L’économie capitaliste française recule.
Nous rentrons dans une nouvelle période, celle de la restructuration économique, ou plus exactement des restructurations économiques. Car l’inflation de 5,2% pour la période mai 2021 – mai 2022 est l’expression d’un capitalisme en crise qui cherche à surmonter ses faiblesses aux dépens des prolétaires. Il faut faire payer la crise aux prolétaires. Et l’affaire devient urgente alors que la crise commencée avec la pandémie, désormais accentuée par la guerre Russie-Ukraine, prend une ampleur toujours plus grande.
Ainsi, au premier trimestre 2022, le PIB français a reculé de 0,2% et il est déjà considéré que le prochain trimestre sera également caractérisé par le recul. Autrement dit, on sait maintenant pourquoi il y a une ambiance de mort dans la société française depuis plusieurs semaines, comme le présentent de nombreux articles sur agauche.org (La société française vers le crash, « Surtout ne touchez à rien », etc.).
D’ailleurs, si agauche.org a depuis quelques semaines toujours plus de lecteurs (soit une croissance habituelle de plusieurs pour cents), le nombre de lecture d’articles a baissé de 50%. C’est très révélateur de comment les gens sont KO debout (y compris à gauche depuis la présidentielle).
Il n’est ici nul besoin de rechercher des causes précises à ce phénomène de recul du PIB. Car au sens strict, il ne devrait pas avoir lieu. Il est en effet considéré du côté capitaliste que la crise est finie, que la pandémie est terminée, que tout revient comme avant. C’est d’ailleurs ce que disent absolument tous les candidats aux législatives 2022, aucun ne disant : le capitalisme est en crise, il va fracasser les prolétaires au moyen de restructurations et nous précipiter dans la guerre. Tous disent qu’on est revenu au monde « d’avant ».
Les faits disent le contraire et la catastrophe monte chaque jour en puissance. Il commence à y avoir un rapport profond entre les mentalités et le cours de la crise. C’est précisément dans une telle période que les choses tournent très mal – ou très bien. L’instabilité gangrène toute la société, les repères s’effacent, les événements se précipitent.
Et là il est évident que la bourgeoisie française va regretter d’avoir remis Emmanuel Macron à la présidence. Il n’a plus le charisme d’avant, il est trop hautain, il persiste trop dans la « start up nation », il est trop facilement une cible à dénoncer.
Ce qu’on vit en ce moment est un grand basculement – ce qui reste à prouver, ce qu’on ne va pas trop tarder à savoir.