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Encore des féministes agressées en manifestation à Paris

Les violences de la part des activistes queer deviennent une habitude à l’occasion du 8 mars… En 2020, des féministes avaient déjà été agressées par l’ultra-gauche anarchiste. Cette année encore, des violences ont eu lieu sous la bannière « antifasciste » en montrant un visage particulièrement réactionnaire et puérile.

Ce dimanche 7 mars avait lieu un rassemblement féministe sur la place de la République à Paris où le Collectif Abolition Porno Prostitution (CAPP), le collectif L’amazone et sa fondatrice Marguerite Stern étaient présentes pour revendiquer l’abolition du système pornographique et prostitutionnel.

On pouvait lire sur leurs pancartes « Nous voulons des moyens pour que les femmes puissent sortir de la prostitution », « la porno-prostitution est raciste, sexiste, capitaliste », « Jacquie & Michel mis en examen pour viol, proxénétisme et traite d’être humains aggravé » ou encore « vive le sexe féminin ». Un collage disait également : « mineure prostituée : adultes responsables, clients et proxos criminels ». La base du féminisme en somme.

Si quelques manifestantes post-modernes avaient déjà arraché une pancarte dès le début, c’est au bout d’une heure qu’un groupe d’ « antifas » de l’Action Antifasciste Paris-Banlieue (AFAPB) est arrivé pour défendre la prostitution à l’aide d’œufs lancés sur les survivantes du CAPP.

Ces militants et militantes de l’AFAPB devaient avoir 20 ans de moyenne d’âge, sans doute recrutés sur Instagram, c’est ce qui explique en partie la platitude de leur argumentaire publié sur Twitter pour rendre compte de leur action anti-féministe.

Ce groupe militant arrive à agglomérer de manière incroyable des queer, des trans « putes », des « décoloniaux » et des antisémites. En effet, les vidéos postées par les manifestantes féministes montrent un jeune portant un sweat floqué du « A » anarchiste, sans doute s’identifiant comme « non-binaire » faisant une quenelle avant de faire semblant de jeter une bouteille.

De tels énergumènes détruisent l’antifascisme et le féminisme de l’intérieur, un tel spectacle est consternant, mais malheureusement pas étonnant lorsque l’on connaît la lente déchéance politique de la gauche, complètement asphyxiée par le post-modernisme.

On est bien loin des préoccupations des femmes, qui se retrouvent davantage dans la lutte contre la marchandisation de leur corps, de celui de leur fille. Encore faut-il côtoyer des femmes du peuple et leur poser la question pour le savoir.

La seule raison pour laquelle ce courant post-moderne peut agir de la sorte, c’est qu’en cette période de recul général de la vie démocratique, la masse des femmes ne s’intéresse pas à ce qu’il se passe à Paris le 7 mars lors d’une manifestation.

Mais quand le vent tournera, quand les femmes du peuple prendront massivement en main leur destin, ce qui est sûr c’est que les post-modernes seront les premiers à sentir le sol se dérober sous leurs pieds.

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Nouvelle répression de survivantes de la prostitution à une manifestation contre les violences faites aux femmes

Depuis tout juste un an, le mouvement féministe à connu un tournant avec des violences à l’égard des femmes. De manière tout à fait intolérable, il y a particulièrement des violences à l’égard de femmes ayant vécu la violence de la pornographie et de la prostitution, des femmes organisées contre ces industries patriarcales.

Le 25 novembre est la journée mondiale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, c’est la seule date, avec le 8 mars, qui soit entièrement dédiée à la question de l’émancipation féminine. Et depuis quelques années, cette journée tend à être détournée par les lobby du proxénétisme et le milieu queer. Selon ces personnes, ces deux journées devraient être plus « inclusives » des « minorités de genre ». Qu’ils incluent les « travailleurs du sexe » dans la question du genre ne semble pas, par ailleurs, troubler leur intelligence.

Lire aussi : 8 mars àParis : des féministes agressées par l’ultra-gauche libérale-libertaire

Une grande majorité des violences faites aux femmes sont donc complètement effacées de ces journées, le fait qu’il ne faudrait plus utiliser le mot « femmes » en est l’expression la plus révélatrice.

Les milieux féministes des centres-villes sont donc complètement phagocytés, le féminisme est étranglé par la décadence du capitalisme.

Les féministes abolitionnistes savent donc désormais qu’aller en manif est un risque, que ce sera une affirmation antagoniste dans ce qui devrait être leur mouvement, leur lieu d’expression.

Le Collectif Abolition Porno Prostitution (CAPP), a voulu porter la parole des survivantes de la prostitution le 25 novembre à Paris, comme le 8 mars dernier. Et la réponse prévisible du féminisme libéral a été encore une fois de réprimer cette parole. C’est littéralement violenter des femmes dans une manifestation contre les violences faites aux femmes.

Tant qu’il n’y aura pas de mouvement de masse, les revendications démocratiques seront étouffées par un militantisme libéral superficiel et puéril dans les villes. Il y a fort à parier que le vide politique actuel des zones rurbaines et péri-urbaines sera demain un terrain propice à l’affirmation d’un féminisme populaire et radical, qui finira par l’encerclement des villes et le rétablissement du féminisme, partout.

On trouvera sur la page Facebook du Collectif Abolition PornoProstitution – CAPP une vidéo présentant les faits de manière très précise et avec une analyse très juste.

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La critique féministe de la GPA en Espagne (interview)

En Espagne, le mouvement féministe est à la pointe de la critique de la GPA, un exemple que la France doit suivre. Nous nous sommes entretenus avec Berta O. García (@Omnia_Somnia sur Twitter), une féministe radicale espagnole, membre de la RECAV (Red Estatal Contra el Alquiler de Vientres), un récent réseau de 50 organisations et groupes de femmes contre la légalisation de l’exploitation reproductive et le commerce de bébés en Espagne. Elle fait également partie du bureau de la Coalition Internationale pour l’Abolition de la Maternité de Substitution (CIAMS).

1) L’Espagne est leader européen de la reproduction assistée, comment cela amène-t-il la question de la GPA ?

