Il existe dans chaque pays une vie sauvage, qui a ses particularités, même si les animaux ne connaissent pas de frontières, à moins qu’il y ait des obstacles sciemment placés sur leur route. L’Arctique connaît des désagréments majeurs à ce niveau par exemple. La Finlande, dans une logique militariste, établit une clôture avec tranchées et barbelés sur 200 kilomètres à sa frontière avec la Russie. Il y a également des barrières en Norvège pour empêcher les rennes d’aller en Russie, dans le parc naturel de Pasvik Zapovednik, et d’y causer des dégâts.
Les animaux sauvages montrent donc la voie, à rebours de la logique humaine de tracer des frontières. Ils sont à la fois emblématiques à certaines régions et enclins à des voyages au-delà des frontières érigées de manière abstraite. La Biosphère ne reconnaît pas les gribouillis humains sur les cartes nationales.
C’est pourquoi des cours sur la vie sauvage à l’école, en tant que matière, permettraient de connaître son propre pays, et d’en voir également les limites, puisque la Nature ne considère pas les frontières nationales comme ayant un sens. Cela renforcerait la compréhension de la vie sauvage et cela appuierait la conception qu’il n’y a qu’une seule humanité. L’hirondelle de fenêtre va d’Alsace en Afrique australe, on peut donc apprendre sur sa propre région en Alsace, et élargir son horizon.
Comme à l’école, les mentalités sont très différentes suivant les âges, il est nécessaire que les cours sur la vie sauvage aient lieu tout au long de la vie scolaire, de la maternelle jusqu’au bac. Il ne peut pas s’agir de quelques cours fournis pendant un temps limité, pas plus d’ailleurs que ces cours ne doivent être intégrés aux enseignements scientifiques. Cela doit être une matière en tant que telle, afin de bien reconnaître qu’au-delà des connaissances, il y a la culture, et au-delà de la culture, il y a tout la sensibilité.
La grande difficulté de tout le processus ici étant, bien entendu, le respect et la distanciation. La vie sauvage doit être reconnue comme ayant une valeur en soi, il ne faut pas d’interférence. On sait d’ailleurs à quel point les photographes naturalistes se comportent de plus en plus mal dans le capitalisme, par avidité, afin de se procurer les « meilleures images ». Il y a ici une tendance à contrecarrer et avec les enfants, c’est une tâche très difficile. Les enfants sont en effet très joueurs et la mauvaise éducation qu’ils ont reçu les pousse à chercher une interaction avec les animaux, aboutissant la plupart du temps à du harcèlement en raison du manque d’empathie pour la pauvre créature martyrisée.
Le problème, c’est bien sûr de trouver des éducateurs. Il existe en France une grande tradition éducative, mais c’est celle historiquement portée par les instituteurs de la troisième république. C’est un enseignement unilatéral, dans un esprit de salle de classe. Il va de soi que c’est inapproprié pour une éducation concernant la vie elle-même. Il faut des cours qui permettent de voir, de sentir, d’entendre, de toucher, d’admirer en s’émerveillant, d’observer prudemment.
Il existe certainement de nombreuses très bonnes idées pour satisfaire à cette exigence. Mais l’école dans le capitalisme, avec sa fadeur et son professeur déversant son flot de propos, ne saurait y satisfaire. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que la vivisection existe encore à l’école en France, sans que cela ne choque personne. Il y a ici une véritable révolution à mener et c’est pour cela que les éducateurs ne peuvent venir que de milieux déjà tournés vers les animaux.
La mise en place de cours sur la vie sauvage, en tant que matière à l’école, doit en fait procéder d’une révolution culturelle, avec une partie de la société qui est mise en avant pour jouer un rôle éducateur, de formation des mentalités nouvelles.
La vie sauvage comme matière à l’école exige, de toutes façons, d’aller dans le sens de la remise en cause du rapport villes-campagnes ; on pourrait dire en un sens que ces cours s’opposent le plus directement à la fascination du capitalisme pour le béton et les ronds-points. Ce qui sous-tend de tels cours, leur possibilité, c’est la volonté de regarder avec passion la vie sauvage, au lieu de l’ignorer et de participer à sa destruction.
Le Socialisme doit donc assumer une telle exigence que ces cours, tant pour son programme du futur, une fois le capitalisme renversé, que déjà aujourd’hui, malgré et contre le capitalisme. C’est une question de choix de vie et il ne faut jamais faire les choix du capitalisme, ni ceux d’un retour en arrière dans un passé idéalisé.
C’est à la fois anecdotique et extrêmement riche d’enseignements.
Apparu en 2016, le collectif « 269 Libération animale » a connu son heure de gloire médiatique en France avec des blocages d’abattoirs. Le mouvement, qui prône la désobéissance civile, a été à la pointe d’une mode « antispéciste » ayant marqué la fin des années 2010.
Le collectif recrutait de nombreux activistes pour des actions ponctuelles de ce type, avant d’affronter la répression et de totalement péricliter. Depuis sa chute, il tente de maintenir son existence en se posant comme faction d’ultra-gauche, mais sans succès. Il propose un discours intellectuel « ultra » mêlant « antispécisme », « anticolonialisme », écriture inclusive et anarchisme exigeant la défense totale des « individus », chaque animal étant lui-même un « individu ».
Un tel collectif ne pouvait pas ne pas prendre une position « ultra » au sujet de la guerre Israël-Hamas. Les choses sont ce qu’elles sont et ainsi sont les boutiquiers valorisant leur fonds de commence. Le souci ici, c’est que le mouvement de désobéissance civile pour les animaux de type « 269 » est à la base… israélien. Ce qui n’est bien évidemment pas dit.
Le veau « numéro 269 » et Sasha Boojor à l’origine du mouvement « 269 » (wikipédia)
Ce passage sous silence de l’origine de 269 est lourd de sens, bien entendu. Il ne doit rien au hasard. Il est bien difficile de tenir un discours « ultra » sur Israël, tout en ayant son origine directement dans la société israélienne…
Car « 269 », né en 2012, est typiquement israélien, dans ses fondements. Un veau « numéro 269 », avait été libéré d’un abattoir en Israël par quelques personnes, qui se firent marquer le chiffre au fer rouge ou tatouer sur leur peau. Une dimension auto-sacrificielle qui se voulait en écho à la question de l’Holocauste omniprésente dans ce pays. Le véganisme y est d’ailleurs extrêmement fort en raison de sa portée morale justement. C’est l’idée que les animaux connaissent un « éternel Treblinka ».
L’initiative israélienne a déclenché le mouvement « 269 life » dans plusieurs pays, dont la France ; « 269 libération animale » est une scission de « 269 life France ». Et voilà donc que, pour la beauté d’un discours « ultra », l’origine israélienne du principe de « 269 » – qui n’aurait pu naître nulle part ailleurs sous cette forme – est « effacée ».
C’est un premier souci. Mais à la limite, une telle hypocrisie n’a rien d’étonnant. Pour la question animale par contre, le second souci doit être souligné.
L’histoire est en effet réécrite, dans la mesure où « 269 libération animale » dit que depuis le départ le mouvement « 269 » a une dimension « politique » et que les défenseurs des animaux doivent s’aligner sur les causes ultra. C’est totalement faux : le mouvement « 269 » considérait justement que les humains font n’importe quoi et que la vraie question, c’est la question animale.
Et il y a une grande part de vérité là-dedans. Il faut voir les choses en termes d’époque, de civilisation. L’assemblage artificiel de luttes, le bricolage intellectuel sur les « opprimés », l’alignement sur tout et n’importe quoi (comme le Hamas)… tout cela ne rime à rien historiquement, n’apporte pas de la hauteur.
Sous prétexte de « politiser » les défenseurs des animaux, « 269 libération animale » veut en fait les mettre à la remorque de gens n’ayant strictement rien à faire des animaux. C’est de l’escroquerie, et en ce sens c’est un danger pour la question animale.
La question animale est incontournable, elle ne doit pas relever d’une hypothétique « convergence des luttes », qui n’est qu’un mythe d’ultra-gauche. La question animale doit être consciente, et assumée ! Ou bien elle n’est pas là, et alors c’est erroné.
Le Socialisme, c’est la résolution de tous les problèmes dans un même mouvement de fond. A bas l’anarchisme et ses prétentions vaines, qui prétend tout résoudre à partir d’assemblages et de bricolages d’ailleurs la plupart du temps fictif!
Voici le communiqué de « 269 libération animale », avec « l’oubli » de son origine historique et son appel « ultra ».
269 Libération Animale : Nous ne voulons pas d’un monde construit sur les cadavres des opprimé.e.s
« Je ne me souviens pas de mon enfance sans soldats, leurs bottes, leurs armes, la couleur kaki de leurs uniformes »,(Asmaa Alghoul, féministe gazaouie, L’Insoumise de Gaza.)
Un nettoyage ethnique a cours sous nos yeux. Ne pas le dire c’est y prendre part, et l’indifférence du milieu antispéciste – ou du moins de ses associations les plus connues – nous interpelle autant qu’il nous révolte.
Parce que « les animaux avec nous, nous avec les animaux » comme l’écrit Kaoutar Harchi, est la vision que porte 269 Libération Animale depuis toujours, nous ne pouvons rester silencieux.ses face au massacre du peuple palestinien et la répression qui s’abat sur les camarades qui expriment leur solidarité.
Cela nous concerne. Et nous concerne en tant que miltant.e.s engagé.e.s dans un combat contre l’exploitation animale. C’est pourquoi face aux crimes coloniaux d’Israël, les antispécistes ne peuvent rester silencieux.ses.
Depuis 2 semaines, le gouvernement israélien a décidé le siège complet de Gaza : pas d’eau, pas de nourriture, pas d’électricité ni de médicaments.
Le bombardement ininterrompu auquel est soumis la bande de Gaza, le territoire le plus densément peuplé du monde, a causé la mort de plus de 3875 palestiniens et palestiniennes, dont plus de 1500 enfants, détruit un grand nombre d’infrastructures nécessaires à la vie et blessé plus de 13500 personnes.
