Catégories
Écologie

La loi contre la maltraitance animale est un échec au sujet des cirques

Les animaux dans les cirques c’est fini, mais en fait non.

La loi contre la maltraitance animale a finalement été adoptée définitivement, après avoir fait l’habituelle navette entre l’Assemblée nationale et le Sénat. Nous présentions cette loi lors de sa première adoption en janvier dernier dans l’article « L’Assemblée nationale adopte une petite loi pour les animaux ».

Cette loi ne changera pas grand-chose, même si elle est évidement une petite avancée sur quelques sujet. Toutefois, ce n’est pas le cas à propos de la présence des animaux sauvages dans les cirques. La loi a été présentée par beaucoup de personnes, dont les élus de la majorités qui en sont à l’origine, comme une grande avancée. En gros, il est laissé entendre que les animaux sauvages dans les cirques, c’est enfin fini.

Tel n’est pourtant pas le cas. Déjà, car tout cela va prendre du temps. Il faut attendre au moins sept ans avant que les cirques n’aient vraiment plus le droit de mettre en scène ces animaux… Si la loi n’est pas suspendue ou contournée d’ici là.

Mais surtout, il y a une « subtilité » dans la loi… Seuls les cirques itinérants sont concernés par l’interdiction. Autrement dit, il suffira d’être installé fermement quelque part pour continuer à martyriser des lions, de singes, des hippopotames pour de soit-disant spectacles.

C’est terrible, car on a en apparence une grande avancée pour les animaux, mais en réalité ce n’est qu’une modernisation de la maltraitance animale.

Les cirques nomades sont inévitablement un enfer pour les animaux sauvages et il était évident qu’il n’y avait pas grand-chose à aménager de ce côté là en raison de la complexité inhérente à l’itinérance. Mais plutôt que d’aller véritablement dans le sens des animaux en interdisant purement et simplement les cirques, la loi va en fait servir à moderniser ce business, en obligeant de nouvelles normes pour des cirques sédentaires et en prétendant que celles-ci sont bien pour les animaux sauvages.

Voilà un terrible piège, car il sera d’autant plus difficile d’accéder à une véritable libération pour les animaux des cirques, étant donné que leurs bourreaux pourront prétendre respecter de nombreuses règles nouvelles et prendre vraiment « soin » de « leurs » animaux.

Cela signifie également une autre chose, vraiment terrible. Si les animaux sauvages sont interdits dans les cirques, on pouvait imaginer que ceux-ci allaient forcément être recueillis par des sanctuaires, comme par exemple « Elephant Haven » en Haute-Vienne. Ce n’est pas du tout le cas, les cirques bourreaux pourrons continuer à garder « leurs » animaux, du moment que c’est une installation fixe et non nomade.

De telles installations existent déjà, comme par exemple le Jungle Park près de Nice qui appartient au cirque Medrano, comme le rappelle la porte-parole de l’association One Voice, à la pointe du combat sur ce sujet, qui a justement réussi à faire fermer ce site, mais qui ne pourra pas tous les faire fermer.

D’ailleurs, du côté de One-Voice, il n’y a aucune illusion quand à cette loi qui est un véritable échec sur le sujet des cirques :

« Il y a trop de failles dans ce texte catastrophique »

« On ne peut pas parler de loi de protection animale quand certains cirques peuvent continuer d’exploiter des animaux sauvages ! Des tigres et des lions vont rester aux mains de dresseurs qui vont se sédentariser, certains le font déjà. Dire que c’est une grande avancée : non. C’est un premier pas. »

D’après le ministère de la Transition écologique, ce sont actuellement 800 animaux sauvages, dont 8 éléphants, qui sont emprisonné et forcés à se donner en spectacle pour des cirques. C’est énorme, et inadmissible. La société française est complètement à la traîne sur cette questions, en raison des mœurs libérales du pays et d’un mépris culturel vis-à-vis de la vie animale très ancré dans les mentalités.

Les animaux ont besoin d’une véritable révolution culturelle pour que les choses changent vraiment, sinon le piège continuera à se refermer sur eux avec des petites avancées, qui sont en fait surtout des modernisations… servant à continuer à les maltraiter.

