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Effondrement de la France

Le député LFI Andy Kerbrat arrêté pour achat de drogue de synthèse

Le député La France Insoumise deLoire Atlantique Andy Kerbrat a été arrêté à Paris au moment où il achetait de la drogue. Une preuve de son ignoble hypocrisie, alors qu’il prétendait combattre les drogues et les réseaux mafieux.

Et naturellement, il fait son pauvre martyr en accusant l’extrême-droite d’avoir balancé l’information, et Jean-Luc Mélenchon le câline comme un pauvre dépendant victime de son addiction (« Il n’a commis des dommages que sur lui-même »).

Andy Kerbrat

Voilà bien l’ignoble visage des libéraux de gauche, alors que les drogues sont installées dans le pays et donne désormais naissance à un nouveau monstre : le narcobanditisme.

En plus, Andy Kerbrat a acheté sa drogue à… un mineur, dans le métro. On voit bien qu’on est là dans un schéma cynique, tout à fait en fait phase avec le turbocapitalisme car on se doute bien que le vendeur est d’origine immigrée, s’il n’est pas un jeune migrant à la dérive lui-même.

C’est toute l’hypocrisie de la « gauche » occidentale, et même jusqu’au bout puisque la drogue qu’a acheté, Andy Kerbrat consiste en d’1,35 g de 3-MMC. C’est une drogue utilisée pour le chemsex, les orgies sexuelles d’homosexuels consommant massivement des drogues pour à la fois halluciner et se doper physiquement.

Comme vraiment, rien ne nous est épargné, Andy Kerbrat avait participé à une pétition le jour même de son arrestation, concernant justement le « chemsex »… L’hypocrisie jusqu’au bout !

Parmi les signataires, on retrouve bien entendu toute cette « gauche » libérale sur le plan culturel, et gouvernemental sur le plan de l’économie. Des bobos de gauche, pour résumer. On a Anne Hidalgo, Ian Brossat, Clémentine Autain, Pouria Amirshahi…

Que des gens pétris dans la bourgeoisie, parisienne surtout bien entendu. Des gens qui haïssent le prolétariat et la Gauche historique. Qui vivent pour un « gouvernement de gauche » où ils peuvent faire carrière.

Dont l’idéologie est celle du capitalisme « de gauche », avec ses discours « inclusifs » et sa mentalité de bisounours, comme Andy Kerbrat qui met en valeur la série « Heartstopper » de Netflix, dégoulinant de bienséance LGBT.

L’horrible Sandrine Rousseau, qui a été mise en avant comme jamais par les médias ces derniers mois, a évidemment soutenu le pauvre député toxicomane. Elle a appelé Andy Kerbrat à… ne pas démissionner. Et oui, le toxicomane festif parisien achetant à un mineur de la drogue de synthèse produite par une mafia serait une simple victime.

Sandrine Rousseau y est allé de son discours libéral de gauche : les drogués, « ce sont des personnes fragiles, souvent confrontées à des problèmes psychiques. La criminalisation des consommateurs va à revers de toute politique de santé publique et de protection des personnes ».

Bien entendu que ce sont des personnes fragiles, mais dans le capitalisme tout le monde est fragile, et surtout tout le monde n’est pas député d’un mouvement qui s’affirme de gauche, député qui prétendait combattre les réseaux de drogue!

En novembre 2023, il tenait ainsi un discours très dur, parlant des dealers qui se tirent dessus… et appelant à frapper durement les réseaux !

« Je le rappelle : la lutte contre la drogue, avant tout. Avant de mettre des bleus dans la rue, c’est la police judiciaire, c’est le démantèlement des réseaux et des trafics humains. »

Jean-Luc Mélenchon a pris la défense d’Andy Kerbrat. Après tout, ce dernier n’a-t-il pas écrit une belle lettre pour s’excuser?

Mais ce n’est pas tout, afin d’essayer de lancer une « affaire dans l’affaire », il a accusé l’extrême-droite d’avoir diffusé l’information de son arrestation, qu’il aurait voulu garder pour sa famille…

Ce type dit ouvertement qu’il aurait préféré que l’information reste secrète. Ce qui montre bien que ses excuses sont de l’hypocrisie. Il regrette juste de s’être fait attraper. Bien entendu, il n’a pas passé sa nuit au poste, il a eu une simple audition le lendemain. Et l’affaire sera classée à tous les niveaux, parce que c’est la honte générale.

Pour cette raison, les propos du ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau sont de la mythomanie. La bourgeoisie est en faillite, sur tous les plans. Elle ne peut rien proposer d’exemplaire et certainement pas écraser le narcobanditisme. Il faut une armée rouge pour ça.

Il ne faut rien céder aux bobos de gauche et il faut démasquer les prétentions démagogiques de la Droite. Il faut un Nouvel Ordre, et celui-ci ne peut être porté que par les masses en mouvement, les masses en armes, les masses instaurant un nouveau régime.

La France capitaliste corrompue ne peut que s’engluer dans les drames et les psychodrames, les horreurs et les caricatures. Il faut le grand coup de balai !

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La nature de la DZ Mafia

La violence terrible de la DZ Mafia est une expression du cannibalisme social propre à la crise. Voici des informations tout à fait nécessaires pour comprendre cette nature. On peut, pour simplifier, parler de « mexicanisation », mais le terme est impropre bien sûr, car il attribue à un pays quelque chose de foncièrement négatif. Il faut mieux parler de cartel, et la DZ mafia est un exemple de cartel en devenir, comme nous l’avons dit ici.

C’est un phénomène inéluctable, si ce n’est pas la DZ mafia, ça en sera d’autres. Seul un État démocratique et populaire peut avoir la dimension (culturelle, sociale…), l’ampleur (populaire!) et la violence (démocratique, avec des camps de travail!) pour faire face au développement des cartels. Il suffit de regarder aux États-Unis, où il y a des mafias et des gangs partout, et où 2,2 millions de personnes sont en prison (soit pratiquement 1% de la population).

L’origine

La DZ Mafia est à l’origine un petit groupe faisant du trafic de drogues, comme il y en a un nombre très important. Commencée en 2010, l’activité a amené à affronter des groupes voisins et concurrents, avec une certaine violence propre à l’environnement marseillais.