Les déclarations des dirigeants israéliens ont des tonalités nettement génocidaires : Yoav Galant, le ministre israélien de la Guerre, a déclaré que les palestiniens étaient des animaux, et le président israélien Isaac Herzog, a rendu responsable toute la nation palestinienne pour les crimes du Hamas, estimant que la population civile de Gaza était consciente et impliquée dans les attaques du 7 octobre. L’ordre d’évacuation donné par l’armée israélienne, fait craindre à la population palestinienne une seconde Nakba et l’ONU ainsi que de nombreuses organisations de défense des droits humains alertent sur le risque d’un nettoyage ethnique.
Israël cherche à justifier ce projet mortifère par les nombreux meurtres perpétrés par le Hamas, des meurtres que nous condamnons. Les centaines de vies israéliennes arrachées nous meurtrissent aussi et méritent notre compassion.
Il s’agit donc de parler droit, à l’instar de Rima Hassan, fondatrice franco-palestinienne de l’Observatoire des camps de réfugiés : « Que ça soit clair, il est moralement inacceptable de seréjouir de la mort de civils ». Et de préciser : « Le faire c’est oublier les principes qui nousengagent dans la perspective d’une paix qui doit nous sauver ».
On ne saurait, tant s’en faut, réduire la question palestinienne à celle du Hamas.
Le point central, c’est l’occupation. C’est l’apartheid qui ne cesse de progresser en Cisjordanie, accompagné par les meurtres de palestiniens par l’armée ou les colons. C’est, depuis 1948, la spoliation sans fin du peuple palestinien, expulsé de ses terres et parqués dans des camps de réfugiés. C’est, depuis 16 ans, l’ignoble blocus sur Gaza.
La souffrance des palestinien.ne.s est invisible depuis des décennies. Car avant le 7 octobre, le « calme » semblait régner, puisque les israéliens vivaient apparemment en paix, et la violence quotidienne que subissaient les palestinien.nes était noyée dans une profonde apathie. Quand elles et ils manifestaient pacifiquement pour leurs droits, comme lors de la « Marche du retour » de 2018-2019 le long de la clôture de Gaza, les snipers de l’armée israélienne les abattaient et les mutilaient dans l’indifférence générale.
Alors il faut le redire : les crimes odieux du Hamas ne peuvent en aucun cas justifier le génocide du peuple palestinien et rien ne doit nous faire oublier que c’est bien la situation coloniale en Palestine et l’apartheid qui dure depuis 75 ans qui est à la racine de toute cette violence.
Aux quatre coins du monde les rues se dressent contre le massacre du peuple palestinien en cours ; pourtant, en France, on doit marcher en rang avec les massacreurs puisque se trouve interdite toute expression de solidarité avec le peuple palestinien. Les rassemblements ont été interdits, les étrangers menacés de se voir retirer leur tire de séjour, des amendes ont été distribués pour le simple port d’un keffieh et de nombreuses organisations ont été poursuivies pour apologie du terrorisme.
Comment pouvons-nous tolérer que tout soutien au peuple palestinien soit désormais assimilé à un soutien au terrorisme, ce qui interdit toute mobilisation pour faire cesser les crimes et l’injustice ?
Comment pouvons-nous tolérer le soutien des puissances occidentales au « droit d’Israël à se défendre », donnant ainsi feu vert à un véritable massacre ?
Prétextant se soucier de la sécurité des civils israéliens, certaines voix en France réclament qu’on taise les injustices et l’hécatombe subies par les Palestiniens, qu’on criminalise leur dénonciation.
Nous affirmons au contraire que le chemin le plus court vers la sécurité des israéliens passe par la reconnaissance des droits des palestiniens. Seule la fin de l’occupation et de la colonisation peut assurer la sécurité pour tou.te.s.
Dans cette offensive idéologique, l’amalgame qui est fait entre critique du projet colonial israélien et antisémitisme nous terrifie car nous sommes convaincu.e.s avec Joseph Andras que « l’antisémitisme est une triple trahison : de la cause humaine, palestinienne et révolutionnaire. ».
Devant la gravité de cette situation, le silence des organisations animalistes est assourdissant. L’ensemble des militant.e.s qui œuvrent pour un monde plus juste ont su prendre position : les camarades syndicalistes comme Jean-Paul Delescaut, secrétaire départemental CGT du Nord, placé en garde à vue pour un tract de soutien au peuple palestinien, les militantEs antiracistes, féministes, antifascistes jusqu’à Greta Thunberg, toutes et tous ont exprimé leur solidarité.
Car elles et ils ont compris que si toute solidarité avec le peuple palestinien peut être taxée de terrorisme, leurs luttes peuvent l’être aussi, comme le seront et le sont déjà parfois les luttes de libération animale.
Elles et ils ont aussi compris que tant qu’existera l’injustice infligée au peuple palestinien par la colonisation israélienne, aucun principe et aucune lutte ne pourra obtenir gain de cause.
À quoi sert de se battre pour obtenir que le droit reconnaisse les autres animaux comme des personnes si on peut bafouer dans l’impunité la plus totale l’ensemble des droits humains ?
Si le mouvement animaliste s’enlise dans un horizon individualiste cantonné au « changer de mode de vie », c’est bien « changer le monde » qui nous préoccupe. Ce monde que nous partageons avec les animaux.
Et dans cette perspective, nous devons marteler que la lutte antispéciste n’est pas à part, qu’elle est traversée par ce qui arrive dans le monde et porte un projet politique qui est celui du refus du colonialisme, de l’impérialisme, de l’oppression, pour tou.te.s les individu.e.s de toutes espèces.
Comme le disait Louise Michel : « c’est que tout va ensemble » et les animaux de Palestine paient évidemment aussi le prix de ce massacre, malgré les efforts et l’incroyable courage des organisations comme la PALESTINIAN ANIMAL LEAGUE à laquelle nous apportons tout notre soutien.
Les organisations animalistes se replient sur leur propre introversion et pensent qu’éviter le positionnement et le clivage leur permettra d’élargir leur audience.
Elles n’ont pas compris, au stade infantile de développement qu’est le leur, que c’est par le clivage et les positionnements du côté de la justice que l’on gagne la possibilité de devenir majoritaires.
La question animale n’existe pas parallèlement à notre société, elle porte en elle une critique révolutionnaire de celle-ci et le mouvement ne peut pas vivre en vase clos.
En défendant les animaux, nous faisons aussi trembler les cachots pour toutes celles et ceux qui ne sont pas censé.e.s survivre dans ce monde !
Les systèmes de domination ont construit des catégories sociales de corps « tuables », de corps illégitimes.
Alors notre travail militant consiste à remettre en cause, tant théoriquement que concrètement, ces systèmes qui trient entre les vies qui comptent et celles qui ne comptent pas ; entre les corps qui ont le droit d’être protégés, réchauffés, soignés et ceux qui sont exposés aux coups, à la mort, au déni.
La lutte antispéciste implique de lutter contre toutes les oppressions et il est de notre devoir politique d’inscrire notre combat en solidarité avec les luttes contre l’impérialisme, le colonialisme, la ségrégation raciale et l’apartheid.
269 Libération Animale tient à réaffirmer sa solidarité avec le peuple palestinien, son opposition à toutes les entreprises coloniales et son soutien à la lutte des peuples pour leur autodétermination.
Nous appelons l’ensemble des militant.e.s antispécistes à se joindre à la mobilisation contre le génocide palestinien et à boycotter les produits israéliens et les entreprises qui participent à la spoliation du peuple palestinien, conformément à la campagne BDS.
La lutte du peuple palestinien est notre espoir, leur libération sera notre libération.
« La société israélienne se sentira dans l’obligation de changer de paradigme à partir du moment où les moyens par lesquels elle se maintient dans sa position de supériorité ne seront plus en place. Lorsque les Israéliens ne pourront plus se regarder en face lorsqu’ils voyagent, lorsque le monde leur renverra d’une manière suffisamment forte au visage l’horreur de l’entreprise sioniste, ils se résigneront, peu à peu, à renoncer à leurs privilèges, comme les Blancs de l’Afrique du Sud l’ont fait. » Eyal Sivan
La question de la stérilisation de chats, et d’autres animaux, fait parfois face à un rejet de la part de certaines personnes. La forme peut varier ,mais le fond du problème reste le même : la stérilisation ne serait pas naturelle et il faudrait laisser faire. Que ce soit une réflexion en passant d’un collègue ou d’un proche ou un rejet plus massif, cette mentalité a des conséquences très concrètes pour les animaux.
Les chattes enchaînent les portées, sont de plus en plus faibles, les maladies se répandent plus vite en raison de la promiscuité et du manque de nourriture, nombre de chatons viennent au monde en très mauvais état, etc.
Les pigeons se reproduisent et luttent toujours plus pour trouver de quoi manger. Les familles nichent là où elles peuvent, les petits tombent des nids les uns après les autres et font face à des prédateurs, etc.
Et ceci peut s’étend directement et indirectement à toutes les espèces que l’humanité côtoie.
Face à la situation catastrophique des chats en France, la question de la stérilisation n’en est plus une. Ce n’est pas un débat concernant notre rapport au chat mais une réponse urgente à une situation urgente. Il faut des campagnes massives de stérilisation pour beaucoup d’animaux, ainsi qu’une stérilisation systématique pour beaucoup d’animaux de compagnie.
La nature quand cela les arrange
Ce que refusent de voir les gens qui refusent la stérilisation est que ces chats, ces pigeons, etc. sont d’une certaine manière dénaturés, arrachés de force à leur réalité. D’un côté les chats restent des chats, les pigeons des pigeons, etc. ; ils vivent une vie naturelle et évoluent avec l’humanité et l’influencent en retour. De l’autre, ils se font broyer par une humanité qui s’imagine sortie de la Nature et en guerre contre elle (donc une humanité en guerre contre elle-même, ou encore une Nature en guerre contre elle-même).
