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Nouvel ordre

La bienveillance du Socialisme et non la société inclusive de la bourgeoisie libérale

Nous republions ici l’article en exergue de la revue pdf Crise numéro 27, de juillet 2024. Il a eu un écho marquant car il confronte bien deux approches différentes par principe. Soit on veut changer les choses dans le capitalisme, en termes individuels. Soit on veut une nouvelle humanité, une humanité socialiste !

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L’une des plus grandes batailles idéologiques à mener est celle contre la fausse bienveillance de la société capitaliste européenne. L’Union européenne propose un « modèle » qui n’est pas seulement social, en effet. On a largement dépassé le cadre de l’État-providence, avec des aides sociales, des assurances-chômage, une aide hospitalière systématique.

Il y a désormais à l’arrière-plan toute une idéologie de l’inclusivité. Les handicapés, les LGBTQQIAAP (gays, lesbiennes, trans, non-binaires, pansexuels, etc.), les personnes droguées, les sans-papiers, les vegans, les musulmans, les immigrés… sont tous mis à contribution en tant qu’« individus » pour être identifiés comme « marginalisés ». Partant de là, le capitalisme exige une plus grande « ouverture » à leur égard et c’est la base de tout un état d’esprit libéral à tous les niveaux, produisant un relativisme généralisé.

Ce relativisme n’est bien entendu pas mis en avant comme libéral, bien qu’il le soit fondamentalement. Il est mis en avant comme progressisme, comme approche permettant d’élargir les acquis, d’élargir les droits.

En d’autres termes, le capitalisme a profité de la méconnaissance du matérialisme dialectique par les masses, de l’impact du « positivisme » bourgeois rejetant la Nature, pour instaurer et systématiser le droit dit positif, car il « ajoute » des droits en s’appuyant sur les nouvelles possibilités sociales.

Comme c’est le capitalisme qui domine socialement, ces droits nouveaux ont forcément été soumis à celui-ci. En apparence, pourtant, cela donne l’impression d’être bienveillants. Et voilà comment, dans des pays ayant pourtant une vraie tradition ouvrière comme la Belgique, la France, l’Allemagne, l’Italie, le « peuple de gauche » s’est vu transformé en une masse informe d’individus « tolérants » acceptant toutes les ouvertures d’esprit proposées par le capitalisme.

Pourquoi le processus a-t-il été si efficace ? C’est que dans une société de consommation, lorsque les gens achètent quelque chose, ils ont désormais largement les moyens de le faire.

Il leur semble alors non pas qu’il y a le capitalisme dans leur action d’acheter, mais une sorte de troc généralisé.

Lorsqu’on achète une marchandise, c’est en échange de ce qu’on a soi-même produit. Le capitalisme a produit l’idéologie des consommateurs incapables de voir le mode de production, car ils raisonnent en termes d’individus.

Voici comment les consommateurs voient les choses. La citation est tirée d’une lettre à Friedrich Engels du 11 juillet 1868, où Karl Marx cite Theodor Schmalz, se moquant ensuite de sa lecture de l’économie comme d’une sorte de troc généralisé.

« Le travail d’autrui en général ne produit jamais pour nous qu’une économie de temps, et [que] cette économie de temps est tout ce qui constitue sa valeur et son prix.

Le menuisier, par exemple, qui me fait une table, et le domestique qui porte mes lettres a la poste, qui bat mes habits, ou qui cherche pour moi les choses qui me sont nécessaires, me rendent l’un et l’autre un service absolument de même nature ; l’un et l’autre m’épargne et le temps que je serais oblige d’employer moi-même a ces occupations, et celui qu’il m’aurait fallu consacrer a acquérir l’aptitude et les talents qu’elles exigent. »

C’est là une conception erronée, car il y a incompréhension de l’importance collective de l’économie. Il n’y a pas que des moyens de production, il y a production des moyens de production ; il y a la classe ouvrière dont le travail exploité est la base de la richesse réelle.

Le consommateur individualisé du capitalisme moderne ne saurait voir cela toutefois. C’est par là qu’il y a une convergence fondamentale entre le libéralisme culturel du « peuple de gauche » en général, qu’il imagine « progressiste » et « moderne », et le capitalisme dans sa version la plus performante, la plus rapide, la plus impersonnelle et en même temps la plus « ciblée ».

C’est le capitalisme cosmopolite de McDonald’s, Instagram, Uber Eats, Amazon, Apple… qui sont capables à la fois de proposer des produits spécifiques au consommateur et, en même temps, d’être le plus neutre, le plus accessible possible.

L’idéologie de la consommation est celle d’une société sans rivages, sans frontières internes, composées d’une multitude d’êtres humains individualisés, atomisés. Le terme de société est en réalité même superflu, car on parle d’une sorte de vaste agrégat, d’une entité qui n’existe que par le flux et le reflux des actions individuelles.

Margaret Thatcher avait, la première, conceptualisé cette vision du monde, de manière fameuse. Occupant le poste de Premier ministre au Royaume-Uni, elle déclara la chose suivante dans un magazine féminin :

« Ils font reposer la responsabilité de leurs problèmes sur la société. Et, vous savez, je ne vois rien qu’on puisse appeler ‘la société’. Il existe des individus, hommes et femmes, et il existe des familles.

Et aucun gouvernement ne peut rien faire, sauf à travers les gens, et les gens doivent s’occuper d’abord d’eux-mêmes. Il est de notre devoir de prendre soin de nous et, par la suite, de nous occuper aussi de nos voisins. »

Margaret Thatcher était haïe par le « peuple de gauche » à l’époque, et pourtant dans ce qu’il est devenu, le « peuple de gauche » s’est aligné sur Margaret Thatcher. Il considère que chacun peut faire ce qu’il veut, du moment qu’il n’y a pas de préjudice pour autrui.

Il n’y aurait pas de morale universelle, pas de valeurs universelles en général, et même oser s’imaginer qu’il y en a serait réactionnaire. La bataille serait d’ailleurs celle entre les fermés d’esprit et ceux qui, inversement, ont l’esprit ouvert.

L’écriture inclusive est un excellent exemple de cet « esprit ouvert », dont le maître mot est l’inclusivité. Le principe est, en effet, non plus de changer les choses, mais de les accepter.

Il faut inclure les gens tels qu’ils sont, et l’humanité n’a pas à être transformée.

C’est pourquoi le strict équivalent de Margaret Thatcher, sur le plan de la promotion du libéralisme culturel, pour la France, est Simone Veil. Cette figure de la droite française, dans sa version la plus libérale, est présentée comme une figure féministe, car elle a porté la loi autorisant l’avortement, en tant que ministre de la Santé.

Cependant, dans son discours, elle souligne bien que la situation est anarchique, qu’il y a des centaines de milliers de femmes qui avortent chaque année et que la situation ne peut plus durer. Il faut donc accompagner l’évolution sociale en l’acceptant.

Simone Veil ne parle pas de l’avortement en ce qu’il est, ni des femmes en général : elle ne pose pas la question de manière matérialiste et démocratique.

Elle parle uniquement de la détresse des femmes dans une situation où la loi est systématiquement « bafouée ».

En apparence, cela a l’air activiste, féministe, car on prend parti pour les femmes. En réalité, il n’y a pas de contenu, c’est un accompagnement du capitalisme par le capitalisme.

C’est un exemple du droit positif, où ce n’est pas le contenu qui compte, mais l’existence de gens dans une certaine situation, à qui il faut reconnaître des droits. Il ne s’agit pas de considérer comme bonne ou mauvaise la situation de ces personnes : il faut bien insister dessus, la démarche ne consiste pas à juger.

Pour le droit positif capitaliste, il ne s’agit pas de dire si fumer du cannabis est bien ou pas. Cela peut être considéré comme mauvais, d’ailleurs. Pour autant, s’il y a une situation qui l’exige, alors fumer du cannabis peut être un droit à acquérir.

Le capitalisme fonctionne, avec le droit positif, comme une bourse aux actions, où s’il y a un marché, alors il doit y avoir reconnaissance.

Pour le droit positif capitaliste, il ne s’agit ainsi pas de dire si un couple homosexuel ayant utilisé une femme dans un pays étranger comme « mère porteuse » a bien fait ou pas. Si l’on prend l’exemple français, la loi l’interdit en France d’ailleurs. Par contre, ce qui compte, c’est de reconnaître les deux membres de ce couple comme « parent » sur le plan légal. Ce que fait la France, qui pourtant interdit la démarche sur son propre territoire.

Pareillement, pour le droit positif capitaliste, il ne s’agit pas de dire qu’il faut être vegan ou pas, car c’est un choix « individuel ». Par contre, il y a une situation particulière pour les animaux, et le droit positif peut « intervenir ». De par la démarche, on comprend qu’il s’agit uniquement des animaux à destination humaine, et jamais des animaux sauvages, car le droit positif ne peut pas reconnaître la Nature.

Il n’est pas difficile de voir la dimension idéologique de la démarche du droit positif, et pourquoi justement l’accent est mis sur les droits d’une personne musulmane, ou trans, ou sans-papiers, ou droguée, ou handicapée, ou tout ensemble. Il s’agit seulement de reconnaître la différence. C’est là où c’est pervers : en l’absence de contenu, la mise en valeur de la différence permet au capitalisme de séparer, d’atomiser, en se prétendant bienveillant.

Toute la dynamique de l’Union européenne, au niveau des institutions comme des entreprises, œuvre en ce sens « inclusif ». C’est, comme on le sait, également le cas aux États-Unis, dans les universités et les grandes entreprises, les institutions et l’armée.

L’atomisation mise sur les critères suivants : le genre (qui remplace le sexe), l’identité de genre (ce qui ajoute un palier dans la remise en cause de la dialectique hommes-femmes), l’origine raciale ou ethnique (dans une lecture communautaire), la religion ou la croyance (pareillement dans une lecture communautaire), l’orientation sexuelle (déclinable de manière illimitée et modifiable à volonté), le handicap (dans une négation d’une définition universelle de l’être humain), l’âge (permettant de casser toute lecture par génération), le poids (pour masque l’impact du mode de vie occidental).

Voici des exemples de démarche idéale qu’on trouve dans une auto-évaluation en ligne à destination des organismes et organisations en général, proposée par l’Union européenne.