Le facteur-clef fut néanmoins le confinement. Les ventes de drogue de la cité de la Paternelle, la base de la DZ Mafia, ont en effet explosé à ce moment-là. On parle de jusqu’à 100 000 euros de vente par jour.

Des logements du complexe de la Paternelle

La Paternelle, ce sont 184 logements, relativement récents puisque de 1983, et on est non loin de la mer… Quel désastre !

Il faut savoir ici qu’en janvier 2024, les quatre points de deal ont été définitivement fermés, après… deux ans d’activités policières ! Au début de l’année, les commentaires bourgeois étaient triomphalistes… Quelques mois plus tard, il fallait s’apercevoir que la DZ Mafia avait changé de dimension.

Le rôle initial

La DZ Mafia a profité de sa manne financière pour employer massivement des jeunes. Grosso modo, la grande majorité à moins de 21 ans, voire même peut être mineur. La DZ Mafia est ici très connue pour avoir joué les rôles de « semi-grossistes ». Ils proposent d’acheminer les drogues, ils proposent du personnel, etc.

On parle ici des choufs (c’est-à-dire les guetteurs), des charbonneurs (c’est-à-dire les vendeurs), des ravitailleurs… Mais également des tireurs, et c’est cela qui a terriblement marqué la police et l’opinion publique. Les règlements de compte sont facilités, en raison de l’ « uberisation » du phénomène.

C’est de cette manière que la DZ Mafia a éliminé un concurrent, le « Clan Yoda », avec un bilan de 35 morts. Et dans son élan, il a pu étaler ses activités.

La rupture et l’idéologie des cartels

La DZ Mafia a initialement à sa tête Abdelatif Mehdi Laribi « Tic ». Celui-ci s’est mis de côté ou a été mis de côté, ne suivant pas la ligne des assassinats en série.

C’est là où on retrouve trois dirigeants nouveau qui sont… en prison! La DZ Mafia est dirigée depuis la prison, ce qui révèle l’incroyable faillite de l’État, entre faiblesse et corruption. Ces gens utilisent leurs téléphones portables pour gérer et commanditer des assassinats, l’État le sait mais ne peut rien faire. Quelle faillite !

Le profil des trois nouveaux dirigeants reflète naturellement l’époque. Amine O. est le produit de son environnement : adolescent braqueur dans la cité des Micocouliers à Marseille, il a tenté l’aventure en procédant à de multiples actions de tête brûlée pour éliminer ses concurrents. Son succès fait qu’outre son surnom « Mamine », il se fait appeler également « Jalisco » ou « Nemesio », une référence à Nemesio Oseguera Cervantes, le dirigeant du cartel mexicain Cártel de Jalisco Nueva Generación.

On a la même histoire pour Gabriel O., du quartier de la Visitation à Marseille, avec le passage du braquage au rôle de « sicaire ». Ces deux figures rentrent en pratique dans l’histoire du crime comme les premiers à avoir franchi et effacé la frontière allant du braquage à la liquidation ciblée.

Il faut alors mentionner Medhi Laribi, dans la DZ Mafia depuis le début, dont le surnom est « la Brute ». C’est lui qui a accompagné et porté le processus transformant la DZ Mafia. Lui aussi apparaît historiquement comme le premier gérant de ventes de drogues systématisant son activité dans une logique d’expansion capitaliste.

L’aventure humaine criminelle

Ce n’est pas le lieu de philosopher, mais il faut bien noter tout de même qu’à moins de caricaturer les criminels de la DZ Mafia, il faut bien voir qu’ils ont une nature « dynamique ». Ce n’est pas la bonne « dynamique », car au lieu du Socialisme, ils veulent réactiver un mode de vie clanique propre à l’époque esclavagiste.

Néanmoins, ils expriment une situation de crise, ce ne sont pas simplement des « vilains » avec prétendument des gènes criminels. Au sens strict, ce sont des capitalistes tellement modernes et efficaces… Qu’ils en reviennent à l’époque où esclavagiser l’autre était le moyen de pouvoir vivre convenablement.

Le nombre

La DZ Mafia concerne environ 1 000 personnes, un chiffre qui ne veut pas dire grand chose de par les ramifications. Ce sont uniquement des hommes, bien entendu, puisque la dimension patriarcale est omniprésente. La DZ Mafia a un nom faisant référence, rappelons le, à l’Algérie (Djazaïr, DZ), un pays du tiers-monde, portant par conséquent une vaste dimension semi-féodale.

Sans cet arrière-plan, il n’y aurait pas pu avoir de passage au mode « cartel » fonctionnant selon les principes du cannibalisme social. Et de manière intéressante, c’est l’ombre inversée de la tentative de l’Algérie de s’en sortir en trouvant un moyen de développement au moyen des BRICS et de l’affirmation du tiers-monde.

La localisation

Il est considéré que la DZ Mafia s’appuie sur une centaine de pôles dans le pays. On est principalement en région PACA, mais cela commence à irradier. Le noyau dur, c’est Marseille, puis vient une zone avec Arles, Valence, Avignon et Nîmes. Il fut ajouter Dijon et Toulouse.

Le mode opératoire

Il est arrivé que la DZ mafia mène un assassinat, puis incendie le cadavre, pour filmer la scène, la diffuser sur les réseaux sociaux avec un avertissement : « Voici la dernière étape pour les suceurs qui voudront attaquer le pain de la DZ Mafia ».

Il y a également un incendie criminel du domicile d’un agent pénitentiaire, des sévices sexuels commis sur quelqu’un en prison…

C’est la logique des cartels et on connaît la suite : corruption d’agents des institutions (le processus semble déjà avoir commencé), élimination spécifique (journalistes, magistrats…), terreur locale, mise en place d’élus soumis…

Une mafia n’est jamais loin de tout cela, mais c’est différent.

Un cartel n’est pas une mafia

Il faut bien cerner la différence avec ce qu’est une mafia. Une mafia aime l’obscurité, elle fait toujours des accords avec l’appareil d’État à un moment donné. C’est un super-parasite reconnu et accepté à un moment donné. Une mafia est acceptée socialement, elle est quasi intégrée au panorama et ne forme pas, toutes proportions gardées, une réalité à part. Il suffit de penser à la situation italienne.

