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Vie quotidienne

Trois signalisations peu connues du Code de la route

Les « Zones de rencontre » sont de plus en plus présentes dans les villes, petites ou grandes. Elles sont censées permettre des zones de circulation « apaisées », selon la terminologie politique à la mode, sans pour autant devoir créer des zones strictement piétonnes.

Le décret d’application date de 2008, mais ces zones ont été très peu utilisées durant les années 2010. Elles ne se répandent que depuis les années 2020, mais très peu de gens en connaissent le sens, ainsi que le panneau assigné.

Il est pourtant facile à comprendre. De forme carrée, avec un fond bleu, il représente un piéton, puis un cycliste plus petit, puis une automobile plus petite, ainsi qu’une indication de limitation à 20 km/h. En général ce panneau est assez discret, de taille petite, placé en hauteur, ce qui fait qu’il est totalement ignoré par la plupart des usagers de la route.

Il indique pourtant quelque-chose d’essentiel, à savoir que dans la zone désignée, les cyclistes et les automobilistes doivent rouler à allure modérée et céder la priorité absolue aux piétons, qui sont littéralement autorisés à déambuler sur la voie. En principe, les cyclistes ont le droit de circuler dans tous les sens, du moment qu’ils cèdent la priorité aux piétons et ne roulent pas à plus de 20 km/h.

En principe également, les automobilistes doivent la priorité absolue aux cyclistes dans ces zones. En pratique, il est plus intelligent de s’en tenir à la règle habituelle de la priorité à droite, étant donné que tout le monde est censé rouler globalement à la même allure, de manière prudente.

Seul le tramway fait exception : lorsqu’il circule dans ces zones, il est prioritaire sur tout le monde, y compris les piétons.

Beaucoup de municipalités utilisent ce panneau avec une grande légèreté, c’est-à-dire sans mettre les moyens pour faire respecter en pratique les zones concernées, ni adapter les aménagements. Pire, il arrive bien souvent que ces zones ne soient pas strictement délimitées : les panneaux d’entrée ou de sorties peuvent manquer sur des voies adjacentes…

Refuser la priorité à un piéton dans une zone de rencontre expose un automobiliste à une contravention de 4e catégorie donnant lieu à une amende forfaitaire de 135€ et au retrait de 6 points sur le permis de conduire.

Une autre signalisation de plus en plus courante dans les villes, mais assez méconnue, est le « Panonceaux d’autorisation conditionnelle de franchissement
pour cycles (M12) ».

Il s’agit d’un triangle encadré en rouge, représentant en jaune un vélo et au moins une flèche directionnelle. On trouve ce panneau attenant à un bloc de feu de signalisation.

Sa signification générale est très simple à comprendre : lorsqu’il y a un feu rouge, les cyclistes ont l’autorisation de passer.

Toutefois, il faut connaitre ce panneau et sa signification plus en détail, pour en respecter l’esprit et ne pas se mettre en danger, ni mettre en danger autrui.

Premièrement, ce n’est pas un « laisser-passer » : les cyclistes ont le droit de s’affranchir du feu rouge du moment qu’ils cèdent le passage en respectant la priorité accordée aux autres usagers. Par exemple les automobiles qui arrivent de la gauche avec un feu vert, ou encore les piétons à un passage piéton.

Deuxièmement, il faut regarder les flèches présentes sur le panneau, qui désignent ce qu’il est possible de faire.

Avec une flèche à droite, le cycliste à le droit de s’engager sur la voie de droite, mais pas de traverser l’intersection.

S’il y a une flèche vers l’avant, alors seulement le cycliste est autorisé à franchir l’intersection sans respecter le feu rouge.

Voici les différentes variantes.

Depuis août 2020, un nouveau panneau existe afin de réserver une voie au covoiturage automobile. Il s’agit d’un petit losange blanc sur fond bleu.

C’est très simple à comprendre : lorsqu’il y a ce panneau, il est interdit d’emprunter la voie désigner si l’on est seul à bord de sa voiture.

Il est possible qu’il soit indiqué qu’il faille être au moins trois personnes à bord pour emprunter la voie.

L’interdiction peut être permanente ou intermittente. Dans ce cas, il y a soit un panneau activable et désactivable selon les moments, soit une tranche horaire et hebdomadaire clairement indiquée avec le panneau.

Ne pas respecter cette règle expose les conducteurs à une amende de 135 euros. 

Voici un extrait du Journal officiel présentant différentes variantes et forme de cette signalisation.

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Les « petits » excès de vitesse

C’est une agression contre la sécurité routière.

[Mise à jour de notre précédent article Permis à points : le gouvernement va dans le sens des chauffards ].

Le ministère de l’Intérieur annonçait en mai 2022 qu’il menait une réflexion pour assouplir le Code de la route avec l’accord du Président. Il s’agissait de ne plus retirer un point aux conducteurs sanctionnés d’un excès de vitesse considéré comme « petit », c’est-à-dire de moins de 5 km/h au-dessus de la vitesse réglementaire.

Depuis, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a réfléchi et a tranché. A partir du 1er janvier 2024, il n’y aura plus de point retiré pour un excès inférieur à 5km/h au dessus de la limite. C’est une défaite terrible pour la sécurité routière.

Le gouvernement prétend, en se basant sur un rapport de la Cour des comptes, qu’en lâchant du lest ici, il pourrait éventuellement gagner ailleurs et améliorer la sécurité routière. C’est irrationnel et mensonger, mais tellement typique des mœurs libérales qui polluent la France et les Français, incapables de discipline collective.

C’est irrationnel et mensonger car dans la pratique, les excès de vitesse de moins de 5 km/h sont déjà considérés comme petits, et donc peu sanctionnés. C’est le principe du permis à point. On en a 12 (ou seulement 6 pendant les trois premières années de permis) et si on en perd un, il est automatiquement renouvelé au bout de six mois (sauf nouvelle infraction, évidemment).

Où est le problème dans ces conditions ? A moins de vouloir aller dans le sens des gens qui roulent systématiquement vite et qui prétendent que ce n’est pas si grave ! Il ne faudrait surtout pas perturber la petite bulle auto-centrée qu’est l’habitacle de leur voiture chérie…

Ajoutons également le fait que dépasser la vitesse de 5 km/h, cela signifie avoir déjà dépassé deux marges. La première, c’est le compteur de la voiture, qui surestime la vitesse réelle. La seconde, c’est l’abattement automatique de la vitesse retenue par les appareils de mesure, pour considérer une marge d’erreur. Jusqu’à 90 km/h, c’est 5km/h. Au delà, c’est un pourcentage.

Concrètement, il faut rouler à 56 km/h en vitesse réelle pour être sanctionné d’une vitesse retenue à 51 km/h. Et donc, à l’affichage sur le compteur de la voiture, on est en général déjà à 60 km/h.

À grande vitesse, l’écart est plus important. Il faut rouler à 116 km/h vitesse réelle (donc plutôt à 120 km/h sur le compteur de la voiture) pour une vitesse retenue de 111 km/h. Il faut rouler à 137 km/h vitesse réelle (donc au-delà de 140 km/h sur le compteur de la voiture) pour une vitesse retenue de 131 km/h.