« Oui, l’organisation dispose d’une politique de gestion de la diversité sur le lieu de travail qui définit les normes relatives à son engagement à: éliminer la discrimination, le harcèlement sexuel et le harcèlement; reconnaître positivement la diversité et s’y adapter; donner l’impulsion nécessaire à sa mise en œuvre et prendre des mesures positives si nécessaire, en ciblant des groupes spécifiques pour parvenir à un lieu de travail diversifié. »

« L’organisation ne dispose pas d’une politique spécifique de gestion de la diversité sur le lieu de travail, mais la diversité fait l’objet d’un engagement, d’un leadership sur cette question, et la promotion de la diversité et l’élimination de la discrimination, du harcèlement sexuel et du harcèlement sur le lieu de travail sont mentionnées dans les principales politiques/procédures organisationnelles concernant les activités de l’organisation, telles que la politique de recrutement, la politique de formation, etc. »

« Oui, l’organisation réalise régulièrement des audits spécifiques ou des enquêtes auprès du personnel en ce qui concerne la diversité sur le lieu de travail, afin de contrôler la présence de la diversité sur le lieu de travail et d’identifier tout problème ou toute inégalité concernant les membres du personnel issus de groupes concernés par les motifs de discrimination, et elle élabore et met en œuvre des plans d’action pour traiter les problèmes et les inégalités identifiés. »

« Oui, l’organisation soutient et se mobilise en faveur d’un ou de plusieurs réseaux dédiés et accessibles au personnel, qui offrent un espace sûr aux membres du personnel appartenant à des groupes concernés par les motifs de discrimination, afin qu’ils puissent se réunir, aborder des questions communes et engager un dialogue avec la direction sur toute action requise pour traiter ces questions. »

« Oui, l’organisation promeut activement la diversité et utilise un langage inclusif dans son matériel de communication, interne et externe, et il existe une politique ou une ligne directrice interne à ce sujet. »

« Oui, dans ses procédures de recrutement, l’organisation inclut des dispositions visant à: parvenir à la diversité sur le lieu de travail de manière ciblée et spécifique; prévenir la discrimination; fournir des aménagements raisonnables pour les personnes en situation de handicap et répondre aux besoins spécifiques des autres groupes concernés, et permettre des mesures d’action positive ciblant des groupes spécifiques pour parvenir à un lieu de travail diversifié; et elle communique et promeut ces éléments dans sa publicité de recrutement. »

« Oui, l’organisation, dans ses procédures de promotion et d’évolution de carrière, prévoit des dispositions visant à: atteindre de manière délibérée et spécifique la diversité sur le lieu de travail à tous les niveaux; permettre des mesures d’action positive ciblant des groupes spécifiques pour atteindre cette diversité à tous les niveaux; prévoir des aménagements raisonnables pour les personnes en situation de handicap et répondre aux besoins spécifiques d’autres groupes pour favoriser des évolutions de carrière, et prévenir la discrimination dans les évolutions de carrière. »

« Oui, l’organisation dispose de procédures pour établir et répondre aux besoins spécifiques des membres du personnel issus de groupes ethniques ou religieux minoritaires, en prenant les mesures nécessaires pour permettre leur pleine participation et contribution en respectant leurs spécificités culturelles, religieuses et linguistiques, en répondant aux besoins spécifiques qui en découlent et en créant un environnement de travail accueillant. »

« Oui, l’organisation reconnaît et respecte l’identité de genre (proclamée) des membres du personnel, y compris les non-binaires, protège leurs droits sur le lieu de travail et soutient, de manière appropriée et selon les besoins, les membres du personnel qui sont en cours de transition de genre. »

Et comme on le sait, la liste est sans fin, puisque le but du capitalisme est d’atomiser. On trouve également les neuroatypiques (dyslexiques, hyperactifs, autistes…), les neurodivergents (traumatisés par exemple), les personnes « racisées », etc.

Derrière le masque de la bienveillance, on est dans la négation de l’universalisme, et les choses sont tournées jusqu’à l’absurde, à l’exemple de ce que raconte l’État canadien sur les sourds et muets, qui par un tour de passe-passe, ne sont plus muets.

« Bien que les termes « sourd » et « sourde » employés seuls puissent sembler offensants pour certaines personnes puisqu’ils mettent l’accent sur cette seule caractéristique, leur emploi est tout de même accepté.

Les termes « sourd-muet », « sourde-muette », « sourd et muet » et « sourde et muette » associent la surdité à l’incapacité de s’exprimer oralement.

Une personne sourde peut choisir de ne pas utiliser sa voix; ceci ne fait pas d’elle une personne muette.

Ne pas confondre avec les termes « Sourd », « Sourde » et « personne Sourde » écrits avec un « S » majuscule.

Ces termes font référence à une personne ayant une perte auditive qui utilise une langue des signes comme première langue, qui s’identifie à la culture Sourde et qui est active dans la communauté Sourde. »

Il faut également souligner l’importance de l’écriture inclusive, qui a fait un triomphe dans les universités occidentales francophones, au Canada et en Belgique surtout mais également en France.

L’inventivité libérale témoigne ici d’un véritable nihilisme : recours au point médian (« les citoyen·ne·s »), noms et pronoms non-binaires (« tancle », « froeur », « iel », « celleux », « toustes »), règle dite de la majorité (« Mes filles et mon fils sont absentes »), etc.

Voilà le triste panorama de la fausse bienveillance, vraie « inclusivité » capitaliste, dont le fond est la remise en cause de l’universalisme, de toute définition naturelle. C’est le sens du soutien aux jeux paralympiques, qui de manière absurde sont mis sur le même plan que les jeux olympiques (eux-mêmes façonnés par le capitalisme à la base).

Les mascottes pour les Jeux Olympiques de Paris 2024 sont d’ailleurs au nombre de deux, avec l’une des deux ayant une prothèse à la place d’une jambe. En apparence, c’est la bienveillance, dans la pratique c’est la négation qu’il existe une définition de l’humanité et que s’il manque une jambe à quelqu’un, ce n’est pas la norme.

Le Socialisme, c’est justement la bienveillance non pas dans la négation des normes, mais dans leur affirmation. C’est parce qu’il y a des normes et qu’il y a des gens qui, pour des raisons diverses, ne peuvent pas être à leur hauteur, que le Socialisme considère qu’il faut les épauler.

Le capitalisme ne peut même finalement que reconnaître toutes les marginalités, toutes les perversités, car il a besoin de toujours plus de différences, afin d’atomiser. Son rêve n’est pas seulement de généraliser en Europe le modèle américain, avec des bikers, des New-Yorkais, des gays, des afro-américains, des Texans, des évangélistes, des Chicanos, des rednecks, etc.

Son but est d’aller toujours plus loin, de faire imploser la société en micro-communautés alliées par des contrats. La fausse bienveillance qu’il emploie sert de ciment pour maintenir un semblant de cohésion.

Mais il est une chose qui est claire : le prolétariat est rétif, il résiste à cette démarche. Il refuse de participer à un engouement identitaire, à faire des fétiches communautaires l’alpha et l’oméga de la vie sociale.

C’est là où le nationalisme intervient, afin de capter cette résistance prolétarienne et de la placer au service de la bourgeoisie traditionnelle d’une part, mais également de la haute bourgeoisie, la plus agressive, qui veut aller à la guerre.

Finalement, on comprend d’autant mieux maintenant ce qu’a été le fascisme, le national-socialisme, ces mouvements de droite révolutionnaire, portées par des masses refusant l’implosion « moderniste » de la société et tombant dans le piège de la démagogie nationaliste nostalgique.

En 2024, le piège semble se répéter, mais il y a toutefois un avantage nouveau : le mélange des masses au niveau mondial est devenu bien plus important. Le repli nationaliste est bien moins une option possible que dans les années 1920-1930. L’humanité a fait trop d’expériences l’unifiant, la dernière, fondamentalement marquante historiquement, étant la pandémie de 2020.

Ce qui se joue, c’est l’affrontement entre le particulier et l’universel. Le capitalisme réfute l’universel. Le nationalisme prétend s’appuyer sur le particulier pour rétablir l’universel.

Le Socialisme affirme l’universel pour permettre l’épanouissement du particulier – non pas en tant qu’« individus » atomisés, mais en tant que personnes étant des composantes du collectif.

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Refus de l’hégémonie

Donald Trump au poteau

S’il y avait une révolution aux États-Unis, Donald Trump serait le premier fusillé. Non pas seulement pour ce qu’il représente, mais pour ce qu’il est : un horrible reste du passé. Un type sans vergogne, pour qui les femmes sont des objets et l’argent est le roi. Un décadent sans morale ni culture, qui célèbre la téléréalité et le MMA.

Le fait qu’il ait pu être président reflète le caractère décadent de la superpuissance américaine, qui agonise tout en connaissant son apogée au niveau de l’hégémonie. Le fait qu’un jeune lui ait tiré dessus le 14 juillet 2024 est à ce titre étonnant, car on se demande comment même la société américaine peut maintenir un semblant de cohérence.

L’effondrement américain est inéluctable et Donald Trump en est à la fois le produit, et la tentative de la dépasser dans une orgie, une orgie de vulgarité, de violences, de beauferie, de guerre suprême puisque son objectif est une guerre, une seule, complète, contre la Chine, l’unique concurrent des États-Unis.

Il n’est à ce titre guère étonnant que les équivalents de Donald Trump en France le salue comme une grande figure. Marine Le Pen parle d’un miracle l’ayant sauvé. Elle et Jordan Bardella en profitent pour dénoncer la « violence qui sape nos démocraties, la violence qui « est le poison de toute démocratie ».

Que la démocratie dans sa version capitaliste ait de tels défenseurs en dit long sur son caractère pourri.

A leur droite, Marion Maréchal et Eric Zemmour ont joué sur le côté « surhomme » de Donald Trump. Voilà l’idéal humain des fascistes à la française de 2024. Et après de tels gens osent parler de « valeurs », de rétablissement de la culture, etc.

Mais il y a plus pathétique encore, peut-être. Marine Tondelier et Sandrine Rousseau sont les personnages sans doute les plus odieux de la politique française. Ce sont les préciseuses ridicules, qui s’imaginent avoir des valeurs alors qu’elles représentent simplement la fragilité des bobos des centre-villes.

Les voir, elles qui sont censés défendre la Cause des femmes, protester contre la violence à l’égard du sinistre Donald Trump montre bien leur véritable nature. Ce sont des « neutralisatrices », qui ne veulent surtout pas que quoi que ce soit vienne troubler le capitalisme moderne.

La condition féminine s’effondre dans le monde, depuis les cartels jusqu’aux islamistes, depuis le fanatisme hindou jusqu’aux sectes religieuses en Afrique… et la violence serait à rejeter en général ? Avec de tels soutiens, les femmes sont condamnées à une éternelle souffrance, dans une infinie passivité.

Il n’y a bien entendu pas que des pseudos-écologistes françaises pour soutenir Donald Trump le beauf absolu. On a également deux des plus éminentes figures de la modernité capitaliste : Elon Musk et Barack Obama.

Faire des commentaires en général sur la « violence » et la « démocratie » alors que tout s’effondre, voilà bien le jeu des hypocrites et des défenseurs d’une société capitaliste corrompue et pourrie.

Il est évident que le nouveau chasse l’ancien, qu’il faut se débarrasser du vieux monde, qui est toxique et qui suinte la barbarie par tous les pores.

Seul le Socialisme peut apporter et affirmer les valeurs qu’il faut, balayant tout ce qui est négatif, sordide, criminel, barbare !

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Effondrement de la France

Législatives 2024: pas de majorité, reste l’esprit punitif prolétarien

Il faut parler peu et bien. Les élections législatives de 2024 ont été d’une incroyable complexité et, au-delà des apparences avec trois blocs de taille égale et sans majorité absolue, elles forment un détour.

