Catégories
Politique

Municipales: la Gauche rassemblée vote aujourd’hui et demain à Marseille

Il y a une large initiative d’union de la Gauche à Marseille en vue des municipales, sous le nom de Printemps marseillais. Après le retrait de la candidature de Benoît Payan du Parti socialiste dans un esprit unitaire, c’est l’écologiste Michèle Rubirola qui devrait mener la liste électorale. 4000 signataires de l’appel doivent valider aujourd’hui et demain par un vote le nom des 15 membres de l’équipe chargée d’animer la campagne.

Le processus d’unité de la Gauche à Marseille est très vif depuis plusieurs mois, avec différentes initiatives ayants convergé comme nous l’expliquions dans un article précédent. Il faut dire que la ville a pendant longtemps eu une identité populaire, avec beaucoup de maires de gauche durant le XXe siècle et que son passage à Droite depuis 1995 est devenu toujours plus insupportable, parallèlement à tout un tas de pratiques mafieuses gangrenant la ville.

L’effondrement des immeubles de la rue d’Aubagne faisant mort 8 morts et 2 blessés a provoqué un électrochoc à Marseille, commune la plus peuplée après Paris, qui a agi comme une sorte de catalyseur de l’envie de changement des gens à Gauche. Et pour cela, il fallait l’unité, absolument.

La candidature de Benoît Payan du Parti socialiste comme tête de liste semblait satisfaire de nombreuses personnes, surtout intéressées par le projet en lui-même plutôt que par son incarnation dans une personnalité. Il y avait cependant des réticences, venues surtout de la France insoumise (dont la figure de proue Jean-Luc Mélenchon, député des Bouches-du-Rhône), prétextant que l’étiquette Parti socialiste n’était pas acceptable.

Dans un esprit d’unité, Benoît Payan s’est donc retiré (voir son communiqué) et Sophie Camard, figure locale de la France insoumise, a indiqué qu’elle se ralliait à la démarche. C’est Michèle Rubirola, élue EELV au conseil départemental, qui devrait être désignée comme tête de liste à l’issue du vote aujourd’hui et demain.

Notons que Michèle Rubirola, qui se présente dans son communiqué de candidature comme étant « née à Marseille » et « médecin dans les quartiers populaires » pour mener le rassemblement des « forces de gauche, écologistes et citoyennes », a été suspendue d’EELV pour avoir rejoint l’initiative unitaire il y a plusieurs mois. Le parti « vert » maintien en effet pour l’instant une candidature solitaire, en refusant l’unité et en dénigrant le Printemps marseillais.

Le vote n’est ouvert bien évidement qu’aux signataires du Printemps marseillais (enregistrés avant le 19 décembre 2019). Il a lieu en ligne (via un mail) et physiquement, dans les locaux du journal de gauche La Marseillaise (19 cours d’Estienne d’Orves).

On retrouve aux côtés de Michèle Rubirola dans l’équipe soumise à l’approbation des votants :

Benoît Payan et Nassera Benmarnia du PS ;
Sophie Camard de la France insoumise ;
Jean-Marc Coppola et Audrey Garino du PCF ;
Ahmed Heddadi des Radicaux de gauche ;
Pierre Huguet de Génération.S ;
Cédric Matthews de la Gauche Républicaine et Socialiste ;
Marie Batoux du Collectif du 5 Novembre ;
Aldo Bianchi du collectif citoyen Marseille et moi ;
Olivia Fortin du collectif citoyen Madmars ;
Agnès Freschel de Zibeline ;
Pierre-Marie Ganozzi du syndicat enseignant FSU ;
Éric Semerdjian et Aïcha Sif.

La liste définitive des candidats ainsi que la désignation des personnes pour chaque secteur (l’élection marseillaise étant spécifique) se feront ultérieurement.

> Le site du Printemps marseillais : printempsmarseillais.fr

Catégories
Politique

La pétition du 5 janvier 2019: le tournant politique de la grève

Le Journal du Dimanche a publié une tribune appelant le gouvernement à stopper la réforme des retraites et à négocier avec les syndicats. C’est que la grève se prolongeant, tout risque de commencer à être bousculé socialement et d’ouvrir la porte aux révoltes. C’est hors de question pour la direction de la CGT et la gauche institutionnelle, tous deux à l’origine de la tribune. C’est une opération de récupération et surtout d’évitement de la lutte des classes, qui cherche à torpiller la gauche du mouvement de grève.

La grève continuant, les choses deviennent politiques, comme prévues. Qu’on le veuille ou non, on est dans une opposition entre des syndicats et le gouvernement, ce qui pose la question de la légalité, de la légitimité, donc de l’État.

C’est là ouvrir une porte à ce que la société française soit ébranlée. Tant mieux ! dit-on si on est de Gauche et qu’on espère enfin qu’en France, il y ait un mouvement populaire. Hors de question ! dit-on si on considère que tout doit rester dans le cadre institutionnel.

La tribune publiée dans le Journal du Dimanche du 5 janvier 2019 est ainsi très brève. En quelques lignes, on a un « appel au calme » signé des principales figures politiques classées à gauche, tels Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise), Olivier Faure (PS), Fabien Roussel (PCF), Julien Bayou (EELV), à quoi s’ajoute Philippe Martinez, le dirigeant de la CGT.

On a également parmi les signataires Gérard Filoche de la Gauche démocratique et sociale, Guillaume Balas de Génération-S, Raphaël Glucksmann de Place publique, Marie-Noëlle Lienemann de la Gauche républicaine et socialiste, Olivier Besancenot et Philippe Poutou du Nouveau Parti anticapitaliste.

De plus, pour faire bien, la liste comprend des comédiens, des historiens, etc. et dispose d’un site où signer la tribune-pétition.

« Une majorité de citoyennes et de citoyens le demandent : retrait de la réforme Macron !

Depuis le 5 décembre, des millions d’hommes et de femmes se retrouvent dans les grèves, dont beaucoup en reconductible, et les manifestations à l’appel des organisations syndicales.

Ils et elles rejettent la réforme du système de retraites que veulent leur imposer le président de la République et son gouvernement.

Ce projet n’est pas acceptable, car il est porteur de régression des droits de chacune et chacun : toutes les hypothétiques avancées proposées par le gouvernement devraient être financées par des baisses de pensions ou par l’allongement de la durée de la vie au travail. D’autres choix sont pourtant possibles.

C’est pourquoi nous demandons le retrait du projet présenté par le Premier ministre, afin que soient ouvertes sans délai de vraies négociations avec les organisations syndicales, pour un système de retraites pleinement juste et solidaire, porteur de progrès pour toutes et tous, sans allongement de la durée de la vie au travail. »

Tout est ici très compréhensible, voire logique même si l’on veut, s’il n’y avait pas le dernier paragraphe. Car s’il y a retrait du projet de réforme des retraites, qu’y a-t-il à négocier ?

C’est là qu’on comprend que cette tribune-pétition a comme cible toute la gauche du mouvement de grève, pour qui cette grève porte sur bien plus que la question des retraites. La pétition-tribune, très largement diffusée dans les milieux syndicaux, est une manière de limiter la question aux retraites, d’exiger une porte de sortie rapide à la crise.

C’est doublement criminel.

Déjà, car il s’agit de demander à Emmanuel Macron de réactiver la gauche institutionnel et la CGT, sur le dos de la grève.

Ensuite, car c’est espérer quelque chose d’un gouvernement fer de lance du capitalisme sur le plan des privatisations, ce qui est absurde.

