Nous avons annoncé cette guerre, nous l’analysons correctement.
Le 24 février 2022, très tôt le matin, nous étions quelques uns à surveiller les informations afin de vérifier ce qui avait été compris la veille : la Russie allait intervenir militairement en Ukraine. Cela afin de ne pas rater un moment historique, et de publier dans la foulée une série d’articles.
Nous étions parfaitement prévenus. Nous avions compris que 2020 avait une césure avec la pandémie et, dès avril 2021, nous avons commencé à publier régulièrement des articles sur l’Ukraine, parce qu’il était évident qu’on allait à la guerre.
Nous l’avons expliqué et répété de manière ininterrompue depuis cette période, en analysant tout ce qui se passait, strictement pour « rien » : cela n’a intéressé personne. La triste blague, c’est que même lorsque le conflit militaire a commencé… nous n’avons pas eu de lecteurs en plus, ni aucune reconnaissance.
Car nous touchions là un immense tabou en France. Dans notre pays, chacun peut dire ce qu’il veut, pour plus ou moins de social, plus ou moins de conservatisme ou de libéralisme… mais personne ne doit toucher, ni même oser parler du capitalisme qui tourne tranquillement à l’arrière-plan, de la marche à la guerre qu’il exige. Il y a deux tabous : le régime et ses institutions (dont les syndicats font partie), son armée.
C’est pourquoi même les plus contestataires en France convergent entièrement avec l’OTAN. Tant l’ensemble des syndicats français, la CGT y compris bien sûr, que le Rassemblement national, soutiennent le régime français dans sa participation à l’OTAN et à la transformation de l’Ukraine en chair à canon.
La réforme des retraites ? Cela se passe dans le cadre du capitalisme : on peut être pour ou contre. L’armée française, la guerre pour le repartage du monde ? Cela sort du cadre, c’est tabou, et résultat il n’y a plus personne. Il faut soutenir, ou ne rien dire.
Cela n’a rien d’étonnant. Dès avril 2021, la situation était claire, on allait à la guerre ouverte, pourtant le silence régnait à ce sujet. Il était révélateur. Le 5 avril 2021, nous condamnions L’incroyable silence sur le conflit Russie-Ukraine, et nous disions :
« Comment peut-on alors garder le silence ? Comment la menace réelle de la guerre, avec des troupes armés jusqu’aux dents se faisant face, peut-elle être autant passée sous silence ?
Comment la participation de la France peut-elle passer comme une lettre à la poste ? C’est là qu’on voit qu’il y a en France un énorme problème : le soutien général à l’armée française, l’acceptation du militarisme. »
Ces mots, plus d’un an et demi après, sont toujours aussi forts. Rien n’a changé depuis le début du conflit militaire en Ukraine, à part en empirant. L’ensemble du spectre politique français soutient la marche à la guerre contre la Russie, tout en ne disant rien à ce sujet, ou en relayant la propagande du régime ukrainien et de l’OTAN.
Et nous le disons d’autant plus avec clarté que, pendant six mois avant le conflit, nous avons appelé à soutenir la nation ukrainienne. Nous avons été les premiers à appelé à sa protection. La nation ukrainienne est une victime.
Pour autant, nous ne nous alignons pas sur le régime ukrainien, ultra-nationaliste et rempli de nazis, entièrement au service de l’OTAN, qui valorise l’Union européenne et est fanatiquement contre tout ce qui a un rapport au Socialisme.
Les intérêts des masses mondiales priment et il n’y a pas à servir la soupe pour les pays riches qui pillent le tiers-monde et cherchent à maintenir leur ordre mondial !
Nous sommes fiers de ne pas nous aligner comme « tout le monde » sur notre propre impérialisme. Nous savons que l’ennemi est dans notre propre pays. Comme le dit la chanson l’Internationale, « nos balles sont pour nos propres généraux ».
Nous sommes pour la défaite de l’OTAN, parce que quand on a les valeurs de la Gauche historique, telle est la règle. Nous sommes pour la victoire du tiers-monde sur le mode de vie occidental.
Pour la défaite de l’OTAN, pour la déroute de l’occident, tel est le juste mot d’ordre, telle est la ligne véritablement démocratique et populaire au niveau mondial, révolutionnaire en France.