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La désintégration de la culture démocratique française

L’agression de féministes anti-prostitution lors de la marche du 8 mars 2020 à Paris reflète une tendance de fond consistant en le refus de la politique, en l’anti-socialisme et l’anti-communisme. Libéraux libertaires, nationalistes conservateurs, anarchistes, gilets jaunes, traditionalistes pro-religion, populistes, syndicalistes révolutionnaires… démantèlent les valeurs du mouvement ouvrier et la France bascule ainsi dans le Fascisme, en le sachant d’ailleurs très bien.

Il existe un sondage Kantar-OnePoint pour Le Monde et France info réalisé depuis dix ans ; les derniers résultats montrent que 57 % des gens de gauche considèrent que le Rassemblement National, l’ex-Front National, peut parvenir à accéder au pouvoir. C’est 15 points de plus que l’année dernière.

Dans le même ordre d’idée, seulement 51 % des gens considèrent désormais que le Rassemblement National est une menace pour la démocratie. Il n’y a pourtant aucune progression réel de la base du Rassemblement National, alors pourquoi ces chiffres ?

Ce n’est pas tant que les gens craignent réellement de voir le Rassemblement National triompher. C’est qu’ils commencent à le souhaiter. Beaucoup de gens issus de la Gauche ont capitulé sur le plan des valeurs, sans s’en apercevoir. Ils considèrent qu’Emmanuel Macron c’est déjà le fascisme et que donc, on ne risque rien avec l’extrême-Droite. Ils prévoient déjà de ne pas faire barrage au second tour s’il faut pour cela soutenir Emmanuel Macron.

Il y a l’idée, suicidaire, que l’extrême-Droite remettrait les choses sur pied en révélant les choses telles qu’elles seraient déjà. Il y a même, à l’arrière-plan, des tendances nationales-sociales qui s’expriment, sans le montrer encore trop nettement, et cela même sans que les gens tombant dans le Fascisme le remarquent eux-mêmes.

On est là dans le nihilisme et c’est de cela que relève l’agression de féministes anti-prostitution le 8 mars 2020. Car l’ultra-gauche, les courants post-modernes… réalisent un travail de démantèlement de toutes les valeurs de la Gauche historique, en ne cachant même pas d’être totalement contre la démocratie comme principe. Des gilets jaunes aux anarchistes, il y a le même dénominateur anti-démocratique, violemment anti-Gauche historique.

Car c’est la Gauche historique qui a toujours porté la démocratie, la Droite cherchant inversement à instaurer un régime autoritaire au service du capitalisme, avec quelques compromis. C’est le sens du régime mis en place en 1958 à la suite du coup d’État militaire, avec un président faisant office de monarque élu pour quelques années.

La Gauche historique, c’est le combat pour l’organisation populaire de manière la plus développée possible, et cela qu’on soit socialiste pour une participation gouvernementale ou communiste pour l’instauration d’un socialisme comme Staline et Mao. La perspective est la même, au-delà des multiples lectures différentes de ce qui doit être fait.

On est là dans la raison, dans l’organisation raisonnée de la société. On est dans les partis, les programmes, la politique.

Tel n’est pas le cas chez les libéraux libertaires, les nationalistes conservateurs, les anarchistes, les gilets jaunes, les traditionalistes pro-religion, les populistes, les syndicalistes révolutionnaires… qui prônent tous un mouvement « élémentaire », spontané, de type romantique et irrationnel.

Leur convergence provoque la désintégration de la culture démocratique française. Celle-ci était déjà bien mal en point, les Français restant passifs, tout en voulant tout de même la démocratie, mais s’en passant aisément si le capitalisme permet suffisamment de consommation et d’aliénation.

On touche maintenant de plus en plus un fond qui n’en finit pas. Le Fascisme apparaît comme option de plus en plus claire. Le vrai fascisme, pas celui qu’on imagine de manière abstraite. Le Fascisme est en effet une dépolitisation complète de la société, un corporatisme généralisé avec une individualisation extrême.

La Gauche est anéantie pour asphyxier la démocratie et le tour est joué. Le militarisme complet, les conquêtes impérialistes… sont des options, inévitables, mais pas du tout dans premier temps. Le principal est d’asphyxier d’abord.