Il est vrai qu’en Espagne, on effectue des traitements qui n’existent pas dans d’autres pays ou qui sont réglementés d’une autre manière. Ici, par exemple, le don anonyme de gamètes est autorisé, « compensé » financièrement, ce qui est interdit en Italie, en Suisse, en Autriche et en Allemagne ; dans d’autres pays, comme la Suède et le Danemark, l’ovodonation (don d’ovule) est considérée comme une pratique dangereuse pour la santé et il est seulement permis d’utiliser ses propres ovocytes ou les restes d’autres femmes ayant subi une fécondation in vitro.

En Espagne, il est également possible de réaliser le test génétique préimplantatoire (PGT-A), qui n’existe pas dans d’autres pays, ou la méthode «Ropa» (réception d’ovules en couple), par laquelle deux femmes participent activement au processus de procréation, l’une fournissant à l’autre les ovules pour être inséminés avec le sperme du donneur, et l’embryon implanté par FIV. La législation espagnole permet également aux femmes seules ou non-mariées d’avoir accès aux traitements de fertilité.

Tout cela place l’Espagne à la tête de l’Europe dans ce type de traitement et en fait une destination de tourisme de reproduction.

Le revers de la médaille est que la mainmise d’entreprises privées sur l’ovo« donation », en réalité rétribuée à hauteur d’environ 1000€, pousse de nombreuses jeunes filles, notamment étudiantes à céder aux ambitions des cliniques privées et à subir des traitements hormonaux très agressifs pour stimuler leur production d’ovocytes. De plus, l’extraction par ponction chirurgicale du liquide folliculaire qui contient les ovules, sous sédatif, est non sans risque.

Il y a des filles qui sont soumises plusieurs fois à ces procédures agressives, ce qui suppose une véritable exploitation reproductive, bien que plus cachée et moins évidente que la mal nommée maternité de substitution.

Paradoxalement, les patientes qui viennent dans les cliniques pour résoudre leur infertilité sont dissuadées de subir ces traitements parce qu’il s’agit d’une véritable bombe hormonale.

Ensuite, il y a les femmes bénéficiaires, pour la plupart des femmes qui ont été contraintes de retarder la maternité pour des raisons professionnelles. Il existe d’ailleurs de grandes entreprises telles que Google, Facebook, Apple, Úber, Spotify qui encouragent leurs employés à retarder l’âge de la maternité et financent la cryoconservation des ovules. Cette pratique a déjà atteint les entreprises espagnoles.

La majorité des fécondations in vitro en Espagne ne sont plus réalisées pour des raisons de maladie, mais pour des raisons « sociales », c’est-à-dire l’âge de plus en plus avancé des femmes qui décident de devenir mères se soumettant à la pression exercée par les entreprises pour que la productivité des travailleuses ne soit pas interrompue par la maternité. Si l’on ajoute à cela la pression sociale que les femmes subissent pour devenir mères, le tableau est décourageant.

Il y a environ 400 cliniques de fertilité en Espagne, nous sommes le deuxième pays au monde, après les États-Unis, en nombre de cliniques. Elles ne nécessitent pas beaucoup d’investissements et les bénéfices sont très juteux. La sécurité sociale couvre également ces traitements, mais avec des restrictions, et le temps d’attente est généralement compris entre 1 et 4 ans, de sorte que la plupart des patients optent pour les cliniques privées.

Il est évident que les cliniques seraient les premières intéressées à proposer la maternité de substitution, mais la loi espagnole sur les techniques de procréation assistée n’inclut que les techniques qui remplissent les conditions d’accréditation scientifique et clinique, et le fait d’utiliser une femme pour porter et accoucher un bébé sur commande et par contrat afin de le donner à un tiers n’est pas une technique.

Cela doit être très clair, car dans la plupart des règlements existants et dans la plupart des propositions législatives, cette erreur est commise. Aucune société scientifique-médicale n’approuve cette pratique en tant que technique de procréation assistée. La loi espagnole déclare « nul le contrat par lequel la gestation est convenue, avec ou sans prix, à la charge de la femme qui renonce à sa filiation maternelle en faveur du contrat.

2) Y-a-t-il une actualité politique pour la légalisation de la GPA? Si oui, peux-tu développer par qui c’est porté ?

Il y a quelques années, le sujet de la maternité de substitution n’apparaissait que dans les magazines de type people quand une célébrité avait acheté un, deux ou quatre bébés.

Il existe plusieurs associations très actives en faveur de la maternité de substitution et des acheteurs de bébés à l’étranger. Ces associations ont inspiré les propositions législatives du parti politique Ciudadanos (Citoyens) en 2017 et 2019, mais aucune d’entre elles n’a été soumise au débat du Congrès des députés. De plus, il n’a obtenu que 10 représentants au Congrès lors des dernières élections générales, il est donc en nette minorité pour faire avancer une éventuelle nouvelle proposition législative.

En revanche, du fait de la reconnaissance des bébé nés par GPA à l’étranger depuis 2010, il y a un terreau à la formation d’associations de défense de la maternité de substitution. Une initiative législative populaire a ainsi été lancée par l’Association pour la Légalisation et la Régulation de la GPA en Espagne mais les 500 000 signatures nécessaires n’ont jamais pues être obtenues.

3) Quelle opposition à la GPA en Espagne ?

Les deux partis qui gouvernent actuellement en coalition, PSOE et Podemos, se sont récemment déclarés contre la légalisation de la maternité de substitution et cela se reflète dans leur engagement au gouvernement.

Cependant, l’enregistrement d’un enfant né à l’étranger « grâce à des techniques de substitution » est possible à condition qu’il y ait une résolution judiciaire déterminant la filiation du nouveau-né comme fils ou fille des mandants, sans aucune référence à la mère qui l’a mis au monde. Ce type de décision de justice est rendu aux États-Unis et au Canada, effaçant la mère et accordant légalement la paternité/maternité aux « parents intentionnels », un concept très curieux et fictif, puisque ces personnes sont reconnues par une décision de justice comme parents avant même la naissance du bébé.

Ainsi, sans volonté politique de renverser cette simple instruction, nous ne pouvons pas dire qu’il y a vraiment un engagement du gouvernement contre l’exploitation reproductive et le commerce de bébés en général.

4) Comment se positionne le mouvement féministe au sujet de la « maternité de substitution » ?

Le féminisme est abolitionniste de toutes les pratiques qui impliquent l’exploitation des femmes, qu’elle soit sexuelle ou reproductive. Il y a donc toujours eu des voix contre la GPA et en 2014 un arrêt de la Cour suprême souligne cela en rendant inefficace l’instruction de 2010.

