La France contribue à la tendance à la guerre, et en premier lieu dans l’espace.
La militarisation de l’espace est un aspect essentiel de la tendance à la guerre. Et la France est au premier rang ici avec un exercice militaire spatial, le premier d’un pays de l’Union européenne. L’exercice a été présenté comme suit :
« Piloté par le Commandement de l’espace (CDE) de l’armée de l’Air et de l’Espace (AAE), cet exercice tactique et opératif d’entraînement aux opérations spatiales militaires se déroule au Centre national d’études spatiales (CNES) à Toulouse.
AsterX rassemble une cinquantaine de participants dont les experts opérationnels des différentes unités du CDE : le Centre de commandement et de contrôle des opérations spatiales (C3OS) de Paris, le Centre militaire d’observation par satellite (CMOS) de Creil, et le Centre opérationnel de surveillance militaire des objets spatiaux (COSMOS) de Lyon. »
Le nom ridicule de l’exercice, qui vise à le rendre « sympathique » par la référence à la bande dessinée Astérix avec ses Gaulois beaufs, fait également référence au premier satellite français, Astérix, lancé en 1965. Ce nom choisi en 1965 fut choisi pour masquer le nom initial, A-1, pour Armée-1.
Le satellite Astérix n’avait en effet qu’une seule fonction : fournir des données sur son lanceur mis en place par le Centre interarmées d’essais d’engins spéciaux. On est ici dans le développement des missiles balistiques inter-continentaux, en parallèle avec la recherche spatiale, l’un n’allant pas sans l’autre.
Désormais les choses sont encore plus ouvertement assumées. Le colonel Christophe Michel, directeur de l’exercice « AsterX 2021 », a harangué ses troupes lors de l’inauguration de l’exercice, qui dure du 8 au 12 mars 2021, en concluant de la manière suivante :
« Vous êtes des combattants du spatial. »
C’est totalement fou : les militaires présentent ouvertement leur bellicisme et il n’existe strictement aucune opposition à ce niveau. Cet exercice est d’ailleurs un vrai wargame. Les quatre jours d’exercices résument quatre semaine de bataille spatiale, avec 10 000 objets spatiaux, 5 applicatifs opérationnels,18 événements spatiaux.
Il n’est nul besoin de préciser que la principale cible d’un tel wargame est la Russie. Officiellement, ce n’est pas dit tel quel :
« Le scénario spécialement imaginé va s’intensifier : sur un continent fictif, une crise géopolitique prend progressivement de l’ampleur entre deux régions. L’objectif : surveiller l’activité et répondre aux possibles attaques spatiales. »
Sauf que dans le scénario, la France n’est pas l’une de ces deux régions : elle a une alliance avec l’un des deux protagonistes et intervient pour l’épauler. D’où on l’aura compris la présence de représentants de l’armée américaine – de la Space Force mise en place par Donald Trump – pour assister au wargame, avec à l’arrière-plan la ligne du nouveau président américain Joe Biden de briser la Russie avant de s’attaquer à la Chine. Des représentants allemands sont également présents.
D’ailleurs, le Commandement de l’espace de l’armée de l’Air et de l’Espace – c’est le nom officiel depuis 2020 – centralise ses forces à Toulouse, lieu du wargame, et dans cette même ville va s’installer dans les deux ans le Centre d’excellence de l’OTAN pour le domaine spatial. C’est là une chose inacceptable et ce serait un suicide de la Gauche que de ne pas combattre la mise en place d’un tel centre.
Et il n’est guère difficile de deviner ce qui se trame : il y a la volonté d’affronter la Russie dans des domaines bien précis. Il faut également se rappeler de la récente provocation militaire française dans la région de la mer noire. Tout se tend de plus en plus et la France est en première ligne dans la militarisation, dans la mise en place des perspectives concrètes de guerre.