Catégories
Écologie

L’Assemblée nationale adopte une petite loi pour les animaux

L’Assemblée nationale a voté vendredi 29 janvier 2021 une proposition de loi visant à renforcer la lutte contre la maltraitance animale. C’est un petit pas, allant clairement dans le bon sens, mais qui ne suffira pas à changer le sort général des animaux dans le pays tellement la tâche est immense.

La proposition de loi « visant à renforcer la lutte contre la maltraitance animale », portée par les députés de la majorité Laëtitia Romeiro Dias, Dimitri Houbron, Loïc Dombreval et Aurore Bergé, a été adoptée suite à une procédure accélérée avec 79 voix pour (et 2 contre) à l’Assemblée nationale.

Il y a des bonnes choses dans ce texte, montrant une évolution des mentalités en France. C’est toutefois très limité par rapport aux exigences de la protection animale. On a d’abord trois mesures pour les animaux de compagnie :

  • l’instauration d’un « certificat de connaissance des besoins spécifiques de l’espèce » pour l’achat d’un animal de compagnie ou d’un équidé ;
  • l’interdiction de la vente d’animaux en ligne (par petite annonce) pour les particuliers ;
  • l’interdiction à partir de 2024 de la vente de chiens et de chats en animalerie.

C’est intéressant, mais certainement pas à la hauteur de la situation, qui exige qu’un véritable passeport soit élaboré pour chaque animal de compagnie, afin qu’il se voie reconnaître son existence personnelle. Cela permettrait d’établir de réelles obligations pour les familles prenant la responsabilité d’un animal.

Mais pour organiser cela, il faudrait en fait un véritable service public des animaux de compagnie, prenant en charge un réseau de centres de soins et de refuges publics, organisant lui-même l’adoption et l’achat d’animaux de compagnie et disposant d’agents dédiés pour surveiller et faire respecter l’intégrité des animaux dans les familles et dans la société.

Sans cela, les mesures de la proposition de loi visant à renforcer la répression de la maltraitance animale n’auront qu’un faible impact dans une société où règne le libéralisme. Elles consistent en :

  • le durcissement des sanctions pour maltraitance, avec jusqu’à trois ans de prison et 45 000 euros d’amende en cas de mort de l’animal ;
  • la considération, comme circonstance aggravante de l’acte d’abandon, le fait de le perpétrer dans des conditions mettant en péril, directement ou indirectement, la vie de l’animal (l’abandonner dans une cage, au milieu de la forêt, dans un endroit non fréquenté, etc.) Cela est puni d’une peine de cinq ans d’emprisonnement et de 75 000 € d’amende.
  • la condamnation de la zoopornographie à trois ans d’emprisonnement et de 60 000 euros d’amende, y compris dans le cas de la simple diffusion des images. La peine peut être portée à cinq ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende lorsque les faits sont commis en présence de mineurs, par le propriétaire de l’animal ou un membre de sa famille ou par un professionnel exerçant une activité en lien avec les animaux.

L’autre volet de la loi concerne les animaux sauvages détenus.

Il y a d’abord la fermeture des élevages de visons d’Amérique pour leur fourrure, qui est prévue pour dans deux ans. Si cela est appliqué, ce sera une grande victoire… En attendant, deux ans c’est très long, alors que la fermeture de ces lieux abject devrait être immédiate, ne serait-ce que face aux risques récents liés aux covid-19 que l’on connaît (encore est-il que cette question sanitaire, aussi importante soit-elle, n’est pas ce qui compte ici).

La proposition de loi prévoit également la fin des animaux sauvage pour le spectacle, à la télévision, en cirque ou en delphinarium. Ces deux dernières interdictions sont très marquantes, car elles sont une revendication ancienne et très importante de la protection animale, avec notamment le grand travail fourni sur cette question par One Voice depuis des années.