Et encore, cela ne concerne que les radars fixes automatiques, qui sont annoncés par un panneau, ainsi que par des applications GPS ou des cartes (ce qui devrait êtres interdit !). Pour les radars mobiles, c’est-à-dire les contrôles qui ne sont pas annoncés (en tous cas tant qu’ils ne sont pas détectés par les délinquants de la route sur les applications), les abattements sont plus importants encore…

Pour une vitesse retenue de 51 km/h, il faut alors rouler à 61 km/h, donc au-delà des 60 km/h sur le compteur de la voiture). Pour une vitesse retenue de 81 km/h, il faut rouler à 91 km/h, donc au-delà des 90 km/h sur le compteur de la voiture). Pour une vitesse retenue de 131 km/h, il faut rouler à 143 km/h, donc plus proche des 150 km/h sur le compteur de la voiture).

Et donc, quand bien même l’automobiliste se serait laissé aller à ce « petit » excès de vitesse, il ne perd qu’un seul point sur 12, qu’il récupérera dans 6 mois. Mais c’est encore trop, et le gouvernement français a la bonne idée de se dire qu’on pourrait assouplir cela… D’ailleurs, la proposition vient initialement de la sénatrice (de droite) du Var Françoise Dumont qui demandait également à ce que la première amende soit tout simplement annulée !

Mais dans quel monde vivent ces gens ? Ils ne lisent pas les rapports de terrains de la police et de la gendarmerie qui font remonter des comportements de plus en plus dangereux sur la route depuis la période du confinement ? C’est comme si un nombre important de conducteurs s’étaient totalement débridés, sur le mode « après moi le déluge », ce qui est typique d’une société en décomposition.

D’ailleurs, nul besoin de constater un rapport ou une enquête de police ou gendarmerie : il suffit d’être à bord d’une voiture ne serait-ce qu’une heure, en ville ou à la campagne c’est pareil, pour voir un nombre incroyable d’excès de vitesse flagrants et de comportements dangereux en tout genre.

Seulement, comme la majorité des gens est quand même relativement prudente, que les moyens sont mis pour les infrastructures, que les véhicules eux-mêmes sont calibrés pour assumer de gros accidents, alors cela donne au final des chiffres d’accidents considérés comme « acceptables ». Bien loin du carnage des années 2000, ou pire encore du massacre de masse des années 1970 (18 000 morts en 1972, ainsi que des dizaines de milliers de blessés dont des très graves).

Il n’y a rien d’acceptable à la situation actuelle. En ôtant la suppression de point pour les « petits » excès de vitesse, le gouvernement va clairement dans le sens des chauffards. Car ce sont eux qui sont à un point près sur leur permis, mais certainement pas les gens normaux qui n’ont aucune inquiétude de n’avoir que 11 points pendant 6 mois.

Le gouvernement, par populisme, par libéralisme, par décadence, va dans le sens des chauffards et porte un coup terrible à la sécurité routière. Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin engage ici personnellement sa responsabilité dans le délitement de la sécurité routière.

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« Le vélo des champs doit obtenir la même sécurité que le vélo des villes »

Communiqué de presse.

Voici un communiqué initié par l‘association « Mon vélo est une vie », qui fait un travail de longue haleine en ce qui concerne la sécurité routière à vélo. Il y est question du vélo sur les routes de campagne, qui est il est vrai bien souvent oublié, car toute l’attention à notre époque se porte sur les grandes métropoles.

Voici le communiqué datant du 31 janvier 2023, suite à un dramatique accident en Bretagne. Dramatique, mais nullement étonnant pour qui a l’habitude de circuler à vélo sur les routes de campagne françaises. Il y a sur ce sujet, comme tant d’autre, une véritable révolution culturelle à mener.

« Les cyclistes Français en danger de mort

Samedi 21 janvier 2023, sur la départementale 84 à Plouagat, un automobiliste alcoolisé a fauché treize jeunes cyclistes du Vélo Club du Pays de Guingamp.

L’automobiliste a percuté de front les coureurs qui roulaient en groupe et ensuite pris la fuite. Encore une fois, ces accidents en route de campagne ont impliqué des cyclistes sportifs en qualité de victime.

Plus de 60% des cyclistes trouvant la mort après un accident roulaient en dehors des villes. Ces cyclistes regroupent des pratiquants sportifs affiliés dans des fédérations aussi bien que des pratiquants en loisir.

La conséquence de cette insécurité peut entraîner une diminution des licenciés auprès des fédérations, qui ont la route pour seul terrain d’entraînement, une diminution générale de la pratique du vélo, qui est enjeu majeur de santé publique et des mobilités.

Nous comprenons l’inquiétude des parents qui confient leur enfant à une structure affiliée afin de pratiquer sur des routes de campagne ouvertes à la circulation.

Comment les rassurer lorsque l’on sait que chaque cycliste a peur de se faire percuter par l’arrière ? En effet, nombreux sont ceux qui mentionnent l’irresponsabilité de certains automobilistes qui ne respectent pas les distances de sécurité d’un mètre cinquante lors des dépassements.

Comment pouvoir les rassurer lorsque l’on sait que certains voudraient faire un strike d’un groupe de cyclistes? En effet, nombreux sont ceux qui pourraient témoigner de la dangerosité dont les chauffards font preuve au quotidien.

C’est pourquoi le vélo des champs doit obtenir la même sécurité que le vélo des villes.

Avec l’incitation du gouvernement aux mobilités douces, le vélo des champs doit obtenir la même sécurité que le vélo des villes. Que ce soit dans un but sportif ou de loisir, nous devrions pouvoir rouler sans avoir peur des délinquants de la route Nos futurs champions dont certains participeront peut-être aux Jeux Olympiques de Paris 2024, sont tout aussi concernés que les voyageurs à vélo ou tout pratiquant de loisirs.

C’est avec cette volonté que nous demandons aux Ministères des Sports et de l’intérieur d’organiser au plus vite un Grenelle de la mobilité en conviant les associations et les fédérations signataires de ce communiqué. L’objectif sera de rapidement établir une stratégie de sécurité afin de diminuer le taux de mortalité) sur les routes en cohabitant et en partageant au mieux la chaussée.

Signataires :

– Fédération Française de Cyclotourisme (FFVélo)

– Mon vélo est une vie

– 40 millions d’automobilistes »

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Société

Le vélo devant son ordinateur, solution pour éviter la violence routière?

Le réalisme virtuel de Zwift est une respiration.

Le cyclisme est un sport et un loisir formidable. Être performant sur des petites courses de village au printemps après s’être entraîné méticuleusement l’hiver durant procure une joie indescriptible. Parcourir des kilomètres et des kilomètres l’été, tout simplement parce qu’on adore rouler et qu’on est très en forme à force de rouler, est une des plus douces passions du monde.

Mais il y a un grand « mais », c’est qu’il faut subir les automobilistes sur la route. De nos jours, cela devient insupportable, et surtout dangereux. La société française se décompose de l’intérieur et les comportements anti-sociaux sont légion sur la route. À la ville, à la campagne, c’est pareil, de pire en pire.

