais l’utilisation pragmatique d’une catégorie située pour décrire des phénomènes discriminatoires. »

Et donc, cette personne est maintenant ministre de l’Éducation nationale. Cela en dit très long sur l’état de décomposition morale et politique de la France. C’est là un aspect évident de la crise, car une telle personne avec un telle discours aurait été impensable il n’y a ne serait-ce que dix ans. La France s’américanise, mais pas dans le bon sens : elle copie dans ce qu’il y a de pire le monstre qu’est la superpuissance américaine, et elle va s’effondrer aussi brutalement qu’elle.

On notera au passage que Jean-Luc Mélenchon trouve cela très bien. Selon lui, Pap Ndiaye est un « grand intellectuel », et sa nomination relève de « l’audace ». Ce n’est pas étonnant : on assiste en France à un découpage à l’américaine entre « Républicains » et « Démocrates », Emmanuel Macron tentant d’unir pour l’instant les uns et les autres, en lessivant le reste. Et Pap Ndiaye représente typiquement ces gens voulant ré-impulser le capitalisme au moyen de réformes sociétales.

Comment ne peut-on pas le voir d’ailleurs ? C’est tellement évident que le capitalisme, s’il un a côté conservateur, de repli nationaliste-belliciste, a également un côté cosmopolite – relativiste de toute morale pour oeuvrer à élargir son marché. Ne pas voir cela c’est ne pas regarder le capitalisme dans sa contradiction interne qui saute pourtant aux yeux !

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Tribune de policiers «issus de la diversité» réfutant le prétendu racisme de la police

C’est une tribune qui met les point sur les i. Des policiers, eux-mêmes issus de « la diversité », prennent le contre-pied des accusations délirantes sur le prétendu racisme systémique de la police. On pourra regretter que cela arrive bien tard, en attendant, il est important qu’un tel point de vue démocratique s’exprime, de la part de policiers ayant une démarche démocratique, ou en tous cas la volonté d’une démarche démocratique. Il est important que soient apportés des arguments contres les prétentions délirantes de la fausse gauche et des petit-bourgeois de centre-ville clamant haut et fort que la police française est raciste, comme si la France de 2020 était celle de l’apartheid en Afrique du Sud ou de la ségrégation aux États-Unis.

La tribune a été initialement publié par Marianne.net :

« Nous, policiers français issus de la diversité, prenons l’initiative de sortir du silence. Les polémistes qui jettent sur nous des a priori refusant de nous donner la parole.

Puisque ces mêmes idéologues séparatistes qui prétendent lutter contre le racisme obligent à considérer l’ethnie plutôt que les valeurs humaines, nous l’affirmons : nous, policiers français issus de la diversité, revendiquons notre adhésion sans nuance aux valeurs républicaines universalistes de notre métier. Nous sommes présents dans tous les services de la Police nationale, des commissariats à la police judiciaire, des états-majors aux services de protection des personnalités, des renseignements aux CRS. Et nous espérons que cette pluralité imprégnera un jour jusqu’aux plus hautes sphères de notre ministère.

Nous sommes des femmes et des hommes, noirs, arabes, métis, asiatiques, originaires des DROM-COM, des anciennes colonies, chrétiens, musulmans, juifs, hindous, athées, hétérosexuels, homosexuels, de toute opinions philosophiques ou politiques… Nous sommes la diversité de la France qu’elle porte dans nos récits familiaux. Nous réaffirmons notre fierté d’appartenir à la nation française, engagés pour secourir et protéger dans ce pays où nous sommes nés, dont nous avons acquis la citoyenneté. Nous condamnons les injures dégradantes sur nos complexions selon lesquelles nous serions des « vendus », des « nègres de maison », des « arabes de service ».

Des mots trop souvent entendus dans la bouche de ceux qui emploient également l’affreuse insulte « sale blanc ». Notre institution ne s’encombre pas de connaître nos provenances et attend uniquement de tous ses agents qu’ils protègent les libertés et l’égalité, et qu’ils placent la fraternité au-dessus de tout. Nous ne cachons pas nos origines dans nos services, en revanche nous sommes forcés d’apprendre à nos enfants à cacher la profession de leurs parents…

Nous ne dénions pas qu’il y ait des racistes dans la police. Nous savons qu’il en existe, qu’ils nuisent à l’Etat démocratique, et nous nous en désavouons. Mais la police est à l’image de toutes les couches de la société qu’elle sert. En revanche, nous refusons l’affirmation que « la police est raciste ». Une marginalité ne représente pas l’ensemble. Si le progressisme lutte contre les amalgames, c’est sans distinction entre les groupes qui en sont victimes qu’il doit le faire, dont la Police nationale. Le racisme est un délit, et endosser l’uniforme exige l’exemplarité. Il n’y a donc pas débat sur les suites à réserver pour ceux qui se rendraient coupable du rejet de l’autre, qui serait « différent ». Et une prise en compte sérieuse par nos autorités administratives des déviances d’une poignée de brebis galeuses permettra enfin d’éviter aux policiers de souffrir des caricatures généralisantes.

Notre Police nationale est à mille lieues de la description qui en est faite par ceux qui ne la connaissent pas mais portent sur elle leurs préjugés. Notre Police nationale, ce sont des agents qui repoussent l’heure du dîner au crépuscule pour accompagner l’un des leurs à la rupture du jeûne du Ramadan. Notre Police nationale, c’est celle qui s’organise pour permettre à un autre de respecter Shabat. Notre Police nationale, c’est aussi travailler le jour de Noël pour que ceux qui le célèbrent prennent congé. Notre Police nationale, c’est celle dans laquelle deux policiers victimes du terrorisme le même jour ont été salués une dernière fois par leurs collègues dans une église et dans un carré musulman. Notre Police nationale, c’est celle qui, suivant la loi, lutte contre les racismes et l’homophobie. Notre Police nationale, c’est l’intimité de nos unités et brigades où se nouent des amitiés multicolores sur nos peaux, mais d’une seule teinte sur le terrain. Celle de notre uniforme : bleu.

