Suite aux violents événements du samedi 2 janvier, AVA Compiègne a publié un communiqué ainsi qu’une vidéo.
CHASSE À COURRE : UN CERF TUÉ ET DEUX PERSONNES BLESSÉES
Samedi 2 janvier à Compiègne, c’est la 1ère chasse à courre de l’année pour l’équipage La Futaie des Amis, qui n’avait pas réussi à tuer depuis le mois de septembre.
Une vingtaine d’opposants est là comme chaque samedi, suivant la chasse depuis Saint-Jean-aux-Bois jusqu’à la N31, voie rapide très souvent bloquée par l’équipage pour ses traques.
Le cerf pourchassé la traverse avec à ses trousses la meute, les cavaliers, mais aussi des suiveurs surexcités courant au milieu de la route en hurlant « TAÏAUT » !
Il fonce droit vers l’étang du Louveteau, près de la clairière de l’Armistice, saute dans la glace qui recouvre l’étendue d’eau, et commence à nager en cercle, paniqué et à bout de forces.Quelques personnes se jettent alors désespérément dans l’étang avec lui, pensant que les veneurs n’oseraient pas tirer en direction d’autres humains… Mais un coup de fusil tonne ! Le cerf a été abattu malgré tout et tracté jusqu’à une rive, ou une soixantaine de spectateurs assoiffés de sang attendent le corps.
Tentant d’empêcher les témoins d’avoir des images par tous les moyens (parapluies, couvertures, arrachages de téléphones…), ils finissent vite par céder aux pulsions de violence qui accompagnent ces chasses. Un militant reçoit un coup de sabot à l’épaule, trois autres sont jetés au sol et roués de coups, le tout en présence de deux gendarmes pétrifiés et débordés.
Les deux blessés les plus sérieux seront emmenés par les Sapeurs Pompiers à l’hôpital de Compiègne pour recevoir des soins et constater leurs blessures.
Partout, la résistance populaire à cette pratique ignoble, souillant l’Humanité par sa simple existence, doit se renforcer ! Cette lutte appartient aux populations des campagnes françaises, elles qui se trouvent en première ligne. Rejoignez les groupes AVA dans les forêts proches de chez vous !
ABOLISSONS LA VÈNERIE AUJOURD’HUI : C’EST UNE NÉCESSITÉ HISTORIQUE DU XXIème SIÈCLE !
La violence à laquelle est confrontée AVA est la même que subit toute expression d’empathie.
Les images de l’agression d’activistes d’AVA le 2 janvier 2021 à Compiègne sont terribles. Les gens d’AVA sont confrontés à une violence d’autant plus insoutenables qu’on sait que ce sont les mêmes pulsions de mort qui animent les veneurs contre les animaux. La chasse à courre se présente comme aristocratique, mais c’est bien plus d’une aristocratie de l’époque barbare dont il faut parler, avec un virilisme vulgaire associé à un complexe grotesque de supériorité.
En cela, elle converge d’ailleurs tout à fait avec les comportements des déclassés hantant les bas d’immeubles pour vendre de la drogue. Tout cela est décadent, morbide, anti-culturel, primitif. Étrange paradoxe que cette chasse à la courre relevant des couches les plus hautes de la société convergeant avec le mercantilisme pragmatique de populations précaires et marginalisées.
C’est toutefois l’époque qui veut ça. Ce qui compte, ce n’est pas la culture et c’est encore moins la compassion, l’empathie. Ce qui compte, c’est l’écrasement de l’autre. Se faire de l’argent aux dépens de la dépendance d’autres gens, se transcender en traquant un être vivant dans une forêt… C’est la même logique de cannibalisme social, de darwinisme social, de hiérarchie capitaliste poussée jusqu’au harcèlement complet.
