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Football: des ultras refusent de revenir au stade en raison du Covid-19

Le peuple, quand il s’organise, a l’esprit collectif et la responsabilité sociale chevillés au corps. On a un bel exemple de cela avec les communiqués de différents groupes de supporters « ultra » qui expliquent pourquoi ils refusent de revenir dans les stades en raison de la crise sanitaire.

Malgré la possibilité (pour l’instant) d’avoir 5000 supporters dans un stade, il y a l’idée que soit tout le monde peut venir au stade, soit personne. Il n’est pas question d’avoir un quelconque favoritisme ou bien d’engendrer des frustrations. On a là une haute conscience sociale, de la part de personnes souvent jeunes. Mais ce n’est pas la seule raison.

Les ultras, bien qu’ils soient relativement criminalisés en France, sont des gens responsables, en tous cas pour la plupart d’entre eux. Ils savent très bien que leurs tribunes sont des lieux de promiscuité et de liesse collective. Impossible de respecter les mesures sanitaires dans ce cas et comme il n’est pas question de refuser les mesures sanitaires (les ultras ont souvent été à la pointe de la solidarité avec les soignants pendant le confinement), alors l’évidence s’impose : pas de retour au stade dans de telles conditions.

Gageons que l’ensemble des groupes d’ultras rejoignent cette position dans les jours qui suivent, alors que le championnat de France doit reprendre le 21 août pour la Ligue 1 et le lendemain pour la Ligue 2.

Nous reproduisons ci-dessous quelques exemples typiques.

Voici pour commencer le communiqué du 16 août 2020 des Merlus Ultras 1995, supporters du FC Lorient, qui expliquent avec une très grande dignité pourquoi et comment ils ont « essayé » pendant un match amical, avant de se rendre compte dès la mi-temps que ce n’était pas possible :

Voici le communiqué du 17 août 2020 des Red Tigers 1994, supporters du RC Lens, particulièrement actifs pour la solidarité populaire pendant le confinement :

Voici le communiqué du 16 août 2020 de la Brigade Loire 1999, supporters du FC Nantes, avec une critique très intelligente et très bien vue du « laxisme » ambiant dans la société quant aux mesures sanitaires :

Voici le communiqué du 17 aout 2020 des Ultrem 1995, supporters du Stade de Reims :

Voici un extrait du communiqué des South Winners 1987, supporters de l’Olympique de Marseille, qui déjà le 6 août 2020 entrevoyaient l’impossibilité de reprendre l’activité en tribune et appelaient à la plus grande responsabilité sanitaire :

On notera que certains groupes d’ultras n’ont pas le même sens des responsabilités ni la même dignité populaire. C’est le cas du Collectif Ultra Paris (PSG) qui a organisé un lamentable rassemblement sauvage devant le Parc des Princes pour « fêter » une victoire de leur club en 1/4 de finale de coupe d’Europe mercredi 12 août (comme si c’était une victoire de la coupe), avec banderoles, chants, fumigènes, etc.


Mais il faut noter ici que le CUP ne représente qu’une petite partie des ultras parisiens historique, celle qui a accepté l’état de fait où leur club est rentré en possession du Qatar.

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Disparition d’Emiliano Sala : les sportifs appartiennent au peuple !

La disparition tragique du footballeur Emiliano Sala est un bouleversement à Nantes, il y a le sentiment terrible et collectif que c’est « l’un des nôtres » qui a disparu.

Il était revenu à Nantes pour le week-end puis est reparti après un au revoir à ses anciens équipiers au centre d’entraînement. L’avion dans lequel se trouvait Emiliano Sala n’a pas été retrouvé, mais si à l’heure actuelle il est encore porté disparu, il n’y a que très peu de doutes quant à son sort. Le sujet a animé la journée des Nantais amoureux de leur club hier, dans les collèges et les lycées, au travail, dans les familles ou sur les messageries entre amis. Des centaines de personnes se sont rendues le soir même dans le centre de la ville en son nom.

Un footballeur, et qui plus est le meilleur buteur du club, qui s’implique fortement sur le terrain, donne de sa personne pour l’équipe, cela plaît aux gens. Emiliano Sala a plu au public nantais tant pour sa gentillesse et son sourire que pour sa « grinta » sur le terrain et ses buts. Toujours un bonjour quand il le fallait, toujours d’accord pour un autographe ou un selfie quand on le croisait au karting ou à la boulangerie, et toujours enclin à se donner pendant les matchs.

