Catégories
Société

Communiqué du CoRP dénonçant une prospection illégale à l’occasion du salon «désir d’enfant»

Ce qui se passe actuellement en France est très grave. La loi censée protéger les femmes afin qu’elles ne soient pas réduites à des marchandises en tant que « mères porteuses » est régulièrement piétinée. Dernier exemple en date : le salon « désir d’enfant » qui à lieu à Paris du samedi 5 septembre au dimanche 6 septembre enfreint ouvertement la loi, mais rien n’est fait.

Voici le communiqué du Collectif pour le Respect de la Personne (CoRP) qui présente cela de manière très précise et argumentée.

> À propos du salon « désir d’enfant », lire notre article«Désir d’enfant»: Un salon pour ouvrir le marché de la procréation en France

 

« Communiqué de presse : prospection pour une pratique illégale

Plusieurs instituts de reproduction humaine viennent à Paris ce week-end (les 5 et 6 septembre), dans le cadre d’un salon sur le désir d’enfant. Ils expliqueront notamment comment bien choisir une clinique et une agence de mères porteuses et à quels tarifs.

Selon la documentation d’un institut ukrainien, disponible avec le programme de la rencontre, le tarif le plus avantageux pour les commanditaires d’un enfant se situe entre 17 000 et 28 000 euros, si les futurs parents se présentent avec « leur propre mère porteuse », venue de leur propre pays. L’Institut s’occupe de tout le reste : nombre illimité de stimulations ovariennes en cas de recours à une donneuse d’ovocytes, FIV, transfert d’embryon, conseils juridiques. Au cas où la future mère souhaite cacher à ses amis le recours à une mère de substitution, on peut lui fournir un « pansement » (en guise de ventre postiche).

Les tarifs varient ensuite selon les prestations proposées: Diagnostic préimplantatoire pour écarter plus de 500 anomalies génétiques possibles ; Sélection du sexe de l’embryon; ou encore pour que l’accouchement de la mère porteuse ait lieu en Belgique (70 000 euros), en Grande-Bretagne (90 000 euros) ou aux USA (125 000 euros : « la meilleures solution »).

Selon le Collectif pour le respect de la personne, CoRP, les entreprises à but (très) lucratif qui viennent recruter une clientèle en France sous couvert de réunion d’information sont en infraction. Elles devraient encourir des sanctions en vertu de l’article 227-12 du code pénal.
En effet, cet article prévoit de punir par d’un an d’emprisonnement et une amende de 15000 euros « ceux qui s’entremettent entre un couple désirant un enfant et un parent acceptant d’abandonner son enfant né ou à naître ». Or l’article prévoit les mêmes peines pour ceux qui s’entremettent entre des personnes désirant un enfant et une « mère porteuse »: « Est puni des peines prévues au deuxième alinéa le fait de s’entremettre entre une personne ou un couple désireux d’accueillir un enfant et une femme acceptant de porter en elle cet enfant en vue de le leur remettre. Lorsque ces faits ont été commis à titre habituel ou dans un but lucratif, les peines sont portées au double.

La tentative des infractions prévues par les deuxième et troisième alinéas du présent article est punie des mêmes peines. »

Dans ces conditions, les entreprises qui, sur le territoire français, proposent publiquement à des personnes en désir d’enfant leurs services payants, consistant à leur remettre un enfant né d’une femme acceptant de porter cet enfant et de leur céder, agissent de façon illégale et devraient être sanctionnées.

La complaisance des autorités et des tribunaux en ce domaine serait un signe extrêmement inquiétant du renoncement de notre pays à ses exigences en matière de respect de la personne (celle de la mère comme celle de l’enfant, qui, avec la « GPA », partout commerciale, devient l’objet d’une convention et se voit attribuer un prix.

le bureau du CoRP

contact presse 07 81 14 92 41 »

Catégories
Société

La terrifiante situation des enfants «GPA» en Ukraine

106 enfants attendent leur mère qui ne l’est pas, car leurs mères à eux a servi pour l’industrie de la GPA. Le confinement montre parfaitement le caractère anti-naturel et criminel de ce marché capitaliste.