De manière plus positive, demandons-nous si les gens d’AVA sont portés par la compassion ou l’empathie, ou les deux. Car intervenir pour les animaux, c’est de la compassion. Mais au-delà, il y a une reconnaissance avec eux et là on passe dans l’empathie. Ce n’est pas pareil. La compassion est un attendrissement, l’empathie une reconnaissance. Quand on cherche à protéger un être vivant, immédiatement, concrètement, on n’est plus dans la compassion, on l’a tellement poussé qu’on est dans l’empathie.
Que ce soit dans un sanctuaire pour éléphants au Kenya ou dans une forêt de Compiègne, c’est cette même empathie qui amène à s’engager jusqu’à confondre sa vie avec celle d’un être appelant à être protégé. C’est là un sentiment naturel ; c’est précisément un tel sentiment que le capitalisme veut effacer, afin de laisser entièrement la place à la compétition et son cynisme, à la concurrence et son égoïsme, à la consommation et son égocentrisme.
C’est pour cela que la violence à laquelle est confrontée AVA est la même que subit toute expression d’empathie, partout dans le monde. La violence n’est évidemment pas la même, les empathies ont différentes degrés, cependant la substance reste la même. Qu’on pense au mépris reçu par ceux aidant les pigeons dans les villes, par exemple, ou bien à la haine visant des animaux considérés comme « nuisibles ». Ce qui est visé, à chaque fois, c’est une prétendue « faiblesse » – la Droite parle des « zoolâtres ». Il faudrait être dans l’affirmation de l’ego, dans la démesure.
Cela n’a rien à voir avec un « spécisme » aux contours aussi indéfinis que le degré d’intelligence des universitaires produisent de tels concepts. Cela a tout à voir avec le capitalisme, pour qui tout passe par la consommation. On peut acheter un chien et lui fournir un collier en diamants – mais on ne peut pas aider gratuitement un chien dans le besoin. Ce qui passe par le prisme de la consommation est bien, le rester est mal.
On se doute alors, forcément, qu’une jeune génération façonnée par la reconnaissance capitaliste préférera un habit de marque montré sur Instagram à un travail anonyme dans refuge. On trouvera bien à la marge quelques personnes aidant dans un refuge et le montrant sur les réseaux sociaux – le degré zéro de la dignité – mais c’est un sous-produit d’une tendance générale à la reconnaissance sociale passant par le capitalisme.
L’empathie est gratuite et n’a pas besoin de reconnaissance. Quand on aide les animaux on le ne dit pas, on ne le montre pas, car on l’a fait pour les animaux, par empathie. On s’est effacé devant les animaux, devant la Cause, devant l’ensemble de la réalité. C’est le grand mérite d’AVA d’avoir déchiré un voile barrant la route à l’empathie. Et les personnes blessées méritent plus que notre compassion : elles méritent notre empathie.
Deux activistes d’AVA ont été passés à tabac alors qu’ils filmaient la mise à mort d’un cerf par des veneurs.
Ce samedi 2 janvier 2021 des militants d’AVA Compiègne ont été agressés par des participants à la chasse à courre. Les faits relatés par Stanislas Broniszewski dans Oise Hebdo font froid dans le dos :
« La jeune fille d’AVA qui était en train de filmer a été jetée au sol et frappée. Quant à l’autre AVA, il a reçu des coups de sabot d’un cheval de veneur »
On apprend que les deux blessés ont été emmenés au centre hospitalier de Compiègne par les pompiers et qu’encore une fois les veneurs, ardents défenseurs de la tradition, ont tué l’animal au fusil. Alors que des militants sont allés jusqu’à rejoindre le cerf dans l’eau afin de lui éviter une mort cruelle, les chasseurs ne sont pas contentés d’un acte de cruauté sans nom envers l’animal : ils leur fallait aussi s’en prendre physiquement à des militants AVA.
Bien évidemment, le maître d’équipage, Alain Drach, nie en bloc : aucun coup de la part des chasseurs qui auraient fait preuve d’un sang froid hors norme face aux militants qui auraient provoqué et cherché la bagarre.
