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Écologie Planète et animaux

Nos amies les abeilles sauvages

Multiplier les ruches pour agir contre la disparition des abeilles est une erreur car cela pénalise les précieuses abeilles sauvages comme nous l’avons vu récemment. Il se trouve qu’on ne connaît pas assez les abeilles sauvages alors qu’elles sont des pollinisatrices essentielles.

Il existe autour de 900 sortes d’abeilles sauvages en France contre une espèce d’élevage pour le miel, l’Apis Mellifera.

Une bonne partie des sauvages sont solitaires, c’est-à-dire qu’elles ne créent pas de colonie, elles nichent dans des plantes ou le sol, butinent, nourrissent leurs larves et n’ont pas de rapport avec leur descendance. Les autres sont sociales et font des colonies, des nids plus élaborés, avec des systèmes de galeries. Certaines survivent à l’hiver, d’autres ne vivent qu’un mois pendant l’été.

Les abeilles sauvages sont aussi multiples que diverses et il est difficile de les caractériser d’un bloc. Il est plus facile de les identifier en connaissant l’Apis Mellifera. Si ce qu’on observe n’est pas une « abeille à miel » alors c’est une abeille sauvage.

Aussi, si l’on voit une abeille couverte de pollen, c’est une sauvage car l’Apis Mellifera ramasse le pollen sur ses pattes et reste très propre.

Nous connaissons très bien une abeille sauvage, le bourdon ! Les bourdons s’installent au printemps dans des cavités dans les arbres, dans des nids d’oiseaux abandonnés, ou encore des fissures. Les bourdons pollinisent un grand nombre de plantes, contrairement à beaucoup d’autres abeilles sauvages qui sont spécialisées.

L’abeille charpentière (Xylocope) fait partie de ces spécialistes, elle se confond d’ailleurs avec le bourdon car elle est trapue, assez sombre et très velue. Elles tient son appellation de sa manière de creuser le bois pour y faire son nid.

Les charpentières ne se comportent pas pareil d’une fleur à l’autre, certaines étant visitées de manière « brutale », en creusant par la tige, d’autres de manière classique et permettant la pollinisation. Elle pollinise notamment les légumineuses dont certaines sont principales source de protéines végétales dans l’alimentation humaine.

Le bourdon et la charpentière sont des abeilles sauvages sociales, l’Andrena Vaga, par contre, est une solitaire. Elle fait partie de la famille des abeilles des sables vivant dans les milieux humides, qui creusent dans le sable pour y pondre. Elle est aussi une spécialiste, préférant butiner les saules.

Les solitaires sont ainsi souvent des spécialistes, il est impossible de les détailler toutes mais chaque grand type de plante ou de milieu a son, ou ses abeilles spécialisées.

La destruction des abeilles sauvages est donc strictement lié à la destruction des écosystèmes, avec le développement anarchique urbain et l’aspersion de pesticides pour l’agriculture intensive. La monoculture est également un problème puisqu’elle supprime la diversité de la nourriture des abeilles. Enfin, la pollution joue aussi un rôle néfaste, puisqu’elle cache le parfum des fleurs et les phéromones nécessaires à la reproduction. Pour se donner une idée, en l’an 1800, les odeurs portaient en générale à 800m, aujourd’hui c’est 200m…

La première et la plus grande des choses à faire pour elles serait donc de contrôler strictement l’étalement urbain et d’opter pour une planification agraire scientifique, permettant d’alterner culture et plantes sauvages ainsi que d’arrêter l’utilisation de pesticides.

Mais il est possible dès aujourd’hui d’agir en conscience pour aider les abeilles.

Il est possible de préserver leur habitat en conservant les haies et bosquets, également en ne les taillant qu’en hiver. Il est possible d’en planter aussi, en variant les essences en respectant les essences endémiques. Certaines plantes à moelle comme le sureau, les ronces, rosiers, églantiers (…) sont des abris naturels dans lesquels certaines abeilles creusent à l’arrivée de l’hiver pour y pondre.

Installer des hôtels à insectes est aussi une chose à faire, notamment en milieu urbain, à condition que cela soit fait en connaissance des besoins (diamètre des cavités type de bois etc.) et sur des emplacements pertinents. Attention aux hôtels à insectes vendus en jardinerie ou n’importe où sur internet !

