Au retour en avion de Berlin où ont été annoncées des mesures de soutien militaire au régime ukrainien, Emmanuel Macron a accordé une interview au Parisien. On parle ici d’un quotidien de la région parisienne au niveau très faible sur les plans intellectuel et culturel. L’horizon du Parisien, c’est le club de football du Paris Saint-Germain et les faits-divers, avec un alignement complet sur la vie quotidienne du capitalisme.
Emmanuel Macron a encore une fois tenu des propos chocs, dénués d’ambiguïtés pour qui a un sens de l’Histoire. On est en pleine narration à l’américaine pour aller, petit à petit, à la guerre avec la Russie. Cette guerre est présentée comme nécessaire, possible, souhaitable.
« Peut-être qu’à un moment donné – je ne le souhaite pas, n’en prendrai pas l’initiative –, il faudra avoir des opérations sur le terrain, quelles qu’elles soient, pour contrer les forces russes. »
« Il ne faut pas se laisser intimider, nous n’avons pas face à nous une grande puissance. La Russie est une puissance moyenne dotée de l’arme nucléaire, mais dont le PIB est très inférieur à celui des Européens, inférieur à celui de l’Allemagne, de la France. »
« L’Allemagne a une culture stratégique de la grande prudence, de non-intervention, et elle se tient à distance du nucléaire. Un modèle très différent de celui de la France, dotée de l’arme nucléaire et ayant gardé et renforcé une armée de métier. »
« [Sur le fait de se préparer à tous les scénarios] Ce serait une erreur, une faute, de ne pas le faire. Je suis d’ailleurs persuadé que dans certains de ces scénarios, chacun, qui le peut avec son modèle, prendrait ses responsabilités. »
On est ici dans le choix de faire une guerre longue à la Russie, de multiplier les initiatives pour aller au conflit généralisé tout en cherchant à éviter l’emploi de l’arme nucléaire. Cela implique de revendiquer haut et fort le possible emploi de l’arme nucléaire, ce dont Emmanuel Macron ne se prive pas.
C’est une logique de guerre tout à fait évidente. Et cela passe comme une lettre à la poste dans un pays corrompu dans sa position hégémonique dans le monde. Les Français sont surtout passifs, avec une partie d’entre eux tout à fait partisans de démolir la Russie pour continuer à vivre comme avant. Heureusement une petite partie comprend ce qui se passe et est révoltée par l’engrenage réalisé par Emmanuel Macron.
Sauf que pour faire face à la guerre, il faut aller dans le sens de rompre avec le mode de vie capitaliste, et là c’est quelque chose au-delà des forces de quasiment tout le monde. On va donc vers des contradictions s’exprimant de manière nouvelle, avec des luttes de classes qui vont se poser de manière tranchée sur la question de la guerre, recomposant le prolétariat ou au contraire le pressurisant encore plus dans sa soumission à la bourgeoisie.
C’est une époque nouvelle et c’est pourquoi une page spéciale a été ouverte avec la chronologie du bellicisme depuis le 26 février 2024. Ctte chronologie, mise à jour, est un outil pour dévoiler, démasquer la tendance à la guerre.
Guerre à la guerre !