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Tribune «l’écologie gagne en rassemblant à gauche!»

Voici la tribune, initialement publiée par le JDD, signée par des « jeunes » issus d’organisations liées à la Gauche et à EELV ce 2 juillet 2020.

> Lire également à propos de ce texte : La tribune des organisations de jeunesse pour liquider la Gauche au nom de l’écologie

« Municipales 2020 : l’écologie gagne en rassemblant à gauche!

Les résultats du second tour des élections municipales confirment que l’écologie est au centre du débat politique et des attentes électorales. La suite est claire : il nous faut prendre le pouvoir. Dans de nombreuses grandes villes les écologistes ont construit des listes d’alliance avec les partis de gauche, devenant les principaux adversaires des libéraux et des conservateurs.

Ce réveil écologique est le fruit de nombreuses étapes marquantes comme le projet de planification écologique de la France Insoumise largement plébiscité en 2017, les nombreuses marches climat ou bien le score inédit des écologistes aux européennes. On constate que l’écologie s’impose peu à peu comme le projet de société majoritaire.

Les résultats des municipales marquent une étape supplémentaire dans la recomposition de l’échiquier politique, actant l’intégration du paradigme écologique par les différentes forces de la gauche. L’écologie, loin d’être une pensée déconnectée de notre histoire politique, reprend et restructure l’imaginaire progressiste et humaniste propre à la gauche ; elle réencastre les luttes sociales dans le système-Terre. L’écologie propose un nouveau modèle de société, qui n’est pas un socialisme amendé d’écologie, ni le modèle libéral productiviste aveugle défendu par l’actuel gouvernement. L’écologie politique considère en premier lieu les ressources finies de notre environnement pour en proposer une utilisation équilibrée et une juste redistribution.

L’enjeu du moment est de consolider la transformation écologique de la gauche, dont EELV est désormais une composante essentielle, en vue de la prise de pouvoir d’une écologie de rupture. La pandémie planétaire et le confinement ont eu un effet de sidération qui en dernière instance conforte la revendication chez le grand nombre d’un changement de paradigme profond. Cette crise creuse la fracture entre celles et ceux qui, la vue courte, ne jurent que par la relance aveugle de la croissance économique, et celles et ceux qui exigent la reconstruction écologique de notre société.

Partout où EELV a gagné, les militant.e.s écologistes sont impliqué.e.s dans des listes de rassemblement avec les forces de gauche. Ainsi que le souligne Simon Persico ‘A l’échelon municipal, les écologistes choisissent de s’allier dans plus d’un tiers des cas ; toutes ces alliances de premier tour, sans exception, ont été nouées avec une ou des forces de gauche. Cela a mis les écologistes en position d’être têtes de listes d’alliance dans un nombre record de communes’. Les nombreuses victoires comme celles de Lyon, Strasbourg, Marseille, Bordeaux, Grenoble, Poitiers, Tours, Besançon, ont toutes été obtenues par des listes d’alliances des gauches, des écologistes et des citoyen.ne.s. En dépit des nombreux fronts anti-climat constitués, l’écologie s’est imposée comme une nouvelle alternative au libéralisme et au conservatisme.

Nous notons aussi que la vague verte de ce dimanche 28 juin a été largement portée par les forces de la société civile, qui se sont massivement mobilisées ces dernières années avec une conscience de plus en plus partagée que la lutte contre les inégalités, la contestation du système libéral-capitaliste, et le combat écologique ne faisaient qu’un. Des gilets jaunes aux marches pour le climat jusqu’aux mobilisations contre la réforme des retraites et plus récemment encore les mobilisations contre le racisme et les violences policières, l’appel à un changement de système est désormais majoritaire. De cette effervescence dans la société civile sont nées d’innombrables listes participatives ou citoyennes. La liste de l’Archipel Citoyen conduite par l’écologiste Antoine Maurice, le Printemps Marseillais de Michèle Rubirola ou encore celle de Poitiers Collectif menée par Léonore Moncond’huy, résultent d’une telle dynamique, qui ont grandement facilité le travail de coopération entre les partis.

Il faut se rendre à l’évidence : aucun parti n’a le monopole de l’écologie, aucun parti n’a le monopole de la gauche, aucun parti n’a le monopole de l’opposition, ni de l’insoumission. Aucun parti n’a le monopole de la politique, qui se fait aujourd’hui, plus que jamais, dans la rue, sur les ronds-points, au bas des tours et des barres dans les quartiers populaires, dans les collectifs, les associations, les syndicats…

L’abstention record confirme l’ampleur de la crise démocratique. Le chantier pour revitaliser et relégitimer nos institutions et la connecter aux formes puissantes de mobilisation politique qui émergent aujourd’hui est immense.