À l’arrière-plan, la chose s’explique comme suit : Philippe Martinez, le dirigeant de la CGT, veut couper l’herbe sous le pied du syndicalisme dur à la CGT, et empêcher à tout prix que s’ouvre une nouvelle séquence de lutte, bien plus dure et généralisée.

Catégories
Politique

Qui est Pierre Ferracci?

Le Canard Enchaîné (18 décembre 2019) révèle des informations utiles pour connaître la nature de Pierre Ferracci, dont les villas construites en Corse en zone protégée ont été l’objet d’une tentative de destruction cette semaine.

 

Il est également parlé de lui dans un autre article :

Catégories
Politique

Meeting commun de la Gauche du 11 décembre 2019

Ce meeting rassemblant les principales structures de la Gauche a malheureusement été occulté par a présentation le même jour du projet de réforme des retraites par le Premier ministre. Rassemblant de manière la plus large, il a consisté en une tentative du PCF de ressouder des forces assumant de vivre à l’écart les unes des autres.

Le meeting a eu lieu à Saint-Denis dans le nord parisien, ville historiquement composante de la « banlieue rouge » cerclant Paris. C’est un bastion historique du PCF et c’est lui qui a organisé ce meeting devant traiter de la réforme des retraites. Bien entendu, il s’agissait surtout de refaire parler entre elles les différentes composantes de la Gauche.

L’esprit unitaire a prédominé, au point que Le Monde, dans son article au sujet du meeting, liquide la présentation des présents :

« La liste complète des participants est trop longue pour être reproduite de manière complète. »

Le journalisme de ce début de 21e siècle est un étonnement permanent. Il est vrai cependant que cela relève d’un esprit anti-politique propre à notre époque. Déjà que la lutte politique a toujours été difficile pour la Gauche, dans un climat de simplisme, de populisme et de libéralisme général, c’est encore plus dur.

Étaient donc présents des représentants du Parti socialiste, de Génération-s, de Lutte ouvrière, du Nouveau parti anticapitaliste, de La France insoumise, d’Europe Écologie-Les verts, de Place publique, de Gauche démocratique et sociale ainsi que des radicaux de gauche. À cela s’ajoute également la Gauche républicaine & socialiste, systématiquement « oubliée » dans les médias. La présence de sa représentante Marie-Noëlle Lienemann est parfois mentionnée pourtant.

Une telle amplitude fait que le meeting avait par conséquent son importance ; rien que sa tenue est déjà une contribution certaine, même si volontariste, à l’inévitable unité à venir. Tout le monde était d’ailleurs d’accord qu’il fallait aller dans le sens d’une mobilisation, d’une intervention accrue pour contrer le gouvernement et établir un contre-projet.

Les dissensions, si elles ont été évitées de manière formelle, n’ont toutefois pas manquer d’affleurer et de parasiter, voire paralyser le meeting. Au grand dam du PCF qui s’est placé à cette occasion comme assumant le rôle d’interface entre tout le monde. Il n’a pas ménagé ses efforts en ce sens, tant en prenant le risque d’organiser le meeting, en servant d’organisateur des discussions, en poussant à un esprit unitaire.

C’est que le PCF a aussi le plus à perdre d’un éventuel échec, car il est coincé. Il y a en effet d’un côté les réformistes gouvernementaux se considérant comme incontournables de toutes façons (le PS et EELV), acceptant le système des retraites à points, ne voulant pas reculer l’âge de la retraite, bref soucieux d’apparaître comme institutionnels à tout prix, « réalistes », etc. Ils ne veulent pas faire reculer l’âge de départ à la retraite, ils sont prêts à négocier avec Emmanuel Macron un système de retraites à points.

Il y a de l’autre ceux pour qui il faut mettre de l’huile sur le feu pour tirer son épingle du jeu (LFI surtout, mais aussi le NPA ou Lutte Ouvrière). On penche de ce côté-ci dans le sens d’une rupture complète et d’un refus du Parti socialiste. Le représentant de LFI a clairement dit d’ailleurs, sans hésiter aucunement, qu’il n’y aurait pas de projet commun en raison des trop grandes différences existantes.

Ce n’a cependant aucune perspective de tracée pour l’instant, car tous les participants considèrent que tout dépend du mouvement contre la réforme des retraites. Un meeting dans un esprit unitaire est d’ailleurs prévu pour bientôt à Beauvais.

Catégories
Politique

PCF: communiqué sur l’exhumation de Franco

Voici le communiqué du PCF à propos de l’exhumation de Franco. C’est là une question démocratique d’une grande importance, non seulement en Espagne, mais aussi dans le monde entier, tant le monstre fasciste menace à nouveau à notre époque.

« Espagne/exhumation de Franco: Persévérer dans l’exigence de vérité, justice et réparation pour les victimes du franquisme

Le Parti communiste français se réjouit de l’exhumation du dictateur Franco de ce véritable « musée des horreurs du franquisme » que représentait le « Valle de los caidos ».

Cette journée souligne avant tout une avancée notoire pour toutes celles et tous ceux qui se sont battus et continuent à se battre pour que la vérité, la justice et la réparation soient rendues à toutes les victimes du franquisme et parmi elles, les dizaines de milliers de combattants antifascistes aujourd’hui encore ensevelis dans les fossés et les tombes.

Comme le soulignent notamment nos camarades communistes espagnols et les autres forces de progrès qui se sont battues pour la démocratie en Espagne, avec les associations et collectifs de mémoire démocratique, cette avancée souligne également le chemin qui reste à parcourir pour éliminer tous les vestiges du franquisme encore présents, mettre fin à l’impunité des crimes contre l’humanité engendrés par la dictature franquiste et faire droit aux exigences de justice et de dignité des disparus et de leurs familles tout en  luttant contre toute réminiscence de l’idéologie franquiste et fasciste dans les institutions. »

Catégories
Politique

Municipales: tribune de Jean-Marc Coppola du PCF pour «Le Printemps Marseillais»

Voici une tribune initialement publiée sur destimed, par le conseiller municipal PCF Jean-Marc Coppola à Marseille. Il évoque l’élan unitaire à Gauche dans la ville pour les municipales contre la Droite et l’extrême-Droite et invite EELV à rejoindre le mouvement « Le Printemps Marseillais ».

> Lire également : Municipales 2020 : les Verts mettent à mal le travail pour l’unité de la Gauche à Marseille

« A moins de cinq mois de l’élection clé, les municipales, le rassemblement des forces de gauche, progressistes, écologistes et citoyennes à Marseille, le Mouvement Sans Précédent a lancé sa campagne en devenant « Le Printemps Marseillais ».

Une nouvelle ère populaire et démocratique voit ainsi le jour dans la cité phocéenne. C’est Marseille qui se lève et reprend son destin en main. Après 25 années d’incurie de gestion, de clientélisme, de mépris et de discriminations par la droite, c’est une proposition politique et citoyenne inédite qui donne sens et ambition à l’engagement de toutes et tous pour une transformation démocratique et exemplaire, dans le but de rendre enfin Marseille aux Marseillaises et aux Marseillais. A l’opposé de la compétition de personnes auto-désignées, de LR au RN en passant par LREM, qui veulent d’abord le pouvoir pour des intérêts privés pour qu’au final rien ne change dans la 2e ville de France livrée aux grands groupes privés industriels et financiers, Le Printemps Marseillais veut mobiliser une génération d’habitant.e.s pour participer à la vie de la cité.

