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Refus de l’hégémonie

Zelensky à l’Elysée, la France arme une brigade bandériste

Le 10 octobre 2024, le président ukrainien Volodymyr Zelensky était accueilli au Palais de l’Elysée, pour la cinquième fois. La veille, le président français Emmanuel Macron était en déplacement dans l’Est de la France, dans un lieu tenu secret où la France forme la moitié d’une brigade ukrainienne, qui sera équipée par l’armée française.

L’armée ukrainienne est composée de 78 brigades au total, dont aucune n’avait été formée à l’étranger pour l’instant. Alors qu’elle a déjà formé au total 15 000 soldats ukrainiens, la France se place donc encore une fois au premier rang dans l’interventionnisme, ce qui est caractéristique de son escalade contre la Russie.

Rappelons aussi qu’entre le 24 février 2022 et le 1er mai 2024, la France a fourni à l’Etat ukrainien 3 milliards d’euros d’équipements militaires. Il faut ajouter à ça 2,1 milliards d’euros versés à la « Facilité européenne pour la paix ».

1 500 militaires français de l’armée de Terre s’occupent à plein temps, près de Reims (car il faut des conditions pluvieuses), d’entraîner les soldats ukrainiens, au nombre de 2 300. Ils appartiennent à trois bataillons d’infanterie et leurs appuis (génie, artillerie, surveillance sol-air et reconnaissance). C’est la moitié de la brigade. Le reste, soit 2200 soldats, est en Ukraine. 

Les entraînements sont relatifs à ce qui est fourni par la France, c’est-à-dire 18 canons Caesar, 18 chars de combat légers AMX 10-RC, 10 camions (tous terrains) TRM 10 000, 128 véhicules blindés de l’avant, des missiles Crotale NG, des systèmes sol-air moyenne portée (SAMPT), des lance-roquettes unitaires, une vingtaine de postes de missiles antichars Milan.

La brigade ukrainienne en question est la 155e brigade mécanisée, toute nouvelle. Elle est aux couleurs… de l’Armée insurrectionnelle ukrainienne (UPA) de Stepan Bandera, ce qui indique que ce sont les nationalistes ukrainiens qui sont à la manoeuvre.

Le troisième bataillon mécanisé de la brigade emploie même un drapeau utilisant le symbole de la croix gammée. C’est représentatif de comment le nationalisme ukrainien fait ce qu’il veut, avec l’appui de l’Otan, dans l’indifférence générale des opinions publiques occidentales.

L’arrière-plan idéologique du nationalisme ukrainien, c’est vraiment le « Generalplan Ost » de l’Allemagne nazie avec 80 ans de retard. L’Etat ukrainien ne cache de toutes façons pas qu’il veut dépecer la Russie (et en prendre une petite partie), interdire « Tolstoïevski« , etc.

Alors que nous avons annoncé le conflit armé Russie-Ukraine six mois avant qu’il ne commence, c’est toujours aussi terrible de voir comment l’Ukraine se précipite dans le nationalisme le plus destructeur (détruisant tous les livres en russe, détruisant tous les monuments aux résistants anti-nazis), tombe dans les bras de l’Otan et de l’Union européenne en essayant de se vendre pour s’en sortir.

Juste avant la visite de Volodymyr Zelensky en France le 10 octobre 2024, les articles de notre site semble avoir été siphonnés pour étude…

C’est un vrai suicide, dont le grand symbole est Volodymyr Zelensky, ce comique de profession qui, chaque jour pratiquement depuis le début du conflit, pratique un story-telling mis en place par la superpuissance américaine.

Et la France s’est placée comme simple pion au service de cette dernière, comme en témoigne toutes les positions d’Emmanuel Macron. L’idée est de faire sortir la France de la crise capitaliste commencée en 2020 en participant au dépeçage de la Russie. C’est la bataille pour le repartage du monde.

Rappelons ici que le remaniement ministériel, avec l’arrivée d’un nouveau premier ministre, a connu une exception. Sébastien Lecornu est resté ministre des Armées, comme preuve de la continuité du soutien français à l’Etat ukrainien, l’Ukraine étant utilisée comme chair à canon.

Le fait que la brigade s’appelle « Anne de Kyiv » est révélateur du story telling, également. Déjà il est dit « Kyiv » au lieu de Kiev, pour faire en sorte que ça sonne comme en ukrainien et non comme en russe, alors qu’en français on a toujours dit Kiev. Un quotidien français comme Libération avait déjà adopté cette construction, déjà typique dans tous les pays anglo-saxons.

Ensuite, Anne de Kiev est une allusion à la Rus’ de Kiev. C’est un Etat médiéval qui est l’ancêtre de la Biélorussie, de la Russie et de l’Ukraine, les « trois soeurs ». Celles-ci se sont historiquement regroupées, notamment pour faire face à l’empire de la Pologne et de la Lituanie.

Le nationalisme ukrainien, dans la fiction qu’il propose, oscille entre dire que les Ukrainiens n’ont rien à voir avec les Russes, et dire qu’ils seraient les vrais « Russes » en raison de la Rus’ de Kiev, ancêtre historique de cette partie du monde slave.

Dans tous les cas, il y a l’idée d’une « pureté » ukrainienne victime d’une Russie désignée comme Moscovie et composée d’un peuple à moitié mongol, qu’il faut écraser car maléfique.

Le nom de la brigade renforce cette idéologie, avec une part de story telling français également, puisque Anne de Kiev, qui a vécu dans la Rus’ de Kiev au 11e siècle, s’est en effet marié à Henri Ier, roi des Francs. C’est un prétexte pour inventer un lien historique entre la France et l’Ukraine.

Cette histoire de brigade est à la fois dans la continuité des choses et une vraie rupture. C’est dans la continuité du 26 février 2024, où Emmanuel Macron a lancé l’escalade française contre la Russie en parlant de la possibilité d’envoyer des troupes au sol.

C’est une rupture, car on parle tout de même de la formation de soldats qui sont ouvertement présentés comme devant ensuite immédiatement aller au combat.

C’est un pas de plus dans la logique du conflit ouvert. Un pas après l’autre, l’engrenage se pose. Et vu comment en France le régime est en crise en raison de l’absence de majorité parlementaire, la porte de sortie de crise qu’est la guerre devient d’autant plus prégnante.

Comme en 1914, la guerre met tout le monde d’accord, permet à l’esprit de conquête de s’imposer, etc.

L’agitation anti-guerre prend d’autant plus son sens. Qui veut la fin du capitalisme veut l’effondrement de la superpuissance américaine, sa défaite et celle de la France, pour que les choses basculent. En même temps, ce qui compte c’est l’esprit d’indépendance par rapport à toutes les forces qui cherchent l’hégémonie.

Le contre-exemple lamentable de ceux qui croient soutenir la Palestine en valorisant le Hamas, le Hezbollah, l’Iran est un grand avertissement. Il ne faut surtout pas faire cela. Ce qui compte, c’est le drapeau rouge, ce sont les masses, c’est le Socialisme.

Avec la leçon de Rosa Luxembourg et de Lénine : il faut lutter pour la défaite de son propre impérialisme !

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Refus de l’hégémonie

De la destruction de Gaza à l’attaque contre le Hezbollah

Depuis la crise ouverte en 2020, la tendance à la guerre est irrépressible. Elle ne peut pas être arrêtée, seulement renversée. Elle ne tient pas à des figures « agressives », comme le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou. C’est un phénomène objectif, où chaque puissance se lance dans l’escalade pour avoir une meilleure place dans la bataille pour le repartage du monde.

Le Hamas a lancé les hostilités le 7 octobre 2023, dans une action aussi criminelle que suicidaire. Le prix à payer est en effet la destruction de Gaza par un ennemi bien plus puissant militairement, le Hamas étant simplement une organisation religieuse pratiquant le terrorisme anti-populaire. Combien y a-t-il de morts ? On ne le sait pas, autour de 100 000 sans doute, avec Gaza très largement détruit.

L’État israélien n’attendait évidemment que cela, car il pratique lui aussi la même surenchère, la même escalade. Il compte pareillement mettre le feu. Aussi y a-t-il eu l’attaque contre les chefs du Hamas en plein Téhéran, le 31 juillet 2024, une provocation très claire. Aussi y a-t-il eu l’offensive contre le Hezbollah au Liban, avec l’explosion provoquée les 17 et 18 novembre 2024 de bipeurs et de talkies-walkies de membres du Hezbollah, suivie de vastes bombardements visant les infrastructures et la direction de cette organisation pareillement religieuse et terroriste, en plein Beyrouth, le 28 septembre 2024.

La mort de Hassan Nasrallah est ici la provocation ultime de l’État israélien, qui se croit à l’abri de tout en raison du soutien militaire américain et de la supériorité technologique. C’est littéralement un suicide, avec en toile de fond une remise en cause profonde de l’armée, très révélatrice.

L’armée israélienne, Tsahal, se veut en effet l’armée la plus éthique du monde. Historiquement, elle a toujours affirmé que jamais elle ne mettrait de civils en danger, même si les cibles étaient très importantes. Même si c’était en soi de la propagande, cette règle jouait au moins officiellement, et elle a totalement disparu au fur et à mesure, depuis les années 1990.

Cela est si vrai qu’il y a même eu des directives pour bombarder des voitures du Hamas le 7 octobre 2023, alors qu’il était su qu’il y avait probablement des israéliens kidnappés dans celles-ci. On imagine la suite pour la destruction de Gaza et les bombes sur Beyrouth. La mort de civils n’est pas seulement considérée comme un dégât collatéral, c’est accepté tel quel. C’est représentatif de la fuite en avant.

Si le Hamas est condamné historiquement, l’État israélien l’est tout autant, comme le Hezbollah, car ce sont des structures semi-féodales, qui n’existent qu’en liaison avec des rapports de force mondiaux dans le cadre d’une compétition pour l’hégémonie mondiale. La société israélienne est extrêmement pauvre et sous la domination des monopoles : telle est la réalité derrière la façade de modernité technologique. La société palestinienne est dans un cul-de-sac historique, la société libanaise est à l’agonie.

Tant qu’il n’y aura pas de refus de l’hégémonie des grandes puissances, mais également des puissances régionales, les peuples de cette région seront les jouets de la superpuissance américaine, de l’Arabie Saoudite et de l’Iran, ou encore de la Turquie. Le Proche-Orient est une poudrière, avec une situation comme dans les Balkans avant la guerre de 1914-1918.

Le monde entier commence à devenir une poudrière même, car l’économie mondiale ne tourne plus assez, la machine s’enraye, il faut la conquête par l’impérialisme. Seuls ceux qui tombent dans les pièges des tenants de l’hégémonie pensent qu’il faut soutenir un protagoniste contre un autre, tel réactionnaire contre tel réactionnaire.

Ce qui compte, c’est le peuple, ce sont les masses, c’est le drapeau rouge. Sans cela, le Proche-Orient continuera à subir les coups et contrecoups de la bataille pour le repartage du monde, le sang continuera d’être versé et cela de manière toujours plus importante.

Nous vivons une époque incendiaire ; le feu de la guerre se propage dans toutes les zones particulièrement instables, mais à terme tout le monde est concerné, puisque c’est la troisième guerre mondiale qui se met en place.

Ni Hamas, ni Israël : ni Pékin, ni Washington, voilà un slogan juste. Dans le cadre de l’effondrement du capitalisme dans la barbarie, il faut porter le drapeau rouge de la civilisation !

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Refus de l’hégémonie

L’échec de l’Ukraine dans sa tentative d’annexer Koursk

L’affrontement militaire entre la Russie et l’Ukraine connaît un grand tournant, dans la mesure où chacune des armées réussit une percée. C’est d’une telle dimension, que le conflit est partiellement revenu sur le devant de la scène médiatique.

Voyons ce qu’il en est, et pour cela présentons tout d’abord les modalités de la guerre. Pour cela, imaginons que vous êtes dans une tranchée. 24 heures sur 24, vous avez des drones qui surveillent ce que vous faites. La visibilité est totale, de jour comme de nuit, peu importe dans quel camp vous êtes.

Si vous bougez en petits groupes, vous avez des drones suicides qui se précipitent sur vous, guidés par des opérateurs retranchés sur l’autre ligne de front. Si vous bougez à beaucoup, l’artillerie vous tire dessus, en soixante secondes.

L’artillerie tire d’ailleurs plus ou moins tout le temps et les tranchées sont profondément creusées et bétonnées pour tenir le choc. Quand il y a des blessés, impossible d’appeler des hélicoptères, ils peuvent facilement se faire descendre au moyen de lance-roquettes téléguidées.

La logistique est compliquée : l’artillerie, ou pire des missiles s’il y a des regroupements importants, peuvent entrer en action.

Pour résumer : sur le papier, si vous attaquez, vous êtes morts. La seule chose possible, c’est de défendre, et progressivement affaiblir l’ennemi en face. Et cela se déroule sur une ligne de front de centaines, de milliers de kilomètres.

C’est l’arrière-plan de la double offensive russe et ukrainienne. Voici la carte au 29 août 2024, proposée par l’armée française, qui prétend ne pas être partie prenante mais en pratique soutient totalement le régime ukrainien, avec évidemment du personnel sur place malgré les dénégations.

Le point 1 indique la zone de Soudja, dans une région où la ville principale est Koursk, et où l’armée ukrainienne a pénétré en territoire russe, contrôlant entre 500 km2 et 1000 km2. Le point 2 concerne la zone autour de la ville industrielle de Toretsk, le point 3 la zone de Pokrosvk.

Commençons par l’offensive ukrainienne. Le 6 août 2024, deux brigades de l’armée ukrainienne ont pénétré le territoire russe. Au moyen d’entre 6000 et 10 000 soldats, les plus aguerris et les plus motivés, cela a été un succès apparent.

Le début de l’incursion

Dès le départ, l’incursion a réussi, et elle s’est étalée sur 1000 km2, 313 km2 étant en pratique réellement sous contrôle opérationnel ukrainien.

Cela a provoqué l’évacuation de 120 personnes dans la région, qui se sont repliées plus loin en Russie.

Les médias occidentaux ont très largement salué l’initiative, affirmant que c’était une preuve de plus de l’échec russe.

Il faut également noter que le régime ukrainien compte annexer à la Russie les régions de Rostov, de Krasnodar, de Belgorod et de Koursk. Cela les occidentaux ne le mentionnent jamais. Mais c’est assumé du côté ukrainien, et cela a été confirmé par un décret au début de l’année 2024. Le régime ukrainien veut la guerre totale contre la « Moscovie ».