Les intellectuels des centre-villes, les bourgeois en général, ont du mal à saisir cela. Ils ne voient en les footballeurs pros que des individus qui réussissent, adulés par des gens d’en bas qui eux n’ont pas réussi. En vérité, ce n’est pas cela qui se passe : les gens du peuple savent que les footballeurs comme Emiliano Sala sont des leurs, et inversement. C’est pour cela qu’il y a beaucoup de tristesse quant à sa disparition, car il y a de l’affection.

En arrière plan de cela, il va aussi y avoir beaucoup de colère. Car cette disparition n’aurait jamais dû arriver. C’est un drame du football moderne.

Elle est la conclusion tragique d’un insupportable épisode hivernal plein de rebondissements quant à son transfert vers le club de Cardiff City. L’entraîneur Vahid Halilhodzic ne voulait évidemment pas du départ de son buteur, surtout sans remplacement derrière, et assurait qu’il ne partirait pas.

Il y avait quand-même des rumeurs, puis un départ quasi certain finalement annulé, avant d’être enfin conclu il y a quelques jours. On ne sait jamais les choses dans le détail dans ce genre de transactions, mais la plupart des commentaires indiquaient qu’Emiliano Sala n’était pas intéressé sportivement par Cardiff. Ce serait le président du FC Nantes, Kita, qui a poussé le transfert pour récolter une grosse somme d’argent (estimée à 17 millions d’euros, dont la moitié doit revenir aux Girondins de Bordeaux en raison d’une clause sur le précédent transfert).

De son côté, le club de Cardiff a proposé au joueur un salaire très important, de 300 000 euros par mois, qu’il lui a été compliqué de refuser, ce que tout le monde à bien entendu compris, malgré la déception.

C’est un drame du football moderne, car ce genre de transferts insupportable d’un point de vue sportif ne devraient pas exister. Il ne devrait pas y avoir autant d’argent en jeu, avec une telle concurrence déloyale qui fausse toute équité. Il n’y aurait jamais dû avoir ces allez-retours improvisés entre Nantes et Cardiff dans un petit avion au-dessus de la Manche en plein milieu du championnat en hiver.

Si l’on en croit la presse, Emiliano Sala avait fait part de ses inquiétudes quant au vol à son à des amis, indiquant qu’à l’aller cela avait été compliqué et qu’il n’avait pas confiance en l’avion « sur le point de tomber en morceaux ». Cette information fait vraiment froid dans le dos, il y a quelque-chose de vraiment révoltant qui montre que les joueurs de football, même s’ils gagnent beaucoup d’argent, sont les victimes de tractations qui les dépassent, manipulés comme de simples marchandises, contraints à ce genre de voyages absurdes.

On peut même penser, d’ailleurs, qu’Emiliano Sala n’avait pas grand-chose à faire en Europe, et que le peuple argentin devrait avoir le droit de garder ses propres champions, qui quittent le pays à cause de l’argent.

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Le FC Nantes, grand perdant du « football moderne »

Le Football Club de Nantes est un des grands perdants de l’avènement du « football moderne », à l’image de clubs comme l’Ajax Amsterdam, le Celtic Glasgow, l’AS Saint-Étienne ou encore le Genoa CFC. Le club a fêté cette année ses 75 ans ; il fut durant la deuxième moitié du XXe siècle un club très populaire et il bénéficie encore d’une notoriété et d’une sympathie importante en France, malgré de faibles résultats sportifs.

 

« 60 ans de gloire, 15 ans d’anonymat… jusqu’à quand? »

Lors de la dernière rencontre de la saison 2017/2018, les supporters de Nantes ont déployé une grande fresque présentant des figures historiques du club. Elle était accompagnée d’un message résumant la situation.

Cela était bien sûr un pic destiné à la direction qui a largement fêté les 75 ans du club cette année. Depuis le dernier titre de champion de France en 2001, le « FCN » n’est plus que l’ombre de lui-même. C’est justement à cette époque qu’il fût précipité dans les abîmes du « football moderne ».

Une tradition de football

Il y avait une identité sportive à Nantes, avec des projets collectifs construits et menés durablement, avec la reconnaissance et le soutiens des masses locales amatrices de football.

L’identité culturelle n’est pas directement ouvrière, mais en tout cas franchement populaire et démocratique. Le public est connu comme étant exigeant, amateur de beau jeu collectif, mais pas de frasques et d’aventures individuelles.