La Police nationale n’est pas parfaite, et les bonnes âmes sont bienvenues pour l’améliorer. Mais nous ne laisserons pas nos frères d’armes être traités de racistes, et nous de victimes consentantes. Nous sommes fiers de protéger la population dont nous sommes tous issus. Faut-il rappeler que notre noble mission est de soustraire la délinquance des rues pour les rendre plus sûres ? Et ne doutons pas que jusque dans les quartiers populaires, nombreux sont ceux qui veulent rejoindre nos rangs. En dépit des discours qui nous divisent, nous appelons ceux qui se reconnaissent dans le respect des lois et des valeurs humanistes à embrasser le beau métier de policier. Sans jamais se renier car ce sont justement nos richesses respectives qui font de la Police nationale, au service de tous, le plus sensé et le plus bel engagement qui soit…

Signataires :

Linda Kebbab, Abdel Nahass, Abdelatif Dris, Abdelaziz M, Abdelilah B, Abdoulaye Kanté, Adel B, Ali Hennous, Amphone L, Azdine L, Bibia Dergham, Dalila Benamara, Daniel Bonsu, Denis Jae Hong V, Erol A, Faredje Mouaci, Frédérique R, Fredy Lefi, Ghazala Z, Hannane Driouch, Huseyin A, Ingrid T, Jean-Yann William, Jérôme B, Johan O, Josias Claude, Kader Mokadem, Keny T, Kevin B, Kevin G, Loic Trotin, Louisa B, Malek Djerroud, Manuel B, Marie-Do Marfaing, Mel K, Messaoudi Raissi, Mila Napal, Mohamed G, Monir Lagrini, Mylène S, Nabille M, Nassira R, Nawel Lettat, Philippe P., Rachid B, Razel Zaidat, Reda Belhadj, Riadh Mimouni, Ronald S, S.A. (RAID), S.B. (DCPJ), Saïd Ben Mohamed, Saïd H, Samira L, Slim Bouraoui, Sonia Hmimou, Stéphane S, Tarek El Boudali, Tayeb C, Tyssem Bahaj, Wissem Guesmi, Yssoufa M »

 

 

 

 

 

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La querelle inter-identitaire Valeurs Actuelles – Danièle Obono

Valeurs Actuelles a publié un article romancé mettant en scène Danièle Obono et cette dernière, ainsi que ses soutiens, parle de « racisme ». C’est en fait une querelle inter-identitaire qui a encore lieu, parasitant l’opinion publique afin de l’empêcher de cerner les vrais problèmes.

Si on lit les auteurs de la négritude ou Frantz Fanon, on peut voir qu’il y a une véritable vision racialiste du monde. Les personnes à la peau « noire », qui serait une race, porteraient quelque chose de Bon et de Beau. Ils représenteraient une certaine pureté, une certaine authenticité. Ce racialisme prétend naturellement avant tout être anti-raciste, car c’est le seul moyen de mobiliser. Mais il est avant tout une idéologie inventée par des petits-bourgeois, le plus souvent des petits-bourgeois de pays colonisés ayant étudié dans les universités des pays colonialistes.

La notion de « Pakistan » a ainsi été inventé dans une université britannique, par des étudiants des Indes et le premier président indien ne parlait même pas la langue de culture « islamique » qu’il comptait imposer à tous les Pakistanais. Tout cela est bien connu de quiconque connaît l’histoire des idées et la Gauche historique a toujours combattu ces affirmations identitaires.

Valeurs Actuelles, la principale revue du camp conservateur-réactionnaire, le sait également. Et il est dans son intérêt d’assimiler la Gauche à ces identitaires. Elle a donc organisé un coup se voulant à la fois subtil et grossier. Cet été, la revue a publié des petits articles romancés autour d’une fiction : François Fillon se retrouve pendant la Révolution française, Nicolas Hulot sous Charlemagne, Didier Raoult dans une tranchée de la Première Guerre mondiale.

Pour le numéro du 27 août, ils ont pris comme personnage une députée La France Insoumise, Danièle Obono, qui est issue de la bourgeoisie gabonaise. Ils l’ont mis dans le passé dans une Afrique noire tribale contribuant à l’esclavage, confrontant son propre discours « progressiste » à la réalité barbare de l’Afrique d’alors. L’idée est bien sûr de se moquer du discours faisant de l’Afrique noire d’alors une sorte de paradis avec des gens authentiques, partageurs, etc.

Il faut dire que Danièle Obono est une cible facile. Elle est issue de « Socialisme par en bas » (SPEB), une section française du SWP britannique, qui pratique un discours communautaire-identitaire racoleur, dans une démarche universitaire typiquement anglo-saxonne. SPEB avait même tenté de faire un « bulletin des mosquées ». Elle se définit encore aujourd’hui comme lié historiquement au trotskisme, plutôt proche des indigènes, panafricaniste, afroféministe, altermondialiste, écosocialiste, etc.

Elle a d’ailleurs salué de manière « africaniste » l’acteur Chadwick Boseman, décédé suite à une maladie ; l’acteur aurait été un « ROI ». Il était la principe figure du film hollywoodien « Black Panther », régulièrement présenté comme relevant de la « fierté noire » alors qu’on y trouve dans un monde ultra-avancé technologiquement tous les clichés du noir tribal, patriarcal et ultra-hiérarchique, ayant le rythme dans la peau, tagueur, avec une sorcière guérisseuse, des hommes menant un combat à mort pour devenir chef, etc.

Bref, on l’aura compris, Danièle Obono est l’antithèse de la Gauche historique et elle est du pain béni pour Valeurs Actuelles, qui a la même vision du monde mais inversé. Dans la petite histoire, Danièle Obono est confronté à l’esclavage présentée de manière racoleuse, voire même sordide. La présentation se veut historique, mais est anti-historique par définition même, le choix fait étant de toutes façons la provocation. D’ailleurs, Danièle Obono est à la fin libéré par un membre du clergé catholique proposant même de se sacrifier pour parvenir à l’acheter pour la sortir de l’esclavage.