Encore une fois, la barbarie de la chasse à courre a parlé : violence, mensonges et cruauté. Aucune compassion, aucun respect pour la vie et la Nature.
L’arriération culturelle portée de la chasse doit être détruite, la violence des chasseurs brisée. Seul un large front démocratique peut porter de telles exigences : à la Gauche de se montrer à la hauteur et d’assumer son rôle historique.
AVA Compiègne a publié deux communiqués dans la journée du 26 septembre, que voici :
« CHASSE A COURRE : LA RÉSISTANCE CONTINUE 🏡✊
Malgré l’arrêté révoltant de la Préfecture, autorisant la Gendarmerie à disperser par la force toute opposition à la chasse à courre chez nous, jamais les habitants désireux de sortir veiller sur la faune sauvage n’ont été si nombreux ! Et comme d’habitude, dans le calme et sans provocation.
🦌 Aujourd’hui aucun cerf n’a fait les frais de cette pratique barbare en forêt de Compiègne ! Bravo à tous ! 👏
📅 A mercredi pour la suite ! »
« 🚫 L’ETAT EMPLOIE LA FORCE POUR PROTÉGER LA CHASSE A COURRE ! 🚨
🦌 Une semaine après le scandale national provoqué par une chasse à courre en pleine ville, l’État annonce sa position : toute manifestation d’opposition est interdite par la Préfecture de l’Oise pendant toute la saison de chasse !
Face à l’émoi et le rejet unanime de la population devant cette pratique, ce n’est pas la chasse à courre, responsable de nombreux troubles à la sécurité publique (reconnus comme tels par la Justice), accidents et invasions de propriété privée qui est jugulée, mais bien la population locale opposée à cette barbarie.
👮 🚔 Désormais, suite à un arrêté publié le 25 septembre, les forces de Gendarmerie et de Police seront déployées en forêt « pour décider de l’emploi de la force après sommations » afin de « disperser tout attroupement qui se constituerait dans les forêts de Compiègne, Ourscamp-Carlepont, Halatte, Laigue, Chantilly et Ermenonville les mercredis et samedis de 6h à 20h durant la saison de chasse ».
« L’usage de la force par les représentants de la force publique comporte l’usage des armes ».
Le présent arrêté préfectoral, en plus de se fonder sur des mensonges répugnants, accusant notre collectif de violences que nous avons au contraire toujours subies et documentées sans répondre (« s’en prennent physiquement aux chiens et aux chasseurs »), ou d’« obstructions à la chasse » jamais caractérisées, est d’un arbitraire absolu, les définitions d’attroupement et de trouble n’étant pas clairement prédéfinies.
Alors que la chasse à courre est au plus mal, rejetée par tous après un Nième scandale, l’État prend la décision politique d’écraser l’opposition pacifique portée par les habitants qui subissent cette pratique. Plutôt que de toucher à la source du problème, les institutions rognent toujours plus sur les possibilités d’exprimer le mécontentement, la désapprobation, la critique.
Il s’agit ici clairement de protéger des intérêts particuliers aux dépens de l’intérêt général. Cette position est une injure directe aux habitants du lotissement compiégnois qui se sont « attroupés » samedi dernier pour sauver un animal traqué. C’est une injure aux 8 français sur 10 qui se prononcent contre la chasse à courre par tous les sondages depuis 10 ans.
⚔🏰 Cette décision révoltante met en lumière encore un peu plus l’aspect anti-démocratique du maintien de cette chasse dans notre pays. Elle intervient alors que l’équipage récidiviste a déjà obtenu la privatisation d’un partie de la forêt de Compiègne par le biais d’un autre arrêté préfectoral.
📣✊ Contre vents et marées, face à tous les coups tordus, AVA a porté avec abnégation la voix de l’opposition à la barbarie. Cette voix doit-elle s’éteindre ? AVA doit-elle cesser d’exister, comme le souhaitent les tenants de la chasse à courre ? Bien sûr que non.
