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Guerre

Le rôle renforcé de l’armée dans l’aéronautique

Après l’automobile, l’industrie aéronautique figure parmi les secteurs les plus impactés par l’arrêt de l’économie suite au Covid-19. À la fin du mois d’avril, on comptait 16 000 avions immobilisés, bloquant ainsi toute la chaîne de renouvellement de la flotte mondiale. Le secteur ne devrait pas retrouver son niveau de croissance avant plusieurs années.

Le ministre de l’économie Bruno Le Maire a donc annoncé un plan d’aide de 15 milliards d’euros, compte tenu déjà des 7 milliards de prêts garantis à Air France. De ces 15 milliards, un milliard va être dirigé vers un fonds d’investissement avec la participation d’Airbus, Safran, Dassault et Thalès. Le reste aidant à la recherche/développement et à la modernisation (robotisation et numérisation).

De la même manière que les grandes entreprises de l’automobile s’imposent par le projet d’Alliance Européenne des Batteries (le « Airbus des batteries »), c’est le même processus qui s’instaure dans l’aéronautique. Avec la pression technologique à l’avion « décarboné », les grandes entreprises se placent à la tête de la modernisation. Et comme dans l’automobile, la question réside dans la souveraineté nationale comme l’a bien rappelé le ministre de l’économie Bruno Le Maire :

« La crise sanitaire a mis un coup d’arrêt à la croissance du secteur aéronautique. Nous devons à tout prix éviter un décrochage de notre industrie face à la Chine et aux États-Unis »

Ce renforcement des grandes entreprises ne va pas manquer d’imposer leur rythme aux sous-traitants, aux petites et moyennes entreprises. Celles qui ne pourront suivre, seront forcément hors course.

En parallèle à la mise en avant des grandes entreprises, il y a le renforcement de l’armée dans l’aéronautique, qui a d’ailleurs toujours été importante pour les commandes de ce secteur. Les commandes effectuées par la loi de programmation militaire 2019-2025 vont ainsi être accélérées.

Ces commandes concernent 3 avions A330, transformés ultérieurement en avions ravitailleurs, 8 hélicoptères et des drones pour la marine nationale, pour un coût de 600 millions d’euros. À cela s’ajoute une commande d’environ 100 millions pour la construction d’avion de surveillance et de reconnaissance, ainsi que de drones pour la marine nationale. Et ces commandes sont très pragmatiques, comme l’a rappelé la ministre des armées Florence Parly :

« Chacune de ces livraisons, chacun de ces nouveaux équipements a une fin et une destination : nos opérations militaires […] Chacune de ces commandes, ce sont des emplois français non délocalisables, ce sont des territoires qui vivent, ce sont des régions fières de leur savoir-faire. Et c’est, au fond, notre souveraineté qui est en jeu »

Si ces commandes étaient déjà prévues et sont simplement avancées, il n’en est pas de même de l’augmentation de la participation du ministère à Definvest, un fonds d’investissement public spécifique à l’armée fondé en novembre 2017 pour soutenir les PME stratégiques en difficultés.

Cogéré par ce ministère et la Banque Publique d’Investissement, Florence Parly a annoncé passé sur cinq ans d’actuellement 50 millions à 100 millions d’investissements. Dans le même temps, une cartographie de 1 500 entreprises va être effectuée par ce ministère pour protéger ces entreprises. Florence Parly a d’ailleurs rappelé l’augmentation ces trois dernières années de l’investissement du ministère des armées dans l’aéronautique.

Les industries de l’automobile et de l’aéronautique, voient se produire le même schéma de relance : la domination de plus en plus unilatérale des grandes entreprises. A cela s’ajoute donc dans l’aéronautique une prise de contrôle plus grande de l’armée elle-même sur le rythme productif.

On a un appareil productif qui se fait de plus en plus la caisse de résonance des intérêts des grosses entreprises capitalistes, avec en arrière-plan la mainmise de l’armée sur une partie d’un secteur clef. C’est là une nouvelle illustration de la tendance à la guerre.

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Politique

Le post-gauchisme et l’idéologie identitaire-communautariste

Toute la galaxie identitaire-communautariste ne tombe pas du ciel ; elle est à la fois un produit et un prolongement du post-gauchisme.

Il reste à écrire comment les milieux du syndicat anarcho-syndicaliste CNT et de la Ligue Communiste Révolutionnaire trotskiste ont été dans les années 2000 puissamment travaillé au corps par l’idéologie identitaire-communautariste.

Cependant, il reste également à écrire comment le post-gauchisme des années 1970 a servi d’incubateur. La biographie Wikipedia de Guy Dardel est ici tout à fait exemplaire de tout un mouvement de décadence, où la volonté de faire la « révolution » s’efface devant l’agitation permanente à travers la quête du « sujet révolutionnaire » du moment, pour devenir enfin le culte d’une rébellion identitaire-communautariste.

« Présenté dans plusieurs rapports des Renseignements généraux comme le chef de la bande de Rueil-Malmaison. De 1970 à 1973 il est actif au sein de La Cause du peuple et du Secours Rouge Puteaux avant de participer à partir de 1976 à l’émergence du Mouvement autonome en France avec la création en 1977 du collectif « Offensive et autonomie » proche du groupe réunis autour de la revue Camarades de Yann Moulier Boutang. Il est alors politiquement et idéologiquement proche du courant dit de l’operaïsme italien et de son dirigeant Oreste Scalzone Début des années 1980, il Participe et organise le soutien en France de centaine de réfugiés Italien fuyant la répression.

À partir de 1985, Guy Dardel anime l’émission à destination des prisonniers Parloir libre sur Radio Montmartre, puis radio tomate et Lucrece. En 1986, il participe à la création de Prolétaires pour le communisme puis du Comité des mal-logés. l’année suivante il participe à la fondation du « Comité national contre la double peine » et du collectif « résistance des banlieues », avant de fonder Fréquence Paris Plurielle en 1992, puis le Mouvement de l’immigration et des banlieues (MIB) en 1995. Il est encore en 2020 administrateur de FPP 106.3FM. »

Le Comité des mal-logés a été un moment très important de la lutte du milieu des années 1980 (les « Maliens de Vincennes ») et c’est un tournant dans le post-gauchisme. La « galaxie » autonome devient ouvertement post-autonome et c’est de là qu’émerge des initiatives comme le MIB, cohérentes, authentiques, mais en réalité sur une pente historique menant à l’idéologie identitaire-communautariste par manque complet de perspective en raison du rejet complet du mouvement ouvrier.

Marginale, cette approche va connaître un saut qualitatif avec l’émergence post-moderne dans les universités et l’apparition d’une petite-bourgeoisie immigrée cherchant un levier pour faire pression dans la société. Il faut également mentionner l’appui idéologique d’États comme l’Algérie, c’est-à-dire de dictatures infâmes jouant sur la corde « anti-coloniale » pour se légitimer. C’est cela qui donne les Indigènes de la République, fer de lance de l’idéologie identitaire-communautariste.

Il y a eu un véritable détournement du post-gauchisme, mais un détournement largement accepté au nom de la quête de la figure rebelle du moment. Les choses auraient pu d’ailleurs tourner tout autrement, mais pour cela il aurait fallu assumer la Gauche historique, ce dont les post-gauchistes ne voulaient cependant plus entendre parler, l’assimilant au PCF et à la CGT.

Et voilà comment des gens voulant réactiver la « révolution » au sein du mouvement ouvrier se sont transformés en outils pour des groupes de pression petit-bourgeois.

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Politique

Le fiasco du rassemblement parisien pour George Floyd

Appelé par SOS Racisme et rassemblant peu de monde autour des principales figures de la Gauche, le rassemblement d’hier en hommage à Georges Floyd s’est fait sur une base libérale-démocrate, dans un esprit d’universalité très parisien, très franc-maçon, très journalistique.

Symboliquement et humainement, il n’y a aucune raison de ne pas participer à une célébration en l’honneur d’une victime américaine d’un crime raciste. Seulement, il faut savoir raison garder et ne pas prétendre que la France serait les États-Unis, que la planète serait déjà unifiée et que les pays ne connaissent pas encore et toujours des situations très différentes.

C’est cette lourde erreur – de type chrétien humaniste, franc-maçonne, intellectuelle cosmopolite – qu’ont fait les dirigeants de la Gauche en venant au rassemblement parisien en solidarité avec George Floyd, alors que ses funérailles se déroulait aux États-Unis.

Dominique Sopo, le président de SOS Racisme, à l’initiative du rassemblement, résume bien toute cette construction intellectuelle :

« Nous nous battons pour que plus jamais il n’y ait à poser le genou pendant 8 minutes et 46 secondes, parce que nous sommes en 2020 et lorsque nous disons que nous sommes les pays des Droits de l’homme, lorsque nous disons que la civilisation est aboutie dans nos pays, et bien il faut le montrer. Il faut être exigeant et faire en sorte que ni aux États-Unis, ni en France, ni ailleurs, il n’y ait de Georges Floyd, ou il n’y ait de personnes qui décèdent parce qu’elles sont passées, malheureusement, sous les coups, de ceux qui encore une fois estimaient que leur couleur de peau ou que leur religion était un crime. »

La facture pour une telle démarche hors-sol, c’est qu’il n’y avait que 2500 personnes, malgré l’appel de La France insoumise, Europe Ecologie-Les Verts, le PCF et le Parti socialiste, ainsi que la présence de leurs têtes de proue Jean-Luc Mélenchon, Yannick Jadot, Fabien Roussel et Olivier Faure.

Et toute la Gauche appelait : en plus de ces partis, on a la CGT, l’UNSA, la FSU, l’UNEF, le syndicat des avocats de France, le MRAP, la LDH, la LICRA, l’UEJF… Autant dire que la Gauche politique est d’une faiblesse complète, et qu’elle est même réduite à une Gauche libérale-démocrate, sans base populaire, qui fait ici acte de témoignage.

La facture a également un second aspect : le mépris complet de la part des postmodernes racialistes. Le collectif « La vérité pour Adama » a appelé à ne surtout pas participer au rassemblement, tout comme l’activiste Taha Bouhafs. On est ici dans une approche qui est celle des « Indigènes de la République », qui fut celle du MIB (Mouvement de l’Immigration et des banlieues) et de par ses fondements identitaires, il n’y a aucune place pour un rapport positif avec la Gauche et le mouvement ouvrier.

D’ailleurs, Christine Taubira s’est empressée d’encore trahir. Cette femme de centre-droit, que la Gauche a présenté comme une humaniste alors que cela a toujours été une carriériste et une opportuniste, s’est empressée de saluer le collectif « La vérité pour Adama » au moment même où celui-ci rejetait la Gauche.

À l’émission Quotidien de TMC – où la veille les invités étaient de Koh-Lanta – Christine Taubira a qualifié Assa Traoré, qui dirige le collectif « La vérité pour Adama », de « chance pour la France », reprenant l’expression employée par l’extrême-Droite pour se moquer de manière ironique et sordide des immigrés.

