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Politique

La question de la parution quotidienne

Le temps dans le 24h sur 24 du capitalisme.

Depuis ses débuts, agauche.org assume une parution quotidienne, sans faille. C’est tout à fait unique à gauche et c’est l’une des catastrophes de la Gauche française que d’être incapable de mettre en place un média quotidien d’envergure. Comment prétendre changer le monde en laissant toute la place au Figaro, au Monde, à Libération?

Mais le problème réel, c’est en fait Instagram, Youtube, Facebook, Tik Tok, Twitter, etc. Car si les gens ont bien une journée de travail, leur vie est dispersée dans le 24 heures sur 24 du capitalisme. L’actualité est « nouvelle » de manière incessante. Ce n’est pas comme si existait encore la notion de journal du matin ou du soir.

Pour cette raison, avec le développement continu des réseaux sociaux, le principe de parution quotidienne, qui aurait dû être marquant, n’a pas eu la portée escomptée. Les gens qui lisent agauche.org, de manière régulière ou en passant, ont pris une tendance à prendre l’article comme un « apport » dont on pourrait faire ce qu’on veut, sans voir l’unité de fond, la cohérence de la démarche générale.

Finalement, qu’il soit publié le matin ou l’après-midi, quotidiennement ou pas, n’est pas ce qui est considéré comme important par les gens qui lisent agauche.org. Ce qu’ils veulent, c’est de la substance. Et il va de soi qu’en suivant l’actualité, cette substance se voit forcément diluée parmi des articles parfois secondaires.

Agauche.org doit donc, en se concentrant sur des thèmes positifs, programmatiques, constructifs, casser une forme potentiellement prétexte à la consommation. Il faut, pour paraphraser Lénine, moins mais mieux.

Surtout que la parution quotidienne a permis d’observer des phénomènes de fond dont, désormais, on a bien compris le sens. La guerre en Ukraine, le populisme régnant à « gauche » par exemple avec le mouvement contre la réforme des retraites… on a compris ce qui se passe. Le travail d’assimilation du réel a été réalisé : on peut maintenant passer à l’expression avancée des positions réelles qui doivent être celles de la civilisation, de la lutte des classes pour une société dépassant l’horrible situation actuelle.

Cela permettra également de pouvoir se tourner davantage vers les animaux. La parution quotidienne, forçant à donner le ton à l’actualité, a puissamment nui à l’orientation pourtant fondamentale en direction des animaux. C’est que les animaux ne sont, pour ainsi dire, jamais une actualité, alors qu’ils devraient l’être tout le temps.

Il faut naturellement voir dans la pratique ce que cela donnera. Il est évident que des ajustements, des réadéquations, des rectifications, des corrections, des transformations… se produiront. C’est là toutefois l’avantage justement d’un média en ligne par rapport à une presse papier. Le caractère vivant de l’entreprise est bien plus aisée à mettre en avant… si on mène le travail à l’arrière-plan afin de bien calibrer l’initiative.

Agauche.org ne se « réinvente » pas : c’est un processus de dépassement, un processus synthétique.

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Écologie

Nine live Paris : Que faire quand vous trouvez des chatons à l’extérieur

L’enfer est pavé de bonnes intentions et les animaux en font malheureusement beaucoup les frais. Nous tenons ici à partager une publication d’une association de protection animale basée à Paris, Nine lives Paris. Elle permet de rappeler clairement le comportement à adopter face à des chatons qui pourraient être orphelins ou abandonnés. Et éviter ainsi de leur nuire ainsi qu’aux chats qu’ils pourraient rencontrer.

La question des animaux blessés et plus généralement de ceux ayant besoin d’aide montre bien que rien ne va. Les structures sont quasi inexistantes, les bénévoles et salariés débordés et les moyens financiers et matériels très limités. Pourtant des animaux ont besoin d’aide partout.

Des personnes bien intentionnées pensent alors bien faire avec des chatons, des pigeons, etc. Malheureusement, cet élan de compassion peut se retourner en son contraire : c’est un mouvement inévitable dans une société où la Nature est niée frontalement, dans les moindres recoins. Tout le monde se retrouve perdu à un moment. Le travail d’éducation porté à bout de bras par des associations à la fois coupées et au coeur de la société, et de ses horreurs, est donc à partager autant qu’il le faudra afin que le message passe.

Il est ainsi vital de rappeler qu’un chaton a le plus de chances de survie auprès de sa mère. Et qu’en plus de cela, il risque de transmettre des maladies et des parasites à d’autres chats. Il n’y pas de recette miracle, il faut alors répéter, reformuler, représenter toujours les mêmes messages. Et soutenir l’action des associations : les animaux n’ont pas besoin de vaines déclamations ou de postures sur les réseaux sociaux, ils ont besoin d’aide concrète là où ils se trouvent.

Ils ont besoin que l’humanité s’efface et leur vienne en aide sans rien demander : la compassion doit triompher.

Alors n’hésitez pas à partager les belles images réalisées par Nine live Paris. N’hésitez pas à soutenir leurs actions et plus généralement à vous tourner vers les associations près de chez vous : les animaux dans le besoin sont partout.

Pour plus de détails et d’informations, voici le lien vers la publication Facebook.

Vous pouvez faire un don ponctuel ou régulier à Nine live Paris sur leur page HelloAsso. Vous pouvez aussi devenir famille d’accueil ou encore adopter un chat, comme :

* les frères Candy et Caramel, dix ans environ chacun, qui sont à l’association depuis huit mois suite au décès de leur humain. Ils ne doivent pas être séparés ce qui rend leur situation compliquée ;

* ou encore la belle Toscane qui est positive au FIV ce qui rend aussi son adoption complexe.

Pour plus d’informations : visitez le site de l’association, et leur la page Facebook régulièrement mise à jour avec des albums photos des chats actuellement à l’adoption.

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Réflexions

De quels thèmes avons-nous besoin?

Changer le monde exige l’aspect positif.

Il y a des gens qui pensent que les choses changent positivement en France. Ils voient le mouvement contre la réforme des retraites comme le prolongement des gilets jaunes, et donc comme la naissance d’une contestation généralisée.

On parle ici, bien sûr, de cette post-gauche, aux valeurs populistes, qui n’accorde aucune importance aux idées, à la conscience, à la culture, à la nature. Ce sont des gens qui vivent à l’ombre de l’effondrement de l’occident : ce n’est pas pour rien qu’ils ne parlent jamais de la guerre occidentale contre la Russie.

Puisqu’il faut faire l’inverse, on peut penser que c’est ainsi que se dessinent les thèmes qu’il faut aborder. En se souvenant que chaque article, chaque thème, doit faire écho aux autres, et jouer comme une marche posée sur un escalier lui-même posé au préalable. Il s’agit d’une accumulation, d’une suraccumulation pour élever le niveau, forger les esprits.

Le premier thème, c’est celui qui relève de l’ordre. Il faut un nouvel ordre à tous les niveaux et donc une manière consciente de saisir les choses de manière ordonnée. Le nouvel ordre s’imposera comme classicisme : le thème doit poser ce qu’est un ordre classique.

Autrement dit, là où le capitalisme valorise la décadence, l’instable, le grotesque, le dissolu, il faut valoriser les expériences historiques où les sociétés humaines sont allés de l’avant en posant un nouvel ordre.

Le second thème, c’est l’art, les arts, l’esthétique. Cela découle du point précédent. Le capitalisme met en avant l’art contemporain, justement en raison de sa décadence. Il nie également le caractère séparé des arts, pour tout mélanger, réfuter tout cadre.

Souligner les classiques dans les arts, parler des différents arts, saluer le beau esthétique, tout ce qui forme la culture, est une tâche de la plus haute importance.

Comme il n’est pas de culture sans rapport avec l’évolution historique du monde, on arrive au troisième thème. C’est celui du rapport entre les classes dans le capitalisme.

Faut-il réduire ce rapport à une photographie d’un graffiti gauchiste, d’une manifestation, ou même d’une grève ? Absolument pas. Tous les aspects concrets des luttes ne forment qu’un aspect particulier qui n’est nullement le général. Le général, c’est la dimension programmatique.

Ce dont il s’agit, c’est de constater une réalité sociale et d’en expliquer la substance – et il découle de cette substance la solution, la résolution positive de la contradiction. Exposer la réalité et comment il se produit un programme socialiste de cette réalité, voilà ce qu’il faut mettre en place.

Le quatrième thème tombe de lui-même. Il est impossible de parler de la réalité sociale sans parler du 24 heures sur 24 du capitalisme. Il est tout de même aberrant qu’on puisse trouver en France de nombreuses structures à prétention « révolutionnaires »… mais aucune analyse d’Instagram ou de Tik Tok.

La vérité, c’est qu’en « oubliant » la vie quotidienne, il y a une soumission au mode de vie capitaliste. Il ne faut donc surtout pas oublier la vie de tous les jours !

Quels sont les autres thèmes dont on a encore besoin, pour l’affirmation ?

Il faut bien entendu abordé régulièrement, concrètement avec passion les questions concernant les animaux et la planète Terre. C’est une question d’identité, car il s’agit d’être tourné vers le futur.


Enfin, il faudra entendu traiter de la Grande actualité, nationale et internationale. Pas des épiphénomènes, mais de ces grands événements et déroulements marquants, qui changent et façonnent le monde. Il faut rester connecté au réel, au présent, mais avec un recul suffisant pour ne pas être aspiré par l’immédiat.

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Politique

Faire le contraire de « Révolution permanente »

Tel un miroir.

« Révolution permanente » est un média qui a réussi à s’implanter dans le paysage politique français, d’une manière très concrète. Or, quand on regarde, on ne peut qu’être atterré. Les propos tenus sont démagogiques, le niveau intellectuel est minable, culturellement c’est un désastre.