Quel détour ? Celui d’une colère prolétarienne, d’un esprit de vengeance, d’une démarche punitive. L’engouement pour le Rassemblement national s’est enlisé, il s’est bien effacé. La pression contre le mouvement de fond populaire a été trop puissante.

En raison de l’antifascisme ? Cela a joué, mais cela a été surtout une mise au pas. Toutes les institutions se sont levées comme un seul homme, de la Droite au PCF, contre un peuple qui aurait dû rester dans son coin, à l’écart, et se taire devant la population « avancée » des grandes villes.

Pour preuve, y a-t-il une discussion avec les gens ayant voté pour l’extrême-Droite ? Non, et surtout pas ! Ce qui a compté, c’est l’isolement. En apparence, l’isolement des idées d’extrême-Droite, en réalité aussi voire surtout, l’isolement du mécontentement populaire.

Sur ce plan, les journalistes ne se sont pas cachés d’exprimer leur contentement au vu des résultats, leur joie d’une humiliation de plus pour le « peuple d’en bas » qui a osé protester.

C’est là où cela nous arrange, car la voie de garage qu’est le Rassemblement national est apparue relativement clairement. Alors que l’esprit de punition, lui reste. Oui, les comptes veulent être réglés.

Les masses ne veulent pas du style de vie décadent des centre-villes. Elles ne veulent pas de l’art contemporain. Elles ne veulent pas du turbocapitalisme et des migrants désespérés utilisés pour l’alimenter. Elles ne veulent pas de l’idéologie LGBT qui est le summum de l’individualisme.

Les masses veulent l’ordre, elles veulent l’Etat de droit. Elles exigent que soient écrasés ceux qui donnent des ordres et détruisent leur vie : les bourgeois, les mafias (de plus en plus puissantes), l’Etat au service des puissants.

Toute cette histoire n’est donc pas terminée, bien au contraire, elle commence, même. L’esprit tranquille de la France capitaliste s’imagine avoir réussi le plus dur en mettant de côté le Rassemblement national.

En réalité, c’est maintenant que les luttes de classe vont vraiment commencer. L’étoile rouge va recommencer à briller, la dureté prolétarienne va se reprendre forme.

Surtout qu’une chose impensable arrive à l’Etat français. Il est fondé sur l’engouement autour d’un programme modernisateur, dispensé par un chef ayant acquis la légitimité d’un roi temporaire.

Or, les législatives de 2024 n’ont abouti qu’à une absence de majorité, et donc une instabilité institutionnelle.

Pas de majorité + absence d’engouement = impossibilité de mener des projets d’envergure. Pour une grande puissance en perte de vitesse, c’est inacceptable. La grande bourgeoisie va hurler, surtout alors que la France a pris la tête de la coalition européenne contre la Russie.

Tout va donc se tendre. Et l’espoir ne vient pas d’un « nouveau Front populaire » exprimant les intérêts des fonctionnaires et de la petite-bourgeoisie des grandes villes.

On est en effet rentré dans le dur. La contradiction villes – campagnes, la contradiction travail manuel – travail intellectuel… ont atteint leur point de non-retour.

L’espoir vient ainsi des couches populaires, qui forcément se sentent bernées par le second tour des législatives.

Elles ont encore été réduites au silence… Alors qu’elles ne faisaient que protester, qu’elles ne voulaient même pas renverser la table.

C’est une leçon amère pour les invisibilisés de la mondialisation capitaliste.

Mais de la froideur de la découverte de sa propre situation de prolétaire vient le brasier de la révolution, qui emporte tout dans son incendie.

Un nouvel ordre est la nécessité de l’époque en France!

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Effondrement de la France

Et maintenant, l’âpreté de la lutte des classes

Le grand souci pour les Français, c’est qu’ils s’imaginent que la lutte des classes est une fête. Les étudiants pensent que cela ressemblerait à mai 1968, à un grand bazar joyeux, festif. Les syndicalistes s’imaginent que cela serait un piquet de grève, avec un barbecue et des bières.

Même l’idée hypothétique d’une révolution est rêvée comme une vaste manifestation où, en face, tout s’efface de lui-même. Il n’y a pas du tout la compréhension du caractère prolongé, opiniâtre, âpre de la lutte des classes.

La lutte de classes, c’est du salé, pas du sucré. La lutte des classes, c’est les larmes qu’on verse, et le sang pareillement. Et il est hors de question de confier, déléguer ses responsabilités à d’autres. La lutte des classes englobe tout le monde, sans exception.

Et pour que tout le monde se mette en jeu personnellement, il faut bien que cela soit contre leur gré, que cela soit l’Histoire qui les force…

Naturellement, plus on a une conscience élevée sur le plan idéologique et culturel, plus on comprend le sens de l’Histoire, on n’est pas surpris, on n’est pas dépassé. Mais pour cela il faut étudier. Rien que l’étude du Capital de Marx, naturellement incontournable, nécessite des efforts, beaucoup d’efforts.

D’où l’âpreté, âpreté morale, intellectuelle, physique, culturelle de la bataille qu’est la lutte des classes. Si l’on préfère, c’est une lutte à mort, entre deux classes, avec tout qui est en jeu. Pour la bourgeoisie, c’est sa survie en tant que classe qui est en jeu, pour le prolétariat, c’est son effacement tant souhaité en tant que classe exploitée.

La séquence de juin-juillet 2024 est un rappel à l’ordre sur ce plan, mais pas seulement. C’est aussi une matérialisation d’une contradiction fondamentale, celle entre prolétariat et bourgeoisie. On devine les détours, les contorsions historiques provoquées par la corruption de la société française par le capitalisme développé.

Mais les faits sont les faits, les faits sont têtus comme le disait Marx. Et en l’absence de gens au niveau, les faits s’expriment d’eux-mêmes, utilisant les uns et les autres selon les nécessités.

Il est évident déjà pour tout le monde que la société française a profondément changé avec la séquence, qu’elle ne pourra plus être la même, qu’on va vers une situation nouvelle.

C’est le mouvement de l’Histoire. L’arbre préfère le calme, mais le vent continue de souffler. Le Socialisme est produit par le capitalisme, de manière immanquable, et il est en train de revenir sur la scène, péniblement. La lutte des classes ressurgit, déformée, affaiblie, incohérente, cependant grandissante et sûre d’elle-même.

Il faut se préparer aux grandes choses !

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Un symbole bourgeois: universités et grandes écoles contre Bardella

Le Rassemblement national est, sur le plan du programme, une sorte de Droite populaire à la Jacques Chirac, avec un arrière-plan historique nationaliste mais largement dilué.

Un aspect marque toutefois. Sa dimension populiste et hors-cadre par rapport aux institutions traditionnelles en fait un repoussoir pour la bourgeoisie, qui est désormais une bourgeoisie bobo, décadente, parasitaire, et plus du tout la bourgeoisie conservatrice, cultivée, travailleuse et entreprenante.

Cela se lit très bien avec l’initiative prise par France Universités (soit 120 établissements d’enseignement supérieur), la Conférences des directeurs des écoles françaises de management (39 écoles dont HEC, l’Edhec, Audencia, l’Essec, l’ESCP, l’EM Lyon….), la Conférence des directeurs des écoles d’ingénieurs (200 écoles dont Polytechnique, Conférence des directeurs des écoles d’ingénieurs, les Mines…) et la Conférence des grandes écoles (227 grandes écoles).

Ces structures de formation des cadres du capitalisme – on sait l’importance des écoles de management et d’ingénieurs dans le pays – ont appelé à s’opposer au Rassemblement national pour le second tour des législatives anticipées de 2024.

C’est là un marqueur de classe. On sait justement que moins vous êtes diplômés, plus vous allez tendre vers le Rassemblement national, et inversement.

Et là on a toutes les structures d’éducation supérieures en mode post-bac qui dénoncent le Rassemblement national, clairement sur une ligne de classe, puisque c’est le peuple qui est condamné en réalité, et non pas l’extrême-Droite.

Ce qui est dénoncé dans le document, c’est le refus de la « mondialisation », des échanges internationaux, d’un mode de vie cosmopolite, bref du capitalisme international (que le Rassemblement national feint de dénoncer).

Voir des écoles formant des cadres pour les grandes entreprises (en management ou comme ingénieurs) parler d’universalisme, d’humanisme et des Lumières… c’est vraiment incroyable, ces gens n’ont honte de rien.

Ce qui montre bien quelle serait – quelle sera – leur position lorsque le Socialisme sera à l’ordre du jour : ces gens seront en première ligne pour s’y opposer.

On voit bien qu’ici on a droit à une réaction de classe, avec une bourgeoisie moderniste qui s’inquiète des conséquences du populisme de Droite et de son succès populaire.

C’est là où, si on est vraiment de Gauche, de la Gauche historique, on comprend que le Rassemblement national n’est qu’un affreux détour, et qu’une recomposition prolétarienne va être à l’ordre du jour.

Pour la Gauche bobo par contre, qui apprécie les migrants, les LGBT et le turbocapitalisme, ce que disent les représentants des universités, des écoles de management et d’ingénieurs… est correct!

Oh oui, il faut se préparer à la colère prolétarienne qui monte, et ce n’est pas le Rassemblement national qui pourra longtemps la dévier, la contenir, la manipuler. Il y en a des comptes à régler !

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Effondrement de la France

1er tour des Législatives 2024: le pays murmure

Les législatives françaises ne se fondent pas sur le principe de la proportionnelle, mais en termes de circonscriptions. Il faut donc attendre le second tour pour savoir combien de députés parviendront à rassembler une majorité.

Mais ce petit jeu de dimension locale n’a pas l’importance des tendances de fond historique. Il y a un attrait pour le Rassemblement national, qui a obtenu 33,5% des voix, alors que le « Nouveau Front populaire » a un score de 28,5%, la majorité présidentielle de 22,1%, la Droite classique de 9,7%.

Deux figures politiques de la Gauche l’ont d’ailleurs appris à leurs dépens, et ce malgré leur célébrité et leur populisme les ayant rendu « appréciables » pour un certain point de vue populaire. François Ruffin, un bourgeois se présentant comme un tribun populaire, est quant à lui loin derrière la représentante du Rassemblement National. Cela malgré ses gesticulations permanentes en tant que député et une surexposition médiatique très poussée.

Pire encore, Fabien Roussel, le dirigeant du PCF, a perdu son siège de député (obtenu en 2017 puis maintenu en 2022), ayant perdu dès le premier tour face à un représentant du Rassemblement national de Marine Le Pen et Jordan Bardella. Et ce malgré tout son style apéro-barbecue-voiture.

Cela montre bien qu’il y a une vague, si ce n’est de colère, de concassage. Le pays murmure, le peuple rumine, les esprits maudissent, les nerfs se tendent. Il y a quelque chose de cassé, comme une sorte d’innocence ou de fausse pudeur des Français par rapport à leur propre pays.

Cela implique qu’il se passe davantage de choses chez les électeurs du Rassemblement national que du côté de la Gauche gouvernementale rassemblée en le « Nouveau front populaire ». Comment pourrait-il en être autrement, puisque cette « Gauche » des bobos, des LGBT, des migrants, des centre-villes et du turbocapitalisme est répugnante pour les couches populaires ?