Mais celle-ci étant toujours appliquée dans les faits, des agences d’intermédiaires entre les cliniques pratiquant la GPA à l’étranger et les parents/clients, se sont multipliées sous couvert d’agences de voyages, agences immobilières etc.

C’est en 2015, que le manifeste No Somos Vasijas (« Nous ne sommes pas des réceptacles »), rédigé par un groupe d’académiciennes et des juristes a vu le jour. Le nom fait référence à la conception de la reproduction selon Aristote, pour qui la femme était un être incomplet qui ne servait qu’à « cuire » la matière fertile de l’homme.

Ce manifeste a été un véritable phare sur ce marasme d’un point de vue féministe, alors que les principales forces politiques de l’État de l’époque avaient soutenu la demande de régulation des associations. Les médias ont aussi consacré des pages et des pages et des heures de programmation pour parler de cette pratique et de ses protagonistes les plus connus et les plus populaires, afin que l’opinion publique soit touchée par tant « d’amour ».

Envers et contre tout, mais avec la force de la raison féministe, des conférences, des séminaires (…) ont commencé à être programmés, des articles, des études, des analyses et des essais féministes ont commencé à proliférer, analysant toutes les facettes et les contours de cette nouvelle forme d’exploitation des femmes et de vente d’êtres humains.

Le travail de sensibilisation a été énorme, grâce aux médias numériques, aux sites web et aux blogs féministes, mais aussi grâce à un activisme féministe très combatif dans les réseaux sociaux.

La première foire Surrofair organisée à Madrid en 2016 avait été dénoncée au ministère public par le Parti féministe pour avoir encouragé la traite des êtres humains. En 2017, la deuxième édition de Surrofair a été le déclencheur qui a appelé des dizaines d’organisations féministes faisant partie du RECAV à la première protestation en face à face contre la marchandisation des femmes et des bébés et contre la réglementation de cette pratique en Espagne.

La même année, le comité de bioéthique a publié un rapport sur les aspects éthiques et juridiques de la maternité de substitution et a proposé de promouvoir au niveau international un cadre réglementaire commun qui interdirait la conclusion de contrats de maternité de substitution.

En 2018, la Coalition Internationale pour l’Abolition de la Maternité de Substitution (CIAMS) a été créée en France, avec une présence dans 12 pays, les organisations regroupées au sein de RECAV et du collectif We Are Not Receptacles (Nous ne sommes pas des réceptacles) ont rejoint cette coalition.

De nombreuses actions ont été entreprises par des groupes féministes ces dernières années et le message a été transmis à la société : la pratique connue par euphémisme sous le nom de « maternité de substitution » est l’exploitation reproductive des femmes et la vente de personnes, une attaque contre les droits humains et les droits des enfants, et est incompatible avec les droits fondamentaux contenus dans notre Constitution.

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Tribune de féministes en soutien de J.K. Rowling, victime de l’acharnement des activistes «trans»

L’activisme « trans » est très virulent et J.K. Rowling, la célèbre auteure de la série Harry Potter, en est actuellement victime. La raison ? Elle « ose » rappeler sur Twitter une réalité biologique toute simple, évidente, incontestable : les personnes qui sont concernées par les menstruations sont… des femmes ! Cependant, dire cela est considéré comme « transphobe » par les activistes délirants de l’idéologie transgenre. Voici une tribune de féministes françaises en soutien à J.K. Rowling, initialement publiée par Le Figaro :

«Nous, féministes, soutenons J.K. Rowling contre le lynchage des activistes trans»

J.K. Rowling, l’autrice de Harry Potter s’est attiré les foudres d’activistes trans, après avoir posté une série de tweets où elle exprimait un point de vue ironique sur la différence des sexes.

Nous féministes souhaitons alerter le grand public sur la situation de la communauté lesbienne en France et à l’international. Pour commencer nous souhaiterions rappeler que les lesbiennes ne sont pas les seules à vivre dans la peur de l’activisme trans extrême.

James Caspian, Eva Poen, Kathleen Lowrey… la liste est longue de chercheurs universitaires (américains, canadiens, britanniques …) harcelés et parfois licenciés par leur hiérarchie sur ordre des activistes trans radicaux (qui ne représentent pas l’ensemble des communautés trans).

James Caspian a par exemple été attaqué pour avoir essayé de mettre en place une étude sur le pourcentage de personnes regrettant d’avoir «changer de sexe». Le simple fait de vouloir faire une étude sur le sujet étant maintenant considéré comme offensant.

Selina Todd, une historienne britannique n’a pas été harcelée par sa hiérarchie mais a dû embaucher des gardes du corps suite à des menaces de certains trans-activistes hardcore. Rosa Freedman, professeure de droit, a elle été bousculée et menacée de viol.

Depuis un an environ, on observe dans les pays anglophones et scandinaves un boom de personnes mettant en scène sur Twitter, Reddit et YouTube leur dé-transition. Mais ces personnes devront vivre toute leur vie avec les conséquences de leur transition. Plus la transition est avancée, plus les dommages physiques sont lourds et irréversibles. Les hormones créent des problèmes osseux sévères. Les ablations sont définitives.

En Suède, le nombre de fillettes de moins de 18 ans voulant «changer de sexe» (une chose techniquement impossible) pour tenter de devenir des personnes transmasculines a été multipliée par 15 de 2010 à 2018. Selon les statistiques du gouvernement suédois, parmi elles 15% étaient autistes et 19% hyperactives.

Au Royaume-Uni leur nombre a été multiplié par 45 de 2010 à 2018 (passant de 40 cas par an en 2010 à plus de 1 800 pour l’année 2018). La ministre britannique des droits des femmes de l’époque, Penny Mordaunt, s’en était publiquement émue.

Des youtubeurs français incitent des jeunes de moins de 15 ans à prendre des hormones «en cachette de leurs parents» et en toute illégalité.

Mais le vent finit par tourner, malgré le marché qui s’est créé, malgré le lobbying de l’industrie pharmaceutique.

Le 22 avril 2020, sous la pression de mouvements lesbiens féministes, le Royaume-Uni a annoncé vouloir interdire les opérations chez les moins de 18 ans. Depuis novembre 2019, six États des États-Unis ont interdit toutes formes de transition: hormones, opérations et bloqueurs de puberté (inhibiteurs hormonaux qui ont vocation à retarder la puberté avant de commencer une transition). Huit autres États de ce pays débattent en ce moment de lois identiques.