L’incursion à la fin du mois d’août 2024

Le souci est qu’à la toute fin du mois d’août 2024, tout le monde est tombé du côté ukrainien sur le Président Volodymyr Zelensky. En effet, l’armée russe n’a cessé entretemps d’avancer vers Pokrovsk. Et là il est clair que les soldats employés pour l’incursion auraient été plus utiles pour la défense d’un point essentiel.

Pokrovsk est en effet situé dans la zone du grand nœud logistique de l’armée ukrainienne dans le Donbass, avec plusieurs autoroutes. Si Pokovsk tombe, toute l’armée ukrainienne dans le Donbass va vaciller. Qui plus est, il est évident que l’incursion ukrainienne dans la zone de Souja (avec Koursk un peu plus loin) ne peut pas continuer, car il n’y a ni les soldats, ni la logistique pour suivre.

L’initiative ukrainienne apparaît donc comme ayant simplement un rôle symbolique. Cela s’associe également au nouveau discours ukrainien, qui veut que la Russie soit frappée sur son territoire, de manière massive. Les appels aux occidentaux pour frapper en profondeur ne cessent plus et les bombardements ukrainiens visant la Russie montent en gamme.

Une frappe ukrainienne contre Belgorod

Le problème est en fait le suivant. Sur le plan de l’artillerie, l’armée russe dispose de bien plus de ressources, et elle utilise qui plus est massivement des bombes planantes. Partant de là, le grignotage progressif est obligé de réussir. Les bombardements massifs détruisent tout, puis les troupes avancent très lentement. Cela coûte cher en soldats, mais chez l’ennemi aussi, et le succès est assuré.

C’est là que le coup de Souja est très fort. Car du côté occidental, on ne sait militairement faire qu’une chose : attaquer. Les plans de l’Otan sont toujours offensifs, car ils s’appuient sur un double principe, celui de la supériorité aérienne et de la capacité logistique de masse.

Personne ne peut tenir la route face aux forces aériennes de l’Otan, personne n’a la capacité américaine en termes de logistique. Donc, les plans combinant les armées reposent là-dessus.

L’offensive ukrainienne à Soudja a, pour cette raison, forcément été élaborée par l’Otan, l’armée ukrainienne ne connaissant, comme l’armée russe, que le principe défensif (issu de l’URSS). Le matériel fourni par l’occident à l’armée ukrainienne allait en ce sens.

Seulement, le problème, c’est que la situation actuelle ressemble comme deux gouttes d’eau au coup de Moscou, lorsque l’armée russe a laissé aller Napoléon jusqu’à Moscou, pour ensuite démolir son armée. L’incursion ukrainienne à Soudja a forcément coûté très cher, et à quoi peut-elle maintenant bien servir ? Des troupes très bien formées se retrouvent pratiquement piégées et victimes d’une guerre d’usure.

Soldats d’une brigade ukrainienne, dont l’emblème est calqué sur une brigade d’assaut SS devenu la 36. Waffen-Grenadier-Division der SS (dans l’emblème il y a simplement une grenade qui a été ajoutée, au milieu)

Ce qui se passe est en fait facile à comprendre si on se place de notre point de vue. Nous avons annoncé ce conflit militaire six mois avant son début. Et nous avons pendant six mois dénoncé l’expansionnisme russe. Cependant, à son déclenchement, nous avons appelé à la défaite de l’Otan, et donc de l’Ukraine. Pourquoi ?

Parce que l’Ukraine ne visait pas la paix ni l’indépendance, mais s’était clairement positionnée comme force armée de l’Otan. Se fondant sur l’idéologie bandériste, l’Ukraine voulait détruire la Russie, la réduire à une « Moscovie ». C’est tout à fait assumé du côté ukrainien.

L’offensive de Souja est le produit de ce positionnement ukrainien. Au lieu d’avoir une ligne d’indépendance nationale, le régime est à la fois fasciste et expansionniste, il ne correspond en rien aux intérêts des masses ukrainiennes. La ligne agressive choisie produit des aberrations militaristes comme l’offensive de Souja, qui est une erreur monumentale, une tentative de forcer les choses, une expression de l’expansionnisme ukrainien.

Les territoires russes visés par l’annexion ukrainienne, de manière officielle

Dans la continuité d’ailleurs, Volodymyr Zelensky appelle sans cesse à l’envoi de F-16 en Ukraine, ainsi qu’au droit d’attaquer la Russie à coups de missiles longue portée. Un premier F-16 fourni par l’occident a d’ailleurs été perdu à la toute fin août 2024 et le commandant de l’armée de l’air ukrainienne, Mykola Olechtchouk, a été immédiatement limogé.

On a surtout ici l’arrière-plan le principe fasciste d’une arme suprême pour renverser le cours de la guerre, la « wunderwaffe » (arme miraculeuse) espérée par les nazis à la fin de la seconde guerre mondiale. C’est anti-démocratique et anti-populaire.

Si à l’offensive russe en Ukraine, il avait été répondu par tous les Ukrainiens dans la rue pour protester, la Russie aurait vacillé du jour au lendemain, en raison de la fraternité entre deux peuples si proches et ayant historiquement vécu côte à côte pendant des siècles.

Mais le régime ukrainien, fasciste, veut détruire la Russie, interdire Tolstoï et Dostoïevski, considérés comme « maléfiques ». La Russie serait d’ailleurs maléfique en soi.

On a une situation où il y a des centaines de milliers de morts, ce qui forme un point de non-retour dans l’horreur. Et, de toutes façons la Russie ne peut pas laisser un régime bandériste délirant à ses frontières. On est donc sans doute à un peu plus que la moitié de la guerre, qui n’est pas prêt de s’arrêter. Vers 2027, il pourra commencer à y avoir une forme de négociation réelle.

Quelle est entre-temps la ligne à adopter ? Ce n’est certainement pas les appels à la paix, comme on en trouve par exemple au PRCF ou à Lutte ouvrière, ni évidemment les appels à soutenir le régime ukrainien, comme du côté du Parti socialiste, du PCF, de LFI ou du NPA.

La vraie ligne juste, c’est celle de Rosa Luxembourg et Lénine, c’est celle du défaitisme révolutionnaire, qui appelle à la défaite de son propre camp, donc de l’Otan, donc du régime ukrainien. C’est cela, notamment et principalement, combattre le capitalisme français qui cherche une porte de sortie à sa crise dans la fuite en avant dans la guerre pour le repartage du monde.

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Refus de l’hégémonie

Israël frappe le Hamas en plein Téhéran

Après avoir salué le nouveau président iranien Massoud Pezeshkian fraîchement élu, le dirigeant « politique » du Hamas Ismael Haniyeh a été tué par une attaque israélienne en plein Téhéran, très tôt le 31 juillet 2024.

L’attaque a été ciblée de manière très précise et l’Iran n’a rien laissé filtrer quant au mode opératoire employé. Il s’agit sans doute d’un drone ou d’un missile. L’État israélien n’a pas revendiqué l’action, mais n’a rien démenti, ce qui est traditionnel lors de telles actions. Le gouvernement s’est contenté de se réjouir.

L’Iran a réagi en disant que :

« La République islamique défendra son intégrité territoriale, son honneur, sa fierté et sa dignité, et fera regretter aux envahisseurs terroristes leur acte lâche »

L’action est en effet un triple affront. Cela se déroule en pleine capitale, cela vise l’un des dirigeants les plus proches du régime iranien. Et, surtout, sur le plan culturel, l’hospitalité est une valeur suprême dans cette partie du monde. Être accueilli, c’est être mis temporairement sur le même plan que la famille.

La vengeance est donc garantie et l’État israélien le savait très bien. Son gouvernement est dirigé par la faction la plus radicale, dont Benyamin Nétanyahou est le représentant. Et sa ligne, c’est l’affrontement généralisé.

La veille, l’armée israélienne avait également tué à Beyrouth le dirigeant militaire le plus haut du Hezbollah, Fouad Chokr, figure du mouvement depuis 1985. Là encore, l’action était ciblée de manière méticuleuse.

Officiellement, c’est en réponse à une attaque du Hezbollah ayant tué une douzaine de personnes sur un terrain de football, dans la ville de Majdal Shams, sur le plateau du Golan. En réalité, cela fait plusieurs semaines que le gouvernement israélien chauffe à blanc et annonce une vaste offensive contre le Hezbollah.

L’emploi à chaque fois de matériel de haute valeur technique vise ici à intimider avant l’affrontement. Un affrontement qui promet d’être encore plus généralisé.

Le 29 juillet 2024, le président Recep Tayyip Erdoğan a ainsi annoncé, depuis sa ville natale de Rize, une possible intervention turque pour « protéger les Palestiniens ».

« Nous devons être très forts pour qu’Israël ne puisse pas faire ce genre de choses à la Palestine. Tout comme nous sommes entrés au Karabakh, tout comme nous sommes entrés en Libye, nous pouvons leur faire la même chose. Il n’y a aucune raison de ne pas le faire. Nous devons être forts pour prendre ces mesures. »

Rappelons que le Hamas relève du mouvement des Frères musulmans, au même titre qu’Erdoğan et le Qatar. Et alors que la Turquie, à ce titre, a soutenu les « rebelles » en Syrie, désormais il y a un changement de ligne et un « appel historique » d’Erdoğan au président syrien Bachar al-Assad.

Si l’on veut encore plus compliquer les choses, la Turquie est également à 100% avec l’Azerbaïdjan, une nation culturellement très proche. Et l’Azerbaïdjan, qui veut écraser l’Arménie et s’apprête à une nouvelle action militaire, ne cesse comme les fois précédentes de recevoir du matériel venant… d’Israël.

La guerre est en train de l’emporter au Moyen-Orient, conditionnée par le caractère absolu de l’affrontement sino-américain, le phénomène-clef qui refaçonne le monde.

Notre rôle est de combattre l’hégémonie mondiale et de par notre place, de rejeter l’Otan et la superpuissance américaine principalement!

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Macron apporte son soutien au Maroc contre l’Algérie

Le 6 novembre 2021, nous avons publié un article intitulé « Vers l’affrontement Maroc – Algérie« . Le conflit était présenté comme inévitable et l’article était accompagné d’une « Chronologie des tensions Algérie Maroc de juillet à octobre 2021« .

Nous voilà maintenant au second acte, celui de la bascule. Le président français Emmanuel Macron a en effet envoyé une lettre au roi marocain Mohammed VI, à l’occasion du 25e anniversaire de son intronisation.

On parle ici d’un roi connu pour ses mœurs qu’on va qualifier d’occidental. On est ici dans la décadence propre à un pays dépendant de manière plus que marquée. La ville de Marrakech est notamment littéralement colonisée par de nombreux riches occidentaux, surtout français.

Dans sa lettre, Emmanuel Macron parle du Sahara occidental, dont le territoire est convoité par le Maroc, qui en détient même déjà une grande partie. Donald Trump avait procédé à l’échange de la reconnaissance américaine de cette colonisation marocaine avec la reprise de relations avec Israël de la part du Maroc.

Emmanuel Macron s’aligne sur cette position ; il dit :

« Pour la France, l’autonomie sous souveraineté marocaine est le cadre dans lequel cette question doit être résolue. Notre soutien au plan d’autonomie proposé par le Maroc en 2007 est clair et constant. Pour la France, celui-ci constitue désormais la seule base pour aboutir à une solution politique juste, durable et négociée conformément aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies.

Et :

« Aussi, je Vous affirme l’intangibilité de la position française sur cet enjeu de sécurité nationale pour votre Royaume. La France entend agir en cohérence avec cette position à titre national et au niveau international. »

Le Maroc parle d’une « évolution significative » et c’est le cas. Normalement, la France reconnaît la position marocaine mais demande un référendum d’auto-détermination. C’en est fini. C’est un appel à la liquidation de la cause sahraouie et de la zone indépendante contrôlée par le Front Polisario (Frente Popular de Liberación de Saguía el Hamra y Río de Oro – Front populaire de Libération de la Saguia el Hamra et du Rio de Oro).

Le Maroc est un pays dépendant, un pion de la superpuissance américaine, et lui-même expansionniste avec une hégémonie construite de manière coloniale et organisée militairement, avec des murs de sable (comme sur cette carte) érigés comme barrages militaires grâce au soutien technique de la superpuissance américaine et de l’État israélien.

Le Maroc avait notamment organisé une « marche verte » de plusieurs centaines de milliers de personnes pour procéder à une colonisation. Cette campagne avait commencé le 6 novembre 1975 et, depuis, le 6 novembre est un jour de fête nationale au Maroc.

On trouve à l’arrière-plan le fantasme d’un « grand Maroc ». Dans cette perspective, le Maroc est en première ligne dans la soumission à la superpuissance américaine. Le fait que la France s’aligne totalement sur la position marocaine est en soi le reflet de la propre soumission de la France à la superpuissance américaine. L’Espagne avait déjà fait de même en 2022.

Aujourd’hui, environ les 2/3 des habitants du Sahara occidental sont des colons marocains. Mais les Sahraouis, dont la zone était il y a quelques décennies encore une colonie espagnole, disposent d’un allié complet : l’Algérie.

L’État algérien porte à bout de bras la cause sahraouie. Il y a un mélange d’intérêt bien compris, de romantisme anti-colonial, de fanatisme antisioniste largement mêlé d’antisémitisme. C’est cela qui fait tenir le régime, tout comme la colonisation du Sahara occidental aide grandement le régime marocain à se maintenir.

L’Algérie n’a que 42 kilomètres de frontière avec le Sahara occidental, mais cela suffit pour apporter un soutien militaire, alors que le soutien diplomatique est constant. La tension avec le Maroc à ce sujet est extrême – les frontières terrestres entre les deux pays sont fermés depuis 1994.

Le Maroc accuse de son côté l’Algérie de vouloir élargir son champ d’action jusqu’à l’océan atlantique.

Un aspect à prendre en compte ici également consiste en les réserves prouvées de phosphate au Sahara occidental : la seconde du monde juste derrière la Chine, et potentiellement bien plus encore et bien plus que la Chine.