Voici des propos relatés par Le Figaro qui montrent le degré de caricature de cette fausse Gauche. On est dans un rassemblement parisien à la suite des élections, à Paris.

« Séverine (le prénom a été changé), elle, est une habituée des manifestations. Mais le rassemblement de ce soir a une autre saveur. Pour cette assistante sociale, l’arrivée du RN au pouvoir menace «la mixité», qui lui est si chère. Si elle est fière du score du NFP de ce soir, elle reste pessimiste pour le second tour.

«C’est trop tard, on aurait dû davantage convaincre les banlieues. Elles se sentent abandonnées par la gauche», estime-t-elle. Pour Séverine, quand le RN arrivera à Matignon, s’il gagne, Paris va se soulever. «Les JO seront foutus, ça c’est sûr», conclut-elle. »

Que peut-on faire avec ces gens pour qui il y a les centre-villes et les banlieues, et rien d’autre ? Avec ces gens formés par les universités bourgeoises, pétris dans le libéralisme et le relativisme, qui considèrent que le prolétariat n’existe plus ?

Normalement, il devrait y avoir l’idée d’une grande reconquête de la classe ouvrière, du prolétariat, en disant : la fainéantise de soutenir des populistes nationalistes doit être brisée, elle doit céder la place au drapeau rouge pour la bataille pour le Socialisme !

Et si cette idée n’apparaît pas là, elle est inéluctable. En fait, elle ne peut pas émerger spontanément. Elle ne peut être qu’une expression politique, idéologique, culturelle. Nous sommes là pour ça !

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Effondrement de la France

Premier week-end électoral du psychodrame de 2024

Le premier tour des élections législatives de juin-juillet 2024 a lieu le 30 juin, et le week-end des 29-30 apparaît à l’échelle de tout le pays comme un psychodrame. Angoisse, amertume, inquiétude, incertitude… Rancœur, colère sourde, ressentiments… Tels sont les mots-clefs du psychodrame national.

C’est une anti-révolution. Au lieu que tout le monde bouge, personne ne bouge. Au lieu que les idées fusent, les esprits sont congelés. Au lieu que les choses changent, elles veulent retourner à leur situation antérieure !

Tout cela n’a aucune ambition ni profondeur : c’est la simple peur de gens au mode de vie petit-bourgeois. Le petit-bourgeois n’a pas le côté grandiose du bourgeois, ni le côté réel du prolétaire. Il vit avec un esprit détaché, au jour le jour, avec comme axe la propriété et le confort de sa propre vie.

Et en 2024, même les prolétaires et les bourgeois vivent ainsi en France, trahissant leur propre nature de classe. Pour les bourgeois, on peut le comprendre, leur classe est décadente. Mais pour les prolétaires, comment expliquer cela ? Comment peuvent-ils être assez corrompus pour nier l’Histoire du Socialisme depuis la fin du 19e siècle et se précipiter dans les bras du populisme ?

Que cela se passe aux États-Unis, on peut le comprendre, la Gauche n’a jamais obtenu là-bas de dimension nationale et historique. Mais en France ? Le pays de la Commune de Paris, du Front populaire, de la Résistance, du PCF des années 1950, du mouvement étudiant de mai 1968 et ouvrier de juin de la même année ?

C’est que la France est devenue une province de l’empire américain, et que tout a été lessivé. Des heures passées chaque jour sur internet, la consommation facile avec Amazon, des emplois aliénants et abrutissants… Les Français sont KO techniques et ne veulent rien savoir. Depuis 2020 et la pandémie fracassant le capitalisme, c’est une évidence.

Il faut donc qu’ils paient le prix de leur fainéantise, de leur passivité, de leurs raccourcis culturels et intellectuels. Le week-end des 29-30 juin 2024 sert de révélateur, il montre la France au grand jour, et elle ne vaut pas grand chose sur le plan de la Révolution, pour ne pas dire rien du tout.

Soit les Français l’acceptent et à ce moment-là le pays sera simplement à la dérive. Il s’effondrera progressivement, alors que le tiers-monde va se soulever. Il va être géré tantôt d’une manière, tantôt d’une autre, avec des « Républicains » face à des « Démocrates », mais cela ne changera rien au fond.

Soit les Français ne l’acceptent pas, et c’est le retour de la Politique, avec comme seule dynamique historique possible la recomposition du prolétariat pour mettre en place un nouvel ordre, par un nouvel État. Le Socialisme… Le Parti !

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Effondrement de la France Refus de l’hégémonie

Attal, Faure et Bardella soutiennent le régime ukrainien

Un second débat a eu lieu avant les élections législatives, avec les principaux courants politiques du pays. On a eu sur France 2 Gabriel Attal premier ministre et représentant de la majorité présidentielle autour d’Emmanuel Macron, Jordan Bardella du Rassemblement national, et enfin le socialiste Olivier Faure pour le « Nouveau Front populaire » (la fois précédente c’était Manuel Bompard de La France Insoumise).

Cette fois, il a clairement été parlé de l’Ukraine. Le socialiste Olivier Faure s’est prononcé « favorable » à l’envoi de missiles français pour l’armée Ukrainienne, s’ils

« permettent de viser sur le sol russe des infrastructures qui servent à bombarder le sol ukrainien ».

Jordan Bardella a affirmé qu’il ne fallait pas laisser

« l’impérialisme russe absorber un État allié comme l’Ukraine ».

Gabriel Attal a de son coté expliqué qu’il était fondamental de soutenir les Ukrainiens

« parce qu’ils défendent des valeurs qui sont les nôtres: la démocratie, la liberté »

mais également :

« parce qu’en les soutenant, on défend aussi les Français et leur quotidien ».

Comme on le voit, tous sont pour la guerre contre la Russie. Mais il y a des nuances, avec toute une polémique. Marine Le Pen avait affirmé le 26 juin 2024, la veille, dans une interview au quotidien Le Télégramme que:

« Chef des armées, pour le président (de la République), c’est un titre honorifique puisque c’est le premier ministre qui tient les cordons de la bourse. »

Elle a ajouté que

« Jordan (Bardella) n’a pas l’intention de lui chercher querelle, mais il a posé des lignes rouges. Sur l’Ukraine, le président ne pourra pas envoyer de troupes ».

Cela a fait scandale, car cela a été compris comme une remise en cause de la centralisation présidentielle française sur le plan des choix stratégiques. Rappelons que le régime français de la 5e République est né d’un coup d’État en 1958.

Le matin même du débat, Marine Le Pen a plus ou moins rétropédalé, comme le dit l’expression. Elle a affirmé sur le réseau social X que:

« Sans remettre en cause le domaine réservé du président de la République, en matière d’envoi de troupes à l’étranger, le Premier ministre a, par le contrôle budgétaire, le moyen de s’y opposer. Jordan Bardella était donc fondé à rappeler qu’il est opposé à l’envoi de militaires français en Ukraine ».

Là, on retombe sur une ancienne déclaration de Jordan Bardella, que très peu de monde avait remarqué. En date du 24 juin, la déclaration consiste à dire que l’envoi de troupes en Ukraine est une ligne rouge:

« Je n’entends pas créer les conditions ou mettre en œuvre » [un tel projet]

Autrement dit, Jordan Bardella fera de l’obstruction. Dire cela ne coûte rien et rassure, c’est là où on voit qu’il est évident que le vote en sa faveur doit également beaucoup à la question de la guerre. Personne ne l’a jamais analysé et personne ne le fera par ailleurs, nous seuls pourrions le faire, mais c’est au-dessus de nos moyens.

Ce qui est clair par contre, c’est que c’est mensonger. Car le jour même du débat, et en écho à cette question, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a raconté à l’AFP, dans un commentaire à l’écrit « exclusif », qu’il était serein.

Il a exprimé sa certitude que même un changement de gouvernement ne modifierait pas le soutien français.

« Nous croyons que les Français continueront à soutenir l’Ukraine quelle que soit la situation politique. »

« De même, par la volonté du peuple français, le prochain gouvernement continuera à soutenir pleinement l’Ukraine à la fois sur le champ de bataille. »

« Nous sommes convaincus que le prochain gouvernement sera indépendant de l’agresseur russe et restera attaché aux valeurs européennes et à une Europe forte et unie, l’Europe même que l’Ukraine défend contre la tyrannie russe. »

Les élections législatives de 2024 posent des nuances, exactement comme les élections américaines posent des nuances avec les Républicains et les Démocrates.

La vie politique française s’aligne sur ce modèle. Pour l’instant, il y a encore trois grandes tendances, mais cela ne pourra que se redessiner… Et dans cette configuration anti-politique, il y aura justement l’espace pour la reformation d’une Gauche historique à la hauteur de ses ambitions et des exigences révolutionnaires de l’époque.

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Effondrement de la France

Ben voilà, personne ne sait où on va

Les Français s’imaginent adultes, mais ce sont des mythomanes. Ils n’assument rien, ils se laissent seulement porter par la société de consommation. Une propriété achetée en appartement ou en maison, parce que l’occasion se présente… Un mari ou une compagne trouvé un peu par hasard, parce que l’occasion se présente… Un ou plusieurs enfants, pareillement parce que parce que l’occasion se présente…

Mais en réalité, personne ne sait où il va, et chacun regarde autour de soi, et comme tout le monde fait pareil, on se dit : ça va !

Il faut vraiment comprendre cette mentalité passive pour comprendre la brutale remise en cause que représente pour les Français la séquence de juin-juillet 2024. C’est tout un ego républicain, chauvin, consommateur qui est blessé. Il y a un trouble qui est considéré comme étranger à l’esprit français.

Jordan Bardella l’a tout à fait compris et s’efforce pour cette raison d’arrondir les angles. Exactement comme Pétain l’avait fait en 1940, de Gaulle en 1958, et avant eux Napoléon III. Les Français détestent être surpris, à leurs yeux c’est irrationnel que de ne pas anticiper rationnellement. C’est un culte de la raison poussé jusque ses retranchements.

Difficile, ici, de ne pas éprouver un certain contentement à voir se casser la gueule toute cette gauche bobo et cette « gauche de la gauche » remplie de prétentieux, de vantards, de bavards bruyants. Tous des pourris de libéraux sur le plan culturel, fascinés par la modernité bourgeoise en mode LGBT – fragiles – anti-Gauche historique. Ces gens sont odieux et voir leur monde s’effondrer, vu leur leur rôle négatif, impossible de se plaindre.

Quant à s’imaginer que l’extrême-Droite représente en 2024 le fascisme, c’est nier les faits. Et le fait des faits, c’est l’alignement complet de Jordan Bardella sur l’Otan et sur la guerre américaine contre la Russie. Partant de là, Jordan Bardella, c’est Emmanuel Macron en version « républicaine » à l’américaine, voilà tout.

Hors de question, par conséquent, d’aider à la mise en place d’une version française des « démocrates » américains, comme le veulent le PS, LFI, Place publique, les Écologistes, etc. Capitalisme à l’ancienne contre turbocapitalisme, il n’y a pas à choisir.