Le Fascisme se conjugue donc très bien avec la PMA pour toutes ou la légalisation du cannabis. Ce qui compte, c’est qu’il n’y ait pas de politique, pas de raisonnement en termes de collectivisme. Cela, on ne l’a toujours pas compris en France : on s’imagine que dans le Fascisme tout le monde marche au pas de l’oie. C’est un aspect existant mais tout à fait réducteur de la question.

Car cette militarisation de la société s’appuie sur le détournement des mobilisations populaires. Personne ne veut cela aujourd’hui, mais demain ? Car un mouvement comme les gilets jaunes porte totalement en lui les germes d’une mobilisation militariste dans une société fasciste. Les Français sont mécontents aujourd’hui et ne veulent pas la militarisation. Mais si leur colère reste primitive, ils seront mécontents et voudront la militarisation.

Le véritable fond du fascisme, c’est la suppression de la raison, de la politique, du collectivisme comme vision du monde. Le militarisme suit dans la foulée comme encadrement des mobilisations populaires, pour aller à la guerre dont le capitalisme a besoin. Ce n’est pas le Fascisme qui veut la militarisation – il le veut car les masses bernées la veulent.

Ainsi, la France est en train de connaître une désintégration de sa culture démocratique. La démocratie se fait asphyxiée. Le Fascisme se profile comme conséquence de cette asphyxie. Seule la Gauche historique rétablie peut s’y opposer, s’y confronter.

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Culture

Debaser des Pixies

› Debaser a été enregistré en 1988 et est sorti sur l’album Doolittle. C’est un morceau du groupe de musique rock indé Pixies, principalement connu pour leur titre « Where is my mind ».

Debaser pourrait se traduire par « rabaisseur », « un snob ». La chanson parle d’un bourgeois qui tente d’impressionner une fille qui lui plaît en lui parlant d’un film surréaliste.

« Got me a movie                 Tu m’as donné/fait voir un film
I want you to know              Je veux que tu le saches
Slicing up eyeballs             Globes oculaires tranchés [référence à l’une des scènes de « un chien andalou »]
I want you to know              Je veux que tu le saches
Girlie so groovy                Jeune fille sensationnelle
I want you to know              Je veux que tu le saches
Don’t know about you            Je ne te connais pas
But I am un chien andalusia     Mais je suis un chien andalousie

Wanna grow up to be             Je veux grandir pour être
Be a debaser… »                être un rabaisseur…

Cette chanson est intéressante car elle joue véritablement avec le côté inutile du surréalisme et de l’attitude qui en découle. À première vu on se dit que c’est de l’art pour de l’art cette chanson, mais pas du tout !

Dans la manière dont est chanté la chanson, on ressent bien que c’est pour se moquer de la bourgeoisie qui se pense intellectuellement supérieure !

C’est donc un homme qui pour tenter de séduire une femme, fais le snob « je veux que tu le saches », se pose en faux appréciateur de l’art « mais je suis un chien d’andalousie » en référence au film surréaliste de Dali Un chien andalou.

Debaser se moque donc de l’esprit arrogant de la bourgeoisie appréciant l’art contemporain.

En moins de deux minutes, il y a une critique de l’esprit viriliste, de l’art contemporain et de son absurdité, de l’arrogance de la bourgeoisie « debaser .

En plus de cela, la musique est très entraînante.

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Politique

Démission de Laurianne Deniaud à Saint-Nazaire : « la loyauté ne suffit plus à justifier l’injustifiable »

Le conseil municipal de Saint-Nazaire est dans la tourmente depuis plusieurs semaines après une plainte en diffamation déposée contre la première adjointe Laurianne Deniaud qui avait exposé des faits de violence sexuelle. Elle a présenté hier sa démission dans une lettre très politique, assumant un parcours et un engagement important à Gauche ainsi que cette question démocratique des valeurs, de l’attitude à avoir.

Ce que reproche Laurianne Deniaud, du Parti socialiste, au maire de Saint-Nazaire David Samzun, également du Parti socialiste, c’est son attitude sur la question des violences sexuelles.

Plutôt que de soutenir les femmes dénonçant un viol ainsi que des attitudes nauséabondes envers les femmes au sein de l’équipe municipale, il a selon elle pris le parti des personnes incriminées. Martin Arnout, également du PS, qui est mis en cause pour le viol présumé de Gaëlle Betlamini Da Silva a ensuite porté plainte pour diffamation, ce qui a lancé l’affaire publiquement.