La violence routière n’est pas nouvelle, certes. D’ailleurs, les automobiles, les motos et les scooters, sont en soi dangereux, même avec des conducteurs vigilants et bien formés. Cependant, la situation s’est largement dégradée dans les années 2010, puis encore plus avec la crise sanitaire.

N’importe quel cycliste régulier est formel là-dessus : de plus en plus d’automobilistes impatients, agressifs, doublant dangereusement, insultants même les plus jeunes. L’actualité des accidents mortels est terrifiante. Saluons ici le combat de l’association « Mon vélo est une vie » qui s’est donné pour mission de changer les choses… et qui relaie régulièrement des accidents, encore des accidents, toujours des accidents.

Voici ce que dit son président, avec beaucoup de réalisme :

« Pendant toutes ces années, lorsque je montais sur mon vélo, je redevenais le petit garçon que j’étais. Le vélo a pendant très longtemps été une échappatoire de la vie de tous les jours. Désormais, quand je monte sur mon vélo, mes rêves ont laissé place à la peur et à la tragique réalité des accidents de la route. La démarche initiée vise à faire comprendre à tout le monde que la route se partage. »

La presse quotidienne régionale se fait presque tous les jours l’écho de ces drames. Et les chiffres sont formels : l’année 2021 a été une année noire pour les cyclistes avec une augmentation de 21% des morts par rapport à 2019 (avant la pandémie).

Sans compter que tout cela ne dit rien des accidents n’entraînant que des traumatismes considérés comme bénins et des blessures a priori superficielles. Tout cela ne dit rien non-plus de la violence que subissent les cyclistes lorsqu’ils ne sont pas percutés. Car se faire doubler de près à toute vitesse est quoi qu’il arrive une violence. Cela traumatise, cela plombe.

Il y a à ce sujet un immense manquement de la part des autorités qui se focalisent sur l’accidentalité grave pour communiquer, mais négligent totalement l’insécurité routière la plus banale, pourtant la plus courante. A propos, on peut lire une réflexion très intelligente faite par le rédacteur en chef de la revue de la Ligue contre la violence routière dans un édito de juin 2022, publié en ligne en août 2022 :

« Le paradoxe est saisissant. Grâce au développement du numérique, nous n’avons jamais disposé d’autant de données sur le sujet de la sécurité routière. Cette masse d’information, aussi dénommée data, devrait théoriquement améliorer la connaissance, la compréhension et la capacité à évaluer les mesures prises.

Pourtant, la désinformation n’a jamais été aussi massive.

Pourtant, l’État semble désormais prendre ses décisions au seul regard du baromètre de l’acceptabilité. »

En effet, c’est typique de l’époque. Il y a de grands moyens matériels et sociaux, on pourrait faire des choses formidables, mais pourtant tout se casse la figure et le monde devient de plus en plus insupportable.

Cette question des données permises par le numérique est essentielle. Ce devrait en effet être le support à une prise de conscience générale de la situation, entraînant forcément les moyens de changer les choses. Parce que le réel ne ment pas, parce que quand on regarde en face les problèmes, on trouve forcément des solutions. Mais c’est l’inverse qui se produit et notre époque est celle du triomphe des apparences, de la superficialité, des raccourcis, du grotesque, de la mise en scène. Le numérique en général et internet en particulier, à notre époque, est surtout un véritable gâchis.

Il y a toutefois de rares espaces qui échappent à cette règle. C’est le cas avec la musique, si l’on creuse bien, avec quelques artistes authentiques ayant une démarche profondément populaire, qui profitent justement des immenses possibilités techniques offertes par le numérique et la facilité de diffusion d’internet.

C’est aussi le cas pour le vélo avec la généralisation des applications de cyclisme en ligne. Cela date déjà d’il y a quelques années, puis avec le confinement de 2020 il y a eu un véritable décollage. La plus intéressante et utilisée d’entre-elles est Zwift.

Il faut un home-trainer à entraînement direct qui puisse être connecté à un ordinateur en Bluetooth. On enlève sa roue arrière et l’on vient poser directement la chaine à une sorte de « roue » fixe, intégrant directement différents niveaux de résistance au niveau du moyeu. La révolution numérique vient du fait que le logiciel choisisse les différents niveaux de résistances auxquels le cycliste doit s’adapter.

On le comprend tout de suite, cela permet de simuler des pentes, des descentes et des parties plates. Ensuite, il suffit de relier tous les home-trainers entre-eux sur internet, de proposer un décors virtuel, et voilà la possibilité de sortir à vélo depuis son salon !

C’est très efficace, et vraiment réaliste en termes de sensations. On trouve ainsi des sorties en groupe (le phénomène d’aspiration en se mettant à l’abri derrière d’autres cyclistes est très bien reproduit) qui sont très agréables. D’autant plus qu’on peut rouler avec des gens du monde entier (on voit le drapeau du pays des cyclistes que l’on croise). Il y a bien sûr la possibilité d’interagir, de discuter, de garder le contact.

Il existe de nombreux groupes avec des sorties à heures fixes, ainsi qu’un leader donnant des instructions pour l’allure. Les plus costauds sur une sortie étant invités, comme en vrai, à venir chercher ceux en difficulté à l’arrière du groupe pour les faire remonter grâce à l’aspiration.

Logiquement, on peut également suivre des séances d’entraînement très précises, seul ou en groupe. Un des grands intérêts est de pouvoir s’entraîner avec des niveau de puissance à respecter (en watt), alors que c’était auparavant réservé aux professionnels et aux élites amateurs (le dispositif de mesure sur un vélo en extérieur coûte extrêmement cher). Là, sur ce type de home-trainer et avec le logiciel, c’est directement intégré.

Cela reste une dépense importante, mais largement accessible vu l’utilisation qui peut en être faite. Il faut compter 400 euros pour ce type d’home-trainer, puis un abonnement de 15 euros en ce qui concerne Zwift.

Cela permet par exemple de gravir régulièrement des cols, reproduits de manière très intéressante et praticable. C’est une véritable révolution quand on sait à quel point ces ascensions sont adorées par les cyclistes, sportifs ou de loisir, alors qu’elles sont par définition difficiles d’accès, à moins d’habiter au pieds des montagnes, et encore que l’hiver ce n’est pas possible.

Enfin, il est évidemment possible de participer à des petites courses, très amusantes et réalistes, avec différentes catégories pour trouver un niveau équitable. Il y a là un côté « jeu vidéo », mais dans une version « simulation » très réaliste plutôt qu’un simple amusement type « arcade ».

Le cyclisme en ligne n’en est de surcroit qu’à ses débuts et il y a d’immenses possibilités d’évolution. La prochaine sera probablement le fait de pouvoir être mobile sur la route en choisissant sa direction de manière réaliste. Pour l’instant, il n’est possible que de suivre mécaniquement une route, comme sur un rail, avec aux intersections soit une touche du clavier, soit un pression sur le téléphone portable relié à l’application, pour choisir basiquement de tourner ici plutôt que là. Cela peut être frustrant, et c’est probablement ce qui entache le plus le réalisme d’une telle application.