C’est tout à fait Christine Taubira, historiquement responsable de l’arrivée de Jean-Marie Le Pen au second tour des présidentielles, et qui d’ailleurs a été ministre de la justice : comment peut-elle ensuite dénoncer un système dont elle a été elle-même une pièce-maîtresse ?

On voit ici comment la Gauche s’est faite pourrir de l’intérieur par des gens comme elle, totalement extérieure au mouvement ouvrier. Et comment aussi, à l’extérieur, des forces petites-bourgeoises identitaires et communautaristes tente de la remplacer. La réponse doit être ainsi un retour au source, une réaffirmation de la Gauche historique.

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Politique

La tribune existentialiste «Pourquoi j’ai honte d’être blanche»

Une étudiante belge a publié une sorte de petit manifeste existentialiste reprenant à son compte la rhétorique des « Indigènes de la République ». C’est un exemple excellent et pathétique de la folie identitaire de la « gauche » postmoderne.

À la base le texte a été publié sur le média belge lalibre.be, comme « contribution externe », avant d’être enlevé au motif suivant :

« Suite à de nombreuses insultes envoyées à l’auteure de cette opinion, cette dernière a préféré ne plus signer ce texte.

Nous supprimons donc ce texte, et reviendrons sur les questions qu’il soulève dans un débat contradictoire ces prochains jours.

La Rédaction »

La personne à l’origine de cette tribune est Juliette B., une étudiante en première année de Sciences Politiques à l’Université de Liège qui, évidemment, s’est faite atomisée en retour. Tant la France et la Belgique sont des pays en effet où la lutte de classes a été très forte et les discours racialistes ne peuvent pas passer comme une lettre à la poste.

On sait ce qu’est la réalité et les « révélations » mystiques dans l’esprit de la déconstruction à la Michel Foucault et à la Frantz Fanon passent pour des lubies. On sait où est la réalité et elle n’est pas dans la tête des « social justice warriors » qui sont des caricatures inversés de l’extrême-Droite.

L’approche philosophique hors-sol à l’anglo-saxonne, ce délire universitaire de petits-bourgeois de centre-ville, n’arrive heureusement pas à s’imposer, et pourtant on sait à quel point il est acide, agressif, harcelant, conquérant, vindicatif !

Voici le texte de Juliette B., qui mélange l’existentialisme à l’absurde par l’absence de sens à certains de ses propos très décousus d’ailleurs :

« Aujourd’hui, j’ai eu une révélation. Elle m’est apparue comme un éclair de génie après quelques jours d’un malaise opaque. En effet, depuis la mort de George Floyd et le scandale international qui en a découlé, j’avais comme une gêne qui se déplaçait dans mon corps, un noeud, un manque de fluidité, quelque chose d’handicapant que je n’arrivais pas à sonder. Je l’ai laissée dormir pendant quelques jours mais celle-ci a fini par grandir et par exploser aujourd’hui…

Puis, aujourd’hui, se sont alignés ces 6 mots : “J’ai honte d’être blanche”. C’était ça, ce sentiment que j’aurais préféré laissé endormi. Je me suis sentie comme membre d’une famille gênante dont on préfèrerait ne pas faire partie. Je ne me suis pas sentie coupable de l’attitude gênante de cette famille de Blancs, juste honteuse, avec une folle envie de disparaître pour ne plus être associée à elle.

Tous ces gens qui plaident pour l’existence du racisme anti-blanc et qui nous rappellent qu’il existe des policiers gentils ne sont-ils pas mal à l’aise ? Ne ressentent-ils pas la même honte que moi quand ils osent accaparer le débat de manière aussi indécente ?

Si le monde était la salle d’attente des urgences et que l’état physique des patients était proportionnel au taux de discriminations raciales qu’ils subissent, les Blancs auraient une égratignure au genou tandis que les personnes racisées auraient tous les membres fracturés, les deux poumons perforés et seraient en train de se vider de leur sang. La moindre des politesses dans ce cas, c’est de se taire avec sa pauvre égratignure au genou et pas d’essayer de crier plus fort que les plus amochés.

En réalité, la honte, c’est tout le problème et toute la solution. Les Blancs ne veulent pas la voir, c’est pourquoi ils utilisent tous les moyens possibles pour se défendre quitte à s’enfoncer dans la malhonnêteté intellectuelle la plus ridicule.

Cependant, associée à une bonne dose de courage, la honte est l’antithèse nécessaire, un moteur même. Une fois que l’on a eu le courage de l’accepter, il nous prend le besoin viscéral de ne plus être honteux. Il nous est désormais impossible de reposer notre ego sur notre blancheur, notre “fierté raciale” tant celle-ci est teintée d’autohumiliation.

J’ai honte d’être blanche, je le répèterai haut et fort, n’en déplaise à l’ego d’un certain nombre de Blancs fiers de l’être.

J’ai honte d’être blanche, retenez bien ça. »

Ce texte ressemble comme une goutte d’eau dans sa démarche à celui écrit par Virginie Despentes et lue sur France Inter, « Lettre adressée à mes amis blancs qui ne voient pas où est le problème… », qui développe le même thème de la « honte » d’être blanc.

Elle tente un portrait caricatural en commençant ses phrases par « En France nous ne sommes pas racistes mais », comme cette première phrase à la fois fausse et racialiste :

« En France nous ne sommes pas racistes mais je ne me souviens pas avoir jamais vu un homme noir ministre. Pourtant j’ai cinquante ans, j’en ai vu, des gouvernements. »

En même temps qu’attendre de Virginie Despentes, la parfaite représentante de la décadence esthétisée par les bobos et n’ayant rien à proposer que du nihilisme. Car c’est bien de cela dont il s’agit, de la fin d’une époque, avec des gens s’agitant… pour ne surtout pas changer le monde.

Le racialisme est un terrible piège et il faut le mettre en pièces !

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Politique

Un triste exemple de comment quelqu’un comme Damien Rieu a un boulevard

Damien Rieu est un propagandiste très actif sur internet ; figure des identitaires, il est désormais assistant parlementaire du député européen Philippe Olivier, élu sur la liste du Rassemblement national. Le succès du rassemblement du Collectif La Vérité Pour Adama et son soutien quasi unanime à Gauche depuis le départ est pour lui une incroyable aubaine. En un tweet, il peut agir en démolisseur.

En niant les ouvriers et en niant la bataille collective au profit des acquis individuels, la « gauche » postmoderne est passé dans le camp du libéralisme et du populisme, avec un soutien massif au communautarisme. La société serait en effet une bourse où des idées s’affrontent médiatiquement pour acquérir une certaine hégémonie.

C’est la négation complète de la lutte des classes et il est aisé pour la démagogie d’extrême-Droite d’intervenir alors et de rappeler la réalité sociale. Il n’est ici même pas besoin de transformer les faits, comme c’est si souvent le cas. La « gauche » postmoderne est tellement sur une autre planète qu’il suffit de raconter. Quand en plus la famille d’Adama Traoré refuse de rencontrer la garde des sceaux hier, alors qu’elle a accepté par contre de rencontrer le président du Mali, on est là pratiquement dans un feuilleton dans lequel le scénariste a prévu de faire gagner l’extrême-Droite à la fin.

Notons bien que la réalité a un tout autre scénario, puisque le cœur de la réalité c’est la crise sanitaire et son impact économique (et inversement si on pense que la destruction de la nature par l’économie capitaliste est la cause du problème). Mais apparemment, cela n’intéresse pas grand monde, tout le monde étant très content de reprendre tout comme avant.

Que ce soit le cas pour le Collectif La Vérité Pour Adama, c’est cohérent, puisqu’on est dans une démarche directement parallèle ou convergente avec les « Indigènes de la République ». Que ce soit le cas pour l’extrême-Droite, c’est tout à fait logique avec sa quête de détourner l’attention du réel.

Mais comment la Gauche a-t-elle pu décrocher au point de ne pas voir que l’actualité, c’est la crise, que tout le reste n’est qu’opérations pour détourner l’attention de l’impact terrible qu’elle va avoir ?

Et comment des gens se voulant de Gauche ont-ils pu cesser tout regard critique au point de se mettre à la remorque d’une initiative comme le Collectif La Vérité Pour Adama, dont les définitions politiques, sociales, culturelles, idéologiques… n’ont rien à voir avec elle ?

Et comment ne pas voir que cette focalisation sur la police est typique de l’anarchisme, de l’esprit petit-bourgeois qui dénonce l’État mais en même temps ne le dénonce pas ?

Imaginons que les policiers soient aux ordres du capitalisme. Cela change-t-il qu’ils ne sont, au mieux ou au pire, qu’un aspect secondaire de la question fondamentale ? C’est là même une question réglée par le mouvement ouvrier il y a plus de cent ans ! Et on en revient à un tel niveau d’immédiatisme !

La vérité, c’est que toute ce bruit occupe un espace qui devrait avoir comme actualité la crise sanitaire, la crise économique, le rapport à la nature en général, le sort des animaux dans le monde en particulier. Et on a rien de cela, car tout est fait pour se tourner vers des courants identitaires, des mouvements protestataires de type « sociétal », des démarches ne touchant absolument jamais ni au capitalisme, ni aux couches dominantes.

Et les gagnants d’un tel cul-de-sac, ce sont les gens comme Damien Rieu avec leur proposition d’un « réalisme » d’extrême-Droite, qui est le masque de la militarisation et d’une pression anti-populaire maximale.

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Politique

SOS Racisme appel à un rassemblement hommage à George Floyd

Voici l’appel de SOS Racisme, signé par plusieurs organisations de gauche ou liées à la Gauche.

« SOS Racisme appelle à un rassemblement solennel en mémoire de George Floyd.

Les obsèques de George Floyd, assassiné le 25 mai à Minneapolis par un policier, se dérouleront ce mardi 9 juin à 18h, heure de Paris.

SOS Racisme appelle au rassemblement, place de la République à Paris, à 18h, pour qu’un hommage solennel soit rendu à la mémoire de ce dernier en ce jour de recueillement.
Nous soutenons les marches et manifestations qui se déroulent actuellement aux USA, en France et ailleurs en faveur des droits civiques et contre la haine raciste.

Soyons nombreux Place de la République mardi prochain, dans la plus grande dignité, pour nous tenir symboliquement aux côtés de la famille de George Floyd et envoyer au monde un message de fraternité, de solidarité et de refus du racisme.

Votre présence signifiera aussi un rappel de notre détermination à combattre, ici, le racisme dans la police et dans tout autre secteur.

Nous demandons aux participants de venir impérativement avec un masque et de respecter les règles sanitaires en vigueur.