On peut de toutes façons considérer que de part et d’autre, c’est la démarche anti-historique qui prime. C’est logique : s’il n’y a plus d’Histoire, alors il n’y a plus de lutte des classes. C’est une reprise de la fameuse phrase de Karl Marx – « L’histoire de toute société jusqu’à nos jours n’a été que l’histoire de la lutte de classes » – mais pour nier tant l’histoire que la lutte des classes. Reste la société, où les idées seraient comme sur une bourse où il faut gagner des parts de marché. Valeurs Actuelles, par son article romancé, cherche à grappiller des points, ses dénonciateurs sur Twitter tentent également de grappiller des points (d’ailleurs ils font exprès de ne pas mettre de hashtag lié à Valeurs Actuelles pour ne pas en faire la « promotion »).

Tout cela reflète indubitablement une américanisation de la société, au moins dans les batailles d’idée. Cependant, on est en France et c’est la crise. On est donc en droit de s’attendre à des choses mouvementées et tant les identitaires conservateurs que les identitaires « anti-racistes » ne pourront pas l’empêcher. Il n’y a pas de place pour de tels gens dans notre pays quand la lutte des classes reprend ses droits, car l’Histoire sait comment elle doit primer.

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L’étrange manifestation du 18 juillet d’Alternatiba et du Comité Justice pour Adama

La « convergence des luttes » a encore frappé avec une étrange alliance, celle des bobos versions associatifs et des « antiracistes » en mode ethnique. Que ne faut-il faire pour ne surtout pas parler du capitalisme !

« On veut respirer », tel a été le mot d’ordre commun d’Alternatiba et du Comité Justice pour Adama, alors que quelques milliers de personnes ont participé au rassemblement du 18 juillet 2020 à Persan dans le Val-d’Oise.

L’idée est que la police étouffe les noirs et que le réchauffement climatique étouffe les gens en général, que tout cela revient à une seule et même problématique. Laquelle, cela n’est évidemment pas dit, car personne de sérieux ne peut voir un quelconque rapport entre tout cela.

La seule rationalité est qu’on a affaire à des gens voulant faire du bruit, dont le niveau politique est proche de zéro, sans même parler d’idées ou de culture, où là on est réduit à Facebook, Twitter et Instagram comme maîtres à penser. Il est d’ailleurs parlé de « l’alliance de deux générations : la Génération Adama et la Génération Climat ».

Preuve de ce vide absolu, voici la vision du monde formulé par le communiqué commun des organisateurs :

« Ce combat doit être porté par tout le monde, car si la violence policière s’abat particulièrement sur les jeunes hommes noirs et arabes qui vivent dans les quartiers populaires, elle vise aujourd’hui l’ensemble des mouvements sociaux, les gilets jaunes, le mouvement climat, le mouvement lycéen, les soignants, etc. Elle vise tous ceux et celles qui sont considérés comme une menace pour l’ordre établi.

Ce combat doit être porté par tout le monde, car c’est un combat pour la société que nous voulons faire naître pour faire face aux crises sociales, sanitaires et climatiques qui menacent l’humanité entière et particulièrement les populations précaires et opprimées en première ligne.

Assa Traoré dit souvent que son frère Adama est mort sous le poids de trois gendarmes, et d’un système. Il s’agit d’un système raciste qui trie les êtres humains qui ont le droit de circuler librement dans la rue en fonction de leur couleur de peau. Un système qui trie les êtres humains qui ont le droit de respirer, et vivre. Un système qui détruit la nature et les humains. C’est ce système inégalitaire et injuste, basé sur des rapports de dominations et d’oppressions, que nous refusons. »

Et pourquoi tout ce bruit donc ? En fait, ces gens ont besoin de dire que la France est raciste, que le « système » est « injuste »… Car ils ne veulent pas reconnaître la lutte des classes, car ils ne veulent surtout pas remettre en cause le capitalisme, car ils ne veulent surtout pas viser la bourgeoisie.

Et plus on s’enfonce dans la crise, plus ces gens sont obligés d’en rajouter et d’en rajouter, d’en faire des tonnes. Et les médias les aident sans commune mesure : il n’est pas difficile de voir comment il y a un écho immense à ces initiatives pourtant marginales. Et cet écho est d’autant plus important que cela ne correspond à rien historiquement.

Car ces gens ne veulent surtout pas l’Histoire. Pour eux, le monde a commencé hier, ou plutôt il recommence chaque jour sur les réseaux sociaux. Il n’y a pas d’économie, pas d’État, pas de régime politique, pas d’évolution de ceux-ci, pas de contradiction, pas de changement, pas de transformation, pas de modifications, rien.

Le capitalisme adore de tels gens. Ils sont parfaits. Il ne faut surtout pas qu’ils changent. Ils seront simplement passés à la trappe lorsque la crise va être tellement violente qu’il faudra passer à un autre contre-feu.

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Statue de Colbert: la provocation fasciste de la «Brigade antinégrophobie»

En taguant « négrophobie d’État » sur le socle de la statue de Jean-Baptiste Colbert devant l’Assemblée nationale et en la maculant de peinture rouge, la « Brigade antinégrophobie » sert de provocateur fasciste afin de détourner l’attention de la crise, alors que d’intenses luttes de classe se profilent.

Le capitalisme américain se casse la figure et on en a un reflet déformé, malsain, en France. Loin de représenter une africanité passée, les « anti-négrophobie » sont à la pointe de la modernité ethno-différentialiste, avec d’ailleurs une prétendue ethnie « noire » aussi absurde que le concept de « blanc ».

Les « anti-négrophobie » argument que Jean-Baptiste Colbert, ministre de Louis XIV, est à l’initiative de l’édit de mars 1685 pour la police des îles françaises d’Amérique, surnommé vulgairement le « code noir », qui précise le statut des esclaves dans les colonies françaises. Cependant, résumer Colbert à cela n’a strictement aucun sens, et d’ailleurs le colonialisme est propre à une époque, pas à une personne.

