L’information est issue d’une enquête du journal d’investigation Médiapart, dont l’article est réservé aux abonnés et dont on se doute qu’elle va rester confinée aux confins de l’opinion publique.
Car il y est démontré qu’à la fin octobre 2023, l’armée française a organisé un camp d’entrainement au « camp de La Courtine, dans le sud de la creuse » avec des soldats ukrainiens issus de la 3e brigade d’assaut, héritière du régiment Azov et dont le changement de façade à l’été 2022 n’avait à l’époque trompé aucune personne un peu attentive au caractère idéologique du bataillon.
Le commandant de la 3e brigade est d’ailleurs Andriy Biletsky, le dirigeant d’Azov qui est à la fois une composante de l’armée et un parti politique. En Ukraine de nombreuses unités sont de ce type.
Nul doute que les formateurs français étaient au courant du caractère idéologique des soldats formés, certains ayant des tatouages à la gloire du nazisme visibles sur leur visage.
En réalité, cette enquête de Médiapart intervient à un moment précis. À la fin avril, une reporter au Donbass, Christelle Néant, publiait une enquête sur cette réalité. Il y était affirmé que la France avait livré, et donc formé des soldats d’Azov au maniement du canon TRF1 de 155mm produit par Nexter, et pouvant par ailleurs envoyer des obus à sous-munition proscrit par les conventions internationales.
Des renseignements qui ne sont pas sortis du chapeau mais directement issus des propos tenus sur la chaine du réseau social telegram d’Azov, exposant ses combats d’artillerie à l’aide du canon TRF1.
Dès la fin octobre 2022, il avait été remarqué par Rosa la gazette l’apparition d’un commandant d’artillerie arborant une Totenkopf stylisée tirant des obus d’un canon CAESAR français….sans qu’il ne soit fait mention du caractère néo-nazi du personnage par France 2.
Ainsi, que l’information soit étayée par Médiapart, organe de presse totalement aligné sur le soutien au régime ukrainien, atteste en fait du redoublement de la vigilance pour assurer la légitimité de la guerre contre la Russie. L’enjeu viserait à renforcer la pression pour mieux « contrôler » les soldats formés alors qu’on parle actuellement, et officiellement, de 12 000 soldats formés en France.
Ce n’est pas forcément gagné : voici une photographie de l’ancien premier ministre britannique Boris Johnson le 22 mai 2024, avec des nazis d’Azov invités au Parlement britannique…
Comme on le sait, au-delà d’Azov, les groupes ultra-nationalistes ont été les premiers à s’engager de manière volontaire contre la Russie dans le Donbass dès 2014, avant d’être intégrés de manière officielle.
Dans le feu des combat, ces groupes ont généré des cadres militaires intermédiaires, se retrouvant en toute logique dans les camps de formation occidentaux. Ils sont en effet utilisés comme bataillons de choc, de par la ferveur nationaliste et la volonté de détruire la « Moscovie » semi-asiatique.
Il est donc incorrect de seulement parler de « soldats » tant les figures néonazies sont impliquées dans la guerre depuis longtemps et ont gravi les échelons du commandement, formant dorénavant une strate de la hiérarchie militaire elle-même, et de toutes façons à l’arrière-plan toute l’idéologie de l’Etat ukrainien.
L’Ukraine a choisi son orientation historique et elle est en cela malheureusement déjà condamnée… La fièvre nationaliste l’a trop contaminée pour une remise en cause d’elle-même. Le fanatisme anti-Russes de gens ayant vécu des décennies avec… des Russes, et souvant parlant russe eux-mêmes au quotidien, est un exemple de délire et de comment le nationalisme peut l’emporter.
La base du régime de Kiev est en même temps viciée. Sa perspective impossible de mobilisation de 500 000 soldats atteste du décalage avec la population. La place prise au départ par les néo-nazis au détriment des masses populaires est une caractéristique du régime.
C’est d’ailleurs bien pour cette raison que la propagande se fissure, formant un terreau pour la justification d’envoi de troupes occidentales. Car le régime de Kiev n’a jamais eu de base populaire ni de perspectives démocratiques, d’ailleurs tout ce qui est de gauche est interdit.
La réalité c’est que l’Otan a choisi d’utiliser les éléments nationalistes les plus fanatisés de l’Ukraine pour sa basse besogne anti-Russie. Et dans ce panorama immonde, la France a choisi de se positionner en tête de pont des Etats-Unis en Europe pour remplir cette mission.
Combattons la superpuissance américaine qui cherche à maintenir son hégémonie mondiale à tout prix, dans le sang, dans la guerre, et dont le capitalisme français est le vassal zélé!