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« Primaire populaire » : la Gauche Hara-kiri par Christiane Taubira

Christiane Taubira fait un hold-up sur la Gauche.

La candidate à la présidentielle Christiane Taubira avait avec la « primaire populaire » une machine bien huilée pour faire un coup politique. Ce qui devait arriver arriva : dimanche 30 janvier 2022, elle a été désignée vainqueur au bénéfice d’une mention « bien + » à l’issue d’un pseudo-scrutin en ligne.

Logiquement, dans la foulée de sa « victoire » elle s’est empressée d’apparaître comme celle qui doit rassembler. Sûre de son fait, elle a immédiatement expliqué qu’elle comptait appeler individuellement tous les candidats considérés de « gauche » ou de « l’écologie » pour les forcer à se ranger derrière elle.

« Notre sort appelle aujourd’hui l’union et le rassemblement. Je leur dirai que je sais leur réticence, mais aussi leur intelligence. »

Voilà un véritable hold-up sur la Gauche et l’écologie, au moyen d’un immonde coup de force antidémocratique. La « primaire populaire » qui l’a désigné n’a rien d’une primaire, et surtout était taillée sur mesure pour elle, avec son contenu aussi vague que sa forme et son approche générale sont libérales.

L’opération a consisté en un contournement de la Gauche, des partis, des idées, au moyen d’un petit supermarché en ligne de la politique. Les « électeurs » étaient appelés non pas à désigner un programme politique, une orientation idéologique et culturelle, mais à donner des avis sur des candidats ou plutôt pseudo-candidats.

Le scandale réside bien évidemment dans le fait que les « candidats » en question n’avaient pas leur mot à dire. Et pour cause, la plupart ne reconnaissent pas cette « primaire populaire » et avaient demandé à être retiré du vote. Il n’y a donc pas eu de campagne, de débats, de convictions défendues et de points de vue échangés. Simplement, des milliers de petits-bourgeois ont été invités à donner leurs avis de consommateurs sur les « candidats » avec des notations allant de « très bien » à « insuffisant », en passant par « bien », « assez bien » et « passable ».

Voilà le résultat final annoncé (la médiane servant à déterminer la note de chacun et donc le classement) :

On n’est évidemment pas là dans la démocratie et encore moins dans l’unification de la Gauche, mais dans une sorte de TripAdvisor de la politique où les consommateurs mettent des étoiles suivant leurs goûts. C’est lamentable, mais tellement typique de ces gens, tant de Christiane Taubira que des organisateurs de cette « primaire populaire », qui sont tous de véritables petits soldats du turbocapitalisme.

En l’occurrence, on a comme co-fondateur Samuel Grzybowski qui est un entrepreneur du capitalisme « éthique » avec une entreprise (Convivencia) dont l’objet est d’aider les autres entreprises à donner une bonne image de leur business (sur les questions religieuses). Ce garçon n’est par ailleurs pas issu de la Gauche, mais de la riche bourgeoisie catholique parisienne, dont il fait toujours partie. L’autre co-fondatrice est Mathilde Imer, là encore une bourgeoise parisienne bien dans son monde, qui a comme principale fait d’arme d’avoir été à l’origine et à l’organisation de la « convention citoyenne sur le climat » utilisée par Emmanuel Macron. Difficile de faire moins crédible en termes de démocratie et d’écologie.

Preuve d’ailleurs du caractère bourgeois et anti-gauche de ces gens : les candidats à l’élection présidentielle qui se revendiquent du communisme et des travailleurs ne figuraient même pas dans la liste des candidats, alors qu’il était censé être question de l’union de toute la « gauche ». Pas de Fabien Roussel du PCF ou de Nathalie Arthaud de Lutte ouvrière, donc ; quelle drôle de conception de l’union de la Gauche !

Il faut préciser également que sur la forme, le pseudo-vote à cette « primaire populaire » n’a aucune valeur démocratique, et tomberait même sous le coup de la loi dans un pays vraiment sérieux quant à ce genre de pratique.

En effet, on parle là d’une opération qui a été relayé massivement dans les médias, qui est présentée comme un vote significatif politiquement en vue de l’élection présidentielle, alors qu’il n’y a en pratique aucun contrôle. Personne ne sait comment sont comptabilisées les notations en ligne. Les organisateurs de cette « primaire populaire » peuvent bien donner les résultats qu’ils veulent, personne ne pourra vraiment vérifier.