Il suffit de lire le début de l’édit :

« LOUIS, par la grâce de Dieu, Roi de France et de Navarre : À tous, présents et à venir, SALUT. Comme nous devons également nos soins à tous les Peuples que la Divine Providence a mis sous notre obéissance, Nous avons bien voulu faire examiner en notre présence les mémoires qui nous ont été envoyés par nos Officiers de nos Îles de l’Amérique […] pour y maintenir la discipline de l’Église catholique, apostolique et romaine, pour y régler ce qui concerne l’état et la qualité des esclaves dans nos dites îles […] ».

On a un roi nommé par Dieu, qui possède des territoires et à qui tout le monde doit la soumission : c’est la monarchie absolue. Mais les « anti-négrophobie » ne sont pas là pour saisir cette question historique, ils sont là pour mettre de l’huile pour le feu.

Le comité « justice pour Adama » et la mouvance des « Indigènes de la République » en général, ont cherché avec un certain succès à surfer sur l’affaire George Floyd aux États-Unis. Maintenant que tout cela se tasse grosso modo, ils viennent en rajouter dans le chantage émotionnel.

Leur but est subjectivement de dénoncer la « négrophobie », terme ne voulant rien dire dans un pays comme la France dont la capitale est Paris. Objectivement, il s’agit de provocateurs fascistes cherchant à détourner l’attention des conditions concrètes de l’économie et du grand conflit entre les classes qui se profilent.

La « Brigade antinégrophobie » converge avec les voix qui veulent un retour à la normale, qui veulent qu’on oublie que le Covid-19 est encore là, qu’il procède d’une crise écologiste, que l’économie capitaliste va connaître une crise sans précédent.

Le but est de parler de la « lutte des races » et non de la lutte des classes, de diviser les travailleurs en faisant de questions secondaires une question principale, une obsession. Cette manière de faire jouer la couleur de peau alors qu’il faut l’unité populaire face aux restructurations capitalistes à venir rend évident le rôle politique de cette affaire. On est en train de perdre un temps fou avec ces histoires, au lieu de préparer un affrontement d’une grande brutalité qui commence à s’installer.

Il ne s’agit pas tant de considérer que la « Brigade antinégrophobie » intéresse les gens. Cependant, elle attire l’attention, elle la détourne, elle parvient relativement à faire oublier la réelle actualité, alors que déjà le Medef dit que l’économie repart. On va en réalité dans le mur et il va falloir payer la casse. Soit ce sont les bourgeois qui payent, soit ce sont les couches populaires.

La « Brigade antinégrophobie » est, avec un tel arrière-plan, clairement une partie du problème, pas une partie de la solution. C’est un outil du capitalisme pour prétendre tout changer en ne changeant rien. C’est « Babylone » cherchant à maintenir le mode de vie destructeur, c’est l’auto-défense d’un système à l’agonie.

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Manifestation «anti-raciste» contre… le PCF

On peut penser ce qu’on veut du PCF, qu’il est moderne ou réformiste, social-impérialiste ou progressiste. Il n’est en tout cas pas raciste du tout et l’initiative « indigéniste » contre lui en dit long sur comment toute cette scène postmoderne crache sur le mouvement ouvrier.

L’initiative part de Madjid Messaoudène et il n’y a eu qu’une trentaine de personnes, mais ce n’est pas n’importe qui et le lieu choisi – le siège parisien du PCF à Paris place du Colonel Fabien – est exemplaire.

Madjid Messaoudène est en effet un des acteurs majeurs de la fameuse marche contre « l’islamophobie », qui a été une véritable initiative anti-Gauche. À ses côtés devant le siège du PCF, on trouvait Youcef Brakni du collectif « Justice pour Adama » et Omar Slaouti, un intellectuel majeur de la mouvance des « Indigènes de la République ».

Ces gens ont été biberonnés par la Gauche puis sont passé dans le camp postmoderne, Madjid Messaoudène en étant un cas emblématique. Élu conseiller municipal de Saint-Denis sur la liste Front de Gauche, il est également « délégué à l’Égalité femme/homme, la lutte contre les discriminations, l’égalité des droits, et les services publics » de cette ville.

Cependant, le maire qui l’a nommé, Laurent Russier, du PCF, ne veut cette fois pas de lui. Il était sur la liste électorale de La France Insoumise et le maire PCF veut bien d’une fusion des listes, mais sans lui.

Une indignation bien tardive, alors que Madjid Messaoudène a été un sacré pyromane « indigéniste », notamment marqué par ses messages méprisants et ignobles au moment des meurtres commis à Toulouse, contre des enfants juifs.

Et une réaction tardive qui se paie cher, puisque jouant inlassablement la victime, Madjid Messaoudène a accusé le maire PCF d’être somme toute à la solde du « racisme ». Et il a, dans son initiative ridicule et clairement anti-Gauche avec une tribune à Médiapart, eu l’appui de l’ex-footballeur Vikash Dhorasoo (qui a été candidat de La France Insoumise à Paris aux municipales), évidemment de l’activiste Taha Bouhafs, de la tête de liste La France Insoumise de Saint-Denis Bally Bagayoko, de l’historienne agrégée Mathilde Larrère, etc.

On lit notamment dans la tribune :

« Nous dénonçons ouvertement le racisme qu’a subi Madjid Messaoudene de la part du maire de Saint-Denis et de son équipe. Finalement, il est reproché à cet élu d’avoir initié ou aidé dans des cadres collectifs la lutte contre le racisme et pour l’égalité, c’est en soi du racisme. »

C’est là ridicule, mais c’est surtout un chantage. Les milieux indigénistes ont largement été soutenu par la Gauche électoraliste, avec un deal : vous nous ramenez des voix, on vous donne des places bien au chaud et vous serez rémunéré tout en continuant vos activités. La Gauche électoraliste pensait qu’elle aurait toujours le dessus, car au-dessus des municipalités elle a une dimension gouvernementale. Elle considérait que jamais les milieux postmodernes ne réussirait à les déborder.