C’est la contestation de gens dont l’horizon ne dépasse pas Instagram, Twitter, Tik Tok et les youtubeurs. Et c’est justement pour ça que ça marche.

Au lieu de former les gens, d’élever leur niveau, « Révolution permanente » fait comme toute la « gauche de la gauche ». Il est dit aux gens qu’ils ont raison, qu’il faut s’unir, et tout le monde fait plus ou moins n’importe quoi, avec auto-satisfaction.

C’est là où c’est intéressant pour savoir quoi ne pas faire, et ainsi quoi faire. Si on regarde « Révolution permanente » désormais, on voit que ce média a littéralement la forme d’agauche.org, mais en ayant « réussi ». Réussi évidemment à travers la démagogie et le populisme.

Mais donc si agauche.org avait réussi, cela ressemblerait à Révolution permanente… L’horreur !

Si l’on voit cette image de « Révolution permanente », on se dit qu’agauche.org aurait dû être pareil avec des compte-rendus de l’opposition pratique à la guerre, d’actions en défense des animaux, d’initiatives de groupes organisés sur la base de la Gauche historique.

Or, c’était impossible. L’époque était trop vide pour ça. Le fait le plus flagrant est que la guerre en Ukraine a été annoncée plus de six mois à l’avance, et que personne n’en a rien eu à faire. L’époque est ce qu’elle est…

Il faut donc changer le fusil d’épaule, et qu’agauche.org s’adapte à la nouvelle séquence, car nouvelle séquence il y a. La défaite du mouvement de lutte contre la réforme des retraites marque la mort de toute cette vieille « gauche » devenue désormais populiste, post-moderne, ou restant syndicaliste à l’ancienne dans une époque ayant totalement changée.

Par mort, il ne faut pas comprendre que cette « post-gauche » va disparaître. Bien au contraire : c’est un phénomène de décomposition.

Et si agauche.org reste tel quel, on va nous prendre pour des « rageux » vivant à l’ombre de ces gens !

Alors qu’en réalité, la critique était nécessaire pour bien s’en distinguer. Maintenant, tout cette séquence est terminée, et elle a été longue, si longue !

On peut désormais passer à la proposition positive. C’est cela que notre média va mettre en place. Nous ne suivrons plus à la trace les événements pour expliquer les tendances et les erreurs. Nous exprimerons désormais dans chaque article quelque chose d’intéressant et qui pourra être directement utile à la conscience, à la pratique.

Il y a déjà eu des éléments en ce sens. Mais ils ne seront plus noyés dans la masse du « suivi » du quotidien. Nous allons essayer, désormais, d’exprimer la face positive, constructive, du projet socialiste de civilisation. Brique par brique, chacune s’associant aux autres pour construire des escaliers sur des escaliers, faisant franchir des paliers à la conscience.

L’avenir nous appelle, il faut lui répondre, et l’annoncer au présent, sans se laisser happer par le vieux monde !

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Politique

La défaite du mouvement contre la réforme des retraites

Il faut oser dire que c’est une défaite.

Les Français se mentent à eux-mêmes. Comme l’opinion dominante est celle des classes dominantes, les opinions contestataires vivent à l’ombre du capitalisme. Cela ne dépasse pas la rage et les prétentions à la colère, les manifestations d’esprit syndical, les petits initiatives « sauvages » pour s’amuser à se faire peur.

La fiction d’un mouvement contre la réforme des retraites qui aurait représenté quelque chose est donc nécessaire. Il faut faire croire que cela a servi quelque chose. Alors qu’en réalité, ça a été du vent.

Des millions de personnes ont agi… pour rien. Cela n’a eu aucun impact. Certains diront : l’important c’est le mouvement populaire, cela fait avancer la lutte des classes.

Quelle preuve ont-ils ? A aucun niveau, il n’y a eu de progression. Les consciences n’ont pas avancé, les organisations de gauche ou syndicales n’ont pas connu d’effervescence dans les adhésions, culturellement il ne s’est rien produit de notable.

Le mouvement contre la réforme des retraites a été une expression de crise, et rien de plus. C’est une expression d’agonie. Une expression d’agonie peut-elle amener autre chose qu’une défaite? Absolument pas.

Car l’agonie se nie elle-même, à coups d’illusions. C’est pour ça que les manifestations ont eu besoin, dans les grandes villes, des anarchistes pour écrire des slogans sur les murs et casser des vitrines. Il fallait renforcer le « bruit », et ce d’autant plus qu’il ne se passe, en fait, rien.

Alors, disons le, le mouvement contre la réforme des retraites a été une perte d’énergie, une machine à illusions, un mensonge. Il faut oser dire que c’est une défaite.

Une défaite pour la défense du droit à la retraite, une défaite pour la Gauche, une défaite syndicale, une défaite par rapport aux exigences historiques.

Ce n’est que par une telle reconnaissance de la défaite qu’on peut aller à la victoire. Sinon, on en restera aux marchands d’illusions. Et c’est bien parti pour rester ainsi. Or, c’est intolérable !

Il faut trouver une voie pour diffuser une nouvelle culture, une nouvelle manière de voir les choses. C’est la question de la bataille pour la vision du monde, et pas moins que ça !

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Culture

Le LSD et « Wish you were here »

Le solipsisme est le subjectivisme absolu.

La chanson Wish you were here est très connue ; elle fait partie de l’album éponyme de septembre 1975 qui fut un très grand succès du groupe Pink Floyd. Si la chanson peut avoir différents niveaux de lecture, l’aspect principal est que cela a trait à Syd Barrett.

Celui-ci fut une figure majeure du groupe avant de sombrer dans la folie en raison de la consommation de drogues, et plus exactement de LSD, une drogue déformant très profondément la personnalité tout en l’amenant à littéralement s’écraser.

Naturellement, les consommateurs n’en ont pas l’impression, au contraire ils pensent parvenir à toucher davantage la subtilité des choses. En pratique, ils déraillent et sont ingérables, le LSD est une drogue terrifiante qui mutile l’esprit et amène les gens à devenir quelqu’un d’autre.

Quand on dit quelqu’un d’autre, on parle d’une personne avec une dimension fantômatique, une âme errante. Le LSD amène loin, ailleurs, la personne peut le sentir, mais ne parvient pas à revenir, voire ne veut pas.

C’est le solipsisme, quand on se croit le seul à exister réellement.

Syd Barrett a pour cette raison été exclu de Pink Floyd, après avoir participé au premier album, et il n’a jamais été par la suite en mesure de faire quoi que ce soit. Le groupe s’en est voulu, mais un consommateur de LSD est ailleurs, il pense maîtriser un chemin à un « autre niveau ».

C’est ce que dit la chanson en s’adressant à Syd Barrett : tu crois que tu parviens à cerner et séparer, à distinguer le paradis et l’enfer, les cieux bleus de la douleur, et ainsi de suite. C’est de la folie, on ne peut que repousser cette prétention, et en même temps on regrette cette perte, d’où le refrain Wish you were here, j’eus aimé que tu sois là.

La chanson reproche la perte de vue dialectique que provoque le LSD, cette dissociation des choses les unes des autres que prétend gérer son consommateur. Elle exprime une dignité immense, en se fondant sur une situation concrète, sur un vécu, porté jusqu’à une dimension universelle.

C’est en ce sens une oeuvre d’art, et on peut la comparer d’ailleurs à son antithèse, la chanson Shine On You Crazy Diamond présente sur le même album. C’est pareillement au sujet de Syd Barrett, mais la chanson, qui est une bonne chanson, reste une bonne chanson seulement.

C’est qu’elle perd le vécu pour esthétiser : « Souviens-toi quand tu étais jeune, tu brillais comme le soleil / Que cela brille sur toi, diamant fou / Maintenant, il y a un regard dans tes yeux, comme des trous noirs dans le ciel »… « Allez, étranger, toi légende, toi martyr, et brille ! ».

Cela parle davantage de Syd Barrett, mais en fait cela parle sur lui, et pas de lui dans sa dignité d’être qui manque pour ce qu’il est, pas pour ce qu’il est censé être.

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Politique

Communiqué « occidental » de la CGT sur la guerre

La négation des blocs amène la convergence avec le sien.

La CGT a publié un communiqué qui se veut contre la guerre. C’est une vraie arnaque. A quoi sert de dénoncer la « spirale belliqueuse » alors que l’Otan se sert de manière flagrante de l’Ukraine comme chair à canon?

C’est que justement pour la CGT, la faute est à ceux qui apportent les troubles en apparence. Peu lui importe qu’il y ait un ordre mondial au service de l’occident, puisque la CGT est l’exemple même du syndicalisme corrompu vendu à son capitalisme, en prétendant le « corriger », le « transformer.

La CGT défend l’ordre établi, appelé « paix ». C’est une escroquerie, qui masque le bellicisme de la superpuissance américaine, qui a l’hégémonie et qui représente l’ennemi numéro un des peuples du monde.

La CGT parle également du 8 mai, journée de victoire sur l’Allemagne nazie. Elle aura l’air fin si l’armée ukrainienne, pétrie de nationalisme et infestée de nazis, lance une offensive contre la Russie le 9 mai, journée de la victoire dans l’ex-URSS (en raison du décalage horaire).

Toute cette démagogie passe parce que le niveau politique est lamentable en France, que personne ne comprend plus rien. Et il faut dénoncer cela, afin qu’une nouvelle séquence puisse s’ouvrir.

Il n’y aura pas de ligne transformatrice en France tant que dominera entièrement l’alignement indirect, masqué, sur l’Otan, la superpuissance américaine, la société de consommation !