Avec : Confédération Générale du Travail (CGT), Fsu – Engagé-es au quotidien, UNSA, Europe Écologie-Les Verts, EÉLV Île-de-France, La France Insoumise , PCF – Parti Communiste Français, Parti Socialiste, FAGE – Fédération des Associations Générales Etudiantes, Jeunes Ecologistes, Les Jeunes Insoumis·es, Les Jeunes Génération-s, Ligue des droits de l’Homme, VOX Populi (Clichy-sous-Bois), Comité Marche du 23 Mai 1998, Asiagora, Jalons Pour La Paix, CCAF France, Crefom, Cifordom Asso, Syndicat des avocats de France, Conseil Démocratique Kurde en France (CDK-F), UNEF le syndicat étudiant, Le Cran, Coup de Soleil, Mouvement Jeunes Communistes de France (MJCF), MRAP, Union des Etudiants Juifs de France [ UEJF ], La Ligue de l’enseignement, MJS – Mouvement des Jeunes Socialistes, Collectif VAN, Union Nationale Lycéenne – UNL, EÉLV Île-de-France, SOS homophobie »

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Société

Covid-19 : Le président du Conseil scientifique pense qu’il faut « [laisser] les gens vivre »

La France s’est littéralement fracassée face la crise sanitaire du Covid-19, sans masque, sans tests, avec des hôpitaux débordés et des milliers de personnes âgées mourant dans l’indifférence. Mais le pays n’a toujours rien compris et voilà que même le président du Conseil scientifique, Jean-François Delfraissy, trouve qu’on en fait trop et qu’il serait temps de laisser les gens tranquilles. Il souhaite d’ailleurs dissoudre le Conseil scientifique début juillet, en toute quiétude, sans faire de bilan, sans que personne ne sache vraiment où nous en sommes…

Jean-François Delfraissy était intervenu régulièrement dans les médias pendant le confinement. On reconnaissait en lui tout à fait la figure du bourgeois parisien, hautain comme il se doit, ne laissant jamais transparaître une quelconque émotion, si ce n’est un agacement perceptible lorsqu’il avait l’impression de devoir se répéter.

Le Conseil scientifique Covid-19 qu’il dirige a été mis en place par le ministère de la Santé le 11 mars, alors que la France découvrait, candide, que la pandémie contre laquelle rien n’avait été fait pendant des semaines, s’installait dans le pays. Le virus-qui-n’a-pas-de-passeport ne s’était évidemment pas arrêté aux frontières grandes ouvertes de la France…

C’est le Conseil scientifique qui avait suggéré le confinement de la population, face à la gravité de la situation et l’impossibilité de faire autrement. La nation était pendant plusieurs semaines suspendue à ces recommandations, afin d’y voir un peu clair dans ce moment particulièrement compliqué, avec la tête de l’État complètement à la dérive. Cela a parfois créé des incompréhensions, par exemple quand il a suggéré que cela n’était pas la peine de rouvrir les écoles avant septembre, mais que le gouvernement ne l’a pas suivi.

Tout cela semble bien loin maintenant, en ce début juin. Qu’en est-il de la situation ? La deuxième vague de contamination n’a fort heureusement pas eu lieu, en partie grâce aux mesures sanitaires, en partie également parce que le coronavirus en question ne circule pas exactement comme les épidémiologistes l’avaient compris au départ.

Cela étant dit, le virus circule encore dans le pays, 31 personnes en sont officiellement décédées samedi, et 13 dimanche (les chiffres du dimanche sont souvent minorés et réévalués ensuite). D’après Jean-François Delfraissy, il y aurait actuellement encore 1000 à 2000 nouvelles contaminations recensées chaque jour, avec une grosse centaine de foyers épidémiques dénombrés depuis début mai.

La pandémie a fortement reculé, mais elle n’est pas dernière nous, bien que le gouvernement et le Conseil scientifique la considère sous-contrôle en raison de la capacité de test et de dépistage grâce aux enquêtes sanitaires. Il reste cependant beaucoup à faire, et surtout à dire. La pression contre les mesures sanitaires est énorme, venant des milieux économiques, et du libéralisme en général, portée par les gens voulant vivre leur vie comme une aventure individuelle, sans aucune entrave venant de la collectivité.

Quel sens cela a t-il alors, dans ces conditions, de la part de Jean-François Delfraissy, de dire « Laissons les choses s’ouvrir ; les gens vivre, mais en respectant les mesures barrière » ?

D’un côté, il explique qu’on en fait trop, qu’il faudrait profiter de l’été et assouplir un certain nombre de règles… mais en même il rappelle qu’il faut respecter les mesures barrières, et qu’ils recommandent avec le Conseil scientifique « une large utilisation [du masque] dans les lieux publics et confinés – transports, commerces –, mais aussi dans les rues bondées. »

On ne peut pas dire à la fois « il faut se protéger » et « il faut se relâcher ». Pas en France, pas dans ces conditions, pas avec une telle pression du libéralisme contre les mesures collectives, pas avec une telle passivité de la population face à des institutions foncièrement antidémocratiques.

Il ne s’agit pas d’être unilatéral, mais d’être clair et compréhensible, en assumant des choix forts, des propos stricts et cohérents. Le Conseil scientifique n’en est cependant pas capable, car il est lui-même contaminé par le libéralisme, à l’image de la bourgeoisie toute entière qui est devenue une classe décadence.

Le Conseil scientifique n’est pas porté par le peuple, il n’est pas une instance démocratique et populaire. Il est composé de bourgeois, mis en place par des bourgeois, et à l’image de la bourgeoisie en tant que classe sociale, il est en pleine décadence.

Jean-François Delfraissy réclame donc des vacances, avec la satisfaction du travail bien fait :

« Nous souhaiterions arrêter nos travaux à partir de début juillet. Nous nous sommes mis au service de la nation, en donnant les grandes directions basées sur la science pour éclairer les décisions politiques difficiles. Mais, à présent, les services de l’État sont en ordre de marche. »

Le décalage avec la réalité, et en particulier la réalité des masses populaires qui ne sont pas entièrement contaminées par le capitalisme, est immense, intenable.

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Des malades aux symptômes persistants du Covid-19 publient une tribune

Voici une tribune très importante, initialement publiée sur le site du JDD.fr par des malades du Covid-19 dont les symptômes ont réapparus, et persistent depuis de longues semaines. Ils sont des milliers dans ce cas, méritant une grande attention sanitaire. Cela en dit long sur la gravité de cette maladie, que certains avaient qualifié trop hâtivement de « grippette ».

La tribune est publiée par le collectif Les Malades du Covid 19 au long cours :

« Malades suite à l’infection de la Covid-19, nous sommes à ce jour des milliers en France à en subir chaque jour les conséquences bien au-delà des deux semaines qui définissent généralement la durée de la maladie. Après une première salve de symptômes exprimés il y a plusieurs mois certains ont connu, parfois après un répit, une ou plusieurs rechutes, un rebond de virémie ou un rebond inflammatoire.

Des symptômes réapparaissent plus violemment ou de nouveaux symptômes engagent des complications cardiaques, vasculaires, neurologiques, dentaires, oculaires, digestives, rénales, dermatologiques, etc. Les pathologies sont multiples, parfois cumulées, parfois se succédant, s’atténuant puis se réaccentuant, avec un point commun : un épuisement terrassant et invalidant.

Majoritairement non testés précédemment car nos symptômes n’engageaient pas de pronostic vital, ceux qui le sont dorénavant sont parfois positifs mais pour beaucoup négatifs, ce qui complique la prise en charge globale des symptômes par le corps médical et accroît l’incertitude : « quand est-ce que je vais guérir? », « comment guérir? »

Apparaissant au grand jour avec le déconfinement, aux côtés des malades hospitalisés qui entament leur longue convalescence lors desquelles certains ont aussi des rechutes, nous sommes face à un désert. Un désert d’information, un désert de coordination médicale, un désert d’actions politiques. Nous restons livrés à nous-mêmes avec des symptômes handicapants sans qu’aucune information listant les pathologies n’existe ; sans qu’aucun protocole de prise en charge et de suivi coordonné au niveau national n’ait été défini à l’échelle du pays.

Malgré toutes les prises de paroles des politiques, épidémiologistes, virologues, médecins, autorités de santé depuis des semaines, nous n’avons toujours pas entendu de stratégie, de plan d’actions considérant les besoins des malades pour accompagner la réalité concrète, quotidienne que nous, milliers de malades Covid-19 au long cours, vivons avec des symptômes persistants dans la durée.

Il est urgent qu’un véritable programme sanitaire à hauteur des conséquences de l’épidémie Covid-19 incluant tous les territoires et toutes celles et ceux atteints par la maladie, en France, soit mis en œuvre pour :

  1. Établir et réactualiser régulièrement la liste complète des symptômes, de leurs expressions, de les documenter et de les rendre publics auprès des patients et des médecins.
  2. Identifier l’ensemble des pathologies, leurs durées et les arrêts maladie afférents.
  3. Reconnaître officiellement les malades selon leurs signes cliniques et non uniquement selon les résultats des tests qui restent à ce jour inexpliqués du fait du grand nombre de virologies et sérologies négatives versus des diagnostics cliniques explicites.
  4. Définir des protocoles de suivi pour l’ensemble de la communauté médicale, tant en ville qu’à l’hôpital et renforcer la coordination entre médecins.
  5. Engager une prise en charge adaptée et la garantie d’un réel suivi médical ajusté à chaque étape de la maladie et des besoins des patients.
  6. Garantir l’implantation de centres coordonnés de soins et soutien des Malades Covid-19 au long cours sur l’ensemble du territoire.
  7. Garantir le maintien du Covid-19 en Maladie à Déclaration Obligatoire après la période d’état d’urgence sanitaire en tenant compte des impacts de la maladie et de ses conséquences personnelles comme professionnelles.

Certains épidémiologistes estiment que 5% des malades Covid-19 sont concernés par des conséquences au long cours. S’ajoutent 3 à 4% (plus de 100.000 cas) de malades hospitalisés pour des cas graves. Selon ces chiffres, nous serions près de 250.000 concernés par les conséquences du Covid-19. Une politique publique sanitaire à hauteur de l’épidémie et de la maladie complexe qu’elle génère doit être engagée. Urgemment et sur le long cours.

Signataires pour le Collectif « Les Malades du Covid 19 au long cours », fédérant notamment : Ineis d’ALMEY, enseignante et auteur jeunesse, Groupe FB Malades et Guéris du Coronavirus (Covid-19) France, Suisse, Belgique ; Lilas BASS, doctorante en sociologie ; Virginie BERILLON, Céline CASTERA et Corinne COSSERON Groupe FB Covid19 Forme Longue de la Maladie ; Vivien BOSSUT, Responsable Marketing, Groupe FB Soutien Covid 19 de J1 à #ApresJ60 ; Katell BURBAN, enseignante, Groupe FB #Après60 séquelles du Covid-19 témoignages/partages ; Claire BURGESS, formatrice en anglais ; Geneviève DANESI, ingénieur qualité et Dominique LEMAIRE, agent en assurance, Fil TwT Les Malades #ApresJ20 ; François HEILBRONN, professeur associé à Sciences Po ; Caroline HODAK, Historienne et Conseil en communication ; Andréea-Cristina MAS, enseignante ; Rebeca MINGUEZ GONZALEZ, enseignante ; Hélène MOGE MONTANT, sophrologue et animatrice en yoga du rire, Groupe FB Soutien Covid 19 de J1 à #ApresJ60 ; Ludivine PRIMARD, informaticienne ; Olivia TELLIER, enseignante, Groupe FB Covid Forme Longue ; Marie-Aude VISINE, cadre administratif fonction publique. »
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Politique

Seulement quelques centaines de personnes à la manifestation des ouvriers Renault de Choisy-le-Roi

Quelques centaines de personnes ont manifesté hier dans les rues de Choisy-le-Roi en banlieue parisienne, pour protester contre la fermeture de la petite usine Renault de la ville. Cela fait suite à l’annonce de la direction de l’entreprise de vouloir fermer ce site de 300 personnes, dans le cadre d’une restructuration générale. La manifestation n’a cependant pas su dépasser le cadre syndical, et mobiliser la population de la ville et des communes alentours, toutes très populaires.