Le pari a non seulement été une trahison des valeurs de la Gauche historique, mais aussi une puissante sous-estimation du néo-féodalisme propagé par les religions, ainsi que la dimension dévastatrice du relativisme des milieux postmodernes. C’est cela qui a amené des gens comme Madjid Messaoudène (ou Taha Bouhafs, ou le collectif « La vérité pour Adama ») à disposer d’un écho très important alors qu’ils ne représentent rien.

Si le PCF avait pourtant de la dignité, il aurait dû faire une chose simple : amener deux cent personnes place du Colonel Fabien et violemment éjecter des activistes cherchant à démanteler la Gauche en la dénonçant comme « raciste », en cherchant à la pourrir de l’intérieur. Cependant le PCF n’est plus en mesure d’agir ainsi, car lui-même est passé dans le camps postmoderne culturellement. Là est le drame. C’est, objectivement, une humiliation, mais pas que du PCF, mais bien de toute la Gauche, malmenée par les activistes postmodernes, « décoloniaux », pro-Islam, relativistes, n’ayant aucun rapport ni de près ni de loin avec le mouvement ouvrier.

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Face à la dérive «racialiste»: la lutte des classes

La France est en plein dans une crise économique majeure, qui va chambouler toute la société, et il y a un contre-feu racialiste afin d’empêcher qu’on comprenne les véritables enjeux. Ce qui se joue, c’est déjà un affrontement entre les classes.

La police serait « raciste », la France une « dictature », le pays connaîtrait un véritable apartheid, la police serait même la véritable responsable de tous les malheurs possibles… Qui diffuse de pareilles inepties ? Qui les met en avant ?

Tout simplement la petite-bourgeoisie en train de passer sous le rouleau compresseur de la crise et s’agitant par tous les moyens pour provoquer quelque chose. Provoquer quoi Elle ne le sait pas. Mais elle sait que pour survivre, elle a besoin de faire du bruit. C’est exactement le même phénomène que les « gilets jaunes » et c’est une expression réactionnaire.

C’est en effet une « réaction », avec une absence totale de projection vers l’avenir et de valeurs. Une réaction qui se fonde sur l’irrationnel et qui propage l’irrationnel, en veillant bien à ne surtout pas utiliser les gros mots que sont bourgeoisie et capitalisme.

La France a connu une crise sanitaire unique – mais le pays ne réfléchit pas à cela. Il considère que c’est déjà du passé et que c’est quelque chose de lointain, de chinois. La problématique du rapport à la nature, aux animaux ? Elle n’existe pas !

La France va dans le mur économiquement parlant. Son économie va se faire littéralement fracasser et le gouvernement, dépassé, arrose avec des aides par milliards, en espérant qu’il en ressortira quelque chose. Et pourtant rien de tout cela n’est pris au sérieux !

La dérive « racialiste » actuelle dans le pays est une expression de cette négation de la réalité. Elle vise à contribuer à empêcher que soit saisi cette simple vérité de la Gauche historique : l’histoire est l’histoire de la lutte des classes.

Les questions identitaires sont une arme qui vise à diviser pour régner, à séparer les gens et les monter les uns contre les autres. Au lieu de considérer qu’on vit sur la même planète et qu’on en train de la détruire, il faudrait se diviser et faire de ces divisions des catégories qui guideraient la société, les comportements, les mœurs.

Qui a intérêt à cela ? Qui a intérêt à faire d’une agitation réactionnaire un moyen de trouver un paratonnerre face aux luttes de classes ?

Le pire dans tout cela, ce sont les idiots utiles, qui s’imaginent dénoncer une oppression alors qu’ils ne sont que les outils du maintien de l’exploitation. Car l’histoire est l’histoire de la lutte des classes, c’est cela la clef de tout, et qui veut rajouter des choses n’est en réalité qu’un semeur d’obstacles visant à désorienter.

Seule la Gauche historique, selon qui tout se décide par rapport à la lutte des classes, peut nous sortir de cette situation, par la raison et la connaissance, par l’organisation et les choix relevant du Socialisme. Et pour qu’elle existe, il faut une classe ouvrière qui soit en action et non des ouvriers à la remorque du mode de vie capitaliste et des syndicats dont la définition même est d’accompagner l’exploitation et désormais le désastre.

On a changé d’époque et il faut être à la hauteur de celle-ci !

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Le fiasco du rassemblement parisien pour George Floyd

Appelé par SOS Racisme et rassemblant peu de monde autour des principales figures de la Gauche, le rassemblement d’hier en hommage à Georges Floyd s’est fait sur une base libérale-démocrate, dans un esprit d’universalité très parisien, très franc-maçon, très journalistique.

Symboliquement et humainement, il n’y a aucune raison de ne pas participer à une célébration en l’honneur d’une victime américaine d’un crime raciste. Seulement, il faut savoir raison garder et ne pas prétendre que la France serait les États-Unis, que la planète serait déjà unifiée et que les pays ne connaissent pas encore et toujours des situations très différentes.

C’est cette lourde erreur – de type chrétien humaniste, franc-maçonne, intellectuelle cosmopolite – qu’ont fait les dirigeants de la Gauche en venant au rassemblement parisien en solidarité avec George Floyd, alors que ses funérailles se déroulait aux États-Unis.

Dominique Sopo, le président de SOS Racisme, à l’initiative du rassemblement, résume bien toute cette construction intellectuelle :

« Nous nous battons pour que plus jamais il n’y ait à poser le genou pendant 8 minutes et 46 secondes, parce que nous sommes en 2020 et lorsque nous disons que nous sommes les pays des Droits de l’homme, lorsque nous disons que la civilisation est aboutie dans nos pays, et bien il faut le montrer. Il faut être exigeant et faire en sorte que ni aux États-Unis, ni en France, ni ailleurs, il n’y ait de Georges Floyd, ou il n’y ait de personnes qui décèdent parce qu’elles sont passées, malheureusement, sous les coups, de ceux qui encore une fois estimaient que leur couleur de peau ou que leur religion était un crime. »

La facture pour une telle démarche hors-sol, c’est qu’il n’y avait que 2500 personnes, malgré l’appel de La France insoumise, Europe Ecologie-Les Verts, le PCF et le Parti socialiste, ainsi que la présence de leurs têtes de proue Jean-Luc Mélenchon, Yannick Jadot, Fabien Roussel et Olivier Faure.

