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L’appel « Convergeons ! » pour l’unité des Verts et de la Gauche

Voici un nouvel appel à l’unité à gauche, qui cette fois défend l’idée d’une « nouvelle maison commune » entre la Gauche et les écologistes, sur la base du bon score aux élections européennes d’Europe Écologie-Les Verts.

L’appel est initié justement par des membres d’Europe Écologie-Les Verts, mais de ceux qui ne souhaitent pas se couper de la Gauche, comme l’a fait au contraire Yannick Jadot.

On retrouve parmi les signataires Clémentine Autain, à l’origine hier d’un appel au Big bang à Gauche, ainsi que des membres du mouvement Génération-s et quelques personnes liées au PCF, ou biens des personnalités politique non-associées à un parti actuellement. Il y a des personnalités non directement politiques comme les réalisateurs Coline Serreau et Robert Guédiguian ou l’acteur Jean-Pierre Darroussin.

Tout cela sonne très « bobo » évidement et n’est pas une initiative venant de la Gauche historique, celle qui croit encore en le Socialisme et la primauté de la classe ouvrière.

Ce n’est pas un projet précis et concret, mais un appel à faire, comme sait très bien le faire la Gauche avec ce genre de tribunes, très nombreuses dans l’histoire politique récente. Néanmoins, il y a la volonté saine et indispensable de vouloir confronter les points de vue tout en ayant à l’esprit la recherche d’unité.

On pourra regretter cependant que l’appel ne réussisse pas à dépasser l’horizon immédiat des prochaines élections municipales. L’alliance électorale immédiate apparaît finalement comme un horizon indépassable, alors que cela ne résoudra rien aux problèmes de fond de la Gauche, et que c’est peut-être même l’un des problèmes de fond les plus évident de la Gauche.

Voici donc l’appel :

« Convergeons !

« Quand les blés sont sous la grêle
Fou qui fait le délicat
Fou qui songe à ses querelles
Au cœur du commun combat »
Louis Aragon, la Rose et le Réséda.

Les résultats des élections européennes confirment la poussée des forces nationalistes et d’extrême droite, un effondrement des partis sociaux-libéraux, ainsi que le recul important des forces de gauche de transformation. La responsabilité dans ces bouleversements du social-libéralisme au pouvoir, en avalisant et en encourageant toutes les politiques néolibérales et antiécologiques, est manifeste.

Par ailleurs les écologistes, comme dans plusieurs pays européens, réalisent une poussée significative. Ce résultat montre que l’enjeu écologique est devenu primordial et que le cEcoutons-nous ! Trouvons les formes qui nous permettront de bâtir ensemble : assises, états généraux, constituante, archipels, actions communes ou autre fédération populaire autour de combats communs, à l’échelle locale, régionale, nationale, européenne… Rien ne doit être par avance écarté. Mettons tout sur la table sans tabous, nos projets, nos analyses, les incompréhensions réciproques comme les combats partagés ces dernières années.livage productivisme libéral-écologisme social prend corps.

Pour autant, les écologistes doivent prendre garde au péché d’orgueil et d’isolement.

Chaque élection est différente, nous le constaterons rapidement pour les élections municipales qui se profilent. Une hirondelle de 13,5% de voix ne fait pas le printemps de la transformation sociale et écologique et ne met personne en capacité de peser sérieusement dans le débat public et de représenter une alternative au capitalisme néolibéral.

Ce score confère au parti écologiste une responsabilité historique accrue. Aujourd’hui, il doit plus que jamais être à la hauteur des enjeux, participer activement à la reconstruction d’un grand mouvement populaire, écologiste et social, engager une démarche qui s’adresse aux forces politiques de la gauche d’émancipation et plus largement à toutes celles et ceux qui veulent s’engager dans un tel projet.

Alors que le mouvement des gilets jaunes et les marches pour le climat ont exprimé une volonté de changer de modèle de développement, de société et de vie politique, les forces politiques de l’écologie sociale, de la gauche d’émancipation, des mouvements citoyens et alternatifs, syndicaux et associatifs restent divisées, enfermées dans des habitudes usées, incapables de construire et défendre un projet commun.

Nous pensons que la division et la dispersion des forces qui se situent dans une perspective d’émancipation et qui font de l’écologie un point central de leur projet sont mortifères au moment où l’immense majorité des vivants est confrontée au réchauffement de la planète, à la perte de la biodiversité, à la sixième extinction des espèces, à la déforestation, au pillage des ressources de la planète, au creusement des inégalités sociales, à l’augmentation de la pauvreté dans le monde, à la souffrance animale, aux discriminations sous toutes leurs formes.

Plutôt que les méfiances, les rancœurs, nous devons confronter avec bienveillance nos points de vue et abandonner l’esprit de clocher ou d’hégémonie, dépasser nos «petites» différences qui ont fait tant de mal ces dernières années aux millions d’individus en colère qui cherchent une solution politique au désastre environnemental, social et démocratique.

Ecoutons-nous ! Trouvons les formes qui nous permettront de bâtir ensemble : assises, états généraux, constituante, archipels, actions communes ou autre fédération populaire autour de combats communs, à l’échelle locale, régionale, nationale, européenne… Rien ne doit être par avance écarté. Mettons tout sur la table sans tabous, nos projets, nos analyses, les incompréhensions réciproques comme les combats partagés ces dernières années.

Faisons tomber nos murs pour construire une nouvelle maison commune !

La préparation des élections municipales peut être l’occasion d’inverser le cours des choses. Il faudra rassembler dès avant le premier tour le camp écologiste et social, construire ensemble listes et programmes, pour prétendre gagner des milliers de municipalités. En effet, les politiques qui seront menées par les collectivités territoriales représentent une formidable opportunité de recréer de la justice sociale et d’engager la transition écologique indispensable.

Nous avons plus à partager, nous avons plus de désirs et de projets qui nous rassemblent que de différends qui nous séparent. Ne laissons pas le fossé se creuser entre les forces écologistes, les forces de gauche et nos concitoyens, qui un peu partout expérimentent, cherchent de nouveaux chemins, œuvrent dans leurs engagements citoyens, associatifs, mouvementistes, syndicaux et politiques pour une société plus juste et plus résiliente construite autour d’un axe écologiste, féministe, populaire et social.

Parce que nous partageons l’essentiel du diagnostic, parce que nous en avons assez de la désunion des forces de gauche et écologistes, nous, signataires de ce texte, nous engageons à favoriser et à participer à toutes initiatives politiques, syndicales, altermondialistes, culturelles, citoyennes, allant dans le sens du rapprochement de nos forces autour de la responsabilité écologique, de la justice sociale et de l’exigence démocratique.

La multiplicité de nos engagements et de nos parcours politiques ne doit plus être un frein mais une ressource dans laquelle puiser pour bâtir la cité écologique, la cité sociale et des justices que toutes et tous nous voulons.

A toutes celles et ceux qui déclarent vouloir se battre pour la planète et l’humanité, nous disons :

Cela ne peut plus durer, écoutons-nous, bâtissons, convergeons ! »

La liste des signataires est disponible sur la page de l’appel.