Si la satisfaction est là, il y a malgré tout une méfiance, car cela n’offre pour l’instant aucune garantie. Rappelons ici que la loi est loin d’être effective, car elle doit ensuite passer devant le Sénat, à majorité de Droite, qui pourrait tout à fait la détricoter. Ensuite, à l’issue d’une éventuelle navette parlementaire, il faudra que la loi soit promulguée… puis qu’il y ait les décrets d’application mettant en place formellement les mesures, puis que celles-ci soient appliquées dans les faits, etc.

Notons au passage qu’il a été remarqué des « détails », comme par exemple le fait que l’article 12 sur les « dispositions relatives aux animaux sauvages détenus en captivité à des fins de divertissement » parle d’établissements… « itinérants ». On se demande ainsi, comme le souligne One Voice, « combien vont rester aux mains des dresseurs qui vont se sédentariser ?! »

Cela a l’apparence d’un détail, mais il n’en est rien. Car l’exploitation des animaux en France relève d’une industrie et d’une culture très ancrée, solidement implantée dans les mentalités. Il ne suffira pas d’une petite loi pour changer les choses par enchantement, car en face les résistances sont fortes, et il y aura forcément des brèches dans lesquels ne manqueront pas de s’engouffrer ceux qui vivent et s’enrichissent aux dépens des animaux.

De toute façon, la proposition de loi, aussi bienveillante soit-elle, passe totalement à côté de la question essentielle des animaux destinés à l’alimentation et exploités en masse par l’agro-industrie… et de la question autant essentielle des animaux sauvages dont les lieux de vie devraient être sanctuarisés.

Car c’est là le cœur du problème, c’est là où tout se joue, dans un sens où dans l’autre.

En effet, si on commence à reconnaître l’existence des animaux, il devient impossible de les manger… Et comme la société n’est pas prête culturellement à changer ses habitudes alimentaires, ni à s’affronter à l’agro-industrie, alors elle va forcément freiner pour la reconnaissance des animaux, y compris ceux de compagnie.

Inversement, à partir du moment où il est question de refuser de manger les animaux, alors là tout se débloque. Et ce n’est plus seulement de l’intégrité des animaux de compagnie ou de l’interdiction des animaux sauvages dans les cirques dont il est question, mais de tout ce qui concerne les animaux, avec la chasse, la pêche, la corrida, le massacre des animaux sur les routes, les zoos, l’expérimentation animale !

La question animale est tout simplement la boîte de Pandore d’un capitalisme dénaturé qui engloutit la planète elle-même…

Catégories
Écologie

Signez la pétition de One Voice pour l’éléphante Dumba cachée par un cirque

L’association One Voice mène depuis des années un travail extraordinaire sur la question des animaux sauvages dans les cirques. En ce début 2021, voilà que One Voice a retrouvé la trace d’une éléphante qu’un cirque avait cachée… dans une décharge du Gard. Ce qui est raconté ensuite fait froid dans le dos, tellement c’est immonde, tellement c’est intolérable. Cela en dit long sur ce milieu des cirques utilisant les animaux sauvages comme de simples jouets à exhiber, puis les jette ensuite littéralement à la poubelle. Il est plus que jamais temps que l’humanité change, qu’elle reconnaisse enfin la valeur de la vie des animaux et fasse la chasse à ceux qui maltraite les animaux.

On pourra retrouver l’enquête complète sur la situation de l’éléphante Dumba sur le site de One voice.

Voici le texte de la pétition, qu’il faut absolument signer et relayer, pour réclamer le placement de l’éléphante dans un sanctuaire :

« Pour Dumba, itinérants ou fixes : stop aux cirques avec animaux !

Dumba a 43 ans. Comme tous les éléphants « de cirque », elle a été arrachée à sa famille dans l’enfance. Quarante ans passés à être transportée de villes en pays et exhibée aux yeux d’un public ignorant et aveugle à sa souffrance.

Depuis plusieurs mois, Dumba avait disparu. One Voice vient de la retrouver dans une décharge sauvage du Gard, où son dresseur a fui la justice espagnole.

Isolée des siens, enfermée dans un camion ou sous une petite tente ouverte battue par les vents et la neige, elle souffre le martyre. Elle est blessée et se balance aussi de droite à gauche sur ses pattes très douloureuses vu sa posture et ses gestes. Ses problèmes musculo-squelettiques et pulmonaires nécessitent et une prise en charge vétérinaire immédiate, et un changement de vie radical, de toute urgence.