Et toute la Gauche appelait : en plus de ces partis, on a la CGT, l’UNSA, la FSU, l’UNEF, le syndicat des avocats de France, le MRAP, la LDH, la LICRA, l’UEJF… Autant dire que la Gauche politique est d’une faiblesse complète, et qu’elle est même réduite à une Gauche libérale-démocrate, sans base populaire, qui fait ici acte de témoignage.

La facture a également un second aspect : le mépris complet de la part des postmodernes racialistes. Le collectif « La vérité pour Adama » a appelé à ne surtout pas participer au rassemblement, tout comme l’activiste Taha Bouhafs. On est ici dans une approche qui est celle des « Indigènes de la République », qui fut celle du MIB (Mouvement de l’Immigration et des banlieues) et de par ses fondements identitaires, il n’y a aucune place pour un rapport positif avec la Gauche et le mouvement ouvrier.

D’ailleurs, Christine Taubira s’est empressée d’encore trahir. Cette femme de centre-droit, que la Gauche a présenté comme une humaniste alors que cela a toujours été une carriériste et une opportuniste, s’est empressée de saluer le collectif « La vérité pour Adama » au moment même où celui-ci rejetait la Gauche.

À l’émission Quotidien de TMC – où la veille les invités étaient de Koh-Lanta – Christine Taubira a qualifié Assa Traoré, qui dirige le collectif « La vérité pour Adama », de « chance pour la France », reprenant l’expression employée par l’extrême-Droite pour se moquer de manière ironique et sordide des immigrés.

C’est tout à fait Christine Taubira, historiquement responsable de l’arrivée de Jean-Marie Le Pen au second tour des présidentielles, et qui d’ailleurs a été ministre de la justice : comment peut-elle ensuite dénoncer un système dont elle a été elle-même une pièce-maîtresse ?

On voit ici comment la Gauche s’est faite pourrir de l’intérieur par des gens comme elle, totalement extérieure au mouvement ouvrier. Et comment aussi, à l’extérieur, des forces petites-bourgeoises identitaires et communautaristes tente de la remplacer. La réponse doit être ainsi un retour au source, une réaffirmation de la Gauche historique.

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La tribune existentialiste «Pourquoi j’ai honte d’être blanche»

Une étudiante belge a publié une sorte de petit manifeste existentialiste reprenant à son compte la rhétorique des « Indigènes de la République ». C’est un exemple excellent et pathétique de la folie identitaire de la « gauche » postmoderne.

À la base le texte a été publié sur le média belge lalibre.be, comme « contribution externe », avant d’être enlevé au motif suivant :

« Suite à de nombreuses insultes envoyées à l’auteure de cette opinion, cette dernière a préféré ne plus signer ce texte.

Nous supprimons donc ce texte, et reviendrons sur les questions qu’il soulève dans un débat contradictoire ces prochains jours.

La Rédaction »

La personne à l’origine de cette tribune est Juliette B., une étudiante en première année de Sciences Politiques à l’Université de Liège qui, évidemment, s’est faite atomisée en retour. Tant la France et la Belgique sont des pays en effet où la lutte de classes a été très forte et les discours racialistes ne peuvent pas passer comme une lettre à la poste.

On sait ce qu’est la réalité et les « révélations » mystiques dans l’esprit de la déconstruction à la Michel Foucault et à la Frantz Fanon passent pour des lubies. On sait où est la réalité et elle n’est pas dans la tête des « social justice warriors » qui sont des caricatures inversés de l’extrême-Droite.

L’approche philosophique hors-sol à l’anglo-saxonne, ce délire universitaire de petits-bourgeois de centre-ville, n’arrive heureusement pas à s’imposer, et pourtant on sait à quel point il est acide, agressif, harcelant, conquérant, vindicatif !

Voici le texte de Juliette B., qui mélange l’existentialisme à l’absurde par l’absence de sens à certains de ses propos très décousus d’ailleurs :

« Aujourd’hui, j’ai eu une révélation. Elle m’est apparue comme un éclair de génie après quelques jours d’un malaise opaque. En effet, depuis la mort de George Floyd et le scandale international qui en a découlé, j’avais comme une gêne qui se déplaçait dans mon corps, un noeud, un manque de fluidité, quelque chose d’handicapant que je n’arrivais pas à sonder. Je l’ai laissée dormir pendant quelques jours mais celle-ci a fini par grandir et par exploser aujourd’hui…

Puis, aujourd’hui, se sont alignés ces 6 mots : “J’ai honte d’être blanche”. C’était ça, ce sentiment que j’aurais préféré laissé endormi. Je me suis sentie comme membre d’une famille gênante dont on préfèrerait ne pas faire partie. Je ne me suis pas sentie coupable de l’attitude gênante de cette famille de Blancs, juste honteuse, avec une folle envie de disparaître pour ne plus être associée à elle.

Tous ces gens qui plaident pour l’existence du racisme anti-blanc et qui nous rappellent qu’il existe des policiers gentils ne sont-ils pas mal à l’aise ? Ne ressentent-ils pas la même honte que moi quand ils osent accaparer le débat de manière aussi indécente ?

Si le monde était la salle d’attente des urgences et que l’état physique des patients était proportionnel au taux de discriminations raciales qu’ils subissent, les Blancs auraient une égratignure au genou tandis que les personnes racisées auraient tous les membres fracturés, les deux poumons perforés et seraient en train de se vider de leur sang. La moindre des politesses dans ce cas, c’est de se taire avec sa pauvre égratignure au genou et pas d’essayer de crier plus fort que les plus amochés.

En réalité, la honte, c’est tout le problème et toute la solution. Les Blancs ne veulent pas la voir, c’est pourquoi ils utilisent tous les moyens possibles pour se défendre quitte à s’enfoncer dans la malhonnêteté intellectuelle la plus ridicule.

