Une note sur l’évolution des marchés de la drogue en France, publiée le 8 décembre 2025 par l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT) et la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (MILDECA), révèle l’évolution vertigineuse de la consommation de cocaïne.
Et surtout cela souligne l’importance de la cocaïne dans les activités des cartels puisque pour la première fois elle passe devant le cannabis en termes de revenus générés.

Le marché de la cocaïne est évalué à 3,1 milliards d’euros, contre 2,7 milliards pour le cannabis. Il s’agit d’une évolution de 244 % entre 2010 et 2023, alors que la consommation de cannabis s’est stabilisée depuis 2017. Il est observé au contraire une forte hausse chez les autres substances, en particulier les drogues dites stimulantes.
Il y a là un changement d’habitude de consommation des psychotropes qui, en plus d’augmenter quantitativement, va qualitativement passer de la recherche de détente à la recherche de stimulation.
La drogue, ne prospère plus dans les marges et ne va plus de pair avec une certaine désocialisation; elle est désormais en passe de se généraliser dans le quotidien en tant qu’accompagnement de l’exploitation.
Rappelons que la consommation de cocaïne est désormais très répandue dans nombre d’emplois prolétaires difficiles : dockers, marins, restauration, transport, BTP, etc. Alors que, par le passé, elle était plutôt liée à des franges de la bourgeoisie aux mœurs décadentes, notamment dans le secteur de la TV et du spectacle ou encore de la politique.
Cela ne peut qu’exploser les compteurs des profits des narcotrafiquants, et ce faisant, étendre leur influence dans le pays sur le plan culturel, politique et social, jusqu’à les placer en concurrence avec l’État pour l’hégémonie dans certaines zones délaissées.
Face à cela, on a une grande partie de la gauche gouvernementale qui propose, comme solution libérale au narcotrafic, la légalisation du cannabis.
Celle-ci justifie sa position notamment sur la vieille statistique qui disait que le cannabis représentait 80 % du revenu des narcotrafiquants. En réalité, c’est le cannabis et la cocaïne qui représentent 90 % de leurs revenus, et plus de la moitié de ces 90 % est en fait le produit du trafic de cocaïne. Cela ne tient donc pas la route.
À la France insoumise, c’est Éric Coquerel qui est le fer de lance de cette proposition et il n’a pas raté l’occasion de défendre la légalisation suite à l’assassinat de Mehdi Kessaci.

Il a notamment dit sur France TV que c’était la clef pour « tarir la consommation » et il souligne que « c’est bien parce que c’est le trafic le plus important » qu’il faut la légaliser. Il faudrait lui demander s’il préconise maintenant la même chose concernant la cocaïne !
Il faut dire qu’Amine Kessaci lui-même défend cette proposition, probablement en lien avec son adhésion aux Écologistes (anciennement EELV), qui est également sur une ligne de légalisation.
À ce titre, Marine Tondelier prétend sur son blog que c’est un préalable à une politique de prévention et de reprise en main sociale des quartiers délaissés.
C’est faux. Rien n’empêcherait un programme de gauche ambitieux et populaire de déployer des moyens en direction de la population des quartiers et des consommateurs parallèlement à la répression incorruptible des marchands de mort !

Il va de soi que même avec un marché du cannabis plus puissant, la légalisation aurait simplement renforcé le trafic de cocaïne (et d’autres secteurs comme le trafic d’armes ou le proxénétisme), car, comme toute entreprise capitaliste, les cartels cherchent à élargir leurs profits coûte que coûte.
Force est de constater que l’industrie de la drogue n’a pas attendu cela pour pousser la cocaïne, dont les marges sont des plus élevées et les débouchés toujours plus grands.
La légalisation est une chimère qui pouvait avoir son charme idéaliste dans les années 2000, mais qui s’avère complètement hors sujet alors qu’on parle aujourd’hui de cartellisation.
Et surtout, surtout, on ne légalise pas un poison, car le cannabis est un véritable poison, particulièrement pour les adolescents pour qui les séquelles de la consommation peuvent être très graves et irréversibles.
La Gauche n’est pas la vraie Gauche si elle ne porte pas l’utopie, si elle n’a pas mieux à proposer que ces horribles paradis artificiels que sont les drogues.
C’est Socialisme ou retombée dans la barbarie !




