Un article du journal «The Economist» montrait par ailleurs que dans la très grande majorité des cas, les bloqueurs de puberté sont inutiles car la très grande majorité des enfants concernés ne deviendront pas trans à l’âge adulte.

La Suède commence aussi à envisager une loi interdisant les opérations et les bloqueurs de puberté après des émissions sur le sujet réalisées par Malou Von Sivers, présentatrice de télévision et militante féministe.

En Australie, la sénatrice (mère de trois filles) Amanda Stoker est partie en croisade contre les changements de sexe chez les enfants. Les pays pionniers dans la transition de masse sont en train de devenir les pays pionniers de la dé-transition de masse.

Par ailleurs, les études sur les taux de regret ne prennent pas en compte les personnes qui quittent la «communauté trans», cessent tout suivi et sortent donc des statistiques. Et surtout, ces études ont été faites à l’époque où les enfants ne pouvaient pas transitionner, quand la transition était un traitement pour une situation très rare et très spécifique: la dysphorie de genre qui qualifie le sensation pour une personne d’être né du mauvais sexe.

Une étude de Lisa Littman – chercheuse en santé publique – explique que certaines formes de dysphorie de genre à déclenchement rapide à l’adolescence («rapid onset gender dysphoria») sont parfois causées par des traumas, des difficultés d’adaptation, des phénomènes de contagion liés aux réseaux sociaux ou à une homosexualité mal assumée dans une société où celle-ci est invisibilisée. Les recherches de Littman ont été reniées publiquement par l’université l’employant non pas en raison des moyens utilisés mais parce que les résultats invalidaient les ressentis de certains.

Certains mouvements se prétendant féministes expliquent qu’une femme est une personne qui se dit femme. Dire d’une catégorie de la population qu’elle englobe n’importe qui prétendant en faire partie, c’est dire de cette catégorie qu’elle n’existe pas.

Nous observons que les hommes ne sont pas concernés par cela: un homme est toujours une personne qui est dit homme par les autres hommes, qui est perçu homme par les autres hommes.

Comment Keira Bell, cette jeune militante lesbienne anglaise de 23 ans qui regrette aujourd’hui d’avoir pris des hormones et des bloqueurs de puberté à l’âge de 16 ans, pouvait-elle savoir qu’elle était lesbienne?

En France aussi, quand des lesbiennes veulent organiser des activités entre elles, elles subissent des pressions de la part de groupes s’identifiant féministes «queers» pour intégrer dans leurs activités des personnes transféminines attirées exclusivement par les femmes.

Nous constatons que trop souvent ces personnes essaient de contrôler notre parole, nos pratiques et notre visibilité. Nous voulons garder nos espaces, nos activités sportives et festives en non-mixité.

Les gays ont des espaces intimes à eux, les personnes trans ont des associations aussi, nous voulons pouvoir faire de même sans que certains groupes cherchent violemment à nous en empêcher au nom du droit à l’«inclusion» .

L’injonction à la transition d’adolescentes (lesbiennes ou pas) et la négation de la sexualité des femmes lesbiennes relèvent du sexisme et de la lesbophobie.

Nous alertons l’ensemble de la société sur les dangers du trans-activisme extrême (qui ne représente pas l’ensemble des personnes trans) qui occulte l’ensemble des femmes et leur demandons d’œuvrer à la visibilité lesbienne.

Celle-ci est la preuve donnée aux petites filles et aux adolescentes (y compris hétérosexuelles) qu’il est possible d’être une femme sans se conformer aux stéréotypes de genre. Plus nous tarderons à réagir, plus nombreuses seront les jeunes femmes affectées, qui pourraient se voir forcées d’effectuer une transition, et plus les dommages physiques seront lourds et irréversibles.

* La tribune est signée par l’association «44 vilaines Filles» (collectif lesbien nantais), et Marie-Jo Bonnet, Chercheuse, historienne, co-fondatrice des Gouines Rouges, lesbienne et militante féministe; Christine Le Doaré , Ex-présidente du centre LGBT de Paris et militante féministe universaliste; Yolanda Alba, Vice présidente du réseau européen des femmes journalistes et écrivaine; Florence-Lina Humbert, Journaliste 50/50 Magazine; Marguerite Stern, Réalisatrice de podcast et militante féministe; Marie Josèphe Devillers, militante lesbienne féministe; Ana Minski, écrivaine et militante; Marie Montaigue, enseignante; Valérie Pelletier, abolitionniste et militante féministe radicale; Nadia Guenet, réalisatrice radio et productrice de «la révolution sera féministe»; Julie-Elisa Go, féministe et développeuse; Chantal Hervouet, militante féministe lesbienne et abolitionniste; Alexis Solis, féministe lesbienne, abolitionniste; Martine Ragon, militante féministe abolitionniste; Morgane Ricard, militante; Valentine Minery féministe; Lucie Robin-Lesage, féministe; Marie Noëlle Gerolami, lesbienne féministe; Sophie Plisson, archéologue; Muriel Petit, enseignante; Annick Karsenty, militante feministe abolitionniste. »

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Le climat malsain et violent à l’encontre des féministes dites «terfs»

Depuis quelques temps, il règne un climat particulièrement malsain dans le mouvement féministe des grandes villes. L’idéologie de la déconstruction, avec sa pointe avancée qu’est le queer, forme une chape de plomb qui étouffe l’expression démocratique des féministes assumant la lutte pour la dignité des femmes, avec parfois même des menaces de violences extrêmement graves.

Pour les queer on peut tout choisir, être qui on veut, il suffit de le dire. « Océan », ex-Océane Rose Marie, ex-humoriste lesbienne et désormais l’ « homme trans » le plus visible de France, a affirmé dans une story Instagram qu’on peut être un homme et être lesbienne.

Et tous ceux qui disent l’inverse sont qualifiés de « transphobes », « hétéro-normés », « binaires », « non déconstruits », et autres inventions sémantiques…

On a ainsi des hommes se disant « lesbienne » pour draguer de manière insistante des lesbiennes. C’est pourtant un manège bien connu et pesant qui n’a pas attendu les queer pour exister. Seulement, selon ces derniers, il faudrait valider cela, puisqu’on peut être un homme et se reconnaître « un vécu » de lesbienne. Tout n’est affaire que de « ressenti », de perception de soi et personne ne peut juger la sincérité ou la crédibilité de la personne.