Nous avons besoin d’une Gauche historique qui affronte la société de consommation, qui comprenne que la France n’est pas pauvre mais consommatrice, que les travailleurs sont aliénés par le travail capitaliste et bien plus exploités qu’au 19e siècle sur le plan de la tension nerveuse.

Nous avons besoin d’une Gauche historique qui combatte l’idéologie beauf qui prédomine partout, et qui empêche la psyché féminine de s’exprimer, qui bloque la compassion pour les animaux, qui nie l’héritage historique sur le plan culturel, qui rejette le peuple comme seule force créatrice.

Fin juin 2024, personne en France ne sait où on va. Enfin, leur mythomanie s’arrête, leur prétention cesse. Que tous ces gens qui sont corrompus par le capitalisme disparaissent, en se transformant de force en raison des événements. Qu’ils se remettent en cause, de fond en comble. L’Histoire les forcera, d’une manière ou d’une autre.

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Attal, Bardella et Bompard: des incapables

Le débat télévisé de Gabriel Attal, Jordan Bardella et Manuel Bompard sur TF1 le 25 juin 2024 n’avait bien entendu aucun intérêt. Dans le fond, chacun veut à sa manière rétablir les choses. Tous veulent élever le niveau de vie, améliorer l’école, faire baisser l’insécurité, etc.

Bref, c’est sans âme, sans envergure, sans charisme, à l’image des Français. On fait semblant de s’y connaître et on prend une place, et puis on cherche à y rester. Et qu’on ne parle pas de principes ou de valeurs, ces trois représentants des trois axes possibles (le Centre, la Droite et la Gauche) n’en ont tout simplement pas.

C’est en ce sens que la séquence de juin-juillet 2024, avec les élections législatives, a une portée historique. Elle témoigne de l’incapacité à produire quelque chose. Au maximum on regrette le passé : les années 1980 pour la Gauche, les années 1970 pour le Centre, les années 1960 pour la Droite.

En quelque sorte, c’est une nostalgie autour de Mitterrand, Giscard d’Estaing, de Gaulle. Et ces trois là, au-delà des différences, forment une continuité historique. Ce qui fait qu’il n’existe pas de tension en France. Il y a du stress, des appréhensions, mais pas de bouleversement moral ou idéologique.

C’est que tout le monde est incapable de quoi que ce soit. Donner un peu de son temps, de son argent, de soutien est littéralement impossible pour la quasi totalité des gens. Sans un encadrement – celui des entreprises bien structurées, d’associations bien développées, des réseaux sociaux = les gens sont en roue libre, incapables d’autonomie.

Ils sont tout simplement incapables d’autodétermination, alors qu’ils s’imaginent très libres – ce sont en fait des consommateurs, sans esprit, sans âme, sans cœur.

Gabriel Attal, Jordan Bardella et Manuel Bompard ont donc quelque chose de rassurant, car ils sont à l’image des Français. Ils sont loin et flous, et en même temps tellement proches dans leur absence de prise de position… Avec eux, on ne risque rien, et c’est le principal pour les Français.

Et c’est ce même peuple qui a mené la révolution française et s’est pris d’une passion aveugle pour les conquêtes napoléoniennes? Le contraste est saisissant. Serait-ce à penser que la France est sortie de l’Histoire, corrompue par l’occident? Que c’est sans retour, qu’il ne reste plus qu’à attendre que se dressent les Asiatiques, les Africains, les Latino-Américains pour renverser l’ordre mondial?

Disons qu’il y a encore un bel espoir, car la France est le maillon faible de toute la chaîne occidentale. Le Royaume-Uni est une île empêtrée dans ses rapports avec la superpuissance américaine, l’Allemagne un géant économique, le Japon est une sorte de mélange des deux.

Dans les petits pays, il est compliqué d’obtenir une réelle tension, alors que la France est en tension permanente en raison de ses tentatives permanentes de rester sur le devant de la scène mondiale. Cela la distingue de l’Espagne et de l’Italie, plus en retrait.

La France veut en faire trop et c’est en ce sens que les choses sont possibles. D’ailleurs 2024 est une année rêvée sur ce plan, avec la France prenant la tête de la coalition européenne contre la Russie, et les élections législatives suite à une dissolution-suicide par Emmanuel Macron.

On assiste à une sorte d’auto-destruction dans la cadre d’une quête pour se maintenir à flots, coûte que coûte. Il y a là tellement de contradictions, et de si grande envergure, qu’il est possible d’agir, d’intervenir pour que le drapeau rouge flotte à l’Élysée et que tout soit renversé. Tout se décidera dans la capacité de rupture avec le mode de vie dominant!

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Effondrement de la France

Le style socialiste face à la crise politique de juin 2024

La crise politique de juin 2024 n’est pas seulement l’expression d’une faiblesse, mais également d’une force. D’une force encore faible, pratiquement invisible, mais qui ne peut que grandir au fur et à mesure, lentement.

Une force qui se nourrit de la dialectique entre révolution et civilisation, entre lutte des classes et mode de production capitaliste en crise. Cette force, c’est le Socialisme, avec son état d’esprit, son style, son idéologie.

Cette force exprime une vision du monde, qui correspond aux transformations nécessaires de la France et du monde. La planification collectiviste, la cessation des egos, l’épanouissement culturel, le refus de la compétition jusqu’à la guerre… Toute une série de contradictions donne naissance, produit le Socialisme.

Vive la patrie d’Octobre !

Seul le style socialiste échappe à la décadence du monde capitaliste, à la putréfaction des valeurs. Le style socialiste repose sur des valeurs, sur des principes, avec toujours le Socialisme comme objectif.

Il ne cède pas au populisme, il ne manipule pas les esprits, il ne cherche pas à tromper les gens. Il ne suit pas non plus les « modes » capitalistes de « gauche » (LGBT, migrants, libéralisation du cannabis et de la prostitution, le pseudo soutien à la Palestine, etc.).

Le Socialisme est une vision du monde sur des conceptions bien établies, c’est une lecture scientifique de la réalité. C’est une démarche que chacun peut et doit s’approprier, afin d’échapper à l’individualisme, au repli égoïste (et idéaliste) sur soi-même. C’est une logique de discipline d’un côté, d’épanouissement personnel de l’autre. Car rien ne peut avancer sans la vérité et la transformation du monde.

Ouvriers et employés, crées vos potagers !

La crise politique de juin 2024 va s’amplifier : c’est inéluctable de par la crise du capitalisme commencée en 2020. Plus rien n’est stable, et pas seulement en France. Tous les pays vacillent. Dans plusieurs endroits du monde, il y a des initiatives militaires qui sont prise, pour tenter de tirer le premier et de s’en sortir le mieux possible de cette manière.

Et progressivement, tout se généralisera, avec une troisième guerre mondiale dont on lit déjà bien plus que les contours. L’affrontement pour l’hégémonie mondiale entre les superpuissances américaine et chinoise apparaît comme obligatoire, inéluctable aux yeux de n’importe qui de réaliste !

Le style socialiste naît de cette situation. Ou la révolution empêche la guerre, ou la guerre provoque la révolution !

Vive le premier mai !

Il faut dialectiquement s’éduquer au style socialiste, et le produire. L’interaction est une clef pour parvenir à avancer, tant sur les plans personnel que collectif. En se rappelant que c’est le collectif qui prime, car c’est la Classe qu’il faut servir, c’est le prolétariat qui doit triompher.

La bourgeoisie est toujours plus impuissante et décadente, le prolétariat se recompose et s’affirme dialectiquement en retour. Le drapeau rouge naît du capitalisme défait et permet au Socialisme de s’instaurer, avec un nouvel État, une nouvelle société, une nouvelle humanité!

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Effondrement de la France

La fête de la musique 2024 comme allégorie française

La fête de la musique joue un rôle important dans la culture française. C’est une opportunité pour sortir aller boire un verre (souvent alcoolisé) tout en écoutant un groupe de musique, puis un autre, dans une sorte de petite balade. Naturellement, plus la ville est grande, plus les possibilités sont nombreuses sur ce plan.

La version 2024 a été toutefois porteuse d’un état d’esprit tout à fait particulier, reflétant en quelque sorte, à sa manière, la situation française. En effet, il y a déjà grosso modo une France qui n’est plutôt pas là : celle qui justement vote pour le Rassemblement National.

La fête de la musique a une base urbaine, avec une dimension festive qui tend à célébrer l’individualité, l’aventure individuelle, le « sens de la fête ». Ce n’est pas un lieu pour les masses, malgré la prétention qu’ont les institutions et les médias à ce sujet.

Et il y a une France qui est inversement très présente à la fête de la musique 2024 : la jeunesse, ainsi que des gens plus âgés, en famille, s’alignant sur la même ligne « festive ». Des gens dépolitisés, s’imaginant de « gauche » en raison de positions LGBT, libérales – anarchisantes, tolérantes – cosmopolites, et considérant dans leur imaginaire que l’extrême-Droite, par exemple ce serait l’interdiction de la fête de la musique.

La fête de la musique, c’est le jour de fête des turboconsommateurs modernes, en l’absence des « perdants ». Sauf que comme il y a les élections législatives qui se profilent à très court terme et que l’extrême-Droite est en position de force, l’ambiance de la fête de la musique 2024 a été celle de l’orchestre du Titanic.

La musique était mise à fond comme jamais, jusqu’à tard comme jamais, avec des cris exprimant un besoin de lâcher son stress. Et malgré toute cette tension, il n’y avait pas d’esprit d’agression ou de violence, de rébellion ou d’autodestruction. C’était on ne peut plus fragile et urbain, à l’image de ce qui représente l’ennemi pour les gens votant pour le Rassemblement National.

La fête de la musique 2024 a montré la vigueur mais aussi l’impuissance des urbains, leur capacité d’agir et en même temps leur incroyable impuissance. Tant de gens, tant d’initiatives, pour ne produire strictement rien.

D’ailleurs, même appeler à mobiliser contre l’extrême-Droite est au-dessus des forces des urbains. Tellement « fragiles », ils ne veulent pas prendre de responsabilité, sous prétexte de ne pas se sentir légitimes. Ils donnent donc un point de vue « individuel », sans vouloir forcer personne, même si quand même l’extrême-Droite serait à rejeter : tel est le visage des libéraux-libertaires qui n’assument rien, même pas leur propre défense.

Les Français sont nuls, ils sont soit populaire-passif, soit bourgeois (désormais bobo)-actif. Ils veulent l’ordre en général, mais pouvoir individuellement faire ce qu’ils veulent. Leur niveau idéologique est lamentable, leur discipline intellectuelle inexistante. La France s’effondre, parallèlement au capitalisme qui se décompose. C’est toute la fin d’une époque qui se déroule sous nos yeux.

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Refus de l’hégémonie

L’industrie française de l’armement s’installe en Ukraine

Les Echos n’hésitent pas à donner comme titre à un article « Armement : pluie de contrats et d’accords entre la France et l’Ukraine ». C’est que la France, à la pointe de la coalition contre la Russie, s’appuie sur une industrie ultra-moderne en ce qui concerne l’armement, et avec sa capacité financière, elle est en mesure de se positionner de manière hyper-active.