106 enfants « stockés » comme des télévisions attendant leur exportation, et avec une surproduction comme cela arrive sur les marchés : avec la fermeture des frontières due à la crise sanitaire, les naissances s’accumulent.

L’Ukraine, pays terriblement pauvre et avec une partie occupée par la Russie, révèle au monde des images terribles produites par un capitalisme sans limites. Ces enfants « accumulés » sont une terrible insulte à la dignité, à la vie.

Le CoRP, Collectif pour le Respect de la Personne, a publié ce tableau tout à fait éclairant sur le prix et les différents choix possibles pour une « GPA » en Ukraine.


Récemment, avant le confinement, il y a eu des problèmes à la naissance d’un bébé et l’homme ayant fait la commande n’est même pas venu. L’enfant a été bringuebalé de foyer en foyer avant de mourir. Est-ce là la dignité ? Est-ce là le respect de la vie ? Naturellement, on devine que ceux acceptant les élevages d’animaux acceptent logiquement que les bébés soient produits pareillement, en masse, de manière encadrée par le marché.

Le CoRP a d’ailleurs noté que le commissionnaire présidentiel ukrainien pour les droits de l’enfant, Mykola Kuleba, vient de protester contre cette situation des enfants « en attente ». Sur Facebook il dit même que :

« La naissance d’un enfant loin de sa mère n’est pas naturelle. En ce sens, l’Ukraine devient un supermarché international en ligne pour les bébés. »

C’est que tout cela est intenable. Jamais une opinion publique ne peut accepter une chose pareille. La PMA, la GPA, toutes ces élucubrations produites par le marché au service du consommateur roi, produisent des horreurs et si les gens n’y font pas attention, car ils sont prisonniers du libéralisme, lorsque cela leur pète à la figure ils prennent conscience et se révoltent. Chassez le naturel, il revient au galop.

L’Ukraine est, avec cette affaire, sur la bonne voie pour l’abandon de la GPA. Le caractère scandaleux de cette histoire est bien trop grand. Le capitalisme n’a pas réussi à hypnotiser les gens dans une telle situation, son visage ignoble a été révélé de manière bien trop flagrante.

Cela doit nous galvaniser pour une opposition ferme et intraitable à la PMA et à la GPA, à la généralisation du consommateur roi défaisant les réalités naturelles comme bon lui semble, c’est-à-dire en réalité comme bon cela semble au marché.

La réalité est la réalité. Lors d’une situation de crise, cela s’impose au-delà de toute machine à illusions.

Catégories
Société

Un épisode de « Plus belle la vie » promouvant la GPA dénoncé par plusieurs organisations féministes

La dénonciation de la GPA est pour ainsi dire un principe de base du féminisme. Cette marchandisation du corps d’une femme est tout simplement inacceptable, pour tout un tas de raisons. La Coalition Internationale pour l’Abolition de la Maternité de Substitution a publié un communiqué de presse, dénonçant un épisode de la série de France 3 « Plus belle la vie » qui fait ouvertement la promotion de la GPA.

Plusieurs associations féministes sont membre de cette coalition dont le collectif CoRP, qui avait saisi le CSA sur cette question. Voici le courrier envoyé à l’occasion, qui présente bien le contexte et le contenu de l’épisode dénoncé :

« Madame, Monsieur,

Le Collectif pour le Respect de la Personne vous saisit à propos de la série télévisée « Plus Belle la vie  » et plus spécifiquement pour l’épisode 3847 diffusé le mardi 23 juillet à 20h20 sur FR3. Cet épisode, dont le dialogue de la séquence incriminée est reproduit ci-dessous, présente comme acceptable le recours à la maternité de substitution (dite aussi « gestation pour autrui », GPA) pourtant interdite en France et dans la plupart des pays européens.