Un cartel est présent, par contre, à côté de la population. Il y a des rapports cartel – population, mais ils ne sont pas « organiques ». Au point que les cartels peuvent « prélever » des forces dans la population, surtout des jeunes femmes pour les prostituer, ou bien des jeunes hommes pour les faire travailler dans les laboratoires de drogue.

Pour simplifier : une mafia est un reste féodal qui doit sa réalité à des conditions historiques précises. Un cartel est une réactivation de l’esclavagisme.

Le prestige international

Il est affirmé que la DZ mafia est parvenu à tisser des liens avec la ’Ndrangheta italienne et des criminels très brutaux de la Mocro Maffia des Pays-Bas. Si c’est bien le cas, on ne s’en sortira plus. Même si la DZ Mafia devait s’affaiblir, il y aurait un renforcement par des forces extérieures, pour profiter du terrain conquis.

Surtout que la DZ Mafia est parvenu à se connecter aux réseaux du port du Havre, le pont nécessaire avec l’Amérique.

La solution

Il n’y a qu’une seule solution face à la DZ Mafia, face au cannibalisme social : le Socialisme. Pour trois raisons :

  • seule une centralisation de l’économie permet d’éviter le foisonnement des activités illégales parasitaires, en instaurant des normes, des régulations, un cadre, une surveillance, et au moyen de principaux leviers économiques nationalisés ;
  • seule la valorisation de comportements positifs, culturels, populaires, artistiques peut étouffer la fuite en avant dans le cynisme, l’égoïsme, la logique criminelle ;
  • seul un État s’appuyant sur les masses peut briser des appareils criminels développés et est en mesure d’instaurer des camps de travail pour rééduquer le éléments anti-sociaux.

Tout autre perspective est vaine. Il faut que les masses le comprenne avant la catastrophe, car le comprendre après la catastrophe rend les choses bien plus dures, comme on le sait.

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Cavaillon, message de la DZ Mafia…

La vague de narcobanditisme est irrépressible et deux exemples nouveaux montrent qu’on a encore passé un cran.

Il y a déjà la DZ Mafia, l’une des principales structures du narco-banditisme à Marseille, qui a produit une vidéo. Les criminels affirment qu’ils n’ont rien à voir avec le meurtre d’un chauffeur VTC par un jeune de 14 ans, à Marseille.

On est ici dans une mise en scène calquée, non pas sur le FLNC comme l’ont dit les médias, mais sur les cartels latino-américains. Car le discours des cartels est toujours le même : nous nous occupons de la population, nous ne sommes pas des assassins mais des hommes d’affaire, quand on ne nous dérange pas tout se passe bien, etc. Les organisations mafieuses italiennes sont pareilles, mais pratiquent la discrétion, alors que les cartels ont le culte de l’imagerie, surtout au Mexique où culturellement la tradition est de toute façon l’ajout ornemental. L’idéologie des cartels s’appuie sur la visibilité, sur la maîtrise ouverte. Ce n’est pas simplement du trafic dans l’arrière-cour des villes (comme historiquement à Paris et Lyon).

Les mafias savent qu’elles doivent agir dans l’ombre, les cartels insistent sur leur représentativité visuelle. Dans les mafias, les traditions ont le dessus. Dans les cartels, la force de frappe et sa démonstration sont ce qui compte. D’où le caractère extrêmement grave de la vidéo de la DZ Mafia, non pas en ce qu’elle est – elle témoigne d’un certain niveau d’amateurisme, l’ensemble est plus forcé qu’autre chose – mais en ce qu’elle annonce.

C’est la force de frappe qui commence à primer, à s’affirmer. C’est le rêve de Nietzsche, l’affirmation du surhomme qui se met en jeu quitte à périr. C’est l’idéologie des cartels, qui est d’ailleurs parallèle à l’idéologie fasciste historiquement, qui est elle aussi patriarcale-sacrificielle.

Une mise en scène du cártel de Jalisco Nueva Generación au Mexique

Voici des extraits des propos de la DZ Mafia, qui dénonce des « personnes malveillantes et mal intentionnées ».

« Maintenant, en ce qui concerne les faits, la DZ Mafia n’a strictement rien à voir, ni de près, ni de loin, dans tout ce qui s’est produit. Aujourd’hui, notre nom est devenu une marque utilisée par de nombreuses personnes malveillantes et mal intentionnées qui n’ont strictement rien à voir avec nous. »

« L’enfant de 14 ans ainsi que l’utilisation d’un VTC pour commettre un crime n’a rien à voir avec nos méthodes. Nous avons assez de moyens assez d’hommes et de véhicules pour agir si nous en étions obligés. »

Ce qui compte ici, c’est que la DZ mafia parle comme si c’était une structure reconnue, existante, consciente. Ce n’est pas simplement un clan ou un gang, monté sur le tas, et ce n’est pas une mafia avec une structure hyper-hiérarchisée, formalisée sur différentes traditions. Les cartels sont une expression du cannibalisme social, un retour en arrière historique.

Les mafias, si l’on veut, sont des restes de féodalité. Les cartels sont quant à eux des expressions d’un retour en arrière historique propre à un capitalisme décadent. C’est fondamentalement différent.

Alors, évidemment, DZ Mafia est une allusion à l’Algérie, DZ étant le code de ce pays (el-Djazaïr en arabe). Néanmoins, ce n’est pas ce qui joue. Les cartels, en effet, naissent sur une base patriarcale, avec une dimension familiale, clanique. Et à un moment ils connaissent un saut, en raison de la situation décadente du pays où il se trouve. Il y a alors un élargissement et ce n’est plus l’origine ethnique ou géographique qui compte.

En ce sens, la DZ mafia n’est pas loin de devenir un cartel, c’est la tendance interne qui la travaille. Et la situation de décadence du capitalisme, de désagrégation des liens sociaux dans le cadre de la crise commencée en 2020, accélère le processus.

C’est ce qui nous mène au second exemple, celui de Cavaillon. C’est un fait divers normalement, mais dans le contexte de la vidéo, son sens change totalement.