Cela passe bien entendu inaperçu, seuls les médias spécialisés en parlent, de manière pointue. On est là dans des affaires d’État, des intérêts d’État.

De quoi parle-t-on ? Déjà, de Thales, une entreprise formée à la fin des années 1990 à partir des branches militaires des activités militaires d’Alcatel, de Dassault Électronique et de Thomson-CSF. Elle va livrer à l’Ukraine des équipements, former son armée à la guerre électronique, implanter une base logistique en Ukraine même.

Thales présente la chose ainsi, assumant entièrement de servir l’armée ukrainienne.

« Thales a signé à Eurosatory [salon mondial de la défense et de la sécurité] trois accords avec l’industrie ukrainienne sous l’égide du ministère des Armées français et du ministère des Industries stratégiques ukrainien.

L’objectif est de renforcer le soutien opérationnel des forces armées ukrainiennes en première ligne et de consolider les capacités de défense locales.

Les domaines de coopération incluent la guerre électronique, les communications tactiques, les systèmes de défense aérienne et les radars, ainsi que les drones. »

De manière plus spécifique :

« Le premier accord annonce l’intention de Thales de créer une entreprise commune en Ukraine, qui facilitera la livraison et l’exploitation d’équipements pour les systèmes de défense, notamment de guerre électronique, ainsi que des équipements de communication tactique, des systèmes de défense aérienne et des radars.

Le deuxième accord concerne plus spécifiquement la guerre électronique, domaine dans lequel Thales est une référence mondiale. Le Groupe fournira des services complets de formation spécialisée, d’essai et d’entretien.

Cet accord vise à développer les capacités locales de maintien en conditions opérationnelles en Ukraine, afin de réduire les cycles d’entretien et de réparation, et de garantir une disponibilité opérationnelle optimale.

Dans le cadre d’un troisième accord, signé avec le spécialiste ukrainien des drones etrobots FRDM, Thales prévoit de co-développer et de fabriquer un système de drone capable de transporter et de larguer des munitions. »

On est là dans l’impérialisme assumé. On est dans l’esprit de colonisation, dans le long terme, et on est dans le prolongement d’un choix déjà fait en amont. Qu’on ne vienne pas dire que la France ne fait pas la guerre à la Russie.

Pascale Sourisse, directeur général du développement international, a clairement dit que :

« Thales est un partenaire de longue date des forces ukrainiennes, avec lesquelles le Groupe collabore depuis plus de dix ans, d’abord dans le domaine de la guerre électronique, puis dans un large éventail de programmes.

À court terme, ces accords renforcent le soutien de Thales à la préparation des forces ukrainiennes.

Ils témoignent également de notre engagement, par le biais d’une collaboration avec des acteurs et des fournisseurs ukrainiens de premier plan, afin de nous implanter à plus long terme en Ukraine et d’y soutenir l’industrie de défense locale. »

Comme on est en économie de guerre, Thales doit également livrer plusieurs dizaines de milliers de munitions de 120 mm pour l’armée française. Son usine de la Ferté Saint-Aubin dans le Loiret va passer d’une production de 20 000 munitions par an en 2023 à plus de 80 000 par an en 2026. Dans l’usine de Limours, on produit déjà 30 radars GM par an, au lieu d’une douzaine normalement.

Dans la même perspective, KNDS France (qui s’appelait auparavant Nexter) est en capacité de produire six canons Caesar par mois, contre moins de deux auparavant, et en produira douze par mois en 2024. 36 canons Caesar vont également être vendus à l’Arménie.

Et KNDS France va installer une base logistique en Ukraine. On n’en sait pas plus, c’est confidentiel tant pour le lieu que pour ce en quoi ça consiste concrètement. Cependant, on se doute que c’est pour les canons Caesar, qui sont sur-utilisés et dont les réparations ont été initialement menées par une entreprise ukrainienne qui s’occupe d’industrie agricole.

Quant au producteur de poudre Eurenco (qui a une usine à Bergerac désormais), toute sa production prévue d’ici 2030 a déjà pratiquement trouvé preneur.

Et il y a la mise en place d’un projet de 600 millions d’euros pour un lance-roquette français, sous l’égide de la Direction générale de l’armement. On parle d’un équivalent du « Himars » américain, pour lancer une bombe à 150 km, et sont en concurrence d’un côté MBDA-Safran, de l’autre Thales-ArianeGroup. Le projet doit être validé au début de l’année 2026.

Pour un militaire français de haut rang, un haut cadre du gouvernement, tout cela semble « logique » et si on leur disait qu’ils vont sciemment à la guerre, ils le réfuteraient. Les faits sont là cependant, tels des zombies, ces gens mènent le pays à la guerre, servant le capitalisme en crise cherchant à s’extirper de sa situation.

On est dans l’inexorable marche forcée au conflit, on est déjà dans le contexte de la troisième guerre mondiale, dont l’arrière-plan principal est la compétition sino-américaine pour l’hégémonie mondiale.

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Rapport entre les classes

Marine Le Pen, Jordan Bardella et le National Front Disco

Nous sommes en juillet 1992 et le chanteur Morrissey sort la chanson « The National Front Disco ». Auparavant chanteur du groupe The Smiths, il est connu pour son sens de l’empathie, sa quête de la réciprocité à rebours de tout rapport unilatéral. Il est de Gauche assumé, sa chanson « Meat is murder » est emblématique, etc.

Pourtant, la chanson « The National Front Disco » a été totalement incomprise alors. Elle était trop subtile et les journalistes bobos lui sont tombés dessus.

Elle raconte de manière interne la motivation qu’a une personne pour rejoindre le British National Front, un parti raciste, mais qu’il faut plutôt voir comme l’expression d’un violent ressentiment social populaire tournant au racisme.

C’est typique du Royaume-Uni des années 1970, avec le mouvement skinhead alors (pourtant au préalable tourné vers la musique ska et la Jamaïque, et devenant punk conformiste et raciste). La clef, c’est que celui qui rejoint le National Front espère ainsi accélérer la venue du jour où les comptes seront réglés.

Cette expression populiste à la base, cette formulation propre à des ouvriers vivant au cœur des pays riches tout en étant marginalisés culturellement, cette rancœur… Naturellement, c’est la clef pour comprendre pourquoi les prolétaires français, pour beaucoup, ne se tournent pas vers la révolution et le Socialisme, mais vers l’extrême-Droite.

Et Morrissey dénonce dans la chanson ceux qui ne comprennent pas la dignité de cette rancœur. Comment des gens vivant aussi mal, avec la même vie, ne comprennent pas ceux qui, désespérés, espèrent renverser la table ?

C’est tout à fait vrai : jamais l’antifascisme bobo ne fera rien. C’est le prolétariat qui fait l’Histoire, et s’il se trompe, il ne peut se rétablir qu’en sortant de son détour corrompu, pour assumer toute la violence qu’il porte en lui.

Voici la chanson, et les paroles.

David, the wind blows
The wind blows
Bits of your life away
Your friends all say
« Where is our boy?
Oh, we’ve lost our boy »
But they should know
Where you’ve gone
Because again and again you’ve explained that
You’re going to

Oh, you’re going to
Yeah, yeah, yeah, yeah
England for the English!

David, the winds blow
The winds blow
All of my dreams away
And I still say
« Where is our boy?
Ah, we’ve lost our boy »
But I should know
Why you’ve gone
Because again and again you’ve explained
You’ve gone to the

National, ah
To the National
There’s a country; you don’t live there
But one day you would like to
And if you show them what you’re made of
Oh, then you might do

But David, we wonder
We wonder if the thunder
Is ever really gonna begin
Begin, begin
Your mom says
« I’ve lost my boy »
But she should know
Why you’ve gone
Because again and again you’ve explained
You’ve gone to the

National
To the National
To the National Front disco
Because you want the day to come sooner
You want the day to come sooner
You want the day to come sooner
When you’ve settled the score

Oh, the National

David, le vent souffle
Le vent souffle
au loin des morceaux de ta vie
Tes amis disent tous
« Où est notre garçon ?
Oh, nous avons perdu notre garçon »
Mais ils devraient savoir
Où tu es parti
Parce que, encore et encore, tu as expliqué que
Tu vas au

Oh, tu vas aller au
Ouais, ouais, ouais, ouais
L’Angleterre pour les Anglais !

David, les vents soufflent
Les vents soufflent
tous mes rêves au loin
Et je dis malgré tout
« Où est notre garçon ?
Ah, nous avons perdu notre garçon »
Mais je devrais savoir
Pourquoi tu es parti
Parce que tu as expliqué encore et encore
Tu es allé au

National, ah
Au National
Il y a un pays, tu n’y vis pas
Mais un jour tu aimerais bien
Et si tu leur montres de quoi tu es fait
Oh, alors tu pourrais peut-être le faire

Mais David, nous nous demandons
Nous nous demandons si le tonnerre
Ne commencera jamais vraiment
Commencera, commencera
Ta mère dit
« J’ai perdu mon fils »
Mais elle devrait savoir
Pourquoi tu es parti
Parce que, encore et encore, tu as expliqué
Tu es allé au

National
Au National
A la disco du Front national
Parce que tu veux que le jour vienne plus tôt
Tu veux que le jour vienne plus vite
Tu veux que le jour vienne plus vite
Quand les comptes seront réglés

Oh, le National

On a ici une vérité évidente, une vérité de classe, qu’aucun bourgeois ne peut comprendre ou reconnaître.

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Effondrement de la France

Nouvelle vague antisémite en France

Avec la pandémie, l’antisémitisme a littéralement disparu. Ce qui est logique, car l’humanité agissant de manière unie tend à l’universel. Il n’y a pas de place pour des obsessions particulières.

Malheureusement, comme le capitalisme a basculé dans la crise en raison de la pandémie, l’antisémitisme ressurgit. A droite? Non, bien entendu. L’antisémitisme naît à gauche. Pas dans la Gauche réformiste, pas dans la Gauche historique, car ces deux courants ont des exigences, des valeurs.

La Gauche réformiste veut gouverner et la stabilité sociale. Elle est d’esprit humaniste cosmopolite. La Gauche historique se fonde de son côté sur la conscience, les analyses poussées, elle est universaliste. Pour la Gauche qui a des valeurs, l’antisémitisme est une horreur, une forme de cannibalisme.

L’antisémitisme, c’est la fausse révolution, c’est la solution à l’envers, c’est la fuite assassine, c’est le choix de massacrer un bouc-émissaire. Comme on le dit toujours traditionnellement dans la Gauche historique, « l’antisémitisme est le socialisme des imbéciles ».

Affiche soviétique en yiddish avec les données sur l’industrialisation et l’électrification

Alors, d’où vient l’antisémitisme français de 2024? Il naît dans la « gauche » anarchiste ou anarchisante, dans la « gauche » populiste, dans cette fausse « gauche » qui utilise l’antisémitisme comme levier « anticapitaliste », avec le plus souvent un masque « antisioniste » purement fictif pour se la jouer « rebelle ».