L’Algérie avait été mise au courant au préalable par la France, et une semaine avant l’annonce d’Emmanel Macron du 30 juillet 2024, elle avait été parlé de

« la décision inattendue, inopportune et contre-productive du gouvernement français apportant un soutien sans équivoque et sans nuance au plan d’autonomie sur le Sahara occidental dans le cadre de la souveraineté marocaine ».

L’Algérie a également rappelé son ambassadeur en France à l’annonce officielle de la France de son soutien au Maroc. La raison du retrait est présenté comme suit :

« Le Gouvernement français a fini par donner sa caution franche et catégorique au fait colonial imposé au Sahara Occidental.

Ce pas qu’aucun autre Gouvernement français avant lui n’avait cru devoir franchir, le Gouvernement actuel l’a fait avec beaucoup de légèreté et une grande désinvolture, sans en mesurer lucidement toutes les retombées potentielles.

En reconnaissant le plan d’autonomie marocain comme la seule base de règlement du conflit du Sahara Occidental dans le cadre de la prétendue souveraineté du Maroc, le Gouvernement français bafoue la légalité internationale, prend fait et cause pour la négation du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, se démarque de tous les efforts patients et persévérants déployés par les Nations Unies à l’effet de parachever la décolonisation du Sahara Occidental et manifeste une abdication des responsabilités particulières qu’il doit assumer, en toutes circonstances, comme membre permanent du Conseil de Sécurité. »

Que reste-il maintenant? La guerre, tout simplement. Le Maroc est soutenu par la superpuissance américaine, l’Algérie a d’excellents rapports avec la Russie, ainsi que la superpuissance chinoise.

Même si le conflit est local, il est obligé de se transformer en brasier en raison de l’affrontement sino-américain. C’est la tendance principale dans le monde et elle décide de tout.

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Refus de l’hégémonie

La France Insoumise vote pour le soutien militaire au régime ukrainien

Le 18 juillet 2024, Ursula von der Leyen a été réélue présidente de la Commission européenne. Avec ses positions, elle représente directement les intérêts de la superpuissance américaine. C’est une forcenée qui veut à tout prix le conflit avec la Russie. Elle espère clairement sauver le capitalisme occidental en dépeçant la Russie.

Manon Aubry, une député européenne de La France Insoumise, est tombée dans les bras d’Ursula von der Leyen à la suite de sa réélection. Une preuve de connivence certaine, parce que le positionnement de von der Leyen est véritablement ultra prononcé.

Être sympathique avec Ursula von der Leyen, c’est être sympathique avec la guerre.

Critiqué par l’extrême-Droite française à ce sujet – qui est nationaliste et rejette l’Union européenne – Manon Aubry s’est justifié au nom du respect des institutions… et de la cause palestinienne. On retrouve ici le populisme de La France Insoumise.

Et la veille, les députés européens de La France Insoumise avaient justement voté en faveur de l’accroissement systématique des livraisons d’armes au régime ukrainien de a part de tous les pays européens.

Le document « La nécessité d’un soutien continu de l’Union à l’Ukraine » est ici mis à la fin de l’article pour documentation. Mais il dit notamment:

C. considérant que l’Union européenne et ses États membres ont jusqu’à présent contribué à hauteur d’environ 108 milliards d’euros d’aide financière, humanitaire et militaire et d’aide aux réfugiés à l’Ukraine, dont environ 39 milliards d’euros consacrés à l’aide
militaire, et que 21 milliards d’euros supplémentaires devraient être alloués jusqu’en 2025; que la mission d’assistance militaire de l’Union en soutien à l’Ukraine (EUMAM Ukraine) a formé plus de 55 000 membres des forces armées ukrainiennes, auxquels elle a apporté à la fois une formation interarmes et une formation spécialisée; que
l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) dotera l’Ukraine d’une contribution financière annuelle de 40 milliards d’euros (…) ;

  1. rappelle que la guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine s’inscrit dans un ensemble plus large d’objectifs contre l’Occident, contre notre démocratie et nos valeurs; se félicite des résultats du sommet de l’OTAN et réaffirme sa conviction que
    l’Ukraine est irréversiblement engagée sur la voie de son adhésion à l’OTAN; invite l’Union et ses États membres à accroître leur soutien militaire à l’Ukraine aussi longtemps que nécessaire et sous toutes les formes possibles; réaffirme sa précédente
    position selon laquelle tous les États membres de l’Union et alliés de l’OTAN devraient, de façon collective et individuelle, soutenir militairement l’Ukraine à hauteur d’au moins 0,25 % de leur PIB par an; invite les États membres à étendre encore les opérations de formation des forces armées ukrainiennes telles que l’EUMAM Ukraine, en vue d’accroître encore leurs capacités opérationnelles; souligne que les livraisons
    insuffisantes ou tardives d’armes et de munitions risquent de réduire à néant les efforts déployés jusqu’à présent et exhorte dès lors les États membres à accroître et à accélérer considérablement leur soutien militaire et à renforcer les capacités de leurs industries
    militaires; plaide fermement en faveur de la suppression des restrictions à l’utilisation des systèmes d’armes occidentales livrés à l’Ukraine contre des cibles militaires sur le territoire russe; se félicite de la décision de l’OTAN de garantir des approvisionnements militaires d’une valeur d’au moins 40 milliards d’euros dans un avenir proche ;

Tous les députés européens de La France Insoumise ont voté pour : Manon Aubry, Marina Mesure, Leïla Chaibi, Younous Omarjee.

Bien entendu, tous les partis politiques français ont voté pour la résolution également, sauf malheureusement le Rassemblement National.

Malheureusement, car cela aide le nationalisme de se prétendre contre la guerre. Les nationalistes français avant 1940 avaient d’ailleurs la même ligne.

Et, qui plus est, cette ligne « pacifiste » est mensongère : le nationalisme c’est la guerre et Jordan Bardella s’est lui-même aligné sur l’Otan. Le Rassemblement national en général se soumet d’ailleurs aux exigences de l’Union européenne et de l’Otan, exigeant seulement que les choses n’aillent pas « trop loin ».

Il faut donc à la fois démasquer la fausse gauche, qui en pratique accompagne le capitalisme et accepte toujours ses aventures militaires… et combattre la démagogie d’extrême-Droite, qui prétend pouvoir amener une autre ligne, une autre situation, ce qui est mensonger.

Seul l’affrontement avec le capitalisme peut empêcher la guerre ou la stopper une fois celle-ci lancée. C’est Socialisme ou retombée dans la barbarie!

TA-10-2024-0003_FR
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Refus de l’hégémonie

Donald Trump au poteau

S’il y avait une révolution aux États-Unis, Donald Trump serait le premier fusillé. Non pas seulement pour ce qu’il représente, mais pour ce qu’il est : un horrible reste du passé. Un type sans vergogne, pour qui les femmes sont des objets et l’argent est le roi. Un décadent sans morale ni culture, qui célèbre la téléréalité et le MMA.

Le fait qu’il ait pu être président reflète le caractère décadent de la superpuissance américaine, qui agonise tout en connaissant son apogée au niveau de l’hégémonie. Le fait qu’un jeune lui ait tiré dessus le 14 juillet 2024 est à ce titre étonnant, car on se demande comment même la société américaine peut maintenir un semblant de cohérence.

L’effondrement américain est inéluctable et Donald Trump en est à la fois le produit, et la tentative de la dépasser dans une orgie, une orgie de vulgarité, de violences, de beauferie, de guerre suprême puisque son objectif est une guerre, une seule, complète, contre la Chine, l’unique concurrent des États-Unis.

Il n’est à ce titre guère étonnant que les équivalents de Donald Trump en France le saluent comme une grande figure. Marine Le Pen parle d’un miracle l’ayant sauvé. Elle et Jordan Bardella en profitent pour dénoncer la « violence qui sape nos démocraties, la violence qui « est le poison de toute démocratie ».

Que la démocratie dans sa version capitaliste ait de tels défenseurs en dit long sur son caractère pourri.

A leur droite, Marion Maréchal et Eric Zemmour ont joué sur le côté « surhomme » de Donald Trump. Voilà l’idéal humain des fascistes à la française de 2024. Et après de tels gens osent parler de « valeurs », de rétablissement de la culture, etc.

Mais il y a plus pathétique encore, peut-être. Marine Tondelier et Sandrine Rousseau sont les personnages sans doute les plus odieux de la politique française. Ce sont les préciseuses ridicules, qui s’imaginent avoir des valeurs alors qu’elles représentent simplement la fragilité des bobos des centre-villes.

Les voir, elles qui sont censées défendre la Cause des femmes, protester contre la violence à l’égard du sinistre Donald Trump montre bien leur véritable nature. Ce sont des « neutralisatrices », qui ne veulent surtout pas que quoi que ce soit vienne troubler le capitalisme moderne.

La condition féminine s’effondre dans le monde, depuis les cartels jusqu’aux islamistes, depuis le fanatisme hindou jusqu’aux sectes religieuses en Afrique… et la violence serait à rejeter en général ? Avec de tels soutiens, les femmes sont condamnées à une éternelle souffrance, dans une infinie passivité.

Il n’y a bien entendu pas que des pseudos-écologistes françaises pour soutenir Donald Trump le beauf absolu. On a également deux des plus éminentes figures de la modernité capitaliste : Elon Musk et Barack Obama.

Faire des commentaires en général sur la « violence » et la « démocratie » alors que tout s’effondre, voilà bien le jeu des hypocrites et des défenseurs d’une société capitaliste corrompue et pourrie.

Il est évident que le nouveau chasse l’ancien, qu’il faut se débarrasser du vieux monde, qui est toxique et qui suinte la barbarie par tous les pores.

Seul le Socialisme peut apporter et affirmer les valeurs qu’il faut, balayant tout ce qui est négatif, sordide, criminel, barbare !

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Refus de l’hégémonie

Agressivité du 75e sommet de l’Otan et exercices militaires sino-biélorusses

Au début de l’année 2024, l’Otan menait l’exercice « Steadfast Defender 2024 » (« défenseur inébranlable ») avec notamment 90 000 soldats mobilisés ainsi que 133 chars, 50 navires de guerre, etc. Cela en fait la plus importante opération de ce type depuis 1988.

En réponse, la Chine vient de tenir avec la Biélorussie l’exercice « Assaut du faucon », plus grande manœuvre militaire entre les deux pays depuis 2010. On parle d’un exercice réalisé à 5 kilomètres de la frontière avec la Pologne et quelques kilomètres de celles avec l’Ukraine, au moment même où s’ouvrait le sommet de l’Otan à Washington.

Cela fait suite à l’acceptation de l’adhésion de la Biélorussie à l’Organisation de coopération de Shanghai, alliance de coopération économique et militaire piloté par la Chine de concert avec la Russie.

À l’instar des années précédents 1914, on assiste à la mise en place de manière toujours plus délimitée de deux grands blocs, eux-mêmes dirigés par la superpuissance américaine et la superpuissance chinoise, formant le terreau inéluctable d’une troisième guerre mondiale. Il n’est clairement plus simplement question d’escalade, mais bel et bien de la préparation concrète de la guerre générale.

Le 75e sommet de l’Otan qui s’est déroulé du 6 au 11 juillet à Washington s’inscrit entièrement dans cette perspective avec la mise sur pied de nouveaux éléments de commandement et de coordination des efforts militaires interalliés en Europe.

Le point 7 de la déclaration générale affirme sur la chose suivante :

Nous procédons au plus grand renforcement de notre défense collective depuis une génération. Nous concrétisons ainsi les décisions prises aux sommets de Madrid et de Vilnius pour moderniser l’OTAN dans la perspective d’une nouvelle ère de défense collective. La possibilité d’une atteinte à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de pays de l’Alliance n’est pas à exclure.

Nous avons renforcé notre posture de dissuasion et de défense afin de priver tout adversaire potentiel de toute occasion d’agression. Nous continuons de renforcer la dissuasion et la défense de l’OTAN face à toutes les menaces et à tous les défis, dans tous les domaines et dans plusieurs directions stratégiques dans la zone euro-atlantique.

Nous avons déployé des forces en place et prêtes au combat sur le flanc oriental de l’Alliance, renforcé les défenses avancées et amélioré l’aptitude de l’Alliance à fournir rapidement des renforts à tout Allié qui serait menacé.

Nous disposons d’une nouvelle génération de plans de défense de l’OTAN, qui rendent l’Alliance plus forte et mieux à même d’assurer la dissuasion et, si nécessaire, la défense face à tout adversaire potentiel, y compris sans préavis ou sur court préavis. Nous sommes déterminés à mettre à disposition les forces à haut niveau de préparation requises, dans tous les domaines, notamment au service d’une Force de réaction alliée robuste et agile. Nous accélérons encore la modernisation de notre défense collective.

Les 73 et 74 sommets de Madrid (2022) et de Vilnius (2023) avaient établi la nouvelle feuille de route stratégique de l’Otan contre la Chine et la Russie. Le 75e sommet de l’Otan vient quant à lui confirmer la mise en place concrète des modalités des opérations militaires à tenir.

Ainsi, les exercices au niveau brigade (4 000 soldats) redoublent d’intensité, de nouveaux plans de défense ont été mise sur pied, avec notamment la définition de trois zones d’opération et il est déjà prévu que le commandement terrestre pour la zone atlantique, actuellement à Norfolk aux États-Unis, soit transféré en Finlande.

La zone autour de l’exclave russe de Kaliningrad devient de plus en plus ouvertement l’espace d’une confrontation entre l’Otan et la Russie. Dans cette perspective, le commandement opérationnel doit également être relocalisé à Brunssum en Allemagne et les pays Baltes, de concert avec la Pologne, mettent en place de nouvelles et massives lignes de défense militaire à leurs frontières. Il est aussi dorénavant visé un nouveau seuil de participation financière au budget militaire de chaque pays membre, au-delà de l’ancienne règle des 2%.

De la même manière que les points 26 et 27 de la déclaration prennent acte du « rôle déterminant » de la Chine « dans la guerre menée par la Russie contre l’Ukraine au travers de son partenariat dit « sans limites » et du large soutien qu’elle apporte à la base industrielle de défense russe« . En parallèle aux tensions accrues en Mer de Chine, les Philippines et le Japon viennent récemment de signer un pacte de défense mutuelle contre la Chine, s’imposant comme des relais de la superpuissance américaine dans la zone.

Il est donc maintenant clair que la Chine est reconnue comme belligérante dans la guerre en Ukraine, celle-ci formant un terrain d’affrontement clair entre la superpuissance américaine et la superpuissance chinoise pour l’hégémonie mondiale.