20 % des abeilles sauvages nichent dans des petites cavités. Elles peuvent creuser dans des tiges à moelle ou élire résidence dans des tiges creuses, dans du bois mort ou dans des galeries laissées par d’autres insectes dans des branches. Elles font donc partie des insectes qui viendront occuper ce type de structure.

Mais 80 % des abeilles restant nichent dans des galeries sous le sol, dans le sable, l’argile ou le limon, il est donc difficile de reproduire leur habitat de toute pièce, seuls des écosystèmes protégés, des sanctuaires peuvent être complètement bénéfiques.

Pour préserver leur nourriture, il faut remettre en question le désherbage systématique des jardins, « espaces verts », bords de route, notamment à travers la tonte qui élimine une grande quantité de fleurs comme celles des trèfles dont beaucoup sont gourmandes.

La plantation de certaines plantes à nectar peut se faire en connaissance de cause, certains mélanges ne sont pas idéal et certaines toxiques ! C’est peut-être le cas des certains massifs fleuris d’apparat qui sont utilisé dans les villes.

Pour finir, il est possible de soutenir des associations ou organisations qui œuvrent pour les pollinisateurs sauvages par des dons ou en participants à leurs programmes. Il est conseillé de passer par leurs conseils pour toute élaboration d’hôtel à abeille afin de ne pas faire n’importe quoi.

Voici une liste :

Des fleurs et des abeilles sauvages

http://apicool.org/ (Grand-Est/France)

Des interventions, de la pédagogie et tutos pour hôtels à abeilles

https://www.arthropologia.org/ (Lyon)

https://urbanwildbees.wordpress.com/ (Suisse/Rhone-Alpes)

Des programmes clef en main pour accueillir des abeilles solitaires indigènes et augmenter leur population

https://www.lesdorloteurs.fr/ (France entière)

https://www.abeillessauvages.com/ (Europe)

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Culture Planète et animaux

Les incontournables vidéos écologistes de Steve Cutts

Représenter la vie quotidienne dans une courte vidéo est une gageure : il faut que cela soit accessible à tout le monde, sans perdre sa substance. On a ici un admirable exemple.

L’illustrateur anglais Steve Cutts produit des œuvres marquantes, d’autant plus en cette période de crise. Ses dessins et ses vidéos sont bluffants et à ne surtout pas rater. On est évidemment dans un esprit très anglais, que ce soit pour l’’humour noir, une dénonciation de type végan assumée, un regard écologiste s’asseyant sut une riche histoire.

La critique de la vie quotidienne qu’on y trouve est, somme toute, exactement celle qu’est incapable, malheureusement, de fournir la Gauche et l’extrême-Gauche françaises. Alors que c’est exactement cela qu’il faudrait !

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Écologie Planète et animaux

Cesser l’utilisation de produits testés sur les animaux

Le principe des bonnes résolutions pour l’année à venir n’a le plus souvent que peu de sens, car cela tient à la vanité et à une perspective simplement individuelle. La seule résolution qui ait un sens est celle tournée vers les autres et il n’est pas besoin de date pour cela. Refuser les produits testés sur les animaux relève d’un choix inévitable qu’on doit être amené à faire. Qui ne le fait pas a une pierre à la place du cœur.


Chaque année en France, deux millions d’animaux subissent l’arbitraire de gens s’arrogeant le droit de les torturer et de les tuer, afin de chercher à « découvrir ». Considérant en effet que le monde est le fruit du hasard, l’expérimentation animale mène des activités partant dans tous les sens afin de « trouver » de nouvelles choses.

Les entreprises peuvent même mener des mêmes expériences en parallèles, étant concurrentes. Il n’y a ni centralisation des travaux, ni même un rendu public : on est dans l’opacité la plus complète. La seule chose qu’on sait, c’est que cela doit servir à développer des choses qui se vendent. Chaque année, 400 000 souris sont ainsi torturées et tuées rien que pour la recherche sur le botox.

Telle est la loi assassine du capitalisme : ce qui s’achète, ce qui se vend, voilà ce qui compte.

À cette quête éperdue de tout et n’importe quoi de vendable, s’ajoute le besoin de faire du chiffre. Fournir des statistiques est fort apprécié par une recherche fonctionnant à l’aveugle et se disant qu’à force d’accumuler des données, il en ressortira bien quelque chose. Les chercheurs maintiennent au passage leurs financements et cela les ravit.