La manifestation des ouvriers de l’usine Renault de Choisy-le-Roi, malgré la présence de quelques groupements politiques et personnalités politiques, étaient dirigée par les syndicats. Celle-ci a commencé avec un rassemblement sur l’esplanade Jean-Jaurès où ont pris la parole entre autre Didier Guillaume, maire PCF de la ville, et… Jean-François Mbaye, député LREM de la circonscription. Rien que cela en dit long sur la faiblesse du mouvement, car un tel représentant du libéralisme devrait normalement être conspué par les ouvriers en lutte.

Par la suite, en cortège de tête il y avait l’habituel camion de la CGT (avec Phillippe Martinez dans le cortège, lui-même salarié de Renault), précédé par une foule d’élus et par une partie des ouvriers de l’usine, ainsi que des syndicalistes issus d’autres usines automobiles venus en soutien.

La manifestation était entièrement syndicale dans le style, avec les habituels slogans ronflants du type « tous ensemble, tous ensemble, ouais, ouais, ouais », reflétant une perspective générale très restreinte.

Les ouvriers de Choisy-le-Roi ont toutes les raisons du monde d’être en colère contre Renault, qui n’a aucune considération pour leur vie et décide du jour au lendemain de les envoyer travailler à Flins, c’est-à-dire à l’autre bout de la région parisienne (à deux heures de routes en heure de pointe). Leur grève, suspendue vendredi, était entièrement juste bien sûr. Mais ils n’ont rien à gagner dans une lutte aussi restreinte que celle se cantonnant à vouloir rester à « Choisy », en chantant « ici c’est Choisy » pour faire référence au slogan du PSG « ici c’est Paris »…

Ce n’est pas ainsi que la lutte peut se généraliser, d’abord aux prolétaires de Choisy-le-Roi, mais également à toutes la région, toute la France. Les ouvriers de Choisy-le-Roi ne sont que les premières victimes de la crise économique qui s’annonce très violente, avec le prolétariat qui sera en première ligne pour payer les dépenses en masse de la bourgeoisie pour sauver les meubles… ou qui sera jeté dehors au gré des ajustements capitalistes.

Dans une région historiquement aussi liée au mouvement ouvrier que cette partie du Val-de-Marne, au sud de Paris, où plusieurs mairies sont liées au PCF et donc à la classe ouvrière depuis des générations, on devait s’attendre à autre chose qu’une manifestation de quelques centaines de personnes, sur une base syndicale.

La crise qui s’annonce sera d’une grande ampleur et d’une grande violence pour le prolétariat, s’il ne s’organise pas dès aujourd’hui contre la bourgeoisie. Le temps n’est pas à la défense d’intérêts immédiats, individuels, aussi légitimes soient-ils, mais à la lutte de classe. Il faudra pour cela des comités d’ouvriers, des assemblées générales, c’est-à-dire l’organisation de la classe ouvrière elle-même, pour défendre l’intérêt de la classe ouvrière toute entière.

> Lire également : La restructuration de Renault exige une bataille ouvrière

Une manifestation aussi faible, dans une ville aussi populaire que Choisy-le-Roi, n’est pas à la hauteur des enjeux à venir avec la crise économique. Il va falloir bien plus que cela pour ne se faire broyer par la crise !

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Guerre

Space X et la tendance à la guerre

Alors qu’une grave crise sociale secoue les États-Unis en parallèle à son effondrement économique, les grandes entreprises les plus avancées au plan technologie s’approprient de plus en plus la direction générale de l’État. Cela ne fait qu’aggraver la tendance à la guerre contre la superpuissance chinoise.

« Nous ne deviendrons nulle part numéro deux », telle a été l’une des expressions de Donald Trump après le lancement de la mission Space X ce samedi 30 mai 2020. Après le lancement de nouveaux satellites starlink, le géant capitaliste Elon Musk, dirigeant de Space X, continue son assaut vers l’espace en partenariat avec la Nasa.

Cette mission consistait à envoyer un vaisseau cargo spatial « Crew Dragon » vers la station spatiale Internationale (ISS). Ce lancement a été largement médiatisé puisque depuis 2011 les États-Unis n’avait plus les moyens d’envoyer des astronautes dans l’espace, cela signifiant son retour grâce à une entreprise privée (Space X).

La citation de Trump fait ainsi directement allusion à la compétition avec la Chine en visant le maintien du leadership international des États-Unis dans tous les domaines.

Depuis les années 1990, la Chine a lancé un programme spatial qui n’a cessé de prendre de l’ampleur. Un pallier a été franchi dans les années 2010, pour devenir à la fin de cette décennie le numéro un des lancements de fusées dans l’espace. Avec un budget estimé à plus de 8 milliards d’euros, la Chine a lancé en 2018, 39 fusées en orbite, contre 31 pour les États-Unis, 20 pour la Russie et 8 pour l’Europe. En janvier 2019, la Chine a par exemple déposé Change-4, un robot d’exploration sur la Lune.

Voilà une illustration de la fuite en avant des États-Unis qui se pensent une puissance redoutable alors qu’elle est en fait toujours plus affaiblie. C’est à la suite d’accidents spatiaux que la navette spatiale américaine a été supprimée en 2011, les États-Unis devenant alors dépendant des fusées russes Soyouz.

Tout cela accompagne en fait une militarisation généralisée de l’espace. Le 14 juillet 2019, Emmanuel Macron annonçait déjà « un grand commandement de l’espace ». Et Donald Trump n’a pas manqué de préciser que la réussite de Space X ouvrait la perspective de la conquête de Mars, ce qui donnerait aux États-Unis les « armes les plus extraordinaires jamais imaginées ».

Cela n’a pas manqué de susciter des réactions, notamment de la Russie parlant de l’« hystérie » de Trump. Car le lancement de SpaceX réussie en ce mois de juin 2020 fait suite en fait à un échec en 2014, ce qui a permis à Elon Musk de répondre directement à la Russie par « le trampoline fonctionne », en allusion à la moquerie des Russes à ce propos.

A l’image des années 1930 ou du début du XXe siècle, on a là tous les ingrédients de la fuite en avant vers la guerre. Ces ingrédients sont évidemment l’accentuation de la crise sociale et économique, avec en arrière-plan des grandes entreprises qui s’imposent de plus en plus massivement aux commandes de l’État lui-même.

La situation sociale aux USA est explosive, exprimant déjà des craquements à la suite du meurtre de George Floyd, et le pays avance de plus en plus dans la décomposition généralisée. Mais, la Chine est également très affaiblie, avec une croissance économique en chute libre.

Ces deux superpuissances s’enferment dans une logique autoritaire étouffante à l’intérieur et maintiennent une perspective de conquête extérieure. La fuite en avant semble inéluctable, avec la question d’un repartage générale du globe par le conflit armé.

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Politique

Attaques de groupes violents d’extrême-Droite à Paris et Chambéry

Exactement sept ans après la mort de Clément Méric, l’extrême-Droite a mené des opérations de casse à Paris et Chambéry afin d’œuvrer dans le sens de la provocation. C’est son rôle que de chercher à produire une fausse actualité alors que la crise s’accentue.

La frange violente de l’extrême-Droite a mené plusieurs attaques le même jour. À Chambéry ce sont les locaux du PCF ainsi que l’espace autogéré L’insolente qui ont été victimes de dégradations. On est ici dans une expression « offensive », car la région dispose de très solides réseaux violents historiquement. C’est un coup de pression visant à maintenir tout un rapport de force.

 

 

À Paris on a été dans une expression « défensive », car en région parisienne l’extrême-Droite a beaucoup de mal et ne s’est pratiquement jamais relevé de la grande offensive du SCALP des années 1980, ainsi que des « chasseurs de skins » et des « redskins ». Le propriétaire du bar attaqué est d’ailleurs un « redskins » historique des années 1980, entre-temps devenu biker après avoir été une figure du syndicat syndicaliste-révolutionnaire CNT.

Le « Saint-Sauveur » est au cœur de Belleville, au cœur du dernier quartier parisien encore largement marqué par une culture de gauche en général et un esprit contestataire parisien « à l’ancienne ». Voici le communiqué du bar.

Le groupe d’extrême-Droite qui a attaqué est tout à fait représentatif de ce qui a émergé ces dernières années à la marge du Rassemblement National. Il s’agit d’une mouvance violente et provocatrice, puisant dans le style « casual » (c’est-à-dire post-hooligan) pour un mélange de nationalisme et de virilisme.

Si l’approche s’imagine être celle du Fascisme italien, on est bien plutôt dans le style espagnol des années 1930 : ultra-minoritaire, à l’ombre d’une extrême-Droite avec une large base et d’autant plus ultra-provocateur, limitation de la démarche au style et au nationalisme anti « système ». Le communiqué du groupe est tout à fait représentatif de la démarche.

Ces groupes accordent une attention précise à leur démarche provocatrice. Ainsi, il y a tout un jeu du chat et de la souris avec les « antifas » ; en l’occurrence, la photographie des « zouaves » après leur attaque a été prise derrière la porte d’Auteuil, dans un endroit isolé où ont coutume de se rejoindre les « ultras » du Paris Saint-Germain.

C’est tout un jeu malsain pour attirer l’attention, avec une copie des styles, des looks, des iconographies, du type d’action, etc. Il s’agit de semer la confusion, de focaliser les attentions, afin d’empêcher qu’on puisse s’orienter et que des méthodes qui n’ont rien à voir avec celles du mouvement ouvrier ou de l’antifascisme historique se diffusent. Un exemple connu est que la police d’écriture historique des fascistes italiens des années 1970 est désormais couramment employée par des « antifas », ce qui se veut une « récupération », mais est en réalité une acculturation.

Le nom du bar attaqué, le Saint Sauveur, provient également d’une chanson du groupe La Souris Déglinguée qui s’est placée historiquement exactement entre les deux fronts, avec une énorme ambiguïté (pas raciste mais d’esprit soldat perdu, nationalisme et anti-communisme mais dans un esprit rocker tourné vers le punk, affirmation de la révolte de la jeunesse, etc.), se résolvant naturellement parfois brutalement dans le public de leurs concerts.

Le but des fascistes est, on l’aura compris, de contribuer à la déformation du contenu de la Gauche, à exciter les attentions et à monopoliser les esprits. C’est tout à fait flagrant alors qu’une crise sans précédent touche la France et va avoir des conséquences immenses.