Une génération climat, une génération des quartiers, celle des luttes contre l’habitat indigne, l’abandon des écoles, contre le règne du tout automobile, contre l’opacité des décisions publiques, contre l’accroissement des inégalités, contre la ségrégation sociale et urbaine. Le Printemps Marseillais, c’est le pari d’une large union, comme Marseille ne l’a jamais connu, autour d’un projet positif d’alternative écologique, sociale, économique et démocratique pour ouvrir en grand les portes et les fenêtres d’une politique émancipée de l’austérité et redonner du sens à l’action publique et de l’efficacité aux services publics locaux.

Le Printemps Marseillais veut porter l’espoir. Il est le chemin d’un vrai changement par une nouvelle culture politique qui permette de relever les défis d’une ville en retard dans tous les domaines et répondre aux urgences sociales et environnementales, pour ré-enchanter notre quotidien et celui de nos enfants. Le Printemps Marseillais est une dynamique inédite qui représente des milliers de militant.e.s soutenus par plus de 3 200 signataires à l’Appel du 11 juillet 2019, venus d’horizons divers et qui ont en commun de vouloir construire un nouveau destin, ouvrir le champ des possibles pour répondre aux attentes des Marseillais.e.s.

Le Printemps Marseillais n’est pas figé, il porte une ambition, celle de réunir toutes celles et ceux qui croient en un renouveau de progrès pour notre ville, toutes celles et ceux qui agissent au quotidien pour permettre à ses habitants d’y vivre dignement. Dans cet esprit, nous gardons une main tendue à l’ensemble des acteurs du mouvement social, des mobilisations citoyennes, comme le Pacte démocratique, ou les organisations politiques écologistes comme EELV, pour construire ensemble une alternative pour les marseillais.es.

Nous en appelons à la participation active des femmes, des hommes qui partagent les mêmes valeurs de justice sociale, de transition écologique, de renouveau démocratique et la même ambition de gérer les biens communs dans l’intérêt général. Le Printemps Marseillais, c’est le chemin que nous allons parcourir avec tous les habitant.e.s de Marseille pour construire un projet commun jusqu’aux urnes, le 15 mars 2020. »

Catégories
Société

Mondiaux d’athlétisme au Qatar: «Les forçats du stade», tribune du sénateur PCF Eric Bocquet

Voici une tribune publiée par le sénateur PCF du Nord Eric Bocquet. Il critique vertement les championnats du monde d’athlétisme s’étant déroulés au Qatar, ainsi que la Coupe du monde de football qui y est prévue en 2022, en citant Karl Marx !

« Les forçats du stade

Les championnats du monde d’athlétisme au Qatar, simplement inhumains !

Une fois n’est pas coutume, nous allons parler sport. Non pas des résultats mais plutôt de ses coulisses. Je voudrais évoquer ici les championnats du monde d’athlétisme qui se sont déroulés au Qatar, à Doha.

C’est un évènement planétaire dans le domaine du sport mais force est de constater qu’on en parle beaucoup plus à propos des polémiques qu’il suscite que des performances qui y sont réalisées. Et pour cause.

Pour le marathon féminin, il y avait 68 participantes, pas moins de 28 ont abandonné l’épreuve. La raison : la chaleur insoutenable et le niveau élevé de l’humidité qui rendaient l’air irrespirable, de 37 à 42° la journée et minimum 30° le soir, température ressentie 35°. Tout simplement inhumain.

Le champion du monde français du 50 km marche, Yohann DINIZ recordman mondial du décathlon contraint, lui aussi, d’arrêter l’épreuve. Il dira de cette compétition : « C’est une catastrophe ! ».

Par ailleurs, un stade de 46 000 places, à peine rempli au quart avec 2 000 invités ! Il n’y a personne dans les tribunes.

Les performances réalisées par les athlètes qui résistent ne sont pas à leur niveau habituel. Oui, ces mondiaux sont une catastrophe sportive, humaine et sociale. Elle est aussi une catastrophe écologique avec ce stade ouvert, climatisé qui consomme autant d’énergie qu’une ville de 20 000 habitants.

Ce système du fric atteint ici ses propres limites dans le comble de l’absurdité et du cynisme. Arrêtez-ça !

La coupe du monde de football aura lieu en 2022 au Qatar par la volonté de… La justice enquête. L’Eldorado qatari construit des stades, des autoroutes, un métro pour accueillir l’évènement. Le PIB par habitant est le plus élevé du monde, 110 000 dollars par an. Deux millions d’habitants.

Les forçats qui construisent les stades, eux, touchent 180 euros, travaillent 11 heures par jour, sous les mêmes températures, 6 jours par semaine. Ils meurent d’accidents cardio-vasculaires et d’accidents du travail. Ils sont Indiens ou Népalais, prolétaires sacrifiés sur l’autel du football.

Je n’ai regardé aucune retransmission des épreuves, au-dessus de mes forces, dégouté ! Jamais cette phrase de Marx n’a été illustrée de manière aussi flagrante, le capitalisme, c’est l’exploitation de l’homme par l’homme, et, en l’occurrence, de la nature aussi.

Dépassé le marxisme ? Ah bon ! »

Catégories
Écologie

Brétignolles-sur-mer: communiqué commun d’EELV, du PCF du PS sur la situation du projet de port

EELV, le PCF et le PS signent un communiqué commun. Il appellent au rassemblement citoyen de ce samedi 19 octobre à la Roche-sur-Yon en Vendée contre le projet de port de plaisance à Brétignolles-sur-mer.

> Lire également : Littoral : un projet de port de plaisance contesté à Bretignolles-sur-Mer en Vendée

« Face au début des travaux sur le site de la Normandelière à Brétignolles, une vaste contestation s’est mise en place. Des citoyens et citoyennes ont découvert un site « massacré » pour réaliser un futur port. Depuis la contestation se poursuit de façon pacifique dans le respect du droit.

Cette contestation vient souligner l’exigence des populations et des associations d’être entendues (les avis contre ce projet n’ont pas été assez pris en compte lors de l’enquête publique)

L’addition de signatures d’élus(es), certes respectables, ne suffit pas pour valider un projet.

Sans renier la légitimité des élus(es), nous rappelons qu’ils et elles ont aussi la charge d’anticiper l’avenir de nos territoires et de les protéger au regard du dérèglement climatique

Nul ne peut ignorer que le trait de côte est menacé partout dans le monde et donc, en particulier, à Brétignolles sur mer en Vendée. Comment peut-on après les derniers rapports de GIEC, soutenir un tel projet ?

Nous, partis politiques appelons la Ministre de la transition écologique à faire stopper ce projet destructeur qui doit être définitivement abandonné.

Une alternative existe pour ce territoire fort de nombreux atouts environnementaux et humains. Dans ce sens, et afin de sortir de l’impasse actuelle, il faut reprendre les échanges et écouter les citoyennes et les citoyens mais aussi les associations qui ont des propositions à faire

L’intérêt général, la sécurité des populations imposent la préservation du trait de côte et donc celle des zones fragiles et de la biodiversité qui en dépendent.

Claudine GOICHON  EELV 85 
Stéphane IBARRA  PS 
Marie –Françoise MICHENEAU PCF

Restons mobilisés #balancetonport ACT2 : rassemblement citoyen pour protester contre la déclaration d’Utilité Publique signée par Mr le Préfet.