Seulement, cela n’est pas compatible avec le football d’aujourd’hui et sa dimension « business ». Il nécessite des projets démesurés, de l’immédiateté, et ne supporte pas que des anciens puissent être enraciné dans un club, respecter des valeurs déterminées, prendre le temps de la construction.

Le FC Nantes a été longtemps réputé pour son centre de formation de la Jonelière, qui fût pendant un moment l’un des plus à la pointe du monde. Cela a permis l’avènement de grandes équipes avec plusieurs joueurs formés au club, ce qui permettait aux recrues de respecter aussi un style de jeu particulier.

“Jeu à la nantaise”

Les commentateurs ont résumé cela sous le terme de “jeu à la nantaise”, qui fait un peu figure de mythe, car il représente des réalités différentes. Il y a toujours en tout cas derrière ce terme l’idée de l’intelligence collective, de la construction rapide et efficace.

José Arribas, Jean-Claude Suaudeau et Raynald Denoueix sont les principales figures représentants ce “jeu à la nantaise”. L’histoire du club est aussi marqué par de grands noms comme Henri Michel, Claude Makelele, Christian Karembeu ou bien Mickaël Landreau. Il faut penser aussi par exemple aux trios offensifs des années 1970 Baronchelli-Amisse et Pécout ou Halilhodžić, et d’autres encore.

La tradition de jeu nantaise avait commencé à tanguer au début des années 1990, époque à laquelle le “business” a commencé à envahir massivement le football. Jean-Claude Suaudeau avait une première fois claqué la porte du FC Nantes, en tant qu’entraîneur.

Mais c’était une autre époque que la nôtre, le capitalisme n’avait pas à ce moment les moyens de tout broyer et les structures ont pu se maintenir, avec l’appui de la population.

Une saison 94/95 fantastique

“Coco Suaudeau” est revenu à la tête de l’équipe en 1993. La saison 1994/95 a ensuite connue l’une des meilleures équipe française.

Largement issue du centre de formation, elle ne brillait pas par ses qualités individuelles mais par ses prestations collectives impressionnantes. En plus du titre de champions de France, les « canaris » n’ont connus qu’une seule défaite cette saison là, ce qui a donné lieu au record de 32 journées invaincues. En 2018, ce record n’a toujours pas été battu, même par le PSG et ses moyens immenses, complètements déloyaux par rapports aux autre clubs.

Le jeu nantais était en 1994/1995 d’une grande fluidité, les phases de transition maîtrisées de manière brillante, l’équipe impossible à jouer. Le « tarif maison » pour les matchs à domicile était de 3 – 0 (cela s’est produit 10 fois en 19 matchs !)

C’était un grand moment de l’histoire du football.

Malgré la vente de quelques joueurs clés comme Christian Karembeu et Patrice Loko, le club a atteint les demi finale de la ligue des Champions l’année suivante, éliminé de justesse par la Juventus, malgré une victoire 3-2 à la Beaujoire.

Un dernier titre en 2001

La saison 2000-2001 fut comme une dernière respiration avant la noyade pour le FC Nantes. Raynald Denoueix, continuateur de Jean-Claude Suaudeau, a été capable de mener l’équipe au titre mais les moyens n’était déjà plus les même, le triomphe moins brillant et plus réaliste.

Tout a sombré ensuite, et violemment.

En 2000 le club a été racheté par le Socpress, à la tête du journal local “Presse Océan”. Cela fût présenté par de nombreux commentateurs comme un “coup” financier, dans le but de se servir de la trésorerie du club. C’était aussi une occasion pour la municipalité (censée être de Gauche car affiliée à Parti Socialiste) de se séparer du club.

Raynald Denoueix fut licencié sans ménagement, malgré le titre (il rebondit cependant directement au Real Sociedad avec qui il remporte le championnat espagnol, ce qui fût une véritable surprise et un véritable exploit !)

Le club n’a jamais pu se relever de ce bouleversement. Il a été relégué deux fois en ligue 2 en l’espace de deux ans, alors qu’il détenait le record de présence ininterrompue en première division du championnat français (44 saisons, de 1963 à 2007).

L’ère Kita

Le FC Nantes passa succinctement (et indirectement) dans les mains de Serge Dassault, puis dans celles de l’actuel propriétaire et président Waldemar kita.