Dans ce cadre, et pour continuer à gagner du temps, de nombreuses annonces ont été faites pour maintenir debout le proxy ukrainien dans sa guerre à la Russie. Ont été annoncées des livraison d’avions de chasse F-16 par la Belgique et la Norvège, avec déjà des appareils en provenance du Danemark et des Pays-bas acheminés vers les forces ukrainiennes. En parallèle, le Royaume-Uni vient d’annoncer l’envoi de missiles Martlet à guidage laser pour contrer les drones russes et une nouvelle enveloppe de 40 milliards d’euros vienne d’être accordée pour l’année à venir.

Les Etats-Unis vont également placer des missiles à longue portée en Allemagne, ce qui nous ramène à la « crise des euromissiles » des années 1980.

Cette montée en puissance des conditions de l’affrontement reflète en réalité la déliquescence de l’Occident face aux poussées russes et chinoises, autant que face au pourrissement des situations nationales intérieures. Emmanuel Macron a par exemple dû rassurer l’opinion quant à la situation d’instabilité intérieure de la France et le président américain Joe Biden a créé un malaise général en présentant « le président Poutine » au lieu du président Zelensky.

Alors que la France a pris le leadership de la guerre américaine à la Russie en Europe, la crise de régime qu’elle traverse actuellement fait plus que jamais d’elle le maillon faible du bloc occidental. Une situation des plus inquiétantes, avec à l’horizon une potentielle remise en ordre par l’armée dans le but de garantir ses prétentions de part ses engagements pris depuis le 26 février 2024.

Là est le sens de l’Histoire avec un Occident qui s’effondre toujours plus sur fond de mise en place des conditions de la troisième guerre mondiale. La situation d’instabilité générale de la France relève directement de cette tendance et appelle impérativement à la reconstruction d’une force autonome de la Gauche historique pour établir une porte de sortie positive, socialiste, à la crise en cours.

Plus que jamais, l’actualité est : Guerre ou la Révolution  Socialisme ou barbarie!

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Effondrement de la France Refus de l’hégémonie

Attal, Faure et Bardella soutiennent le régime ukrainien

Un second débat a eu lieu avant les élections législatives, avec les principaux courants politiques du pays. On a eu sur France 2 Gabriel Attal premier ministre et représentant de la majorité présidentielle autour d’Emmanuel Macron, Jordan Bardella du Rassemblement national, et enfin le socialiste Olivier Faure pour le « Nouveau Front populaire » (la fois précédente c’était Manuel Bompard de La France Insoumise).

Cette fois, il a clairement été parlé de l’Ukraine. Le socialiste Olivier Faure s’est prononcé « favorable » à l’envoi de missiles français pour l’armée Ukrainienne, s’ils

« permettent de viser sur le sol russe des infrastructures qui servent à bombarder le sol ukrainien ».

Jordan Bardella a affirmé qu’il ne fallait pas laisser

« l’impérialisme russe absorber un État allié comme l’Ukraine ».

Gabriel Attal a de son coté expliqué qu’il était fondamental de soutenir les Ukrainiens

« parce qu’ils défendent des valeurs qui sont les nôtres: la démocratie, la liberté »

mais également :

« parce qu’en les soutenant, on défend aussi les Français et leur quotidien ».

Comme on le voit, tous sont pour la guerre contre la Russie. Mais il y a des nuances, avec toute une polémique. Marine Le Pen avait affirmé le 26 juin 2024, la veille, dans une interview au quotidien Le Télégramme que:

« Chef des armées, pour le président (de la République), c’est un titre honorifique puisque c’est le premier ministre qui tient les cordons de la bourse. »

Elle a ajouté que

« Jordan (Bardella) n’a pas l’intention de lui chercher querelle, mais il a posé des lignes rouges. Sur l’Ukraine, le président ne pourra pas envoyer de troupes ».

Cela a fait scandale, car cela a été compris comme une remise en cause de la centralisation présidentielle française sur le plan des choix stratégiques. Rappelons que le régime français de la 5e République est né d’un coup d’État en 1958.

Le matin même du débat, Marine Le Pen a plus ou moins rétropédalé, comme le dit l’expression. Elle a affirmé sur le réseau social X que:

« Sans remettre en cause le domaine réservé du président de la République, en matière d’envoi de troupes à l’étranger, le Premier ministre a, par le contrôle budgétaire, le moyen de s’y opposer. Jordan Bardella était donc fondé à rappeler qu’il est opposé à l’envoi de militaires français en Ukraine ».

Là, on retombe sur une ancienne déclaration de Jordan Bardella, que très peu de monde avait remarqué. En date du 24 juin, la déclaration consiste à dire que l’envoi de troupes en Ukraine est une ligne rouge:

« Je n’entends pas créer les conditions ou mettre en œuvre » [un tel projet]

Autrement dit, Jordan Bardella fera de l’obstruction. Dire cela ne coûte rien et rassure, c’est là où on voit qu’il est évident que le vote en sa faveur doit également beaucoup à la question de la guerre. Personne ne l’a jamais analysé et personne ne le fera par ailleurs, nous seuls pourrions le faire, mais c’est au-dessus de nos moyens.

Ce qui est clair par contre, c’est que c’est mensonger. Car le jour même du débat, et en écho à cette question, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a raconté à l’AFP, dans un commentaire à l’écrit « exclusif », qu’il était serein.

Il a exprimé sa certitude que même un changement de gouvernement ne modifierait pas le soutien français.

« Nous croyons que les Français continueront à soutenir l’Ukraine quelle que soit la situation politique. »

« De même, par la volonté du peuple français, le prochain gouvernement continuera à soutenir pleinement l’Ukraine à la fois sur le champ de bataille. »

« Nous sommes convaincus que le prochain gouvernement sera indépendant de l’agresseur russe et restera attaché aux valeurs européennes et à une Europe forte et unie, l’Europe même que l’Ukraine défend contre la tyrannie russe. »

Les élections législatives de 2024 posent des nuances, exactement comme les élections américaines posent des nuances avec les Républicains et les Démocrates.

La vie politique française s’aligne sur ce modèle. Pour l’instant, il y a encore trois grandes tendances, mais cela ne pourra que se redessiner… Et dans cette configuration anti-politique, il y aura justement l’espace pour la reformation d’une Gauche historique à la hauteur de ses ambitions et des exigences révolutionnaires de l’époque.

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Refus de l’hégémonie

L’industrie française de l’armement s’installe en Ukraine

Les Echos n’hésitent pas à donner comme titre à un article « Armement : pluie de contrats et d’accords entre la France et l’Ukraine ». C’est que la France, à la pointe de la coalition contre la Russie, s’appuie sur une industrie ultra-moderne en ce qui concerne l’armement, et avec sa capacité financière, elle est en mesure de se positionner de manière hyper-active.

Cela passe bien entendu inaperçu, seuls les médias spécialisés en parlent, de manière pointue. On est là dans des affaires d’État, des intérêts d’État.

De quoi parle-t-on ? Déjà, de Thales, une entreprise formée à la fin des années 1990 à partir des branches militaires des activités militaires d’Alcatel, de Dassault Électronique et de Thomson-CSF. Elle va livrer à l’Ukraine des équipements, former son armée à la guerre électronique, implanter une base logistique en Ukraine même.

Thales présente la chose ainsi, assumant entièrement de servir l’armée ukrainienne.

« Thales a signé à Eurosatory [salon mondial de la défense et de la sécurité] trois accords avec l’industrie ukrainienne sous l’égide du ministère des Armées français et du ministère des Industries stratégiques ukrainien.

L’objectif est de renforcer le soutien opérationnel des forces armées ukrainiennes en première ligne et de consolider les capacités de défense locales.

Les domaines de coopération incluent la guerre électronique, les communications tactiques, les systèmes de défense aérienne et les radars, ainsi que les drones. »

De manière plus spécifique :

« Le premier accord annonce l’intention de Thales de créer une entreprise commune en Ukraine, qui facilitera la livraison et l’exploitation d’équipements pour les systèmes de défense, notamment de guerre électronique, ainsi que des équipements de communication tactique, des systèmes de défense aérienne et des radars.

Le deuxième accord concerne plus spécifiquement la guerre électronique, domaine dans lequel Thales est une référence mondiale. Le Groupe fournira des services complets de formation spécialisée, d’essai et d’entretien.

Cet accord vise à développer les capacités locales de maintien en conditions opérationnelles en Ukraine, afin de réduire les cycles d’entretien et de réparation, et de garantir une disponibilité opérationnelle optimale.

Dans le cadre d’un troisième accord, signé avec le spécialiste ukrainien des drones etrobots FRDM, Thales prévoit de co-développer et de fabriquer un système de drone capable de transporter et de larguer des munitions. »

On est là dans l’impérialisme assumé. On est dans l’esprit de colonisation, dans le long terme, et on est dans le prolongement d’un choix déjà fait en amont. Qu’on ne vienne pas dire que la France ne fait pas la guerre à la Russie.

Pascale Sourisse, directeur général du développement international, a clairement dit que :

« Thales est un partenaire de longue date des forces ukrainiennes, avec lesquelles le Groupe collabore depuis plus de dix ans, d’abord dans le domaine de la guerre électronique, puis dans un large éventail de programmes.

À court terme, ces accords renforcent le soutien de Thales à la préparation des forces ukrainiennes.

Ils témoignent également de notre engagement, par le biais d’une collaboration avec des acteurs et des fournisseurs ukrainiens de premier plan, afin de nous implanter à plus long terme en Ukraine et d’y soutenir l’industrie de défense locale. »

Comme on est en économie de guerre, Thales doit également livrer plusieurs dizaines de milliers de munitions de 120 mm pour l’armée française. Son usine de la Ferté Saint-Aubin dans le Loiret va passer d’une production de 20 000 munitions par an en 2023 à plus de 80 000 par an en 2026. Dans l’usine de Limours, on produit déjà 30 radars GM par an, au lieu d’une douzaine normalement.

Dans la même perspective, KNDS France (qui s’appelait auparavant Nexter) est en capacité de produire six canons Caesar par mois, contre moins de deux auparavant, et en produira douze par mois en 2024. 36 canons Caesar vont également être vendus à l’Arménie.

Et KNDS France va installer une base logistique en Ukraine. On n’en sait pas plus, c’est confidentiel tant pour le lieu que pour ce en quoi ça consiste concrètement. Cependant, on se doute que c’est pour les canons Caesar, qui sont sur-utilisés et dont les réparations ont été initialement menées par une entreprise ukrainienne qui s’occupe d’industrie agricole.

Quant au producteur de poudre Eurenco (qui a une usine à Bergerac désormais), toute sa production prévue d’ici 2030 a déjà pratiquement trouvé preneur.

Et il y a la mise en place d’un projet de 600 millions d’euros pour un lance-roquette français, sous l’égide de la Direction générale de l’armement. On parle d’un équivalent du « Himars » américain, pour lancer une bombe à 150 km, et sont en concurrence d’un côté MBDA-Safran, de l’autre Thales-ArianeGroup. Le projet doit être validé au début de l’année 2026.

Pour un militaire français de haut rang, un haut cadre du gouvernement, tout cela semble « logique » et si on leur disait qu’ils vont sciemment à la guerre, ils le réfuteraient. Les faits sont là cependant, tels des zombies, ces gens mènent le pays à la guerre, servant le capitalisme en crise cherchant à s’extirper de sa situation.

On est dans l’inexorable marche forcée au conflit, on est déjà dans le contexte de la troisième guerre mondiale, dont l’arrière-plan principal est la compétition sino-américaine pour l’hégémonie mondiale.

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ICAN : accélération des dépenses mondiales pour les armes nucléaires

La Campagne internationale pour abolir les armes nucléaires (ICAN) a publié un rapport quant à la hausse très importante des dépenses mondiales pour les armes nucléaires. Dans ce panorama, ce sont les Etats-Unis qui gaspillent le plus.

Voici la publication d’ICAN France à ce sujet. Le travail mené ici est très important et il est important de passer le mot !

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L’atlantisme de Jordan Bardella

Atlantisme : l’expression vient du nom de l’Otan, l’Organisation du traité de l’Atlantique nord. Un atlantiste en France est une personne qui prête allégeance à l’Otan, c’est-à-dire qui est soumise à la superpuissance américaine.

Tel est le cas de Jordan Bardella du Rassemblement national, au même titre qu’Emmanuel Macron. L’expression la plus flagrante de son atlantisme est bien entendu son soutien forcené au régime de Kiev et à la guerre contre la Russie.

Dès mars 2022 Jordan Bardella qualifiait Zelensky de « modèle de résistance » expliquant qu’il est « toujours admirable de voir un chef d’État résister ».

Un an plus tard, il l’applaudissait debout, malgré les consignes de sa formation politique. Il regrettait alors « une naïveté collective [dans son camp] à l’égard des ambitions de Vladimir Poutine ».

En avril 2024, pour se justifier dans le cadre du Parlement européen, il disait de la Russie qu’elle :

« représente une menace multidimensionnelle pour l’Europe et conteste les intérêts français, que ce soit en Europe ou en Afrique ».

Il n’hésitait pas à parler également, reprenant la propagande du régime français, des « ingérences russes » contre lesquelles il faut « lutter ». Il est à l’origine en 2023 (avec son collègue Jean-Philippe Tanguy du RN) d’une commission d’enquête parlementaire « relative aux ingérences politiques, économiques et financières de puissances étrangères », dont l’objet était de dénoncer la Russie.

Il reprend souvent mot pour mot les positions américaines, par exemple à l’occasion de la mort d’Alexeï Navalny :

« Une nouvelle tragique pour tous les défenseurs des droits humains et des libertés fondamentales ».

Jamais Marine Le Pen n’aurait pu dire ça. Durant les années 2010, elle représentait une ligne néo-gaulliste, prônant une indépendance pour la puissance française sur la scène mondiale ; c’était un véritable nationalisme, représentant directement un danger de type fasciste. Il y avait une proximité avec la Russie, comme contre-poids à l’influence américaine.

Cette proposition a échoué en raison de la faiblesse de puissance française dans le cadre de la crise. L’élection présidentielle de 2017 a été un tournant, Marine Le Pen échouant en raison de son incapacité (historique) à rallier la haute bourgeoisie française, celle-ci étant incapable de porter la puissance française.