De toute manière, cela est très loin de remplacer le cyclisme en extérieur. Il manquera toujours beaucoup de sensations. Mais en attendant, le plaisir des kilomètres avalés est bel et bien là. Et surtout, il y a la sécurité. Au moins, on ne risque pas dans son salon d’être percuté ou agressé par un salopard à la mentalité exterminatrice envers les cyclistes se trouvant sur son chemin. C’est là le grand intérêt de ce cyclisme virtuel, mais bien réel.

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Permis à points : le gouvernement va dans le sens des chauffards

Libéraux et fachos contre la sécurité routière.

Le ministère de l’Intérieur a annoncé par voie de presse qu’il menait une réflexion pour assouplir le Code de la route. Et l’Élysée a fait savoir que le Président est d’accord. Il s’agirait de ne plus retirer un point aux conducteurs sanctionnés d’un excès de vitesse considéré comme « petit », c’est-à-dire de moins de 5 km/h au-dessus de la vitesse réglementaire.

Le gouvernement prétend, en se basant sur un rapport de la Cour des comptes, qu’en lâchant du lest ici, il pourrait éventuellement gagner ailleurs et améliorer la sécurité routière. C’est irrationnel, et mensonger, mais tellement typique des mœurs libérales qui polluent la France et les Français, incapables de discipline collective.

C’est irrationnel, car dans la pratique, les excès de vitesse de moins de 5 km/h sont déjà considérés comme petits, et donc peu sanctionnés. C’est le principe du permis à point. On en a 12 (ou seulement 6 pendant les trois premières années de permis), et si on en perd un, il est automatiquement renouvelé au bout de six mois (sauf nouvelle infraction, évidemment).

Où est le problème dans ces conditions ? A moins de vouloir aller dans le sens des gens qui roulent systématiquement vite et qui prétendent que ce n’est pas si grave ! Il ne faudrait surtout pas perturber la petite bulle auto-centrée qu’est l’habitacle de leur voiture chérie…

Ajoutons également le fait que dépasser la vitesse de 5 km/h, cela signifie avoir déjà dépassé deux marges. La première, c’est le compteur de la voiture, qui surestime la vitesse réelle. La seconde, c’est l’abattement automatique de la vitesse retenue par les appareils de mesure, pour considérer une marge d’erreur. Jusqu’à 90 km/h, c’est 5km/h. Au delà, c’est un pourcentage.

Concrètement, il faut rouler à 56 km/h en vitesse réelle pour être sanctionné d’une vitesse retenue à 51 km/h. Et donc, à l’affichage sur le compteur de la voiture, on est en général déjà à 60 km/h.

À grande vitesse, l’écart est plus important. Il faut rouler à 116 km/h vitesse réelle (donc plutôt à 120 km/h sur le compteur de la voiture) pour une vitesse retenue de 111 km/h. Il faut rouler à 137 km/h vitesse réelle (donc au-delà de 140 km/h sur le compteur de la voiture) pour une vitesse retenue de 131 km/h.

Et encore, cela ne concerne que les radars fixes automatiques, qui sont annoncés par un panneau, ainsi que par des applications GPS ou des cartes (ce qui devrait êtres interdit !!). Pour les radars mobiles, c’est-à-dire les contrôles qui ne sont pas annoncés (en tous cas tant qu’ils ne sont pas détectés par les délinquants de la route sur les applications), les abattements sont plus importants encore…

Pour une vitesse retenue de 51 km/h, il faut alors rouler à 61 km/h, donc au-delà des 60 km/h sur le compteur de la voiture). Pour une vitesse retenue de 81 km/h, il faut rouler à 91 km/h, donc au-delà des 90 km/h sur le compteur de la voiture). Pour une vitesse retenue de 131 km/h, il faut rouler à 143 km/h, donc plus proche des 150 km/h sur le compteur de la voiture).

Et donc, quand bien même l’automobiliste se serait laissé aller à ce « petit » excès de vitesse, il ne perd qu’un seul point sur 12, qu’il récupérera dans 6 mois. Mais c’est encore trop, et le gouvernement français a la bonne idée de se dire qu’on pourrait assouplir cela…

Mais dans quel monde vivent ces gens ? Ils ne lisent pas les rapports de terrains de la police et de la gendarmerie, qui font remonter des comportements de plus en plus dangereux sur la route depuis la période du confinement ? C’est comme si un nombre important de conducteurs s’était totalement débridés, sur le mode « après moi le déluge », ce qui est typique d’une société en décomposition.

D’ailleurs, nul besoin de constater un rapport ou une enquête de police ou gendarmerie : il suffit d’être à bord d’une voiture ne serait-ce qu’une heure, en ville ou à la campagne c’est pareil, pour constater un nombre incroyable d’excès de vitesse flagrants et de comportements dangereux en tout genre.

Seulement, comme la majorité des gens est quand même relativement prudente, que les moyens sont mis pour les infrastructures, que les véhicules eux-mêmes sont calibrés pour assumer de gros accidents, alors cela donne au final des chiffres d’accidents considérés comme « acceptables ». Bien loin du carnage des années 2000, ou pire encore du massacre de masse des années 1970 (18 000 morts en 1972, ainsi que des dizaines de milliers de blessés dont des très graves).

Il n’y a rien d’acceptable à la situation actuelle. En ôtant la suppression de point pour les « petits » excès de vitesse, le gouvernement va clairement dans le sens des chauffards. Car ce sont eux qui sont à un point près sur leur permis, mais certainement pas les gens normaux qui n’ont aucune inquiétude de n’avoir que 11 points pendant 6 mois.

Remarquons également une chose très significative : ce sont surtout les chauffards qui ont de l’argent qui verraient leur impunité augmenter. Car l’amende forfaitaire reste, jusqu’à 135 euros, en général plutôt 45 euros. Cela est dissuasif pour les gens normaux, mais pas pour ceux qui roulent déjà dans une grosse voiture et ont des moyens. Ils ne sont pas à 50 ou 130 euros près, surtout s’ils ne risquent rien pour leur permis.

Qui plus est que cela plaît beaucoup aux fachos. Le Rassemblement national trouve la suggestion du gouvernement très bien, tout comme le mouvement d’Eric Zemmour. Celui-ci est d’ailleurs sur ce plan un fou furieux, ouvertement pro-chauffards.

Pour lui, il faut arrêter « la chasse à la vitesse », remettre en place les 90 km/h sur les routes secondaires, supprimer les limitations sur autoroute, interdire aux maires de limiter à 30 km/h dans certaines rues ou quartiers.

On nage ici en plein délire. Et cela pose une question de fond : comment vivre en démocratie avec ces gens là, comment la cohabitation est-elle possible ? La Gauche, forcément, porte la Sécurité routière et le renforcement du Code de la route, par une guerre aux chauffards. Mais ces derniers, que feraient-ils si la Gauche (la vraie) était au pouvoir ? Prendre les armes, pour défendre leur droit à se croire seul au monde sur les routes ? Ce n’est pas absurde d’imager un tel scénario, loin de là.