Le pire c’est que cette histoire n’est que la partie émergée de l’iceberg, car depuis quelques années l’offensive queer n’est plus limitée à une simple orientation théorique dans des revues universitaires anglo-saxonnes qui ne parlent à personne, mais repose sur un réel parasitage. Celui-ci se développe principalement dans les grandes villes où les universités ont eu un rôle déterminant dans la diffusion de ce courant « postmoderne ».

Une expression bien visible de ce palier franchi, c’est par exemple l’apparition d’un acronyme pour dénigrer les féministes qui s’appuient sur la réalité matérielle pour dire ce qu’est une femme et ce qu’est son oppression. Cet acronyme est celui de « terfs », de l’anglais trans-exclusionary radical feminist  (féministes radicales ne s’organisant pas avec les personnes transsexuelles).

Il est ainsi courant de voir en manifestation des pancartes de ces féministes arrachées, des services d’ordres « anti-terfs » se constituer, comme anciennement « Les Méduses » à Lyon, jusqu’à en appeler au meurtre avec des produits-dérivés ou des tags portant le message « mort aux terfs ». Il existe toute une esthétique de la batte de baseball, importée des manifestations queer américaines ; cela en dit long sur le climat qu’amène les queer dans les espaces féministes.

On est donc dans une situation où des personnes représentant le libéralisme le plus complet exercent un parasitage anti-démocratique du féminisme avec, en fer de lance, un harcèlement de type homophobe. Les premières victimes des agressions queer sont en effet les lesbiennes qui, naturellement, refusent d’avoir des relations avec des soit disant femmes-trans… puisque ce sont des hommes.

Selon les queer, il faudrait faire un effort entre gens qui se déconstruisent, il n’y aurait plus lieu de rester « figé » dans son orientation, son genre, etc.

Malheureusement, le milieu féministe est gravement miné par cela, bien qu’il y ait des prises de conscience récente. Des femmes agressées ou menacées par des trans se retrouvent à ne plus avoir personne pour les soutenir.

Même les permanences de certaines organisations féministes ou contre l’homophobie sont touchées par l’idéologie trans, où des propos incompréhensibles y sont tenus. Par exemple, il est reproché aux lesbiennes de ne « pas faire d’efforts » pour flirter avec des hommes (qui se pensent femmes), assimilant ce refus à une forme de « discrimination »…

Il y a là une véritable infiltration qui vise à changer les représentations pour finalement ne plus parler des femmes et n’aborder que la « question » trans.

C’est d’une violence inouïe et les femmes en font à nouveau les frais. Alors qu’elles subissent des viols, le harcèlement, les violences conjugales… ou encore l’ostracisme en particulier pour les lesbiennes.

Ces dernières subissent de plein fouet le piège postmoderne, consistant à monter une idéologie LGBT siphonnant entièrement la question homosexuelle et finalement même la niant en tant que telle.

Les rares femmes qui arrivent à trouver la voie du féminisme au sens strict se heurtent à la violence verbale, voir parfois physique, de la part des activistes queer qui dénigrent l’émancipation collective au profit d’une « libération » individuelle-identitaire.

Le climat malsain opéré par l’idéologie décadente queer est le reflet de l’absence de la Gauche portant le combat historique des femmes du peuple pour leur émancipation démocratique et universelle. Seule un retour aux fondamentaux historiques de la Gauche est à même de faire face à ce brouillage anti-démocratique postmoderne.

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Politique

Témoignage d’une féministe pour l’abolition de la prostitution agressée dimanche

Voici le témoignage d’une des personnes membres du Collectif Abolition PornoProstitution (CAPP) agressée dimanche par un collectif d’ultra-Gauche :

« Hier, dimanche 8 mars 2020, je suis allée manifester. Je pensais finir cette journée de lutte pour nos droits en la célébrant joyeusement autour d’un verre, entre amis. Je n’avais pas prévu de passer ma soirée et une bonne partie de ma nuit aux urgences et au comissariat.

À 17h, j’étais, avec une amie du Collectif Abolition Porno Prostitution en train de déballer une banderole pour accueillir l’arrivée de la marche Place de la République.
Tout s’est passé très vite. J’ai vu arriver en courant, derrière mon amie, une quinzaine de personnes vêtues de noir. Elles ont crié « c’est là, c’est elles! ». Mon amie s’est pris un coup de pied dans le dos et s’est effondrée par terre. On nous a arraché notre banderole. J’ai voulu me relever pour la retenir, mais une femme m’a frappée au visage. S’en est suivi une mêlée, je prenais des coups sans savoir si j’avais une, deux ou trois personne sur moi. J’ai repris mes esprits maintenue au sol, dans une flaque, par l’un des CRS qui a stoppé l’agression. D’autres amies du collectif qui se trouvaient un peu plus loin avaient suivi la scène, choquées. Quelqu’un est venu leur demander « C’est ici l’assaut contre les abolos? ».

Aujourd’hui, je me réveille dans un drôle d’état, l’esprit et le corps meurtris. Je réalise petit à petit.
J’ai été agressée pour avoir voulu déployer une banderole sur laquelle figurait les visages des femmes tuées par le système prostitutionnel.
On m’ a passée à tabac pour m’empêcher de dénoncer l’extrême violence d’un système qui n’est pas, pour moi, un concept abstrait, mais un enfer que j’ai connu de l’intérieur, qui a causé la mort de femmes qui étaient mes amies et qui m’a durablement abîmée.
Et enfin, souillée par cette accusation absurde de fachisme. Qui sont les fachistes? Une milice qui empêche, par la violence, des femmes de s’exprimer lors d’une manifestation pacifique? Où celles qui tentent de défendre les victimes d’une industrie meurtrière qui exploite principalement des femmes migrantes, racisées, précaires et réduites au silence?
Où est la cohérence?
Je suis blessée par dessus tout d’avoir été la cible de prétendus « antifa », me considérant moi même comme telle. Mon amie m’a dit, en sortant des urgences « c’est comme si j’avais été tabassée par les miens ou par moi même ». Skizophrénique.