La crise qui s’est généralisé d’abord avec le Covid-19 puis la guerre en Ukraine, a finalement entièrement rebattu les cartes. La France n’avait plus aucune possibilité d’indépendance, elle s’est entièrement soumise et vassalisée à la superpuissance américaine.

Le néo-gaullisme de Marine Le Pen devint alors littéralement mort et enterré, nonobstant le fait que le populisme social et vaguement nationaliste qu’elle avait porté pendant dix ans restait utile pour le régime français. C’est là que Jordan Bardella intervient : il représente en apparence une ligne de rupture, tout en étant en fait totalement aligné sur le régime et donc, chose la plus importante, sa soumission à la superpuissance américaine.

Il suffit de voir cette chose très simple et ô combien représentative. Marine Le Pen prône depuis le début la sortie du commandement intégré de l’Otan. C’est, si on veut, le kit de base pour n’importe quel nationaliste cohérent : impossible de prétendre à quoi que ce soit en étant soumis aux États-Unis via l’Otan. La mesure figurait encore au programme du Rassemblement national en 2022, bien qu’elle était déjà relativement mise de côté.

Jordan Bardella est tout à fait en rupture avec cela. Il est contre la sortie du commandement intégré de l’Otan. Il l’a expliqué notamment dans un entretient avec l’organisme Europa Nova, qui est typiquement un réseau d’influence américain, prônant une ligne d’effacement des nations au profit de l’Union européenne.

C’est pour cela que Jordan Bardella préfère Giorgia Meloni (la dirigeante italienne) à Matteo Salvini (de la Ligue du Nord), qui est l’allié historique de Marine Le Pen. La première est furieusement pro-américaine et pour la soumission à l’Otan, tandis que le second est plutôt tourné vers la Russie.

Dans un entretien en avril 2023 à La Repubblica, l’un des principaux quotidien italien, Marine Le Pen a vainement tenté de mettre les point sur les i et maintenir sa ligne historique, en expliquant des choses qu’elle est absolument incapable de raconter en France depuis plusieurs années déjà :

« Je reste eurosceptique, et chaque jour qui passe, je le suis davantage. Je ne suis pas sceptique à propos de l’Europe, mais sur l’organisation politique de l’UE.

De plus, la France a un héritage politique et une indépendance sur le plan international. Meloni est favorable à l’OTAN parce qu’elle est italienne. Il y a des éléments de son projet que je ne partage pas. Politiquement, je me sens plus proche de Matteo Salvini et je n’adapte pas mon discours aux résultats des élections : je suis une personne loyale ».

De son côté, en mai 2023, Jordan Bardella se rendait à Budapest au rassemblement annuel en Europe de la CPAC (Conservative Political Action Conference) au côté de Marion Maréchal : il s’agit du courant américain ultra-conservateur qui a élaboré et fait triompher le populisme de Donald Trump.

En 2018, Marion Maréchal avait fait son grand retour à la vie politique en tenant un discours d’alliance devant ces personnes aux États-Unis ; Jordan Bardella est sur cette même ligne atlantiste et il est tout à fait logique de voir Marion Maréchal se rapprocher de lui dans le cadre des élections législatives de juin et juillet 2024.

La politique américaine s’impose en France, devenu simple protectorat américain. Dans la bataille pour le poste de governor de la province France, il y a Emmanuel Macron le Democrat lié à Joe Biden et il y a Jordan Bardella le Republican lié à Donald Trump.

Dans tous les cas, ils représentent la superpuissance américaine lancée agressivement dans la bataille pour le repartage du monde. C’est cela qu’il faut comprendre à Gauche avec la plus grande acuité : voilà l’ennemi, la superpuissance américaine et ses agents français, qui traînent la planète dans la 3e guerre mondiale !

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Joe Biden à Paris le 8 juin 2024

Après le 80e anniversaire du débarquement en présence d’Emmanuel Macron, Joe Biden et Volodymyr Zelensky, il y a eu le lendemain le triomphe fait à ce dernier. Au troisième jour, le 8 juin 2024, cela a été au tour de Joe Biden de recevoir tous les honneurs.

Ce qui fait, d’ailleurs, que Volodymyr Zelensky a reçu un triomphe en France, alors que le président américain Joe Biden était en France, à l’arrière-plan. C’est tout un symbole. La France est une succursale américaine, et si elle prend la tête de la coalition contre la Russie, c’est sur ordre américain. D’où les propos de Volodymyr Zelensky, ce pantin de la superpuissance américaine :

« Emmanuel, Monsieur le président, je voudrais te remercier aussi de n’avoir pas laissé l’Europe sans leader et l’Ukraine sans la France au moment qui était décisif. »

La vassalisation est totale, la France ne peut plus reculer. Son armée est totalement intégré dans l’Otan, toutes les institutions ont fusionné avec l’Union européenne. Désormais, si décrochage il y a, il ne peut qu’être total.

Pour preuve, la journée du 8 juin 2024 n’a été accompagnée de strictement aucune annonce franco-américaine. C’était une pure mise en scène. Deux phrases résument ce théâtre : « Alliés nous sommes et alliés nous resterons » (Emmanuel Macron), « La France et les Etats-Unis sont ensemble, aujourd’hui et pour toujours » ( Joe Biden).

Comme il fallait bien faire quelque chose, Emmanuel Macron et Joe Biden sont allés raviver la flamme du soldat inconnu, avec une descente des Champs-Elysées escortés par 140 chevaux et 38 motards de la Garde républicaine. S’en est suivi un banquet à l’Elysée.

Une « Feuille de route franco-américaine » a été signée, comme c’est l’usage, au minimum, lors de telles rencontres. Le document est très long et concerne littéralement tous les domaines : l’Ukraine, l’Otan, la Moldavie, les Balkans occidentaux et le Caucase du Sud, le Moyen-Orient, l’Afrique, la région Indopacifique, les Amériques, la lutte contre les activités de manipulation de l’information et d’ingérence menées depuis l’étranger, le climat, les câbles sous-marins dans le Pacifique, les transports, la coopération scientifique, etc.

Voici les passages les plus importants, ceux qui reflètent l’objectif d’une guerre européenne contre la Russie et la soumission de la France à l’Otan.

Les présidents réitèrent leur ferme condamnation de la guerre menée par la Russie en Ukraine et rejettent la tentative d’annexion par la Russie de territoires ukrainiens souverains, en violation flagrante du droit international, notamment de la Charte des Nations Unies. Le discours nucléaire irresponsable de la Russie et son mépris des régimes de contrôle des armements sont inacceptables.

Dans ce contexte, la France et les États-Unis réaffirment leur soutien constant à la défense par l’Ukraine de sa souveraineté et de son intégrité territoriale, notamment en continuant de lui apporter une aide politique, humanitaire, économique et de sécurité.

Les deux pays confirment leur appui à une paix globale, juste et durable dans le respect du droit international, et continueront à travailler avec leurs partenaires et Alliés à coordonner l’aide pour permettre à l’Ukraine d’exercer pleinement son droit de légitime défense, prévu par l’article 51 de la Charte des Nations Unies.

Les présidents ont échangé sur les possibilités d’agir davantage en soutien à l’Ukraine ; cette guerre met en effet en jeu la sécurité euro-atlantique dans son ensemble.

La France et les États-Unis coprésident la « coalition artillerie » au sein du Groupe de contact pour la défense de l’Ukraine et ont l’intention de prendre de nouvelles mesures pour apporter à l’Ukraine le soutien nécessaire dans la période actuelle et à plus long terme.

Les deux pays demeurent déterminés à réfuter les arguments qui prétendent faussement que le temps joue pour la Russie ; les deux présidents s’engagent à soutenir les efforts déployés dans le cadre de l’Union européenne (UE) et du Groupe des sept (G7) pour faire bénéficier l’Ukraine des profits considérables provenant des avoirs souverains russes immobilisés, conformément au droit international et à leurs systèmes juridiques et processus de décision respectifs.

Les présidents ont également exprimé leur vive préoccupation face aux transferts d’armes, notamment depuis l’Iran et la République populaire démocratique de Corée, ainsi que de biens à double usage et de composants pour une production militaire en provenance d’entreprises situées en République populaire de Chine et dans d’autres pays, que la Russie utilise pour reconstruire sa base industrielle militaire et de défense afin de continuer sa guerre contre l’Ukraine.

La France et les États-Unis soutiennent des mesures visant à interdire l’accès aux systèmes financiers français et américain de tous ceux qui sont impliqués dans de tels transferts.

Ils soutiennent tous deux résolument le travail de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) visant à mettre en lumière et à documenter les violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire commises par les forces russes.

Les deux pays demeurent déterminés à atténuer les conséquences tragiques de la guerre sur le plan humanitaire et des droits de l’homme ainsi que ses répercussions sur la sécurité alimentaire mondiale, l’énergie, la sécurité et la sûreté nucléaires, et l’environnement.

La France et les États-Unis réaffirment leur volonté d’assurer leur défense réciproque et de défendre chaque parcelle de territoire allié à tout moment, de protéger leurs ressortissants et de préserver la liberté et la démocratie, conformément aux engagements qu’ils ont pris en tant qu’Alliés au sein de l’OTAN.

Ils renforcent ensemble leur défense collective contre l’ensemble des menaces, dans toutes les directions, en suivant une approche à 360 degrés.

Les présidents ont réaffirmé l’importance du renforcement du partenariat stratégique OTAN-UE et d’une défense européenne plus forte et plus capable soutenant le pilier européen de la sécurité transatlantique qui contribue de manière positive à la sécurité collective.

Les États-Unis soutiennent les investissements croissants des Alliés européens et de leurs partenaires dans des capacités militaires qui consolident notre défense commune, de manière complémentaire à l’OTAN.

Depuis la crise commencée en 2020, le capitalisme s’effondre, la superpuissance américaine perd son hégémonie, et pour sauver sa propre peau, le capitalisme français se précipite comme vassal pour aider à « geler » l’ordre mondial.

Cette mise en scène du 8 juin 2024 était très importante pour une partie de la bourgeoisie, qui n’avait pas compris l’initiative prise par Emmanuel Macron le 26 février 2024. Elle craignait que la France ne se retrouve seule, ou bien qu’Emmanuel Macron agissait de manière isolée. La visite de Joe Biden vise à rassurer, à bien montrer que tout est concerté.

L’éditorial du Monde du même jour ne s’y trompe pas, et salue la situation nouvelle, qui donne beaucoup moins l’impression que la France provoque une « escalade » (ce qui est en réalité le cas). Le Monde s’inquiète toutefois du manque d’unité nationale.

« M. Macron se pose ainsi en leader de l’engagement européen au côté de l’Ukraine, même si en quantité cette assistance est bien inférieure à celle des Etats-Unis et de l’Allemagne.

M. Poutine ne s’y trompe pas, qui multiplie les manifestations d’hostilité à l’égard de Paris. M. Macron voit dans ces « signes de nervosité » du Kremlin la confirmation de la justesse de sa stratégie, et rappelle que le droit international autorise l’Ukraine à se défendre : l’aide occidentale se situe dans ce strict cadre.

C’est bien l’agression russe qui provoque un engagement européen accru, pas l’inverse. Mais cet engagement doit pouvoir s’appuyer sur le plus large soutien politique et diplomatique.

L’image d’une Assemblée nationale à moitié désertée, vendredi, au moment où s’y exprimait le président d’un pays en guerre auquel la France vient en aide était à cet égard désastreuse − et inquiétante. »

Le 8 juin 2024 exprime la situation actuelle. La France est vassalisée, il n’y a aucune opposition politique, ni de masse, à l’hégémonie américaine. Tous les partis politiques institutionnels, ou « à gauche de la gauche », se sont alignés. Même le camp nationaliste (Marine Le Pen, Jordan Bardella, Eric Zemmour, Marion Maréchal…) obéit aux attentes de l’Otan sur le plan des positions.

Par conséquent, soyons à la hauteur des attentes historiques, soyons à la pointe de la lutte contre le repartage du monde. En France, sabotons l’effort de guerre, refusons l’hégémonie américaine!

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Refus de l’hégémonie

Zelensky à Paris réclame « d’en faire plus »

Cérémonie en son honneur à l’Hôtel national des Invalides (musée de l’Armée), discours devant l’Assemblée nationale, visite du quartier général des Forces armées françaises, visite d’une usine d’armement, entretien avec le Président américain Joe Biden également présent à Paris, puis réception à l’Élysée : la journée parisienne du Président ukrainien Zelensky vendredi 7 juin 2024 a été très intense.

Devant l’Assemblée nationale (où le Président français n’a légalement pas le droit de se rendre), il a déclaré :

« Emmanuel, je te remercie de ne pas avoir laissé l’Europe sans leader« .

En effet, la France assume pleinement son rôle de premier vassal pour emmener le continent européen dans la guerre américaine contre la Russie.

Le Président ukrainien est venu en personne assurer la propagande de guerre et favoriser l’escalade. C’est une machine à fabriquer une opinion pour la guerre qui tourne à plein régime.

« Il faut plus, ce n’est pas un reproche. Il faut faire plus pour vaincre le mal. »

Voilà ce qu’il a assené devant une assemblée conquise, bien qu’un peu clairsemée, et l’ayant ovationné. Cela a pris une tournure particulièrement odieuse, comme la veille lors des cérémonies du Débarquement, puisqu’il a fait référence à la résistance contre le nazisme, alors que le régime dont il est à la tête en est largement imprégné (et c’est d’ailleurs officiellement ce qui lui est reproché par la Russie).

« Sans ces victoires contre le nazisme, les nations libres n’existeraient pas. Il n’y aurait pas de liberté en Europe.

Notre Europe est le résultat du courage des hommes et des femmes, qui ont résisté contre le mal. Cette unité donne de la force à notre Europe. Aucune autre motivation à part celle de protéger notre foyer et d’être des hommes dotés de liberté. »

Mais peu importe le fond, car c’est ici la forme qui compte. Tout ce qui peut favoriser l’escalade guerrière est bon à prendre pour les faiseurs de guerre, peu importe l’Histoire, la réalité ou la Raison.

Le Président ukrainien n’y est donc pas allé par quatre chemins. Il appelle ouvertement et plus concrètement que jamais à l’escalade.

Sur le plan historique, il faudra bien remarquer qu’on a un chef d’État étranger qui est ovationné par les députés français, alors qu’il vient leur intimer de faire la guerre à un autre État.