Il appartient à l’opinion publique, à toutes les forces démocratiques, de pointer du doigt la décision de la Préfecture de l’Oise et de dire : cet appel de la Préfète à la mobilisation militarisée contre AVA, cette légalisation de l’emploi des armes contre AVA, cette scandaleuse soumission aux franges les plus jusqu’au-boutistes des obscurantistes prônant et pratiquant la chasse à courre… tout cela est inacceptable et les institutions doivent reculer !
La décision de la Préfète de l’Oise doit être révoquée, maintenant !
🦌🦊🐰🐗🐶🐴💚 »
C’est un épisode de plus dans la bataille contre la barbarie.
Ce sont toujours des vidéos éprouvantes, même si tout se termine bien, que celles où l’on voit un animal apeuré, épuisé, se faire traquer par des barbares jouant à exercer une domination allant jusqu’à la mise à mort. Celle-ci montre comment à Compiègne, très proche de la forêt, non loin du lycée Jean-Paul II, des habitants d’un lotissement voisin et les courageux activistes d’AVA permettent à un cerf traqué jusqu’à la ville de retourner en forêt.
Naturellement, l’équipe de chasse à courre a prétendu que le cerf aurait été « gracié » parce qu’il était rentré en ville, les institutions sont intervenues pour chercher à le neutraliser, etc. C’est bien entendu de la poudre aux yeux de par des gens qui vivent dans un monde parallèle. Alain Drach, maître d’équipage de l’équipage de la Futaie des amis, ne cache d’ailleurs même pas que :
« Nous l’avons chassé pendant environ 1 h 30. Il a fait tout un parcours, parfois plusieurs fois le même. »
C’est la traque tout à fait assumée, un plaisir malsain ouvertement étalé, comme ici dans Oise hebdo, pressé de lui donner la parole pour qu’il explique, à son habitude, que le cerf ce n’est pas « le papa de Bambi », que les anti-chasse à courre ne connaissent rien à rien, etc. Ces gens d’esprit grand bourgeois sont tellement déconnectés du réel qu’ils suintent le mépris et ne comprennent toujours pas qu’ils récoltent toujours plus de haine.
C’est toute la question de la civilisation qui se pose en effet ici, le rapport à la nature, aux animaux, l’exigence d’une vie en harmonie complète, sans compromis aucun avec la barbarie. L’humanité a vraiment un grand saut à effectuer !
CHASSE À COURRE : UN CERF TRAQUÉ DANS COMPIÈGNE
Quand un cerf, connu de ce quartier, est traqué par la #chasseàcourre jusque dans ses rues, les habitants sortent pour le protéger.
Un cas d’école de la résistance pour AVA ! Bravo à tous !🦌✊🏡 pic.twitter.com/y8PhGuGu7K
Le samedi 31 Mars 2018, 1000 personnes défilaient à Compiègne pour l’abolition de la chasse à courre, à l’initiative d’AVA. Un grand succès, dont voici le compte-rendu.
10h30, non loin de la gare de Compiègne, les gens commencent à arriver. Beaucoup ont confectionné des pancartes chez eux, en famille, avec des extraits de journaux, des photos, les enfants ont des dessins… C’est un festival d’expression libre, avec même des banderoles et des fresques très travaillées. Un homme brandi les bois d’un cerf que la chasse à courre avait tué chez lui et qu’il a réussi à leur arracher. Des fleurs et des autocollants sont distribués contre une participation volontaire et la foule s’élance joyeusement sur le Pont Solférino.