Lorsqu’une chatte enchaîne les portées avec des petits en très mauvais état, elle est en quelque sorte arrachée de sa condition naturelle par une humanité folle qui n’a pas encore pris conscience d’elle-même.
D’une certaine manière, ces personne ne voient la Nature que lorsque cela les arrange.
Lorsqu’il s’agit d’abandonner des chats au milieu des voitures, les laisser errer dans le chaos urbain personne ne se soucie de la Nature. Mais dès qu’une personne cherche à venir en aide à une colonie de chats… levée de boucliers, il ne faut pas intervenir, ce ne serait pas naturel.
Les personnes qui refusent la stérilisation au nom de la Nature ne voient qu’un aspect, la dimension naturelle des animaux qui nous entourent, dans le meilleur des cas. Mais ils refusent de voir des êtres vivants détruits par une humanité barbare : cela reviendrait à reconnaître que nous sommes nous-mêmes pris dans une logique anti-naturelle qui atomise tout, broie les sensibilités et les sens. C’est de l’indifférence, du cynisme.
Elles refusent de voir une partie d’elles-même lorsqu’elles font face à un animal. Les êtres humains ne sont pas des individus vivant à l’extérieur de la Nature, ils n’en sont qu’un aspect. Il n’y pas une humanité faisant face à une nature ayant besoin de régulateurs mais un vaste ensemble d’une richesse infinie, la Nature.
Laisser des animaux dépérir dans l’horreur du béton et des villes, c’est s’atrophier, c’est se couper de sa compassion et de son lien à l’ensemble de la vie sur notre Terre.
Ce qui se comprend. La moindre initiative en faveur des animaux est une attaque en règle contre l’apathie ambiante, contre l’individualisme barbare et contre la décadence d’une société toujours plus près du gouffre. Alors beaucoup préfèrent ignorer les souffrances, ou préfèrent regarder ailleurs en inventant une Nature fantasmée et anti-naturelle où règnent les valeurs dominantes.
Aimer les animaux
Il faut être réaliste : il sera très difficile de convaincre la plupart de ces personnes. Surtout celles qui y ajoutent une dimension religieuse à leur discours. Cette question soulève des problèmes bien trop vastes pour être réglée par de simples discussions. Il y a une longue bataille culturelle à mener.
En attendant d’arriver à renverser la tendance, des animaux en détresse demandent de l’aide partout, chaque jour.
A sa propre échelle, il est alors crucial de se tourner vers les animaux, vers leurs vies concrètes, en fonction de son temps, de sa sensibilité et de ses connaissances.
Il y a toujours plein de moyens d’aider, même si cela donne l’impression de vider l’océan à l’aide d’une cuillère. Mais pour chaque animal secouru cela sera un changement très concret.
Pour ce qui est des chats, des associations partout en France identifient des chats errants, les attrapent, les stérilisent et leur trouvent un foyer. Toute aide directe ou indirecte changera la vie de ces chats.
En ce qui concerne les pigeons et les animaux sauvages en général, avoir le réflexe de mettre à l’abri un animal jeune ou blessé avant de le transporter jusqu’à un centre de soins peut lui sauver la vie. Il est important de se renseigner sur les gestes à adopter en fonction des animaux afin de ne pas priver un petit chevreuil, par exemple, de sa mère.
Et bien sûr, n’hésitez pas à contacter le centre de soin le plus proche de chez vous afin de donner un peu de votre temps pour aider des animaux. Il y a toujours besoin de conducteurs, de bricoleurs, des personnes pour nettoyer des cages, des locaux et bien sûr du monde pour nourrir des petits et des adultes blessés ou malades.
Les moyens d’aider ne manquent pas. Il s’agit de s’effacer et de faire ce qui doit être fait. Les grands discours ne nourrissent pas des pigeonneaux, les postures derrière un clavier ne permettent pas d’attraper une chatte errante et ses petits.
La crise frappe très durement l’humanité et il y a un front sur lequel cela ressent très particulièrement : la protection des animaux. Normalement, en ce domaine, il y a un effort subjectif très important, faisant qu’il n’y a pas les mêmes problèmes que dans le monde associatif. Les associations, sportives par exemple, sont en déficit de volontaires, de gens prêts à prendre le relais, les responsabilités. Il y a un échec dans la continuité, en raison de la mentalité consumériste.
Les associations pour les animaux ont toujours eu très peu de moyens en comparaison avec leurs tâches ; beaucoup d’associations sont apparues, ont disparu. Néanmoins, il y a toujours eu un certain fil conducteur. On peut dire que celui-ci est brisé avec la grave crise de la Confédération Nationale Défense de l’animal.
Cette structure fédère 270 associations ; c’est ce qu’on appelait auparavant la « SPA de Lyon ». Cette confédération joue un rôle plus important que la SPA (dite de Paris), bien que cette dernière soit bien plus médiatisée, ou même la seule médiatisée. La SPA de Paris a en effet plus d’aisance sur ce plan de par son caractère centralisé. En même temps, de graves problèmes internes l’ont secoué ces deux dernières décennies, au point que l’État a dû prendre les devants.
Trop d’argent, trop d’ego, des rapports hiérarchiques abusifs, un éloignement culturel et sur le plan des idées de la Cause… on connaît le problème.
Or, il s’avère que désormais la Confédération Nationale Défense de l’animal connaît les mêmes problèmes. Il n’est pas possible de trop en dire. Cependant, il faut avoir conscience que la situation est dramatique. Tout est paralysé structurellement en raison de deux directions concurrentes.
C’est une catastrophe morale et pratique. Morale, car la Confédération Nationale Défense de l’animal apparaissait comme la dernière forteresse imperméable à la confusion régnant dans une société française individualiste. Il y a ici une rupture de confiance massive et cela contribue au désespoir.
Pratique, car on parle ici d’une confédération et les moyens des uns tiennent en raison des moyens des autres. Un rouage grippé, surtout à la direction qui sert de courroie de transmission, et c’est l’asséchement des moyens. C’est comme si les associations se voyaient réduites chacune à sa propre existence, perdant tout ce dont elles profitaient de par l’appartenance à la confédération. Cela concerne tant des questions administratives que les informations importantes, ou encore les dons, les legs.
On parle ici d’une crise d’une ampleur énorme… Qui dure depuis très longtemps désormais. Là encore, nous ne voulons pas trop en dire, mais il faut bien comprendre qu’il faut raisonner en termes de mois et pas de semaines. C’est un désastre.
La faillite se situe en fait sur le plan des idées et de la culture. Le volontarisme a accueilli le carriérisme et a produit l’opportunisme. En l’absence de valeurs et de perspectives, on « gère » et quand on « gère », cela tourne mal.
Quand on n’établit pas de valeurs, comment saisir les choses ? Comment est-il possible qu’en 2023, la Confédération Nationale Défense de l’animal n’ait par exemple jamais assumé de poser la question du véganisme? Ou bien de la nature de la société française pétrie d’individualisme?
La priorité pratique ne saurait être une excuse pour ne pas voir les choses par en haut, afin de justement avoir une pratique bien ancrée dans la réalité, avec une chance de réussir. L’échec de la Confédération Nationale Défense de l’animal est la preuve qu’il ne suffit pas de vouloir forcer le passage pour réussir. C’est une terrible leçon et il faut une sortie de crise qui soit productive, sans quoi c’est un coup de poignard à la cause animale.
C’est bien le facteur humain le problème, au sens d’une incapacité à se mettre au niveau exigé, avec discipline, état d’esprit, fermeté, loyauté. Des traits prolétariens. Pour bien le comprendre, voici un exemple relevant de cet échec complet, propre à notre époque. Il s’agit d’une annonce faite par le Parti animaliste ; nous en avons déjà parlé comme d’un ramassis d’opportunistes prenant les animaux comme fond de commerce pour ramasser des sous aux élections.
Ces gens sont tellement creux qu’ils… ne sont même pas capables de faire leur programme politique eux-mêmes, ils engagent quelqu’un pour ça. Avec l’argent obtenu aux élections, au moyen d’affiches racoleuses avec des chiens et des chats, ils engagent quelqu’un pour de nouveau obtenir de l’argent aux élections…
Voici l’annonce. Elle est froide, sans cœur, rien à voir avec les animaux. Pas d’amour, pas d’empathie, pas de compassion, pas de véganisme, pas d’animaux tout court d’ailleurs. C’est une faillite morale, intellectuelle, culturelle.
OFFRE D’EMPLOI :
chargé·e d’élaboration de programme électoral
Sous la supervision du Bureau national et de la directrice opérationnelle et en lien étroit avec le pôle expertise, vous serez en charge d’élaborer et rédiger le programme politique du Parti animaliste pour les prochaines échéances électorales.
Responsabilités
Rédiger le programme politique électoral du parti en accord avec ses valeurs, ses objectifs et sa vision.
Effectuer des recherches approfondies sur les enjeux politiques et sociaux afin de formuler des propositions concrètes et cohérentes.
Veiller à ce que le programme politique soit clair, accessible et adapté à différents publics.
D’autres tâches complémentaires pourront également être confiées en fonction des besoins.
Profil recherché
Très bonne connaissance des enjeux animalistes et environnementaux actuels.
Connaissance des enjeux politiques et sociaux actuels.
Capacité à effectuer des recherches approfondies.
Capacité d’analyse et de synthèse.
Bonne capacité rédactionnelle.
Capacité à vulgariser de façon claire des notions complexes.
Autonomie et proactivité.
Force de proposition.
Créativité.
Discrétion et confidentialité.
Les plus (non obligatoires) :
Connaissance du fonctionnement politique européen et des compétences de l’UE.
Compétences juridiques.
Connaissance des associations animalistes.
Expérience de travail dans un environnement politique ou connexe.
Si vous ne correspondez pas à 100 % du profil recherché mais que vous pensez que ce poste est fait pour vous, postulez et expliquez-nous pourquoi !