Cependant, associée à une bonne dose de courage, la honte est l’antithèse nécessaire, un moteur même. Une fois que l’on a eu le courage de l’accepter, il nous prend le besoin viscéral de ne plus être honteux. Il nous est désormais impossible de reposer notre ego sur notre blancheur, notre “fierté raciale” tant celle-ci est teintée d’autohumiliation.

J’ai honte d’être blanche, je le répèterai haut et fort, n’en déplaise à l’ego d’un certain nombre de Blancs fiers de l’être.

J’ai honte d’être blanche, retenez bien ça. »

Ce texte ressemble comme une goutte d’eau dans sa démarche à celui écrit par Virginie Despentes et lue sur France Inter, « Lettre adressée à mes amis blancs qui ne voient pas où est le problème… », qui développe le même thème de la « honte » d’être blanc.

Elle tente un portrait caricatural en commençant ses phrases par « En France nous ne sommes pas racistes mais », comme cette première phrase à la fois fausse et racialiste :

« En France nous ne sommes pas racistes mais je ne me souviens pas avoir jamais vu un homme noir ministre. Pourtant j’ai cinquante ans, j’en ai vu, des gouvernements. »

En même temps qu’attendre de Virginie Despentes, la parfaite représentante de la décadence esthétisée par les bobos et n’ayant rien à proposer que du nihilisme. Car c’est bien de cela dont il s’agit, de la fin d’une époque, avec des gens s’agitant… pour ne surtout pas changer le monde.

Le racialisme est un terrible piège et il faut le mettre en pièces !

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Le prétendu racisme de la police, nouvelle lubie de la petite-bourgeoisie hystérique

Après avoir inventé pendant des mois une police « fasciste » qui mutilerait volontairement les gilets jaunes, la petite-bourgeoisie hystérique s’ennuyait pendant le confinement. Elle s’est découvert une nouvelle lubie, répétée en boucle : la police serait raciste et pratiquerait une véritable terreur en banlieue. Camélia Jordana n’a fait que relayer et médiatiser ce fantasme ridicule, de la part de gens n’ayant souvent aucun rapport avec le quotidien des cités populaires.

Suite aux propos délirants de Camélia Jordana sur France 2, le secrétaire départemental parisien du syndicat majoritaire dans la police Unité SGP Police-FO a eu beau jeu de rappeler qu’elle n’a jamais mis les pieds en banlieue, ayant grandi dans un environnement huppé du Var et évoluant depuis dans le show business. Il a aussi précisé ce fait, qui n’aura pas échappé à toute personne vivant dans le monde réel et pas dans ses propres fantasmes : il y a en France dans la police énormément de personnes, venant des classes populaires, qui sont issues de l’immigration ou des Antilles (et qui se sentent particulièrement offusquées par les accusations faites).

Cela change tout. Cela a largement contribué à changer la police française ces dernières années, avec toute une génération de policiers ayant un état d’esprit démocratique, ou en tous cas la volonté de l’être. Comme dans le reste de la société française, le racisme quand il existe est ostracisé, dénoncé. Comme dans le reste de la société, les policiers ont bien d’autres choses à faire au quotidien que d’être raciste.

Une petite affaire a cependant agité tout un tas de gens il y a quelques semaines, y voyant une justification de leurs fantasmes. Dans une vidéo filmée depuis un balcon au milieu de la nuit, on entendait les propos graveleux et racistes de policiers repêchant un présumé voleur ayant sauté dans la Seine pour leur échapper. Il a été prétendu par le populiste Taha Bouhafs qui a médiatisé la vidéo qu’il s’agissait de policiers du commissariat de Villeneuve-la-Garenne. C’était en fait de policiers de la Direction territoriale de la Sécurité de Proximité des Hauts-de-Seine, ce qui n’est pas vraiment la même chose. Il s’agit ici d’équipes aux missions très particulières ne concernant pas vraiment le quotidien du peuple.

C’est un peu la police des bas-fonds de la société et il n’est pas étonnant vu la rudesse de leur activité qu’il y ait dans certaines de ces unités des mœurs particulièrement rétrogrades, avec ici selon Le Parisien un commissaire présent ce soir-là qui avait été condamné en 2008 dans une affaire de violence à de la prison avec sursis et une interdiction d’exercer d’un an.

Seulement, il n’y a pas vraiment de rapport entre le quotidien de la plupart des gens vivant en banlieue et ce genre d’histoire concernant une personne égyptienne présente illégalement sur le territoire, qui ne parle même pas français, surprise en pleine nuit aux abords d’une scène de vol sur un chantier. En plein confinement sanitaire de surcroît.

La jeune prolétaire travaillant dans une grande chaîne américaine de café à Paris ou bien l’ouvrier d’une usine automobile, ne se sentent pas particulièrement concernés par cette affaire, n’ayant d’ailleurs jamais à faire à la police dans leur vie quotidienne. Par contre, pour les bobos parisiens, les populistes « de gauche » ou les petits-bourgeois hystériques, qui ne connaissent rien à la réalité du peuple, le lien était fait. Pour eux, un banlieusard est forcément un immigré lié à la délinquance et a tout le temps à faire à la police…

C’est précisément ces petits-bourgeois fantasmant la banlieue que visent les rappeurs lumpen célébrant les drogues, le sexe et la violence comme par exemple Moha la squale dans sa toute nouvelle vidéo.

On peut être choqué des propos de Camélia Jordana, mais il faut bien dire qu’elle n’a rien inventé toute seule. Elle ne s’est faite que le porte-voix de toute une agitation détestable, s’imaginant que la France en 2020 serait un régime terroriste massacrant volontairement une partie de sa population pour des raisons raciales.