« Chasse à courre, abolition« , « Vénerie, barbarie », « Halte au carnage, on est plus au moyen âge », « Veneurs, suiveurs, laissez place aux promeneurs », « Folie meurtrière, citoyens en colère », « Chasse à courre on en peut plus, les riverains sont dans la rue », « Veneurs, bourreaux, laissez les animaux »…
Les slogans rythment cette marche au centre ville de Compiègne, défiant les notables locaux et en premier lieu le maire de la ville. Philippe Marini, grand ami déclaré des chasseurs à courre avait mis tous les batons dans les roues possibles à ce rassemblement : arrêté municipal interdisant l’accès à la Place de l’Hotel de Ville (prétextant un marché au fleurs bondé-voir photo), puis un autre interdisant aux manifestants de tenir des stands de café et de gateaux.
Son Adjoint à la sécurité n’avait même pas été consulté. Du côté des chasseurs le mot d’ordre d’étouffer la manifestation avait été donné : toutes les affiches d’AVA ont été arrachées, et une équipe de gros bras suivait de près les tractages, déchirant systématiquement les papiers sur le pare-brise même des voitures. Trois jeunes filles ont été poursuivies dans les rues et traitées de « pétasses » pendant qu’elles informaient les clients d’un marché.
Difficile de retenir les huées, donc, quand le cortège fait une halte non loin de l’Hotel de Ville, avant de devoir le contourner et passer par les petites rues désertes pour rejoindre la place du Palais. Quelques médias sont présents quand la Police annonce le chiffre de participation : nous sommes 1000, dont une grande majorité de locaux.
Et dire qu’il y a cinq mois notre jeune collectif ne comptait qu’une dizaine de membres… Après quelques chants et un discours, la foule rejoint la Place Saint-Jacques pour assister à un concert (les Old Moonshine Band, groupe folk de Clermont de l’Oise) et se restaurer : des gateaux et des boissons chaudes sont distribuées à l’arrière des voitures, faute de stands.
Fait notable : la plupart des gens ont fait l’effort de cuisiner sans matières animales, sans forcément être végans eux même. Un clown gonfle des ballons pour les enfants : canards, cerfs, fleurs…
Mais une question revient immanquablement : « Que fait on pour la chasse cet après midi ? Quelque chose est prévu? » Car le 31 mars, c’est aussi le jour de la dernière chasse à courre de l’année.
Un départ s’organise spontanément, par petits groupes, même si des personnes plus expérimentées sont présentes pour encadrer les volontaires. Le matériel du service d’ordre (talkies-walkies et caméras GoPro) sera d’une grande utilité en forêt.
Deux convois se forment, sans vraiment s’être donnés le mot, chacun suivant les autres. L’un part en forêt de Compiègne, retrouver Alain Drach et son fameux équipage « La Futaie des Amis », connu de tous pour avoir tué un cerf dans un jardin de LaCroix-Saint-Ouen en octobre. Ils seront finalement une quarantaine à le surveiller jusqu’à ce qu’il rentre au chenil bredouille vers 15h30.
Mais le gros des troupes s’est rendu en forêt de Laigue, fief de l’équipage Rivecourt, ceux là même qui ont noyé un cerf dans la rivière en janvier dernier. Courant dans les bois par petits groupes, harcelant les cavaliers sur les chemins, arrêtant les chiens, faisant des opérations escargot en voiture…
Mais l’équipage arrive tout de même à acculer un malheureux cerf dans un étang privé, au bord de l’Aisne. Sur la route qui y mène, la foule commence à grossir, et ne tenant plus, une vingtaine d’intrépides pénètre dans la parcelle privée.
Là ils trouvent le cerf à l’eau, nageant avec des chiens aux trousses, qui lui mordent l’arrière train ! Des veneurs se postent tout autour pour l’empêcher de remonter sur la rive. Le pauvre nage désespérément en rond, s’épuisant pour trouver une issue !
Désemparées, certains personnes se préparent à plonger, d’autres essaient de créer un passage pour que le cerf puisse remonter… Mais rien n’y fait et la Police entre dans le bois pour les déloger.
Dehors, c’est plus de 150 personnes qui sont maintenant massées, et qui conspuent les cavaliers » Assassins, assassins ! ».