La guerre n’est pas une option

En France, le 8 mai commémore la victoire des Alliés sur les nazis et la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe. Ce jour, férié depuis 1981, nous rappelle à tous et toutes s’il en était besoin que la guerre n’est pas une option.

Une situation mondiale dégradée

La paix dans le monde se dégrade d’année en année.
L’Ukraine se bat contre l’envahisseur russe depuis plus d’un an : 12 millions d’habitants ont été déplacés, dont la moitié a quitté le pays – un chiffre qui équivaut à la totalité des déplacés de la 2e Guerre mondiale.

En déclenchant une guerre d’invasion contre l’Ukraine, Vladimir Poutine espérait une victoire éclair. C’était compter sans la résistance d’un peuple ukrainien uni pour défendre ses droits et sa souveraineté.

Au Soudan, l’un des pays les plus pauvres du monde, des centaines de milliers de personnes fuient les putschs à répétition et les combats qui opposent deux généraux au pouvoir depuis 2021.

Au Darfour, à l’ouest du pays, une guerre civile fait rage depuis 2003. La situation humanitaire est catastrophique.

En Asie, la guerre couve entre la Chine et Tawaïn [sic].

En Syrie, plus de 11 ans de guerre ont engendré des millions de déplacés, de morts et de blessés.

Le pays est exsangue, comme le Yémen, détruit par des années de conflits.

En Afghanistan, les talibans font régner la terreur, et dénient aux femmes leurs droits humains.

Au Moyen-Orient, Israël impose au peuple palestinien de vivre entre des frontières qui ne correspondent pas à celles reconnues par l’ONU…

La liste semble infinie.

Pour une paix juste et durable

Pour la CGT, il faut lutter contre la spirale belliqueuse, partout où elle s’exprime. La guerre cause des pertes humaines militaires et pertes civiles, apporte son lot de destructions et laisse des pays dévastés. Elle fait aussi les beaux jours des grandes multinationales qui fournissent des armes.

« Nous nous battons pour une paix juste et durable partout dans le monde » martèle Boris Plazzi, secrétaire confédéral CGT en charge des relations internationales. 
La paix est notre bien le plus précieux, et la CGT est solidaire des peuples victimes des conflits, tout en respectant leur droit à disposer d’eux-mêmes.

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Politique

Pyramides : l’Américaine Rama Yade soutien Gims

A défaut de l’avenir… le passé.

L’affaire des pyramides égyptiennes censées fournir de l’électricité durant l’antiquité a défrayé la chronique en raison de la notoriété du chanteur Gims. Ses propos étaient, il faut dire caricaturaux d’un côté, avec une réinterprétation délirante du passé. Les esprits ont été marqués, au point que même EDF a publié le 20 avril 2023, dans le quotidien Le Parisien, une publicité pour surfer sur la vague.

Pourtant, l’aspect principal tenait non pas à ce délire, mais à ce qu’il était censé justifier : une critique radicale de la terrible situation du continent africain.

Ce que faisait Gims, c’était du romantisme : on idéalise le passé, afin d’exiger un meilleur futur. Si l’Afrique avait eu un passé rayonnant, alors son avenir doit l’être aussi. C’est une dénonciation du capitalisme occidental qui prend le masque de l’idéalisme.

Le souci, c’est que lorsque la forme l’emporte, on perd le fond. Et Gims a justement intégré les codes du capitalisme occidental. Malgré sa critique radicale, il est donc récupérable par le capitalisme, même occidental… Comme le montre l’intervention de Rama Yade.

Celle-ci a été très connue en France à un moment. Elle est issue de la bourgeoisie bureaucratique du Sénégal, une bourgeoisie qui vit de la soumission à l’occident. Arrivée en France, elle a fait Sciences Po, est devenue directrice adjointe des programmes puis directrice de la communication de la chaîne parlementaire Public Sénat.

Elle rejoint Nicolas Sarkozy et devint alors, à la fin des années 2000, Secrétaire d’État chargée des Affaires étrangères et des Droits de l’homme, puis Secrétaire d’État chargée des sports. Elle a tenté de se présenter, sans succès, à la présidentielle de 2017, puis a quitté la France pour se mettre au service de la superpuissance américaine.

Elle a rejoint en 2021 en effet le Think tank américain Atlantic Council et œuvre à l’influence américaine en Afrique. Impossible pour elle par conséquent de rater l’épisode de Gims et elle l’a bien évidemment soutenu.

Ce n’est pas pour rien que Hollywood produit des horreurs racistes comme les films de super-héros avec la civilisation de « Wakanda », où les Noirs sont irrémédiablement… uniquement entre noirs, seulement africains, totalement soumis au tribalisme. De la même manière, Netflix a sorti une série où Cléopâtre est noire, alors qu’historiquement elle est grecque.

On est ici dans une entreprise de célébration identitaire pour relancer le capitalisme. Les délires LGBT relèvent totalement de ça.

Rama Yade, évidemment, ne parle pas des pyramides « électriques ». Elle n’est d’ailleurs pas américaine, mais sans doute française encore. Mais elle est clairement américaine dans son style, les intérêts qu’elle défend, et donc elle soutient le discours romantique réactionnaire, en parlant d’une Afrique où « l’homme est devenu bipède », où l’âge de la pierre aurait eu lieu, etc.

On est là dans l’obsession racialiste.

L’Afrique noire en est restée à un stade arriéré de l’humanité lorsque l’Europe de l’Ouest connaissait le capitalisme, ce qui a permis le colonialisme. Cela ne fait pas des blancs et des noirs des êtres humains mieux ou moins bien. Ce qui compte, c’est le cheminement de l’Humanité et peu importe que les avancées aient eu lieu à Paris, Moscou, Tombouctou ou Cuzco.

Dans l’Humanité, on avance tous ensemble, ceux qui sont en avance et ceux qui sont en retard relèvent de la même séquence. De toutes façons, à la fin du processus, on sera tous métis, il n’y aura qu’un seul pays sur Terre. Voilà ce qui compte vraiment !

Et pour compléter la séquence, il faut vaincre l’occident et son mode de vie. Comme Gims relève du mode de vie occidental, Rama Yade a pu le soutenir… Et il en a été très content : sur le réseau Twitter, il a salué son intervention. Ce qui fait de lui, devenu une partie de la solution aux problèmes mondiaux, désormais une partie du problème.

Il n’aura fallu guère de temps à Gims pour rentrer dans le rang ! Il expliquait qu’il voulait renverser l’ordre mondial, quelques semaines après il s’aligne sur Rama Yade, l’exemple même d’une personne vendant l’Afrique à la modernisation capitaliste.

On dira que c’était prévisible, que Gims est un vendu. Il y a une part de vérité, mais il faut bien saisir qu’il y a tellement d’aspects dans l’implosion de l’occident qu’on ne sait pas par où les gens vont entrer en rupture. Ni même si, une fois entrés en rupture, ils vont assumer.

Gims a ainsi échoué. Mais prenons Kémi Séba. Il est né à Strasbourg et a commencé sa carrière politique avec la « Tribu Ka », qui au début des années 2000 a développé en région parisienne une idéologie suprémaciste noire délirante et antisémite. Désormais, il a choisi de vivre en Afrique pour tenir un discours panafricaniste, fortement teinté d’anti-impérialisme, mais s’alignant en même temps sur une ligne multipolaire (celle de la Russie, voire de la Turquie).

Quand on écoute Kémi Seba, il est évident qu’il ne peut pas ne pas savoir qu’il aurait dû rejoindre la Gauche historique. Parce que tout de même se revendiquer de l’Afrique libérée en prenant comme référence René Guénon, un mystique français imaginant une « Tradition » antique, quel rapport ? Au moins, Mike Tyson s’était fait tatoué Mao Zedong, là on comprend niveau « anti-impérialisme » !

De quel côté va pencher Kémi Séba ? On ne le sait pas encore. Il a été une partie du problème, il tente de se poser en partie de la solution… Mais assumera-t-il la dialectique de l’Histoire?

Nous, nous le faisons en tout cas. Et quel dommage de voir tellement d’errements avec ces obsessions identitaires, ces illusions sur un passé fantasmé, alors que c’est l’avenir qu’il faut voir !

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Société

L’anti-1er mai 2023

L’agonie de la politique de gauche.

Des cortèges dans toute la France

Le 1er mai n’est en France plus politique depuis bien longtemps. Or, il devrait être seulement politique. Avec le mouvement contre la réforme des retraites, qui est un échec complet, on touche encore plus le fond, puisque le 1er mai 2023 a été entièrement kidnappé par les syndicats.

C’est toujours le cas, mais normalement le 1er mai reste symboliquement le 1er mai, une journée liée à l’Histoire du mouvement ouvrier. Là, la journée s’est transformée en France en appendice de mobilisations massives et pourtant sans impact politique, culturel, idéologique, social.

Il y avait du monde, avec des initiatives dans toute la France. La CGT revendique 2,3 millions de manifestants, dont 550 000 rien qu’à Paris ; le ministère de l’Intérieur parle de 800 000 personnes. Cependant, avec un tel contenu, il pourrait y avoir 10 millions de personnes que cela ne changerait rien. C’est totalement vain.

D’ailleurs, tout ce qui a été retenu, la seule chose qu’il a été possible de retenir, c’est l’arrestation de 291 personnes (dont 90 à Paris) et le fait que 108 policiers ont été blessés. Paris, Lyon et Nantes ont connu de la casse – encore et toujours cette casse apolitique, antipolitique, qui sert la Droite et l’extrême-Droite, qui a beau jeu de dénoncer un tel nihilisme.