On retrouvera une description plus détaillée de la situation dans ce résumé de la conférence de presse des femmes du conseil municipal par le site Saint-Nazaire News.

Gaëlle Betlamini Da Silva a depuis démissionné de son mandat d’élue, car « la situation devient humainement intenable ». Laurianne Deniaud a annoncé hier sa démission de l’exécutif municipal, tout en gardant légitimement son mandat de conseillère municipale.

Elle expose ses motifs dans une longue lettre publique en rappelant son action publique en tant que première adjointe dans cette ville populaire de Saint-Nazaire. Elle y parle aussi de valeurs qui ne sont plus les siennes, d’éthique qui n’est plus respecté, considérant que la situation est injustifiable.

On peut regretter le manque d’engagement socialiste de sa lettre de démission qui ne reproche pas à David Samzun d’avoir failli en tant que camarade, mais seulement en tant que « chef d’équipe ». Elle ne parle pas de la Gauche ni du Socialisme, mais simplement d’humanisme, alors qu’il y a dans cette affaire un sujet fondamental pour la Gauche.

Comment des hommes peuvent-ils en effet se prétendre de gauche, bénéficier de l’héritage démocratique du mouvement ouvrier et avoir des attitudes telles que celles dénoncées par Laurianne Deniaud et ses camarades ?

Cette question avait déjà été évoquée ici à propos des affaires de viol au sein du MJC, dans l’article « Les hommes démocratiques ne commettent pas d’agressions sexuelles ».

Les violences sexuelles ne naissent pas d’idées, mais d’un style de vie qui est mauvais. Les hommes moraux ne violent pas et les hommes véritablement à Gauche, non seulement ne violent pas car ils ont une morale, mais refusent toute attitude beauf et sexiste au nom de cette morale. Cela inclus de soutenir fermement les femmes dénonçant cela, évidemment.

Quoi qu’on pense de l’attitude du maire de Saint-Nazaire David Samzun et quelque soit les précautions qu’il est d’usage et de devoir de prendre quant à la présomption d’innocence, c’est évident qu’il a tord de prétendre que cette histoire ne concerne pas les affaires communales :

« La justice étant saisie, il appartient aux parties de s’expliquer devant elle. Je ne ferai donc aucun commentaire sur un contentieux qui ne concerne pas les affaires communales ».

Au contraire justement, quand on est à Gauche, quand on est membre d’un parti qui se revendique du Socialisme, de surcroît dans une ville importante pour la classe ouvrière, on assume haut et fort toutes les questions démocratiques. L’attitude des hommes envers les femmes, qui aboutit trop souvent au viol, est une éminente question démocratique.

Voici la lettre de Laurianne Deniaud :

« Monsieur le Maire,

Depuis 5 ans j’ai eu l’honneur d’être première adjointe à Saint-Nazaire.

C’est mon attachement à ma ville et mon engagement politique pour un monde plus juste qui m’ont guidés chaque jour. Saint-Nazaire, c’est ma ville. C’est ici que je suis née, que j’ai grandi et où j’ai choisi de construire ma vie. C’est cette ville, son histoire, ses habitants, ses associations, ses militants qui m’ont donné le goût de l’engagement, de la solidarité, de la lutte contre les injustices. C’est ici que la rencontre de l’associatif, de l’éducation populaire m’a conduit à l’engagement politique.

Depuis 5 ans, servir les Nazairiennes et les Nazairiens a été pour moi un privilège immense.  Avec la majorité municipale des écologistes et de la gauche unie, les projets que nous avons réalisés et que j’ai eu la responsabilité de conduire ou de lancer resteront pour moi une grande fierté.

Je pense à la réalisation de la dernière phase du front de mer et à la Place du Commando, qui ont changé le visage de notre ville.

Je pense à toutes les actions mises en place au service des habitants de nos quartiers prioritaires, au plan de rénovation des quartiers populaires, de la rénovation du quartier de la Tréballe, au futur centre de santé du Petit Caporal.

Je pense au futur éco-quartier de Sautron, aux premières formes d’habitats participatifs qui y naîtront, aux premiers bâtiments à énergie passive de la ville, outils indispensables face au bouleversement climatique qui approche.

Je pense aux projets d’aménagement que nous avons construits en équipe et partagés avec les Nazairiens du réaménagement des digues du Brivet au nouveau visage du bourg de Saint-Marc.