Le fond de tout cela est toujours petit-bourgeois. La petite-bourgeoisie s’agite, panique devant la crise. Elle met en place des constructions artificielles pour inventer un anticapitalisme qui ne soit pas anticapitaliste, une révolution qui n’en soit pas une.

Naturellement, le drame de Gaza est ici utilisé à fond. On voit des dessinateurs, des musiciens, des créateurs de mode, des influenceurs… dire qu’ils « soutiennent » Gaza. En pratique, ils ne font rien du tout. Cependant, ils font du bruit, ils prétendent que le symbole suffit. En fait, ils jouent sur l’irrationalisme et un antisémitisme qui ne s’assume pas.

Le fantasme d’agir réellement en parlant uniquement symboliquement de quelque chose… correspond tout à fait à la démarche catholique d’agiter le fantasme « juif » pour le conjurer. C’est sordide.

Si on ajoute à cela l’antisémitisme promu par de nombreux courants musulmans, et l’opportunisme électoral de La France Insoumise, tous les ingrédients sont là pour qu’en France, l’antisémitisme pullule.

Il faudrait faire d’ailleurs un catalogue des ambiguïtés antisémites de La France Insoumise, qui sont littéralement innombrables depuis des mois. Heureusement, nous n’avons absolument jamais considéré comme de gauche La France Insoumise, absolument jamais, en raison de leur populisme, et nous avons fait le bon choix.

C’est en ce sens que le fait-divers de Courbevoie (dans les Hauts-de-Seine) n’en est pas un. Deux adolescents de 13 ans qui violent une jeune fille de 12 ans, la menacent, la frappent… car elle est juive… C’est une conséquence logique de tout un arrière-plan ignoble.

Un arrière-plan où, dans les faits, une personne juive en France a peur de la « gauche de la gauche » et se méfie avec angoisse de la perspective d’une montée en puissance de l’Islam. C’est d’autant plus vrai qu’elle voit que, pour des motifs électoraux, la Gauche réformiste s’est alliée à La France Insoumise…

Pour cette raison, les Juifs bourgeois appellent de manière résolue à soutenir Emmanuel Macron. D’autres, qui ont bien plus peur, appellent à soutenir le Rassemblement National de Marine Le Pen et Jordan Bardella pour contrer le « nouveau Front populaire ». C’est la position de Serge Klarsfeld, qui historiquement a beaucoup oeuvré (avec sa femme Beate) à la mémoire de la Shoah.

C’est là un choix erroné, qui de toutes façons va prendre de moins en moins prise. Dans les faits, ce qui se réaffirme avec la crise, c’est la pression qui monte en puissance et la seule alternative possible pour les Juifs est la suivante : le sionisme ou le Socialisme.

Ou bien il est considéré que c’est foutu, et alors il faut fuir, une nouvelle fois, ou bien il y a l’espoir que les forces obscures vont être écrasées collectivement, que l’humanité va réussir à s’unifier démocratiquement, en dépassant le capitalisme.

L’affiche dit en yiddish « Vive le grand Staline, garant de la constitution du socialisme victorieux! »

Affiche soviétique de 1940, à l’occasion des élections dans les territoires pris par l’armée rouge à l’occasion du « pacte germano-soviétique ».

Ces territoires sont en fait l’Ukraine de l’Ouest (la Galicie) et la Biélorussie de l’Ouest, qui sont rattachées respectivement à l’Ukraine et la Biélorussie.
Les nazis ont massacré 245 000 juifs en Biélorussie et 900 000 en Ukraine.

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Refus de l’hégémonie

ICAN : accélération des dépenses mondiales pour les armes nucléaires

La Campagne internationale pour abolir les armes nucléaires (ICAN) a publié un rapport quant à la hausse très importante des dépenses mondiales pour les armes nucléaires. Dans ce panorama, ce sont les Etats-Unis qui gaspillent le plus.

Voici la publication d’ICAN France à ce sujet. Le travail mené ici est très important et il est important de passer le mot !

Synthese-Rapport-depenses-nucleaires-2024_compressed
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Rapport entre les classes

Mélenchon contre Blum

Jean-Luc Mélenchon n’est, pour agauche.org, plus une figure de gauche depuis bien longtemps. C’est un populiste, qui est sorti du cadre de la Gauche historique fut-elle réformiste.

Et il a tenu des propos sur Léon Blum qui en disent long sur son rejet des concepts fondamentaux de la Gauche historique. Il a en effet considéré que Léon Blum… n’avait pas d’envergure historique !

C’est là exemplaire de la question du rapport qu’il faut avoir – à la classe, ou bien à l’État bourgeois. Comment faut-il comprendre le rapport entre le prolétariat et la bourgeoisie, entre le nouveau et l’ancien ?

Voici les propos de Jean-Luc Mélenchon, tenus lors d’une interview à 20 minutes le 15 juin 2024.

« Aujourd’hui, vous ne faites plus « consensus », n’est-ce pas la preuve d’un changement du rapport de force ?

La stratégie politique des insoumis c’est l’union générale et le programme des ruptures avec le système. En douze ans, c’est devenu celle de toute la gauche. Donc là, pour moi, carton plein avec cet accord.

Matignon n’est pas un sujet existentiel. Je ne suis pas en train de construire une carrière. Les insoumis ont produit des dirigeants capables.

Quand Léon Blum devient chef du gouvernement en 1936, il n’est pas au niveau de Manuel Bompard, ni de Mathilde Panot ou de Clémence Guetté, il était critique d’art et dirigeant marxiste du Parti socialiste. »

C’est très clair : selon Jean-Luc Mélenchon, être un « dirigeant marxiste du Parti socialiste » ne fournit pas un niveau qualitatif pour gouverner qui soit le plus haut possible. Bien au contraire, même, puisqu’on a des figures « politiques » opportunistes qui seraient bien mieux qualifiées.

Qui sont en effet Manuel Bompard, Mathilde Panot et Clémence Guetté ?

Manuel Bompard est quelqu’un qui a fait une thèse de mathématiques appliquées en aéronautique, monté une start-up. En 2009, il rejoint le Parti de Gauche, et l’année d’après il en devient le secrétaire national ! Il devient ensuite un cadre de La France insoumise, surtout pour les élections.

Mathilde Panot a un master en relations internationales à Sciences Po, avant de devenir cadre dans le mouvement de Jean-Luc Mélenchon. Clémence Guetté a un master de sociologie politique à Sciences Po, avant pareillement de devenir une cadre de Jean-Luc Mélenchon.

Les trois sont nés respectivement en 1986, 1989, 1991. Ce sont des cadres classiques des mouvements électoralistes, qui après avoir fait des études participent comme organisateurs, sont élus.

Et Léon Blum ne serait « pas au niveau » de tels opportunistes, sans caractère ni profondeur ?

Rien que l’âge, déjà. Léon Blum, en 1936, était bien plus âgé puisque né en 1872. En soi, cela ne suffit pas à expliquer un meilleur niveau, sauf qu’il a d’ailleurs lui une intense activité.

Il a eu un vrai parcours institutionnel, puisqu’il a été chef de cabinet du socialiste Marcel Sembat, ministre des Travaux publics, de 1914 à 1916, commissaire du gouvernement à plusieurs reprises.

Il est surtout, c’est cela qui compte pour nous, le chef de file des socialistes, organisés dans la Section Française de l’Internationale Ouvrière. Depuis 1920, c’est un dirigeant ouvrier, organisant, écrivant – et effectivement, c’est un littéraire de formation.

Léon Blum au congrès socialiste de 1932

Léon Blum a à ce titre mené deux combats fondamentaux. Tout d’abord, il est en première ligne pour dénoncer les « néo-socialistes », qui sont une fraction des socialistes qui devient fasciste. Ensuite, il soutient le Front populaire dont il devient une figure.

Et donc, Léon Blum, qui a bataillé politiquement pour le Socialisme, avec un très haut niveau idéologique, depuis 1920 dans la classe ouvrière, vaudrait moins que des aventuriers de la politique bourgeoise en 2024 ?

Jean-Luc Mélenchon ne peut pas ne pas savoir tout cela. Et pourtant, il prétend que ses cadres seraient mieux. « Quand Léon Blum devient chef du gouvernement en 1936, il n’est pas au niveau de Manuel Bompard, ni de Mathilde Panot ou de Clémence Guetté. » Comment, pourquoi ?

Parce qu’il considère que le populisme vaut, finalement, mieux que la Gauche historique. Même une expérience de masse d’une envergure formidable comme le Front populaire ne vaut pas, pour lui, la politique « immédiate », la démarche populiste. C’est un signe de démesure que de voir les choses ainsi, mais il en va ainsi de l’opportunisme qu’il se croit réellement avoir une signification.

Comme la bourgeoisie aide cet opportunisme, forcément, les opportunistes se sentent pousser des ailes. Historiquement, pourtant, le Socialisme balaie tout cela ! Le prolétariat porte le nouveau, qui s’allie sur la bourgeoisie bascule dans l’ancien ! Au-delà des détours, la Gauche historique l’emportera !

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Effondrement de la France

Les manifestations désastres du 15 juin 2024

Afin de protester contre les succès de l’extrême-Droite en France aux élections européennes du début juin 2024, toute la Gauche et de nombreux syndicats avaient appelé à manifester le 15 juin 2024.

Quand on agit ainsi, il faut être prudent. Si ça marche, cela produit un élan, si c’est faible, cela décrédibilise d’autant plus. Cependant, comme il y a les élections législatives suite à la dissolution, la précipitation a prévalu, tout le monde s’est dit que le chantage moral forcerait les choses et les gens à venir.

C’est là qu’on voit la naïveté et l’opportunisme de la Gauche gouvernementale, de la « gauche de la gauche » qui lui court derrière, et des syndicalistes.

Car des décennies d’opportunisme, de médiocrité, d’avilissement, de corruption ont totalement déconnecté ces gens du peuple et de la réalité. Les manifestations se sont fracassées sur la réalité.

On serait aux portes du fascisme et il y a eu seulement 250 000 personnes (selon la CGT) à Paris, 3 000 à Nice, 5 000 à Toulouse, 4 000 à Dijon, 1 000 à Perpignan, 8 5 00 à Grenoble, 2 000 à Cherbourg, 2 500 à Clermont-Ferrand, 2 000 à Orléans, 1 000 à Tarbes, 2 000 à Bayonne, 1 000 à Amiens, 10 000 à Bordeaux, 2 500 à Nancy, 2 000 au Havre, 6 000 à Lille…

Comme d’habitude, le décalage entre les chiffres de la police et ceux des organisateurs est immense. Pour la ville de Marseille, la police compte 12 000 manifestants, la CGT 80 000 !

Mais peu importe. Dans toute la France, la CGT compte 640 000 manifestants, dans quasiment deux cent endroits. C’est le « peuple de gauche qui s’est levé ».

Et en plus de ne pas peser lourd, il ne sait pas mobiliser au-delà de lui. Car il a comme base des syndicalistes et des fonctionnaires, des enseignants et des étudiants, des bobos et des secteurs de la petite-bourgeoisie intellectuelle.

