Le 5 et 6 septembre se tiendra à Paris un événement montrant que l’ouverture de la PMA à toutes les femmes en France est déjà actée, et fait l’objet d’une pression capitaliste énorme. L’enfant y est assumé comme marchandise, puisque le processus de procréation « médicalement » assistée (PMA) s’initierait sur un désir, un droit à l’enfant.
C’est donc autour du principe de « Désir d’enfant » que vont se tenir des conférences animées par les principaux acteurs économiques européens et francophones de ce marché en plein essor. Il s’agit principalement d’interventions de médecins appartenant à des cliniques privées spécialisées dans la conception d’embryon et leur implantation utérine.
On est en plein dans le droit à l’enfant qui est un droit imaginaire, construit de toute pièce par le capitalisme sous des airs de « droits individuels », une conception en train d’être validée par le droit français avec la PMA (qui n’a rien de «médicale», malgré son appelation).
On le voit bien avec ce salon, des intervenants et des conférences insistant sur la psychologie et le bien-être. « Alimentation, bien-être et hygiène de vie », « votre cas est unique », « l’aspect psychologique du don », « comment la sophrologie vous accompagne », « devenir acteur de sa fertilité », des sujets exposés principalement par des sociétés de « coaching » à la parentalité.
La PMA a d’ailleurs toujours été présentée sous ce jour auto-centré par les lobbys, ce qui a permis de contourner l’éthique collective et de tout ramener à un pseudo-choix individuel.
Il y a aussi des interventions passant pour médicales, car présentées par des médecins de grandes cliniques de fertilité, mais relevant en fait d’un ciblage marketing en partant de sujet « sociétaux » comme le retard de parentalité chez les femmes actives, la parentalité chez les lesbiennes et femmes seules, etc.
Les cliniques espagnoles seront sur-représentées avec une publicité récurrente sur le choix de l’Espagne pour aller concevoir son enfant. Un pays qui développe d’ailleurs le « tourisme médical », c’est-à-dire allier une opération médicale à des activités touristiques et bien-être. Le géant espagnol du marché de la fertilité, IVI, étant le principal partenaire de ce salon, cela n’a rien d’étonnant.
IVI est en effet depuis 2017 actionnaire majoritaire du groupe leader mondial IVI-RMA qui gère plus de 65 cliniques spécialement dédiées à la reproduction à travers le monde. Aux États-Unis cela inclut la gestation pour autrui (GPA), puisque la législation le permet dans certains États.
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On trouve un autre géant ibérique de l’industrie reproductive pour de nombreuses conférences. Eugin, qui appartient depuis 2015 au groupe hospitalier émirati coté en bourse, NMC Healthcare, et sa branche dédiée à la reproduction, NMC Fertility qui regroupe plus de 11 entreprises.
On a donc ici des entreprises qui, selon l’orientation de la loi, pourront venir installer des cliniques en France, ou proposer de « meilleurs » service en Espagne si cela reste trop verrouillé en France. Mais le message est clair, maintenant l’enfant sera reconnu que vous soyez une femme seule ou en couple, ou encore un couple hétéro ayant voulu choisir les gènes de son enfants à travers une banque de gamètes.
Le fait de recevoir des entreprises de pays aux législations différentes est également le prétexte pour aborder ouvertement la sélection génétique des embryons (FertiCare), mais aussi la GPA.
La « maternité de substitution » prend d’ailleurs une grande place dans le salon, car c’est pratiquement le seul sujet de la salle 3 le dimanche après-midi avec des interventions des sociétés « IARC Surrogacy », « Extraordinary Conception », « San Diego Fertility Center » et « Babies Come True ». On a aussi le directeur de la clinique ukrainienne Feskov proposant PMA et GPA avec choix du sexe de l’enfant, qui va parler… du consumérisme dans le domaine de la GPA !
Le capitalisme assume pleinement qu’en effet, lorsque l’on acte le fait que les enfants sont un droit, alors il n’y a aucun problème avec la GPA. Cela est tout à fait cohérent avec leur vision du libre-arbitre et de la libre entreprise, où une femme exploitée pour son utérus est en fait mue par un « choix individuel ».
Le masque de « gauche », de ceux ayant travaillé corps et âme pour la libéralisation de la reproduction assistée, va bientôt tomber quand le monstre qu’ils auront enfanté sera visible aux yeux de tous. Ils révélerons alors leur vrai visage d’agents du turbo-capitalisme.
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