Le communiqué diffusé par le média d’extrême-Droite « Ouest Casual » souligne également cet aspect, avec un calcul particulièrement intelligent. Il est en effet appelé à être encore plus « radical », à s’opposer au « système ».

Il est joué sur la fierté, sur l’honneur patriarcal, sur la « radicalité »… afin de pousser à la faute, à l’isolement social, au refus de l’Unité de la Gauche. Le communiqué vise autant à donner à l’extrême-Droite une image de « véritable » ennemi du « système » qu’à pousser ceux qui sont ses ennemis à se précipiter dans son piège d’une « course » à la « radicalité ».

Le communiqué est ici un cas d’école et tout à fait représentatif de quelle est l’approche des groupes violents d’extrême-Droite qui, on l’aura compris, cherchent à former une nouvelle vague.

« La descente des Zouaves Paris en plein Ménilmontant a été un vrai moment de plaisir pour tout esprit éclairé qui ne peut pas encadrer la mouvance antifasciste, à juste titre. Au-delà du beau coup de pression qui leur a été mis dans la gueule, cette attaque a dévoilé au grand jour les contradictions et le ridicule idéologique dans lesquels baignent les antifas.
 
On a ainsi pu voir le Vice-président du Sénat se pointer au Saint-Sauveur pour « témoigner de sa solidarité », Jean-Luc Mélenchon partager le statut du leader de L’AFA Marseille prenant parti pour ses copains parisiens, le député LFI Éric Coquerel dénoncer les « fassistes » (sic), et toute une traînée d’autres mange-merdes, députés, élus municipaux, conseillers d’Anne-Hidalgo se répandre en discours larmoyants.
Il y a franchement de quoi ricaner quand on assiste aux déballages de communication de l’Action Antifasciste Paris-Banlieue sur leur pseudo radicalité et leur soi-disant posture anti-système, qui ne trompe plus personne, hormis eux.
 
Cela rappelle curieusement les hommages gênants rendus à Clément Meric au lendemain de sa mort par toute une clique de politiciens, allant du NPA à l’UMP (on se souvient notamment de Nathalie Kosciusko-Morizet se pointant comme une fleur à la manifestation de l’AFA, ou des scènes du Premier Ministre et du Ministre de l’Intérieur, promettant de dissoudre autant de mouvements nationalistes que possible). Sans compter les litanies délirantes des medias dominants à la gloire de Méric, qui a claqué pour avoir pris la confiance face à plus fort que lui.
 
Un jeune bourgeois étudiant à Sciences-Po et ses potes bien blancs agressant un prolo nationaliste d’origine espagnole ? On croirait au début d’une blague, dont la suite est d’ailleurs franchement drôle.
 
On entend d’ici les antifas rétorquer qu’ils n’ont sucé personne pour avoir droit à toutes ces bienveillances politico-médiatiques. Peut-être. Mais on attend encore qu’ils envoient promener tous ces politiciens et ces journalistes complaisants si ce n’est complices, et qu’ils leur signifient que leur solidarité, ils n’en ont rien à carrer. À croire qu’ils trouvent la situation confortable.
 
Alors, malgré les communiqués pitoyables des antifas tentant de transformer une défaite en une semi-victoire, comme l’a si bien dit un de leur pote, « WALLAH LES ZOUAVES PARIS ILS ONT ENCULÉ LE SAINT-SAUVEUR ».
 
Heureusement, le Système est là pour leur mettre du baume sur le fondement, comme d’habitude. »

Il y a ici un piège complet et, malheureusement, on peut se douter qu’il y aura beaucoup de jeunes hommes tombant dedans, se précipitant dedans par méconnaissance, incompréhension (ou même refus) du mouvement ouvrier et des véritables enjeux qu’il y a en réalité.

Mais c’est qu’ici, il faut savoir distinguer l’antifascisme né du mouvement ouvrier (avec le Front populaire français ou l’Action antifasciste allemande des années 1930), des « antifas » des années 2010 qui sont une nouvelle variété d’anarchisme.

 

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Politique

Une militante CGT exclue du rassemblement «la vérité pour Adama» à cause de son drapeau

Une militante CGT s’est faite conspuer puis dégager de la manifestation du collectif « la vérité pour Adama ». Elle a publié une lettre pour se défendre, dans laquelle elle montre qu’elle n’a pas compris le cœur du problème : si est elle s’est faite jeter aussi vertement, c’est parce qu’elle a été assimilée au mouvement ouvrier.

Une militante CGT avait décidé de participer avec le drapeau de son syndicat au rassemblement du collectif « la vérité pour Adama », qui a rassemblé 20 000 personnes devant le tribunal de grande instance de Paris. L’orientation postmoderne de l’initiative fait qu’elle s’est faite jeter, avec une grande vigueur, les manifestants n’acceptant pas de se voir liés au mouvement ouvrier.

Trop heureuse d’un tel événement politique, la Droite ultra-conservatrice Valeurs Actuelles a diffusé une vidéo dans laquelle on voit ce qui s’est passé :

La militante CGT proteste à juste titre contre la récupération faite par Valeurs Actuelles, mais elle se plie en même temps entièrement aux postmodernes identitaires qui l’ont pourtant rejeté, car elle a été assimilée au mouvement ouvrier.

Son discours revient même totalement à une liquidation de tout principe de classe, au profit d’un discours identitaire, à la différence qu’elle appelle à des « convergences », ce que ne font pas ceux qui sont dans la logique des « Indigènes de la République ». Son message a initialement été diffusé par le site trotskiste Révolution Permanente. Le voici :

« Deux choses doivent être dites sur cette vidéo : le rassemblement d’hier contre le racisme et contre les violences policières était un moment historique, et Valeurs Actuelles est un « media » d’extrême droite connu et reconnu comme tel. Je suis particulièrement scandalisée par cette instrumentalisation honteuse dont je fais l’objet, à propos d’un fait extrêmement marginal, qui s’est produit au moment où j’allais quitter le rassemblement.

Le fait que des manifestant-e-s présent-e-s n’aient pas apprécié de voir un drapeau CGT à la manifestation n’enlève strictement rien à la justesse du mouvement et au combat contre le racisme et les violences policières. Il est d’ailleurs judicieux qu’aujourd’hui on se pose la question de la présence et du rôle des syndicats dans la lutte antiraciste, et de notre responsabilité, tout comme la responsabilité historique de nos organisations syndicales, dans les combats antiracistes d’aujourd’hui pour construire les convergences de demain. Le syndicalisme doit être antiraciste.

Ensuite, étant animatrice des luttes des salariés du nettoyage et des hôtels, majoritairement des personnes noires, arabes, asiatiques, immigrées, ou issues de l’immigration, dont je fais partie, étant immigrée moi-même, nous avons toujours fait face à la police, sa violence et sa brutalité, dans la vie de tous les jours comme lors des luttes au travail ! À l’hôtel Holiday inn de Clichy, au campanile de Suresnes, au parc Hayat Vendôme, à l’Ibis des Batignolles. La police est toujours intervenue. Au parc Hayat Vendôme, on a été brutalisé-e-s et criminalisé-e-s juste parce que nous luttions pour la dignité, pour des augmentations de salaires et contre la sous-traitance, obligé-e-s à payer des amendes … dans toutes ces luttes, on a été soutenu-e-s par le comité pour la justice et la vérité pour Adama.

De même, notre syndicat a été présent dans les actions et mobilisations du comité, ainsi que dans toutes les actions antiracistes, contre l’islamophobie, contre l’antisémitisme, tout comme toutes les mobilisations et les grèves contre la régression sociale et les attaques patronales qui fragilisent toujours davantage celles et ceux qui sont socialement assigné-e-s aux travaux les plus durs et les moins rémunérés et valorisés !

Je dénonce avec fermeté cette instrumentalisation honteuse par ce « torchon » fasciste » et j’affirme une fois de plus mon soutien à tous-tes les camarades partout dans le monde qui se battent contre le racisme, pour la justice, pour la convergence des luttes et pour l’union de nos forces. Pour un avenir sans exploitation et sans domination. Le syndicalisme a toute sa place dans les luttes contre les violences policières et contre le racisme, car ces violences ne s’arrêtent pas aux portes du travail, au contraire elles structurent son organisation et l’exploitation des personnes racisées. Justice pour Adama, pour Amine Bentounsi, Babacar Gueye, Ali Ziri, Ibrahima Bah, Zineb Redouane, Gaye Camara, Steve Maia Caniço, et Fatouma Kebe ! Justice pour George Floyd, justice pour toutes les victimes des violences policières et du racisme !

Tiziri Kandi, CGT HPE

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Écologie Planète et animaux

Nos amies les abeilles sauvages

Multiplier les ruches pour agir contre la disparition des abeilles est une erreur car cela pénalise les précieuses abeilles sauvages comme nous l’avons vu récemment. Il se trouve qu’on ne connaît pas assez les abeilles sauvages alors qu’elles sont des pollinisatrices essentielles.

Il existe autour de 900 sortes d’abeilles sauvages en France contre une espèce d’élevage pour le miel, l’Apis Mellifera.

Une bonne partie des sauvages sont solitaires, c’est-à-dire qu’elles ne créent pas de colonie, elles nichent dans des plantes ou le sol, butinent, nourrissent leurs larves et n’ont pas de rapport avec leur descendance. Les autres sont sociales et font des colonies, des nids plus élaborés, avec des systèmes de galeries. Certaines survivent à l’hiver, d’autres ne vivent qu’un mois pendant l’été.

Les abeilles sauvages sont aussi multiples que diverses et il est difficile de les caractériser d’un bloc. Il est plus facile de les identifier en connaissant l’Apis Mellifera. Si ce qu’on observe n’est pas une « abeille à miel » alors c’est une abeille sauvage.

Aussi, si l’on voit une abeille couverte de pollen, c’est une sauvage car l’Apis Mellifera ramasse le pollen sur ses pattes et reste très propre.

Nous connaissons très bien une abeille sauvage, le bourdon ! Les bourdons s’installent au printemps dans des cavités dans les arbres, dans des nids d’oiseaux abandonnés, ou encore des fissures. Les bourdons pollinisent un grand nombre de plantes, contrairement à beaucoup d’autres abeilles sauvages qui sont spécialisées.

L’abeille charpentière (Xylocope) fait partie de ces spécialistes, elle se confond d’ailleurs avec le bourdon car elle est trapue, assez sombre et très velue. Elles tient son appellation de sa manière de creuser le bois pour y faire son nid.

Les charpentières ne se comportent pas pareil d’une fleur à l’autre, certaines étant visitées de manière « brutale », en creusant par la tige, d’autres de manière classique et permettant la pollinisation. Elle pollinise notamment les légumineuses dont certaines sont principales source de protéines végétales dans l’alimentation humaine.

Le bourdon et la charpentière sont des abeilles sauvages sociales, l’Andrena Vaga, par contre, est une solitaire. Elle fait partie de la famille des abeilles des sables vivant dans les milieux humides, qui creusent dans le sable pour y pondre. Elle est aussi une spécialiste, préférant butiner les saules.