Modalités
CDD de 6 mois à temps plein (35 heures).
Prise de fonction dès que possible.
Télétravail à 100 %.
Salaire de 2200 à 2500 € brut mensuel selon le profil.
Mutuelle prise en charge à 100 %.
Indemnité télétravail de 50 € net / mois.
Réunions ponctuelles le soir.
Le Parti animaliste
Depuis 2016, le Parti animaliste contribue à faire émerger la question animale en politique et à la rendre incontournable. En ne se positionnant que sur la question animale et les thématiques qui s’y rapportent, son programme permet d’intégrer pleinement les intérêts des animaux dans les politiques publiques. Parce que la question animale est transversale et universelle, le Parti animaliste est également transpartisan et indépendant.
Lors des élections européennes de 2019, le Parti animaliste a créé la surprise en obtenant 2,17 % des voix.
Aujourd’hui, le Parti animaliste c’est une équipe de 4 salariés et de près de 150 bénévoles assumant des responsabilités variées.
Telle est l’époque : tout est corrompu, à moins d’avoir une base solide. Et la seule base solide, c’est celle de la Gauche historique. Il faut faire face à la réalité et la transformer, dans sa totalité. L’heure est aux grands bouleversements et la Cause animale exige de grandes choses ! Qui ne le comprend pas passe à côté du soutien aux animaux, des animaux eux-mêmes.
La Gauche historique a pour principe de célébrer : ce qui est bien, constructeur, positif ; c’est le sens de la vie, on le salue. Par opposition, ce qui est mal, erroné, négatif, est dénoncé.
Alors que le nouvelle année va commencer, il est certainement juste de saluer la sortie par le groupe Earth Crisis de deux nouvelles chansons sur un mini album de quatre chansons, « Vegan for the animals ».
Ce mini-album, sorti en octobre 2022, est notable car le groupe Earth Crisis s’est monté aux États-Unis en 1989. On parle ici de gens qui sont vegans depuis cette date et qui n’ont jamais lâché le flambeau.
Ce n’est pas rien, c’est même énormément. On parle ici d’un engagement réel et prolongé. Le nom du groupe vient d’ailleurs d’un album du groupe de reggae Steel Pulse, où l’on voit ce qui les mettait en rage : les deux blocs s’affrontant pour le contrôle du monde, le KKK, la famine en Afrique… Il y a aussi le pape, le Vietnam, la répression anti-populaire…
C’est là quelque chose de marquant, car on est dans la loyauté, l’engagement impliquant toute son existence.
On est à l’opposé de la narration capitaliste d’idées « nouvelles » à rapidement consommer. C’est particulièrement vrai pour la question animale, récupérée et démolie par le capitalisme « végétalien » dans les années 2010 et les opportunistes comme Aymeric Caron en France.
Earth Crisis est, si l’on veut, une preuve historique que les idées révolutionnaires sont portées par des démarches révolutionnaires… Le capitalisme cherche à récupérer et réécrire l’Histoire, il faut y faire face!
Le groupe Earth Crisis est par ailleurs très connu dans la scène punk hardcore, étant pour simplifier l’un des premiers groupes à mêler le metal au punk avec un son « hardcore ». Cette approche deviendra par la suite très commune, donnant un son lourd qu’on est pas obligé d’aimer bien sûr.
Et Earth Crisis fait surtout partie de la scène punk « positive » dite straight edge, qui refuse les drogues, l’alcool, les rapports sexuels hors couple.
Le mouvement prônant une discipline morale et culturelle pour tenir le choc face à une société décadente a eu un grand impact dans les années 1990 aux États-Unis et particulièrement en Suède. Le straight edge était alors systématiquement lié au végétarisme puis au véganisme.
Youth of Today en concert
Earth Crisis en concert
Earth Crisis était le pilier de cette culture « vegan straight edge« , Leur principale chanson, Firestorm, parle ainsi d’une tempête qui va venir pour débarrasser par la violence la société du trafic de drogues.
Le groupe prônait par ailleurs la violence comme solution révolutionnaire en général, notamment contre la vivisection et en faveur de la protection de la Nature. Cette scène musicale et activiste exprime une rupture culturelle majeure au coeur de la superpuissance américaine, se confrontant directement à la terreur de la consommation et faisant de la question animale la clef morale.
Les chansons sur le mini-album sont d’ailleurs « vegan for the animals » qui appelle à devenir vegan et à aller à la victoire, « Through A River Of Blood » qui dénonce la vivisection comme un massacre, « Smash Or Be Smashed » qui appelle à l’auto-discipline pour faire face à un monde qui est en guerre contre la Nature, avec toutefois les êtres humains se prenant pour des « néo-dieux » comme dit dans « Fate of the Neo-gods ».
Tout cela est méritoire, et exemplaire. On parle toujours de bonnes résolutions pour le nouvel an : il y a ici de quoi s’inspirer.
Moby, musicien et artiste renommé ayant adopté une démarche démocratique, socialement consciente au sujet de la question animale au point de devenir vegan, a sorti une nouvelle vidéo réalisée avec l’écrivain et réalisateur Dustin Brown et l’organisation Last Chance for Animals sur laquelle il est impossible, en 2022, de faire l’impasse.
Tout y est. Tout brûle d’empathie pour les vaches victimes des abattoirs, dans un clip dont le style artistique très réussi et le message véhiculé par le scénario et son « twist final » ne peuvent laisser personne indifférent si ce ne sont les individus sans conscience ayant déjà depuis longtemps perdu la capacité de s’émouvoir de quoi que ce soit.
Ce clip rappelle un fait que tout le monde préfère ignorer pour éviter d’avoir à y faire face : les animaux sont des êtres sensibles, capables d’émotions, de construction sociale et qui, rongés par la terreur, préféreraient évidemment fuir les couloirs froids d’un lieu de mort pour rejoindre l’herbe et la chaleur du soleil à l’air libre s’ils en avaient la possibilité.La musique accompagnant le clip est une reprise de sa propre chanson « Why does my heart feel so bad ? » de 1999, que l’on pourrait traduire par « Pourquoi ai-je si mal au coeur ? (et à l’âme, dans la suite des paroles) ». Déjà à l’époque associée à son clip original, cette chanson était d’une mélancolie arrachante… La reprise est ici est donc très pertinente, et compte tenu de la scène qui se déroule au long de ces 2 minutes et 33 secondes, la mélancolie est décuplée et se mue en véritable sentiment de tristesse face à une porte scénaristique qui se referme violemment, exactement comme le rideau métallique menant à l’enclos de mise à mort du début de la vidéo.
Entre les petits tombés du nid, ceux victimes des feux d’artifice du 14 juillet et plus généralement de la violence des villes, beaucoup de personnes se retrouvent face à un oiseau blessé et démuni. Rappelons ici quelques conseils de base afin de leur venir en aide cet été.
Face à un oiseau à terre, qui semble blessé ou très jeune, la priorité absolue est de le mettre en sécurité : un boîte à chaussure pour les plus petits oiseaux, et plus grand pour les autres, avec es petits trous sur les côtés, suffira pour commencer.
Appelez ensuite un centre de soins à proximité de chez vous afin de savoir s’il est ouvert, et s’il peut prendre en charge l’animal. Il est très important de le déposer dans un centre de soin qui sera en mesure de le soigner et le relâcher dans les meilleures conditions : ne vous improvisez pas soigneur ! Consultez l’annuaire du réseau des centres de soin de la faune sauvage pour en trouver un près de chez vous : reseau-soins-faune-sauvage.com.
Enfin, malgré ces périodes de fortes chaleur : ne mouillez pas l’oiseau et veillez à ce qu’il soit toujours sec! Donnez lui simplement un peu d’eau à boire à la pipette.
Fondé en 2007, le site Seconde chance est devenu incontournable, parce qu’il a su se positionner comme intermédiaire efficace avec les refuges. On peut en effet indiquer l’espèce animale qu’on souhaite adopter, sa région, son département, et on obtient alors les photos des animaux avec une petite présentation de l’animal et les conditions d’adoption. Répondant à une exigence grand public (avec donc des exigences en termes de « goût »), le moteur de recherche permet également de préciser l’âge, le pelage, la couleur, la taille de l’animal.
Les animaux à adopter dont on parle peuvent être très différents puisque, outre les chats et les chiens, on a également les lapins, les rongeurs, des animaux de ferme, les chevaux et des reptiles. Cela fait que concrètement, quiconque veut adopter un animal peut le faire très facilement ; c’est un argument important pour convaincre les gens qui voudraient malheureusement acheter dans les infâmes commerces d’animaux et à qui il faut montrer que leur attitude est fondamentalement incorrecte.
Alors que l’Union européenne vient d’autoriser l’utilisation du criquet migrateur comme aliment pour les humains, il y a lieu de saisir la stratégie de l’industrie de la viande, qui a su parfaitement s’adapter à l’émergence de la contestation de la condition animale. En effet, alors que le véganisme était initialement portée par une frange marginale, isolée et contestatrice, une nouvelle génération vegan façonnée par le capitalisme a émergé, emportant tout sur son passage.
L’industrie de la viande a alors réagi conformément à la capacité du capitalisme de tout intégrer du moment qu’il y a des bénéfices possibles. Des grandes marques de viande ont commencé à produire des aliments végétaliens simili-carnés, arguant du fait qu’il faut de tout pour faire un monde et également pour neutraliser toute contestation en l’intégrant sous le grand drapeau du flexitarisme.
Le site ID a décidé d’interviewer à ce sujet Marc Pagès, directeur général d’Interbev (association nationale interprofessionnelle du bétail et des viandes), n’hésitant pas à dire que, tout de même, le flexitarisme consistait à l’origine en du végétarisme libéral par rapport à la viande, et non un consommateur de viande libéral consommant parfois du végétarien, voire du vegan. Mais Marc Pagès assume:
« Interbev est une interprofession qui réunit l’ensemble de la filière bovine et ovine française, qui va des éleveurs jusqu’à la boucherie artisanale et la grande distribution (…).