NON à ce projet  destructeur, non-sens écologique, et qui fait fi des réserves émises par les commissaires enquêteurs  des 2 enquêtes publiques du port et du PLU de Brétignolles. Les travaux compensatoires ont démarré avant même le résultat des recours posés en justice…

Soyons nombreux le samedi 19 octobre à 15h place Napoléon à la Roche-sur-Yon. »

Catégories
Guerre

L’objectif de Marion Maréchal : une «révolution conservatrice» sur les décombres du «progressisme»

Marion Maréchal est une figure politique dans la lignée des Trump, Bolsonaro, Duterte, Poutine, Boris Johnson, Erdogan, etc. Elle sait que son heure viendra, car le repli du capitalisme sur sa base nationale est inéluctable pour la France également. La question est de savoir comment poser les éléments pour surgir de l’inévitable crise du « progressisme » d’Emmanuel Macron et de la Gauche post-moderne. C’est ce qu’elle a cherché à expliquer à la première convention de la Droite.

Si l’on regarde bien, Marion Maréchal a formulé trois axes fondamentaux pour la « révolution conservatrice » lors de la convention de la Droite. Il s’agit d’une véritable rupture avec le schéma traditionnellement conservateur-républicain, dont Jacques Chirac était par exemple un représentant.

Normalement, en effet, la Droite n’appelle pas à purger l’appareil d’État. Les seuls appelant à le faire est le PCF, qui appelle depuis les années 1960 à modifier le régime de l’intérieur. L’extrême-Droite authentique (donc pas vraiment Jean-Marie Le Pen) et les révolutionnaires de Gauche appellent directement à un changement de régime.

Or, Marion Maréchal appelle à la purge de l’appareil d’État :

« N’attendons pas que l’État nous sauve, actuellement il est phagocyté par une idéologie et des intérêts contraires à l’intérêt national. »

C’est l’équivalent de la ligne du PCF, mais inversé. Le PCF appelait à un Programme commun pour arracher l’appareil d’État aux monopoles, par l’unité populaire pour s’approprier par l’autogestion l’économie elle-même. Marion Maréchal appelle à une restructuration par en haut, par une Droite sur une ligne idéologique bien déterminée.

Le modèle n’est pas du tout le fascisme italien, ni le national-socialisme allemand, mais clairement la révolution conservatrice telle que théorisée en Allemagne, éventuellement l’austro-fascisme (mais il est trop directement sous dépendance cléricale), surtout le franquisme, historiquement une alliance des ultras-conservateurs avec une petite extrême-Droite mouvementiste et terroriste.

Le but de Marion Maréchal est ainsi de construire une Droite directement appuyée par tout un milieu, un véritable bastion implanté dans l’économie elle-même. Il ne s’agit pas de construire un mouvement populaire de l’extérieur des milieux capitalistes, puis de se vendre le plus tôt possible (et non pas, comme certains interprètent le fascisme italien ou le nationalisme-socialisme allemand, seulement à la fin).

Il s’agit de former un camp militant, offensif à tous les niveaux :

« Nous devons bâtir sur le roc, pas sur des coups médiatiques ! Par les idées, par les loyautés, les réseaux, des élus locaux, des soutiens financiers, culturels, intellectuels, par la confiance des entreprises. »

C’est extrêmement ambitieux, car seule une petite partie du capitalisme est favorable à une telle ligne dure. Seulement, les grandes entreprises sont ambitieuses à l’internationale et donc ouvertes à un tel projet. Et il suffit d’une crise approfondie se produisant pour que tout vacille et que le capitalisme se meuve vers une ligne dure.

> Lire également : «Convention de la Droite» le 28 septembre : l’affirmation d’un néogaullisme conquérant avec Marion Maréchal comme figure de proue

On l’aura compris : la clef, à l’arrière-plan, c’est l’armée. C’est elle qui traditionnellement impose les changements de régime. La Ve République est elle-même née d’un coup d’État militaire.

À la convention de la Droite, Marion Maréchal a souligné cette dimension essentielle de l’armée, combinée aux ambitions de la France :

« Il nous faut une armée de qualité, c’est la garantie de nos capacités diplomatiques. Nous sommes présents sur les cinq continents. »

Encore une fois, dans les conditions actuelles, tout cela semble bien vain. Le Monde et Libération sont contre, Le Figaro n’est pas pour, et le « progressisme » a le vent en poupe avec son libéralisme culturel se généralisant dans tous les domaines.

Mais ce qui est attendu, c’est le retour de bâton, qui ne peut être que virulent de la part d’une société qui va être écœurée d’elle-même. La victoire du « progressisme » sera son inéluctable défaite. Le miroir social sera tellement déformé que plus rien ne tiendra. En attendant ce moment, Marion Maréchal compte gagner en crédibilité et établir ses réseaux, pour agir très vite le cas échéant.

La Gauche sera-t-elle en mesure de faire face à un tel défi ?

Catégories
Guerre

Communiqué du Secteur international du PCF sur les Marches Pour un Climat de Paix

Voici le communiqué du Secteur international du PCF sur les Marches Pour un Climat de Paix prévues demain samedi 21 septembre 2019 :

« «Action climatique, action pour la paix» est la thématique portée à l’occasion de ce 21 septembre, Journée internationale de la paix. Comme l’a affirmé Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, en juin dernier, «l’urgence climatique mondiale menace la sécurité collective et la stabilité du monde».

C’est pourquoi, à l’occasion de ce 21 septembre 2019, à l’initiative des près de cent organisations membres du collectif « En marche pour la paix », dont le PCF, et à l’appel de la Grève mondiale pour le Climat, de grands rassemblements convergents sont organisés dans de nombreuses villes en France. Fidèle à son engagement pour la paix et la solidarité internationale, le PCF appelle à participer et à contribuer au succès de ces marches pour la paix et pour le climat.

Réchauffement climatique, sécheresse, famines, catastrophes naturelles, épuisement des ressources naturelles: notre planète, la flore, la faune et les êtres humains de tous les continents souffrent comme jamais de l’exploitation à outrance des matières premières par les multinationales, de la course à la rentabilité des exploitations agricoles, de l’agressivité des accords de libre-échange, de la pollution des écosystèmes, des terres, des mers, de l’air! Autant de facteurs qui vont aggraver les tensions, les conflits, les risques de nouvelles guerres.

La civilisation humaine a pourtant les capacités intellectuelles et techniques de surmonter tous ces défis, mais il faut pour cela une volonté politique forte et une solidarité internationale, des coopérations renforcées, démocratiques et centrées sur les besoins humains, sociaux et écologiques.

Pour relever les défis climatiques et écologiques, celui du développement et du combat contre les inégalités et injustices sociales, le monde, chacun de nos pays a besoin d’envisager de nouveaux modes de production, de développement, de consommation.

Urgence pour le désarmement nucléaire et la paix
Les relations internationales sont soumises comme jamais aux rapports de domination économique et de conquête des marchés, aux chantages, aux menaces militaires et aux sanctions. L’OTAN est mise au service de cette logique d’exploitation et de mise en concurrence entre les peuples et participe activement à la relance de la course aux armements: en 2018, les ventes d’armes ont progressé pour attendre 1800 milliards de dollars et dont la moitié provient des seuls pays membres de l’OTAN!

Les perspectives pour 2019 et 2020 sont encore plus alarmantes après la fin du Traité sur les armes nucléaires intermédiaires (INF) entre les États-Unis et la Russie: L’annonce par les États-Unis de nouvelles armes nucléaires de moyenne portée, le développement de nouveaux types d’armes utilisant les drones ou les satellites et le renforcement général des capacités militaires dans le monde et le processus en cours en France visant au quasi doublement des crédits pour les armes nucléaires dans le cadre de la loi de programmation militaire en cours.

Faire reculer la guerre, agir pour la coopération entre les peuples et promouvoir un modèle de développement partagé et solidaire en utilisant autrement l’argent gaspillé dans la course aux armements, c’est aussi répondre à la crise climatique.