Les solitaires sont ainsi souvent des spécialistes, il est impossible de les détailler toutes mais chaque grand type de plante ou de milieu a son, ou ses abeilles spécialisées.

La destruction des abeilles sauvages est donc strictement lié à la destruction des écosystèmes, avec le développement anarchique urbain et l’aspersion de pesticides pour l’agriculture intensive. La monoculture est également un problème puisqu’elle supprime la diversité de la nourriture des abeilles. Enfin, la pollution joue aussi un rôle néfaste, puisqu’elle cache le parfum des fleurs et les phéromones nécessaires à la reproduction. Pour se donner une idée, en l’an 1800, les odeurs portaient en générale à 800m, aujourd’hui c’est 200m…

La première et la plus grande des choses à faire pour elles serait donc de contrôler strictement l’étalement urbain et d’opter pour une planification agraire scientifique, permettant d’alterner culture et plantes sauvages ainsi que d’arrêter l’utilisation de pesticides.

Mais il est possible dès aujourd’hui d’agir en conscience pour aider les abeilles.

Il est possible de préserver leur habitat en conservant les haies et bosquets, également en ne les taillant qu’en hiver. Il est possible d’en planter aussi, en variant les essences en respectant les essences endémiques. Certaines plantes à moelle comme le sureau, les ronces, rosiers, églantiers (…) sont des abris naturels dans lesquels certaines abeilles creusent à l’arrivée de l’hiver pour y pondre.

Installer des hôtels à insectes est aussi une chose à faire, notamment en milieu urbain, à condition que cela soit fait en connaissance des besoins (diamètre des cavités type de bois etc.) et sur des emplacements pertinents. Attention aux hôtels à insectes vendus en jardinerie ou n’importe où sur internet !

20 % des abeilles sauvages nichent dans des petites cavités. Elles peuvent creuser dans des tiges à moelle ou élire résidence dans des tiges creuses, dans du bois mort ou dans des galeries laissées par d’autres insectes dans des branches. Elles font donc partie des insectes qui viendront occuper ce type de structure.

Mais 80 % des abeilles restant nichent dans des galeries sous le sol, dans le sable, l’argile ou le limon, il est donc difficile de reproduire leur habitat de toute pièce, seuls des écosystèmes protégés, des sanctuaires peuvent être complètement bénéfiques.

Pour préserver leur nourriture, il faut remettre en question le désherbage systématique des jardins, « espaces verts », bords de route, notamment à travers la tonte qui élimine une grande quantité de fleurs comme celles des trèfles dont beaucoup sont gourmandes.

La plantation de certaines plantes à nectar peut se faire en connaissance de cause, certains mélanges ne sont pas idéal et certaines toxiques ! C’est peut-être le cas des certains massifs fleuris d’apparat qui sont utilisé dans les villes.

Pour finir, il est possible de soutenir des associations ou organisations qui œuvrent pour les pollinisateurs sauvages par des dons ou en participants à leurs programmes. Il est conseillé de passer par leurs conseils pour toute élaboration d’hôtel à abeille afin de ne pas faire n’importe quoi.

Voici une liste :

Des fleurs et des abeilles sauvages

http://apicool.org/ (Grand-Est/France)

Des interventions, de la pédagogie et tutos pour hôtels à abeilles

https://www.arthropologia.org/ (Lyon)

https://urbanwildbees.wordpress.com/ (Suisse/Rhone-Alpes)

Des programmes clef en main pour accueillir des abeilles solitaires indigènes et augmenter leur population

https://www.lesdorloteurs.fr/ (France entière)

https://www.abeillessauvages.com/ (Europe)

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Politique

La CGT industries chimiques appel à la grève le 16 juin

Voici le communiqué de la Fédération nationale des industries chimiques – CGT appelant à la grève le 16 juin :

« DES MILLIARDS POUR LES PATRONS…
…DES MILLIERS DE LICENCIEMENTS POUR LES TRAVAILLEURS

Le jour d’après est arrivé !

Le gouvernement Macron sort l’arrosoir à milliards pour les entreprises : Après le secteur bancaire, les secteurs aéronautique et automobile voient arriver les milliards de fonds publics, dont le gouverneur de la Banque de France rappelle « qu’il faudra les rembourser » (entendez par les contribuables).

Ces milliards serviront à diminuer le temps de travail ? À augmenter les salaires ? À embaucher ? Non ? Au moins à maintenir l’emploi ?

Non, ils sont distribués sans aucune garantie. Les annonces fumeuses du banquier de l’Élysée sur des « contreparties » de relocalisation désignent des projets déjà engagés.
Il faudrait ainsi accepter de devoir payer plus d’impôt pour continuer de gaver les actionnaires pendant que les patrons décident la fermeture de sites et d’activités chez Renault, Airbus, ainsi que dans toute la chaîne de sous-traitants, en particulier dans les industries de la plasturgie, du caoutchouc, de la chimie ?

Ce n’est pas en demandant plus d’argent à l’Union Européenne pour le « social » qu’on va convaincre les patrons de renoncer à leurs marges. La valeur est créée par le seul travail, la période de confinement nous l’a rappelé clairement.

Cette crise n’a absolument pas été créée par le coronavirus, qui n’a pas contaminé un organisme sain mais un organisme déjà au bord du gouffre. Ainsi, le PIB avait déjà reculé de 6% au premier trimestre, alors que le confinement n’a démarré que mi-mars.

Si on a manqué de masques, de gel, de respirateurs, de places d’hôpitaux, provoquant trois fois plus de morts en France qu’en Allemagne pour un nombre de cas comparables, c’est que l’industrie a été détruite dans notre pays. Oui pour mémoire, il y a un lien direct entre emploi industriel et emploi de service, y compris public !

Nous avons besoin d’une reconquête industrielle, non pas à la sauce patronale, à savoir le productivisme polluant, mais une industrie utile, répondant aux besoins sociaux et écologiques.

Pour imposer une autre société que la simple réinitialisation de l’ancienne, avec ses actionnaires qui décident « où » et « quoi » est fabriqué, avec pour seule boussole le profit, les travailleurs doivent agir !

La Fédération Nationale des Industries Chimiques appellent ses syndicats à ne plus attendre !

Nous devons dès à présent engager une bataille difficile, une bataille longue mais nécessaire : celle qui concerne notre avenir !

Si nous voulons vivre dans une société où le personnel hospitalier continue de gagner cinq fois moins qu’un présentateur météo à la télévision, alors ne faisons rien. Restons confinés ! Contentons-nous d’applaudir aux balcons à 20h et laissons les locaux de la CGT fermés dans les entreprises, dans les départements et à Montreuil !

Mais si nous voulons que le monde de demain ressemble à une société de fraternité, d’égalité et de liberté, alors notre devoir est de nous engager dans la lutte.

APPEL GÉNÉRAL À LA GRÈVE !

Le 16 juin, la FNIC-CGT appelle ses syndicats, les travailleurs à cesser le travail dans toutes les entreprises.

Tous ensemble, les travailleurs doivent s’unir pour imposer une autre alternative à la guerre économique et au désastre social et écologique.

16 JUIN : TOUTES ET TOUS EN GRÈVE ! »

 

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Politique

Mais pourquoi l’usine Renault de Maubeuge arrête-t-elle sa grève!

Alors que l’usine de Choisiy-le-Roi est la cible des restructurations, celle de Maubeuge arrête son mouvement de grève, car ses revendications sont satisfaites. La logique syndicaliste a encore frappé de par sa nuisance anti-ouvrière.

Une grève doit être menée par un Comité de grève, pas par une intersyndicale. Le syndicat est toujours le syndicat de quelque chose et l’ouvrier, l’ouvrier de quelque chose. Ce n’est pas comme cela que peut être affirmé l’unité ouvrière.

L’arrêt de la grève de Maubeuge est qui plus montée à l’avance par Renault. Les patrons fonctionnent comme les jeunes qui demandent à sortir tard : ils proposent une heure, les parents une autre, finalement la poire est coupée en deux. Renault a fait pareil en faisant semblant de reculer et d’abandonner le transfert de 2900 employés produisant des Kangoo électriques à l’usine de Douai.

Soyons sérieux cinq minutes : on ne transfère pas 2900 personnes et une production comme cela. Soit on le fait, soit on ne le fait pas. On voit ici un calcul machiavélique : la colère ouvrière est déportée vers un aspect particulièrement remarquable et en l’espace d’un week-end et de deux jours, tout est terminé ?

Et voilà comment les ouvriers de Maubeuge abandonnent ceux de Choisy-le-Roi, alors que l’État garanti un prêt de 5 milliards d’euros à Renault. Parce que ceux de Choisy sont encore en grève et ils ont même manifesté dans la ville le mercredi après-midi, alors que le matin on apprenait l’arrêt de la grève de Maubeuge !

Pour ajouter au caractère dramatique ou absurde de la situation, Philippe Martinez était avec eux. Il est pourtant à la tête de la CGT, pourquoi n’a-t-il pas poussé à l’unité des ouvriers de Renault ?

Ce qui se passe est non seulement catastrophique en particulier pour Choisy-le-Roi, mais c’est même un poignard dans le dos de la classe ouvrière alors qu’on va vers une crise terrible. Si Maubeuge ne sait pas continuer une grève, dans un groupe historiquement aussi lié à l’État que Renault, avec un soutien populaire local aussi grand, alors qui va y arriver ?

On aurait pu, on aurait dû voir un véritablement mouvement de révolte ouvrière, pour serrer les coudes face aux couches sociales dominantes qui vont évidemment chercher à faire payer la crise aux ouvriers. Mais l’intersyndicale CGT, CFDT, CFTC, CFE-CGC, Sud a préféré jouer la ligne du corporatisme, du syndicalisme local défendant des individus et non pas une classe sociale. L’appel permanent à Emmanuel Macron, c’est vraiment le degré zéro de la lutte des classes.

On risque d’avoir cet exemple d’échec complet en tête à la rentrée de septembre, lorsque la casse sociale va se lancer véritablement. Les ouvriers vont être en première ligne du combat, qu’ils le veuillent ou non, et soit ils assument ce combat, soit ils vont se faire littéralement broyer.

Il est vrai que des décennies de culte du mode de vie petit-bourgeois ont neutralisé le tissu ouvrier, amenant la petite propriété, le fameux pavillon ouvrier, à devenir un objectif en soi, et même l’objectif en soi d’une vie parfaitement réglée.

Sauf que tout a changé et que les ouvriers ne le voient pas, ils ne veulent pas le voir. Le degré de conscience, au niveau de l’unité ouvrière, est d’une faiblesse inouïe. Et pourtant il va falloir aller à la bataille !

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Contre l’américanisation de la société française

Toute initiative politique a des fondements qui s’inscrivent comme partie du problème ou partie de la solution. Les rassemblements à l’appel du collectif « la vérité pour Adama » à Paris, Marseille, Lille, Lyon… s’inscrivent dans une tentative d’américanisation de la vie politique française et même de la société. Selon cette idée, la Gauche devrait disparaître et a fortiori ses idées, ses traditions, au profit d’agrégations semi-anarchistes d’esprit identitaire.

