La guerre en Ukraine va en faire un élément-clef de la politique française.
Les rassemblements pour l’Ukraine de par le monde ont été des fiascos complets. Cela confirme que les initiatives ont été fomentées par en haut par les institutions (voir l’article : OPA institutionnelle pro-OTAN réussie sur les appels à la « paix » en Ukraine), et que celles-ci ont tenté l’OPA sur l’écœurement quand à la guerre… Sans que cela réussisse. Heureusement !
Les institutions n’ont aucun relais dans les masses et si celles-ci sont écœurées par la guerre, elles ont assez l’expérience de la lutte des classes pour bien voir qu’il y a un problème. Très bien !
Cependant, cela a justement aussi un sens politique, de par le sens pro-OTAN de ces rassemblements.
En Europe, les mouvements écologistes sont devenus dans la plupart des cas le bras politique de la superpuissance américaine. C’est particulièrement vrai en Allemagne et cela devient le cas en France, où Yannick Jadot, le candidat à la présidentielle d’EELV, est entièrement aligné sur les intérêts de la superpuissance américaine. En ce sens, on peut considérer qu’il va être désormais particulièrement mis en avant, parce que la superpuissance américaine est justement à l’offensive à tous les niveaux en Europe.
Car quelle a été la grande figure du rassemblement parisien en « soutien » à l’Ukraine ? Yannick Jadot. Qu’a-t-il dit ? Qu’il fallait armer les Ukrainiens. Il disait le contraire la veille de l’invasion, mais il y a un changement du tout au tout, allant de paire avec le fait que ce soit précisément lui qui soit mis en avant lors du rassemblement.
Yannick Jadot a également dit que tout était de la faute de Poutine, qui ne serait pas contre l’OTAN, mais contre la démocratie. C’est là exactement le discours américain. Et il a appelé à des sanctions exemplaires contre la Russie, qui devrait être banni d’absolument tout. Là encore, c’est le discours américain.
On peut penser bien entendu à une simple convergence. Cependant, on a Raphaël Glucksmann dans la boucle. C’est tout un symbole étant donné que cette figure politique de la gauche bobo est l’exemple même de la personne au service de la superpuissance américain et de l’OTAN.
Lors du rassemblement parisien pour l’Ukraine le 26 février 2022, Yannick Jadot dit également « Gloire à l’Ukraine et à son peuple ! Слава Україні ! », soit Slava Ukraini, Gloire à l’Ukraine. Un nombre significatif des présents lui répond alors « Heroim slava ! », soit « Gloire aux héros », un slogan repris par la suite encore.
Or, c’est le slogan des fascistes se revendiquant de Stepan Bandera, le chef de file pendant la seconde guerre mondiale de l’armée ukrainienne alliée aux nazis massacrant juifs, polonais, russes, communistes. Cela signifie que le rassemblement a été directement porté par les forces nationalistes ukrainiennes et les institutions ukrainiennes en France. Il ne s’agissait nullement d’un rassemblement démocratique.
Et voici une photo assez exemplaire de ce confusionnisme. On voit au premier plan le drapeau des Brigades Internationales, porté par une personne idéaliste ne comprenant rien au rien… et au fond, le drapeau rouge et noir des fascistes ukrainiens, qu’on pouvait également voir lors des précédents tout petits rassemblements pro-Ukraine à Paris.
Nul hasard à cela, car il ne s’agit pas de sauver l’Ukraine pour Yannick Jadot et pour la superpuissance américaine, mais de défendre le régime ukrainien, pro-occidental et épaulé sur le plan idéologique par tous les courants nationalistes ukrainiens se revendiquant de Stepan Bandera, dont on trouve désormais la figure partout (banderoles, statues, etc.).
En ce sens, il faut considérer que désormais la carrière de Yannick Jadot va être propulsée, car toutes les forces de soutien à la superpuissance américaine vont le soutenir dans la présidentielle, à la fois pour espérer remplacer Emmanuel Macron qui converge seulement, sans être entièrement vassalisé, et sinon au moins pour faire pression sur celui-ci, voire espérer une participation gouvernementale.
Yannick Jadot est, de fait, quelqu’un qui soutient encore plus qu’Emmanuel Macron les réformes sociétales (cannabis, migrants, PMA, LGBTQ, etc.), et il exprime directement le point de vue de l’OTAN comme le montre ses propos au sujet de l’invasion russe. Il est, pour la camp américain, l’homme de la situation.