La situation est de plus en plus tendue et l’énorme dispositif policier prévu par la Préfecture se déploie : 17 cars de CRS sont sur place ainsi qu’un hélicoptère qui tourne autour de la forêt depuis le midi. Un cordon est formé pour protéger les chasseurs.
Mais la situation est intenable pour les forces de l’ordre, et vers 16h la nouvelle tombe sur le canal radio de la Gendarmerie: le cerf est « gracié » !
Après un moment de doute, c’est l’explosion de joie parmi les manifestants ! Des enceintes jouent la Compagnie Créole (hymne d’AVA depuis que des veneurs les ont accusé de venir « masqués » comme au fameux bal). On danse la chenille, des filles pleurent de soulagement…
C’est la victoire ! Loin de là, la maitresse d’équipage, Florence de Lageneste, ne cachera pas sa rage d’avoir perdu un trophée « On est pas dans un état de droit ! C’est un scandale ! ».
Difficile de se séparer après une telle journée, la fête se poursuivra encore une heure en forêt, et certains veilleront sur le cerf jusqu’à 20h pour s’assurer de sa santé. Les cafés de la ville en désempliront pas de la soirée.
Comment mieux finir cette saison mémorable, où plus de 130 personnes se sont relayées en forêt pour veiller sur les animaux, sous la neige, dans la boue, sous les coups de fouets ? C’est certainement une grande victoire populaire comme on en voit peu et qui présage le meilleur pour la saison à venir !
BRAVO ET MERCI A TOUS
SOYONS PLUS FORTS ENCORE L’ANNEE PROCHAINE JUSQU’A L’ABOLITION
Le maire de Compiègne, Philippe Marini, a décidé d’interdire le rassemblement anti-chasse à courre, avant même que celui-ci soit déclaré. C’est un exemple significatif du déni de démocratie d’une Droite décomplexée et le prolongement d’une répression déjà dénoncée dans une tribune (que nous avons signée).
On comprend pourquoi, dans leur bande dessinée intitulée La Présidente, qui raconte la victoire hypothétique de Marine aux présidentielles de 2017, François Durpaire et Farid Boudjellal aient fait en sorte de placer Philippe Marini comme secrétaire d’État aux Finances du nouveau gouvernement.
Le CV du maire est également édifiant. Comme études : sciences-Po, l’ENA, licence de droit à Assas…
Puis un parcours institutionnel de haut vol : professeur à Sciences-Po et à l’IUT de Compiègne, directeur adjoint (1979-1982) puis directeur des services financiers du Commissariat à l’énergie atomique (1982-1989), membre du directoire de la banque Arjil de 1989 à 1994, avocat à la cour de Paris, inspecteur des finances, membre de la Commission de surveillance de la Caisse des dépôts de 2002 à 2008, rapporteur général de la Commission des Finances du Sénat, président de la commission des finances, sénateur de l’Oise, président de la communauté d’agglomération de Compiègne, Secrétaire général de la Section française de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie, membre du Comité national de l’Euro, membre du Conseil national des assurances, membre du Conseil national du crédit, chargé d’une mission temporaire auprès du Premier ministre, président du Syndicat mixte de la Vallée de l’Oise, président de l’association Seine Nord Europe, membre du Conseil d’Administration de l’université de technologie de Compiègne, président de l’Association des lauréats du concours général de 2011 à 2018…
Celui qui est également président du groupe France-Arabie saoudite-Pays du Golfe au Sénat avait également demandé à la fin des années 2000, sans succès, que soient déductibles des impôts les pertes boursières issues de la crise financière de fin 2008.
Finalement cela résume tout et on aurait pu commencer par là pour cerner le personnage.
Et rappelons – l’anecdote a son importance – que François Ruffin n’a pas signé la tribune mentionnée plus haut et qu’il ne s’oppose pas à la chasse à courre, ni à la chasse en général. Cela reflète bien son manque de fond culturel réellement de gauche.