De tout cela nous devons tirer des enseignements : les tentations hégémoniques des partis de gauche, historiquement, n’ont mené qu’à des cycles mortifères alternant montée en puissance et descente aux enfers. Il n’y a aucune raison de penser qu’il en serait différemment pour le parti écologiste. L’enjeu est aujourd’hui de décrisper les identités partisanes et de regarder lucidement notre situation : nous entrons dans la décennie critique, où le changement devient un impératif dont dépend notre survie. La feuille de route est claire : il nous faut prendre le pouvoir. Les conditions de cette prise de pouvoir le sont aussi : nous n’y parviendrons pas éparpillés et divisés, nous n’y parviendrons pas si dominent les rancœurs, les ambitions et les méfiances. Y parvenir sera vain si nous faisons le pari d’une écologie libérale s’accommodant du système.

Nous, représentant.e.s d’une génération qui vient à la politique pour sauver les conditions d’existence terrestres, nous sentons loin des querelles passées et revendiquons deux choses : une ligne politique claire portant une écologie de rupture, et le dépassement du narcissisme des petites différences qui bien souvent n’est qu’au service des ambitions et des velléités de domination.

D’autres échéances électorales arrivent. Nous appelons à la construction de dynamiques territoriales rassemblant les gauches et les écologistes, en vue des départementales et des régionales, et en préparation de 2022. L’enseignement de ces municipales est qu’il n’y aura pas à choisir entre la gauche et l’écologie. La reconstruction de la gauche se fera par l’écologie. Le travail commun au niveau des partis et avec la société civile doit commencer dès aujourd’hui. Nous l’avons entamé pendant le confinement avec Résilience Commune qui réunit les mouvements de jeunesse de la gauche écologiste. Nous appelons tous les jeunes se revendiquant d’une écologie de rupture à se mobiliser avec nous, et appelons nos partis respectifs à se parler.

Il y a des murs à faire tomber. Rejoignons-nous!

Les signataires de cette tribune sont des militant.e.s des Jeunes Ecologistes et d’EELV, de Génération.s et des Jeunes Génération.s, de la France Insoumise, du Parti Communiste Français, de la Gauche Républicaine et Socialiste, du Mouvement des Jeunes Socialistes et du Parti Socialiste, ainsi que des militant.e.s de la société civile non affilié.e.s à un parti.

Nous avons choisi délibérément de ne pas mentionner nos appartenances à côté de nos noms, car, sans nier qui nous sommes, nous estimons qu’il est temps de mettre en avant ce que nous avons en commun.

Nous appelons tout un chacun à joindre leur signature à la nôtre en nous envoyant un mail à cette adresse [resiliencecommune@gmail.com]. Nous rendrons publique la liste des premiers soutiens dans une semaine, sur notre site. »

Premiers signataires :

  • Claire Lejeune
  • Adrien Sartre
  • Alice Bosler
  • Joakim Le Menestrel
  • Grégoire Verrière
  • Inès Muriot
  • Nathan Abou
  • Zoé Imbert
  • Hugo Guiraudou
  • Inès Heeren
  • César Bouvet

Signataires :

  • Théo Challande

  • Lucas Variol

  • Kerian Berose

  • Maxime Bongard

  • Cédric Vuillemot,

  • Léon Thébault

  • Etienne Cognet

  • Pierre Benassaya

  • Romane Rozencwajg

  • Rebecca Peyrière

  • Alexia Delfosse

  • Aneth Hembert

  • Emilie Alonso

  • Tanguy Laugel

  • Dimitri Biche

  • Axel Berriaux

  • Paul Puig

  • Melvin Richon

  • Tymothée Bougy

  • Augustin Lion

  • Bastua Soimadoune

  • Margot Belair

  • Nathan Freret

  • Paul Van Celst

  • Thibault Logereau

  • Dahman Richter

  • Damien Deville

  • Pepita Car

  • Matthieu Ponchel

  • Edouard Raffin

  • Sabrina Ben Mokhtar

  • Paul Bondot

  • Charles Busnel

  • Lambert Demma

  • Thomas Franck

  • Pierre Friedrich

  • Mathilde Lagadu

  • Julien Layan

  • Camille Menard

  • Tristan Peglion

  • Laurent Quenach

  • Nathan Petit

  • Arthur Ribolzi

  • Victor Lepère

  • Thibaud Eychenne

  • Joséphine Delpeyrat,

  • Izar Couillard

  • Elise Aebischer

  • Soukaïna Larabi

  • Céline Jeannesson

  • Luc Antoine

  • Sorayah Mechtouh

  • Adrien Guirimand

  • Constantin Bacher

  • Phebie Fontaine

  • Thomas Vogel

  • Clément Lanier

  • Mélissa Oswald

  • Laetitia Boutrais

  • Nihal Boutadarharat

  • Tom Sanmarty

  • Camille Hachez

  • Brice Couturier

  • Théo Lazaveric

  • Gaspar Drode

  • Alice de Chivré

  • Axel Dumont

  • Quentin Bernier Gravat

  • Alexis Cadoret

  • Benjamin Ferrié

  • Sarah Champagne

  • Jules Parez

  • Alexis Cadoret

  • Ivar Arnesen

  • Leo Hengebaert

  • Arthur Beal

  • William Doré

  • Hugo Guiraudou

  • Morgane Gonon

  • Catfish Tomei

  • Robin Ehl

  • Nesrine Mechkar

  • Tristan Luçon

  • Maxime Desmazeaud »