466 895 inscrits ont été annoncés, pour finalement un vote de la part de 392 738 « électeurs », soit 84,1% d’entre eux. On se demande bien pourquoi 15 % de gens se seraient inscrits pour en fait ne pas voter… Il n’y a en fait aucun contrôle de ces « électeurs » et il était tout à fait possible (et très facile) de s’inscrire à plusieurs reprises. Une emprunte de carte bancaire (l’inscription était gratuite) et un numéro de téléphone, même virtuel, suffisait à distribuer des notes aux « candidats ».

Voici une vidéo dénonçant cela.

C’est un véritable scandale. Cela en dit d’ailleurs très long sur l’état de déliquescence de la société française de voir qu’un tel simulacre de démocratie passe comme une lettre à la poste et est massivement relayée et même soutenue par les médias, sans aucune critique.

A titre de comparaison, pour voter à la Primaire citoyenne de 2017 organisée pour désigner le candidat du Parti socialiste et de ses alliés, il fallait être de nationalité française et inscrit sur les listes électorales, puis se présenter physiquement avec une pièce d’identité le jour du vote. Cela n’a pas empêché les suspicions de fraude, mais c’est en tous cas bien plus sérieux.

On remarquera que cette primaire de 2017 avait pour sa part réunie deux millions de votants (réputés véritables et uniques donc), alors que cela ne concernait que le PS et non pas « toute la gauche » ! Cela relativise de beaucoup le succès de la « primaire populaire » de 2022 avec ses (soit-disant) 400 000 votants.

On remarquera également la 5e place d’Anne Hidalgo, la candidate du PS en 2022, qui subit ici un véritable revers. D’abord, car elle correspond normalement tout à fait à ce milieu petit-bourgeois et libéral de la « primaire populaire » et des gens gravitant autour, mais surtout car le PS avait appelé à y participer malgré tout !

Par exemple, la fédération PS de Paris (liée à Anne Hidalgo) disait à ses militants dans un courrier interne : « Si tu es inscrit à la Primaire populaire, nous t’invitons à y participer». Mais surtout, le premier secrétaire du PS Olivier Faure s’était lui-même exprimé de manière favorable à la « primaire populaire » au bureau national du parti et appelait à y participer de manière opportuniste.

À moins que les résultats de la « primaire populaires » soient totalement trafiqués (ce qui est, on le rappelle, fort possible), le Parti socialiste s’est donc pris ici une véritable claque en étant incapable de mobiliser ses militants et soutiens en faveurs d’Anne Hidalgo (ce qui était d’autant plus facile qu’il était possible de voter à de nombreuses reprises, le genre de manœuvre devant laquelle les militants du PS n’auraient pas rechigné à l’époque où celui-ci était fort, dans la plus pure tradition des bourrages des urnes des élections universitaires).

Rien que pour avoir écarté de fait la candidate du PS Anne Hidalgo, la « primaire populaire » et Christiane Taubira ont donc réussi un hold-up historique sur la Gauche. Après le revers électoral de Benoit Hamon il y a cinq ans, c’est une nouvelle étape dans l’effondrement du Parti socialiste, pourtant central à Gauche depuis 50 ans.

Cela ouvre évidemment de nouvelles portes et une nouvelle perspective pour le reste de la Gauche. Une recomposition se produira inévitablement, avec le retour à la Gauche historique comme proposition incontournable et évidente. Mais il faudra pour cela partir de très loin, avec très peu de gens, en recommençant pratiquement tout à zéro, comme si on en revenait à 1905 et la fondation de la SFIO…

Et cela alors que jamais les défis historiques n’ont aussi nombreux et exigeants. Il faudra être à la hauteur!

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Christiane Taubira, candidate des bobos et petis-bourgeois de la « primaire populaire »

Cette libérale est typique de la 5e colonne turbocapitaliste dans les rangs de la Gauche.

Entendons-nous bien : si les bobos sont insupportables, on peut inversement être petit-bourgeois et contribuer à ce que les choses aillent dans le bon sens. Mais si l’on fait du mode de vie petit-bourgeois l’alpha et l’oméga des valeurs, si l’on accepte la corruption capitaliste avec notamment un relativisme libéral généralisé, on est un ennemi du peuple.

Parce que la France est un des pays les plus riches du monde (aux dépens des autres, donc), parce que le capitalisme est aliénant en général et exploite les travailleurs en particulier, parce que la question animale exige qu’on ne transige pas, la défense de la Nature, non plus, etc.