Urgence climatique et écologique
Les politiques libérales et de libre-échange ne sont pas compatibles avec la préservation des écosystèmes, la préservation des ressources, la profonde transformation des modes de production, d’échanges et de consommation qu’appelle l’urgence climatique. Ce que les sociétés humaines ont besoin, c’est d’abord de coopérations économiques et d’échanges commerciaux dont les finalités servent le développement économique, social et humain et non la finance. Le 4 novembre, le CETA passera devant le Sénat. La mobilisation du mois de juillet est parvenue à mettre ses partisans en difficulté, nous pouvons maintenant gagner la bataille et un vote de rejet du traité.

Urgence sociale
Les politiques austéritaires menées en France, en Europe et partout où règne le capitalisme mondialisé remettent en cause le pouvoir d’achat, les droits démocratiques et sociaux conquis, et les libertés. Tout de suite, il est possible de faire autrement: en récupérant l’argent versés aux actionnaires au détriment des salariés ou des investissements, en récupérant les sommes astronomiques planquées dans les paradis fiscaux et «optimisés» à bon frais, en privilégiant la rémunération du travail, l’investissement dans les services publics.
L’action pour la paix, l’action pour le climat, l’action pour la justice sociale sont indissociables. Elles sont l’affaire de toutes et de tous. Soyons nombreuses et nombreux à être présents et visibles samedi dans tous les rassemblements.

Secteur international du PCF »

Catégories
Culture

Dugudus et l’affiche de la fête de l’Huma de 2019

L’affiche de la fête de l’Huma est tout à fait représentative de la nouvelle identité PCF : très lisse, très neutre, avec quelques détails restreints comme signes de reconnaissance. Son créateur, le graphiste Dugudus, est d’ailleurs entièrement un produit de cette démarche post-ouvrière, post-nationale, post-industrielle, post-moderne.

Le graphiste Dugudus se veut influencé par les affiches polonaises, cubaines et de mai 1968 ; il a même étudié le graphisme à Cuba après avoir milité dans les jeunesses du PCF. De manière plus concrète, on comprend qu’il a une démarche de simple publicitaire « progressiste », ce qu’on comprend tout à fait quand il parle de toucher « à l’inconscient collectif à travers des symboles ».

On n’est pas ici dans la culture, mais dans la pub ; on n’est pas dans les valeurs, mais dans le mythe mobilisateur. Dugudus est d’ailleurs passé par Nuit Debout.

Un simple regard sur ses affiches montre bien qu’il ne relève en rien des exigences culturelles de la Gauche historique, qui assume la conscience, la politique. On est dans la référence symbolique à la fois dans un style pétillant-pop rondement mené, mais pseudo-poétique et sciemment sans contenu déterminé.

C’est une démarche très fête de l’Huma des années 1990, avec le principe de ne pas choquer, de dépolitiser au maximum, de donner une image très lisse, sans aucune aspérité, avec une tonalité plutôt naïve censée être un gage de sincérité.

L’affiche en faveur de la PMA est tout à fait exemplaire d’une telle approche démagogique, de ce fameux progressisme ayant produit le triomphe d’Emmanuel Macron. L’affiche de la fête de l’Huma de cette année est du même acabit, si l’on s’intéresse aux détails.

La référence de l’image, c’est bien sûr Élévation du drapeau sur Iwo Jima, une photographie montrant des soldats américains sur une île japonaise en 1945. Toute la pose des personnages est ouvertement empruntée à cette photo de propagande américaine.

Les symboles censés toucher le pseudo inconscient collectif sont tous placés dans une partie très réduite de l’image.

Dressons la liste de ces symboles.

On a le keffieh palestinien, référence à un peuple opprimé mais surtout, pour de nombreux secteurs de la Gauche française, un symbole pop pour apparaître comme solidaire et engagé en surfant sur l’ambiguïté d’un prétendu anticapitalisme de nature antisémite. Le keffieh est très clairement l’outil post-moderne pour jeter le drapeau rouge aux oubliettes.

On a une étoile rouge, savamment placée sur une chaussure de type Converse, qui a justement une étoile. C’est une allusion, sans prétention.

On a deux badges, objet très années 1970-1980 : un avec le symbole de la paix, l’autre avec le symbole féministe. Là encore, c’est une référence pop, pas une affirmation politique, d’ailleurs tout est trop petit pour être clair.

On a deux drapeaux : celui de Cuba, celui symbolisant la démarche LGBT. Là encore, un pur symbole sans contours déterminés, laissant libre cours à une interprétation totalement romantique, sans rapport avec la réalité.

Sur le côté, on a le drapeau de la Seconde République espagnole, là encore une démarche symbolique, allusion aux années 1930 et à l’antifascisme, puisque le PCF n’assume plus le renversement de la monarchie espagnole depuis bien longtemps.

Comment Dugudus en est-il arrivé là? Très simplement en se posant la question : comment faire une image pour avoir l’air de Gauche, mais sans montrer, et ce à tout prix, les ouvriers, le drapeau rouge, le marteau et la faucille ?

C’est la Gauche de l’apparence, la Gauche de la critique sociale sans contenu, s’appuyant sur des références symboliques pour surtout nier tout rapport avec l’Histoire et les valeurs de la Gauche historique.

Catégories
Politique

La Gauche à la Fête de l’Humanité : l’unité «salade, tomate, union»

Traditionnellement, la Fête de l’Humanité marque la rentrée politique de la Gauche. Cette année encore, à peu près toutes les figures y étaient et se sont échangées les amabilités d’usage, en souhaitant l’unité la plus large. Cela n’est cependant pas très convaincant, de la part de gens qui s’écartent toujours plus des classes populaires et ne sont pas à la hauteur des enjeux historiques.

Lors d’un de ces nombreux discours à la Fête de l’Humanité, le dirigeant du PCF Fabien Roussel a expliqué qu’il lançait un appel à « travailler ensemble », pour une union à construire « de la base au sommet ». Ce sont là de bien belles paroles, mais elles sont sans contenu. La preuve, il a ensuite fait dans l’humour, comme il le fait souvent, en ajoutant :

« [l’union] ici à la Fête de l’Huma on en a même dans nos assiettes, on peut manger des sandwiches salade, tomate, union ! Et à la sauce marxiste. Et c’est ce repas qu’on préfère, nous les communistes ».

Cette référence au kebab (salade, tomate, oignon) est d’un populisme hallucinant, indigne d’un discours politique. Ce n’est pas sérieux, comme il n’est pas sérieux de parler de « sauce marxiste » quand on parle d’unité de la Gauche, alors que se profilent les élections municipales. Le PS, Génération-s, éventuellement les Verts ou la France insoumise à tel ou tel endroit, ne sont pas « marxistes » : faudrait-il ne pas faire l’unité, dans ce cas ?

Bien sûr que si, il faut faire l’unité, car ce qui compte n’est pas la « sauce marxiste », mais le contenu commun, les valeurs de Gauche, pour le Front populaire. Ce qui se profile en face, c’est l’union de la Droite et de l’extrême-Droite, avec notamment Marion Maréchal comme figure de proue. Pas pour les municipales évidemment, mais pour après. Or, si la Gauche perd un certain nombre de municipalités en 2020, ce sera autant de points d’appuis en moins pour faire face au nationalisme. C’est aussi simple que cela.