Comment s’imaginer que les travailleurs en France aient envie de rejoindre un tel chaos où les syndicalistes sont culturellement beaufs, où en plus la violence part dans tous les sens, comme avec un manifestant qui a eu la main arrachée par une grenade (à Nantes), un policier le visage et les mains brûlées par un cocktail Molotov (à Paris)!

Le 1er mai 2023 a été une agonie, un triomphe du syndicalisme aux dépens de la politique de gauche. Ce fut une véritable entreprise de démolition, précipitant la « Gauche » ou ce qu’il en reste dans la ringardise, le hors-sol, le réformisme syndicaliste corporatiste. Zéro envergure, zéro ambition.

Éric Ciotti, le président du parti Les Républicains, a dénoncé ceux qui voulaient « Transformer nos forces de l’ordre en torches humaines et abattre la République », alors que Bruno Retailleau, le chef des sénateurs LR, a parlé d’un « spectacle de décivilisation ». Marine Le Pen a dénoncé « des tentatives d’assassinat contre les forces de l’ordre ».

Peu importe que cela soit de la démagogie. Ce qui compte, c’est que pour vaincre politiquement, il faut avoir de l’envergure, ou bien apparaître comme tel. Et là, qui a de l’envergure? Certainement pas les syndicalistes et leurs alliés casseurs. Il suffit de lire le communiqué de la CGT. Auto-satisfaction, aucune dimension historique.

On est là dans une décadence bien occidentale. Le monde s’effondre, les Français font comme si de rien n’était. Ils veulent vivre comme avant. Coûte que coûte !

Mais ni la tendance à la guerre pour le repartage du monde, ni les masses du tiers-monde ne laisseront les Français pleurer encore longtemps leur « paradis » perdu.

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Politique

1er mai : pour la déroute de l’occident

La forteresse occidentale doit tomber !

Il aurait été préférable que le Socialisme s’affirme de manière directe, par des Partis capable d’en porter la bannière et de triompher. Malheureusement, la croissance du capitalisme depuis 1989 a tout lessivé. Il y a eu l’effondrement du bloc d’une URSS elle-même devenue de nature « impériale », comme son concurrent américain donc. Et il y a eu l’intégration de la Chine dans le marché mondial.

Les forces productives ont incroyablement augmenté depuis 1989, jusqu’à la fatidique pandémie de 2020 qui a clôt la séquence. Désormais donc, les rapports internationaux pourrissent sur pied, la superpuissance chinoise veut prendre la place de la superpuissance américaine, tout le tiers-monde espère sortir de son horrible situation, alors que des puissances intermédiaires cherchent à tirer leur épingle du jeu.

Mais toute cette fuite dans le militarisme, l’esprit de conquête, les velléités impériales… affaiblissent la stabilité générale et les masses ne peuvent que se mettre en mouvement. Le Socialisme va se réaffirmer, à partir de la décadence de l’ordre mondial – et il ne faut pas s’imaginer qu’il y en aura un nouveau sous l’égide de la Chine, elle n’en a pas les moyens, malgré ses ambitions.

Cependant, il faut pour cela que l’occident tombe. Si l’occident se maintient, il peut trouver des moyens pour réimpulser le capitalisme. Aux dépens d’une Russie découpée en morceaux, par exemple. Ou bien en allant encore plus loin dans la mise en avant de modes de vie dégénérés totalement obnubilés par les questions identitaires et la surconsommation.

Si l’occident est ébranlé, si ses fondements vacillent, alors tout l’ordre capitaliste mondial ne peut qu’être remis en cause. Ce serait le coeur même du capitalisme qui ne ferait plus tourner le sang de l’accumulation dans l’ensemble du corps économique mondial.

Bien évidemment, les masses corrompues de l’occident préféreraient que tout continue comme avant. Le caractère profondément minable de la lutte contre la réforme des retraites exprime tout à fait ce manque d’ambitions sur le plan de la lutte des classes. Des millions de travailleurs français se sont agités, sans rien produire à aucun niveau, que ce soit sur le plan des idées, de la culture, de l’organisation.

Ce que nous disons, c’est que sans alignement sur les intérêts des masses mondiales, il n’y aura rien de sérieux en France politiquement à gauche. Tant que le tiers-monde sera « oublié », tant que la vie quotidienne capitaliste sera « acceptée », il ne pourra rien y avoir de bon.

Aussi, notre rôle est de critiquer le 24 heures sur 24 du capitalisme, de promouvoir l’antagonisme avec ce mode de vie, de recomposer le prolétariat français afin qu’il se réaffirme en tant que classe, comme composante du prolétariat mondial.

Et le mot d’ordre actuel est en ce sens : sabotez la guerre américaine contre la Russie ! C’est ce qui est conforme à la nécessité historique de la défaite de l’Otan et de la déroute de l’occident !

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Culture

La spécificité de l’art cinématographique: fixer les faits

Se confronter à l’objet !

Nous n’avons pas eu de chance en France, puisque l’écrivain ayant le mieux compris la question du rapport à l’objet au début du 20e siècle, Drieu La Rochelle, a repoussé le marxisme pour se tourner vers le romantisme fasciste, comprenant à la fin de sa vie seulement son erreur dans son entreprise de quête de saisie d’une vie vécue absolument.

Les dernières lignes de sa nouvelle Le feu follet (1931) expriment une tentative de confrontation à l’objet, au réel, comme nulle part ailleurs alors dans la littérature française.

«  »Solange ne veut pas de moi. Solange ne m’aime pas. Solange vient de me répondre pour Dorothy. C’est bien fini. »

 »La vie n’allait pas assez vite en moi, je l’accélère. La courbe mollissait, je la redresse. Je suis un homme. Je suis maître de ma peau, je le prouve. »

« Bien calé, la nuque à la pile d’oreillers, les pieds au bois de lit, bien arc-bouté. La poitrine en avant, nue, bien exposée. On sait où l’on a le cœur.

Un revolver, c’est solide, c’est en acier. C’est un objet. Se heurter enfin à l’objet. »

Il est ici très intéressant de voir que cette démarche de Drieu La Rochelle afin d’exprimer le désarroi et la quête d’absolu en quelques lignes porte une dimension résolument cinématographique. La scène est vivante et visuelle ; elle n’est pas simplement posée et racontée, serait-ce de manière dynamique.

Le temps est capté. Andreï Tarkovski dit précisément que c’est là le mode le plus spécifique au cinéma (Le temps scellé, Cahiers du Cinéma 2004 ou bien Philippe Rey 2014) :

« Sous quelle forme le cinématographe fixe-t-il le temps ?

Je la définirais comme une forme factuelle.

Le fait peut être un événement, un geste, un objet, qui peut même être immobile, dans la seule mesure où cette immobilité existe aussi dans le cours réel du temps.

Voilà où réside la spécificité de l’art cinématographique. »

Le cinéma confronte aux faits, le cinéma fait se heurter aux objets. Cela étant, Andreï Tarkovski a dialectiquement raison et tort dans sa présentation de cette question comme étant propre au cinéma. Le réalisme est la base de tout art authentique.

La différence est que le cinéma permet de propulser le spectateur comme le témoin d’une scène, grâce à la force des images qui s’imposent d’elles-mêmes. Mais ce qu’on gagne d’un côté, on le perd d’un autre. Le roman permet ainsi d’exprimer de manière plus aiguë les processus en cours en les montrant de manière plus étendus, là où le cinéma doit y aller de manière plus nette, plus franche.

Le roman permet de prendre plus de temps et que ce soit pour parler d’un déplacement au moyen d’un transport en commun ou d’un vécu émotionnel de nature sentimentale, il peut davantage enserrer les faits.

Le théâtre, quant à lui, a l’avantage d’imposer une atmosphère ; la sculpture profite de sa forme ramassée pour se concentrer sur une seule chose.

L’art est toujours du temps fixé, mais la synthèse se fait différemment sur le plan de l’aspect principal en fonction du mode artistique.

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Réflexions

La totale paralysie de la société française

Il ne se passe rien de rien, quelle folie.

Il est tout à fait évident que le mouvement contre la réforme des retraites est un échec. Plusieurs mois de mobilisations de masse n’ont abouti à rien, n’ont produit aucune nouvelle réalité politique, idéologique, culturelle, sociale. Si on voit les choses avec du recul, si on regarde disons depuis 1970, alors on voit jusqu’en 2023 une totale continuité politique au niveau gouvernemental, une totale continuité économique sur le plan capitaliste.

Il y a bien entendu eu des événements sociaux et politiques, des changements profonds. L’élection de François Mitterrand en 1981, la systématisation du Minitel, l’émergence du rap, la révolte des banlieues en 2005, la généralisation des smartphone, bref tout ce qu’on voudra.

En pratique pourtant, rien n’a changé au niveau des rapports entre les classes, ni sur le plan de la vie quotidienne. On naît, on s’amuse dans sa jeunesse, on s’insère socialement, on prend ses « responsabilités » d’adulte, on bosse quelques décennies en élevant ses enfants (ou pas), on vit une retraite dans la passivité et on meurt.

Certains auront plus de chance que d’autres, car ils profiteront d’un filet social, matériel, leur accordant une marge de manœuvre plus importante. Ils vivront dans de grands logements, iront en discothèque à Paris pendant plusieurs années, auront des postes à responsabilité bien payés ou seront rentiers.

Et dans tout ça, il y a aussi le mariage, le divorce, les rapports sentimentaux, la culture, les loisirs, le sport.

Mais enfin, ça ne change rien au fond. La France de 2023 est celle de 1982, même celle de 1962 ou de 1932. Sur le plan des forces productives, c’est différent bien entendu. Dans les mentalités, dans la participation au capitalisme, pas de différences par contre.