Ce dernier est un industriel fortuné qui a racheté le club pour se faire plaisir, comme d’autres jouent à “Football Manager” sur leur ordinateur. Son plus récent “caprice” étant la construction d’un nouveau stade ultra moderne.

[Voir notre article : YelloPark, la mairie socialiste de nantes brade le stade de football de la Beaujoire ]

Sa présidence est marqué par une grande instabilité et des choix très critiqués en terme de gestion (transferts, salaires, infrastructures, etc.). Dès le début, il s’était fait remarquer par son attitude désinvolte en insultant violemment dans la presse le joueur Frédéric Da Rocha, figure du club :

« Qu’il se permette de faire un tour d’honneur […] alors que c’est la deuxième fois qu’il descend [en ligue 2, NDLR], c’est que pour sa gueule ! À sa place, j’aurais arrêté le foot depuis longtemps. »

Depuis qu’il est arrivé en 2007, le club a connus 14 entraîneurs, soit plus d’un par année, ce qui est au dessus des “standards” déjà très court du “football moderne”.

Parmi eux il y a Michel Der Zakarian, ancien joueur du club, qui a été licencié deux fois malgré qu’il ait fait remonter deux fois le club en ligue 1 !

Contre le football moderne

Contre le « football moderne »

Waldemar Kita est un personnage qui a tout du grand bourgeois détestable, bronzé aux UV, méprisant envers les classes populaires, etc. Il cristallise autour de sa personne tout une opposition, surtout de la part des supporters les plus fervents et les plus jeunes.

Il n’est cependant qu’une figure,représentant un système et des enjeux économiques soumettant le sports, que l’on peut résumer à travers la critique du “football moderne”.

Les traditions n’ont pas toutes disparues au FC Nantes, mais elles ne se maintiendront pas éternellement. L’histoire du football et des réalisations humaines en général est certes marqué par des changements. Il ne faudrait pas être figé dans le passé. Mais la situation du FC Nantes laisse malgré tout, somme toute, le sentiment amer d’un immense gâchis.

Voici pour finir un extrait de la réaction très vives, très authentique, de Vahid Halilhodzic (champion de France en 1983) parue dans la presse locale après la seconde relégation du FC Nantes il y a presque 10 ans.

« Le FC Nantes n’est pas mort ce week-end, il est enterré depuis pas mal de temps. C’est scandaleux !

Ses philosophes de joueurs ne savent pas que le FC Nantes c’est autre chose. Les gens sont résignés, déprimés. On n’a pas su tirer les leçons de la première descente.

Avec la remontée, certains ont pensé qu’ils étaient en droit de donner des leçons à tout le monde. C’est incompréhensible.

Ce club synonyme de stabilité, de travail, est tombé si bas. C’est facile d’accabler les gens mais quand tu joues mal, tu essaies au moins de courir, de te battre, de compenser avec de la générosité, de la volonté pour masquer ton manque de talent. Mais je n’ai même pas vu ça !

Ce vestiaire doit être confronté à pas mal de problèmes, c’est du moins l’impression qu’il donne de l’extérieur.

Ils ont réussi à tuer un monument du football, il fallait être costaud pour faire ça. Ils n’ont pas seulement détruit l’image de ce club mais aussi son âme.

Des communicants ont tenté de cacher la réalité mais le FCN est profondément malade à tous les niveaux.

La preuve, sa source inépuisable de talents, en l’occurrence le centre de formation, semble tarie. Où sont les jeunes ? Il faut un changement radical, surtout des gens plus compétents. »

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La mairie socialiste de Nantes brade le stade de football de la Beaujoire

Le projet Yello Park prévoit la destruction du Stade de la Beaujoire dans lequel évolue le FC Nantes pour construire une enceinte privée, typique du « football moderne ». La mairie acquise au Parti Socialiste soutient directement le projet. Elle a annoncé qu’elle va céder l’équipement public pour une somme incroyablement basse : 10,6 millions d’euros.

 

La Beaujoire au prix d’une friche

10,6 M€ : une telle somme n’évoque pas forcément grand chose, alors il faut la mettre en perspective. Rien qu’entre 2015 et 2017, la métropole de Nantes a investi 6 millions d’euros en travaux de rénovation de la Beaujoire. À titre de comparaison, le récent stade d’athlétisme couvert Pierre Quinon à Nantes, avec ses 500 places assises, a coûté 18 millions d’euros.