Je pense au projet de rénovation des Halles, qui seront plus dynamiques, plus conviviales, à l’appel à manifestation d’intérêt pour redonner vie aux halles de Penhoët.

Je pense au travail considérable qu’il a fallu mener pour la “grenellisation” de notre plan local d’urbanisme et au plan local d’urbanisme intercommunal, au travail engagé pour la protection de notre patrimoine architectural, paysager mais aussi végétal.

Je pense enfin à la charte de la concertation citoyenne et aux conseils citoyens de quartiers nouvelle génération, à l’introduction de nouvelles formes de participations citoyennes, du tirage au sort aux projets collaboratifs.

Je remercie très sincèrement les équipes formidables de la ville, ses agents sont des serviteurs dévoués du service public qui m’ont beaucoup appris et accompagné dans ces missions. Une politique publique n’est jamais le résultat de la décision d’un seul, c’est un travail éminemment collectif.

J’ai servi avec conviction, humilité et bonheur les Nazairiens, pour accompagner leurs projets, pour échanger, pour dialoguer. Publiquement, j’ai toujours assumé et porté les choix de notre exécutif, quels qu’aient pu être parfois les nuances, les désaccords, les regrets sur certains projets ou sur certaines façons de faire. Et, dans le dialogue avec les citoyens, c’est toujours la position collective que j’ai assumée quoi qu’il ait dû m’en coûter.

Je regrette profondément la situation actuelle. L’humain, l’attention aux autres et l’égalité sont le socle de mon engagement. Depuis plus de quatorze mois, votre gestion de cette situation n’a pas été la hauteur de ce que qu’aurait dû être celle d’un employeur, d’un chef d’équipe,  d’un responsable politique humaniste.

Vous m’avez indiqué explicitement à deux reprises que c’est à la rentrée 2018, et plus précisément le jour où j’avais posé par écrit des éléments sur les confidences dont nous vous avions déjà fait part oralement (relatives à des faits pouvant, s’ils étaient avérés être qualifiés de viol) et sur le climat oppressif et sexiste (que nous étions déjà quelques-unes à ressentir et dénoncer), que j’avais “perdu [votre] confiance”.

Votre absence de soutien revendiquée, alors qu’une plainte en diffamation a été déposée à mon encontre pour avoir simplement précisé la nature des faits que vous avez vous-même évoqué dans une réunion que vous avez convoqué ne peut pas être acceptée, pas plus que la campagne de dénigrement conduite contre moi et les membres du collectif.

L’inversion des responsabilités, pratiquée depuis la plainte en diffamation déposée à mon encontre, est un procédé de musèlement classique dans les affaires de violences sexuelles. C’est inacceptable.

Nos grands-mères se sont battues pour voter, nos mères pour obtenir le droit de maîtriser leur corps. Nous nous souvenons trop peu de la violences de ses batailles, nous avons oublié les héroïnes de ces débats, de ce qu’elles subirent à l’époque.

Les femmes de ma génération se battent aujourd’hui pour que nous ne subissions plus les violences sexuelles, les violences physiques, le sexisme au quotidien, les inégalités dans le monde du travail. C’est un devoir pour que nous ne soyons plus demain une sur deux à subir une violence sexuelle au cours de nos vie ou 30% à subir du harcèlement dans notre vie professionnelle tout en étant payées 25% de moins que les hommes.

Cet engagement je le dois à ma grand-mère, à ma mère, à ma sœur, à mes amies, à mes collègues, à ma fille. Chaque matin depuis plus d’un an, c’est en la regardant, que j’ai trouvé la force de parler et de tenir, de faire tout ce que je pouvais faire d’où j’étais pour que le monde dans lequel elle grandit soit plus juste pour les femmes.

Le message qui est renvoyée aujourd’hui à Saint-Nazaire, où l’inversion des responsabilités expose d’abord les victimes et les femmes qui se taisent encore, est à rebours de l’histoire. Il ne fait pas honneur à notre ville.

Je n’ai jamais pensé faire de la politique une carrière. Être élu n’est pas un métier que l’on pratiquerait des décennies durant. J’avais d’ailleurs décidé au lendemain des élections législatives de me remettre en mouvement professionnel, ce que, comme vous le saviez parfaitement, j’ai commencé à faire.

Lire et entendre ces derniers mois que c’est une prétendue ambition politicienne qui m’aurait animée est intolérable.