Il se peut que nous ayons été agressées par erreur, même si nous semblions bien identifiées et ciblées par nos assaillants. Mais peu importe, puisque j’ai pu lire sur les réseaux sociaux de nombreux messages de soutien à nos agresseurs, pleins de haine à notre encontre et contre la cause que nous soutenons avec toute notre âme, par amour pour nos soeurs de toutes origines.

Sans compter que le slogan « mort aux fachos, mort aux abolos » n’est pas nouveau et a retenti hier dans de nombreux cortèges, notamment à Bruxelles où un groupe de survivantes a été harcelé par des opposantes. Cette technique employée pour nous faire taire est donc assez fréquente.

Si nous étions peu nombreuses hier, pour porter notre message, c’est que beaucoup d’entre nous craignent (à raison, preuve en est) la violence des activistes pro-prostitution. Nous avons d’ailleurs, avant cette attaque, essuyé plusieurs insultes et menaces de mort du type « on va leur couper la tête », au sein même de la manifestation. Aujourd’hui, nous faisons le décompte des agressions subies hier par nos camarades abolitionnistes partout en France et en Europe : en Espagne, en Belgique, à Toulouse, etc, des militantes, dont des survivantes, ont été harcelées, menacées, bousculées ou frappées pour avoir voulu dénoncer l’une des pires des violences masculines. Cela s’inscrit dans une longue série d’agressions. Ce qui s’est passé hier à Paris ne peut donc en aucun cas être considéré comme un fait isolé ou une erreur de cible et soulève de sérieuses questions de fond.

https://m.facebook.com/story.php?story_fbid=2657989054324599&id=100003405904005

https://m.facebook.com/story.php?story_fbid=3702379943137988&id=100000980564296

Cette année, j’ai été très émue de constater la gigantesque avancée de l’indignation contre les violences faites aux femmes, notamment en voyant l’augmentation du nombre de manifestantes lors des marches féministes. Le 23 novembre, j’ai pleuré devant la forêts de panneaux « on vous croit », « ce n’était pas de votre faute » brandies par le mouvement Nous Toutes… Il semble qu’après les récentes actions féministes très médiatisées comme metoo ou la superbe campagne lancée par Marguerite Stern contre les féminicides, il soit désormais assez communément admis que les viols et les meurtre de femmes, c’est mal.

Il reste donc une seule catégorie de femmes pour laquelle cet axiome ne s’applique apparemment pas dans l’esprit de nombreuses « féministes » : les personnes prostituées.
En effet, il serait « putophobe » ou « facho » de dénoncer la violence inconcevable que subissent ces femmes. Cela justifierait même de se faire démolir la mâchoire lors d’une journée mondiale de lutte pour les droits des femmes, ou d’appeler au meurtre de militantes.

J’invite toutes les personnes qui se questionneraient sur la prostitution à lire des choses à ce sujet. Les théories simplistes du strass ou les « enquêtes » de quelques privilégiées qui auraient « testé » le « travail du sexe » par désoeuvrement, pourquoi pas. Mais aussi et surtout, les centaines témoignages des premières concernées recueillis par le Mouvement du Nid depuis des décennies, ou sinon, à aller voir la pièce « les survivantes » au théâtre 13. Les travaux d’Andrea Dworkin ou de Claudine Legardinier. Les articles rassemblés sur le site « ressources prostitution ». Les statistiques et recherches de la psychiatre Muriel Salmona sur les conséquences traumatiques des personnes en situation de prostitution, sur le site « mémoires traumatique et victimologie ».
Bref, on ne manque pas de matière. Donc, s’il vous plaît, lisez, réflechissez et faites preuve d’honnêteté intelectuelle et de bon sens.  »

Clarissa  »

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8 mars 2020 à Paris: des féministes agressées par l’ultra-gauche libérale-libertaire

Un collectif d’ultra-gauche s’en est pris à un petit regroupement d’extrême-Droite lors de la marche des femmes du 8 mars… Agressant au passage le petit cortège du Collectif Abolition PornoProstitution. Voulue sciemment ou pas, l’agression correspond en tout cas tout à fait à la démarche postmoderne de légitimer la prostitution et de démolir ceux qui la combattent.

Voici le témoignage d’une militante membre du Collectif Abolition PornoProstitution (CAPP), racontant l’agression (qui a été interrompue par les forces de l’ordre) :

Le CAPP défend le point de vue suivant : la pornographie et la prostitution relèvent d’une industrie du viol liée au patriarcat, tout comme la GPA (gestation pour autrui), qui relève du « sexclavagisme ».

C’est là un point de vue qui, il y a trente, quarante ans, dans les rangs de la Gauche historique, était une évidence. Inversement, pour la Gauche « post-historique », post-industrielle, postmoderne, c’est inacceptable : selon elle, les prostituées sont des « travailleuses du sexe ».

L’agression du collectif le 8 mars à Paris était-elle ainsi volontaire, menée juste « en passant », ou un ratage ? Il apparaît en tout cas que c’est clairement le discours abolitionniste par rapport à la prostitution qui a amené l’agression, les « abolos » étant dénoncés lors de celle-ci, le CAPP étant depuis quelques temps déjà la cible de dénonciations pour sa position censée être « putophobe et transphobe ».

Car pour les postmodernes, toutes les personnes opposées à la prostitution sont des fachos. Pour les postmodernes, toutes les thèses culturelles de la Gauche historique relèvent de la réaction. Les postmodernes valorisent la prostitution, l’art contemporain, l’amour libre, la PMA pour toutes, la GPA, la banalisation de l’avortement, la vente libre de drogues, le porno « libre », les rapports sado-masos… Les postmodernes, c’est le capitalisme personnifié, le libéralisme complet, c’est Emmanuel Macron puissance 10.

Menée délibérément ou pas, l’attaque d’ultra-gauche contre le Collectif Abolition PornoProstitution est donc objectivement tout à fait cohérente. Elle représente toutefois un saut réel dans l’agression physique contre les valeurs de la Gauche historique, ce qui ne va pas sans problèmes, d’ailleurs. Ainsi, le groupe (lyonnais) ayant mené l’action a revendiqué d’abord celle-ci au moyen d’une photo montrant deux banderoles arrachées : celle du groupe d’extrême-Droite Némésis, celle du CAPP. Puis, la photo a été changée pour qu’on ne voit plus celle du CAPP.