Concrètement, cela signifie que la ville brade la Beaujoire. Cela revient à céder le terrain pour une valeurs équivalente à une simple friche dans un quartier peu attractif d’une région sinistrée. L’information a été accueillie avec stupéfaction par les acteurs locaux, tellement cela paraît incroyable.

Cela d’autant plus que c’est une dilapidation d’équipement public, c’est-à-dire d’un stade qui appartient en théorie à la collectivité, au profit d’un projet privé destiné à faire de l’argent pour quelques personnes, qui sont par ailleurs déjà riches.

 

Une décision unilatérale

Depuis son annonce, le projet Yello Park a suscité de nombreuse interrogations. Il est très vite apparu que tout a été décidé en sous mains entre les acteurs privés et la mairie, sans concertation avec les habitants et les supporters du club.

D’un côté, le président du FC Nantes Waldemar Kita, qui a fait fortune dans la chirurgie esthétique, s’est associé au promoteur Yoann Joubert à la tête du groupe Réalité. Ils ont monté un gigantesque projet capitaliste, avec des commerces et des habitations autour du nouveau stade ultra moderne, qui serait en quelques sorte un lieu de spectacle.

De l’autre, la mairie entend se débarrasser facilement d’un équipement qu’elle estime n’être pas intéressant pour elle. Cette volonté de la mairie date au moins de la précédente mandature de Jean-Marc Ayrault.

Pour justifier cela, des chiffres farfelus ont été mis en avant, et il a été prétendu de manière grotesque et mensongère par Waldemar Kita que « Refaire la Beaujoire coûterait plus cher que faire un nouveau stade ». On est là dans le mensonge et la manipulation la plus vile. Rien qu’avec les chiffres qu’il avance lui-même, cela ne tiens pas, puisqu’il estime une rénovation à 100 M€ et son nouveau stade à 200 M€ !

 

 

Un projet contesté

Le groupe de supporters Brigade Loire a fait un gros travail pour étudier cela, montrer quelles pourraient-être les autres solutions, comprendre les enjeux. Un dossier de 111 pages a été rédigé (visible ici), avec de nombreux chiffres, beaucoup de comparaisons, de données, etc.

Il apparaît comme évident pour beaucoup qu’il n’est pas utile de détruire la Beaujoire. Une rénovation serait tout à fait possible, et même préférable. La décision de céder la Beaujoire au Yello Park a été prise unilatéralement, sans laisser la possibilité à d’autre projets d’être proposés.

Il n’y a même pas eu d’appel d’offre, c’est-à-dire une mise en concurrence, ce qui est censé être la norme dans l’économie capitaliste. En réalité, la concurrence n’est qu’un moyen pour les capitalistes d’accaparer des marchés, et les plus gros groupes ont les moyens d’empêcher toute concurrence quand cela va dans leur sens.

 

 

Contre le “football moderne” ou pour le “foot business” ?

Ce qui est censée être la Gauche avec le Parti Socialiste, participe en fait directement de cette folie capitaliste. Elle dilapide le patrimoine collectif, n’a pas d’autre projet d’avenir pour la population que la soumission au marché et à la mégalomanie de quelques individus voulant laisser une trace.

Ce projet suscite d’autant plus de méfiance que la population n’a pas confiance en Waldemar Kita qui, à la tête du club depuis plus de 10 ans, a multiplié les erreurs de gestions et n’a jamais su maintenir une quelconque stabilité.

Le club s’endetterait directement avec le Yello Park. Cela pourrait causer sa faillite en cas de difficulté sportives. En l’état, il n’y a aucune raison d’imaginer que la situation sportive du FC Nantes évolue de manière positive dans les prochaines années. C’est aujourd’hui une équipe de milieu de tableau qui pourrait facilement se retrouver à jouer le maintien, voir être reléguée en Ligue 2.

Par ailleurs, absolument rien ne garantie le succès commercial du projet. De nombreux exemples de nouveaux stades alertent sur ce risque, comme le montre le dossier de la Brigade Loire.

La seule chose qui est certaine dans cette affaire, c’est que si le projet aboutissait, la mairie socialiste de Nantes aurait fait détruire pour un maigre gain un équipement public fonctionnant, avec une valeurs patrimoniale indéniable.

Cela serait un bon énorme vers la confiscation totale du FC Nantes à la population. Comme c’est la norme dans le “football moderne”, le club deviendrait encore plus une structure anti-démocratique et anti-populaire, servant un divertissement hors-sol et uniquement mercantile.