Car il y a sur cette question de la sécurité routière un véritable clivage au sein de la société française. D’un côté le camp démocratique, assez important numériquement mais très faible politiquement et culturellement. Et de l’autre le camp des fachos et des libéraux, qui ont clairement l’hégémonie politique et culturelle, et qui travaillent la société au corps pour la souiller, saper son unité, déstructurer ses bases.

A la Gauche d’être à la hauteur et saisir l’enjeu, s’en donner les moyens. La sécurité routière est une question démocratique fondamentale. Chaque attaque du Code de la route au nom des chauffards doit être considérée avec la plus grande importance, tellement cela oriente la société française et sa destinée immédiate. On ne peut pas être de gauche en 2022 si on ne voit pas ça.

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Eric Zemmour, candidat des chauffards

Le chauffard sur la route est typiquement un petit salaud de droite, à la Eric Zemmour.

Être de droite est quelque chose de très concret. Cela se manifeste clairement sur certains thèmes comme celui de l’automobile, qui est un classique. Pour quelqu’un de droite, la voiture a un caractère sacré. Elle représente à elle seule toute la force d’une petite bulle autocentrée, lancée à vive allure contre la société et les normes sociales.

Autrement dit, pour quelqu’un de droite, la code de la route est vécu comme une entrave à l’étalement de sa petite individualité partout et tout le temps. D’ailleurs, un chauffard est forcément quelqu’un de droite, car son comportement conspue la société et le contrat social. De la même manière, un véritable homme politique de droite va forcément dans le sens des chauffards, car ils sont des alliés dans sa bataille anti-sociale.

C’est la raison pour laquelle le candidat non-officiel Eric Zemmour a lancé une pique contre le code de la route, en l’occurrence contre le permis à point qui serait soit-disant un « racket organisé par l’État ». Dire cela ne coûte pas grand-chose mais peut rapporter beaucoup politiquement. Cela place un homme de droite, et comme la France est pleine de ce genre de salopards détestant les normes et la collectivité, alors il y a un boulevard. Ou plutôt une autoroute.

Et en parlant d’autoroute, Eric Zemmour a aussi dit évidement en ce qui les concerne qu’il est contre les limitations de vitesse (sans s’engager pour autant à les supprimer…). Ces limitations n’auraient pas de sens, dit-il. Ses propos n’ont aucun fondement, mais il y a effectivement beaucoup de gens qui pensent comme lui, qui s’imaginent au dessus des autres et des lois de la physiques. Ces gens sont tellement intoxiqués par leur propre individualité, ils sont tellement centré unilatéralement sur eux-même, qu’ils n’envisagent pas que ce soit dangereux d’autoriser n’importe qui à rouler à 200 km/h ou plus au milieu des autres roulant entre 110 km/h et 130 km/h !

Il faut vraiment être délirant pour penser ça, comme il faut vraiment être délirant pour s’imaginer que l’État a mis en place le permis à point pour « racketter » les gens. Ce ne sont pas quelques stages de récupération de points à 300 euros, pour une minorité de chauffards, qui vont changer quoi que cela soit aux comptes publics.

Mais peu importe, Eric Zemmour est un polémiste, alors il met une pièce dans le machine à polémique. Il conspue donc le permis à point qui serait « inutile » et « infantilisant », en plus de servir à prendre l’argent d’honnêtes individus n’ayant rien fait de mal…

Pourtant, il faut y aller pour perdre ses 12 points. Déjà car les contrôles de police sont malheureusement très rares et seul un nombre infime d’infractions et de délits est effectivement constaté. Mais surtout, car 12 points c’est énorme, cela laisse beaucoup de marge aux chauffards.

Conduire 29 km/h au dessus de la vitesse autorisée ? Seulement 2 points de retirés, il en reste 10 pour continuer à rouler comme un chauffard.

Griller un feu rouge ? Seulement 4 points de retirés, il en reste 8 pour continuer à ne pas respecter les autres sur la route.

Conduire avec une alcoolémie supérieure à 0,8 g / litre de sang ou en état d’ivresse manifeste ? Seulement 6 points de retirés, il en reste 6 autres pour continuer à se comporter comme un criminel sur la route.

Rappelons d’ailleurs qu’il existe une récupération automatique de point, au bout de 6 mois, 2 ans, 3 ans ou 10 ans suivant les cas. Mais il faudrait quand-même pleurer ces pauvres chauffards, qui malgré tout cela doivent quand-même passer un simple stage à 300 euros car la police a eu l’occasion de constater plusieurs de leurs infractions et délits ?

De toutes manières, l’argument économique ne tiens pas. Perdre ses points, c’est rouler vite et nerveusement, ce qui coûte très cher. En carburant bien sûr, car une conduite nerveuse peut consommer énormément plus qu’une conduite souple et intelligente respectant les limitations. Mais il y aussi l’usure des pneus et des disques de frein, de la pression exercée sur la courroie de transmission ou l’embrayage, les amortisseurs, etc.

Mais là encore, peu importe. Ce qui compte n’est pas d’avoir des arguments rationnels. Au contraire, plus c’est absurde, plus c’est délirant, plus cela est utile à un personnage comme Eric Zemmour, qui n’est pas là pour remettre la société dans l’ordre, mais qui n’est qu’un produit de la décomposition sociale et institutionnelle.

C’est à la Gauche d’être le parti de l’ordre justement et cela signifie entre autres de réprimer les chauffards sur la route. Ceux-là même qu’Eric Zemmour veut séduire. Être pour ou contre la société, il faut choisir. C’est là le cœur du clivage historique Gauche/Droite, qu’il faut réactiver sur ses justes fondements.

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Écologie

Pétition contre les pollutions sonores et atmosphériques des scooters et motos

Une pétition initiée par le collectif « Ras le scoot« .

Le lien pour signer : mesopinions.com

Voici le texte de la pétition :

« M. Macron, Stop au vacarme des motos

Le 11 août 2021, nous fûmes nombreux à nous réjouir d’apprendre la mise en place du contrôle technique pour les scooters et motos. Et tous très déçus d’apprendre le lendemain que vous, Président de la République, annuliez cette décision, sous prétexte de ne pas embêter les français. 

En ville ou à la campagne, chacun constate que les deux roues motorisés font beaucoup plus de bruit que les voitures. Les motos et scooters sont la deuxième cause de nuisance sonore citée par les Franciliens. Selon BruitParif, une moto débridée peut réveiller à elle seule dix mille riverains en traversant Paris. En vallée de Chevreuse, dans les Vosges, en Provence, les élus et les habitants se mobilisent contre le vacarme des motards qui prennent les petites routes pour un circuit, dégradant la qualité de vie des habitants. Une récente étude[1] chiffre à 156 milliards d’euros par an le coût social du bruit. Car la lutte contre le bruit est un enjeu de santé publique.