L’affaire est simple en apparence : quatre voitures, dont trois floquées de police (la 4e serait une voiture banalisée), ont été incendiées dans la nuit du mardi 8 au mercredi 9 octobre, devant le commissariat de Cavaillon, dans le Vaucluse. Il y a des habitations à côté et la menace du feu était générale.

Il est considéré que c’est une réaction à une opération menée au moyen d’une centaine de policiers et menant à une série d’arrestations et de confiscation de drogues, quelques jours auparavant, dans la cité du Dr-Ayme, à Cavaillon (Vaucluse), visée depuis deux semaines par la police qui cherche à démanteler le réseau local des trafiquants.

Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a affirmé que :

« L’État ne se laissera pas intimider. »

Et effectivement, les trafiquants de Cavaillon ont surestimé leur force. Il en est de même pour la DZ Mafia. Cependant, que ce soit les uns ou les autres, cela ne changera rien à la tendance de fond qui est la structuration de cartels.

Les Français s’imaginent trop que ce qui leur pend au nez, c’est éventuellement une situation à l’américaine, avec des gangs dans chaque zone, mais sans unité, et en plus avec la difficulté de s’approvisionner en armes, puisqu’en France ce n’est pas un marché ouvert comme aux États-Unis.

Non, la tendance, ce sont les cartels, qui représentent une réactivation du passé depuis le présent : en l’absence de renversement du capitalisme, ce dernier s’effondre et permet à des formes primitives, résiduelles, de ressurgir. Ce qui attend la France, c’est ainsi bien plus un découpage géographique comme au Mexique, avec des batailles permanentes pour le contrôle de telle ou telle zone.

Carte des différentes zones où les cartels agissent en 2020, selon l’État mexicain

La nature patriarcale de tout cela est évidente, aussi cela rappelle encore plus la nécessité absolue pour les femmes de lutter pour le Socialisme.

Et cela souligne aussi qu’il ne faut céder en rien aux bobos de gauche en mode LGBT, pro-migrants et autres délires turbocapitalistes. Ils ne font pas le poids dans ce qu’ils transportent historiquement, alors qu’on va vers de terribles affrontements – contre la guerre de repartage du monde, contre les cartels ! Oui, c’est une armée rouge qu’il nous faut, une armée du peuple pour le peuple !

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L’horreur du type narcos à Marseille début octobre

Cinquante coups de couteaux et brûlé vif, un conducteur de VTC assassiné par un tueur à gages de… 14 ans : ce qui s’est passé à Marseille début octobre témoigne de l’escalade de la violence. Le nihilisme accompagne la décadence de la France. Les gens croient vivre dans une société post-industrielle et se noient dans la société de consommation, il n’y a plus aucune valeur, ni même de définition (ni homme, ni femme disent-ils), et l’art lui-même se dissout entièrement dans le vide de l’art contemporain. C’est l’effondrement et de là naissent les monstres.

Nous insistons lourdement sur cette question. Nous sommes le seul média à gauche à parler de la question du narco-trafic et à expliquer que c’est une menace fondamentale qui ne cesse de grandir. C’est que nous avons compris que la société française est en décadence, et nous voulons une nouvelle humanité. Tous les autres se complaisent dans une grande tolérance aux drogues, et même aux traffics. Si vous voulez que les choses changent, il faut suivre notre ligne et porter la rupture avec les valeurs décadentes. Il faut assumer le rouge du Socialisme, et ne pas faire dans la demi-mesure!

Car la France subit les assauts des cartels, les « faits divers » s’accumulent comme ces jeunes trouvés par la police à Grenoble armés d’une kalashnikov sur une trottinette. Il faut lire l’appel des magistrats mexicains de mai 2024, alertant sur la situation française. Quant aux événements de Marseille, voici comment la Provence décrit très précisément les faits.

« Les premières investigations menées par la DCOS (ex-PJ) marseillaises, ont déterminé que la victime de 15 ans avait été recrutée via les réseaux sociaux par un détenu de 23 ans depuis la prison de Luynes.

Ce dernier avait confié pour mission à l’adolescent, équipé d’une arme de poing, de se rendre dans la cité Félix-Pyat pour tirer dans la porte de l’appartement d’un co-détenu supposé appartenir au clan adverse, et la brûler.

Sa « mission d’intimidation » devait être rémunérée 2 000€. Mais il avait été surpris dans la cage d’escalier par un groupe de personnes, fouillé et désarmé.

Vers 2h du matin le 2 octobre, son corps avait été retrouvé dans la cité de Fonscolombes (3e), en flammes. L’autopsie a montré que la victime avait été lardée « d’une cinquantaine de coups de couteau« , avant d’être brûlée vive.

Le détenu de Luynes, considérant qu’on avait « tué un de ses jeunes, pour une question d’honneur », aurait alors recruté, toujours depuis sa cellule via les réseaux sociaux, un nouvel adolescent pour venger la mort du premier par un assassinat, cette fois, qui devait être rémunéré 50 000€.

Amenée en taxi du Vaucluse, cette nouvelle recrue d’origine nîmoise a été armée d’un pistolet 357 Magnum et a commandé un VTC via l’application Bolt, accompagnée d’un ami du même âge.

Nessim Ramdane, qui s’était lancé depuis quelques semaines dans cette activité de VTC pour nourrir sa famille, les a alors embarqués pour la course. En chemin, apercevant un homme qu’il pensait être sa cible, le jeune tueur à gages aurait exigé du chauffeur qu’il s’arrête, avant de lui tirer une balle à l’arrière du crâne devant son refus. »

Le jeune assassiné, âgé de 37 ans, était marié et père de trois enfants. Il avait trois emplois pour tenir le coup économiquement. Et il a été assassiné par un cannibale social. C’est précisément le concept que nous mettons en avant et nous appelons à faire de même : c’est de cannibalisme dont il s’agit.

La mort du conducteur, dénommé Nessim Ramdane, rappelle immanquablement celle de Lilian Dejean. Ce sont les innocents qui tombent, dans l’indifférence endurcie du côté du porteur du crime.

Un crime qui relève de toute une culture, de toute une couche sociale. Le lumpenproletariat est solidement installé, il forme la base du narco-trafic. Le jeune qui a tué Nessim Ramdane a des parents criminels, ils sont incarcérés pour trafic de stupéfiants ; lui-même était placé par les services sociaux depuis l’âge de neuf ans.