Restent, heureusement, des moments clefs de contre-tendance. Il y a le Front populaire, la Résistance, Mai 1968. Cela fait loin. Et cela n’a pas eu d’incidences sur le 24 heures sur 24 du capitalisme. D’ailleurs, sur le fond, malgré des différences d’ampleur, le système social est le même en France, en Angleterre, en Allemagne, en Belgique, en Italie.

Il y a les mêmes accords entre les représentants corrompus des travailleurs et la bourgeoisie, il y a la même fascination pour la petite propriété de la part des travailleurs. Il y a la même passivité générale des masses sur tous les plans. Les gens, individuellement, font bien entendu souvent plein de choses. Personnellement, pris un par un, ils sont intéressants.

Au niveau historique, l’exploitation et l’aliénation les bloque humainement de manière immense, déformant leur personnalité réelle, les façonnant selon le moule capitaliste. Si on regarde les choses en termes de décennie, c’est évident.

Si au contraire on a un regard opportuniste, sur le court terme, alors évidemment on s’imagine qu’il se passe des choses. C’est cependant de l’hypocrisie, du mensonge. Et l’une des preuves les plus nettes est le silence complet sur l’intégration de la France dans l’Otan et l’utilisation de l’Ukraine comme chair à canon contre la Russie.

La France veut profiter de sa réalité occidentale jusqu’au bout, voilà la raison de la totale paralysie de la société française. Elle converge avec la guerre contre la Russie : une victoire permettrait, en dépeçant la Russie, de maintenir le niveau de vie, l’hégémonie sur le monde.

Quelle faillite morale, intellectuelle, politique, culturelle, sociale, idéologique ! Et c’est sans avenir. Il n’y a pas de paralysie qui tienne. Ce sera la reconnaissance du Socialisme comme avenir mondial, ou l’agonie dans un mélange de décadence libérale-libertaire et de fièvre identitaire occidentaliste.

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Guerre

Deux Français rapportent du matériel militaire d’Ukraine

L’extrême-Droite est au service de l’Otan.

Avant le conflit armé en Ukraine, l’extrême-Droite française avait perdu tous ses repères idéologiques et ne consistait plus qu’en des groupes activistes de cogneurs et de provocateurs, cherchant à profiter des succès électoraux de l’extrême-Droite parlementaire. Grâce à l’extrême-Droite ukrainienne, principalement Azov, il y a eu toutefois une grande recomposition sur le plan des idées et de l’organisation.

Les images d’un entraînement en région parisienne d’un groupe d’extrême-Droite activiste (avec même des pistolets semi-automatiques) reflète tout à fait la prégnance de l’imagerie et des principes ukrainiens.

Le soleil noir nazi utilisé par Azov, le symbole nationaliste d’Azov calqué sur la « Wolfsangel » nazi…

Les « méthodes » Azov sont reprises, elles-mêmes étant issues de l’idéologie nationaliste ukrainienne, le banderisme. Il s’agit d’avoir des groupes violents se posant comme phalange d’un régime toujours plus autoritaire allant au militarisme. La « révolution » nationaliste est censée se produire dans un mouvement de « régénération » étatique.

En réalité, une telle conception est un masque. Les nazis d’Azov servent uniquement la transformation de l’Ukraine en forteresse nationaliste au service entier de la superpuissance américaine. Mais dans leur imaginaire, ils forment la pointe avancée d’une tendance au repli nationaliste, qu’il s’agit d’épauler et d’accélérer.

C’est ce phénomène qui se reflète dans l’arrestation, au soir du 22 avril 2023, de deux Français de retour d’Ukraine. Ils rapportaient dans un car des chargeurs de fusil d’assaut et d’optiques de visée.

L’État a été très clément avec eux. Ils ont reconnu leur « faute » et ont été immédiatement condamnés à…15 mois de prison, dont 9 avec sursis. 6 mois de prison seulement pour rapporter du matériel de guerre, en particulier des composantes qui impliquent que le reste, lui, a dû passer…

Et que l’objectif très clair est l’emploi de ces armes pour des attentats terroristes visant la provocation, l’élévation de la tension sociale dans le sens du chaos !

Il est tout à fait évident ici que l’État français « accepte » la présence en Ukraine de plusieurs centaines de Français, et qu’il voit d’un bon oeil que toute l’extrême-Droite activiste française soutienne fanatiquement Azov et le régime ukrainien (et donc de fait la superpuissance américaine).

L’État tolère, voire soutient une force de frappe prête à épauler un tournant ultra-réactionnaire de sa part, dans l’éventualité d’une guerre ouverte avec la Russie. L’extrême-Droite activiste française produit des idiots utiles de la militarisation de l’occident, canalisant des têtes brûlées derrière des fantasmes racialistes, afin de soutenir les initiatives générales de l’OTAN.

La preuve ? Le nationalisme français a disparu chez ces gens. Seul compte… l’occident, fantasmé de manière racialiste. C’est irréaliste, cosmopolite, producteur de têtes brûlées, tout à fait ce dont a besoin l’Otan.

Cela a déjà été dit ici : le régime ukrainien produit des nazis en masse, en Ukraine et également en exportation. Il n’y a rien à sauver : même l’agence Reuters, qui a fait un reportage en avril 2023 sur des soldats des « troupes d’assaut » ukrainiennes pour la contre-offensive prévue, a comme principal interviewé quelqu’un qui pris comme nom de guerre… « Adolf » !

En se positionnant comme des « occidentalistes », le nationalisme français passant totalement de côté voire à la trappe, l’extrême-Droite activiste française s’aligne totalement sur les intérêts de la superpuissance américaine. Exactement comme le font, en sens inversé, toute la « Gauche » post-moderne servant le libéralisme libertaire.

Occidentalisme identitaire et libéralisme LGBTQ sont les deux faces de la même médaille de la décadence de l’occident dont le capitalisme s’effondre. C’est une fuite en avant avec l’Otan à l’arrière-plan, et la preuve est que tant les occidentalistes que les LGBTQ sont totalement en faveur du régime ukrainien…

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Guerre

Une place « Kyiv » à Paris

La matraquage ne cesse pas.

La maire de Paris Anne Hidalgo a totalement échoué à la présidentielle 2022, avec 1,75% des voix. Alors elle force d’autant plus sur le conflit armé en Ukraine, afin de gagner des galons internationaux, en particulier auprès de la superpuissance américaine.

Maire d’une ville cosmopolite clairement au service de la grande bourgeoisie occidentale et de son style de vie, Anne Hidalgo se verrait bien de nouveau candidate à la présidentielle, en mode « gouverneure » d’un pays dans l’orbite américaine.

On ne peut pas comprendre autrement sa présence à Kiev les 20 et 21 avril 2023, dans le cadre d’un congrès pour la « reconstruction » de l’Ukraine, c’est-à-dire une mise entièrement sous tutelle. Il y a été invité par le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui l’a accueilli les bras ouverts.

On est dans une narration occidentale, avec des acteurs, vraiment!

Paris accueillera les Jeux olympiques en 2024 et évidemment, Anne Hidalgo relaie la propagande nationaliste pour l’interdiction des athlètes russes (même sous bannière neutre).

Elle a rencontré également le maire de Kiev, Vitali Klitschko. Naturellement, faisant comme les pays occidentaux anglophones, elle emploie le mot « Kyiv » pour Kiev, afin de nier tout rapport historique de la ville avec la Russie. Cela fait partie des absurdités propagandistes.

Le maire de Kiev a au passage remis à Anne Hidalgo la médaille de la « Ville sauveur » pour Paris, pour son soutien au régime ukrainien. Du grand n’importe quoi ! Cela passe d’ailleurs totalement inaperçu, mais cela participe du bruit de fond permettant la guerre occidentale contre la Russie.

Et Anne Hidalgo a annoncé qu’il y aurait en juin 2023… une place Kyiv à Paris. Une place Kiev ou Kyiv? Ce sera sans doute Kyiv, parce que la propagande occidentale tourne à fond et que rien ne s’y oppose.

La place « Kyiv » est choisi à un endroit symbolique majeur : en plein Paris.

C’est à côté du Petit Palais, non loin de la place de la Concorde (à l’est) et des Champs-Elysées (au nord), du Grand Palais (à l’ouest) et… du pont Alexandre III (au sud). Alexandre III fut un tsar qui, dans la seconde moitié du 19e siècle, fut un artisan majeur de la russification forcée de l’Ukraine.

Que dire devant une telle opération? C’est de la guerre psychologique, c’est du bourrage de crâne. C’est le bruit de fond nécessaire pour faire tourner la machine de guerre occidentale, dont les choix sont ceux de la superpuissance américaine. Et après, il sera prétendu que la France n’est pas en guerre…

Sabotez la guerre américaine contre la Russie !

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Guerre

La nature de la future contre-offensive ukrainienne

Sa nature échappe aux protagonistes.

Il est parlé de manière ininterrompue, depuis plusieurs semaines, dans les médias occidentaux, de la contre-offensive ukrainienne qui aura lieu durant le Printemps. Parfois, c’est repoussé à l’été.

Cette contre-offensive est présentée de deux manières. D’une part, il est expliqué que le régime russe va s’effondrer, que l’armée russe échoue sur tous les plans. L’armée ukrainienne va donc vaincre.

D’autre part, plus rarement, il est expliqué que c’est la contre-offensive de la dernière chance pour forcer la Russie à cesser son « opération spéciale », étant donné que sur le long terme, la Russie serait gagnante.

Dans tous les cas, et c’est ça qui compte, la pression la plus grande est mise sur l’Ukraine pour qu’elle lance une opération militaire.

Les alliés objectifs de ce bellicisme occidental sont les nationalistes ukrainiens, totalement fanatisés et rêvant de détruire la « Moscovie ».