Fréquemment montrée au Cirque de Paris, Dumba a droit à une place dans un sanctuaire ! One Voice en a réservé une pour elle dès demain si la volonté politique est là. Il est temps de mettre fin au supplice des animaux dans les cirques itinérants ou sédentarisés.

Je soussigné(e), rejoins le combat de One Voice pour Dumba, contre la tyrannie infligée aux animaux dans les cirques ! »

Catégories
Écologie

«Des mesures très floues» dit One Voice à propos des annonces sur les animaux sauvages captifs

Les annonces de la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili sur le « bien-être de la faune sauvage captive » ont suscité un sentiment de victoire chez beaucoup de personnes et certaines associations de la protection animale.

Cet enthousiasme a une certaine légitimé, mais il ne faut pas pour autant être crédule et il faudra des choses concrètes avant de commencer à être satisfait. C’est en tous cas le point de vue des personnes ayant une grande expérience et une grande connaissance de la question, acquise dans la pratique quotidienne et pleine d’abnégation de la protection animale.

Ainsi, on ne sera pas étonné que l’association One Voice, comme à son habitude, se distingue par sa grande lucidité et remarque que les annonces du gouvernement sont « très floues », sans engagement concret, reflétant « la mollesse de notre pays en la matière. »

Selon One Voice, et nous ne pouvons que partager ce point de vue, « la France était et reste donc complètement à côté de la plaque, à rebours des attentes sociétales. »

Nous republions ici l’article de Julia Mothé de One voice, initialement publié sur le site de One voice, qui résume parfaitement la situation ( One voice étant à la pointe du combat sur ces sujets depuis des années) :

« Animaux sauvages captifs : des mesures très floues

Barbara Pompili vient d’annoncer les mesures sur le bien-être animal, attendues depuis plus d’un an, et résultant de groupes de travail dont nous avons fait partie avec les autres associations de défense animale, et les ministres concernés. D’ailleurs, de quoi parle-t-on exactement? D’une loi? D’ordonnances? D’arrêtés? Comme trop souvent en France à ce sujet, on a attendu bien longtemps pour des avancées floues et minimales. Mais personne n’est dupe. Ces mesures vont dans le bon sens, mais sont trop faibles, sont loin de balayer assez de sujets et se situent bien en deçà des attentes sociétales !

Cinq ans pour fermer 4 élevages de visons dont 2 sont traînés en justice ? Il était grand temps!

En quatre ans, sept élevages de visons ont fermé. Il n’en reste donc plus que quatre en fonctionnement. Et parmi ces quatre restants, nous avons engagé des procédures en justice contre deux d’entre eux. L’audience concernant celui de Montarlot est d’ailleurs fixée au 13 octobre prochain.

En tant qu’association rapporteuse du groupe sur la fourrure s’étant réuni au ministère de la Transition écologique durant le printemps et l’été 2019, c’est bel et bien grâce à nos campagnes incessantes et répétées que ces fermes à visons ont fermé au fil du temps ! Avec l’appui de nos partenaires de la Fur Free Alliance qui ont encore récemment interpellé les ambassades de France dans leurs pays.

Quand on pense que la Pologne, deuxième fournisseur de fourrure au monde, va les faire clore et que les Pays-Bas ferment leurs 160 élevages de visons en mars quand ils avaient prévu trois ans pour le faire, on voit que la France prend son temps. Mais nous prenons acte de cette décision tant attendue et poursuivons notre campagne pour que de nouveaux visons ne naissent pas au printemps prochain dans ces fermes maltraitantes et polluantes.

Pas de date pour la fin des cirques avec animaux… Le dressage occulté et des approximations dans la mise en œuvre !

