Le nouveau président américain Joe Biden affirme chaque jour davantage la tendance à la guerre contre la Russie.
Le secrétaire à la Défense des États-Unis s’appelle Lloyd Austin et du point de vue de la gauche libérale, c’est une bonne chose que ce soit un Afro-américain. En réalité, c’est un masque pseudo-progressiste pour cacher le fait que c’est un militaire. Imaginez qu’en France un haut gradé soit ministre de la Défense, ce serait un acte inqualifiable. Eh bien aux États-Unis c’est pourtant le cas, sans aucune opposition.
Lloyd Austin a participé à l’invasion de l’Irak et de l’Afghanistan, il a été commandant des forces d’occupation américaines en Irak, il travaille pour la société de conseil WestExec Advisors qui agit dans le secteur de l’armement, il est membre du conseil d’administration de Nucor, le plus grand producteur américain d’acier (et numéro 1 dans ce secteur pour l’armée américaine), ainsi que de celui de l’entreprise d’aérospatiale et de défense Raytheon Technologies et celui de l’entreprise de santé Tenet Healthcare.
L’équivalent du ministre de la Défense aux États-Unis est donc un militaire haut gradé payé par trois multinationales et actif dans une société de conseil de l’armement… On reconnaît ici la monstruosité qu’est le complexe militaro-industriel américain. Et cela s’inscrit dans la vague militariste que représente Joe Biden.
Donald Trump était le représentant d’une ligne isolationniste visant à prendre des forces pour affronter la Chine et seulement la Chine. Il n’a pas déclenché de guerre, contrairement à tous ses prédécesseurs. Il comptait reculer pour mieux sauter. Joe Biden, lui, a comme ligne d’affronter la Russie d’abord, pour ensuite étouffer la Chine.
Et le 17 mars, dans une interview à ABC News, Joe Biden est allé droit au but, tenant des propos explosifs à l’encontre de la Russie. Lorsqu’on lui a demandé s’il pensait que Vladimir Poutine était un « tueur », Joe Biden a simplement répondu « oui ». Il assume ainsi ouvertement de criminaliser la Russie, justifiant la prochaine intervention guerrière.
Il a d’ailleurs accusé la Russie d’interférence lors des dernières élections présidentielles américaines et il a souligné que Vladimir Poutine aurait à en payer le prix.
Ces propos ne sont pas simplement l’instauration d’un climat de guerre, on est déjà dans l’élan militaire lui-même, avec la mise en place des paramètres du conflit. Les États-Unis, le Royaume-Uni et la France sont très clairement dans la même perspective de pousser la Russie à la faute, de la déstabiliser, de changer le régime. Trois zones sont déjà présentés comme les lieux de confrontation armée : les États baltes, la Mer Noire et l’espace.
Il va de soi que plus la crise économique va s’amplifier, plus les tensions monteront formidablement, d’autant que la Russie n’est pas en reste sur le plan de l’agressivité. Ce sont néanmoins les États-Unis qui sont le plus pressés pour le conflit, parce que derrière ils comptent s’occuper de la Chine, et le Royaume-Uni est sur la même longueur d’onde, comme le montre le long document stratégique « Global Britain in a competitive age« .
Les velléités impérialistes ne se cachent en fait même plus… le temps presse pour eux, la crise du capitalisme donne le rythme, elle impose la fuite en avant dans la guerre comme espoir de solution.