Actuellement, nous sommes à 300 grammes de viande hebdomadaire par personne, ce qui veut dire que les Français en consomment 2 à 3 fois par semaine. Notre objectif est justement de pousser l’information sur la viande pour faire en sorte que les citoyens soient informés sur cet équilibre alimentaire par rapport à leurs évolutions récentes de consommation, qu’ils fassent les bons choix dans leurs actes d’achat (…).
[Sur le flexitarisme] Pour nous, il s’agit de l’omnivore du XXIème siècle. C’est un consommateur éclairé et libre de manger de tout, en toute conscience. C’est vraiment cette notion de manger de manière raisonnable sur laquelle nous voulons insister. »
C’est là on ne peut plus intelligent et tout à fait en phase avec l’esprit général du véganisme commercial qui s’est totalement imposé. Non seulement il y a une sorte de tolérance générale dans les consommations, mais même au sein de celles-ci, il y a une absence de règles et de frontières. Le turbocapitalisme a permis l’affirmation d’un capitalisme vegan et, comme prolongement logique, il y a interpénétration des consommations. Ce qui est vrai ici pour le véganisme est d’ailleurs vrai pour toute « communauté », chacune influençant l’autre, tout en restant distincte, dans une sorte de gigantesque fourre-tout où le seul dénominateur commun est la consommation capitaliste.
L’industrie de la viande, un pilier du capitalisme, l’a très bien compris et a donc accompagné l’émergence du capitalisme vegan et est en train de refermer le cercueil. Un vegan, aujourd’hui, est un consommateur comme un autre, qui agit comme les autres, mais avec une variante, tout comme en religion il y a des variantes catholique romaine, catholique orthodoxe, juive, musulmane, etc.
Cela se reflète dans cette obsession simili-carnée totalement incohérente puisqu’il y a une reproduction d’un goût et d’une texture qui devraient faire naturellement horreur (mangerait-on du simili-carné d’humain?). En fait, le vegan du début des années 2020 est juste un consommateur trop traumatisé par la condition animale et se mettant de côté, mais il ne porte rien lui-même comme valeur. C’est un sous-produit du capitalisme tout comme peut l’être le zadiste ou le punk à chien, le hardcore gamer ou le petit épicier bio. En apparence, il y a quelque chose de différent, mais en pratique tout est une composante du capitalisme aux mille facettes, aux dizaines de milliers de facettes, conformément à la nature d’un système fondé sur l’accumulation ininterrompue de marchandises.
Dans un tel cadre, il faut être un consommateur strict et en même temps un citoyen libéral, surtout pas un producteur démocratique et un camarade déterminé. Et dans ce panorama sinistre, les animaux sont en première ligne dans cette défaite du véganisme, puisque leur espoir de voir leur condition modifiée s’évapore parallèlement à l’expansion des restaurants vegans et des associations intégrées dans l’opinion publique consommatrice.
C’est un drame mondial qui se joue là. Les animaux ont besoin de rigueur pour les défendre, et le capitalisme fait en sorte d’empêcher cela, en corrompant avec succès les valeurs. Cela doit changer, fondamentalement changer !
Voici une vidéo présentant le projet de reconstruction d’une forêt primaire en Europe de l’Ouest, suivie du manifeste de l’Association Francis Hallé pour la forêt primaire.
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Avec la fin de l’été il est probable de voir un certains nombres d’araignées venir se réfugier dans les maisons, voire les appartements afin d’échapper au froid.
Les araignées, ou Aranéides, appartiennent à l’ordre des Araneae, de la classe des Arachnides (comprenant également les scorpions et les acariens, entre autres).
Rappelons que les arachnides se distinguent des insectes par plusieurs caractéristiques :
quatre paires de pattes pour les arachnides et non trois
une corps segmentés entre 2 parties (cephalothorax et abdomen) contre 3 (tête, thorax et abdomen)
des yeux simples (appelés ocelles et pouvant être au nombre de 0 à 8) contre deux yeux composés de nombreuses facettes (appelés ommatidies)
absences d’ailes et d’antennes
Ces deux classes d’invertébrés appartiennent à l’embranchement dit des arthropodes, dont le caractère distinctif est de posséder un corps segmenté. Et comme tous les arthropodes l’araignée va connaître plusieurs mues successives au long de sa vie jusqu’à sa taille adulte (l’araignée de type mygale continue à muer après).
Plus une araignée est grande, plus elle mettra de temps à atteindre sa taille adulte et plus elle aura une durée de vie longue. En moyenne on considère qu’une araignée, dans de bonne condition, vit deux ans. Les grandes espèces de mygales peuvent atteindre 20 ans et même davantage.
Si la crainte ou le dégoût des arthropodes est assez courant chez de nombreuses personnes, c’est d’autant plus vrai en ce qui concerne les araignées, on parle très fréquemment d’ « arachnophobie ».
Comme souvent avec les phobies, les raisons sont rarement rationnelles. Il ne s’agit pas de peur devant la dangerosité des araignées, celles que l’on croise en France et en particulier dans les maisons sont l’immense majorité du temps inoffensives. Il s’agit plus d’un dégoût face à ces êtres aux longues pattes, probablement pas aidé par toutes une partie de la culture (notamment cinématographique) qui a joué sur leur aspect « monstrueux ».
Lutter contre une phobie n’est pas chose aisée. Une des meilleurs méthodes restent une approche rationnelle : l’étude, la connaissance et l’observation. Bien évidemment cela, en fonction du degré de phobie, doit se faire progressivement, certaines personnes ne pouvant même pas regarder une photo d’une araignée tégénaire dans une salle de bain sans détourner le regard et sentir leur ventre se nouer. Il faut bien sûr le vouloir et combattre une certaine appréhension. Mais si on aime la nature, les animaux, il n’y aucune bonne raison pour rejeter nos amis à huit pattes. Elles ont évidemment, comme tous les animaux sauvages, leur place dans notre écosystème. Voire même dans nos habitations.
Pholque phalangide
Pholcus phalangioides
Probablement la plus connue des araignées qu’on retrouve dans les habitations, la pholques phalangide (Pholcus phalangioides), aussi parfois appelé araignée des plafonds ou faucheux (à tort, voir le paragraphe suivant), elle fait partie de la famille des Pholcidae, qui se reconnait très facilement à ses très longues et fines pattes et son petit corps par rapport à celles-ci.
Elle peut finalement être plus facilement confondu avec les Opilions, un autre ordre des arachnides, souvent appelé « faucheux », « faucheurs » ou « faucheuses » , qu’avec d’autres familles d’araignées.
On les trouves très facilement dans les caves où dans les coins des murs et plafonds où elles tissent une toile irrégulière à laquelle elle s’accroche « à l’envers ».
En cas de danger outre la fuite, elle peut faire vibrer sa toile à une fréquence telle qu’elle en devient quasiment imperceptible.
Elle est totalement inoffensive pour l’humain, ses chélicères étant trop petit (environ 0,5mm) pour percer la peau. Tellement petit que pour capturer ses proies (des insectes) elle se repose beaucoup sur sa toile : après qu’un insecte soit pris dedans, elle va prendre soin de rajouter des fils de soies pour bien l’immobiliser avant d’aller y planter ses chélicères et attendre que le venin fasse effet.
D’autres pholques se rencontre régulièrement : Pholcus opilionoides (plus clair et plus petite), Holocnumus pluchei (présente surtout au niveau du bassin méditerranéen, avec une bande noire sur la face ventrale et un abdomen orné de motif).
La tégénaire noire (Eratigena atrica), souvent surnommé la « tégénaire des maisons » est une des plus grande tégénaire et une des araignées les plus craintes des maisons. On l’y rencontre assez facilement, notamment dans les salles de bains.
Les tégénaires mesure souvent plus de 5 cm, jusqu’à environ 10 cm, pattes (velues) comprises.
Le terme tégénaire désigne en fait un ensemble de plusieurs genre de la famille des Agelenidae : les Aretigena, Eratigena, Tegenaria et Malthonica.
Parmi les plus communes il y a la Tégénaire noire (Eratigena Atrica), la Tégénaire domestique (Tegenaria domestica) ou encore la Tégénaire géante (Eratigena duellica). En extérieur il n’est pas rare de tomber sur la Tégénaire des champs (Tegenaria agrestis).
C’est une araignée assez sédentaire, elle a tendance à rester dans la même zone temps qu’il y a de la nourriture (insecte type mouches, moustiques…), sauf période de reproduction où les mâles se mettent en quête d’une femelle.
Sa toile est en nappe, dense, qu’elle améliore au fil du temps. Bien souvent au bout la toile prend la forme d’un tunnel où l’araignée mue, pond ses oeufs, grandit et se met à l’abri des prédateurs.
Ses pattes sont d’ailleurs surtout adapté à sa toile et bien moins au surface lisse de nos habitations : murs, plafonds, meubles, il leur arrive donc fréquemment de tomber, laissant certaine personne croire qu’elle leur a sauté dessus (ce qui n’est pas du tout un trait de leur comportement au contraire très prudent).
Elle ne représente aucun danger pour l’humain, n’étant pas du tout agressive, même dans une situation de danger. Dans les rares cas où elle cherchera à se défendre en attaquant, sa morsure est indolore.
Zoropsis spinimana
Zoropsis spinimana
Zoropsis spinimana, aussi appelé araignée nosferatu de par le motif sur son céphalothorax, est une araignée de la famille des Zoropsidae.
Découverte seulement en 2005, c’est une araignée qui étaient jusqu’à assez récemment principalement présent dans le sud de la France mais qui est peu a peu remonté le long de l’Atlantique pour être désormais assez commun notamment en Île-de-France.
D’une taille assez imposante, de couleur brune (aux nuances allant de jaune à gris) elle n’est pas de nature agressive envers les humains (elle l’est en revanche face à d’autres araignées), quoiqu’elle peut se défendre lorsqu’elle se sent en danger (ou dans le cas d’une femelle proche de sa ponte), mais sa morsure n’entraîne pas de complication.