Aucune date de fin des cirques avec animaux n’est annoncée, ni la manière dont cela se fera! Les hippopotames et éléphants seraient les premiers à bénéficier de la fin de la captivité et de l’itinérance. Cela se passerait par vagues. Les fauves en dernier… Mais la ministre oublie que le cirque, ce n’est pas seulement l’itinérance, c’est aussi le dressage, qui est, lui, totalement occulté! Et les animaux qui ne participent pas aux spectacles, qui ne devraient même pas être maintenus captifs?

La ministre de la Transition écologique a reçu les représentants des circassiens la semaine dernière, et les échanges furent « houleux » à en croire les professionnels du dressage. D’autres rendez-vous seraient à prévoir. Un délai de plusieurs années laissé aux cirques pour arrêter l’exploitation des félins est une nouvelle gifle assenée aux lions et tigres qui n’ont jamais connu autre chose de toute leur existence. C’est une gifle pour ceux qui ont été abattus… C’est une gifle aux hippopotames et éléphants qui resteront encore des mois voire des années, certains jusqu’à leur mort dans les camions des cirques. Pour Jumbo, Boulie, Mina et Kamala, Nelly et Brigit, tous sur les routes depuis des dizaines d’années… Pour Baby et Samba aussi.

En vingt-et-un ans de campagne pour l’arrêt des cirques en France, nous avons vu les deux tiers des cirques renoncer aux spectacles avec animaux. A l’époque, il y avait cinq cents félins dans les cirques. Comment l’État fera-t-il pour garantir le respect de ces mesures, quand il n’existe même pas de fichier des animaux sauvages captifs des cirques ? Depuis toujours les félins alimentent le trafic lucratif.

Pour Muriel Arnal, présidente de One Voice :

« Ces annonces arrivent après plus d’un an d’attente. Ce ne serait pas inquiétant si elles n’étaient pas si floues. Plus de vingt-trois pays en Europe ont déjà légiféré avec clarté ! L’Inde, New York ont légiféré ! On attendait de la France un rugissement pour tous ces animaux qui souffrent, elle a timidement miaulé… »

Les marathoniens de l’océan sortiront des bassines chlorées au minimum dans sept ans

Nous nous réjouissons de l’arrêt immédiat de la reproduction et de l’interdiction de l’acquisition de nouveaux cétacés captifs selon nos demandes. La ministre envisage la création d’un sanctuaire; nous proposons notre expertise avec nos partenaires pour cet accompagnement… Hier, deux bélugas retrouvaient une semi-liberté. C’est possible, et tellement souhaitable!

Depuis l’annulation en janvier 2018 de l’arrêté delphinarium adopté en mai 2017, l’État a laissé naître et mourir des dauphins dans les bassins sans agir. On déplore que pendant trois ans, des delphineaux soient nés dans ces bassins. Depuis que nous avons assigné l’État au Conseil d’État pour faute, il l’a fait attendre un an, assurant à la plus haute juridiction administrative que des mesures de bien-être animal arrivaient. Aujourd’hui, ces annonces sont constructives. Nous attendons à présent des précisions concernant le sort des individus actuellement captifs. Une autre question se pose : où vont aller les orques dans deux ans ?

Parmi ces annonces, on déplore l’absence de certains thèmes pourtant fondamentaux, et de décisions fortes, sans être surpris de la mollesse de notre pays en la matière. La France était et reste donc complètement à côté de la plaque, à rebours des attentes sociétales car la ministre ne fixe pas de cadre, ni de date, ni de moyens pour y parvenir. Évidemment, ces paroles ont le bénéfice d’exister, mais il ne faudrait pas que le gouvernement pense que nous nous contenterons de compromissions. On ne peut pas attendre encore dix, quinze ans avant les prochaines avancées ! Les animaux ne le pourront pas.

Julia Mothé »

Catégories
Écologie

Le préfet du Loir-et-Cher ordonne le placement temporaire des ours Bony et Glacha

C’est une histoire qu’ont forcément suivie de près toutes les personnes s’intéressant aux animaux en France. Les ours Bony et Glacha, prisonniers d’un couple de dresseurs pour le cirque, subissent un véritable enfer et sont très malades. Leur compagnon Micha qui avait été libéré récemment, est mort de ses blessures le 12 novembre dernier. La préfecture du Loir-et-Cher a enfin ordonné le placement des ours Bony et Glacha, mais elle ne les a pas libéré définitivement des mains de leurs tortionnaires.