Voilà ce que produit le capitalisme en crise. Ce n’est plus seulement du conditionnement d’un milieu ambiant, du type cité, dont on parle, mais de tout un environnement. D’où d’ailleurs l’insistance de plus en plus grande sur la dimension « clanique » du narco-trafic. C’est un retour en arrière dans l’Histoire!

Voilà pourquoi il faut aller au Socialisme, voilà pourquoi il faut rompre avec ce monde pourrissant, qui sombre dans la crise générale et qui se précipite vers la troisième guerre mondiale !

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Armés d’une kalashnikov sur une trottinette…

Les Français ont cru au capitalisme. Même s’ils ne l’aiment pas, ils l’ont accepté et se sont dit qu’après tout, il y avait toujours à y gagner. Ils ont donc perdu tout esprit critique, au fur et à mesure. Ils sont devenus propriétaires ou veulent le devenir – ce qui veut dire qu’une grande partie des Français disposent d’un capital accumulé, d’un capital potentiel. Les héritages circulent et, qu’on le veuille ou non, il y a une masse d’argent, une surproduction de capital.

Seulement voilà, la civilisation capitaliste s’effondre et en France, c’est particulièrement visible. Les Français des années 2004 seraient horrifiés de voir la France de 2024, ils n’y croiraient même pas. Rien que la fin septembre 2024 égrène ses faits divers sordides, ces faits divers qui n’en sont pas : viol et meurtre d’une jeune étudiante dans le Bois de Boulogne par un sans-papier déjà violeur, procès ignoble de Mazan avec le rôle marquant de la soumission chimique, impacts de plombs sur les vitres du collège Mallarmé à Marseille, arrestation à Grenoble de deux jeunes armés d’une kalashnikov sur une trottinette…

Et que dire d’Échirolles, en banlieue de Grenoble, justement ? Les habitants de l’immeuble « Le Carrare », qui a 80 appartements, ont eu ordre de la mairie de quitter leur logement sous 72 heures. La raison ? Un « danger de mort permanent », car le narcotrafic a pris le contrôle de l’immeuble, avec tellement de dégradations que les risques d’incendie sont patents.

Qu’est-ce que tout cela ? C’est la faillite. Une faillite qui ira en s’empirant, comme la règle le fait. Une fois en effet que les vannes sont ouvertes, impossible de freiner le processus. En fait, si, c’est possible, par la violence d’un État socialiste, l’envoi massif des éléments anti-sociaux en camps de travail – et la haute bourgeoisie fait partie des éléments anti-sociaux, au même titre que les narco-trafiquants. Il y a un grand ménage à faire.

Le souci est que plus les choses empirent, moins il y a le courage d’affronter les problèmes. On l’a vu en Italie du Sud, on l’a vu au Mexique. Qui serait assez fou pour aller se confronter à des gangs ? Seule une organisation peut le faire, une organisation plus puissante que les mafias. On parle ici d’un État. D’un État nouveau, socialiste, prenant le peuple comme levier, une armée populaire qui dialectiquement utilise cet État comme levier.

Ce n’est en effet pas l’État bourgeois qui lui va faire face à la situation. Il faudrait l’armée pour cela. Mais quelle armée ? Elle n’a pas les moyens de faire face à ça, ce n’est pas dans sa nature, et de toutes façons elle est intégrée à l’Otan et son objectif numéro 1, c’est la guerre contre la Russie.

On est donc face à un grand défi, ou plus exactement les masses font face à un grand défi. Soit elles acceptent jusqu’au bout une société à l’américaine, avec des gangs, des mafias qui frappent, avec une haute bourgeoisie qui fait ce qu’elle veut… Et encore, c’est le meilleur des scénarios, car dans cette perspective, il y a pire, comme le Mexique ou le Venezuela, avec une violence endémique, qui suinte de partout (et de fait c’est la réalité du tiers-monde).

Soit les masses refusent cet effondrement civilisationnel, et alors elles se mettent en mouvement, en étant prêt au sacrifice pour la mise en place d’un nouvel État, d’une démocratie populaire. Cela veut dire, concrètement, être pour verser son sang pour la Cause, au lieu d’accompagner passivement le capitalisme, en éventuellement votant pour l’extrême-Droite de Marine Le Pen et Jordan Bardella pour se « rebeller » à peu de frais.

Ce défi, les masses aimeraient l’éviter, cela devient pourtant de moins en moins possible et l’absence de gouvernement réel rend visible les choses. La crise rend les choses visibles, voilà ce qui se passe. Et ce n’est que le début : toute la société française, pourrissante, se démasque. Elle a fait son temps.

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La France subit les assauts des cartels

« Jeunes, ultraviolents et millionnaires » : tel est le titre d’un documentaire d’Enquête exclusive de la chaîne M6, avec une présentation racoleuse et fascinée, la journaliste s’empressant de dire que les assassins en question ont toujours été « respectueux ». Le thème, c’est bien entendu la violence meurtrière de nos narcos à nous, qui se développent massivement à Marseille. Leurs affrontement internes ont fait 49 morts en 2023.

C’est une situation à la mexicaine. Pour prendre un exemple parallèle, en septembre 2024, une ville mexicaine d’un million de personnes, Culiacan, est paralysée par des affrontements entre cartels. Pas d’écoles, les rues vidées, des commerces fermés massivement, etc. Car les narcos frappent avec violence, malgré leur petit nombre. Les assassinats inter-groupes débordent régulièrement sur la population, avec des viols, des meurtres, des massacres, des incendies, des destructions de bâtiments.

Le phénomène se produit de manière récurrente au Mexique et qui s’y intéresse peut lire une description terrible dans le roman d’Eduardo Antonio Parra, El Edén. C’est une retranscription romancée du massacre dans la ville d’Allende en 2011. Il n’y a jamais eu de procès ni même de poursuites pour ces crimes.

On y va en droite ligne pour la France. Car là où les cartels se développent, ils rentrent en concurrence, et ils s’affrontent, s’auto-nourrissant les uns les autres. C’est le sens de la fusillade mortelle visant l’entourage du rappeur Marseillais SCH à la Grande-Motte, près de Montpellier, fin août 2024. L’arrière-plan est flou : règlement de comptes, tentatives d’extorsion. Mais ce qu’il faut bien saisir, c’est qu’il y a tout un arrière-plan, un terreau qui est celui du cannibalisme social.