C’est le genre de chose impensable a priori, mais en réalité tout à fait possible dans la France du 21e siècle, qui n’est plus qu’une succursale américaine, accueillant une autre succursale qu’est l’Ukraine… sous la supervision du Président américain présent à Paris!

C’est une chose qui aurait été impensable ne serait-ce qu’il y a dix ans. La pandémie a fait vaciller le capitalisme, désormais c’est l’affrontement généralisé qui se met en place, avec au coeur la bataille pour l’hégémonie entre les superpuissances américaine et chinoise. Tous les autres doivent donc, au fur et à mesure, se mettre au garde à vous.

Et la France s’est vassalisée à la superpuissance américaine. La scène du théâtre du 7 juin 2024 a donc servi à ce que le président russe Vladimir Poutine soit ouvertement désigné comme « ennemi commun » de l’Ukraine et de l’Europe (la France n’intéresse en fait que comme moyen d’entrainer toute l’Europe).

Et il n’y a aucune opposition politique à cela en France. Même les plus critiques sont en fait totalement soumis au soutien à l’Ukraine, donc aux intérêts américains, au-delà des différences de forme.

Marine Le Pen critique le calendrier présidentiel français, en prétendant que la visite de Zelensky est une diversion en vue des élections européennes (dont tout le monde se fiche en réalité). Mais elle prend bien soin de préciser sa soumission :

« Je suis ravie d’accueillir monsieur Zelensky à l’Assemblée. »

Il en est de même pour la France insoumise, ou encore le PCF, qui pourtant voit très bien la situation qui se dessine. Son premier représentant, Fabien Roussel, a tout à fait bien résumé la situation actuelle :

« J’entends les appels à entrer dans une 3è guerre mondiale. À revivre un DDay. Je vois mon pays s’enfoncer dans la guerre. Nous n’en voulons pas. Le peuple doit s’en mêler ! Dire non à cette escalade militaire dangereuse ! »

Sauf qu’il est démagogique, car inconséquent, puisqu’il ajoute en fait au préalable :

« Soutenir la résistance ukrainienne, 1000 fois oui ! »

Il n’y a pas de « résistance ukrainienne », il y a un régime nationaliste et furieusement anti-Gauche (toute la Gauche y est interdite), qui sert de proxy à la superpuissance américaine pour mener la guerre à la Russie (elle-même étant relativement un proxy chinois).

La seule position valable et utile, c’est celle du refus total du soutien au régime ukrainien et de la dénonciation de Zelensky. On ne combat pas la guerre mondiale en soutenant en même temps la constitution de la guerre mondiale.

Il suffit de lire régulièrement notre chronologie de l’escalade guerrière dans laquelle est rentrée la France depuis le mois de février 2024 pour comprendre à quel point il est urgent et vitale de dénoncer l’engrenage. De le saboter même.

Il faut dénoncer avec force ces propos de Zelensky qui vient réclamer ouvertement l’engagement direct de la France contre la Russie :

« Poutine peut-il gagner cette bataille? Non, parce que nous n’avons pas le droit de perdre. Nous pouvons certainement gagner cette bataille. L’Ukraine, et donc l’Europe. L’Europe, et donc la France. »

Sur le plans des annonces, il faut retenir essentiellement quatre choses de la journée :

  • des accords avec à la clé 650 millions de prêts ;
  • des accords entre KNDS (fabriquant notamment les canons Caesar) et des entreprises ukrainiennes pour un transfert de production ;
  • la prise en charge par la France de la formation et de l’équipement d’une brigade ukrainienne (plus de 4000 soldats);
  • la fourniture d’avions de chasse de type Mirage.

Le même jour, le groupe de défense Thales a annoncé qu’il allait fournir au régime ukrainien un deuxième système de défense aérienne de type Ground Master 200, qui est un radar de moyenne portée, transportable sur camion.

La France se prépare nettement à participer directement à la guerre en Ukraine, et elle y est largement déjà impliqué. Il faut s’y opposer, il faut dénoncer l’Otan et les plans de la superpuissance américaine, il faut la guerre à la guerre!

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Refus de l’hégémonie

80e anniversaire du débarquement: encore l’escalade

La préparation du 80e anniversaire du débarquement avait causé un grand trouble diplomatique en France, en raison de la nécessité traditionnelle d’inviter la Russie, qui assume la mémoire de la contribution, principale, de l’URSS contre l’Allemagne nazie et ses alliés.

Et quand on dit ses alliés… Il y a les nationalistes ukrainiens. Qui ont désormais, depuis 2014, l’hégémonie sur l’Ukraine, où ils détruisent systématiquement tous les monuments soviétiques de la victoire sur le nazisme. Ce qui veut tout dire sur le plan des valeurs.

Pourtant, on a donc eu le 6 juin 2024 cette incohérence d’une cérémonie en Normandie sans représentant russe, mais avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui ne parle désormais qu’en ukrainien, lui qui était auparavant un… humoriste russophone.

Mais les incohérences ne comptent pas puisqu’il s’agit de la « liberté », avec une continuité censée aller de 1944 À 2024, la Russie étant désormais présentée comme la grande et seule menace (en attendant la Chine), comme l’a rappelé Emmanuel Macron.

« Aujourd’hui, l’Ukraine est une nation qui résiste et, ce faisant, la Russie a un peu trahi le message de la Libération et du Débarquement (…). Parce que qui dit que la Russie s’arrêtera là ? Nous sommes sûrs du contraire et la Russie est à nos frontières. »

La mise en scène a d’ailleurs été très réussie. Le film « Il faut sauver le soldat Ryan », une production hybride Pentagone – Hollywood, ressortait dans 300 salles de cinéma en France le même jour, alors que l’acteur Tom Hanks et le réalisateur Steven Spielberg étaient eux-mêmes en Normandie.Volodymyr Zelensky est tombé dans les bras d’un vétéran qui l’a qualifié de « sauveur », dans la continuité d’un storytelling à l’américaine ininterrompu depuis deux ans.

Au cimetière américain de Colleville-sur-Mer, le président américain a mis en valeur « la bataille entre la liberté et la tyrannie », assimilant le président russe Vladimir Poutine à un « tyran » et appelant à soutenir le régime ukrainien, car:

« Nous ne pouvons pas abandonner devant des dictateurs, c’est inimaginable ».

Puis il est allé à Paris, avec le quartier de l’opéra bloqué autour de son hôtel, ainsi que le périphérique et quatre autoroutes, alors qu’en même temps, une déclaration commune a été signée par les représentants de toute une série de pays, expression d’allégeance à la superpuissance américaine.

Elle a été signée par les pays suivants: Allemagne, Australie, Belgique, Canada, Danemark, Etats-Unis, France, Grèce, Italie, Luxembourg, Monaco, Norvège, Nouvelle-Zélande, Pays-Bas, Pologne, République tchèque, Royaume-Uni, Slovaquie, Ukraine. En voici le noyau dur.

« Nous plaidons en faveur d’échanges économiques pacifiques, des liens entre les peuples et de la coopération internationale afin de promouvoir la sécurité et la prospérité en Europe et dans le reste du monde.

Ces principes universels se trouvent au cœur de notre engagement collectif en faveur de la paix et de la sécurité. Ils sont depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale la pierre angulaire de l’alliance nouée entre les États-Unis, le Canada et les pays européens, ainsi que des partenariats mondiaux établis de longue date.

Aujourd’hui, ils demeurent au cœur de notre action dans le monde, alors que nous nous efforçons de favoriser l’établissement de normes mondiales, de promouvoir des valeurs et de soutenir le développement durable pour tous.

Ils nous guident dans la détermination sans faille que nous déployons pour aider l’Ukraine à se défendre contre la guerre d’agression russe, et que nous continuerons de déployer aussi longtemps que nécessaire pour rétablir la paix en Europe.

Alors que les événements nous rappellent de façon dramatique que la paix n’est pas éternelle et que la sécurité n’est pas une évidence, il est plus que jamais nécessaire de redoubler d’efforts pour renforcer notre défense collective, notre capacité de dissuasion et notre résilience.

Nous réaffirmons le rôle central que joue l’OTAN dans la sécurité du continent européen et l’importance d’une défense européenne plus solide et plus performante qui contribue activement à la sécurité mondiale et transatlantique. Nous reconnaissons qu’il reste encore beaucoup à faire. »

Difficile d’exprimer davantage l’hégémonie américaine sur l’ordre mondial.

Puis, il y a eu un grand interview d’Emmanuel Macron, sur différents thèmes. Sur la Palestine, la France prône le statu quo et les négociations, et c’est pareil dans tous les domaines, car c’est le moyen de tirer son épingle de jeu que d’apparaître intelligente, plus subtile que les Américains, plus libérale que les Chinois, etc.

Sur l’Ukraine, par contre, le diktat américain est là et la France est à la tête de la coalition anti-Russie. Le problème, c’est que les moyens ne sont pas là. La France est un pays qui se déclasse, c’est d’ailleurs pour ça qu’elle est autant agressive. Et ce n’est pas facile de faire beaucoup avec peu.

Le président français a donc annoncé que la France fournirait à l’Ukraine des avions de chasse Mirage 2000-5. Les pilotes ukrainiens seront formés en France.

Sauf que ces avions sont en fin de vie, et qu’il faut au moins cinq mois pour une formation (il faudrait même plutôt compter en années pour être réellement expérimenté). De tels avions, il n’y en a également qu’une quarantaine, plus concrètement autour d’une petite vingtaine, même si Emmanuel Macron a précisé que:

« Nous allons bâtir une coalition avec d’autres partenaires. »

Toutefois, on en voit mal les contours, à moins d’échanger de tels avions vendus contre des avions américains nouveaux (par exemple pour la Grèce ou le Qatar).

Le régime ukrainien se voit donc accorder un soutien dans six mois, et sans réelle envergure, à part celle de lancer des missiles SCALP fournis par la France. On est surtout dans le service après-vente de l’industrie de l’armement français.

Et cela accroît en même temps la présence française, car pour maintenir ces avions, il faut des techniciens… Et là, on ne forme pas des gens en six mois. Cela implique forcément la présence de soldats français.

Une autre mesure annoncée a plus de poids. « Dans la zone libre, à l’ouest de l’Ukraine », explique Emmanuel Macron, la France va se charger « former 4500 soldats ukrainiens et donc de les équiper, les entrainer, leur apporter les munitions, les armes ». Ce serait en quelque sorte une « brigade française » a-t-il dit. On est là dans une forme de sponsoring morbide, avec l’armée ukrainienne clairement là pour servir de chair à canon.

C’est là un premier pas. En soi, ce n’est rien, mais il suffit de lire la chronologie depuis le 26 février 204 pour comprendre l’engrenage.

Le régime ukrainien commence d’ailleurs à chercher à récupérer les hommes de 17 à 60 ans qui ont quitté le pays pour ne pas être mobilisé. La pression commence à s’exercer sur eux, de manière administrative, mais certains pays dont la Pologne sont déjà dans l’optique d’entraîner des régiments ukrainiens nouveaux au moyens de mobilisés ukrainiens enrôlés de force sur leur territoire.

Malgré tout cela, Emmanuel Macron a prétendu que:

« Nous ne voulons pas d’escalade de la guerre et en aucun cas, nous sommes en guerre contre la Russie et son peuple. »

On est là dans la totale continuité. D’où, par exemple, l’appui du groupe PS du Sénat, Patrick Kanner.

« Sur le fond, je partage complètement l’idée que défendre l’Ukraine, c’est nous défendre. Je suis totalement opposé à toute tendance qui reviendrait à dire, en négociant maintenant, on va calmer les appétits de l’ogre Russe (…). Il faut continuer à aider l’Ukraine et que les armes arrivent en temps et en heure. »

Il suffit d’ailleurs de voir les votes, en France comme au parlement européen, pour voir que le soutien au régime ukrainien est total, que les appels à démanteler la Russie sont toujours unanimes.

Cependant, l’interview d’Emmanuel Macron trois jours avant les élections européennes aboutit forcément à des accusations d’instrumentalisation par les candidats. C’est de l’opportunisme électoral inévitable. En voici un exemple.

Le secrétaire national du PCF Fabien Roussel sur X s’est plaint des décisions. Ce qui est de la démagogie, puisque le PCF approuve les livraisons d’armes au régime ukrainien!

« Le Président de la République annonce, sans débat avec le Parlement, accroître notre présence en Ukraine. Il prend le risque, seul, de faire entrer la France en guerre contre la Russie. L’heure est grave, la démocratie est bafouée. Je demande un débat au Parlement en urgence. »

Le PCF est ici trompeur, puisque s’il appelle à des négociations entre la Russie et l’Ukraine, il présente toujours la Russie comme le seul pays agresseur et soutient le régime ukrainien.

Qui plus est, Léon Deffontaines, tête de liste pour le PCF aux élections européennes du 9 juin 2024, qui déplore pareillement que le Parlement français n’ait pas été consulté à propos de l’envoi d’avions de chasse Mirage 2000-5, avait dit ouvertement que, oui, il fallait fournir des F-16 au régime ukrainien…

Il l’a dit le 5 avril 2024 à Franceinfo. Il dit explicitement que si le régime ukrainien a besoin d’avions, il faut les lui fournir. Il dit également que:

« Moi, je suis favorable, et on l’a toujours dit, à aider les Ukrainiens militairement, à se défendre, et il faut regarder bien sûr les besoins qu’ils ont, et il faut qu’on regarde bien évidemment en fonction des besoins du front ukrainien. Il faut cesser à tout prix, à tout prix, que les Russes continuent d’avancer. »

C’est bien clair : « à tout prix ». Et c’est la ligne générale de la France. Encore une fois la chronologie que nous fournissons est ici l’arme politique suprême, c’est elle qui permet de voir les faits, de les comprendre, d’analyser adéquatement, de ne pas se faire piéger par l’opportunisme. Guerre à la guerre!

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Refus de l’hégémonie

La course aux armements

Le monde ne cesse de s’équiper en armements et dilapide des sommes colossales dans la recherche d’engins de mort toujours plus sophistiqués. Et cela de manière accélérée : au niveau mondial, les dépenses militaires ont progressé de 6,8 % entre 2022 et 2023.