En ce sens, la « primaire populaire » est un hold up bobo et petit-bourgeois sur le peuple, comme en témoigne la grève de la faim de sept jours réalisée par dix de ses organisateurs, pour forcer les candidats à la présidentielle du PCF, d’EELV, du PS et de LFI à participer à la « primaire populaire », afin qu’il n’y ait qu’un seul candidat de « gauche ». La grève de la faim est absolument typique de l’impuissance petite-bourgeoise, de l’auto-destruction, de la pleurnicherie et des implorations. Rien qu’avec cela, on a tout compris.

De fait, cette initiative s’appuie sur des bobos et de petits-bourgeois de gauche voulant, au-dessus des partis ou plutôt en niant les partis, faire en sorte qu’il y ait un candidat de gauche unique à tout prix à la présidentielle, afin de sauver leur peau puisqu’il est capital pour cette couche sociale qu’elle ait un poids politique pour asseoir son existence culturelle et idéologique fictive.

Les bobos et les petits-bourgeois n’existent en effet qu’entre les bourgeois et les prolétaires et sans faire du chantage et de la manipulation, ils n’existent pas politiquement, malgré leur nombre. De par la nature sociale de la France, il va en effet de soi qu’on parle ici d’une puissante couche sociale et 320 000 personnes ont embrayé pour soutenir la démarche, avec beaucoup de bruit.

On est là dans une fiction typique d’un pays capitaliste développé, d’où la figure de Christiane Taubira qui est la cheffe de file de cette démarche de « primaire populaire » qui n’est qu’une copie des primaires américaines, une forme consommatrice totalement à rebours des principes de la Gauche historique (qui s’appuie sur des valeurs, des programmes, des organisations faisant un congrès).

Les autres candidats faire valoir, révélés le 15 janvier 2022, sont par ailleurs la militante écologiste sans étiquette Anna Agueb-Porterie, le député européen et fondateur de Nouvelle Donne Pierre Larrouturou, l’ancienne adjointe à la mairie (PS) de Rennes Charlotte Marchandise. Ils servent de décoration et de prétexte pour une « primaire populaire » qui a échoué à intégrer les candidats à la présidentielle du PCF, d’EELV, du PS et de LFI.

Et pourtant, à ces candidats s’ajoutent Anne Hidalgo, Jean-Luc Mélenchon et Yannick Jadot, mis dans la liste contre leur gré (même si Anne Hidalgo avait du jour au lendemain, sans prévenir personne, accepté la « primaire populaire », pour finalement lui tourner le dos). Cela encore, c’est typique du chantage petit-bourgeois.

Tout cela n’est qu’une vaste fumisterie, équivalente aux innombrables messages sur Twitter de la part de petits-bourgeois hystériques donnant leur avis sur tout et n’importe quoi de manière prétendument « progressistes », et en fait turbocapitalistes. On parle ici de gens considérant que promouvoir l’avortement, faire l’éloge des migrants, repeindre le monde aux couleurs LGBT et affirmer le communautarisme serait de « gauche ». Eh bien non, cela ne l’a jamais été et cela ne le sera jamais.

La France a connu une Gauche historique et celle-ci ne s’effacera pas devant des « démocrates » à l’américaine oeuvrant à un renouvellement du capitalisme en estompant les conservatismes.

Oeuvrons à une Gauche historique pour réfuter le scénario à l’américaine de « républicains » conservateurs (à la Eric Zemmour, Valérie Pécresse, Marine Le Pen…) et de « démocrates » libéraux-démocrates (à la Yannick Jadot, Emmanuel Macron, Christine Taubira, Anne Hidalgo…) !

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L’opération Christiane Taubira, hold-up centriste sur la Gauche

« Haut les mains et votez pour moi ! »

Faut-il que la Gauche soit à ce point au fond du trou pour qu’une Christiane Taubira puisse ainsi débarquer, tirant elle-même du chapeau sa propre candidature, pour l’imposer à tous ? A moins de quatre mois de l’élection présidentielle ?