Les résultats de l’autopsie pratiquée sur le corps de Mischa ont été sans appel. Il a été maltraité, puis il n’a pas reçu les soins qu’il aurait du avoir. Rien que cette information devrait suffire à retirer définitivement Bony et Glacha des mains du couple de dresseurs, ainsi que toutes leurs autorisations à avoir des animaux.

Si on doit se réjouir de ce communiqué (ci-dessous) de la Préfecture évoquant l’ordonnance de placement, on sera extrêmement méfiant quant à cette possibilité que le placement ne soit pas définitif. La Préfecture aurait du agir depuis très longtemps, et pas seulement pour ces trois ours.

Il faut saluer ici encore et toujours le grand travail de l’association One voice, qui suit de près ces animaux ainsi que les autres animaux aux mains de ce couple de dresseur. On retrouvera régulièrement des informations sur le site onevoice.fr et sur leur réseaux sociaux, comme ce message d’une grande fermeté :

Voici le communiqué de la Préfecture du Loir-et-Cher :

Lire également : La Gauche et l’interdiction des cirques exploitant les animaux

Catégories
Écologie

La Gauche et l’interdiction des cirques exploitant les animaux

L’interdiction des animaux sauvages dans les cirques est de plus en plus d’actualité. Il y a régulièrement des livres, des tribunes ou des sondages d’opinion allant dans ce sens, comme ce dernier sondage commandé par différentes associations dont la SPA. On a aussi des municipalités prenant une mesure d’interdiction des cirques avec animaux, comme ce fut le cas à Beauvais en Picardie en octobre.

Il y a un mouvement très palpable dans la société française refusant l’exploitation des animaux dans les cirques. Les listes de gauche aux municipales devraient toutes se saisir de cette question et inscrire à leur programme l’interdiction des cirques avec animaux sur leur commune, à moins de se laisser dépasser par l’histoire.

Le problème, c’est que la Gauche en France ne s’est jamais intéressée aux animaux, ou alors à la marge. Le véganisme est par exemple considéré comme quelque-chose de très étranges dans les organisations de gauche, petites ou grandes, même s’il est présent depuis longtemps dans certains milieux anarchistes ou chez le PCF (mlm) qui s’appuie ici sur la culture des autonomes allemands où le véganisme est une valeur fondamentale depuis le début des années 1990.

Ce devrait pourtant être quelque-chose d’évident pour une mairie de gauche de ne pas accepter sur sa commune ce genre d’arriération culturelle que sont les montreurs d’ours, les dompteurs de lions ou encore la présence de chameaux sur un parking en bitume sous la pluie automnale.

C’est en tout cas quelque-chose d’évident chez les personnes les plus avancées des familles des classes populaires, celles chez qui la morale et les valeurs populaires ont un sens. Malheureusement, la Gauche s’est toujours plus éloignée d’elles.

Selon les différents chiffres, on peut estimer à une petite soixantaine le nombre de communes françaises interdisant cette pratique. La mairie de Paris en fait d’ailleurs partie suite à une proposition votée à l’unanimité fin 2017. Seulement, cela n’est pas suffisant et n’est pas appliqué, malgré des annonces récentes de la maire Anne Hidalgo à ce sujet. Pour que l’interdiction soit efficace, il faudrait de toute manière qu’elle soit mise en place nationalement, évidemment.

L’association One voice a fait un intéressant texte de bilan de ce combat qu’elle mène depuis 20 ans. On peut y lire cette phrase montrant que les choses évoluent :

« l’avenir des cirques exploitant les animaux se rétrécit, les consciences évoluent et la loi suivra, un jour. »

Les mentalités semblent avancer en effet et peut-être qu’on s’éloigne du temps où les militants allant devant les cirques exprimer leur critique étaient harcelés, menacés et parfois violentés physiquement.