Fabien Roussel n’aide donc ici aucunement les forces de Gauche avec ses guignolades populistes en référence au kebab et sa « sauce marxiste ». Celle-ci est d’ailleurs bien fade, le pauvre Karl Marx doit se retourner dans sa tombe en entendant une telle horreur qui est non seulement pas marxiste, mais même pas vraiment de gauche :

« [nous voulons] faire marier le drapeau rouge du mouvement ouvrier avec le drapeau bleu, blanc, rouge, de la République française. »

Cela ne date pas d’aujourd’hui cependant, on ne va pas s’étonner ici que le vieux PCF en soit encore à chanter la Marseillaise le poing levé. Là n’est pas la question. Ce qui est vraiment problématique par contre, c’est de voir la Gauche s’éloigner encore et toujours plus des classes populaires françaises et du cœur de la classe ouvrière.

Ces propos du dirigeant du PS Olivier Faure lors du débat commun en disent très long :

« En un an, nous avons connu trois grands mouvements protestataires entre #MeToo, les Gilets jaunes et la Marche pour le climat. Et ils se sont tous construits en dehors de nous. »

Encore heureux que la Gauche n’était pas au cœur de ces « mouvements », qui n’ont rien de populaires ! Il faut en dire de même pour l’immigration, rengaine d’à peu près tous les dirigeants de gauche ce week-end : tant que la Gauche persistera à défendre l’immigration aujourd’hui, elle n’arrivera à rien auprès des classes populaires, particulièrement de la classe ouvrière.

Alors, oui le PCF a raison de dire qu’il faut s’unir pour gagner ou conserver des municipalités avec un programme de gauche écologiste. Le PS et Génération-s, ainsi que quelques autres forces qui leur sont respectivement liées, disent aussi la même chose. Il convient donc de le faire.

Par contre, si ce programme ne consiste qu’en des invectives populistes sans contenu populaire réel, comme avec cette autre touche d’« humour » de Fabien Roussel évoquant la chanson Disney de La Reine des neiges, alors cela ne fonctionnera jamais :

« Nous rêvons d’une France libérée, délivrée du capitalisme et de la finance. »

Catégories
Politique

Les pitoyables provocations entre Alexandre Benalla et Alexis Corbière

Alexandre Benalla était à la Fête l’Humanité ce samedi à un stand de MMA, un sport de combat dont toute compétition est interdite en France car très violent. Alors qu’il échange depuis quelques jours des invectives sur Twitter avec Alexis Corbière de La France insoumise, il a provoqué ce dernier en l’invitant à venir s’entraîner avec ses « potes » sur le stand, un combat étant plus ou moins sérieusement prévu entre-eux. C’est affligeant et en dit long sur la décadence des « élites » politiques du pays.

Pauvre France ! On ne peut que penser cela en voyant cet épisode de la vie politique française, qui n’a rien d’anecdotique. Car ces gens ne sont pas n’importe qui. Alexandre Benalla est un proche du Président de la République. Très proche même, au point qu’il ne l’a jamais lâché malgré ses affaires pour le moins compromettantes, et inversement. Alexis Corbière quant à lui, est un des principaux cadres du mouvement politique qui s’imaginait il y a encore quelques mois représenter l’opposition en France, en chipant la place du Rassemblement national (qui a lui-même failli, heureusement, à incarner l’opposition, en tous cas pour l’instant).

Leurs échanges sur Twitter sont lamentables, à coup de moqueries absolument ahurissantes pour des gens avec de telles responsabilités. L’humoriste Guillaume Meurice s’est moqué d’eux tellement c’est ridicule, en proposant un « octogone ». C’est une référence à ce que se disent les adolescents dans les cours de récréation, eux-mêmes en référence moqueuse aux accrochages entre les rappeurs Booba et Kaaris qui sont censés se battre dans un octogone suite à des chamailleries.

L’octogone est la cage qui sert de lieu de combat pour le MMA. C’est quelque-chose de très impressionnant où deux personnes s’empoignent violemment, bien plus violemment qu’à la boxe, en se jetant l’une-l’autre contre le grillage, en ayant le droit de s’étrangler et même de frapper leur adversaire quand il est au sol et soumis.

Ugo Bernalicis, autre cadre de la France insoumise, s’est cru malin en s’invitant dans la conversation. Il s’est proposé de « représenter » son « camarade » Alexis Corbière dans l’octogone, car « #OnTouchePasAuxCamarades ». Ce n’est pas tout. L’échange a continué, puis qu’Alexandre Benalla a accepté et a continué dans la surenchère de provocation moqueuse. Alexis Corbière est complètement parti en vrille en répondant ensuite à la manière beauf :

« Et en quoi étiez vous déguisé cette fois ci ? En chef indien ? En ouvrier du bâtiment ? En cow-boy ? En marin ? Comme vous avez deja fait le policier, vous pourriez faire tout le groupe YMCA »

C’est alors qu’Alexandre Benalla s’est filmé depuis la Fête de l’Humanité en invitant ses rivaux, trop content de pouvoir les provoquer directement.

On se demandera au passage ce qu’Alexandre Benalla pouvait bien faire à la fête de l’« Huma »… Le PCF ne représente-t-il à ce point plus rien pour être incapable d’empêcher la venue d’un tel personnage grossier, honni de la Gauche ? Le PCF était pourtant connu encore récemment pour ses « gros bras » qui lui permettaient d’assumer un certain style dure, « prolétarien », allant au moins en apparence au bout des choses et ne se laissant pas marcher sur les pieds. Alexandre Benalla au milieu de la fête de l’« Huma », c’est une humiliation incroyable pour le PCF, le marqueur de la fin de quelque-chose, indéniablement.

Il faut en dire de même de ce stand MMA, d’ailleurs. Cette activité, heureusement interdite malgré le fait que le gouvernement d’Emmanuel Macron pousse pour la légaliser, n’a rien à faire à une fête prétendant incarner la rentrée politico-culturelle de la Gauche. C’est une faillite complète sur le plan de la morale d’avoir un tel stand ici.

> Lire également : La ministre des Sports va légaliser les combats de MMA

La présence d’Alexandre Benalla à ce stand, très bien accueilli d’ailleurs par des gens qu’il présente comme ses « potes » et qui posent sur sa vidéo, en dit très long sur ce que représente culturellement le MMA. C’est absolument conforme à son style et ses valeurs, mais certainement pas au style et aux valeurs de la Gauche.

Alexis Corbière a répondu, avec une photo où on le voit entouré des « potes » d’Alexandre Benalla du stand de MMA. Il porte même le tee-shirt et explique qu’au stand, « personne ne connaît Benalla » ». Ils assument donc leur surenchère mutuelle, dans un spectacle minable, d’une stupidité sans nom.

Certaines personnes disent que c’est du niveau « cour de récréation ». Ce n’est pas vrai, car les enfants et les adolescents dans les cours de récréation n’en sont pas à ce niveau-là, ils sont beaucoup plus subtils et sincères dans leurs querelles. Alexandre Benalla et Alexis ne sont que deux membres d’une même « élites » complètement corrompue moralement, décadente culturellement, en dessous de tout sur le plan politique.

Ces gens se feront bientôt broyer très violemment par les classes populaires entrant dans l’histoire et assumant enfin de prendre en mains le cours des choses.

Catégories
Guerre

Colloque international sur la paix et le désarmement nucléaire le 26 septembre

Le PCF organise jeudi 26 septembre 2019 un colloque international sur la paix et le désarmement nucléaire à Paris.

