L’université de Sydney en Australie dispose d’un United States Study Center, qui a produit un rapport en cette fin août 2019. Les bases américaines en Asie seraient sous la menace d’un attaque rapide menée par la Chine, il faut donc militariser bien davantage et organiser un front militaire unifié américano-australien.
Le rapport de l’United States Study Center est vraiment très clair. Il est tout à fait franc dans ses objectifs, à savoir maintenir l’hégémonie américaine, avec son allié australien et empêcher la Chine de vouloir poser un repartage du monde. On est ici dans une logique militariste tout à fait assumé.
Le document, relativement long, expose la chose suivante : la clef est l’Australie.
Pour comprendre cela, il faut saisir l’arrière-plan. Il y a de nombreuses bases américaines autour de la Chine, à la base pour tenter d’exercer une pression sur la Chine communiste de Mao. Aujourd’hui la Chine n’a rien à voir et se pose comme grande puissance conquérante.
Or, selon le rapport australien, les bases américaines seraient détruites à 70 % si la Chine mène une attaque surprise. Voici une carte montrant comment le rapport voit les choses :
L’Australie, par contre, est suffisamment protégée d’une attaque surprise. Le rapport la place donc au cœur de la stratégie américaine « nécessaire ». L’Australie doit devenir la tête de pont américaine.
Cela est prétexte à toute une évaluation du matériel militaire américain, de ses capacités budgétaires, etc. Et là on a droit à tout un catastrophisme accompagné d’une exigence de militarisation, sur une ligne d’affrontement futur.
Le rapport de l’United States Study Center insiste ainsi très lourdement sur le fait que les États-Unis ne disposent pas d’un plan de budget suffisant pour maintenir leur hégémonie dans le Pacifique. Ils devraient impérativement s’organiser pour relancer l’ensemble de leur militarisation. Pour cela, ils doivent se réorganiser.
Ainsi, il est appelé à renforcer les forces sous-marines, afin d’être en mesure de contrer aux missiles chinois. Le rapport appelle également ouvertement l’Australie et le Japon à assumer militairement le « trou » laissé par la pseudo incapacité américaine à suivre la Chine militairement. D’ailleurs, il devrait y avoir un seul front organisé, unifié, des États-Unis et de ses alliés dans le Pacifique.
Le rapport parle également du sens des exercices militaires Talisman Saber de cette année. Ceux-ci ont lieu tous les deux ans en Australie depuis 2005 et ont regroupé 35 000 soldats cet été, avec des forces américaines, australiennes, canadiennes, japonaises et néo-zélandaises. Il s’agissait cette fois de s’entraîner à une opération d’envergure en mer de Chine.
Il est même parlé de « l’aventurisme chinois », ce qui est déjà un signe annonciateur du mot d’ordre du Japon, de l’Australie et des États-Unis pour l’affrontement futur avec la Chine. Au début de l’année 2019, dans son rapport annuel, le département de la défense des États-Unis annonçait d’ailleurs que la Chine était en train de devenir « la puissance prévalente dans la région indo-pacifique ».
On l’aura compris, les cartes sont désormais distribuées. Le cœur de la guerre mondiale future, ce sera la zone indo-pacifique. L’affrontement indo-pakistanais sera son à côté inévitable. L’Europe cherchera à bien se positionner, mais elle ne coupera pas elle non plus à l’affrontement.
Dans tous les cas, le capitalisme mondial vacillera de manière générale, comme ce fut le cas au moment de la première guerre mondiale. Personne ne pourra échapper à l’impact d’une guerre dévastatrice, produite par l’affrontement de la principale puissance et de celle venant la concurrencer.
Une guerre produite inévitablement par le capitalisme posant la concurrence, la compétition, comme norme à tous les domaines, et avec un système économique fondé sur l’accroissement toujours plus grand des richesses financières, ce de manière exponentielle et à tout prix.