Cela fait d’ailleurs plus de 4 mois pendant lesquels l’État n’a toujours pas mis la main sur Mohammed Amra et les assassins des agents pénitentiaires du péage d’Ircanville. Pourtant, l’État a mobilisé à ses débuts plus de 600 policiers pour la traque du fugitif. Depuis, on est revenu à une trentaine avec comme unique recours un appel à témoignage public, plusieurs mois après cette opération mafieuse dont on ne sait pas la nature véritable.

Mais il court justement toujours l’hypothèse comme quoi l’évènement du 14 mai 2024 ne fut pas une évasion, mais une attaque d’un gang rival en vue d’éliminer directement Mohammed Amra après l’avoir récupéré pour obtenir des informations. Si un tel scénario est vérifié, et même finalement si l’attaque assassine visait à le libérer à l’arme lourde, alors il est clair que la France s’oriente à grande vitesse vers la situation à la mexicaine comme cela avait été souligné par des juges mexicains eux-mêmes en visite en France.

Toute cette affaire en dit long sur la déliquescence générale de l’État emporté par la moisissure du capitalisme. Voilà un des aspects qui n’est pas mis en avant par le rapport fort détaillé du Sénat publié en mai 2024, quelques jours avant l’opération mafieuse ultra-violente contre des fourgons de l’administration pénitentiaire au péage d’Ircanville pour intercepter Mohammed Amra.

La ligne rouge du rapport reste confiné aux perspectives de la bourgeoisie : celle de changer de perspective de lutte contre la narcotrafic, la faisant passer d’une lutte contre une criminalité à une lutte contre « les intérêts fondamentaux de la nation ».

Sauf que la nation est elle-même en plein craquage, emportée par un capitalisme pourrissant dont le trafic de drogue est, précisément comme le remarque le rapport, l’expression d’un « turbo-capitalisme ». Le stade ultime du capitalisme, c’est la perte de tout rapport sensible d’avec la réalité et il y a là un équivalent strict entre l’art contemporain, les lubies LGBTQIA+ et la petite main du deal recrutée sur Snapchat, Tik-tok ou Instagram.

Le petit détaillant qui parvient à grimper dans la hiérarchie de son entreprise – son réseau criminel – peut ensuite aisément planifier corruption d’agents publics, assassinats de concurrents ou de personnes dérangeantes, dans une ambiance ultra-individualiste sans connexion avec le réel tel un joueur de jeu vidéo.

Et l’État lui-même produit de cette ambiance ne prend pas la mesure d’une réalité qui enfante dorénavant des figures du trafic dont le caractère anti-social est porté à son paroxysme. Le meurtre au pistolet de Lilian Dejean à Grenoble par un conducteur en fuite en est un des derniers exemples.

Car rien n’est isolé de rien et l’ampleur du trafic de drogue émerge d’une situation générale. À commencer par « la question sociale », où des pans du prolétariat ayant basculé durement et durablement dans le lumpenprolétariat constituent une strate sociale disponible sur le temps long pour réaliser les profits de businessmens.

Ceux-ci vivent le plus souvent dans des pays de la décadence à moitié moyen-âgeuse, à moitié capitaliste tentaculaire, à l’instar de Dubaï. Et c’est une strate sociale d’autant plus disponible qu’elle a généré toute une culture de valorisation de l’idéal gangster, équivalent pour les couches ultra-paupérisées de la figure capitaliste.

Scarface : un film de 1983 qui est le classique de l’idéologie du banditisme (où le bandit « part de rien »), et est d’ailleurs un remake d’un film de 1932 du même titre fondé sur la vie du criminel Al Capone

C’est le règne du morbide dans une société qui a de toute manière viré dans le glauque au mépris de toutes les considérations morales. Car l’explosion des trafics résulte d’une augmentation de l’offre de production, notamment par les ateliers de drogue de synthèse tout autant que de cocaïne en Amérique du sud, avec une explosion de la demande.

Une demande qui s’épanouit dans un turbo-capitalisme qui vend la fête à coups de pilules et de substances psychoactives comme la perspective ultime de la survie existentielle dans un monde pourri. Pareillement que les dealers, les consommateurs acceptent de suivre les préceptes d’une « happycratie » qui se moque entièrement des conséquences macabres et esclavagistes du « moment récréatif ».

La France s’est mise sur un mode où le faux-bonheur psychoactif répond aux vrais trafics lugubres, tout cela dans un contexte de personnalités zombies qui ont perdu pied avec la réalité car ayant refusé tout engagement moral. Le jeu vidéo GTA devient réalité, chaque jour un peu plus, si ce n’est en pratique au moins dans les têtes.

Pour s’en sortir, la France a besoin d’un retour fracassant d’une lutte de classe prolétarienne. Une classe qui porte l’ordre, et la violence pour la maintenir. Une classe qui a besoin de se rééduquer dans un nouveau moule éthique, mais qui y a justement tout intérêt, au moins pour ne pas être victime du cannibalisme social emportant la société.

Il y a besoin d’une tempête de feu qui éradique un capitalisme en crise qui mène au cannibalisme social et à la fuite irrationnelle !

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Effondrement de la France

Des magistrats mexicains alarment sur les narcos français

La France a toujours connu des mafias, mais historiquement elles sont issues d’expression féodale, puisant dans les parcours italien et Corse. On parle ainsi de gens avec un « code », s’imaginant des « bandits d’honneur ». Vivre dans un monde parallèle était assumé, les magouilles échappaient au grand public, s’agitant dans le monde souterrain du crime ou celui de la corruption des municipalités (Lyon notamment).

Comme la France est toutefois en plein effondrement de par l’épuisement de son capitalisme, on assiste à l’affirmation d’une génération nihiliste de criminels. Depuis vingt ans déjà, les bandits « à l’ancienne » reproche aux jeunes des banlieues adoptant un parcours criminel de n’avoir aucune éthique. Mais ces dernières années ont émergé des jeunes adolescents devenant tueurs à gages, des « sicarios » à la mode mexicaine. Quelques billets, une arme et l’adolescent est prêt à ôter une vie comme on vole un téléphone.