C’est comme les données personnelles obtenues par Google et Facebook. Qui peut croire qu’il y a la capacité d’utiliser les milliards et milliards d’informations obtenues ? Car il faut savoir les employer à bon escient, et cela les chiffres ne disent pas d’eux-mêmes comment le faire.

Et qui peut oser dire que torturer un être vivant, c’est agir à bon escient ? Personne. Rien ne peut justifier l’arbitraire d’une telle volonté de toute-puissance. Abîmer la vie, la détruire, ne saurait contribuer à la vie elle-même, en aucun cas.


On connaît l’argument, évidemment : l’affirmation de l’humanité, notamment en médecine, passerait par là. Il n’y a qu’une réponse possible : cela est mensonger. Il suffit de constater qu’en France, jusque dans les années 1980, les bébés humains qui ne parlaient pas étaient opérés sans anesthésie, car on en avait conclu qu’ils ne souffraient pas!

Qu’est-ce que cela montre? L’absence d’empathie. Or, science sans conscience n’est que ruine de l’âme. Partant de là, l’expérimentation animale ne fait pas avancer l’humanité, malgré des données pouvant parfois être utiles, mais qui auraient pu être obtenues par la raison et qui ne justifient jamais, par définition, la souffrance, la torture, la mort.

Car qui accepte la souffrance, la torture, la mort, s’oppose par définition à la vie. L’expérimentation animale n’est jamais légitime.

Ne pas relever d’une absence de sensibilité, d’empathie… est un devoir. Agir positivement, par compassion, est ce qui en découle. Cesser d’utiliser les innombrables produits testés sur les animaux est un devoir. Il faut penser à tous les aspects de la vie quotidienne, même les plus improbables : cosmétiques, dentifrice, bloc WC, stylos…

Le plus simple est d’acheter des produits où figurent ces logos – le plus facile étant de se les procurer en magasins bios. Ces logos permettent d’éviter d’utiliser des produits testant sur les animaux hors de l’Europe par exemple, ou bien utilisant des animaux en amont des produits finis. Dans tous les cas il faut vérifier. Qui ne le fait pas trahit sa conscience.

Logo de la Human Cosmetics Standard

Logo d’IHTK
Logo de Cruelty-Free and vegan
Logo de Choose Cruelty-Free
Logo de Vegan action
Logo de la Vegan Society

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Écologie Planète et animaux

Pourquoi le cochon, l’oie, la poule ? Et pas le chat ?

Il y a quelque chose de profondément troublant dans ce dessin d’un boucher qui caresse un chat, alors qu’il fait face à de nombreux autres animaux qui, eux, peuvent terminer à l’abattoir, voire n’existent que pour cela. Cela expose une vérité simple et dérangeante en même temps.

C’est qu’on se demande, en toute bonne logique : pourquoi l’un et pas l’autre ? Et naturellement, on ne se dit pas que le chat lui aussi devrait faire partie des animaux servant d’alimentation. Strictement personne ne va penser cela. Telle est d’ailleurs finalement la preuve qu’à terme, on ne mangera plus d’animaux. Si on est socialiste avec le chat, si on l’intègre à notre vie et qu’on lui fournisse plein de choses, alors pourquoi pas l’autre, si on peut ?

On dit d’ailleurs que le chien, par exemple, fait partie de la famille. C’est inexact : il rejoint la famille, il est un élargissement de la famille naturelle. Il est pratiquement un élargissement de la vie communautaire familial, une extension du communisme familial à quelque chose d’extérieur. Aimer les animaux, c’est en quelque sorte élargir encore plus le champ du partage, de la collectivité, même du collectivisme.

Est-ce à dire qu’on aura un jour des poulets et des cochons chez soi, comme membres de la famille ? Et que rien ne changera pour ces animaux jusque-là ? Il va de soi que non et qu’à l’arrière-plan, il s’est déroulé des convergences faisant que les chats et les chiens font irrémédiablement partie de l’humanité. Il y a une symbiose qui s’est faite. Cela est vrai d’ailleurs pour d’autres animaux, tels certaines espèces de pigeons, largement domestiquées et qui restent par la suite, même libérées, dans les zones où les humains se rassemblent : les villes.

Quant aux animaux où cette convergence a été inexistante ou malheureuse pour elle, comme les cochons, les poules et les coqs, les chevaux et les moutons, il est évident cependant qu’à un moment, la dynamique du partage va les attendre aussi. Une fois qu’on est sorti de la démarche de compétition, d’arrachage de tout et n’importe quoi juste pour satisfaire sa consommation, ses caprices, on sort d’un irrationnel allant jusqu’au meurtre.