Il faut, paradoxalement, ajouter la Russie elle-même, qui a tout intérêt à une contre-offensive. En effet, dans une guerre moderne, attaquer c’est avoir des pertes terribles, en comparaison à la défense. Le seul moyen d’échapper à ça, c’est soit de réduire les actions au niveau de la guérilla, soit d’avoir une supériorité aérienne quasi totale.

La Russie pousse donc elle-même à la contre-offensive du régime ukrainien, dans une approche militaire d’ailleurs traditionnellement russe où l’ennemi est vaincu au moyen de « pinces ».

Pour cette raison, la Russie force le trait jusqu’à la caricature. Des lignes de fortifications particulièrement visibles sont établies en Crimée, le président Vladimir Poutine se rend à l’occasion de Pâques dans les régions de Kherson et Louhansk désormais intégrées à la Fédération de Russie.

Le dirigeant du groupe Wagner, Evgueni Prigogine, explique que l’opération spéciale est réussie et devrait se conclure, etc.

Tout cela ne tient pas debout pas une seule seconde, car la Russie ne s’arrêtera pas avant d’avoir pris Odessa, plus précisément toute la Nouvelle Russie mise en place par Catherine II.

Et, de toutes façons, la nature même du régime ukrainien implique un affrontement à mort. Le régime ukrainien veut détruire la Russie, et la Russie veut, si l’on veut, la suzeraineté sur l’Ukraine. Aucun compromis n’est possible.

Un concours photo officiel est mis en place en Russie pour les journalistes de guerre

Et, de toutes façons, on est dans le cadre de la guerre de repartage du monde, seul moyen de chercher à sortir de la crise. Les occidentaux ont besoin d’un régime ukrainien allant « jusqu’au bout ».

D’où l’acceptation, voire le soutien indirect, à toute l’agitation de l’extrême-Droite activiste européenne en soutien au régime ukrainien et aux nazis d’Azov. D’où le caractère unilatéral des discours médiatiques où le régime ukrainien serait démocratique et la Russie une tyrannie sanguinaire. D’où l’escalade dans l’envoi d’armes occidentales pour l’armée ukrainienne.

Les Ukrainiens ne sont plus maîtres de leur sort, pour peu qu’ils l’aient jamais été. Ils sont de la chair à canon pour un régime nationaliste et fanatique au service d’une guerre occidentale. Et si la défaite surgit, la Pologne et la Roumanie interviendront pour « sécuriser » la partie ouest du pays.

Le cynisme le plus grand prédomine quant au sort de l’Ukraine, pays exsangue, détruit en partie, endetté pour des décennies, avec une émigration massive.

La contre-offensive ukrainienne est, en ce sens, très clairement une opération reflétant les besoins occidentaux, tant militaires qu’idéologiques. Ils n’ont même plus de rapports avec le conflit militaire sur le terrain. Bien entendu, c’est à relativiser, car l’armée ukrainienne aimerait que ce soit bien le cas. D’où les incohérences sur tous les plans pour cette offensive qui ne vient toujours pas.

Mais elle est surtout un piège à tous les niveaux. Cela précipite dans un engrenage où tout le monde y a intérêt, sauf l’Ukraine. C’est pourtant inévitable. Seuls des naïfs qui croient encore que l’Ukraine cherche à se « libérer » peuvent croire que celle-ci a encore une marge de manoeuvre quelconque.

Elle l’aurait eu dans les six mois précédant le conflit armé. Nous avions annoncé la guerre et dit que l’Ukraine était menacée dans son existence. Entre-temps, le choix de la soumission à l’occident a activé son suicide national.

La contre-offensive de Printemps vient sceller ce drame. Et même si elle réussissait, imaginons – que serait l’Ukraine ? Une construction artificielle aux mains de fanatiques totalement au service de l’occident. Non, là est le drame, l’Ukraine a déjà perdu, et elle l’a elle-même choisie, ce qui est particulièrement terrible !

Telle est la force du poison nationaliste !

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Politique

Retraites : la France des pleurnicheries

La France est régressive.

Plus de 15 millions de téléspectateurs ont écouté l’allocution présidentielle d’Emmanuel Macron le 17 avril 2023. Naturellement, quelques centaines de personnes se sont regroupées dans la foulée, dans quelques villes (Paris, Rennes, Grenoble…), notamment pour chercher à jouer les casseurs, surtout à Lyon.

Mais surtout, ce sont les réactions du 18 avril qui sont exemplaires. Exemplaires de quoi ? Exemplaires de ce qu’il ne se passe rien en France. Il n’y a aucune mobilisation morale, intellectuelle, culturelle. Les gens sont asséchés par le 24 heures sur 24 du capitalisme. Ils n’ont aucune force.

On le voit, dans la vie quotidienne. On le voit, dans le travail politique. Et on le voit dans l’implication intellectuelle et culturelle. Agauche.org existe depuis décembre 2017, avec pratiquement 3000 articles. C’est un média qui est lu, naturellement pas assez et à la marge, mais suffisamment pour avoir un aperçu des tendances.

Et il n’y a pas de tendance, il n’y a rien. C’est exactement pareil lorsque nous avions annoncé six mois avant son déclenchement le conflit armé en Ukraine. Nous avions six mois, en fait même un peu plus, de documents à ce sujet, et personne n’est allé voir.

Il faut assumer : les gens se moquent de tout, ils ne percutent rien. Il est bien sûr toujours possible d’aller jouer au militant, au casseur, lors des manifestations et des mobilisations. Il en a toujours été ainsi. Mais ça ne rime à rien.

D’ailleurs, que propose désormais Emmanuel Macron ? Un « pacte de la vie au travail ». Il a rencontré le 18 avril les représentants des organisations patronales : le Medef, la Confédération des PME (CPME) et l’Union des entreprises de proximité (U2P) .

Les syndicats des travailleurs ne sont pas venus, mais ils y viendront. Car leur fond de commerce, c’est de « réformer » la vie salariale – autrement dit, de moderniser le capitalisme.

Et les Français sont satisfaits, même si critiques, d’une telle vie dans un capitalisme moderne. Objectivement, ils attendent tous que la Russie perde face à l’Otan, qu’elle rejoigne le tiers-monde, comme ça on pourra l’exploiter comme il faut pour maintenir le niveau de vie dans la société de la consommation.

Les réactions à l’allocution présidentielle relèvent donc de la mythomanie. Emmanuel Macron serait « complètement hors la réalité » selon Jean-Luc Mélenchon. La dirigeante de la CGT Sophie Binet a annoncé que « il n’y aura pas de retour à la normale tant qu’il n’y aura pas de retrait de la réforme des retraites ».

Ben voyons. Sauf que tout est normal, que les mobilisations n’ont en rien modifié une réalité qu’elles ne font qu’accompagner. Tout ça, ce sont des pleurnicheries. Et qui cela va-t-il aider ? L’extrême-Droite avec Marine Le Pen.

Car c’est indéniable : la fascination pour Marine Le Pen de la part des couches populaires n’a pas du tout faibli ces derniers mois, voire même elle s’est renforcée. C’est là une preuve indéniable de l’échec formel du mouvement de lutte contre la réforme des retraites.

Aucune estime pour la Gauche, aucun intérêt pour les idées de la Gauche, aucune assemblée générale réelle, soumission à l’intersyndicale, maintien des démarches corporatistes… Le bilan est désastreux.

Et toute l’ultra-gauche, tous les syndicalistes qui ont contribué à masquer ce bilan désastreux en sont les complices. Tous les gens qui ont prétendu que quelque chose pouvait en sortir de bon n’auront été que les ennemis politiques de la Gauche historique, les valets du réformisme et de l’anarchisme, ces deux aspects de la même pièce.

Seul le travail de fond a un sens, une valeur historique. Certainement pas le misérabilisme dans un des pays les plus riches du monde qui relève du dispositif américain pour faire la guerre à la Russie aujourd’hui, à la Chine demain.

La vérité est simple : qui ne veut pas rompre avec l’hégémonie de l’occident est obligé de converger avec lui ! Et de s’aligner sur le 24 heures sur 24 du capitalisme.

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Culture

Ahmad Jamal (1930-2023)

Une immense figure de la musique, mais…

Né le 2 juillet 1930, l’Américain Ahmad Jamal est décédé le 16 avril 2023. La nouvelle a dès le lendemain été une grande actualité culturelle, car on a une figure majeure du jazz. Ce pianiste a joué un rôle historique, au sens où il s’est interposé avec l’idéologie dominante dans le jazz qui valorisait l’improvisation.

Lorsque le jazz s’est développé, il a en effet été directement façonné par l’expansion massive du capitalisme américain. C’était (et en fait c’est encore) une musique kilométrique où l’on suit librement, subjectivement, une ligne musicale sur laquelle on fait des variations comme bon nous semble.

Ahmad Jamal a joué un rôle fondamental, en élevant son niveau de composition, en exigeant une cohérence « spatiale » à la musique.

https://www.youtube.com/watch?v=-tIbGGOADPs&list=PL0q2VleZJVEmYu9jM-xXkNLnF43rCni04&ab_channel=ktdchon22

Ahmad Jamal est donc inconnu des larges masses, mais a joué un grand rôle historique. Miles Davis a toujours revendiqué Ahmad Jamal comme une référence fondamentale, même s’il y a quelque chose de paradoxal.

On trouve pareillement des samples de sa musique chez Kanye West, de la Soul, Nas, Arrested Development, Ice-T, Krs-one, Jay-Z… (et même Sexion d’Assaut !). Et là encore, c’est paradoxal.

Car il est une vérité, c’est qu’Ahmad Jamal est une figure incontournable de la culture musicale afro-américaine au sens le plus large possible. Ne pas passer par lui, c’est assumer le commercial et rejeter l’héritage historique qui est justement à l’opposé une référence fondamentale d’Ahmad Jamal dans toute son oeuvre.