La décision que je prends est un déchirement. Mais il y a un moment où la loyauté ne suffit plus à justifier l’injustifiable. Pour moi les valeurs, le combat pour l’égalité femmes hommes, la lutte contre les violences, les pratiques et l’éthique primeront toujours sur les calculs politiciens.

Je choisis aujourd’hui de quitter l’exécutif municipal qui s’est trop éloigné des valeurs humaines et politiques qui m’animent et je vous remets ma démission.

 

Veuillez agréer, monsieur le maire, mes salutations,

Laurianne Deniaud »

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Politique

CGT : appel à la mobilisation le 13 avril pour la liberté de manifester

Communiqué de la CGT appelant à une mobilisation samedi 13 avril pour la défense des libertés publiques :

UN PREMIER COUP D’ARRÊT
Les dérives autoritaires du gouvernement sanctionnées

Le Conseil Constitutionnel a rendu sa décision hier en jugeant inconstitutionnelle l’une des mesures emblématique les plus contestée: les interdictions administratives de manifester.

En effet, cette disposition permettait d’interdire à une personne de manifester surtout le territoire national sur la base de simples suspicions; un outil dangereux à disposition des Préfets portant atteinte à la liberté fondamentale de manifester de l’ensemble des citoyens.

La CGT se félicite donc de cette censure partielle qui marque indéniablement un coup d’arrêt important aux dérives autoritaires d’un gouvernement resté sourd à l’urgence sociale et climatique.Il est absolument inqualifiable que des parlementaires soient à ce point « aux ordres » qu’ils ne veuillent pas écouter les critiques pourtant profondes et adoptent, à la majorité, une telle mesure inconstitutionnelle portant aussi gravement atteinte aux libertés fondamentales dans une démocratie.

Il aura fallu la pression venant de toutes parts, des plus hautes instances internationales et européennes, de l’ensemble des organisations syndicales, politiques et associatives progressistes et humanistes de défense des droits fondamentaux pour que, finalement, Macron saisisse lui aussi le Conseil Constitutionnel.

Le Conseil constitutionnel déclare donc non conforme à la Constitution les interdictions administratives de manifester. En effet, elles laissent une marge de liberté trop grande au Préfet et pourraient être arbitraires. Le Conseil Constitutionnel valide le reste du texte notamment les fouilles généralisées aux abords des manifestations et la création du délit de dissimulation du visage, des mesures toutes aussi liberticides et dangereuses.

Face à la multiplication de la répression, de la criminalisation des mouvements sociaux, il est indispensable de rester largement et massivement mobilisés pour la défense des libertés publiques.

La CGT appelle donc à participer massivement aux manifestations prévues le 13 avril, sur tout le territoire, aux côtés des forces progressistes.

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Société

Les hommes démocratiques ne commettent pas d’agressions sexuelles

Les terribles affaires de viols au sein des JC ont montré à quel point à Gauche il y avait une perte de repère quant au principe de la morale. Il y a pourtant une morale de Gauche et celle-ci est culturellement supérieure ; qui n’admet pas cela est un libéral ou bien relève de l’idéologie de la post-modernité.

L’occasion fait le larron : tel est le point de vue de ceux et celles pour qui le viol est une arme propre aux hommes si on les laisse faire. Le viol relève ici de l’individu, de l’individu en tant qu’homme qui, en raison de son sexe, peut chercher à abuser, à violenter, à agresser sexuellement. Il s’agirait par conséquent de chercher à contrer cette tendance, en œuvrant de manière perpétuelle à la « déconstruction » de ce genre d’attitudes.

Aussi juste que puisse avoir l’air une telle démarche appelant les hommes à se remettre en cause, c’est une fiction totale. Le viol, les agressions sexuelles en général, relèvent en effet d’une attitude non démocratique et le niveau de conscience démocratique dépend de la société. Dans une société où la beauferie est largement ancrée, les agressions sexuelles émergeront inévitablement, étant produites socialement. Tant que la base est mauvaise, ce qui en sort ne sera jamais bon.

Il va de soi évidemment que les agressions sexuelles commises par les hommes s’appuient sur leur réalité sexuelle. Ce n’est cependant pas un phénomène isolé de tout le reste. Cette barbarie relève de la barbarie en général et il n’y a pas de différence de substance entre l’homme appréciant d’utiliser des armes, abandonnant son chien, nettoyant sa voiture avec ostentation, coupant une fleur sans état d’âme. C’est la même barbarie dans sa substance.