Quel spectacle lamentable offre en effet la « gauche » française, errante dans le néant des sondages et des opinions, sans les idées, sans le peuple, très loin de son histoire et de ses immenses conquêtes du XXe siècle. Alors il y a une nouvelle candidate, du moins l’envisage-t-elle, pour faire une simple vidéo de 3 minutes disant à tout le monde qu’il faut la rallier, pour la seule raison qu’elle est là… Le fond, le programme, les idées ? Pas besoin, les formules creuses et autres successions de lieux communs sont censées suffire à faire d’elle la bonne personne, là où tous les autres échouent.

Cela ne tombe pas du ciel. Christiane Taubira est ici la terrible illustration de la faillite de la Gauche, la vraie, celle de la classe ouvrière et du Socialisme. Car Christiane Taubira n’est pas de gauche, elle ne vient pas de la Gauche. Par contre, elle a depuis longtemps gravité autour, tantôt pour la faire perdre, comme en 2002 où elle a maintenu coûte que coûte une candidature, pour le Parti radical de gauche, ayant fini de plomber Lionel Jospin et ouvert la voie à Jean-Marie Le Pen et Jacques Chirac au second tour, tantôt pour la pourrir de l’intérieur, comme en 2012 quand elle est devenue l’insupportable ministre de la Justice de François Hollande.

« Insupportable », car ministre d’un État en faillite et d’une « Justice » à la dérive, incapable de protéger la population d’une ambiance toujours plus violente et corrompue, laissant pourrir la société sur elle-même, particulièrement dans les cités populaires où règnent les bandits devenus mafieux.

De ce point de vue, Christiane Taubira a été une bénédiction pour la Droite et l’extrême-Droite : qu’il est facile face à elle de prétendre être le parti des classes populaire et de la société, en critiquant le laxisme de cette (fausse) gauche béate et hors-sol, bobo et stupide.

Il ne faut pas être dupe de l’opération menée par Christiane Taubira, qui n’a rien de spontanée. En amont, il y a toute une mouvance de bourgeois parisiens à l’origine d’une pseudo-primaire « populaire », taillée sur mesure justement pour Christiane Taubira, dont elle est forcément la figure ayant été la plus plébiscitée. Cette « primaire » n’a rien à voir avec le fonctionnement historique de la Gauche, basée sur les idées et la démocratie militante. Cela a tout à voir par contre avec la machinerie anti-démocratique et surtout anti-socialiste des Primaires américaines, ce qui de surcroît est tout à fait conforme à la perspective des fondateurs bobos des primaires à la française.

Il s’agit en effet de bons petits soldats du turbo-capitalisme et de la consommation « inclusive ». Il y a parmi eux surtout Samuel Grzybowski, à la tête du cabinet de conseil Convivencia, une « équipe d’experts en inclusion et management de la diversité ». Le but est d’aider à la « conquête de nouveaux marchés » et la « Réduction des risques et conflits » dans les entreprises. En l’occurrence, il y a comme entreprises clientes d’immondes monopoles du capitalisme tels Total, Décathlon, Orange, Michelin. Il y a aussi le Ministère de la Justice…

Voilà le cœur de cette pseudo-gauche post-moderne.

Tout cela est puant, et s’il y avait une vraie Gauche en France, tous ces gens n’oseraient même pas ne serait-ce que prononcer le mot « gauche ». Ils seraient considérés comme ce qu’ils sont, c’est-à-dire d’horribles libéraux, plus proches de la Droite que du peuple, des cousins de Valéry Giscard d’Estaing et d’Emmanuel Macron, et des ennemis farouches de la classe ouvrière.

Et il faut ici dénoncer ici le rôle de la direction actuelle du Parti socialiste, qui déroule le tapis rose à Christiane Taubira. Un tapis peu reluisant certes, car la « peut-être » candidate n’a pas beaucoup de chances dans cette élection. Mais politiquement, historiquement, un tournant se produit, avec un Parti socialiste renonçant peut-être définitivement à sa propre existence.

C’était déjà le cas avec la candidature incroyable Anne Hidalgo, la maire d’une des plus riches et florissantes métropoles du capitalisme mondial. Mais face à son échec dans les sondages, la maire de Paris s’est tournée du jour au lendemain, sans prévenir personne, descendant même d’un train pour repartir dans l’autre sens pour l’annoncer, vers l’idée d’une primaire (qu’elle avait auparavant refusé et critiqué). Mais là c’est la faillite complète.

Tout est à reconstruire. Il faut la Gauche historique, sans céder en rien aux libéraux-sociaux gouvernementaux, à l’ultra-gauche spontanéiste, aux post-modernes au service du turbo-capitalisme. Il faut un retour aux sources, au drapeau rouge!