Ahmad Jamal ne parlait d’ailleurs pas de jazz, mais de « musique classique américaine ». Lui-même avait été formé également par ailleurs à la musique classique européenne. Il a joué un rôle historique de synthèse et de développement d’un jazz qui, à rebours de sa démarche, se précipitait dans la vitesse et la virtuosité purement technique.

Ce rôle historique s’associait, forcément, à la volonté de maintenir la musique dans une orientation populaire, à rebours des expérimentations qui, comme on le sait, sont monnaie courante dans le jazz, largement frelaté par l’individualisme intellectualiste et l’avant-gardisme prétentieux.

Son premier album, à la fin des années 1950 alors qu’il dépasse à peine la vingtaine, Ahmad Jamal Trio at the Pershing : But Not For Me, s’est même vendu à un million d’exemplaires.

Le souci historique d’Ahmad Jamal, c’est qu’il n’a pas été à la hauteur de sa propre problématique.

Il a bien vu la musique comme architecture, avec une association synthétique des éléments tant de la musique que des musiciens. Mais dans une époque où le capitalisme était un obstacle fondamental à une telle démarche, il fallait une rupture, il ne l’a pas assumée.

Qui plus est, Ahmad Jamal avait une approche très dépouillée, minimaliste, ce qui bien entendu formait un contraste très fort avec les attentes du capitalisme.

Comme en plus il a appuyé ce trait, cela a donné à ses compositions une image (et un fond) « cool jazz » simpliste – sa démarche se retournant en son contraire.

Il suffit d’ailleurs de comparer le Superstition original de 1972 avec la reprise insipide d’Ahmad Jamal l’année suivante.

C’est comme si Ahmad Jamal voyait le problème du jazz, mais n’était pas en mesure d’apporter une réponse.

Le point suivant est important. Le jazz est resté à l’écart des larges masses et des avant-gardes politiques de la Gauche des années 1960-1970. Cela n’a pas été le cas, si on regarde bien, ni de la Soul, ni de la Folk, pour prendre les États-Unis.

C’est le problème du jazz : l’intellectualisme, le snobisme. On ne sort pas de l’image de la musique faite pour être bue devant un cocktail dans un petit bar sombre. Le jazz n’a pas été la musique des contestataires américains des années 1960-1970 ; les hippies n’écoutaient pas du jazz.

Ce sont les individualistes s’imaginant poètes et écrivains du Quartier Latin parisien et de la Beat generation américaine qui écoutaient du jazz.

Tous ces gens cherchaient le « beat », et écrivaient avec le « beat », et prônaient le « beat » en politique et en philosophie – qu’on pense à Sartre. Toute la « phénoménologie », c’est le culte du « beat ».

Il n’y a pas de hasard si le jazz véhicule un style hautain, individualiste, « au-dessus » de la mêlée. Avoir le style jazz, c’est s’imaginer propre et intelligent, à l’écart des gens. L’amateur de jazz reste un incompris et il adore ça. Il y a un côté dandy.

Ahmad Jamal est ici une partie de la solution et pas du problème, parce qu’il rétablit l’émotion et la mélodie comme fondamentales. Il a toujours insisté sur ce point. Niveau théorie, il est dans le juste. Mais il n’a pas réussi sa révolution.

L’histoire du jazz reste d’ailleurs à étudier, car cette forme musicale est indubitablement un produit du capitalisme, une systématisation de la logique de variété, une forme qui se prolonge jusqu’à la musique d’ascenseur et la techno comme musique kilométrique avec juste des variations, sans émotions ni mélodie.

Le rap actuel répond également parfaitement à cette démarche tout à fait en phase avec le capitalisme. Du balancé, à prétention affirmative, entièrement subjectiviste, tendant au monochrome musical. Du son – pas de la musique!

Ainsi, le jazz pourrait être autre chose – comme musique classique américaine, comme l’a formulé Ahmad Jamal. C’est ça qui attire en lui, y compris chez des gens ayant une démarche finalement opposée à la sienne. Mais on en est loin, il y a là un combat politique encore à mener pour ouvrir une étape culturelle.

Est-elle même possible ?

Car jusqu’à présent, le jazz, malgré Ahmad Jamal et d’autres, est en quelque sorte resté une anti-Soul. Si on fait écouter du jazz traditionnel à n’importe qui, il restera de marbre, tout en appréciant certains aspects. Si on fait écouter de la soul, là tout change.

Mais il y a un espace pour avancer et d’ailleurs il y a eu des avancées, dont Ahmad Jamal est un exemple majeur. Il y a une énorme possibilité musicale dans le dépassement du « jazz ».

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Politique

Réforme des retraites: le psychodrame du  Conseil Constitutionnel

Le ridicule jusqu’au bout.

Le mouvement contre la réforme des retraites n’aboutit à rien et pour cette raison il a été fantasmé que le Conseil Constitutionnel retoquerait la dite réforme le 14 avril 2023.

C’était naturellement un vœu pieux, avec aux manettes ceux qui poussent à croire tant en la nature « démocratique » du régime qu’au caractère populaire du mouvement de lutte.

En réalité, l’Etat est subordonné aux classes dominantes et le mouvement est une réaction syndicale, et para-syndicale, à une gestion du capitalisme au sein de la forteresse occidentale.

On parle tout de même d’un Conseil constitutionnel chargé de veiller à ce que tout obéisse à la constitution, dite constitution qui est issue d’un coup d’Etat en 1958. Pour croire en l’intérêt d’une telle institution du point de vue populaire, il faut être un menteur ou d’une stupidité choisie car confortable.

Il va de soi que le Conseil constitutionnel a retoqué certains points de la réforme. Cela fait partie du jeu, il faut faire semblant d’être « au-dessus » de la politique.

Et les quelques milliers de manifestants qui ont protesté en réponse dans la soirée, en manifestant dans plusieurs villes, sont les premiers à contribuer à la légitimité de cette institution en lui accordant une valeur, ne serait-ce que symbolique.

Trente poubelles qui brûlent à Paris le soir de la décision du Conseil constitutionnel, ce n’est pas de la révolte, c’est de la protestation interne au système, c’est l’enfant gâté qui exprime son mécontentement.

On voit ici bien l’alliance de l’anarchisme, de l’ultra-gauche, avec le réformisme à l’apparence « contestataire ». Tous des mythomanes et des escrocs, à l’instar de la députée européenne Manon Aubry, qui a expliqué que :

« Cette décision du Conseil constitutionnel, c’est un nouveau bras d’honneur à la démocratie en quelques sortes, après l’utilisation du 49.3. »

Que veut dire ce « en quelques sortes »? C’est la démocratie ou ça ne l’est pas. Si ça l’est, ces propos n’ont pas de sens. Si ça ne l’est pas, alors il faut considérer qu’on est en dictature, une dictature de la bourgeoisie. On reconnaît ici toute la démagogie de ceux qui, par machiavélisme, pratiquent la surenchère verbale ou symbolique.

Un bon exemple de surenchère, ce fut pareillement au soir l’incendie à Rennes de la porte d’entrée d’un commissariat et de celle du couvent des jacobins (un centre pour les congrès, auparavant un lieu religieux comme l’indique le nom).

Marine Tondelier, secrétaire nationale d’EELV, a quant à elle parlé de « braquage démocratique », Eric Coquerel de La France Insoumise dit que

« On a maintenant une crise de régime qui va se développer. »

Mais bien sûr! Avec quoi, une CGT dont la nouvelle dirigeante, Sophie Binet, a répondu la chose suivante à l’invitation faite aux syndicats par le président Emmanuel Macron :

« J’ai envie de dire Lol. »

Le niveau est à zéro, c’est la défaite sur toute la ligne, il n’y a rien d’autre à chercher. Où étaient ces dernières années les milliers de gens qui ont manifesté le 14 au soir? Nulle part. Ils n’ont rien fait pour élever leur niveau politique, intellectuel, culturel, idéologique, organisationnel. Donc il ne faut pas s’étonner.

« — Vous chantiez ? j’en suis fort aise.
Eh bien !dansez maintenant. »

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Insupportable 12e journée de mobilisation contre la réforme des retraites

Encore rien, toujours rien.

La 12e journée de contestation contre la réforme des retraites a eu lieu jeudi 13 avril 2023. On doit parler de contestation, même plus de mobilisation. Il y a de moins en moins de monde, mais pour se rassurer les mobilisés s’imaginent qu’ils sont en pleine contestation, qu’ils vont faire tomber le président de la République.

Emmanuel Macron serait à deux doigts de la démission, à écouter cette fiction. Il vaut mieux parler de démagogie, d’ailleurs, parce que personne de sérieux ne peut croire une seule seconde à une chose pareille.

Sophie Binet, la nouvelle dirigeante de la CGT, s’est naturellement précipitée dans cette démarche. Voici ce qu’elle a déclaré à la presse à l’occasion de la journée de mobilisation.

« [Ce texte] continue son chemin anti-démocratique et la preuve, c’est ce qui est arrivé à Emmanuel Macron aux Pays-Bas hier.

[allusion à un énergumène s’étant invité par la force à proximité du Président, profitant de l’occasion pour scander un slogan des gilets jaunes !]

Où que le Président de la République aille, il se fait interpeller sur cette réforme qui ne passe pas, qui est refusée par une majorité de la population.

Et ce que montre cet incident des Pays-Bas, c’est que on ne peut pas gouverner le pays, le Président de la République ne peut gouverner le pays tant qu’il ne retire pas cette réforme. Donc il faut qu’il revienne à la sagesse et qu’il retire sa réforme. »

Comme c’est ridicule de parler d’un pays ingouvernable, alors que le 24 heures sur 24 du capitalisme fonctionne très bien, que la France arme le régime ukrainien et que d’ailleurs l’escalade continue sans arrêt dans la guerre occidentale cotnre la Russie.