C’est ainsi que Dominique Sopo, le président de la moribonde SOS racisme, association qui a été pourtant très populaire à l’origine, s’est fendu d’une tribune fin avril à propos des propos racistes tenus par les policiers. Il prétendait expliquer qu’il ne s’agissait pas de « dérapage », mais de « problème structurel », liant tout cela de manière grotesque à « la police de Papon ». L’actualité serait selon lui « d’ouvrir le chantier de la lutte contre le racisme au sein des forces de l’ordre. »

Dominique Sopo a bien sûr sauté sur l’occasion de la polémique lancée par Camélia Jordana et on notera que dans sa volonté de la défendre à tous prix, il en oublie les personnes antillaises, ou asiatiques, ou roumaines, qui ne seraient étrangement pas concernées par le prétendu racisme systémique de la police. La peur de la police serait ressentie par des personnes « en raison de leurs origines maghrébine et subsaharienne » croit-il expliquer sur une chaîne d’information en continue…

SOS racisme avait également lancé une pétition début mai sur le même registre, signée par tout un tas d’associations et organisations liées à la Gauche, depuis l’UNEF jusqu’à l’UEJF, en passant par EELV, Génération-s, le PS, le PCF, la France insoumise, ainsi que les syndicats CGT, FSU, UNSA, etc.

Dans le même genre, la fantasque association « Urgence la police assassine » a lancé il y a quelques semaines une application iphone afin de filmer la police, avec une vidéo dans laquelle interviennent surtout quelques artistes du show business au ton faussement grave. Il y a ainsi eu tout un tas d’interventions dans le genre, menant donc aux propos de Camelia Jordana.

> Lire également : Camélia Jordana et la police qui massacrerait en banlieue

On notera au passage, pour bien souligner le caractère délirant de ces gens, la vidéo d’Assa Traoré (du « Comité vérité et justice pour Adama » encensé par toute une partie de la Gauche), criant à la censure et appelant à la liberté d’expression. Sauf que Camelia Jordana a tenu ses propos dans une émission à grande audience du service public et que l’émission a elle-même relayé les propos sur Twitter ! C’est une drôle de conception de la « censure »…

Mais le fait est que les militants petits-bourgeois hystériques ne supportent pas un point de vue rationnel, ils ne supportent pas que les policiers et une grande partie de la population puissent être offusqués et dénoncer leur agitation et leurs prétentions fantasmagoriques. Tout ce qui compte pour eux est d’inventer toujours des nouvelles lubies, des nouvelles « causes », des nouvelles « oppressions », afin d’empêcher à tout prix l’émergence de la lutte des classes, de la bataille du prolétariat contre la bourgeoisie, dont ils ne sont qu’un appendice particulièrement méprisable.

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Camélia Jordana et la police qui massacrerait en banlieue

Les propos hallucinés de Camélia Jordana croyant que la France est l’Afrique du Sud de l’apartheid reflète bien toute une bourgeoisie d’origine immigrée utilisant une démagogie infâme pour se faire valoir.

Camélia Jordana est une chanteuse et une actrice. Elle a eu un parcours bourgeois toute sa vie, son père est chef d’une entreprise de transport en béton et sa mère une thérapeute en développement personnel.

De passage à « On n’est pas couché », une émission de France 2, elle a tenu des propos délirants, mais tout à fait en phase avec l’ultra-gauche. Dénonçant la police, elle dit :

« Je ne parle pas des manifestants, je parle des hommes et des femmes qui vont travailler tous les matins en banlieue qui se font massacrer pour nulle autre raison que leur couleur de peau. C’est un fait. »

Et Camélia Jordana d’expliquer qu’elle ne se sent pas en sécurité « face à un flic » parce qu’elle a les cheveux frisés ! Cela ne doit pas étonner, cela dit, cela fait plusieurs années qu’elle raconte cela dans la presse people. Selon elle, depuis les attentats du 13 novembre 2015, l’ambiance aurait changé, le racisme serait prégnant, en particulier dans la police, etc.

On a là une démagogie typique. La bourgeoisie d’origine immigrée cherche à gagner des positions en s’appuyant sur les prolétaires d’origine immigrée. Mais il faut pour cela gommer les différences de classe. Par conséquent, rien de tel qu’un racisme institutionnel imaginaire pour faire des immigrés une « caste » qui serait opprimée. Et comme levier, on utilise les lumpens confrontés à la police qu’on transforme en « martyrs ».

C’est un très beau tour de passe-passe, qui ravit l’ultra-gauche qui trouve là du grain à moudre pour ses fantasmes anti-étatiques. Jamais d’ailleurs le roman 1984 n’aura été aussi à la mode dans toutes les couches intellectuelles petites-bourgeoises, qui voient en l’intervention de l’État contre le covid-19 l’émergence du spectre du totalitarisme communiste.

C’est naturellement tout aussi parfait pour le Paris rive gauche, d’esprit catho de gauche, portant historiquement la droite du Parti socialiste, surfant les modes « post-modernes ». De France Inter à Glamour, on adore Camélia Jordana.

Car les gens comme elle en rajoutent et en rajoutent, jusqu’à un irrationalisme considéré comme la plus grande des rationalités. Camélia Jordana, qui bien entendu habite au cœur de Paris, croit en ce qu’elle dit, elle pense vraiment que la police « massacre » les non-blancs en banlieue. Une banlieue considérée par elle, bien entendu, comme uniquement composée de non-blancs. Et d’ailleurs, comme pour l’ultra-gauche, seuls ces non-blancs seraient le peuple au sens strict. Tous les autres seraient des privilégiés.

Camélia Jordana représente le grand succès des « Indigènes de la République » et de toutes ces idéologies de la bourgeoisie immigrée nées comme la vague islamiste, de la grande défaite du soulèvement des banlieues de 2005. 2005 aurait pu amener un grand renouveau de la Gauche, avec l’affirmation d’un conflit assumé avec le régime. Cela se transforma en rejet des institutions.

La différence entre un conflit avec un régime et un rejet des institutions doit être ici bien comprise et pour cela, il suffit de regarder le hip hop, le rap. Avant 2005, la dimension sociale suinte par tous les pores dans ce courant musical. Après 2005, c’est terminé.

Camélia Jordana procède de cette situation et représente une partie de la bourgeoise manipulant les esprits avec une démagogie racialiste, un discours anti-institutionnel néo-féodal, tout cela pour se donner une image « populaire ».