 

« Mort d’Adama Traoré : vivez en direct le rassemblement interdit devant le palais de justice de Paris » : Le Figaro n’a pas manqué d’envoyer un journaliste filmer le rassemblement parisien, avec la possibilité de commenter, ce qui a donné lieu bien sûr à un défouloir raciste et réactionnaire.

L’occasion était trop belle. Un rassemblement « interdit » mais qui a lieu quand même, avec une initiative venant des milieux postmodernes, dans le cadre d’une tentative de se raccrocher à ce qui ébranle les États-Unis : on a tous les ingrédients pour renforcer la Droite.

L’idée n’est même pas de dénoncer les réponses de la Gauche, mais de la nier, en disant qu’elle n’existe que sous la forme, hors-sol, de protestations parcellaires, forcées, agitatrices. Donald Trump a cherché à faire la même chose aux États-Unis en dénonçant les « antifas » qui seraient à l’origine des émeutes un peut partout dans le pays.

C’est-à-dire qu’en agissant ainsi, les commentateurs du Figaro font comme leurs inverses postmodernes ayant manifesté : ils poussent à l’américanisation de la vie politique et de la société.

Le principe est simple : les idées sont dans la société comme si celle-ci était une bourse et il faut pousser pour conquérir des parts de marché. C’est une vision libérale du monde, où les individus sont des consommateurs qu’il faut satisfaire afin qu’ils s’orientent vers les produit.

Eric Zemmour est un très bon exemple de produit puisqu’il dit ce que son public veut entendre, lui-même étant totalement creux, il suffit d’essayer de lire ses livres odieusement mal écrit (eu égard à ses prétentions) pour le constater. On en connaît d’autres : Dieudonné, Emmanuel Macron, Nicolas Hulot…

Le contraste est complet avec les années 1980. François Mitterrand, Georges Marchais, Valéry Giscard d’Estaing… avaient un haut niveau d’éducation et une vraie vision du monde. Ils étaient opportunistes, parfois jusqu’au paroxysme comme Jacques Chirac, mais ils avaient une base réelle. Aujourd’hui, il n’y a plus que des marionnettes.

Les Français ont beaucoup ri quand Ronald Reagan, un acteur de qualité relativement faible, a été élu président des États-Unis. Mais les Français ne valent presque pas mieux désormais. Tout est dans le « presque » cependant. Car la tentative d’américanisation de la société ne réussira pas. La classe ouvrière a trop de traditions et ainsi elle ne s’intéresse pas plus au collectif « la vérité pour Adama » qu’aux gilets jaunes. Elle vit sa vie, irréductible, passive, mais incorruptible.

Et quand elle commencera à bouger, cela ne sera certainement pas pour expliquer que les trans sont la figure révolutionnaire de notre époque, que les blancs sont des « souchiens », que la France des années 1960 était un paradis, que le drapeau national est la solution, que distribuer des gâteaux est de la subversion, que l’armée est la solution, que le hooligan au look neutre mais branché est la forme la plus aboutie de la rébellion, etc. etc.

Toute cette agitation forcenée de la Droite et des milieux postmodernes est en total décalage avec la réalité. Avec la réalité du Covid-19, car de tels rassemblements sont incohérents sur le plan de la protection sanitaire. Avec la réalité de la crise économique sur laquelle la France capitaliste va se fracasser. Avec la réalité de la classe ouvrière qui est là pour instaurer le Socialisme.

Mais il est vrai que ni la Droite, ni les milieux postmodernes ne veulent le Socialisme. Cela tombe bien : le Socialisme ne veut pas d’eux non plus.

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L’insoutenable récupération française de l’affaire Georges Floyd par le collectif «la vérité pour Adama»

Le collectif « la vérité pour Adama » qui appelait hier à un rassemblement n’avait aucune volonté de solidarité internationale pour la révolte populaire américaine. C’était une manœuvre opportuniste pour profiter de l’élan en cours et cela a particulièrement marché avec plus de 20 000 personnes à Paris malgré l’interdiction, dont pratiquement que des jeunes, beaucoup d’artistes, et des rassemblements dans plusieurs autres grandes villes.

Les milliers de jeunes présents aux rassemblements d’hier en France avaient probablement beaucoup de bons sentiments. Mais l’enfer est pavé de bonnes intentions comme le dit l’expression et en l’occurrence, en matière d’enfer, le collectif « la vérité pour Adama » est particulièrement détestable. Sa récupération de l’affaire Georges Floyd en est d’autant plus odieuse tant les deux situations n’ont rien à voir.

Mais cela n’intéresse personne, car les gens en France ont décidé depuis longtemps d’arrêter de se poser des questions et de réfléchir. Il est vrai qu’il est bien plus confortable et conforme à la mentalité consumériste du capitalisme de fonctionner par raccourcis et de s’imaginer que la France aurait « son » George Floyd. Elle serait, de fait, sur le même plan que les États-Unis. C’est depuis longtemps un rêve pour la jeunesse française d’être américaine et c’était là une occasion en or. Peu importe finalement que l’affaire Adama Traoré ait en fait déjà quatre ans et ait déjà bénéficié d’une large audience médiatique.

Il faut dire que le PCF, malgré son état de mort cérébrale, arrive encore à avoir une certaine influence pour une partie du pays et avait totalement validé cela. Il soutient depuis longtemps le collectif « la vérité pour Adama », qu’il a même invité à son congrès. Tout comme l’ultra-gauche et les anarchistes d’ailleurs, qui adorent ce collectif, ainsi que tout ce que la place parisienne compte de médias artistiques/culturels censés êtres « progressistes », en fait surtout postmodernes.

Le collectif « la vérité pour Adama » n’a donc pas eu besoin de prendre de pincettes hier et a ouvertement assumé de tout ramener à lui. Tout est mis sur le même plan qu’aux États-Unis, avec dans l’appel au rassemblement le titre « je n’arrive plus à respirer » et en sous-titre « Adama Traoré/juillet 2016 – Georges Floyd/mai 2020 ».

« Je n’arrive plus à respirer » est la transcription du slogan américain « I can’t breathe », car c’est ce que criait désespérément Georges Floyd alors que le policier le maintenait fermement au sol pendant près de 9 minutes, jusqu’à le tuer, en pleine rue devant tout le monde.

Assa Traoré, la sœur d’Adama Traoré, aimerait faire croire que son frère a dit exactement la même chose en 2016 et que les deux affaires sont similaires, relevant de la même brutalité raciste. C’est cependant une fiction. Pourquoi ? Car Adama Traoré n’était pas maintenu au sol pendant 9 minutes sur la place publique pendant une banale intervention. Il avait tenté de fuir plusieurs fois à un contrôle de gendarmerie, qui ne le concernait d’ailleurs même pas, et n’est pas mort pendant l’interpellation mais plus tard, dans le véhicule de la gendarmerie.

La gendarmerie était venue ce jour-là pour interpeller son frère pour une affaire particulièrement sordide d’escroquerie sur personne en curatelle, donc particulièrement vulnérable. Il a été condamné pour cela, et d’ailleurs les condamnations pour diverses affaires délinquantes détestables sont particulièrement nombreuses dans la famille, y compris pour Adama. Les faits sont connus et très documentés pour qui prend la peine de se renseigner.

Le jour de sa mort, Adama Traoré était présent à proximité de l’interpellation de son frère et a pris peur, puis s’est enfui à vélo. La gendarmerie a d’abord réussi à l’interpeller en raison de sa fuite et à lui passer les menottes à une main. Il s’est à nouveau enfui en courant suite à l’intervention d’un ami à lui.

La gendarmerie l’a retrouvé finalement alors qu’il s’était caché et a procédé à l’interpellation. C’est cette intervention qui est dénoncée par sa famille, et notamment sa sœur qui est la principale porte-parole du collectif demandant la « vérité ».

La gendarmerie, mais aussi sa famille à l’origine, l’a décrit comme particulièrement fragile et avec des problèmes médicaux liés à la respiration. Les rapports des « experts » du côté de la gendarmerie documentent cela et disent qu’il est mort pour cette raison, à cause de son essoufflement excessif suite à ses courses et sa résistance pendant l’interpellation, forcément houleuse. Les rapports des « experts » du côté de la famille disent par contre que cela n’a rien à voir et qu’il est mort à cause de la brutalité de l’interpellation.

Le collectif « la vérité pour Adama » en tire ensuite la conclusion que la police est raciste en France (alors qu’il s’agit en plus d’une interpellation de gendarmerie, ce qui n’a strictement rien à voir) et milite depuis quatre ans pour défendre cette thèse.

On a ainsi, quels que soient les faits concernant l’interpellation elle-même ce jour-là, une mise en scène totale. Cela était particulièrement flagrant hier soir avec ces propos ouvertement mensongers d’Assa Traoré devant des milliers de jeunes, qui l’ont applaudi :

« Mon frère est mort le jour de son anniversaire. Il a mis son bob, il a mis sa chemise à fleur, il a pris son vélo et il est sorti faire un tour. Mais en France, un noir ne peut pas sortir faire un tour de vélo. »

De tels propos sont insupportables tellement ils sont délirants, comme si la France de 2020 était l’Afrique du Sud de l’apartheid, comme si la police interpellait au hasard des personnes de couleurs noire dans la rue, juste par plaisir raciste. C’est exactement la même chose que les élucubrations récentes de la bourgeoise Camilia Jordana, inventant des « massacres » de travailleurs le matin en banlieue, du fait de leur couleur de peau.

Et cela indique une chose très simple : ces gens ne veulent pas de la lutte des classes, ils veulent des combats identitaires. Ils accompagnent l’effondrement d’une société sans projet collectif, où les individus sont atomisés et s’agrègent par « choix » ou par « identité ». Rien de bon ne peut provenir de cela.

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Comment l’affaire George Floyd indique que les États-Unis sont en crise totale

Il faut porter un regard sérieux sur les États-Unis, à rebours donc des populismes de gauche français trop enclins à faire de la France des États-Unis en miniature avec le même racisme, la même misère, les mêmes problématiques identitaires communautaires ou de « genre », etc. La crise qui se révèle, c’est celle d’un pays bien différent de la France et qui se révèle également à bout de souffle, mais d’une autre manière.

Si l’on regarde l’ampleur des arrestations aux États-Unis, on se dit que les émeutes qui y ont eu lieu n’ont pas une réelle envergure, qu’on a simplement une poussée de révolte conséquente à un acte plein d’injustice et de cynisme de la part de la police.

Ce serait là un raccourci. Les condamnations pénales américaines sont d’une ampleur bien autre qu’en France et le filet social est faible ou nul. Par conséquent, se lancer dans une telle bataille reflète qu’au fond de la société américaine, il s’est passé quelque chose.

C’est une rupture avec l’idéalisme d’Obama et l’image États-Unis modernes et en transformation. L’élection de Trump avait déjà été une réponse populiste, cette fois on a une réponse en termes de lutte de classe. Et ce qui l’a permis, il ne faut pas se leurrer, c’est la crise du coronavirus et ses conséquences économiques.