De manière générale, ce sont 2443 milliards de dollars qui ont été engloutis dans le monde en 2023 pour l’armement. Une recrudescence qui frappe alors que ce même budget militaire mondial n’avait cessé de baisser entre la fin des années 1980 et le début des années 2000. Le seuil des 2000 milliards a été franchi en 2019, après une hausse constante depuis 2014, marquant par là l’entrée dans l’époque de la crise générale et de ses corollaires, la guerre et la révolution.

L’immense majorité de ces dépenses, environ 1799 milliards de dollar, revient à une poignée de pays, que sont notamment les États-Unis, la Chine, la France, la Russie, le Royaume-Uni et l’Inde. À travers cette concentration, on perçoit tout le caractère de la guerre de repartage impérialiste en cours avec trois mondes qui sont de plus en plus délimités.

Car parler de manière générale de « dépenses militaires mondiales » n’a en réalité pas de sens puisque de nombreux États n’ont pas de complexe militaro-industriel leur permettant d’assurer un développement souverain de leurs armées. Ces États forment le monde des pays dominés, rivés par des liens néocoloniaux, notamment par le biais de « partenariats militaires », à une puissance de second ordre ou une superpuissance. Ils forment le butin des deux principales superpuissances ou de leurs vassaux, les puissances secondaires, et leur militarisation par un tel ou un tel permet de déployer des guerres par procuration dans le cadre du repartage impérialiste.

Ainsi la course aux armements n’est-elle pas quelque chose de chaotique mais s’organise autour de la polarisation des budgets militaires de la Chine et des États-Unis, avec respectivement 296 milliards et 916 milliards en 2023. Il est évident que l’ensemble des pays du monde se prépare à l’affrontement Chine/États-Unis, les deux superpuissances rivales, notamment dans la zone info-pacifique. Chacune de ces deux superpuissances entretient alors militairement des pays vassaux, formant le terreau de la course aux armements.

Taïwan comme satellite américain a ainsi vu son budget militaire augmenter de 11 %, pour atteindre 16,6 milliards de dollars pour une île qui compte 23,57 millions d’habitants. À l’inverse, les Îles Salomon, un États sans forces armées, ont signé un partenariat militaire avec la Chine en 2022 lui permettant d’y déployer ses forces militaires.

Face à la puissance challengeuse chinoise, un axe Australie, Philippines, Japon est en train de se tisser, avec là aussi une remontée en flèche des budgets d’armement. L’Australie vise à atteindre 2,4 % de son PIB pour ses dépenses militaires, tout en augmentant de 30 % ses forces d’ici 2040, avec à l’arrière-plan l’alliance AUKUS. L’Australie se situe ici dans le camp des puissances de second ordre alignées sur la superpuissance américaine, son budget permettant de faire tourner les grandes entreprises d’armement anglaises et américaines.

En Europe, c’est la Pologne qui a le plus renforcé son budget militaire, avec un bond de 75 % de ses dépenses entre 2022 et 2023. Cela se fait au bénéfice de l’industrie de l’armement américaine évidemment, avec l’achat récemment de près d’une centaine d’hélicoptères et de 1798 missiles de tous les types.

C’est également au niveau de l’U.E qu’il y a eu un tournant important avec un « fonds européen de la défense » disposant de 8 milliards d’euros jusqu’en 2027 pour financer de la recherche militaire. Une ligne budgétaire qui était inexistante avant 2017… et qui bénéficie en premier lieu au complexe militaro-industriel français qui a lui aussi vu ses commandes bondir dans le cadre d’une hausse de 50 % du budget militaire français entre 2019 et horizon 2030. Une Europe militarisée qui cherche à s’imposer comme véritable délégué politico-militaire des États-Unis contre la Russie…

Derrière la course aux armements, il y a aussi et surtout une réorientation accrue des investissements de capitaux dans les industries de guerre en vue de produire plus d’armes en tous genre mais aussi en vue d’en fournir de nouvelles, plus « performantes », plus meurtrières. La science et la technologie, ces trésors de l’Humanité pour améliorer sa condition d’existence, se transforment en un simple rouage de la destruction de la civilisation. Le militarisme devient une porte de sortie pour la valorisation de capitaux qui tournent en rond et ne trouvent plus à se valoriser de manière profitable dans un contexte de ralentissement général de l’accumulation capitaliste.

À ce titre, la guerre en Ukraine est le laboratoire macabre des complexes militaro-industriels des principales puissances capitalistes pour adapter leurs armements en vue de la troisième guerre mondiale. Et l’on saisit l’effroyable cercle vicieux : les rivalités de puissances alimentent l’industrie de guerre, la croissance des industries de guerre alimente les tensions et autres replis bellicistes des grandes puissances…

Comme cela s’est déroulé dans les années précédent 1914, c’est tout le capitalisme mondial qui se précipite dans la guerre pour se relancer. Une tendance qui s’exprime à travers un monde qui se scinde entre les deux superpuissances ; superpuissances qui tissent leurs zones d’influences en vassalisant militairement des États en vue de se partager le butin du Tiers-Monde.

La course aux armement révèle que l’engrenage n’en n’est plus à ses débuts mais est dorénavant bien enclenché telle une machine gargantuesque qui alimente à son tour la tendance à la guerre. L’alternative est posée : soit la guerre est empêchée par la révolution, soit la guerre provoque la révolution.

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La France dit oui aux frappes en Russie

Le 6 juin 2024, pour les 80 ans du débarquement, il n’y aura pas de délégation russe. Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, est par contre invité. Ce qui est un comble, car le régime ukrainien se revendique du nationalisme ukrainien, dont les forces armées étaient alliées aux nazis pendant la seconde guerre mondiale. En Ukraine, les monuments commémorant la victoire de l’URSS sur l’Allemagne nazie sont tous détruits ou en passe de l’être.

La France voulait initialement tout de même qu’il y ait une présence russe. Mais elle a finalement, le 31 mai 2024, abandonné cette idée, au motif que l’offensive russe en Ukraine, dans la zone de Kharkiv, serait redoublée, « meurtrière » pour les civils, etc. C’est dans le prolongement de la propagande occidentale qui martèle que l’armée russe serait démoniaque, massacrerait les civils à la chaîne, etc.

Il faut dire aussi que les tenants du nationalisme ukrainien en France ont mené une grande campagne, à l’instar de la tribune publiée dans Le Monde intitulée « Il est indécent d’inviter la Russie aux commémorations du débarquement en Normandie, le 6 juin ». La ligne est celle d’une guerre totale.

« La France ne devrait pas offrir pareilles caution et tribune médiatique à un Etat révisionniste, promoteur du terrorisme, qui s’entête dans une guerre d’agression (…). Inviter la Russie à la commémoration du débarquement de Normandie – auquel elle n’a pas participé – contredit la posture de fermeté de la France face à l’agression russe. On ne peut que le déplorer.

Liste des signataires : Galia Ackerman, historienne, rédactrice en chef de Desk Russie ; Yves Cohen, historien, directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) ; Vincent Desportes, général de l’armée de terre (2S) ; Jean-Marc Dreyfus, historien, rédacteur en chef de la Revue d’histoire de la Shoah ; André Klarsfeld, secrétaire général de l’association Pour l’Ukraine, pour leur liberté et la nôtre ! ; Florent Murer, président de l’association Kalyna ; Pierre Raiman, historien, cofondateur de Pour l’Ukraine, pour leur liberté et la nôtre ! ; Cécile Vaissié, professeure des universités en études russes et soviétiques ; Emmanuel Wallon, professeur émérite de sociologie politique ; Nicolas Werth, historien, directeur de recherche honoraire au CNRS, président de l’association Mémorial France. »

Dans la même logique d’ailleurs, une digue est tombée. Le 28 mai 2024,  lors d’une conférence de presse aux côtés du chancelier Olaf Scholz au château de Meseberg, près de Berlin, le président français Emmanuel Macron a affirmé que l’armée ukrainienne a le droit de frapper sur le territoire russe avec des armes fournies par les pays de l’Otan (« On doit leur permettre de neutraliser les sites militaires d’où sont tirés les missiles »).

Le 31 mai 2024, la superpuissance américaine a ensuite donné l’autorisation pour l’Ukraine de frapper en Russie même, avec des armes américaines, pour protéger Kharkiv. Naturellement, pas de hasard à cela, on est dans la narration la plus organisée.

Et les 30-31 mai 2024, les ministres des Affaires étrangères des pays de l’Otan sont justement en réunion informelle, notamment à la demande pressante de la France. Il faut s’engager toujours plus à fond, avec la France en première ligne pour le branle-bas de combat. La Suède a d’ailleurs annoncé que 6,5 milliards d’euros d’aides seraient fournis à l’Ukraine pour la période 2024-2026, et tout son stock de 302 véhicules blindés de transport de troupe va être envoyé là-bas.

On voit très bien comment chaque jour, une pièce se rajoute au puzzle de la guerre, les initiatives faisant écho à celle des autres, l’escalade n’étant mené en tant que tel par personne, mais finalement par tout le monde, avec toutefois l’impression que les choses vont d’elles-mêmes et que de toutes façons tout serait la faute de la Russie seulement.

La situation est assez claire pour que l’éditorial du Figaro du 30 mai 2024 affirme que « La France en première ligne face à la Russie ». En même temps, le Figaro a laissé Pierre Lellouche publier une longue tribune. On parle ici d’un cadre de haut niveau de la Droite française, qui depuis le début du conflit entre la Russie et l’Ukraine pose une ligne hostile à la cobelligérance.

Pierre Lellouche dit de manière simple que l’Ukraine ne peut pas gagner et qu’il faut tout geler tout de suite, sinon on va au-devant d’un affrontement généralisé… C’est un texte de panique complète, qui exprime le point de vue d’une partie de la bourgeoisie française, qui appréhende énormement la direction prise par Emmanuel Macron le 26 février 2024.

« En Ukraine, malgré la violence des combats et leur durée, la guerre a pu être contenue jusqu’ici par le risque, connu de tous, d’une escalade incontrôlée vers une guerre nucléaire totale.

C’est ce qui a conduit les deux camps à observer deux règles qui se sont progressivement imposées : d’une part, éviter tout affrontement direct entre les forces des deux camps ; d’autre part, confiner géographiquement le conflit sur le seul sol ukrainien en évitant tout débordement sur le territoire de la Russie ou sur celui de l’Otan.

Le problème est qu’à l’approche de l’été, un an après l’échec de l’offensive ukrainienne de juin 2023 et alors que la situation militaire sur le terrain se détériore gravement pour les Ukrainiens, les  alliés européens, par ailleurs paniqués à l’idée d’une victoire de Trump à la Maison-Blanche qui remettrait en question l’avenir même de l’Otan, envisagent de s’impliquer beaucoup plus fortement dans le conflit aux côtés des Ukrainiens, au risque de faire sauter les deux verrous qui, jusqu’ici, avaient permis de contenir ce conflit.

Le premier verrou explicitement énoncé par Joe Biden dès février 2022 est le fameux «No boots on the ground». Les États-Unis soutiendront l’Ukraine y compris par l’envoi d’armements, mais s’interdiront de déployer le moindre soldat sur le sol ukrainien. Cela, selon les propres termes du président américain, «afin d’éviter une troisième guerre mondiale ».

Ce premier verrou a été fracturé le 26 février dernier par le président Macron, en envisageant d’envoyer des forces françaises et occidentales sur le terrain.

Réitérée à plusieurs reprises depuis trois mois, la proposition française commence à recueillir le soutien de certains pays particulièrement exposés, notamment les États Baltes et la Pologne.
En revanche, les États-Unis y restent absolument hostiles, ainsi que l’Allemagne, l’Italie et d’autres pays.

Le débat est donc en train d’évoluer vers l’envoi sinon de forces combattantes, du moins « d’instructeurs » qui aideraient à la formation des soldats ukrainiens sur place, plutôt que dans des bases utilisées actuellement en Allemagne et en Pologne, notamment.

Mais il est bien évident que dès lors que des soldats de l’Otan se trouveraient en Ukraine, ils risqueraient d’être ciblés par les Russes, entraînant un risque d’escalade évident : que ferions-nous dans ce cas-là ? Et qui contrôlera alors l’escalade ?

Le deuxième verrou, implicite cette fois, qui a fait que la dissuasion a pu être maintenue depuis deux ans et demi, est que la guerre restait confinée sur le territoire ukrainien et ne déborderait pas, ni sur le territoire russe ni sur celui de l’Otan.

Concrètement, les Occidentaux ont pu livrer l’équivalent de 200 milliards de dollars d’armements à l’Ukraine sans que les Russes essayent d’interrompre ce flot à la frontière polonaise par exemple ; mais en contrepartie, leur emploi restait limité au seul territoire de l’Ukraine, Crimée comprise.

Cette règle ne s’appliquait cependant pas aux Ukrainiens eux-mêmes, dont les propres armes à longue portée, notamment des drones, font des ravages sur les navires de la Flotte russe en mer Noire, ainsi que sur les raffineries de pétrole situées en Russie.

Cette deuxième règle implicite est, elle aussi, en train de sauter ces jours-ci. Après l’offensive russe, lancée le 10 mai autour de Kharkiv, le président Zelensky et son état-major ont semble-t-il convaincu nombre d’Européens et jusqu’au secrétaire général de l’Otan que l’Ukraine ne peut continuer à se battre avec « des menottes dans le dos » : les Russes attaquent impunément depuis leur territoire avec des missiles des bombes guidées, et les Ukrainiens se voient interdits de répondre sur ces sites de lancement.

D’où l’idée qu’il faut faire sauter cette limite, et comme le dit le président Macron, «on doit permettre aux Ukrainiens de neutraliser les sites militaires d’où sont tirés les missiles depuis lesquels l’Ukraine est agressée ».

Nous sommes donc au bord d’une phase nouvelle, potentiellement extrêmement dangereuse dans l’escalade du conflit, dont il est essentiel de prendre toute la mesure.

Avant qu’il ne soit trop tard, il faut espérer que les leçons de 1914, celles de la crise de Cuba auront été soigneusement méditées par ceux qui nous gouvernent. Le fond du sujet, c’est que l’Ukraine, malgré tout son courage, ne peut tout simplement, pour des raisons démographiques et matérielles, reprendre seule la totalité de ses territoires occupés par la Russie.

Que Zelensky essaye d’internationaliser le conflit et jouer à fond la carte de l’escalade est de son point de vue parfaitement logique. Est-ce pour autant l’intérêt vital de la France ?