Voici la présentation :

« COLLOQUE INTERNATIONAL SUR LA PAIX ET LE DÉSARMEMENT NUCLÉAIRE

organisé à l’Assemblée nationale par Jean-Paul LECOQ, député PCF de Seine-Maritime, membre de la commission des Affaires étrangères, et Fabien ROUSSEL, député du Nord et secrétaire national du PCF, à l’occasion de la journée internationale pour l’élimination totale des armes nucléaires.

La journée s’articulera autour de 4 tables rondes permettant d’aborder la lutte pour la paix et le désarmement nucléaire – la course au surarmement, les enjeux écologiques comme la question des alliances stratégiques:

1. Désarmement nucléaire et éradication des armes de destruction massive: la perspective d’un monde sans arme est-elle crédible?

2. Lutte contre le surarmement et les ventes d’armes aux pays en conflit: le rôle du mouvement citoyen pour la paix.

3. L’impact écologique des conflits et droit humain à la paix : la déclaration de Santiago.

4. En finir avec l’OTAN et bâtir un cadre commun de coopération et de sécurité collective paneuropéen.

INSCRIPTION OBLIGATOIRE jusqu’au 18 septembre: formulaire en ligne https://framaforms.org/colloque-international-sur-la-paix-et-le-desarmement-nucleaire-jeudi-26-septembre-2019-1563356828 »

Le colloque aura lieu de de 9 heures à 18 heures au 101 Rue de l’Université, dans le 7e arrondissement de Paris.

Catégories
Politique

Le plan Marshall et Fabien Roussel, secrétaire national du PCF

Fabien Roussel n’est pas très connu, mais depuis la fin de l’année 2018, c’est le dirigeant du PCF, c’est-à-dire son secrétaire national. À l’occasion de la campagne actuelle contre les violences mortelles contre des femmes par leurs conjoints, il a employé de manière favorable l’expression « plan Marshall ». Cela en dit très long, parce que toute l’identité du PCF est pourtant issue de l’opposition totale au plan Marshall après 1945…

Le plan Marshall fût un outil américain d’une utilité énorme pour ce pays. Les États-Unis étaient en surproduction dès avant la seconde Guerre mondiale. Le Plan Marshall consiste alors à dire : on vous prête de l’argent, car vous n’avez plus rien à cause des destructions, mais il faut acheter américain. Vous rembourserez plus tard.

On l’aura compris, c’est une vente à crédit et, forcément, les pays voulant garder leur indépendance on dit non. Les autres ont dit oui, considérant que la perte de l’indépendance, au moins relativement du moins, valait mieux que le risque communiste.

Ainsi, à part le PCF, farouchement opposé au plan Marshall, tout le monde a dit oui, socialistes y compris. Cela a même servi de détonateur à la sortie de toute une fraction de la CGT, qui donna la CGT – Force Ouvrière, qui existe encore comme on le sait et clame toujours qu’il est né comme syndicat dans le rejet du communisme et la poursuite du syndicat anti-politique, dans la tradition de la charte d’Amiens.

En rejetant le plan Marshall, le PCF et la CGT se sont isolés politiquement, ils ont assumé un haut niveau de conflit, d’ailleurs l’opposition aux Américains allait amener des batailles dures, voire très violentes en France. Fabien Roussel ne peut pas ne pas le savoir.

Son tweet réclament un plan Marshall est donc lunaire. C’est une insulte à tout ce qu’a été le PCF :

« 100 femmes assassinées par leur conjoint dps le debut de l’année. Le #PCF est avec les assos féministes pour un vrai plan Marshall de lutte ctre les violences et la création d’unités spéciales (police, justice, medecins) d’accueil des femmes ds ts les départements! #Grenelle »

Pourquoi emploie-t-il une telle expression ? Déjà, par décadence totale au sein du PCF, qui ne cesse donc de perdre ses valeurs, au point d’être totalement délavé. Mais ensuite, aussi par cynisme. Car l’emploi à tort et à travers par les médias et certains politiques des expressions « Grenelle » et « plan Marshall » n’est rien d’autre qu’une opération de communication sur le dos de la cause des femmes.

On sait que Twitter force à résumer, conceptualiser au maximum, mais là c’est l’absence de respect sans commune mesure… On prétend vouloir des « plans d’urgence », ce qui ne veut strictement rien dire, car c’est le contenu qui compte. Les accords de Grenelle issus de mai 1968 ne sont pas un plan d’urgence, mais des acquis arrachés. Quant au plan Marshall, c’est une manœuvre américaine. Quel rapport avec la mise en place réelle d’un soutien aux femmes ?

On voit que le problème, ce sont ici les réseaux sociaux, mais surtout la consommation politique. Car le mouvement « #metoo » ou « youth for climate » avec Greta Thunberg, ainsi que toutes ces choses qui ne sont que des bulles montées de toutes pièces, sont aux antipodes de l’organisation démocratique du peuple sur des valeurs. Ce qu’a pourtant été capable de réaliser la Gauche historique à une autre époque. Et ce dont nous avons besoin aujourd’hui.

Catégories
Société

Communiqué du PCF sur le «Grenelle Violences Conjugales»

Communiqué publié mardi 3 septembre 2019 par le PCF :

« Annonces d’Edouard Philippe au grenelle des violences conjuguales : Fake news budgétaire !

Le « Grenelle Violences Conjugales » a  commencé aujourd’hui. Depuis l’annonce de sa tenue, 27 femmes sont décédées, assassinées par leur conjoint ou ex-conjoint. Ces assassinats auraient pu être évités. Il auraient du l’être.
Ce grenelle doit avoir pour priorité l’engagement de l’État dans un plan ambitieux d’éradication des violences dites conjugales. Il ne doit pas se limiter à des effets d’annonces et à des plans de communication.

Alors qu’il manque 1 milliard d’euros pour accompagner et mettre à l’abri les femmes victimes, le Premier ministre annonce un plan de 5 millions d’euros pour la création de 1000 place d’hébergement d’urgence. Fake news budgétaire ! Avec 5 millions, une centaine de places seulement pourrait voir le jour.

Des mesures existent, il faut les mettre en place. Le PCF, mobilisé contre les violences faites aux femmes, exige l’application et la mise à l’ordre du jour du Parlement de la loi-cadre contre les violences faites aux femmes.

Le PCF demande la mise en place de lieux uniques. Pour en finir avec les parcours semés d’embuches, nous proposons la création d’unités spéciales d’accueil des femmes victimes de violences dans tous les départements. Lieux dans lesquels les victimes pourraient accéder à la police, la justice, l’aide juridictionnelle, l’unité médico-judiciaire pour faire les constats et les prélèvements et au moins une association spécialisée.

Ces unités devraient pouvoir s’appuyer sur un quota d’hébergements et de logements dédiés, dispositif clé pour la sortie des violences ; et d’un accompagnement par des consultations en psycho-trauma.

Aujourd’hui les services publics de prises en charges des femmes victimes de violences sont indigents ! Avec seulement 46 Unités Médico-Judiciaires en France soit environ un pour deux départements. Il est très compliqué pour les femmes victimes de faire constater les violences, de faire des prélèvements en cas de viols, d’amasser des preuves pouvant servir devant la justice.

Les communistes seront aux côtés des associations et des proches des femmes tuées sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint, pour continuer la mobilisation. »

Catégories
Politique

Nouvelle agression du local PCF de la Croix-Rousse à Lyon

Le local du PCF du quartier de la Croix-Rousse à Lyon a de nouveau été dégradé hier, alors qu’il venait d’être réparé suite à une précédente agression. Cela porte assurément la marque de l’extrême-Droite qui est de plus en plus menaçante à notre époque.