Elle ne tisse pas de toile (autre que pour les oeufs) et chasse, principalement la nuit, à l’affût, pouvant même s’attaquer à de grandes tégénaires.
Saltique chevronnée
Salticus scenicus
La Saltique chevronnée (Salticus scenicus) est la plus commune, en Europe, de la famille des Salticidae.
C’est une famille reconnaissable assez facilement, par son allure assez trapu, avec des pattes assez courtes et surtout deux grands yeux sur l’avant du front, et quatre petits sur les côtés de la tête.
La Saltique chevronnée (parfois aussi nommé Saltique arlequin) a un corps d’une taille de 5 à 7 mm, et une coloration noir et blanche propre au genre Salticus. L’espèce possède un abdomen noir avec trois bandes blanches, les deux dernières en chevrons.
On la trouve dans les bâtiments, ainsi que sur les murs extérieurs ou les poteaux.
Araignée diurne elle chasse le jour, à l’affût, puisqu’elle ne tisse pas de toile. Grâce à ses yeux elle possède une excellente vision, s’approche ou laisse approcher sa proie, tisse un fil de sécurité et saute dessus. Ce qui vaut le surnom d’araignées sauteuses à la famille des Saltiques.
Ce n’est ici qu’un panorama bien trop bref quant à la richesse de la vie animale, ici des araignées, néanmoins il faut bien penser que ce n’est qu’un début : toute une révolution culturelle est ici à réaliser et il s’agit de se mettre à l’oeuvre.
À l’initiative du collectif SOS forêt France et soutenue par pas moins de 50 associations (dont l’Aspas et la LPO), cet appel pose une question tout à fait pertinente, celle de la façon dont nous considérons nos forêts et les arbres qui y vivent.
L’appel parle de forêt vivante, il voit les choses de manière globale, la forêt est vivante comme la terre est vivante. C’est une vision a l’opposé de l’anthropocentrisme , voyant la terre en tant que Biosphère. C’est conforme à la sensibilité écologiste qu’il faut avoir à notre époque !
« Les forêts sont riches, diverses, complexes, bref : vivantes. Mais l’industrie aimerait les transformer en monocultures d’arbres bien alignés, faciles à récolter, maîtrisés. Le gouvernement ne s’y oppose pas, il assume : « une forêt, ça se cultive, ça s’exploite ». Pendant ce temps, loin des ministères, la résistance s’organise. Partout en France, des hommes et des femmes, des collectifs et des associations s’activent, inventent des alternatives et défendent les forêts. Le temps est venu d’unir ces forces, pour faire front commun contre l’industrialisation des forêts !
Les forêts sont devenues un champ de bataille en proie aux machines et à l’appétit insatiable des industriels
Partout, dans nos communes, départements et régions de France, nous voyons notre bien commun se faire malmener, les coupes rases et les monocultures se multiplier. C’est un fait palpable que nous éprouvons au quotidien, une violence que nous ressentons dans notre chair. Le productivisme gagne nos massifs forestiers et plie le vivant aux règles du marché.
Des paysages séculaires sont dévastés parfois en quelques heures…
Les arbres sont moissonnés comme du blé. Partout, les forêts sont vues comme un gisement inépuisable que l’industrie est appelée à exploiter et le bois comme un simple matériaux à transformer
Depuis cinq ans, l’action du gouvernement est déplorable. Alors que la Convention citoyenne pour le climat avait émis des propositions ambitieuses pour les forêts, l’Exécutif a tout fait pour s’y opposer, en amoindrir la portée et les vider de leur substance.
Quant au plan de relance, il a capitulé devant les lobbies des planteurs d’arbres sans aucune contrepartie environnementale sérieuse. Tout au long du quinquennat, il n’a cessé de démanteler le service public.
Plus de 1 000 postes de travail ont été supprimés à l’Office national des forêts depuis 2017. 475 postes supplémentaires pourraient disparaître au cours des cinq prochaines années.
Au sommet de l’État, tout est verrouillé. Les solutions ne viendront pas d’en haut. Seule une pression, à la base, sur le terrain, pourra les faire plier. Dans les couloirs feutrés des ministères, les industriels déploient leur stratégie à coup de bulldozers.
Le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, s’en fait le porte-voix. Dans une lettre adressée à la Commission européenne, il s’est attristé de voir « les forêts réduites à des considérations environnementales en ne tenant pas compte des aspects socio-économiques ».
A l’Assemblée nationale, il a affirmé qu’ « une forêt, ça se cultive, ça s’exploite ». Le gouvernement veut accroître les prélèvements en forêt de 70 % d’ici 2050 et passer d’environ 60 millions de mètres cubes de bois récoltés par an à plus d’une centaine de million. Nous savons ce que cela implique : une exploitation toujours plus accrue des forêts et une intensification des coupes-rases.
Nous ne voulons pas être les spectateurs passifs de la destruction en cours
Il n’y a aucune fatalité à la situation actuelle et il ne tient qu’à nous d’en inverser la tendance. Un grand mouvement populaire est en train de naître autour de la défense des arbres.
Après avoir été dépossédé.e.s de tout un pan du territoire national, des habitant.e.s, des citoyen.ne.s, des associations, des forestier.e.s ont décidé de se le réapproprier. Nous refusons que les forêts subissent à leur tour la logique industrielle qui a ravagé et ravage encore l’agriculture, qui détruit des métiers et des savoir-faire reconnus et appauvrit la biodiversité.
Partout, localement, des résistances sont déjà à l’œuvre. Des alternatives éclosent, des alliances naissent.
D’autres imaginaires s’inventent. Ici, on achète des forêts pour les gérer de manière soutenable ou les laisser en libre évolution. Là, on développe des circuits courts de la grume à la poutre. Là-bas, on s’oppose à un projet de méga-scierie.
Des associations s’engagent pour faire bouger la loi, des forestiers parviennent à s’extraire de pratiques sylvicoles qu’ils savent nocives pour se tourner vers une sylviculture douce, des habitant.e.s créent des vigies citoyennes. Des personnels de l’ONF se mettent aussi en grève. Nos luttes sont multiples. Nos actions s’enrichissent mutuellement.
Elles font bruisser le monde que nous souhaitons voir advenir. Elles lui donnent corps.
Mais ce n’est pas suffisant. Pour gagner, nous devons passer à un cran supérieur, tisser la toile d’un récit commun, constituer un front. Tout porte à croire que c’est maintenant ou jamais. Nos forêts sont à la croisée des chemins.
Nous appelons à une année de mobilisation pour les forêts françaises. La question des forêts ne concerne pas seulement l’autre bout de la planète l’Amazonie, la Sibérie ou l’Ouest Canadien qui sont touchés par les grands feux ou la déforestation.
Elle se joue ici sur nos territoires, en bas de chez nous. Ici aussi, les conséquences du réchauffement climatique se font sentir, les sécheresses représentent une menace devenue réalité, les forêts dépérissent et la vision extractiviste continue de se propager. Ici aussi, les indicateurs sont dans le rouge. L’horizon se couvre. Il y a urgence à agir.
Nous appelons chaque collectif et association engagés dans les forêts à participer à une campagne nationale contre leur industrialisation.
Celle-ci se déroulera au cours des trois prochaines saisons, en trois temps. C’est une première étape, le début d’une lente montée de sève ! »
Il faut toujours être attentif, même en vacances, même à l’étranger.
La Protection Suisse des Animaux a produit un excellent document (de 14 pages) sur l’attention à porter quand on est à l’étranger quant à la condition animale. Il est non seulement à connaître, mais à diffuser!
Une chanson emblématique tirée d’un album référence.
Nous sommes en 1971 et le chanteur américain Marvin Gaye sort une album qui consiste en une sorte de vaste fresque, une sorte de grande histoire composée de chansons se reliant les unes les autres.
Cela parle d’amour, de paix, d’unité de l’humanité, de sentiment, de cette inquiétude face aux choses qui partent dans toutes les directions sans qu’on en saisisse le pourquoi ou même le contour… Mais que se passe-t-il?
Et au sein de cet album incontournable, qui change une vie comme ce qui est véritablement culturel, on trouve une chanson très connue, dont les paroles restent souvent méconnues en France de par le fait que cela soit en anglais.
Et ces paroles nous serrent la gorge en nous rappelant que nous avons au moins cinquante ans de retard sur les exigences de notre époque…
Oh, mercy mercy me Oh, things ain’t what they used to be No, no Where did all the blue sky go? Poison is the wind that blows From the north, east, south, and east Oh, pitié, aie pitié de moi Oh, les choses ne sont plus ce qu’elles étaient autrefois Non, non Où est passé tout le ciel bleu ? Le poison est le vent qui souffle Du nord, de l’est, du sud et de l’est
Oh, mercy mercy me Oh, things ain’t what they used to be No, no Oil wasted on the oceans and upon our seas Fish full of mercury Oh, pitié, ai pitié de moi Oh, les choses ne sont plus ce qu’elles étaient autrefois Non, non Le pétrole a saccagé l’océan et dans nos mers, des poissons plein de mercure
Oh, mercy mercy me Oh, things ain’t what they used to be No, no Radiation in the ground and in the sky Animals and birds who live nearby are dying Oh, pitié, ai pitié de moi Oh, les choses ne sont plus ce qu’elles étaient autrefois Non, non La radiation dans le sol et dans le ciel Les animaux et oiseaux qui vivent à proximité sont en train de mourir
Oh, mercy mercy me Oh, things ain’t what they used to be What about this overcrowded land? How much more abuse from man can you stand? My sweet Lord My sweet Lord My sweet Lord Oh, pitié, ai pitié de moi Oh, les choses ne sont plus ce qu’elles étaient autrefois Qu’en est-il de cette terre surpeuplée Combien d’abus de l’Homme peut-elle encore supporter ? Mon tendre Seigneur Mon tendre Seigneur Mon tendre Seigneur
Dans la forêt de l’automne, ce matin est arrivé Une chose que personne n’aurait pu imaginer Au bois de Mortefontaine où vont à morte saison Tous les chasseurs de la plaine, c’est une révolution Car Ce matin un lapin a tué un chasseur C’était un lapin qui C’était un lapin qui Ce matin un lapin a tué un chasseur C’était un lapin qui avait un fusil Ils criaient à l’injustice, ils criaient à l’assassin Comme si c’était justice quand ils tuaient les lapins Et puis devant la mitraille venue de tous les fourrés Abandonnant la bataille, les chasseurs se sont sauvés Car Ce matin un lapin a tué un chasseur C’était un lapin qui… C’était un lapin qui… Ce matin un lapin a tué un chasseur C’était un lapin qui avait un fusil Bien sûr ce n’est qu’une histoire inventée pour la chanson Mais chantons leur cette histoire quand les chasseurs reviendront Et s’ils se mettent en colère appuyés sur leur fusil Tout ce que nous pouvons faire c’est de s’en moquer ainsi Ce matin un lapin a tué un chasseur C’était un lapin qui… C’était un lapin qui… Ce matin un lapin a tué un chasseur C’était un lapin qui avait un fusil
La négation de la Nature est un aspect essentiel d’un turbo-capitalisme que la jeune génération remettra en cause.