Une délégation mexicaine était à Paris justement et le parquet de Paris a relayé ce communiqué. Car lorsque l’État s’effondre en raison de la crise, il est pris d’assaut par des forces cannibales. C’est là où on voit que si les masses populaires ne mettent pas en place un nouvel État, un nouvel ordre, on va se retrouver dans une situation catastrophique. C’est ou le peuple en armes, ou les bandits en armes.

« NARCOTRAFIC – VISITE DE LA DELEGATION MEXICAINE – MAI 2024  

Frederic LE POLLOZEC, Attaché de Sécurité Intérieure au Mexique Felipe de Jesús GALLO GUTIERREZ, Chef de l’agence d’enquête criminelle du bureau du procureur général fédéral Maria Fernanda Perez Galindo, Directrice générale de la coopération internationale – Bureau du procureur de la République (FGR) Ernesto Alejandro VADILLO TRUEBA, Directeur général des enquêtes douanières – Agence nationale des douanes du Mexique (ANAM)

Ont rendu visite au parquet de Paris et aux magistrats de la JUNALCO – Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (visite organisée par la DAEI et la DCIS).

La délégation mexicaine a passé un message d’alarme à l’attention de leurs homologues français, appelant à prendre des mesures en urgence avant de se trouver dans une situation aussi grave qu’au Mexique.

Selon ces professionnels, la France est à un seuil pour prendre des mesures et ne pas commettre les mêmes erreurs.

« Les crimes organisés s’internationalisent, se globalisent. Nos systèmes pénaux garantissent les droits et libertés des personnes, mais il faudrait aussi organiser la manière de travailler contre le crime organisé ».

« Au Mexique, il y a des menaces de mort, qui se traduisent par des actes, cela modifie la manière de travailler : il faut protéger les magistrats ».

« La France peut encore proposer des modifications législatives et donner plus de pouvoir aux parquets, à la police et aux juges pour intervenir de manière efficace. Des peines plus fortes sont nécessaires ».

« Le Mexique a aussi des crimes en col blanc. Les criminels sont comme des chefs d’entreprise. Au Mexique, on commence à travailler sur la recherche et l’analyse financière, on analyse les permis d’importation, d’exportation, les échanges téléphoniques, pour savoir si l’argent des entreprises est légal ou pas. Un des principaux obstacles reste la réticence entre institutions à partager les informations, financières, et téléphoniques par exemple ».

« Le niveau de violences est important au Mexique, et ce n’est pas un exemple. Malheureusement, il faut insister auprès des politiques pour investir et renforcer les institutions. Il faut des gardes fous pour assurer l’indépendance et la stabilité des institutions ».

« Il prendre en compte la question des armes également. Il faut un contrôle des armes à un niveau européen. Au Mexique on a des munitions qui viennent de Roumanie, Russie et Bulgarie. »

Enfin, les deux délégations ont proposé d’échanger des informations de manière informelle, afin de communiquer plus rapidement et bénéficier d’une meilleure visibilité et connaissance juridique de l’autre partie. »

Ce qui caractérise le Mexique, c’est l’existence de nombreux cartels se faisant concurrence et dont les affrontements débordent très largement sur la vie « civile ». C’est beaucoup moins le cas aux États-Unis, où le crime règne également, mais pas tant avec les gangs qu’avec des mafias à l’ancienne qui prévalent tout en s’étant divisés les territoires, et disposant d’une « centrale » pour les négociations, etc.

Un autre aspect du Mexique est un « deal » non officiel. La présidence actuelle de Andrés Manuel López Obrador est contre la guerre à la drogue, et il y a un certain modus vivendi avec les cartels, en mode : vous pompez une partie des richesses nationales, vous trafiquez (drogues vers les États-Unis, racket, vol massif de pétrole, prostitution notamment infantile également massive…), mais il ne faut pas que le pays vacille, car l’économie grandit largement et c’est dans votre intérêt à vous aussi.

Le Mexique est donc aux mains de monopoles économiques et de cartels, mais en mode social avec une élévation marquée du niveau de vie, car la présidence se veut populaire, de gauche assumée, etc. C’est une sorte de social-impérialisme bureaucratique où l’armée prend une place majeure. C’est d’ailleurs l’armée qui s’occupe officiellement du « train maya » et du tourisme dans le Yucatan, la seule région du pays où les narcos ne sont pas présents en tant que tel.

Cette gestion du pays rend fou de rage les libéraux en général, pour qui le pays devient « comme Cuba », ainsi que les pro-américains en général, qui verraient de leur côté le Mexique comme jouant unilatéralement pour les États-Unis le même rôle que la Chine par le passé. Le Nord du Mexique est de fait une arrière-cour industrielle des États-Unis. Les échanges américains avec le Canada et le Mexique combinés sont environ le double de ceux avec la Chine ! La guerre sino-américaine exige une telle modification.

La tension est donc extrême, alors que l’élection présidentielle a lieu début juin 2024, et la candidate « libérale » Xóchitl Gálvez va perdre. Sa campagne est mauvaise (même si elle tente des coups comme jouer au jeu Fifa sur Playstation), alors que sa concurrente Claudia Sheinbaum fait des meetings dans tout le pays, se met régulièrement en scène avec des personnes les plus humbles en larmes dans ses bras, le tout dans une propagande ultra moderne.

La campagne de Claudia Sheinbaum est très exactement le rêve populiste de Jean-Luc Mélenchon et La France insoumise, qu’ils ne pourront jamais mettre en place évidemment, car nous ne sommes pas en Amérique latine et qu’un tel engouement social-populiste n’a aucun socle.

Mais la libérale Xóchitl Gálvez n’est pas en reste pour la suite. Elle a pris soin de saluer très largement l’armée (appelée à revenir à ses fondamentaux…). Et elle a habilement dénoncé sa concurrente Claudia Sheinbaum comme utilisant sur une jupe l’image de la Vierge de Guadalupe, alors qu’elle ne croit « ni en Dieu ni en elle [la Vierge] ».