La Coalition internationale pour l’abolition de la maternité de substitution (CIAMS) avait alerté la production de la série TV, avant la diffusion de l’épisode en attirant son attention sur les conséquences délétères de la présentation partisane de cette pratique dans une série très appréciée du grand public. Malheureusement ces courriers, auxquels se sont associées de nombreuses organisations féministes et en faveur des droits humains ainsi que des individu-e-s, sont restés sans réponse.

Voici l’analyse que nous faisons de cet épisode en relevant les éléments du scénario qui contribuent à rendre la GPA, interdite en France, acceptable :
1- le recours à une jeune femme médecin, comme caution médicale pour rendre la pratique socialement acceptable. Cette jeune femme médecin, Léa, approuve le recours à la GPA en jouant le rôle de conscience morale !! forte de son statut médical (aura de la science et de la médecine !);

2- la notion d’état de fait, sélectif et fallacieux [Elle (Léa, jeune femme médecin brillante) le (Vincent) rassure en lui disant que, dans son entourage, des amis ont fait cette démarche. « La mère porteuse est restée dans le cercle familial et tout le monde est très heureux. »]. Ces propos ont pour objectif de banaliser le recours à la GPA. Ils s’appuient sur des cas individuels présentés comme positifs, masquant ainsi la situation réelle de la GPA dans le monde : un système d’exploitation des plus pauvres au profit des plus riches par le biais du tourisme procréatif.

3- l’usage abusif de la notion de don. [Quant au don, selon Léa, « c’est un geste d’amour et de partage ».] Le don, en l’occurrence, le don d’organe est là pour sauver des vies. Or, ici, il n’y a rien à sauver. De plus les personnes qui glorifient la générosité des mères porteuses [geste d’amour et de partage] sont toujours dans une situation qui les met à l’abri de devenir un jour mère porteuse.

4-la légitimation de la pratique du trafic : la jeune mère porteuse, [rencontrée en Angleterre], accouchera en France chez Céline (l’avocate qui a recours à la GPA en simulant un état de grossesse afin de faire passer l’enfant comme le sien au regard de l’état civil). La mère porteuse sera donc « importée » pour réaliser cette opération frauduleuse. Il s’agit là de trafic de femmes et d’enfant.

5- la caution juridique apportée à la pratique. Céline la mère d’intention qui a recours à la GPA est un personnage d’avocate brillante qui a toujours défendu des causes justes dans la série. Qu’elle soit ici la protagoniste principale et l’auteure d’une action interdite par la loi, est un signe fort donné au public de passer outre à la réglementation nationale pour se diriger vers la GPA transfrontière en toute impunité.

6- la diffusion de l’épisode coïncide avec le débat parlementaire sur la PMA où se manifesteront à nouveau les tentatives en faveur d’une légalisation de la GPA.

Dans son étude de 2018 sur la gestation pour autrui, la Rapporteuse spéciale des Nations-Unies sur la vente et l’exploitation sexuelle d’enfants, reconnaît que l’essentiel des conventions de GPA pratiquées, y compris dans les pays dits développés, ne sont rien d’autre que de la vente d’enfant, quels que soient les artifices juridiques employés.

La définition de la vente d’enfants contient trois éléments : a) « la rémunération ou tout autre avantage » (paiement) ; b) le transfert d’un enfant (transfert) ; et c) l’échange de « a » contre « b » (transfert contre paiement).

Nous demandons que la production de « Plus belle la vie » rappelle, dans les épisodes suivants, l’interdiction de la maternité de substitution et les raisons pour lesquelles elle est interdite en France.

Le Collectif pour le Respect de la Personne vous a déjà saisis, les années précédentes, pour les mêmes raisons, à savoir, une présentation exclusivement positive, notamment sur les chaînes publiques, de cette pratique sexiste et contraire aux droits humains qu’est la maternité de substitution.

Dans l’attente de votre réponse, nous vous prions de recevoir, Madame,

Monsieur, nos cordiales salutations.

Ana-Luana Stoicea-Deram
Présidente du Collectif pour le Respect de la Personne (CoRP)
collectif.corp@live.fr
https://collectif-corp.com »