Surtout que le reflux est patent. Selon ministère de l’Intérieur, 380 000 personnes ont défilé partout en France le 13 avril 2023. Un chiffre en baisse : on avait 570 000 le 6 avril, 740 000 le 28 mars, 1,09 million le 23 mars.

Même en prenant les chiffres de la CGT, soit 1,5 million de personnes, on a une participation montrant que le mouvement n’est plus capable de mobiliser ne serait-ce que comme au début.

Le pire dans tout ça, c’est qu’il y a eu 280 manifestations et rassemblements dans tout le pays. On a toujours cette surface de masse et rien, strictement rien sur le plan politique, le plan des idées, le plan de la culture.

C’est vraiment de la décomposition et uniquement de la décomposition. Ceux qui depuis le début vendaient la mobilisation comme une chose très bien ou une « possibilité » d’aller à autre chose ne sont que des escrocs, il est bien temps de le comprendre.

On a d’ailleurs la preuve formelle de ça du point de vue de la Gauche historique, avec ce virulent anarchisme qui ne ressemble à rien et fait de la casse, uniquement de la casse. Cela a eu lieu dans les endroits classiques du phénomène : Paris, Lyon, Nantes et Rennes, où il y a eu respectivement 42 000 – 400 000 manifestants (selon la police ou la CGT), 9900, 10 000 et 6500 manifestants.

Cela implique des dizaines d’interpellations, les stupidités habituelles.

Et le plus ridicule dans cette histoire, c’est que cette casse est organisée. Par quelques poignées d’individus d’ultra-gauche s’imaginant « autonomes ». Alors ces gens n’ont rien d’autonomes justement, ils sont des pions des syndicalistes dans leur stratégie de tensions, de débordement.

Tout ça, c’est du cinéma, pour masquer le fiasco. Même dans les lycées les blocages ou tentatives de blocages ont vu leur nombre chuter de moitié (une quarantaine contre 106 la semaine dernière).

C’est insupportable. Il faut le dénoncer, et nous le faisons depuis le début, pour qu’une séquence d’une autre nature puisse enfin commencer. Sur la base de la Gauche historique, avec l’exigence de la conscience, de l’idéologie, de la rupture avec le 24 heures sur 24 de la vie quotidienne dans le capitalisme.

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Le 39e congrès du PCF : retour ou agonie ?

Quelque chose s’est passé, mais quoi?

Le 39e congrès du Parti Communiste Français d’avril 2023 a largement fait réfléchir. Il y a en effet une réaffirmation du PCF comme structure indépendante et propositionnelle. Du point de vue des adhérents du PCF, c’est un succès. Fabien Roussel est considéré comme celui qui a réussi à refaire du PCF un parti politique qui ne soit pas dans l’ombre ni d’une union de la Gauche, ni de La France Insoumise.

C’est ça qui ressort du congrès, au-delà de toute autre considération. Que disent les observateurs, comment interprètent-ils ça?

Chez Regards.fr, un média historiquement lié au PCF, cela ne plaît pas du tout. On trouve à sa tête Roger Martelli, une ancienne figure du PCF, et  Clémentine Autain, ancienne du PCF passé à La France Insoumise. Là, on est horrifié. C’est une fuite en avant de la part du PCF et ça contribue à une guerre des gauches.

Autrement dit, il est constaté une rupture avec la trajectoire de la gauche populiste du type La France Insoumise. Ce point, on peut effectivement le considérer comme acquis. Pour les gens comme Regards, c’est intenable et un suicide.

Sur le papier, il est évident aussi qu’un tel maintien « identitaire » du PCF dérange forcément des structures comme le PRCF et le PCRF qui en sont issues. Elles pensaient que le PCF allait disparaître et que, en posant des jalons, elles prendraient le relais. Là cela semble impossible en l’état.

Si le PCRF ne dit rien, le PRCF considère que ça ne compte pas, au final. Il parle d’un PCF qui serait encore en pleine euro-mutation ». Il considère que c’est bien le cas malgré les prétentions de Fabien Roussel au sujet d’un retour du PCF sur la scène. La raison?

Les valeurs, des idées proposées. Le PCF, pour le PRCF, bascule à droite. Il ne peut donc aboutir à rien, même s’il prétend revenir.

« Ce constat s’appuie sur des faits objectifs, et non sur des anathèmes ou sur des accusations sans preuve :

– Déclarations reniant le passé communiste : hommage au liquidateur Gorbatchev et à l’anti-communiste Soljenitsyne ; mépris affiché pour les kolkhozes et le centralisme démocratique ; refus de considérer Staline comme un « camarade » (ainsi que Xi Jinping et Kim Jung-un) tout en affirmant que, vu certaines de ses déclarations, « Biden pourrait prendre sa carte au PCF » ;

– Positions tendant vers la Réaction : soutien à la manifestation factieuse des policiers organisée devant l’Assemblée nationale en mai 2021 par Alliance en présence du fasciste Zemmour pour « accuser la Justice ») ; feu vert aux préfets pour expulser les sans-papiers non régularisés ; « débat » avec Valérie Pécresse à la Fête de l’Huma 2021 ; louanges aux « grandes fortunes très intelligentes, qui ont créé, inventé » ; pitoyable mise en opposition de la « gauche du travail » et de la « gauche de la paresse » ; regret de l’annulation de la visite de Charles III en plein conflit des retraites.

– Ancrage définitif de la France dans l’ordre capitaliste UE-OTAN : soutien sans faille au régime pronazi de Kiev martyrisant le Donbass ouvrier depuis 2014 ; appel à un « débat parlementaire » pour savoir s’il faut faire la guerre contre la Russie (!) ; vote des députés P« C »F en faveur de l’infâme résolution du 30 novembre 2022 (avec « Renaissance », les « LR », le « PS » et « EELV ») pour l’envoi d’armes à l’Ukraine (et l’élargissement de l’OTAN à la Suède et à la Finlande et de l’UE à l’Ukraine), etc.

– Politique légaliste et euro-« social-démocrate » : NUPES ; appel à un « débat pacifié » dans le cadre de la Ve République avec la Macronie en plein affrontement de classes sur les retraites ; maintien du P« C »F au sein du Parti de la Gauche européenne (PGE) rallié à l’euro et la construction européenne et invisible dans les luttes. Le PGE, qui accueille encore Syriza malgré ses trahisons et capitulations néolibérales en Grèce sans que cela émeuve le P« C »F, a d’ailleurs eu les honneurs du congrès du P« C »F avec la présence de son président Walter Baier, ovationné après avoir déclaré que « les mouvements sociaux sont un tremplin pour une Europe sociale, écologique et féministe » (en somme, pas mieux que Mitterrand, Jospin ou Hollande !).

La Riposte, un courant trotskiste qui eut un temps un écho dans le PCF, quant à lui que tout ça est surtout un écho d’une décomposition du PCF. En effet:

« le contenu analytique, politique et programmatique du document [proposé par la direction et voté à plus de 80%] est d’une pauvreté affligeante ».

Il est pensé ici que le PCF se survit à lui-même. C’est une position trotskiste traditionnelle.

Ce n’est pas du tout ce que pense le PCF(mlm), par contre. Le PCF, selon lui, s’est vraiment relancé. Il s’est vraiment relancé, car il est en train de mourir.

Pour les maoïstes en effet, le PCF esr révisionniste depuis les années 1950. Sa seule fonction est d’être un pare-feu au communisme véritable.

Là, il agonise, donc une dernière fois il tente d’apparaître comme super révolutionnaire. Dans le pdf de Crise (qu’on remet ici, voir page 45), il y a donc une analyse approfondie des thèses « révolutionnaires » de la motion de Fabien Roussel.

Et il est affirmé que la clef et la preuve de tout ça, c’est la réaffirmation par le PCF du concept de « capitalisme monopoliste d’Etat ».

Toute la motion se fonde dessus. D’où une critique très développée de son concepteur, Paul Boccara.

crise-23-avril-2023

Résumons.

Le PCF se maintient politiquement et va agir dans les prochaines années. Il ne se soumettra pas à La France Insoumise et Jean-Luc Mélenchon.

Les gens qui ont quitté le PCF pour prôner une fusion surtout avec La France Insoumise sont très déçus de ça. Il y en a encore dans le PCF, à autour de 15%, la majorité étant elle par contre très contente du retour affirmatif du PCF.

Pour les sortis et la minorité, le PCF court au suicide. Pour la majorité, le PCF est de retour comme force politique.

Le PRCF, qui compte occuper l’espace du PCF, dit que ce n’est qu’apparence, qu’en réalité le PCF continue sa dissolution au sein des institutions façonnées par l’Union européenne (d’où une ligne de « Frexit progressiste » qui serait nécessaire).

Il continuera de s’étioler, il n’y a rien en attendre. Il est déjà mort.

Le PCF(mlm), maoïste donc en opposition avec la ligne du PCF depuis les années 1950-1960, considère au contraire que le PCF, s’il agonise, revient à ses fondements dans un dernier sursaut pour constituer une barrière, encore une fois, à l’affirmation du communisme véritable. C’est le « révisionnisme » du PCF, qui tente une dernière réactualisation afin de tromper les gens.

C’est son rôle, sa nature : il le tente jusqu’au bout.

Trois positions, donc : le PCF va se décomposer (face à La France Insoumise), il va s’étioler (en raison du cadre européen), il va s’affirmer (dans une dernière agonie).

L’avenir dira qui a raison.