Ce qui est absolument flagrant, c’est qu’il ne se passe d’autant plus rien en France en juin 2021 que la question animale est oubliée, ou plus exactement niée. On doit comprendre les choses ainsi : la question animale implique le rapport des gens aux animaux, à la Nature, donc à eux-mêmes également. S’ils ne veulent pas entendre parler de tout cela, c’est que le capitalisme leur propose un prêt-à-porter identitaire et consommateur. C’est comme si les gens adoptaient une autre personnalité, fictive, fondée sur un individualisme sans contours répondant aux stimuli de la consommation.
La question animale implique par contre de décrocher du 24 heures sur 24 de cette consommation. Parce que les animaux posent « problème » dans les villes et dans les campagnes, parce qu’ils représentent une sensibilité niée, parce qu’ils sont imprévisibles dans leur existence naturelle, inadaptée au capitalisme « identitaire ».
On peut d’ailleurs facilement voir que là où l’idéologie libérale-libertaire passe, telle l’idéologie LGBT, la question animale trépasse. Il y a bien entendu quelques personnes perdues cherchant à lier les deux, mais elles sont en total décalage avec les uns et les autres. Il n’y a pas de compatibilité possible entre l’affirmation individualiste de la consommation et une question générale. Il n’y a pas d’accord possible entre le « je consomme donc je suis » et la considération naturelle que l’être humain est un animal ayant mené un parcours particulier, mais un animal tout de même.
C’est que, à l’arrière-plan, il y a le capitalisme pensant déjà avoir résolu la question animale et s’imaginant capable de la résoudre en permanence (avec la viande in vitro, un végétalisme ultra-minoritaire pour satisfaire une ultra-minorité, etc.), et ceux qui ont compris que la question animale ne fait que commencer à se poser, appelant un changement complet d’attitude, de comportement, de morale, de rapport à la Nature.
Rien que la question de la vivisection montre bien le problème : c’est une pratique généralisée, que le capitalisme a prétendu plusieurs fois réduire, sans que finalement les choses ne changent.
Si on vivait dans une société réellement dramatique, les gens sauraient d’ailleurs ce qu’il en est de la vivisection. Mais cela est opaque, réellement opaque, pas comme les élevages et les abattoirs où tout le monde se doute de ce qui s’y passe, tout en détournant les yeux. La vivisection est un tabou complet, il n’en est jamais parlé, elle n’est jamais dénoncée. C’est là indubitablement une clef pour comprendre les choses, pour saisir les valeurs de la société, les méthodes du capitalisme.
Et il n’y a bien entendu pas que la vivisection. La question animale traverse tous les aspects de la vie quotidienne. C’est d’autant plus vrai avec la pandémie que connaît l’humanité depuis le début de l’année 2020. Les animaux sont partout sur la planète, tout est lié, l’humanité ne peut donc pas s’imaginer séparée de tout, dominatrice et destructrice.
La jeune génération connaît cette problématique. Elle n’a pas de réponses, elle est passive, sans contenu culturel ni idéologique, mais elle est consciente que c’est une problématique, un enjeu d’une immense dimension. Elle n’a pas les outils, mais elle sait qu’elle devra les avoir. Elle ne veut pas se poser la question, tout en sachant que celle-ci se pose d’elle-même.
Faut-il penser que les gens nés avant 2 000 sont perdus? Il est évident que pour leur immense majorité, ils sont en total décalage, qu’ils s’imaginent que les choses n’ont pas changé et ne changeront jamais ; ils ne perçoivent pas qu’on va dans le mur, car leur sensibilité est trop aliénée.
C’est la jeune génération qui est en fait la première du changement à venir.
Pour évaluer ce qui se passe à Gauche, il faut voir ce qui est des animaux… s’il en est même parlé.
La question animale est apparue dès le début des années 1990 comme une question brûlante dans les milieux qu’on va appeler d’avant-garde concernant l’observation de ce qui se passe dans le capitalisme. En 2021, ce n’est même plus une question brûlante, c’est une question centrale, souvent même la question principale, comme en témoigne la crise sanitaire avec un coronavirus directement issu d’un rapport destructeur avec les animaux et la Nature.
Pourtant, l’obstination de l’humanité à s’enferrer dans la consommation capitaliste empêche encore et toujours un regard démocratique sur la condition animale. Il ne s’agit pas seulement du fait que la Droite soit hostile à toute remise en cause du rapport aux animaux. Il y a également le fait que pour certains milieux intellectuels petits-bourgeois, la question animale est un moyen de se faire-valoir, voire même de se placer au service d’un capitalisme américain moderne avec des bobos expliquant qu’il aurait désormais un « visage humain ».
Il faut ajouter à cela les religions, puisque le halal et le casher sont présentés comme des démarches qui seraient « en phase » avec la condition animale. Ce n’est évidemment pas le cas. Et il faut encore ajouter ceux qui prétendent qu’ils n’ont rien contre un changement de la condition animale, tout en faisant strictement rien, se contentant d’utiliser cela pour agrémenter des tracts ou un programme, mais sans jamais appeler à changer la vie quotidienne, à modifier sa vision du monde.
Aussi faut-il dire, et toujours plus le dire, que la condition animale est un thème essentiel, qu’elle est incontournable. Que pour évaluer quelqu’un, un groupe, un média, une organisation, il faut regarder ce qui est dit sur les animaux. Ce qui veut dire, malheureusement, déjà voir s’il est parlé des animaux. C’est là un critère fondamental, qui permet de distinguer ce qui va dans le bon sens et ce qui refuse de transformer la réalité.
Prenons Julien Coupat, très médiatisé au moment de l’affaire Tarnac et son procès, avec l’ouvrage « L’insurrection qui vient » promettant de fomenter des troubles par la constitution de groupes de révoltés. Il suffisait de savoir qu’il s’est affiché mangeant un kebab dans un squat vegan pour comprendre la nature du personnage. Ce genre de positionnement humain, ancré dans le réel, dit absolument tout.
Certains justement refusent d’admettre que la condition animale dit tout. Le rapport aux animaux serait une question secondaire, dont la nature découlerait de bien d’autres choses. Un tel raisonnement est unilatéral. Les animaux ne vivent pas en marge de la réalité, ils sont dans la réalité au même titre que les êtres humains, les arbres, l’océan, les montagnes, etc. La question sociale est fondamentale, en effet. Mais elle n’est pas hors sol. Son terrain est la réalité elle-même, c’est-à-dire la planète. Il suffit de voir comment elle est transformée ou plutôt défigurée.
Nous-mêmes nous vivons cette transformation et elle est révoltante. Qui entend se révolter contre l’anéantissement de la vie sauvage après la révolution ne la fera jamais ! On ne peut pas décaler la réalité à demain !
L’un des drames dans tout cela, c’est qu’on peut être certain que les animaux seront un thème pour Marine Le Pen et l’extrême-Droite en général pour la présidentielle de 2022. C’est déjà le cas depuis dix ans, d’ailleurs. L’extrême-Droite a compris qu’elle pouvait tirer la révolte contre l’horreur en misanthropie, en haine de l’autre. Brigitte Bardot est malheureusement exemplaire d’un tel positionnement, même si au moins elle soutient une Fondation à son nom œuvrant à la cause animale.
Et là pratiquer le véritable antifascisme ce n’est pas dénoncer une « récupération » par l’extrême-Droite de la question animale. C’est faire mieux qu’elle, car après tout l’extrême-Droite cherche à s’accaparer une cause démocratique et populaire. Alors il faut porter cette cause démocratique et populaire.
De toutes façons, il n’y a pas le choix, extrême-Droite ou pas. La condition animale est chaque jour plus dramatique, tant en France que dans le monde. Seuls les bobos allant dans les restaurants des centres-villes s’imaginent le contraire, ou les associations pratiquant un business de l’émotion pour s’intégrer au panorama d’une société indifférente et moribonde, telle L214. Pendant ce temps-là, rien ne change, les drames s’accumulent, tel à Brielles en Bretagne où le 12 mai 2021 500 truies et porcelets périssent à la suite d’un incendie.
S’imaginer qu’on a des décennies pour changer les choses est faux en pratique et de toutes façons immoral au présent. Le monde pourrait être totalement différent, il pourrait consister autre chose qu’en la consommation effrénée, le travail aliénant et bien entendu une exploitation au quotidien pour l’écrasante majorité des gens. Cet autre chose, c’est le socialisme, c’est-à-dire la bienveillance.
L’expérimentation animale est une abomination. Cela n’a rien de nouveau, cela n’a rien d’inconnu. Cela fait des années que partout dans le monde des associations alertent, dénoncent, diffusent des images ou des témoignages.