Le changement de la photo s’explique simplement : les postmodernes se prétendent très radicaux, « antifas », mais en réalité ils ne sont ni radicaux, ni antifascistes. Ils représentent une ultra-gauche libérale libertaire manipulant les esprits démocratiques.

Les gens désirant réellement combattre le fascisme sont déviés vers des actions ne servant, en réalité, que l’agenda du libéralisme libertaire, et donc en fin de compte la conquête de domaines toujours plus grands par le capitalisme.

Ces errements sont inévitables tant qu’on ne se fonde pas sur la lutte des classes, sur une analyse de la réalité capitaliste, sur un engagement réellement populaire, en assumant la Gauche historique. Il est vrai que cela exige des mœurs pas du tout en phase avec la décadence urbaine des centre-villes, ni avec le style « étudiant » ou « ultra » des stades de football.

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Politique

Communiqué du Collectif Abolition PornoProstitution – CAPP suite à leur aggression

Voici le message communiqué par le Collectif Abolition PornoProstitution – CAPP suite à leur agression hier lors de la marche du 8 mars à Paris.

> Lire également : 8 mars 2020 à Paris: des féministes agressées par l’ultra-gauche libérale-libertaire

« Joana et une alliée survivante de la prostitution ont été tabassées par des antifas femmes ET HOMMES. Les CRS nous ont sauvé d’une mafia de 15 personnes qui sont arrivés d’un coup pour tabasser « les abolos »

On cite  » c’est ici l’assaut contre les abolos ? » #8mars

Nous étions repérées, elles sont arrivées de suite, m’ont mit un coup de pied direct dans le dos, et nous ont frappées, coup de pied, coup de poing. Nous ont volées notre banderole.

JOANA « J’ai suivi les femmes voleuses, qui m’ont encore frappé, coups de poings dans le visage, coups de pieds. Personne ne nous aide. Ne m’aide. »

Attaque violente à la manif #8mars #Paris de militantes de
@CAPP_Radfem
par un groupuscule mafieux pro-prosti et de transactivistes d’une 15aine de personnes. Tabassage et banderole volée. Un groupe de CRS est intervenu assez rapidement. ABOLITION PORNOPROSTITUTION »

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Société

Féminisme: Marguerite Stern ouvre la boîte de Pandore

Activiste féministe, Marguerite Stern a posté la semaine dernière un message traçant le bilan de ses activités, avec une perspective critique sur la démarche postmoderne nuisant au combat des femmes. Cela lui a valu une haine implacable et une avalanche d’insultes, les postmodernes entendant écraser la moindre opposition.

Pour comprendre l’ampleur du problème et saisir la nature du très intéressant message de Marguerite Stern, il faut savoir qu’il existe une opposition totale entre deux courants américains, dont les lignes se reflètent partout dans le monde :

  • il y a ce qu’on appelle le « féminisme radical », qui est issu du féminisme traditionnel et qui n’est pas d’accord pour dire qu’un homme se disant femme soi reconnu comme tel. Le phénomène des hommes « transexuels » s’impliquant dans le féminisme est même considéré comme une sorte de colonisation par des hommes reprenant les codes sexistes classiques (maquillage outrancier, talons aiguilles, etc.) ;
  • il y a le courant postmoderne pour qui tout est un choix individuel identitaire, qui fait donc des « personnes transgenres » l’alpha et l’oméga de la contestation, le sujet révolutionnaire par excellence. C’est le libéralisme libertaire à l’offensive.

On a donc d’un côté le « féminisme radical » qui est authentique, raisonnable, constructif, dans la tradition historique du féminisme. Et on a de l’autre le courant postmoderne qui est décadent, porté par une scène universitaire petite-bourgeoise hystérique, ultra agressive.

Parmi les termes dont il est à un moment parlé dans le message de Marguerite Stern, il en est deux relevant de l’opposition entre ces courants. Il y a d’abord « TERF » (trans-exclusionary radical feminist), « féministe radicale exclusive des trans », acronyme utilisé par le courant postmoderne pour dénoncer la « transphobie » de ceux pensant qu’une femme est une femme et un homme un homme.

Il y a ensuite celui de « cis ». Les postmodernes dénoncent en effet la dictature du « cisgenre », terme inventé pour désigner les gens dont le « sexe » biologique correspond au « genre », à l’opposé des « transgenres ».

Marguerite Stern, avec son message, fait donc à la fois quelque chose juste et d’insensé. De juste, car ce qu’elle dit est vrai. De l’autre, son approche est suicidaire, car elle ne dénonce pas les postmodernes frontalement… Tout en faisant ce qu’ils considèrent de toutes façons comme une déclaration de guerre.

C’est un épisode de la lutte des classes. Les postmodernes tentent de supprimer tout ce qui relève de la raison, de la Gauche historique, de la reconnaissance de normes (ici biologiques), de valeurs, de culture.

Voici le message de Marguerite Stern, qui est en ligne ici, sur Twitter, avec également beaucoup de commentaires.

« Voici un thread qui me vaudra probablement plus d’insultes et de menaces que je n’en n’ai jamais eu avant mais tant pis. J’ai besoin d’expliciter mes positions au sujet du mouvement queer. J’ai trop retenu, trop subis.

Trois sujets divisent les féministes : prostitution, religions, transactivisme. Je n’ai aucun problème à dire que l’existence de la prostitution est une violence faite aux femmes (et même à celles qui ne sont pas en situation de prostitution, car nous sommes TOUTES prostituables)

Aucun problème non plus à dire que la religion catholique c’est de la merde, que l’islam c’est de la merde, que le judaïsme et le bouddhisme c’est de la merde. Toutes les religions abîment de façon égale, la dignité des femmes.

Par contre, j’ai un problème à m’exprimer sur le transactivisme. Dès que je le fais, on me lynche. Ces attaques sont de plus en plus violentes, et je sais que de nombreuses autres féministes ne s’expriment pas à ce sujet parce qu’elles ont peur, à juste titre, d’être harcelées.

Mais aujourd’hui, quitte à perdre beaucoup de soutiens, je n’en peux plus, et j’ai envie d’exprimer clairement ce que je pense. Peut-être un peu dans le désordre, sous le coup de l’émotion, mais tant pis.