Claudia Sheinbaum ayant des parents juifs d’Europe de l’Est (et typique de l’engagement massivement communiste qu’on peut retrouver ici), c’est l’antisémitisme et l’anticommunisme qui sont utilisés comme vecteur pour polariser à fond en prévision de la suite. Le Mexique ne va pas échapper à des tensions extrêmes, allant largement possiblement jusqu’au coup d’État militaire.

Quand on voit un tel panorama, on se dit que, tout de même, la France échappera aux narcos. Invitée à ce sujet sur francinfo le 27 mai 2024, Laure Beccuau, procureure de la République de Paris, a ainsi expliqué la chose suivante.

« La définition d’un narco-état, c’est le fait que toutes les instances décisionnelles sont finalement pénétrées, infiltrées par les trafiquants, y compris des juges, parfois des magistrats, et que dès lors, les décisions qui peuvent être prises au niveau législatif, judiciaire ou tout autre sont influencées par les trafiquants. Mais nous sommes loin d’en être là ». 

Sauf que comparaison n’est pas raison. Le Mexique est devenu un narco-État après avoir été pris d’assaut. C’est dans un second temps que l’État a collaboré, fusionné. Et en France, on a tous les ingrédients pour justement une première grande vague d’installation des narcos. C’est en cela qu’il faut absolument connaître l’exemple mexicain, ainsi que l’exemple colombien.

Il suffit de lire le rapport synthétique de vingt pages de la commission d’enquête du sénat sur le narcotrafic pour voir les faits.

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L’effondrement est là. Tant la société que l’État français s’effondrent, tant les mentalités que la culture sont corrompues, affaiblies, décadentes. Il faut le Socialisme – ou c’est le barbarie ! Il faut l’État socialiste pour écraser par tous les moyens les narcos !

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Événements significatifs

L’Équateur bascule dans le chaos des cartels

Il a été dit et répété ici que le chaos l’emporte sur la planète, que la barbarie du Hamas le 7 octobre – jusqu’au viol de femmes tout en les mutilant – n’est qu’une expression parmi d’autres, dont font partie les cartels de la drogue. Et bien désormais, c’est l’Équateur qui a basculé, déstabilisé par des anciens gangs se professionnalisant et se militarisant sous l’impulsion des richissimes cartels colombiens et mexicains.

L’Équateur est un petit pays d’Amérique latine, peuplé de 15 millions d’habitants ; sa moyenne d’âge est de 25 ans. C’est typiquement un pays dont la structure est d’un côté féodal avec des barons locaux, de la corruption… et de l’autre colonial, avec une domination complète de la part des grandes puissances, américaine en tête.

Et s’il y a quelques années encore, le pays était le plus sûr d’Amérique latine, en très peu de temps, tout a basculé. Les assassinats ont augmenté de 800% entre 2017 et 2022. Il y avait déjà des gangs, comme les Choneros, cependant leur envergure a pris d’un coup une dimension énorme. Au point que tout a basculé lorsque le leader des Choneros, José Adolfo Macías Salazar, alias « Fito », s’est littéralement évaporé d’une prison de haute sécurité de Guayaqil, la seconde ville du pays, le 7 février 2023.

« Fito » faisait déjà ce qu’il voulait dans la prison, comme se filmer pour une vidéo d’un chant en son honneur, dans la tradition des cartels mexicains. Il avait déjà été arrêté en 2000, est parvenu à s’enfuir en 2013 pour être repris dans la foulée. Sa nouvelle évasion, à la veille d’un contrôle général de la prison, reflète l’échec total de l’État.

D’où l’état d’urgence proclamé par le jeune président (depuis novembre 2023) Daniel Noboa, avec la mobilisation et l’intervention des forces armées et de la police nationale » afin de « garantir la souveraineté et l’intégrité nationale contre le crime organisé, les organisations terroristes et les belligérants non étatiques.

Daniel Noboa, président de l’Équateur

Daniel Noboa est le fils d’une des plus grandes figures de la haute bourgeoisie équatorienne, qui contrôle une partie significative de la production de bananes, la première exportation du pays (et lui-même candidat à la présidentielle en 1998, 2002, 2006, 2009 et 2013).

Le Pérou voisin a également annoncé l’état d’urgence sur les 1400 km de frontières avec l’Équateur. Ce pays, avec la Colombie voisine de l’autre côté, est évidemment le fournisseur de cocaïne aux gangs, qui ensuite l’expédie vers les pays occidentaux, par l’intermédiaire du Mexique parfois.

Deux jours après l’évasion de « Fito », c’est Fabricio Colon Pico qui s’est évadé d’une prison du centre du pays : c’est un chef des Los Lobos, une organisation concurrente des Choneros et lié, tout comme Los Tiguerones, au Cártel de Jalisco Nueva Generación (CJNG) du Mexique. Les Choneros sont eux liés au Cartel de Sinaloa, le grand rival du CJNG.

Et le même jour que cette seconde évasion, les plateaux télé d’une chaîne publique, TC Televisión, à Guayaquil ont été occupés en direct par des membres de gang, pour une prise d’otages.

Si on regarde les faits en face, on peut dire que les cartels mexicains, en liaison avec les mafias de Colombie (mais également de toute l’ex-Yougoslavie, ainsi que d’Albanie) sont devenus si puissants qu’ils ont désormais des satellites en Équateur capable de s’affirmer militairement et par la corruption.

L’État équatorien tente d’empêcher qu’on atteigne une telle situation où plus aucun retour en arrière n’est possible. Au sens strict, les forces des gangs équatoriens ne représentent pas un obstacle insurmontable pour l’armée.

Mais le problème, c’est la tendance historique à la décomposition : depuis 2020, tout se casse la figure, plus rien ne tient et, dans tous les cas, on va dans une logique de guerre et de seigneurs de la guerre. Seul le peuple en armes peut s’y opposer et on devine le défi que cela représente pour l’Amérique latine.

On parle beaucoup de l’Afrique, dont une partie de la population souhaite largement migrer, mais c’est le cas également en Amérique latine, où plus aucun pays n’est stable. Dans tous les cas, on va vers une situation d’explosion… Les dominos tombent les uns après les autres et la crise en Équateur n’est pas la crise en elle-même, mais simplement une expression de celle-ci, qui va en s’amplifiant.