Notons d’ailleurs que One voice a remporté récemment un grand combat, en obtenant du ministère la libération de Micha, un ours de cirque malade et maltraité. L’association continue maintenant le combat pour la libération de ses deux compagnons Glasha et Bony, qui vivent toujours dans des conditions déplorables.

En attendant, il y a toujours beaucoup d’animaux sauvages dans des cirques en France. Quand on sait le consensus qu’il peut y avoir à ce sujet, il n’est pas normal qu’il n’y ait pas aujourd’hui une grande campagne nationale menée par un large front de toutes les associations, partis et personnalités opposés aux cirques exploitant des animaux. Forcément que cela aurait du succès, surtout auprès des classes populaires.

La Gauche a forcément une grande responsabilité dans l’absence de ces revendications à grande échelle en faveur des animaux. L’interdiction des cirques avec animaux devrait pourtant être gagnée depuis longtemps, tellement c’est une revendication évidente. C’est d’ailleurs déjà le cas dans de nombreux pays comme la Belgique, l’Autriche, Israël, le Mexique ou encore le Pérou.

Catégories
Écologie

La pétition pour libérer Jumbo, l’hippopotame prisonnier d’un cirque

Hier est sorti sur les écran une nouvelle version du film Dumbo par Walt Disney. C’est un classique, qui résonne forcément dans l’esprit des adultes les plus avancés culturellement comme une illustration de l’horreur que sont les cirques pour les animaux qui y vivent.

Une autre illustration concrète de cette horreur en France est la situation de Jumbo, un  hippopotame enfermé dans un cirque depuis 30 ans, dont l’association One Voice réclame en ce moment la libération avec cette pétition :

Depuis 30 ans, la vie de l’hippopotame Jumbo est un enfer. 

Lui qui devrait vivre et communiquer avec son troupeau en permanence, entouré d’une dizaine de femelles, est enfermé, désespérément seul, dans un camion.

Lui qui devrait passer ses journées dans l’eau, y plonger longtemps, dont le corps tout entier est fait pour ce mode de vie semi aquatique, doit supporter la pesanteur en continu et se contenter de l’eau dont on l’asperge depuis un tuyau d’arrosage.

Lui qui pourrait courir jusqu’à 30km/h, ne peut que piétiner sur quelques mètres, durant les 30mn où on le sort du camion pour l’exhiber au public.

Lui qui devrait brouter, la nuit, jusqu’à 68kg de nourriture, est nourri la journée de foin et de céréales pour chevaux.

L’existence de Jumbo n’a rien d’une vie d’hippopotame. Ses besoins fondamentaux sont niés de bout en bout.

Pour lui, nous soussignés, soutenons la demande de One Voice qu’il soit libéré du cirque qui le détient et placé dans un sanctuaire où ses besoins physiologiques et comportementaux seront respectés.

> Pour signer la pétition, cliquez sur ce lien.

Ce sympathique clip d’Arcade Fire, extrait de la Bande Originale du dernier Dumbo, bien que n’étant pas une critique de la présence des animaux dans les cirques en tant que telle, est une jolie interprétation de la sensibilité des animaux, qui ne peux que faire écho à la souffrance de l’hippopotame Jumbo dans le cirque où il est prisonnier :

> Lire également : Agression de militants One Voice devant un cirque

Catégories
Écologie

Agression de militants One Voice devant un cirque

Hier matin, des militants de l’association One Voice se sont rendus devant le cirque Muller à Narbonne dans le cadre d’une manifestation pacifique et autorisée. Cette démonstration s’inscrit dans le cadre d’une campagne pour la libération d’un hippopotame, « Jumbo », et son transfert dans un sanctuaire.

One Voice Jumbo

Jumbo et le cirque Muller

Jumbo est un hippopotame qui est maintenu en captivité par un cirque, dans de terribles conditions. Dans la nature, un tel animal passe la majeure partie de son temps dans l’eau. Jumbo, ne peut pas se baigner et est simplement aspergé d’eau lors de sa sortie quotidienne d’une demi heure. De plus, son alimentation n’est pas adaptée et une fois sa sortie quotidienne terminée, il retourne dans un espace clos.