Le système économique américain profite d’une vaste précarité qui se survit à elle-même car les gens à la marge de la classe ouvrière trouvent des emplois ici ou là, leurs salaires misérables permettant des vagues permanentes d’initiatives capitalistes.

La crise du coronavirus a enrayé la machine pour les couches les plus pauvres. La conséquence en est une incertitude complète pour ces couches marginalisées. Ce sont elles, souvent noires (ou latinos), qui ont saisi l’affaire George Floyd, en comprenant ce que cela symbolise : leur propre écrasement.

C’est un retour de la lutte des classes et c’est cela qui a provoqué un électro-choc aux États-Unis, comme on le voit au moyen d’un critère national très spécifique : la dramatisation. Les États-Unis, ainsi que certains autres pays tels la Suède mais avec des différences bien entendu, se veulent des pays ensablés dans leur stabilité, dans leur bulle.

Les attentats du 11 septembre ont justement été une lecture pragmatique inversant cette conception, ce qui n’est pas étonnant de la part d’islamistes qui sont le produit inversé des États-Unis. Cela a très bien « fonctionné » au sens où la réponse a été le psychodrame national, si l’on met bien entendu de côté que cette action était en soi spectaculaire mais sans autre contenu qu’un idéalisme religieux assassin.

L’affaire George Floyd est un même psychodrame national. C’est désormais ancré dans l’Histoire, parce qu’il y avait tous les ingrédients pour une convergence d’un esprit de soulèvement contre la situation. Donald Trump, par son style et sa décadence complète, annonçait déjà la fin d’une époque.

Les États-Unis sont en roue libre et il n’y a plus de perspective, tout est trop atomisé, fragmenté, déstructuré. D’ailleurs, on parle là-bas de « communauté » et même plus au sens strict de société : un quartier est une « communauté », les noirs sont une « communauté », il y aurait une « communauté » LGBT, bref on l’a compris l’ultra-libéralisme a réduit la vision du monde à des affinités électives.

La « gauche » postmoderne reflète tout cela et en France on sait qu’elle a conquis une hégémonie, lessivant les valeurs de la Gauche historique, du mouvement ouvrier. La CIA et Google célèbrent les LGBT, mais ce serait « révolutionnaire » en soi d’en relever !

Cette atomisation américaine s’accompagne toutefois de monopoles surpuissants et d’un gigantesque complexe militaro-industriel. Pour maintenir la baraque et continuer le « rêve américain », il y a donc la tendance à la guerre et l’ennemi est déjà identifié : c’est la Chine.

On assiste à un tournant mondial et les États-Unis, principale puissance du monde depuis 1918, superpuissance gendarme du monde depuis 1945 (avec l’URSS ultra-militariste des années 1960-1980, puis seule), se retrouvent au cœur de celui-ci. C’est le début de sa fin.

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Les États-Unis au bord du précipice

« Les États-Unis au bord du précipice » : c’est le titre de la Une du Washington Post alors que le pays connaît une crise qui ramène aux années 1990 ou plus encore aux années 1960. La crise sanitaire et la crise économique ont mené à l’explosion une société empêtrée dans une violence généralisée. L’empire américain commence à tomber comme un château de cartes.

Les États-Unis sont particulièrement touchés par la crise économique consécutive à la crise sanitaire du Covid-19, alors que la crise de 2008 avec déjà frappé durement toute une frange populaire du pays.

Cela a beau être la première puissance mondiale, la plus riche, la situation y très difficile déjà à la base comme on le sait, avec des inégalités terribles, un système de santé défaillant, des mafias rongeant le pays, une violence généralisée à tous les niveaux, un communautarisme exacerbé, une défaillance complète dans le système éducatif et la culture en général, etc.

Le meurtre de George Floyd a dans un tel contexte mis le feu aux poudres. Âgé de 46 ans, un policier lui a coupé la respiration en maintenant son genou sur son coup pendant 8 minutes et 46 secondes, sous les yeux des passants estomaqués, et alors que l’homme à terre hurlait qu’il n’arrivait pas à respirer. Le policier en question était déjà concerné par 18 plaintes en raison de son comportement violent.

L’intervention faisait suite à la dénonciation par un commerçant de l’usage supposé d’un faux billet de 20 dollars, dans un quartier populaire de Minneapolis. Autant dire qu’on reconnaît bien la folie du système américain, ultra violent, avec un système pénitentiaire gigantesque, une militarisation générale de la société, une fuite en avant dans la déchéance culturelle qui confine à la folie furieuse.

Et, dans ce contexte, il y a le racisme, qui a profondément reculé mais dispose de solides bastions, notamment dans certaines polices, comme à New York. Personne n’a été dupe sur la dimension raciste du meurtre de George Floyd.

Il y a eu, heureusement, une explosion populaire, signe que tout n’est pas perdu dans un pays plus qu’à la dérive. Des manifestations accompagnées d’émeutes ont éclaté dès le lendemain, dénonçant un crime raciste et une violence policière systématique à l’encontre des personnes noires dans le pays.

Jeudi dernier, le poste de policer dont était originaire le groupe de policiers intervenants, qui ont été licenciés, avait été évacué par les forces de l’ordre en prévision d’une mobilisation populaire, puis effectivement incendié dans la nuit. Depuis, la ville s’est embrasée pendant toutes la semaine dernière, menant à l’intervention de la garde nationale alors que les émeutes se sont développées…

Et généralisées à tout le pays avec des manifestations dans 140 villes du pays et plus de 4000 personnes arrêtées dans une trentaine de villes différentes, dont près d’un millier à Los Angeles. C’est peu, mais en fait la mobilisation a débordé un régime américain ne sachant pas exactement encore quoi faire à part essayer de bloquer la diffusion des initiatives.

La capitale Washington a décrété un couvre-feu, ainsi que la ville de New-York et de très nombreuses autres villes. La Garde nationale a été déployée dans une quinzaine d’États. Le président Donald Trump a quant à lui parlé dans la semaine de tirer à balle réelle sur les manifestants en raison des pillages, assumant une posture martiale et ouvertement brutale.

Inversement, des personnalités notamment sportives, des grandes marques comme Nike, des religieux, des policiers… prennent ouvertement le parti des manifestants. On a même, aujourd’hui mardi, un « Black Out Tuesday » (mardi où l’on arrête tout) organisé par les grandes maisons de disque Sony Music, Warner Music Group et Universal Music, ainsi que de nombreux labels indépendants, en faveur de « changements significatifs » dans la société.

Cependant, de telles initiatives limitent la question à celle du racisme et appelant de manière ininterrompue à l’arrêt des violences. Difficile de ne pas voir en effet que la toile de fond est celle d’un système à bout de souffle.

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La restructuration de Renault exige une bataille ouvrière

La crise a frappé et Renault a décidé de lancer une première salve de suppressions d’emplois. La brutalité anti-ouvrière commence. Mais en face, il n’y a aucune expérience, à part les contre-projets syndicaux. La rupture va être difficile, amère, très dure à tous les niveaux.

Finie la rigolade. Car ce qu’ont fait les syndicats jusqu’à présent en France, c’est accompagner les choix des entreprises en prétendant les améliorer. Maintenant, c’est le dégraissage, la pressurisation, l’écrasement. Il va falloir choisir son camp : ou assumer la Gauche (historique), ou continuer à suivre les décisions des entreprises en toute servitude.

Ce que fait Renault est exemplaire. En alliance avec Nissan, le groupe a décidé de supprimer 15 000 emplois sur trois ans, afin de récupérer deux milliards d’euros sur trois ans. C’est une vision à court terme typique des capitalistes, puisque la vraie richesse vient du travail des ouvriers. Si on les supprime, c’est autant de profits en moins, cependant les capitalistes ne voient pas cela, évidemment, puisqu’ils ne pensent pas les exploiter !

En France, 4 600 postes sont concernés. Cela semble peu, mais cela représente tout de même 10 % des emplois de Renault en France. L’usine de Choisy-le-Roi (Val-de-Marne) va être fermée, Renault reculant devant les fermetures des sites de Flins (Yvelines), Maubeuge (Nord), Dieppe (Seine-Maritime) et la Fonderie de Bretagne à Caudan (Morbihan).

À Maubeuge, plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées d’ailleurs samedi 30 mai, à l’appel de l’l’intersyndicale (CGT, CFDT, CFTC, CFE-CGC, SUD), ce qui est évidemment très bien sachant que cette usine, comme les autres restantes, va faire l’opération d’une « revue stratégique ».

Il faut lutter, car quand la directrice générale par intérim de Renault, Clotilde Delbos, présente ce projet comme « vital », cela veut dire que ce qui va être arraché, c’est de la chair ouvrière, cette chair à canon de la crise.

Naturellement, il est expliqué que l’entreprise compte sur les retraites et les départs volontaires, qu’il n’y aurait pas de licenciements secs, etc. En réalité, c’est un dégraissage en règle. Voyons les faits : Renault va passer en trois ans d’une production de 4 millions de véhicules par an à 3,3 millions. Nissan va quant à elle baisser sa production de deux millions de véhicules !

C’est une chute terrible. Que vont-ils faire par exemple de l’usine de Douai, qui peut produire 400 000 véhicules, mais n’en produit que 80 000 ? Finis, disparus, envolés les rêves de Carlos Ghosn de faire de Renault-Nissan le premier groupe mondial !

Les syndicats dénoncent évidemment le « gâchis » et l’absence de « stratégie » de l’entreprise, jouant ici un rôle puissamment néfaste, comme à leurs habitudes, car c’est de crise qu’il s’agit. Qu’auraient-ils voulu, de toutes façons ? Une entreprise capitaliste florissante ? On voit comment les syndicalistes sont prisonniers de leur statut.

Maintenant, la chose est entendue. Soit les ouvriers se révoltent, soit ils se font broyer. Croire qu’en une telle période on peut peser sur les orientations comme dans les années 1970-1980, il faut être syndicaliste pour l’imaginer en toute naïveté, en toute traîtrise.

Syndicaliste, ou bien archevêque. Ou bien élu local. Bien la peine pour les syndicats de dénoncer la politique, de la rejeter, pour se retrouver sur la même longueur d’ondes que ceux qui n’ont aucune vue d’ensemble et encore moins une vue d’ensemble ouvrière.

D’ailleurs, le nouvel exécutif du groupe, Luca de Meo, arrive en juillet seulement, mais on ne l’attend pas pour prendre les décisions. Car il y a urgence. Les syndicalistes croient au capitalisme, donc ils ne le voient pas. Les capitalistes, eux, ont senti le vent du boulet et savent que la crise a reculé avec les aides de l’État pour mieux revenir après.

Il faut donc vite trouver de quoi tenir… Se débarrasser des ouvriers. Finies les recherches avec des coûts faramineux. On est désormais dans le capitalisme qui se survit à lui-même, et il fait ce qu’il peut… et ce qu’il veut, à moins d’une opposition politique. Il va falloir commencer à abandonner ses illusions et à lutter !