Que nous nous engagions dans une telle logique extrêmement risquée est certes une option qui doit être considérée, mais dont on doit aussi mesurer toutes les implications, et qui mérite un vrai débat, devant notre peuple, concerné au premier chef.

Engager nos soldats en Ukraine n’est pas recommencer l’opération Barkhane (de triste mémoire au demeurant) quoi qu’en dise M. Macron. Frapper la Russie avec des missiles français a nécessairement une signification politique et stratégique majeure, qu’il faut prendre en compte, et dans ce cas, être prêt à en assumer toutes les conséquences.

Pour ma part, je reste attaché à un mot qui n’a jamais été prononcé jusqu’à présent : le mot « négociation ». Le but de cette guerre doit être d’éviter non pas que l’Ukraine perde, mais qu’elle ne perde trop. »

La position de Pierre Lellouche est, en un certain sens, la même que celle de Marine Le Pen, mais pas du tout de celle de Jordan Bardella, qui est lui pour un alignement complet sur l’Otan. Et, dans les faits, l’unité autour de la « défaite » de la Russie est totale ou quasi totale. Il en va du sauvetage du capitalisme français. Seule une Russie vassalisée, colonisée, peut fournir les ressources nécessaires pour relancer la machine capitaliste française, alors que l’affrontement sino-américain s’annonce toujours plus.

La France veut la guerre avec la Russie, elle est déjà en guerre avec elle. Et l’escalade continue.

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Refus de l’hégémonie

L’armée française entraîne des néo-nazis ukrainiens

L’information est issue d’une enquête du journal d’investigation Médiapart, dont l’article est réservé aux abonnés et dont on se doute qu’elle va rester confinée aux confins de l’opinion publique.

Car il y est démontré qu’à la fin octobre 2023, l’armée française a organisé un camp d’entrainement au « camp de La Courtine, dans le sud de la creuse » avec des soldats ukrainiens issus de la 3e brigade d’assaut, héritière du régiment Azov et dont le changement de façade à l’été 2022 n’avait à l’époque trompé aucune personne un peu attentive au caractère idéologique du bataillon.

Le commandant de la 3e brigade est d’ailleurs Andriy Biletsky, le dirigeant d’Azov qui est à la fois une composante de l’armée et un parti politique. En Ukraine de nombreuses unités sont de ce type.

Nul doute que les formateurs français étaient au courant du caractère idéologique des soldats formés, certains ayant des tatouages à la gloire du nazisme visibles sur leur visage.

Le nazi français (pseudo « Cafard Misanthrope ») a rejoint Azov et a fait partie des soldats ukrainiens formés en France

En réalité, cette enquête de Médiapart intervient à un moment précis. À la fin avril, une reporter au Donbass, Christelle Néant, publiait une enquête sur cette réalité. Il y était affirmé que la France avait livré, et donc formé des soldats d’Azov au maniement du canon TRF1 de 155mm produit par Nexter, et pouvant par ailleurs envoyer des obus à sous-munition proscrit par les conventions internationales.

Des renseignements qui ne sont pas sortis du chapeau mais directement issus des propos tenus sur la chaine du réseau social telegram d’Azov, exposant ses combats d’artillerie à l’aide du canon TRF1.

Dès la fin octobre 2022, il avait été remarqué par Rosa la gazette l’apparition d’un commandant d’artillerie arborant une Totenkopf stylisée tirant des obus d’un canon CAESAR français….sans qu’il ne soit fait mention du caractère néo-nazi du personnage par France 2.

Ainsi, que l’information soit étayée par Médiapart, organe de presse totalement aligné sur le soutien au régime ukrainien, atteste en fait du redoublement de la vigilance pour assurer la légitimité de la guerre contre la Russie. L’enjeu viserait à renforcer la pression pour mieux « contrôler » les soldats formés alors qu’on parle actuellement, et officiellement, de 12 000 soldats formés en France.

Ce n’est pas forcément gagné : voici une photographie de l’ancien premier ministre britannique Boris Johnson le 22 mai 2024, avec des nazis d’Azov invités au Parlement britannique…

Comme on le sait, au-delà d’Azov, les groupes ultra-nationalistes ont été les premiers à s’engager de manière volontaire contre la Russie dans le Donbass dès 2014, avant d’être intégrés de manière officielle.

Dans le feu des combat, ces groupes ont généré des cadres militaires intermédiaires, se retrouvant en toute logique dans les camps de formation occidentaux. Ils sont en effet utilisés comme bataillons de choc, de par la ferveur nationaliste et la volonté de détruire la « Moscovie » semi-asiatique.

Il est donc incorrect de seulement parler de « soldats » tant les figures néonazies sont impliquées dans la guerre depuis longtemps et ont gravi les échelons du commandement, formant dorénavant une strate de la hiérarchie militaire elle-même, et de toutes façons à l’arrière-plan toute l’idéologie de l’Etat ukrainien.

Le chef d’Azov dans un reportage du média en ligne « Brut » publié le 12 avril 2024

L’Ukraine a choisi son orientation historique et elle est en cela malheureusement déjà condamnée… La fièvre nationaliste l’a trop contaminée pour une remise en cause d’elle-même. Le fanatisme anti-Russes de gens ayant vécu des décennies avec… des Russes, et souvant parlant russe eux-mêmes au quotidien, est un exemple de délire et de comment le nationalisme peut l’emporter.

La base du régime de Kiev est en même temps viciée. Sa perspective impossible de mobilisation de 500 000 soldats atteste du décalage avec la population. La place prise au départ par les néo-nazis au détriment des masses populaires est une caractéristique du régime.

C’est d’ailleurs bien pour cette raison que la propagande se fissure, formant un terreau pour la justification d’envoi de troupes occidentales. Car le régime de Kiev n’a jamais eu de base populaire ni de perspectives démocratiques, d’ailleurs tout ce qui est de gauche est interdit.

Kyrylo Boudanov, le directeur du renseignement militaire ukrainien, dans ses bureaux avec la carte indiquant son rêve de partition de la Russie

La réalité c’est que l’Otan a choisi d’utiliser les éléments nationalistes les plus fanatisés de l’Ukraine pour sa basse besogne anti-Russie. Et dans ce panorama immonde, la France a choisi de se positionner en tête de pont des Etats-Unis en Europe pour remplir cette mission.

Combattons la superpuissance américaine qui cherche à maintenir son hégémonie mondiale à tout prix, dans le sang, dans la guerre, et dont le capitalisme français est le vassal zélé!

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Refus de l’hégémonie

Attal-Bardella, les deux visages de l’Otan et du capitalisme moderne

Le 23 mai 2024, les partis populistes et nationalistes du groupe Identité et Démocratie (ID) au Parlement européen ont exclu de leurs rangs le parti allemand AfD.

En théorie, c’est pour des propos sur les Waffen SS de la part de sa tête de liste aux élections européennes de juin 2024. En pratique, c’est parce que l’AfD est pour une alliance entre l’Allemagne et la Russie, aux dépens du choix de la soumission à la superpuissance américaine.

Car pour participer au gouvernement dans les pays occidentaux, il faut montrer de la clarté quant au passage assumé dans l’orbite américaine. D’où les propos incessants en faveur du régime ukrainien de Jordan Bardella, du Rassemblement National, une composante du groupe Identité et Démocratie.

Voici entre autres ce qu’il a expliqué le 23 mai 2024, lors du débat avec le premier ministre Gabriel Attal.

« Au Parlement européen, j’ai toujours été très clair et toujours condamner sans la moindre ambiguïté l’agression de l’Ukraine par la Russie, qui est aujourd’hui une menace multidimensionnelle. »

Il y avait d’ailleurs un autre débat le 21 mai 2024, avec huit représentants des principaux partis : Jordan Bardella (RN), Valérie Hayer (Renaissance), Raphaël Glucksmann (PS-Place Publique), François-Xavier Bellamy (LR), Manon Aubry (LFI), Marion Maréchal (Reconquête!), Marie Toussaint (Les Écologistes), et Léon Deffontaines (PCF). Tous ont été unanimes quant à leur hostilité à la Russie.

Et du côté de la gauche de la gauche, hors cadre institutionnel, c’est le grand silence ou le soutien au régime ukrainien, dans 99% des cas. La France marche au pas, au rythme de la propagande incessante en faveur de l’escalade contre la Russie.

Pas une journée sans qu’il n’y ait une pierre d’ajoutée à l’édifice, comme le 23 mai 2024 encore avec la chaîne Public Sénat invitant le professeur de géopolitique Frédéric Encel pour dénoncer la Russie qui veut le chaos, alors que bien entendu la France veut « l’ordre international ».

Et le même jour toujours, Le Monde faisait un éditorial de rappel à l’ordre : « Inutile d’entretenir d’irresponsables illusions à Washington, à Paris ou à Berlin : le couple sino-russe n’est pas près de divorcer ». Car trop de journalistes et de commentateurs français croient encore à la fable que la Chine serait à l’écart des initiatives russes. C’est là rêver debout pour des bourgeois catastrophés par la situation.

Le Monde, représentant de la bourgeoisie libérale-moderniste, particulièrement agressive comme agent de la superpuissance américaine, entend mettre fin à cette illusion et exige le silence dans les rangs.

Voici ce qu’on lit notamment :

« En ce printemps 2024, Xi Jinping a rappelé qu’il était partie prenante dans le conflit qui fait rage en Europe : il est du côté russe. Le président chinois veut conforter son « ami » Vladimir Poutine dans sa guerre contre l’Ukraine.

Ou, plus exactement, Xi entend que l’Occident ne sorte pas renforcé de cette épreuve sur le Vieux Continent. Inutile d’entretenir d’irresponsables illusions à Washington, à Paris ou à Berlin : le couple sino-russe n’est pas près de divorcer.

Ce message a été transmis sans ambiguïté par le numéro un chinois lors de son séjour en Europe (du 6 au 10 mai) puis, dans sa cristalline clarté, proclamé lors de la visite du président russe à Pékin (les 16 et 17 mai). La déclaration commune signée par les deux chefs d’Etat est frappée au coin de la lutte qu’ils mènent ensemble contre les Etats-Unis (…).

La Chine va soutenir davantage encore l’économie de guerre que Poutine instaure en Russie. Officiellement, Pékin ne livre pas d’armes à la Russie, mais fournit les machines-outils nécessaires à la fabrication des armes – c’est très différent, n’est-ce pas… Elle livre les pièces détachées pour les chasseurs bombardiers russes. Elle vend les semi-conducteurs à utilisation duale (civile et militaire). Elle transmet les informations satellitaires utiles au champ de bataille. En clair, la Chine entretient l’effort de guerre russe (…).

Pékin reprend les plus gros mensonges de la propagande du Kremlin : la guerre contre Kiev, c’est parce que l’Occident, éternellement impérialiste, s’apprêtait à attaquer la Russie à partir de l’Ukraine ! (…)

Les deux régimes sont soudés dans et par la même ambition. Elle est affichée en toutes lettres dans le « pacte d’amitié sans limites » que Xi et Poutine signent à Pékin le 4 février 2022, quelques jours avant que les chars russes foncent sur Kiev… »

Le panorama est très clair. En France, on peut être

  • pour les populistes et nationalistes, qui sont sur une ligne de repli démagogique, avec des relents racistes mais surtout paternalistes, avec le regret de la France d’avant;
  • ou bien pour les libéraux-sociaux, comme Emmanuel Macron, avec comme variante extrême sur le plan libéral ou social les LGBT, La France Insoumise, le PCF…

Mais tout cela doit rester social-impérialiste : la France doit rester un havre de paix pour la société de consommation, peu importe après qu’au gouvernement on ait l’équivalent des « Républicains » ou des « Démocrates » américains.

Car tel est le fond de la situation : la société française s’est américanisée et le régime lui-même n’est qu’un appendice de la superpuissance américaine. C’est à Washington que tout se décide… Alors que le monde va à la confrontation générale entre Washington et Pékin.

La position, dans ce désastre, c’est de souhaiter la fin du mode de vie occidental, qui ne peut se réaliser que par son dépassement socialiste, avec une remise en cause à tous les niveaux, sur tous les plans. Et la grande initiative américaine, de placer la France au premier rang de la coalition européenne militaire contre la Russie, autour de l’Otan, il faut s’y confronter.

Guerre à la guerre !

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Refus de l’hégémonie

Poussée française pour la guerre en Russie même

Strictement personne ne connaît Jean-Louis Bourlanges. Son rôle est pourtant important, puisqu’il est président de la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale. Il est une figure des institutions, et il peut pousser les choses dans un sens ou dans un autre.

Le 19 mai 2024, il a appelé la France à autoriser l’armée ukrainienne à frapper en Russie même au moyen d’armements français. La Russie avait juste auparavant dénoncé que des missiles français avaient été employés par l’armée ukrainienne dans la région de Belgorod.

C’est ainsi une contribution à l’escalade. Et cela sur la base d’un alignement stratégique, puisque Jean-Louis Bourlanges appelle la France « à sortir de sa réserve et à prendre une décision comparable à celle des Britanniques et des Américains ».

L’urgence apparaît également en filigrane du communiqué de Jean-Louis Bourlanges, puisqu’on comprend bien que ce sont les succès opérationnels russes récents qui inquiètent sans commune mesure.

Surtout, Jean-Louis Bourlanges prétend que les « États amis de l’Ukraine sont bien déterminés à rester non belligérants ». C’est totalement faux et lui-même ne peut pas ne pas le savoir. Aussi, s’il appelle à l’emploi d’armements français en Russie même, c’est pour que cette porte soit ouverte avant que la prochaine ne le soit.

Si, en effet, l’armée ukrainienne attaque déjà en Russie, alors les troupes occidentales en Ukraine pourront le faire également lors de leur intervention. Si ce n’était pas le cas et qu’elles en prenaient l’initiative, cela serait une escalade frontale.

Encore une fois, en fait, l’Ukraine est utilisée comme chair à canon. C’est un simple outil pour les pays occidentaux. Et cet outil sera utilisé jusqu’au bout sans pitié aucune, tellement c’est facile, puisqu’il est aux mains des nationalistes, totalement fanatiques, qui réussissent à mettre le pays au service de l’Otan et de la superpuissance américaine.

La chronologie depuis le 26 février 2024 est très claire et la tendance parfaitement lisible. La France veut faire tomber la Russie pour participer à la colonisation de celle-ci, afin de relancer le capitalisme en crise.