Les femmes n’expriment pas cette barbarie de la même manière, pour des raisons historiques, en raison de leur place secondaire forcée depuis l’époque de l’agriculture et de la domestication. Elles n’en sont pas moins contaminées elles-mêmes par la barbarie et expriment elles-mêmes des tendances destructrices, tel un cynisme cinglant, une violence psychologique à l’égard des enfants et en particulier des jeunes adolescentes, une indifférence outrageante envers les questions de société (c’est-à-dire la politique).

Mais tout cela est une question de culture et quand on parle de culture, on parle d’une société portant cette culture, et quand on parle de société, on parle d’une économie portant cette société. Les violences sexuelles ne naissent pas d’idées, mais d’un style de vie. On dit parfois, avec justesse, que la pornographie est l’idéologie du viol, ce n’est toutefois juste que si l’on voit que la pornographie est elle-même le produit de la société.

Il n’y aurait pas de pornographie sans l’ultra-libéralisme et l’esprit de consommateur, la pornographie naissant dans les pays scandinaves et en Californie comme vecteur soi-disant libérateur du désir individuel, dans les années 1960. Il s’agit là d’un style de vie enraciné dans une réalité économique.

La gauche post-moderne ne voit que des individus et ne peut proposer que de « déconstruire » des briques individuelles. Sans tradition social-démocrate, le fond à l’air démocratique au premier abord et la forme a l’air intéressante à première vue. Mais on se rend vite compte qu’il n’y a aucune perspective. Le seul but est de tout déconstruire…

La gauche post moderne ne propose rien d’autre qu’une remise à plat des rapports de concurrence entre entreprises et au sein de la société : plus de morale, plus de nature, plus rien… on repart de zéro et chacun peut choisir librement ce qu’il est, ce qu’il devient, avec qui il négocie, etc.

La Gauche historique, celle de la centralité ouvrière, raisonne en terme d’ensemble, de société, de culture, de mouvement, d’évolution, de Nature… Elle pose donc la question non pas en terme d’individus mais en terme de culture : il faut une rupture avec les valeurs dominantes, il faut une culture socialiste, un ordre nouveau.

Voilà pourquoi les hommes moraux ne violent pas. Si leur morale est juste – et elle l’est quand on est véritablement démocratique, ancré à gauche et dans l’histoire de la Gauche – alors ils restent inébranlables. Ce n’est pas qu’ils ne cèdent pas à la « tentation » ou qu’ils se refrènent ; c’est simplement qu’ils ne prennent pas leur partenaire féminin pour un objet, qu’ils ne se retrouvent pas dans une situation où la réalité personnelle de l’autre est niée.

Ils n’ont rien déconstruit chez eux ; ils ont simplement fait attention à ce que les rapports avec l’autre personne soient authentiques et démocratiques. Et il va de soi que cela n’est pas possible dans un milieu où règnent l’alcool et les drogues, où le niveau culturel est terriblement faible et où il n’y a donc aucun moyen d’être réellement démocratique, parce qu’on est incapable de faire face à tous les paramètres, parce qu’on n’est pas en mesure de suivre ce qui se passe.

Aucun rapport démocratique ne peut non plus avoir lieu dans une relation marchande, dans une relation déséquilibrée en raison de l’âge (avec l’expérience que cela implique) ou des rapports hiérarchiques. Voilà pourquoi il n’est pas moral pour un médecin d’avoir un rapport sexuel avec une patiente, pour un homme d’avoir une compagne bien plus jeune, pour un patron de se marier avec sa secrétaire en quittant sa propre compagne, pour un homme d’avoir un rapport avec une prostituée, etc.

> Lire également : La terrible crise des agressions sexuelles au sein des JC

C’est là un principe essentiel de la Gauche historique, démocratique, et voilà pourquoi la « gauche » postmoderne affabule avec ses « déconstructions » individuelles et ses remises en cause fictives de comportements qui proviendraient d’on ne sait où, qui par ailleurs ne produisent strictement aucun résultat comme le prouvent les affaires récurrentes dans ces milieux.

Qui est démocrate vit dans des rapports démocratiques et a le souci de toujours vivre dans de tels rapports – et n’est pas en mesure de se retrouver dans des situations non démocratiques où il perd sa nature !