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Politique

Crise sanitaire et réactivation du véritable fascisme français

Le fascisme est un romantisme réactionnaire ; il ne peut s’appuyer que sur des mentalités propres à un pays. En France, ce fascisme consiste en la nostalgie des campagnes à l’ancienne, d’une spiritualité non marquée par l’urbanisme, avec également la fascination pour le « paysage ». La crise sanitaire va puissamment le renforcer, donnant aux néo-zadistes un élan toujours plus franchement d’extrême-Droite.

Les zadistes ont été l’avant-garde du fascisme français et les gilets jaunes des proto-fascistes. Avec la crise sanitaire, toute cette accumulation romantique réactionnaire va être en mesure de se structurer. Elle l’aurait fait de toutes façons, mais là la nostalgie d’un passé idéalisé va être encore plus aisée à mettre en avant.

Le meilleur moyen pour saisir cela, c’est de se pencher sur le communiqué suite au Covid-19 d’Extinction Rébellion, cette escroquerie pseudo-activiste née dans le cadre de la médiatisation de Greta Thunberg.

Ces pseudos écolos ne sont pas seulement incapables de relier la crise sanitaire actuelle à l’écologie, ce que pourtant même 30 millions d’amis fait dans un excellent communiqué (C’est en altérant la vie sauvage que l’Homme accroît le risque d’épidémies). Rien qu’en voyant cela, on voit qu’Extinction Rébellion n’est qu’une escroquerie d’aventuriers petits-bourgeois malades du capitalisme.

Mais on sait également où mène l’aventurisme petite-bourgeois : au fascisme. Et lorsqu’on voit qu’il est parlé de « culture régénératrice », on voit qu’un cap est passé. Seuls des fascistes peuvent parler ainsi, peuvent penser ainsi.

Dans l’histoire des idées, seul le fascisme prétend régénérer. Le Socialisme affirme qu’il faut aller vers le futur, le libéralisme que le présent émancipe. Le fascisme place lui dans le passé la situation idéale qu’il s’agirait de rétablir – contre le libéralisme et contre le Socialisme.

Les zadistes n’ont jamais dit autre chose, les gilets jaunes non plus. On va en France vers l’établissement de l’idéologie de la troisième voie, avec l’identitarisme régionaliste, la décentralisation anti-étatique, l’idéologie de l’auto-suffisance économique et spirituelle, le repli individualiste sur la petite propriété paisible, le culte de « la terre qui, elle, ne ment pas », la fascination pour un artisanat idéalisé et abstrait.

Marine Le Pen représentait tout autant le Fascisme, comme Alain Soral et Dieudonné, et bien d’autres. Cependant, il s’agissait là de Fascisme par en haut. Le mouvement de Marine Le Pen, malgré ses immenses succès électoraux, n’a jamais été en mesure d’asseoir un mouvement populaire ; son parti politique reste purement électoral, sans base organisée avec une dimension de masse.

Les sociaux-réactionnaires, avec leur discours nostalgique, sont eux en mesure de donner au Fascisme français une base de masse. Et ces gens là viennent de la Gauche au sens le plus général du terme, ils viennent plus précisément de l’anarchisme, du proudhonisme, du spiritualisme, de l’existentialisme. Leur scène est un très vaste monde associatif, dont les principaux acteurs signaient début mars le « pacte du pouvoir de vivre ».

On reconnaît ces sociaux-réactionnaires au moyen de critères très précis : le mouvement ouvrier n’existe pas pour eux, ils haïssent le véganisme, leur vision du monde revient au village d’Astérix et Obélix cherchant à se préserver de l’empire romain de la finance.

Ces gens sont les ennemis de la Gauche et plus vite ils sont démasqués et dénoncés, mieux c’est.

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Écologie

Extinction Rebellion à Paris ou le retour masqué de «Nuit debout»

Le mouvement Extinction Rebellion a mené des initiatives à Paris, en faveur du climat. Le souci est que ce mouvement est né par en-haut, profitant de centaines de milliers de dollars de dons par de riches mécènes, tout en proposant une lutte en version prêt à porter. Il est vrai que la branche française a une démarche tout à fait différente, strictement équivalente à Nuit debout. Cela change-t-il fondamentalement la substance de la démarche ?

« Un blocage de la place du #Chatelet, du quai de la Megisserie et du pont au Change, avec orchestre live, une disco, des ateliers artistiques, des formations, du yoga, des cuisines collectives, un voilier, des abris pour se protéger de la pluie et un vrai village de tentes ! »

Un tel discours d’Extinction Rebellion en dit long sur la nature de sa « rébellion ». C’est le plan squat du samedi soir du jeune de centre-ville élevé au pinacle de l’interventionnisme politique.

Que le programme d’action prévoit également le nettoyage d’un camp de migrants et on aura tout compris : l’écologie n’est qu’un moyen de recyclage pour les débris de l’esprit Nuit Debout et de ses avatars zadistes ou gilets jaunes.

Dans tous les cas, il y a la même mentalité, qui consiste à dire à la fois à l’État : « fous-nous totalement la paix » et en même temps « fais tout pour nous ». Dans tous les cas, la prédominance du style petit-bourgeois est outrancier et tout est fait par conséquent pour réduire le capitalisme à une oppression virtuelle, pour ne jamais parler ni des ouvriers, ni de la bourgeoisie, ni de l’exploitation.

La conséquence en est le refus de chercher à mobiliser le peuple. Le mouvement Extinction Rebellion assume la grande thèse populiste, qui veut qu’un changement social profond se déroule lorsque 3,5 % de la population s’y implique. Cette thèse anti-démocratique a d’autant plus de succès dans notre pays que les syndicalistes révolutionnaires, il y a un siècle disaient déjà cela.

Enfin, on admettra que les syndicalistes révolutionnaires avaient au moins le mérite de chercher la confrontation avec le capitalisme et ne réduisaient pas la lutte à une sorte de style mi-clown mi-revendicatif.

On pourra toujours prétendre que c’est un premier pas, un engagement. Mais un premier pas à quoi et pourquoi un engagement serait-il forcément positif ? Qui peut croire d’ailleurs que cette révolte scénarisée apportera quoi que ce soit, par exemple, au véganisme ou à la condition animale en général ?

Car s’il est un thème qui ne pardonne pas sur le plan du contenu, c’est bien l’écologie. Et là il n’y a pas de contenu, juste des gens pleurant sur leur avenir, sur le fait qu’ils vont vivre moins bien. C’est la même chose sur ce plan que les gilets jaunes, cela est très clair, c’est une révolte de l’amertume.

L’amertume a bien sûr sa dignité… si on en fait pas un fétiche. Mais là c’est plus qu’un fétiche, c’est du jeu, les gens s’amusent. Le décalage entre leur jeu et leur affirmation que le monde s’effondre est particulièrement frappant. Et glaçant.