Car, franchement, qui a envie de tuer ? Qui se voit un couteau à la main en train d’égorger ? Rien que l’idée est odieuse. Certains le peuvent, effectivement, mais ce n’est pas qu’ils sont forts, c’est qu’ils sont devenus insensibles. Après tout, quand on voit les images atroces des islamistes égorgeant des gens ligotés, on ne dit pas : oh, comme ils sont forts ! On se dit : quelle horreur, ces gens sont des monstres !

Il y a bien entendu de nombreux hommes, et même des femmes, pour célébrer la dimension patriarcale du « triomphe » de l’humanité sur la nature. Vu comment les choses tournent dans le rapport entre l’humanité et la nature, ces gens feraient bien de définitivement se taire. Et comme ils ne veulent pas, il a falloir les forcer à se taire.

Parce qu’ils sont odieux, parce qu’ils relèvent du passé, parce qu’il sont des criminels.

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Planète et animaux Réflexions

Planter un arbre, un ravissement

Tout le monde devrait avoir planté un arbre dans sa vie. C’est littéralement une petite cérémonie, où l’on fait comme un pacte avec dame Nature. Et ce pacte, c’est elle qui en a décidé les conditions.

Le fait de planter soi-même un arbre n’est pas banal. Même pour quelqu’un dont c’est le métier, il y a une dimension non pas métaphysique, mais à proprement parler tellement naturelle, qu’on ne peut être qu’ébahi. Surtout quand on sort la jeune pousse du pot où elle a été placée au préalable, pour s’élancer dans la vie. On l’ôte délicatement, en époussetant la terre de ses racines, en s’inquiétant de le faire mal, avec l’angoisse de l’abîmer.

Puis, on le transporte, le cœur joyeux, vers l’endroit où le futur arbre va s’enraciner. Là, on se dit qu’un jour, bien plus tard, ce sera un grand tronc auquel on fera face, et qu’on a joué un petit rôle. On ne se dit pas que c’est son propre arbre, mais en tout cas qu’il s’agit là, d’une certaine manière, d’un ami qu’on a aidé.

Alors, donc, on creuse un large trou, on prépare la terre, on prépare l’eau, et on place délicatement la pousse. On comprend alors que cet être va vivre des dizaines d’années, peut-être même des centaines d’années, selon le type d’arbre. Cet ami va nous survivre et on aura aidé à son installation.

Il y a dans le film Intouchables la figure du bourgeois expliquant que l’art contemporain est la seule preuve de notre présence sur terre, à la vue d’un tableau blanc arrosé de tâches rouges. Quelle folie ! Comme un tel discours s’oppose totalement au fait de creuser la terre en faisant un effort physique, de nettoyer les racines avec ses doigts salis mais qu’on use délicatement, pour contribuer à la vie !

Car c’est de la vie qu’il s’agit, et seule la vie propose un tel ravissement. Les paradis artificiels sont justement artificiels, ils sont intenses, mais sans profondeurs. Alors que là, face à l’arbre en face de soi, il n’y a pas de raisonnement métaphysique ou de rapport destructeur, simplement la joie de voir un être qui va pouvoir vivre.

L’arbre va persévérer dans son existence, on le voit, on le sait, on peut revenir le voir et on va le voir grandir avec la vie. Notre propre vie peut bien se terminer, un jour, le plus tard possible espérons le, on sait que la vie continue, quant à elle. La vie appelle la vie et le processus est infini, et on se saisit soi-même comme modeste élément de cette chaîne sans fin (et sans Dieu).

Pour cette raison, tout le monde devrait planter un arbre. Pour le ravissement que cela fournit, mais également pour la maturité des sensations que cela apporte. On devrait fixer un âge où, lorsqu’on devient citoyen, il y a une cérémonie intime où l’on va planter un arbre.

En fait, on devrait de toutes façons de manière régulière contribuer à la vie des campagnes, de l’agriculture. La vie urbaine est sans cela aliénée. Au-delà, toutefois, il y a la question d’une cérémonie quasi initiatique de reconnaissance du caractère suprême de la vie. Aurait-on peut-être la naïveté de penser que quelqu’un ayant planté un arbre, en connaissance de cause, ne pourrait jamais devenir quelqu’un de mauvais ?