Maintenir un animal en captivité est en soi un acte de grande cruauté, mais le faire dans de telles conditions est tout simplement barbare.

L’association One Voice a ainsi mandaté un enquêteur et un vétérinaire afin d’établir un constat sans appel concernant Jumbo. La manifestation d’hier matin ce situe donc dans ce cadre, et d’une manière plus générale pour l’interdiction des cirques avec animaux.

One Voice à Narbonne

L’association a filmé la manifestation qui n’aura pas pu arriver à destination. Quelques personnes, visiblement liées au cirque, voient la manifestation arriver devant le cirque. L’un d’entre elle va immédiatement à la rencontre des manifestants, leur ordonne de partir en arrachant des pancartes et commence à s’en prendre à eux.

Des pancartes ont ainsi été saisies de force, le téléphone servant à filmer a été endommagé et les manifestants violemment pris à parti. La vidéo ne dure que deux minutes mais montre très bien de quel côté est la violence : celui du cirque.

Elle montre également que cette même personne ne voit aucun problème à envoyer un adolescent au contact pour l’aider à saisir des pancartes et à chasser les militants de l’association. La mentalité arriérée et barbare de ce milieu fait, malheureusement, encore parler d’elle.

La porte parole a annoncé sur Twitter que les manifestations ont été entendus par la police.

One Voice Narbonne

Réaction du cirque et propos mensongers

Quelques heures après l’incident, le journal La Dépêche a publié un court article sensé présenté la situation. Le problème est qu’il accorde beaucoup de crédit aux propos de Franck Muller, patron du cirque.

Celui-ci n’hésite pas à affirmer :

  • que des manifestants ont essayé d’ouvrir des cages et de libérer des animaux (« Mais enfin, on ne libère des autruches, des zèbres, des chameaux, qui pèsent une tonne, comme ça en ville ! »),
  • que les manifestants s’en sont pris à un enfant de douze ans (« Enfin, ces gens s’en sont pris à mon fils de 12 ans. Il est couvert d’hématomes. Il était assis sur la barrière et ils l’ont fait tomber… »).

Une militante a décrit la manifestation et a réagi aux accusations de Franck Muller, dans le journal l’indépendant :

« Il faut savoir que One Voice est une association non-violente. Pacifique. Nous manifestons toujours avec des banderoles et en silence.

Au printemps dernier, nous avions manifesté devant le crique la Piste aux étoiles à Montredon-des-Corbières, et tout s’était bien passé. Nous nous sommes présentés ce matin devant 100% Cirque avec une autorisation de la préfecture. Nous étions une vingtaine. Malheureusement, sur place, il n’y avait pas la police parce qu’elle était occupée à gérer des incidents survenus sur un vide-greniers et provoqués par quelqu’un du cirque justement…

Aucun de nous, personne n’a tenté de libérer les animaux. Jamais de la vie. Et personne, absolument personne, n’a touché ce garçon de 12 ans. Moi, je n’avais jamais vu autant d’agressivité, autant de violences. Nous étions une majorité de femmes, ils nous ont frappées, ils se sont attaqués à nous, ont cassé des lunettes, des téléphones portables. Ils ont menacé de sortir des fusils.

Nous les avons croisés, à nouveau, à l’hôpital, car une militante a été blessée, et devant le commissariat… Nous avons porté plainte. Ils nous ont menacés de représailles… Nous ne sommes restés sur place que quelques secondes, devant le cirque.. Nous avons eu peur vraiment. On ne pensait qu’à une chose devant ce déferlement de violences, à s’enfuir! »

L’association One Voice a réagi très rapidement a annoncé qu’elle compte porter plainte pour « pour diffamation, dénonciation calomnieuse & pour atteinte à la liberté de manifester ».

One Voice Narbonne

Les animaux n’ont rien à faire dans des cirques

La place d’un hippopotame, d’un tigre et de n’importe quel animal de cirque est dans son milieu naturel. Maintenir un animal en captivité et le briser afin qu’il réalise des « tours » ou simplement que sa simple présence serve d’attraction est inacceptable. Comment prétendre vivre dans un pays civilisé lorsque de telles situations existent encore ?