Depuis que j’ai lancé le mouvement de collage contre les féminicides, je suis heureuse, et inspirée de voir des milliers de femmes investir l’espace public. rapidement, des collages sur d’autres sujets que les féminicides ont commencé à fleurir, et c’est une bonne chose.

J’ai moi même, pendant des mois, collé sur d’autres sujets avant d’en venir aux féminicides. Mais aujourd’hui, j’ai l’impression que le mouvement que j’ai créé, se retourne contre moi.

De nombreuses branches comme celles de Lyon ou Montpellier par exemple, n’hésite pas à faire des collages sur des sujets clivants dans le féminisme, se positionnant clairement du côté intersectionnel, et excluant de fait, les féministes universalistes.

À Paris, quand j’ai accueilli chez moi des centaines de femmes au tout début du mouvement, j’avais bien précisé que je souhaitais qu’au delà de nos désaccords, nous soyons unies pour lutter contre les violences conjugales. Aujourd’hui, ça n’est plus du tout le cas.

Des féministes universalistes me rapportent avoir été exclues de branches où les activistes se positionnent comme intersectionnelles, et font des collages sur des sujets clivant tout en utilisant l’étiquette (à mon grand regret, c’est devenu une étiquette) « collages féminicides ».

Bref. Aujourd’hui, j’ai découvert ce collage sur le compte instagram « Collages féminicides Montpellier ». Et ça n’est pas le premier. J’ai donc décidé d’écrire ce thread pour dire ce que j’en pense.

[Sisters = Soeurs, en anglais. Cisterf : mélange des termes « Cis » et « Terf ».]

La première chose, c’est que je trouve que les débats sur le transactivisme prennent de plus en plus de place dans le féminisme, et cristallisent même toute l’attention. J’interprète ça comme une nouvelle tentative masculine pour empêcher les femmes de s’exprimer.

De tous temps, les hommes ont tenté de silencier les femmes en faisant taire leurs révoltes. Aujourd’hui, ils le font de l’intérieur en infiltrant nos luttes et en occupant le devant de la scène.

La deuxième chose, c’est que je trouve détestable qu’un outil aussi important que l’écriture inclusive, et qui est sensé servir les intérêts des femmes, soit désormais utilisé pour les invisibiliser. dans les débats féministes sur instagram (et j’ai conscience du fait qu’il (…)

s’agit peut-être de débats de niches), on n’utilise plus les mots « femmes » et « hommes » pour parler de sujets spécifiques comme les règles par exemple. On parle désormais de « personnes à vulves ». Et bien je considère que ça m’invisibilise.

Non, je ne suis pas une « personne à vulve », je suis une femme. Je suis née femme, et avant même ma naissance, dans le ventre de ma mère, j’ai subi des discriminations de ce fait. J’ai subi des choses qu’un homme qui voudrait devenir une femme ne pourra jamais appréhender.

Troisièmement, je suis pour qu’on déconstruise les stéréotypes de genre, et je considère que le transactivisme ne fait que les renforcer. J’observe que les hommes qui veulent être des femmes, se mettent soudainement à se maquiller,

à porter des robes et des talons. Et je considère que c’est une insulte faite aux femmes que de considérer que ce sont les outils inventés par le patriarcat qui font de nous des femmes. Nous sommes des femmes parce que nous avons des vulves. C’est un fait biologique.

Portez des robes, des talons et des perruques, maquillez vous, si vous voulez. Je n’irai pas crier à l’appropriation culturelle, mais ne venez pas dire que vous êtes des femmes. de la même façon que je n’aurais jamais l’indécence de brunir ma peau en déclarant que je suis noire.

Quatrièmement, arrêtez de me dire que je vous oppresse. C’est vous qui m’oppressez en renforçant justement ces stéréotypes de genre. Et j’ai le droit de le dénoncer car je n’appelle pas à la haine. Mes propos sont dans le cadre de la loi, puisque moi, contrairement à vous,

je suis capable de faire la différence entre transidentité et transactivisme. C’est-à-dire entre les personnes et les idées. Que des personnes trans existent, je m’en fiche. Qu’elles viennent coloniser le débat féministe en ramenant tout à elles au point que

certaines féministes dites « cis » n’aient plus que cette lutte pour objectif, me révulse. Cinquièmement, les sacro saintes notions de « liberté », de « choix » et de « tolérance » ne veulent rien dire si elles ne sont pas explicitées.

« j’ai la liberté de me voiler », « je choisis de me prostituer », « je suis trans, soit tolérante », cela ne veut rien dire. Oui tu peux dire que tu es libre de te voiler, de te prostituer ou d’être trans, mais la question du libre choix est illusoire.

Je considère que ces choix sont le fruit d’un conditionnement par le système patriarcal. S’il en était autrement, pourquoi les hommes ne se voileraient pas et ne se prostitueraient pas autant que les femmes? Il en va de même pour le transactivisme.

Pourquoi les personnes trans qui occupent le devant de la scène comme lors de la manifestation Nous Toutes, ou comme les drags queens (largement plus répandues que les drag king) sont elles plus nombreuses ou du moins, plus visibles?

(et oui, je sais, ici on parle plutôt de travestissement, mais je considère que ce sont les mêmes mécanismes à l’oeuvre)

Je conçois que des personnes trans puissent ne pas se reconnaitre dans l’identité de genre attribuée à leur sexe. Que des hommes aient envie de porter des robes, que des femmes aient envie qu’on cesse de les sexualiser et de les infantiliser par le langage, (…)

d’où l’envie de changer d’image et donc de pronom. Mais tout ceci (les vêtements, les appellations sociales), ne demandent qu’à être déconstruites. Pour les déconstruire, inutile de dévoyer les débats féministes.

Je précise que quand je m’exprime à ce sujet, je reçois habituellement beaucoup d’insultes, de menaces, et de messages condescendants. Mais je reçois aussi beaucoup de messages de femmes qui pensent comme moi, mais qui ne le disent pas parce qu’elles ont peur.

Et dernièrement, si vous voulez m’attaquer ou me contredire, faites le avec de vrais arguments, pas à base de ressentis. J’ai conscience du fait que certaines personnes vont me dire qu’elles blessées par mes propos,

mais ces personnes là doivent aussi réaliser que je suis blessée par les leur. Et j’ai, comme elles, le droit de l’exprimer. Mais je le fais de façon construite, et j’avance des arguments qui relèvent des sciences dites « dures » et sociales. »