D’autre part, plusieurs études[2] ont démontré que les véhicules deux roues motorisés polluent beaucoup plus que les voitures à essence : 2 à 15 fois plus d’oxydes d’azote (NOX), 3 à 20 fois plus de monoxyde de carbone (CO) et 15 à 1 000 fois plus d’hydro­carbures (HC). Des émissions de polluants qui ont de sérieux impacts sanitaires.

Il existe des normes de bruit et de pollution atmosphérique. Constatant les pollutions sonores et atmosphériques excessives et sachant que de nombreux motards modifient leur échappement pour faire encore plus de bruit, il est incompréhensible que vous exemptiez ces véhicules du contrôle de conformité que constitue le contrôle technique. De plus, ce contrôle est prévu par une directive européenne de 2014, comment comprendre que la France – qui assurera la présidence du Conseil européen au premier semestre 2022 – décide de ne pas appliquer la législation européenne ?

Ainsi, Monsieur le Président de la République, nous demandons d’agir pour réduire les pollutions sonores et atmosphériques occasionnées par les scooters et motos :

1 En instaurant le contrôle technique pour tous les deux-roues motorisés thermiques (y compris cyclomoteurs) au 1er janvier 2023

2 En révisant les normes et modalités d’homologation des deux-roues motorisés pour limiter l’émission sonore réelle à 68 dB (comme les voitures – cible 2024)

3 En accélérant le déploiement de radars anti-bruit fixes pour contrôler et verbaliser les nuisances sonores des véhicules

4 En augmentant les moyens permettant aux forces de l’ordre de procéder à des contrôles aléatoires portant sur la conformité des véhicules deux roues motorisés ; mener des campagnes de contrôle régulières

5 En créant un observatoire des nuisances sonores pour surveiller ces nuisances et proposer des solutions adaptées à chaque environnement pour les réduire.

Après la signature, n’hésitez pas à compléter votre profil avec vos noms et prénoms afin de donner plus de poids à la pétition!

Vous pouvez adhérer à l’association RasLeScoot en suivant ce lien : https://www.helloasso.com/associations/raslescoot/adhesions/adhesion-individuelle

[1] Source : Le coût social du bruit, étude Ademe/Conseil national du bruit, 2021

[2] Source : D Pillot, Analyse des émissions de 2 roues et quadricycles motorisés, Ifsttar-Ademe, 2017 et ICCT, Emissions polluantes provenant de cyclomoteurs, motocycles et autres véhicules de catégorie L à Paris, fiche d’information du TRUE (the real urban emissions initiative), 2019, 2 p »

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Société

30km/h à Paris: il en faudra beaucoup plus contre les voitures

La voiture est un fléau typique du siècle précédent.

Durant le 20e siècle la voiture, et son corollaire beauf qu’est la moto, ont été synonymes de modernité. C’était surtout la modernité du capitalisme, qui pouvait ainsi mieux s’étaler sur le territoire et atomiser les esprits, notamment en envoyant la classe ouvrière loin des centres urbains.

Le 21e siècle sera forcément celui d’une nouvelle modernité, socialiste, en écrasant pour de bon ce vieux modèle qu’est la circulation motorisée individuelle et toutes ses nuisances. Mais il faudra pour cela bien plus, et surtout une grande révolution des mentalités avec les classes populaires prenant cette question à bras-le-corps pour transformer radicalement les villes et les campagnes.

Ainsi, les mesures actuelles sont insuffisantes et pas vraiment appliquées. Elles sont symboliques et souvent incohérentes. Pour preuve, depuis le 30 août 2021, la mairie de Paris limite la circulation motorisée à une vitesse de 30km/h. Cela a beaucoup d’écho, car les Français adorent râler et adorent donner la parole à ceux qui râlent, surtout quand il s’agit de critiquer « Paris ».

Voilà donc un cinéma bien français, avec un bobo « écolo » adjoint à la mairie qui s’imagine avoir une heure de gloire et des automobilistes qui s’imaginent opprimés, presque meurtris.

Pourtant, la réalité parisienne ne va pas changer et la circulation des voitures et deux roues motorisés continuera ses nuisances. Celles-ci sont nombreuses : bruits, pollutions, accidents, occupation de l’espace, difficultés pour les autres circulations, incivilités…

C’est paradoxal parce qu’en pratique, 60 % des rues sont déjà limitées à 30 km/h, beaucoup de grands axes (Champs-Élysées, grands boulevards) restent à 50 km/h… À Paris, l’étude sur les déplacements en 2019 a estimé autour de 12 km/h leur vitesse moyenne.  

Mais le ralentissement voulu dans un esprit bobo est le pendant de l’accélération et des incivilités d’une société remplis d’individualistes en décadence.

Il y a également une spécificité parisienne. Car la limitation de la vitesse est en tous cas une tendance en cours dans de nombreuses grandes villes françaises, avec deux objectifs affichés : limiter la pollution et améliorer la sécurité routière. C’est le cas pour 200 villes telles Montpellier, Nantes, Grenoble ou encore Toulouse. Cela n’est pas une mauvaise chose évidemment, et il peut sembler qu’il y ait des effets concrètement positifs.

Ainsi, à Grenoble, après trois ans de mise en place, une étude du Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema) a déterminé une baisse des accidents sur les piétons de 24 %, avec aussi une diminution de leur gravité et du nombre d’hospitalisations.

Sauf qu’à Paris, l’objectif est surtout une lecture grand bourgeoise visant à la piétonnisation du centre-ville et de zones toujours plus grandes: c’est l’expression du Paris comme Disneyland se mettant en place depuis plus de dix ans.

Il y a également un problème de fond en général. Car la question est surtout culturelle, il ne s’agit pas tant de mettre en place des règles que d’avoir les moyens (policiers, légaux, sociaux-culturels), de les faire respecter.

Si l’on prend le cas de Nantes où la circulation est limitée à 30km/h dans la plupart des rues depuis maintenant un an, il est flagrant que cela n’est en réalité pas respecté et qu’il n’y a rien de mis en place pour le faire respecter. La porte-parole du collectif Ras le scoot Nantes explique ainsi :

«Dans les faits, on en est très très loin [des 30 km/h]. Les exceptions sont trop nombreuses. Et dans le centre, les zones piétonnes ne sont pas respectées par les deux-roues par manque de verbalisations».

En effet, depuis début 2021, la municipalité n’affiche que… 123 verbalisations pour excès de vitesse, alors qu’il y aurait encore selon l’aveu même d’un adjoint, 15 % des voitures roulant au-dessus de la limite. Précisons ici que l’adjoint dit « seulement 15% », sous-entendant que ce n’est pas beaucoup, alors que c’est en fait énorme.

C’est d’ailleurs la même chose que sur l’ensemble des routes. Les politiques de contrôle, notamment les radars automatiques, mais aussi l’évolution des mentalités, a fait qu’il y a une grande majorité des conducteurs respectant les limites et les règles de circulation. Mais la minorité ne le faisant pas est par contre très à l’aise, et ne rencontre que très peu de répression.