Pourtant, c’est toujours le silence et l’opacité la plus totale règne face à ce qui se passe dans les laboratoires. Les animaux y sont lâchement abandonnés à leur sort par une société qui ne veut pas savoir. C’est particulièrement vrai en France. Alors il faut sans cesse dénoncer cette barbarie, et chaque témoignage est très utile.
Voici deux témoignages saisissants, recueillis par l’association Animal Testing. Personne n’a le droit de fermer les yeux à ce sujet, il faut que la société entière sache ce qui se passe… pour le refuser !
On retrouvera l’intégralité des témoignages sur le site Animal testing, ainsi qu’une pétition et un communiqué de presse.
En 1913, Jules Bluzet, une personnalité républicaine engagée dans la cause animale, alerte sur le sort des animaux en France. Son rapport d’enquête d’une grande valeur est un jalon dans la reconnaissance de la dignité des animaux au pays de Descartes.
Jules Bluzet était originaire du Franche-Comté, ayant longtemps vécu à Lyon. C’est dans cette ville qu’il a obtenu des fonctions dans des organismes tels que la « Filiale lyonnaise contre les vivisecteurs » et la « Ligue contre les tortures inutiles infligées aux animaux domestiques ».
Puis Jules Bluzet prend conscience du terrible sort que vivent les animaux d’élevage destinés aux abattoirs. Parmi ces animaux, le cheval y est considéré comme le plus maltraité, et le transport par voie ferré forme un véritable scandale dans l’opinion publique de l’époque.
Il faut dire qu’il n’y a pas de nationalisation des chemins de fer (datant de 1938), avec donc 6 grandes compagnies qui tentent de tirer leur épingle du jeu en transportant le plus d’animaux dans des conditions insoutenables. Il n’existe aucun règlement pour ce type de transport, que cela soit sur les tonnes, la durée, les espèces acceptées, etc., et l’auteur rappelle la responsabilité de ces trusts dans les souffrances envers les animaux.
En exergue du rapport, il y a d’ailleurs cette phrase cinglante : « la Chair torturée se venge… », pour souligner le fait que pour convaincre l’opinion publique, il fallait pointer les conséquences sanitaires néfastes.
C’est le marché et la soif de profits qui guide sans entraves ce commerce. De la même manière que les vendeurs d’animaux destinés à être consommés usent de tas de stratagèmes pour en alourdir le poids, et donc le prix. On gave ainsi les animaux d’eau ou d’une mixture infâme.
Tout du moins, Jules Bluzet remarque que la loi du 2 juillet 1850, dite « loi Grammont », qui condamne les sévices faits aux animaux domestiques est inconnue du grand nombre, et notamment des policiers. Tout comme la loi Rabier, une loi commerciale qui affirme la responsabilité du « voiturier […] de la perte des objets à transporter hors le cas de force majeure ».
Sur les quais de gare, sur les marchés et les foires, comme à la campagne, on assiste à des scènes effroyables, avec des animaux mutilés, des poulets entassés dans des paniers exiguës, parcourant des kilomètres pendant des dizaines d’heures, sans nourriture, sans eau, sans lumière, bien souvent mort avant même la fin du « voyage »…
Quant aux abattoirs, on y voit des animaux malmenés, terrorisés, qui sont abattus avec des instruments moyenâgeux et dont les yeux sous couvert par l’horrible « masque Bruneau ». A la campagne, des abattages publics sont parfois organisés, avec des scènes de joie autour de l’animal agonisant.
Il y a aussi les combats de taureaux et « jeux cruels », les tortures gratuites, les campagnes d’éradication d’animaux comme celles de 100 000 petits oiseaux attirés par des appâts et tués à bout portant chaque année dans le midi par des paysans-chasseurs qui « comme il est chez lui, dans son champ, se croit le droit […] et en abuse ».
L’auteur n’épargne pas non plus la vivisection, révélant de multiples pratiques cruelles et jugées inutiles au plan scientifique, notamment au service de l’industrie. Il cite les propos de Jean-Henri Fabre, grand naturaliste de l’époque, lui ayant affirmé cette chose pleine de sagesse :
L’homme n’est autre chose qu’une des nombreux anneaux reliant la chaine vivante qui féconde notre planète. Cela au même titre que le plus infime des coléoptères
Après avoir parcouru la France, et documenté de multiples photos et témoignages, Jules Bluzet fait émerger cette question, ou plutôt cette recommandation morale, toujours tout à fait actuel :
La conscience humaine ne se révolte-t-elle pas devant tant de barbarie inconsciente, véritable rançon d’une civilisation d’égoïsme et d’argent ?
Pour autant, Jules Bluzet ne faisait pas partie du mouvement ouvrier. De fait, il ne pouvait pas être végétarien, encore moins végétalien, à l’instar de gens comme Emilie Lamote, André Lorulot et Ernest Girault, des anarchistes ayant fondés une communauté libertaire à Saint-Germain-en-Maye en 1906 tendant au végétarisme.
Il relevait plutôt de ces républicains centristes, son rapport étant même préfacé par Edouard Herriot, sénateur radical du Rhône de l’époque, et par Lucien Millevoie, un député de la Seine et ancien boulangiste puis antisémite. De part son intégration au jeu institutionnel, lui qui a reçu le prix de Monsieur le ministre de l’instruction publique en juin 1914, il ne pouvait aller jusqu’à une pleine reconnaissance de la vie des animaux.
Son objectif était surtout de moderniser l’industrie de la viande et d’appeler à une meilleure éducation à l’école envers le respect des animaux.
Ainsi en appelait-il à des réformes pour améliorer les choses, avec notamment des wagons aérés, la présence de mangeoires et d’abreuvoirs, l’affichage obligatoire dans les lieux publics de la loi Grammont, etc. Il ne voyait pas non plus l’absurdité morale des pistolets à tige étourdissant l’animal en lui brisant le cerveau, des instruments dont il voulait fournir les abattoirs… Des abattoirs qu’ils voulaient modernisés sur le mode de ceux en Allemagne ou en Hongrie.
Il n’en reste pas moins que ce rapport est un document très détaillé sur l’effroyable condition animale de la dite « Belle Epoque » en France. Une condition qui ne s’est pas vraiment améliorée depuis, avec plutôt un approfondissement de l’horreur dans une mécanique froide et impersonnelle. Finalement, ce rapport de 1913 montre à quel point l’idée d’une modernisation de l’industrie de la viande est une vieille chose du passé, une idée à dépasser.
On connaissait les conséquences de la pollution lumineuse pour les êtres humains, avec un ciel sans étoiles, sans âme… Lundi 4 novembre 2020, une équipe de chercheurs a publié une étude visant à mieux comprendre l’impact de la pollution lumineuse sur les animaux et les végétaux.
« La zone qui subit des émissions directes de sources de lumière artificielle s’étend actuellement à environ 2 % par an, les localités qui étaient auparavant éclairées s’éclaircissant davantage à un rythme similaire ».
En général, un quart de la surface de la Planète est éclairée par une lumière artificielle. Tels sont les propos introductifs d’un article de cinq chercheurs publié dans la revue « Nature ecology & evolution ».
Basée sur 126 études ciblées sur des cas précis d’espèces, une des choses sûre est la diminution de la quantité de mélatonine chez l’ensemble des espèces analysées. Hormone du sommeil, cette diminution physiologique aboutit à une baisse de la vigilance, avec un déséquilibre dans le rapport au cycle du jour et de la nuit.
Au-delà, les connaissances restent maigres car finalement la pollution lumineuse n’est un sujet tant d’étude que de préoccupation générale que depuis les années 1980.
On sait que les rats, soumis par ailleurs à des bien inutiles et horribles expérimentations, voient leur capacité cognitive baisser lorsqu’ils sont exposés à une lumière artificielle, et que les tortues de mer sont désorientées pour retrouver la mer. Quant à la flore, elle se voit perturbée par l’altération des cycles jour-nuit liée à la lumière artificielle :
« Des impacts plus évidents, tels que la rétention retardée des feuilles sur les arbres à proximité des lampadaires et l’attraction des insectes et des oiseaux par les lumières extérieures, ont été documentés depuis longtemps »
Depuis 2019, on savait que le cycle de germination et de floraison des arbres étaient impactés négativement par la lumière artificielle. Les biologistes en charge de l’enquête avaient ainsi découvert que le bourgeonnement des certains arbres avait presque une semaine d’avance.
Comment pourrait-il en être autrement pour des végétaux qui justement se développent grâce à la photosynthèse ? Mais ensuite bien évidemment, il y a une réaction en chaîne, écosystémique, perturbant les chenilles se nourrissant des feuilles, les oiseaux mangeant les chenilles…
La pollution lumineuse, c’est un énième aspect de la déstabilisation de l’environnement naturel par une humanité rivée de manière égo-centré vers son propre développement…. son propre développement pétris dans le capitalisme.
L’éclairage public a été une véritable révolution, un progrès de grande ampleur. Mais lorsque l’on regarde aujourd’hui ce qu’il en est, on est forcé de constater que là aussi il y a fuite en avant humaine, anti-naturelle, par et dans le capitalisme. Et si l’on pense aux projets de grandes entreprises comme Amazon et SpaceX de développer un réseau satellite dans l’espace, on aura finit de détruire la nuit, le ciel, la lumière naturelle.
Finalement, la lumière artificielle est là surtout pour accompagner une civilisation de la voiture et de l’étalement urbain avec ses kilomètres de routes bitumées, sa mise en avant du capital accumulé, sa valorisation d’une société de consommation en déperdition.
En plus de ne plus voir le ciel étoilé, cette première porte ouverte vers la connaissance de l’univers, voilà que le capitalisme n’éclaire plus rien mais tout, au contraire. La tâche du futur n’est plus d’éclairer, mais d’éteindre tous ces artifices inutiles : il nous faut rallumer les étoiles !