Ainsi, Marine Tondelier, secrétaire nationale de Les Écologistes, peut bien dire : « Je n’avais pas vu autant de monde en manifestation depuis la réforme des retraites ». C’est très vrai. Et c’est bien pour ça que la réforme des retraites avait été une défaite totale.

Le « peuple de gauche » a rejeté la Gauche historique, il est étranger au prolétariat, il est poreux voire désireux de fusionner avec le libéralisme culturel, et surtout il est hostile à une remise en cause du mode de vie dominant, qu’il entend seulement réformer au moyen de l’idéologie des « centre-villes ».

Il n’est qu’un repoussoir, dont la prétention, la vanité, l’opportunisme écœurent, précipitant les gens à l’extrême-Droite.

D’ailleurs, s’il y a une chose à faire déjà, c’est de rejeter tous ceux qui ont soutenu cette farce que fut le mouvement contre la réforme des retraites. Et qui ensuite ont tenté le même coup publicitaire sur le dos de la question palestinienne.

Il faut partir sur une base saine. Et l’échec du 15 juin 2024 n’est que l’agonie, qui va encore durer, mais qui est inévitable. Que cette fausse Gauche tombe d’elle-même, laisse enfin la place, et démasquons ceux qui prétendent être différente d’elle, alors qu’ils en ont toujours fait partie.

Il faut que le syndicalisme s’occupe du syndicalisme et reste dans son domaine, et que le politique soit principal quant au reste et en général.

Il faut que la question animale soit essentielle à tous les niveaux.

Il faut que la tradition de la Gauche historique soit celle qui compte.

Il faut se débarrasser du style bobo – LGBT – migrants – cannabis, expression des centre-villes turbocapitalistes. Pour donner un exemple en rapport aux manifestations, s’il y avait à Lille 6000 personnes contre l’extrême-Droite, il y en avait en même temps 21 000 à la « Pride » LGBT ! Le libéralisme culturel a tué la Gauche corrompue elle-même par le libéralisme culturel…

Il faut le prolétariat comme ossature de toute question historique, et toute les questions sont historiques.

Il faut avoir le Socialisme comme objectif, un nouvel État, une nouvelle société, une nouvelle humanité !

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Effondrement de la France

Ni « gauche » bobo caviar, ni droite Fleury Michon

L’esprit qui doit être celui de la vraie Gauche, c’est celui qui est partisan et exige un ordre nouveau, un État nouveau, un être humain nouveau. Quiconque accepte la vie quotidienne telle qu’elle est proposée par le capitalisme relève d’un passé révolu qui chaque jour disparaît davantage.

Et cela quelle que soit la forme de cette acceptation. La « Gauche » des centre-villes et la Droite des campagnes ne sont que les deux faces d’une même réalité, d’une même emprise d’un capitalisme à la fois rétrograde et replié sur le cadre national, et en même temps moderniste et cosmopolite.

Entre le beauf des villes s’imaginant « moderne » et celui des campagnes s’imaginant « ancien », il n’y a pas de différence de fond, seulement de rythme dans la vie quotidienne capitaliste. Pour prendre un exemple, les uns sont flexitariens, les autres des « viandards » patentés, mais tous sont trop décadents et libéraux pour prendre les animaux et la question animale en compte. L’industrie capitaliste de la viande est en expansion mondiale, les lieux sauvages sont toujours plus détruits, mais cela n’intéresse pas ces gens, qui ne voient pas plus loin que leur nombril.

Tout cela est à l’opposé de l’esprit résolument partisan de la Gauche historique. L’esprit engagé, déterminé, capable d’agir… et de ne pas agir, quand il le faut. Afin de protéger et de se préserver, de faire avancer et de ne pas faire reculer.

Dans une société française en crise politique en juin 2024, rien n’est plus étranger que l’esprit partisan. Les Français ont la nostalgie du passé, pour eux la société française précédant la pandémie de 2020 était finalement idéale. Accumuler du capital, devenir propriétaire, faire un travail qui somme toute ne dérange pas outre mesure, construire une petite famille, partir en vacances parfois, en attendant la retraite… Et bien sûr, de manière régulière, se précipiter dans la société de consommation.

Ce refus de la dialectique de la vie est ignoble et c’est pourquoi il faut bien le dire : oui le prolétariat français a été corrompu, il a trahi son rôle historique, il a accepté de se vendre à la bourgeoisie française, car il a considéré que son confort comptait plus que tout. Il a, pour cette raison, perdu sa dignité et c’est exactement cela qui le précipite dans les bras de l’extrême-Droite.

C’est le refus de l’esprit partisan qui a amené des prolétaires à soutenir des partis populistes d’extrême-Droite, de manière massive, que ce soit avec Donald Trump aux États-Unis, Marine Le Pen en France ou le FPÖ en Autriche. Il est fou de voir que la majorité des ouvriers porte à bout de bras les succès électoraux de telles sinistres figures !

Mais le prolétariat n’échappera pas aux larmes et au sang versé. Il devra bien en France, qu’il le veuille ou qu’il ne le veuille pas, écrire une page de gloire. Il devra se forger, par choix ou par la force de l’Histoire, pour porter le positif contre le négatif, la construction contre la destruction, l’avenir contre le passé.

Le prolétariat français devra porter l’esprit partisan, il devra être lui-même cet esprit, et tant qu’il ne le fera pas, il ne fera que errer, se perdre, se ronger de l’intérieur, souffrir mille maux. Personne ne peut échapper à la lutte des classes, qui exige la révolution, et à la nécessité d’un nouveau mode de production, qui demande une nouvelle civilisation.

On est immensément loin encore du grand saut que le prolétariat français doit faire. Rien ne peut toutefois empêcher que cela se produise. Ou la révolution empêche la guerre, ou la guerre provoque la révolution : l’Histoire donnera inéluctablement naissance à un héroïsme de classe.

La « Gauche » bobo – caviar et la Droite Fleury Michon sont des agitations, des troubles, rien de plus. L’ultra-radicalité fictive pro-LGBT, pro-migrants, pro-Palestine… n’est que du théâtre pour faire du bruit, et empêcher l’affirmation de l’idéologie dialectique du prolétariat, qui exige la transformation du capitalisme en Socialisme par la révolution, les masses en mouvement, en armes pour établir le nouvel État.

Sans le pouvoir, tout est illusion, et l’esprit partisan, l’esprit déterminé, l’esprit des choix, est ce qui prime, ce qui compte vraiment. Le prolétariat n’existe que par l’affirmation, la lumière, le mouvement… La victoire !

La crise politique en France de juin 2024 est un reflet de ce qui se passe au plus profond de la société française, du capitalisme français. C’est l’effondrement. Et le calme plat, illusoire, cède la place au vent qui commence à souffler.

Que ce vent fasse flotter le drapeau rouge, grâce à l’esprit partisan !

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Effondrement de la France

Pas de soutien au « nouveau Front populaire »

Le choc de l’importance électorale de l’extrême-Droite aux élections européennes de juin 2024 a abouti, dans la précipitation, à la mise en place d’un « nouveau Front populaire ». Dès le départ, il y a eu en son sein le Parti socialiste, les Écologistes, La France Insoumise, le PCF, Place publique, Génération⸱s et GRS. D’autres petites structures s’y sont ralliées.

C’est une escroquerie. Cela n’a rien à voir ni avec le Front populaire né à partir de février 1934 comme unité antifasciste populaire à la base, ni avec le Front populaire comme conception élaborée par le communiste bulgare Georgi Dimitrov. C’est une simple alliance électorale qui tente d’unifier autour de la Gauche bobo une réelle protestation contre l’extrême-Droite.

C’est une opération de manipulation, de chantage émotionnel. C’est une habitude en France : la lutte contre la réforme des retraites avait relevé du même chantage. Sous de faux prétextes d’unité, il faudrait se mettre à la remorque de la bourgeoisie « de gauche », de la gauche caviar, des bobos, de gens qui veulent vivre le libéralisme dans la société, mais avec la protection sociale.

Ce sont ces gens qui dégoûtent le peuple, et qui produisent le succès de l’extrême-Droite, et même de la Droite. Il ne faut faire aucun compromis avec cette fausse gauche, opportuniste, électoraliste, pour qui ce qui compte c’est la lutte des places, pas la lutte des classes.

Il faut retourner sur les bases de la Gauche historique, et ne pas faire des migrants, des LBGT ou des criminels de banlieue, les figures « révolutionnaires » de notre époque. Il faut la Gauche qui porte une morale, un nouvel ordre, une Gauche qui veuille façonner un nouvel État, ce qui présuppose une révolution, pour une nouvelle humanité.

Aleksandr Deyneka, Stakhanovistes, URSS, 1937

Le « nouveau Front populaire » ne porte rien en lui, même pas le principe de l’unité de principe face à une menace commune. Car si c’était le cas, il exprimerait un mouvement à la base, un mouvement populaire. Là, à part des étudiants agités et quelques syndicalistes pour appuyer des élus, il n’y a rien. On est dans le simulacre, dans la manipulation de symboles.

Ce qui n’a rien étonnant de la part de gens sans contenu, qui utilisent des symboles, sans jamais ne rien développer en termes de contenu. Il faut d’ailleurs voir à quoi ressemble la « gauche de la gauche », avec des petites structures anti-intellectuelles, tenant le même discours qu’en 1920, ne produisant rien de culturel. Et cherchant seulement, en appelant à « l’unité », à tromper les esprits pour gagner du monde.

Tout cela est anti-prolétarien, car anti-idéologique. Pour ne pas être piégé par les nationalistes ou les bobos, les prolétaires doivent être en mesure de se tourner vers l’idéologie qui est véritablement la leur. Ils doivent porter le drapeau du Socialisme – et pour cela, il faut une expression idéologique de ce drapeau – c’est ce qu’est agauche.org, comme organe de presse, dans la tradition historique du mouvement ouvrier.

Sans organe de presse, il n’y a pas d’organisation, pas d’idéologie, pas d’envergure, pas d’existence réelle sur le plan historique.

Vassili Efanov, Le peuple des Soviets, URSS, 1939

Le « nouveau Front populaire » ne fait que rassembler des vendus (au point de soutenir la ligne américaine de guerre à la Russie par l’intermédiaire de l’Ukraine), des gens qui ont échoué et qui refusent de se remettre en cause, des gens que l’Histoire met de côté, car ils ne correspondent à plus rien.

D’où justement les discours fantasmatiques de cette gauche bobo et syndicaliste: l’extrême-Droite serait prête à instaurer une dictature raciste, les LGBT seraient envoyés dans des camps, et autres délires qu’on peut trouver de manière régulière, tellement on est ici dans une fiction qui exige une narration extrêmement poussée pour masquer les faits.

La réalité, c’est qu’en France s’instaure une opposition à l’américaine, avec des progressistes et des conservateurs, des représentants du capitalisme moderniste et des nouveaux marchés d’un côté, des représentants du capitalisme « traditionnel » de l’autre. Ce sont les deux faces du capitalisme – et la dialectique exige un camp, celui du prolétariat, pour les combattre!