Les moyens GPS pour contourner les contrôles sont très efficaces et accessibles, et l’état n’envisage aucunement de les interdire (ce qui est pourtant très simple). Les voitures anonymes avec radars embarqués (qui seraient un moyen très efficace contre les chauffards) ne sont que 385 en France, dont seulement 83 pilotées par des sociétés privées dédiées à cela, qui le font 6 heures par jour.

De la même manière en ce qui concerne Paris, il n’y a que 5 radars fixes de détection de la vitesse dans toute la ville. Alors il faut mettre des moyens, et surtout combattre culturellement toute l’idéologie beauf, arriéré, qui va avec la défense absolue de l’automobile et des motos.

Il faut ici citer les propos grotesques de Jean-Marc Belotti, le président de la Fédération française des motards en colère, dont la mauvaise foi est assez incroyable : «C’est n’importe quoi, en moto, quand on est à 30 km/h, nous sommes en première, et c’est un régime qui est tout sauf écolo!»

Les motards ont dans le même ordre d’idée réussi à stopper la mise en place d’un contrôle technique des motos. C’est conforme à l’époque : il y a les exigences de cesser le règne fou de la voiture (et des motos), mais de l’autre il y a les automobilistes (et les motards qui font obstacle…

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Société

Les chiffres alarmants de la sécurité routière depuis le déconfinement

La Sécurité routière a révélé ce samedi des « premiers chiffres alarmants » depuis la fin du confinement, avec une augmentation importante des accidents mortels et des grands excès de vitesse de 15%. Le nombre de morts lors du pont de l’Ascension a été plus important que l’an dernier et il y aurait en cause un « accroissement des comportements à risque ».

C’est une catastrophe, mais qui n’étonne pas vraiment. Les comportements à risque avaient déjà été pointés pendant le confinement, alors que les délinquants de la route profitaient de la situation pour s’en donner à cœur joie. Les témoignages dans les différents titres de presses locaux ont été très foisonnants, avec des retraits de permis sur le champ, des gros accidents, etc.

Ces comportements ne concernent en pratique qu’une minorité des conducteurs, mais ils sont en même temps culturellement très implantés dans les mentalités françaises, dont la conception des choses pétrie de libéralisme leur constitue un écrin. Rouler vite serait un choix, une option que l’on prendrait ou ne prendrait pas, sans devoir juger l’autre pour cela.

Que le journaliste Jean-Jacques Bourdin se fasse prendre à 186 km/h (retrait de permis immédiat, immobilisation du véhicule), à plus de 100 km de chez lui malgré l’interdiction, mais ne soit pas immédiatement évincé de sa matinale radio en raison de son comportement, en dit long sur la prégnance de cette mentalité en France.

Mieux que ça : il se justifie dans son émission en faisant intervenir un auditeur bien choisi expliquant… « bon ça va les redresseurs de tord, ça arrive à tout le monde un excès de vitesse » !

Ensuite Jean-Jacques Bourdin de préciser qu’il faisait beau qu’il n’y avait « absolument personne » sur l’autoroute, qu’il ne risquait que pour lui, etc.

Cela est faux bien sûr, car un accident est dangereux pour tout le monde, à commencer par les ouvriers de la voirie qui devront intervenir, puis les secours, les policiers. Cela sans compter qu’à cette vitesse, il serait en piteux état en cas d’accident et cela mobiliserait de gros moyens médicaux s’il ne décède pas sur le coup.

Mais tout cela ne compte pas pour le français dans sa bulle automobile, seul au monde, s’imaginant maîtriser les éléments, n’en ayant rien à faire de risquer de rendre quelqu’un paraplégique.

Cela ne concernait que sa vie privée et la police (ou la gendarmerie), mais pas le reste de la population. La Sécurité routière, du reste, n’est considérée en France que par rapport aux forces de l’ordre justement, avec simplement l’idée de ne pas se prendre une amende.

Il est typique à cet égard de remarquer que la Gauche jamais ne parle de cela, que ça ne fait pas partie de ses préoccupations politico-culturelles. C’est un sujet de ministre de l’intérieur, ou de Préfet. Un point c’est tout.

Alors qu’il est bien connu que c’est historiquement un phénomène sanglant : en 1972, les accidents de la route c’est 18 034 morts et 386 000 blessés ! Le chiffre des militaires français morts en Algérie a été d’environ 25 000 en tout….

La sécurité routière est un enjeu de société immédiat et très concret. Qu’on n’imagine pas qu’il puisse y avoir en France un quelconque changement social, écologique, si on a pas une Gauche terrassant ce genre de comportements criminels et les personnes les justifiant.

La route fait beaucoup de morts, mais aussi beaucoup de blessés très graves. C’est une préoccupation primordiale pour les gens voulant réellement changer le monde. Et il y a lieu de particulièrement s’inquiéter des annonces de la sécurité routière depuis le déconfinement : le libéralisme est à l’offensive.

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Écologie

La chasse à courre est responsable d’un accident gravissime en Indre-et-Loire

Voici le communiqué d’AVA France relatant cet événement gravissime :

« 🚨 UN NOUVEL ACCIDENT CAUSÉ PAR LA CHASSE À COURRE ! 🚗🦌🏇

Samedi dernier, en forêt de Loches (37), une famille qui empruntait la D764 n’a pu éviter le cerf qui fuyait l’équipage du Berry. Le choc très violent a projeté l’animal à 50 mètres de là, et le véhicule a fini sur le toit, dans un fossé.
Le père et l’enfant de 2 ans s’en sont sortis miraculeusement indemnes, mais la mère est aujourd’hui plongée dans le coma au CHU de Tours. Nous espérons quelle se remette très vite. 💚❤️🏥

Depuis l’annonce de ce terrible accident, les communicants de la vénerie font tout pour étouffer l’affaire, envoyant des faux témoins inonder les réseaux sociaux et appelant la rédaction de la Nouvelle République pour faire éditer leur article sur le sujet. Un de leurs responsables locaux a même eu le cran d’accuser « les cueilleurs de champignons » d’avoir causé l’accident !!!
Ceux qui suivent nos pages le savent pourtant bien : ces accidents sont nombreux et font partie intégrante de la chasse à courre. C’est ce qui arrive immanquablement quand on lâche une soixantaine de chiens en forêt pour débusquer et traquer de grands animaux.

Nous apporterons bien sûr tout notre soutien, moral comme légal, à la famille qui a subi cette tragédie, pour que les responsables soient condamnés.
Mais pour que cela ne se reproduise plus, il n’y a qu’une seule solution : ABOLIR LA VÉNERIE AUJOURD’HUI ! 📯🗡🚫


Deux articles de presse à propos de cet accident :
https://www.lanouvellerepublique.fr/…/loches-une-voiture-pe…
https://www.lanouvellerepublique.fr/…/accident-en-foret-de-… »

Voici également l’appel à témoin lancé par AVA Indre :

« 🚨 APPEL À TÉMOINS : GRAVE ACCIDENT SUR LA D764 SAMEDI !!! 