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Hidalgo, Montebourg et Taubira se placent pour la présidentielle de 2022

C’est de manière indirecte mais tout à fait claire que Christiane Taubira, Anne Hidalgo et Arnaud Montebourg affichent leurs ambitions pour 2022.

Les gens à Gauche veulent un seul candidat lors de la présidentielle de 2022, car ils savent que sinon il n’y a aucune chance d’arriver au second tour. La peur n’est pas tant de voir Emmanuel Macron réélu que celle de voir un succès de l’extrême-Droite ou d’une Droite radicalisée.

La situation va par contre dans le sens inverse. La France Insoumise a déjà annoncé son candidat (Jean-Luc Mélenchon), le PCF compte le faire mais c’est déjà officiellement prévu, et on a désormais trois têtes d’affiche qui mettent en place leurs pions. Sachant que ce serait mal vu de le faire ouvertement, ils agissent de manière voilée, ce qui témoigne de leur incroyable hypocrisie.

On doit ici forcément mentionner Christiane Taubira en premier. Cette ex-indépendantiste guyanaise devenue une centriste, responsable par sa candidature en 2002 de l’arrivée de Jean-Marie Le Pen au second tour, une opportuniste tellement complète qu’il est impossible de savoir par quel bout la prendre. Cela en fait une figure très utile par des institutions n’ayant cessé de la présenter comme une figure humaniste, ce qui était d’autant plus facile que Christiane Taubira ne dit jamais rien de concret. Pour annoncer sa candidature, elle est passée par une pétition en ligne, qui aurait été mise en place de manière indépendante d’elle : Appel citoyen à la candidature de Christiane Taubira pour l’élection présidentielle de 2022.

De manière également hypocrite, on a Anne Hidalgo, qui a bien souligné aux dernières élections municipales qu’elle ne serait pas candidate à la présidentielle, se mettant entièrement au service de Paris. C’était mensonger bien entendu. Elle n’a cessé d’envoyer des signaux lors de la rentrée politique de 2020 et lance une plate-forme, « Idées en commun ». Il ne faut guère s’attendre à grand chose, puisque Anne Hidalgo joue sur deux aspects : qu’elle est une femme, qu’elle a l’habitude des hautes responsabilités. En tant que maire de Paris, avec ses amabilités pour les Qataris, elle a de quoi se faire valoir en effet et le Parti socialiste, notamment par son dirigeant Olivier Faure, la soutient, au grand dam de François Hollande qui aimerait bien revenir.

Arnaud Montebourg sait d’ailleurs qu’Anne Hidalgo a placé ses hommes un peu partout dans le Parti socialiste et pour cette raison, il est dans l’optique de fonder un nouveau mouvement politique. Bien entendu il ne peut pas le faire directement, ce serait mal vu, alors des proches ont fondé « L’Engagement », mouvement reprenant le nom de l’ouvrage publié en 2020 par Arnaud Montebourg ! Aux manettes, on a Vincent Przyluski, chef d’une entreprise spécialisée en hautes technologies et conseiller d’Arnaud Montebourg lorsqu’il était ministre de l’Économie. La ligne est bien entendu un nationalisme de gauche, affirmant l’importance des entreprises nationales, etc.

Il va de soi que personne à Gauche ne peut soutenir de telles initiatives individuelles combinées à des idéologies qui relèvent d’une sorte de capitalisme libéral social au mieux, d’un capitalisme national social de l’autre. Il faut même s’y opposer fermement et l’axe est facilement trouvé. Christiane Taubira et Anne Hidalgo, c’est le retour de François Hollande sous une autre forme. Arnaud Montebourg, c’est du Jean-Luc Mélenchon délavé. Cela représente d’ailleurs les deux principales déviations du moment : la soumission au libéralisme libertaire d’un côté, le passage au nationalisme de l’autre.

Il va de soi qu’il est difficile de contribuer à quelque chose évitant ces deux déviations, car elles ont de puissants soutiens. En même temps, Christiane Taubira et Anne Hidalgo ne peuvent pas plus tenir face à Emmanuel Macron que François Hollande. Quant à Arnaud Montebourg, il ne fait pas le poids face à Jean-Luc Mélenchon. Il est donc possible de les dénoncer, même si évidemment cet important nombre d’opportunistes parasitent terriblement le paysage.