Un terrible accident s’est produit ce samedi matin, vers 11h30, sur la route entre Genillé et Loches.
Pendant une chasse à courre en forêt de Loches, un cerf déboule sur la route et heurte une voiture transportant une famille.
Le choc est si violent que le véhicule finit sur le toit, dans un fossé. À l’intérieur, la mère de famille fait un arrêt cardiaque, tandis que son mari et son enfant de deux ans s’en sortent miraculeusement avec des blessure superficielles.
Le cerf, lui, a été éjecté à 50 mètres de là et est mort sur le coup.
Pour le capitaine de Gendarmerie Gaudrel, cet accident souligne « la dangerosité de la forêt quand les animaux sont chassés ».
(Source : https://www.lanouvellerepublique.fr/…/loches-une-voiture-pe…)

Si vous avez des informations sur ce terrible accident, contactez-nous en commentaire ou en message privé ! 📸✒️

La chasse à courre est un danger pour tous : il faut en finir avec cette pratique d’un autre age, sans aucun respect pour la vie sauvage et la société qui l’entoure. »

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Société

Les mauvais chiffres de la sécurité routière en août et depuis le début de l’année 2019

Les chiffres de la sécurité routière pour le mois d’août et depuis le début de l’année sont mauvais, avec une augmentation du nombre des victimes par rapport à l’année dernière. Les comportements n’évoluent pas sur la route, car la France est largement prisonnière de mentalités rétrogrades et d’un libéralisme total sur le plan des mœurs.

Selon l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR), 290 personnes ont été tuées sur les routes en France au mois d’août 2019. C’est 44 personnes de plus qu’en août 2018, soit une hausse de 17,9 %.

En tout, ce sont 4 314 accidents corporels qui ont été dénombrés, contre 4 156 l’an passé, ce qui fait une augmentation de 158 accidents corporels (+3,8%). Le nombre de blessés s’élève à 5 652 personnes, soit 245 de plus qu’en août 2018 (+4,5%).

Ce sont surtout les automobilistes qui sont concernés par la hausse des cas mortels avec 31 tués de plus qu’en 2018, ainsi que les motocyclistes avec 12 tués de plus. La mortalité des cyclistes est en baisse et celle des piétons est considérée comme stable pour le mois d’août (un triste « record » avait cependant été atteint en février 2019 avec 18 cyclistes tués).

Cette hausse correspond à une tendance depuis le début de l’année : 2 133 morts sont dénombrés sur les huit premiers mois de l’année, ce qui fait 35 tués de plus que l’an passé à la même période. Si le début d’année avait connu une hausse des tués ( +9,3%, soit 63 tués de plus que l’an passé sur au premier trimestre 2019), les mois d’avril et de mai avaient pourtant connu une baisse, puis il y a eu une stabilité en juin et juillet.

Ce ne sont là que des statistiques bien sûr, des chiffres pouvant paraître abstraits et qui n’expriment que partiellement la réalité, c’est-à-dire des situations concrètes à des moments particuliers. Ils montrent néanmoins une tendance et ce n’est pas une bonne chose de constater que celle-ci est à la hausse. L’année 2018 avait pourtant connu une baisse historique du nombre de morts, mais cela n’a pas pu continuer.

Il est nécessaire ici d’être un peu plus concret pour aborder cette question de la sécurité routière et des victimes de la route. Intéressons-nous à la situation dans le département du Lot, en région Occitanie.

Le préfet du département a communiqué sur le sujet hier en expliquant que la situation était catastrophique. 10 personnes sont mortes sur les routes du département depuis le début de l’année, dont 3 au mois d’août. Ce sont dix vies, dix individus qui avaient des proches, des connaissances, des projets et qui ne vivent plus. C’est très concret et à l’échelle d’un petit département comme le Lot (173 000 habitant, environ la population de la commune de Saint Étienne), ce n’est vraiment pas rien dix personnes en huit mois.

À ces personnes tuées, il faut ajouter toutes celles qui sont blessées, parfois gravement. Il y a depuis le début de l’année 8 % de blessés de plus qu’en 2018, alors que le nombre d’accidents a lui augmenté de 16,7 % dans le département.

Voici comment le journal La Dépêche rapporte les propos du préfet dénonçant la dégradation des comportements engendrant ces accidents :

« Le préfet pointe la multiplication des conduites à risques (alcool ou stupéfiants) et pour l’illustrer rappelle le cas d’une conductrice qui roulait à 19 heures, avec un taux d’alcool de 3,11 g/l tout en étant positive au cannabis ou l’exemple de ce jeune conducteur intercepté 11 jours après avoir eu son permis à 211 km/h sur l’autoroute.

Le chiffre des suspensions de permis est éloquent: depuis le 1er janvier, il y a eu 190 suspensions pour alcoolémie, 390 en raison des stupéfiants et 145 à cause de la vitesse. Autre statistique tragique: dans 5 des dix accidents mortels, il y avait de l’alcool ou du cannabis. »

Ces chiffres sont vraiment incroyables et en disent long sur les mentalités en France, où le libéralisme dans les mœurs semble être triomphant, tout puissant. Dans ce petit département de 173 000 habitants, en seulement huit mois, ce sont en tout 725 personnes qui se sont faite attraper parce qu’elles n’en avaient rien à faire de respecter les règles les plus élémentaires de sécurité routière.

Quand on connaît les difficultés que connaissent les effectifs de police et de gendarmerie pour assurer leurs missions, cela laisse imaginer le nombre de gens avec le même comportement qui ne se sont pas fait prendre. C’est effarant.

Il règne en France sur les routes, et pas seulement dans Lot qui n’est ici qu’un exemple, un sentiment d’impunité général. Les contrôles se font de plus en plus rares du fait de la faiblesse des effectifs et n’importe qui ayant pris la route cet été a pu constater à quel point les chauffards roulant à toute allure sont nombreux, alors qu’on en voyait de moins en moins ces dernières années, notamment du fait d’une multiplication des radars automatiques.

Il faut pointer du doigt ici avec une extrême sévérité le comportement des gilets jaunes, dont un des faits d’arme a été et est encore de s’en prendre aux radars automatiques, considérés de manière populiste comme de simples « machines à fric ». Il faut rappeler que ce mouvement s’est constitué sur les braises d’une offuscation généralisée contre la baisse de la limitation de vitesse à 80 km/h sur le réseau secondaire, de loin le plus accidentogène.

Si l’on reprend le cas du département du Lot, ce sont selon la préfecture 60 % des radars automatiques qui ont été neutralisés dans les derniers mois (ce qui correspondrait à la situation sur le plan national, alors que 75 % des radars avaient connu des dégradations cet hiver). Quand on voit la grande catastrophe que représente encore à notre époque les accidents de la route, on ne peut qu’être révolté contre ces comportements irresponsables, relevant d’une fuite en avant criminelle.

> Lire également : Conséquence fasciste des gilets jaunes : 130 radars détruits

C’est le marqueur terrible d’une grande arriération des mentalités dans notre pays ; il n’y aura jamais aucun grand changement social sans un grand changement culturel sur ce plan. La Gauche doit assumer le combat culturel et politique contre le libéralisme et ces mentalités rétrogrades qui ont des conséquences désastreuses sur la route.