Aline Guitard, dirigeante lyonnaise du PCF, a expliqué que les 22 vitres du local venaient d’être réparées, après « des mois de tergiversations de l’assurance ». Cela faisait suite à une précédente dégradation, s’inscrivant dans une longue liste d’agressions ces dernières années.

L’attaque a eu lieu pendant la nuit du 27 au 28 août 2019 de la part de trois individus cagoulés et armés de barres de fer. L’extrême-Droite, très implantée à Lyon, est évidemment en cause. On reconnaît là son style et on sait que son but est d’écraser la Gauche, pour empêcher toute expression politique démocratique et populaire.

Aline Guitard a ainsi justement expliqué :

« Mais nous ne désarmons pas pour autant : nous ne baisserons pas plus les bras que les yeux et nous continuons la lutte ! NO PASARAN ! »

La Gauche lyonnaise a logiquement soutenu le PCF face à cette agression, comme avec le premier secrétaire du PS du Rhône Yann Crombecque qui a affirmé qu’il est « est impératif que ces actes de violences soient condamnés, et que les auteurs de ces agissements détestables soient identifiés, arrêtés et jugés ».

De son côté, Karim Aou de Génération-s a exprimé sa stupéfaction et sa colère en affirmant notamment :

« Face à la brutalité exercée et à la volonté d’intimider un mouvement démocratique, il convient de garantir la sécurité des biens et des personnes, ainsi que la liberté d’opinion. Pour cela, j’invite le maire de Lyon et le Préfet de police à prendre les mesures nécessaires et sans attendre.

Les Lyonnaises et les Lyonnais dont la ville est la capitale historique de la Résistance, ne se laisseront jamais intimider par la peste brune. Tous ensemble, résistons à l’extrême-droite ! »

Rappelant que les dégradations concernent toutes ses sections en France avec « près d’une vingtaine de dégradations volontaires » en un an, le PCF a également expliqué que « ça suffit » et qu’il ne se laissera pas intimider par la violence.

On sait en effet à quel point la violence de l’extrême-Droite s’inscrit dans les interstices de la société, de manière subite et agressive, sans qu’on puisse forcément opposer autre chose que la force. Sans parler de la couverture toujours plus grande de tels agissements par l’État lui-même…

C’est là tout de même quelque chose que la Gauche sait par tradition. Lutte Ouvrière a publié à ce titre un document intéressant cet été dans son organe théorique : « Face à la crise et à l’extrême droite : la question de l’armement du prolétariat. »

Lutte Ouvrière récuse en revanche l’idée du Front populaire, ce qu’on peut évidemment critiquer si l’on considère que seule l’unité la plus large est à même de vaincre le fascisme. Dans tous les cas, les attaques d’extrême-Droite ne sont jamais anecdotiques et sont toujours à considérer avec un regard d’ensemble foncièrement politique.

Catégories
Politique

Paul-François Paoli : les renégats de la Gauche, ferments du «conservatisme révolutionnaire»

Toute une génération d’intellectuels passés par la Gauche, surtout celle du PCF, s’est retrouvée désorientée et est passée à Droite, au nom du « réalisme ». Il s’agirait de se plier à l’homme du commun, le type lambda, qui serait bien incapable de raisonner en termes d’idéologie et qui aurait bien raison. Le journaliste Paul-François Paoli en fait partie.

Lefigaro.fr, sur sa partie « vox », cherche à impulser une dynamique idéologique conservatrice révolutionnaire. Une récente interview est ainsi intitulé pas moins que « La gauche est devenue le camp du conformisme, le conservatisme celui de la transgression ».

De manière très intéressante, l’interview en question est celle de Paul-François Paoli, pour sa réception du prix de l’Institut de France pour son livre autobiographique Confession d’un enfant du demi-siècle.

Ce parcours est celui de beaucoup d’intellectuels ayant un certain succès en ce moment et surfant sur la vague « conservatrice révolutionnaire ». C’est donc une personne de Droite qui a rejoint le PCF… après mai 1968. Il n’a donc pas rejoint le grand foisonnement d’extrême-gauche alors, pourtant bien plus entreprenant et critique des fondements de la société.

Paul-François Paoli reconnaît lui-même d’ailleurs avoir fait partie d’un bouillon de culture, dont le PCF n’était qu’une figure massive à l’arrière-plan. Ses propos sont vraiment intéressants :

« J’ai adhéré aux jeunesses communistes à 15 ans à Aix-en-Provence, ville bourgeoise s’il en est. Nous étions dans les années 1975 et j’étais fasciné par la dramaturgie révolutionnaire. J’avais éprouvé enfant, en côtoyant des enfants d’ouvriers ou d’immigrés, la réalité indicible d’un mépris social qui confine parfois à une forme de racisme.

Et puis je me suis rendu compte que les communistes et les gauchistes étaient souvent habités par la haine et le ressentiment. Dans les années 1970 il était pratiquement impossible en France de ne pas être de gauche dans le milieu de la culture. En 1974 les congressistes de la JOC (Jeunesse ouvrière chrétienne) avaient accueilli Georges Marchais le poing levé en chantant l’internationale. C’est dire! »

L’ambiance était donc électrique historiquement, mais Paul-François Paoli faisait partie de la frange la plus conservatrice, la plus mesurée. Cela reflétait son caractère étranger au projet socialiste de la Gauche et voilà pourquoi il est sorti par la Droite, et non par la Gauche. Le fait qu’il ne distingue pas les membres du PCF des « gauchistes », qui culturellement étaient très éloignés, montre bien qu’il ne comprenait pas grand-chose, pour ne pas dire rien, de tout le fond idéologique de la Gauche alors.

Nul étonnement alors à ce que les références de Paul-François Paoli soient donc désormais Marcel Gauchet, René Girard et Jean Claude Michéa. On est étonné qu’il ne cite pas Alain Soral, car cela correspondrait parfaitement au tableau.

Ce tableau, c’est celui d’intellectuels liés d’une manière ou d’une autre au PCF, qu’il voyaient dans les années 1970 comme le seul horizon politique. Ils se voulaient plus à gauche que les socialistes (déjà énormément de gauche, bien plus que Jean-Luc Mélenchon aujourd’hui). Cependant, ils n’avaient aucune connaissance des « gauchistes », qui pourtant disposaient de solides traditions et d’un certain bagage intellectuel.

Ils ont donc navigué dans le PCF, mais étant des intellectuels, ils avaient une approche radicalement coupée des traditions du mouvement ouvrier, que le PCF arrangeait et réarrangeait d’ailleurs à l’époque, en fonction de ses besoins électoraux, avec le Programme commun avec les socialistes en toile de fond.

Ces intellectuels allaient dans le sens du vent et lorsque le vent a cessé de souffler, ils n’ont gardé du PCF que sa pesanteur, associée à une dénonciation du libéralisme désormais de plus en plus ancrée à droite. Le PCF, lui, a fait le chemin inverse, supprimant toute pesanteur pour s’ouvrir de manière entière au courants intellectuels nouveaux, post-communistes, entièrement favorable au libéralisme culturel.

Plus le PCF s’écartait entièrement de la vie quotidienne des ouvriers, plus les intellectuels « conservateurs révolutionnaires » prétendaient en être les porte-paroles. Il suffit de lire Eric Zemmour ou Natacha Polony pour y retrouver de manière régulière une sorte d’éloge du passé, y compris de la base du PCF, considérée comme un monolithe hostile à toute transformation.

Difficile de ne pas voir ici que, au-delà de toute considération sur leur nature et leurs différences notables, les organisations « gauchistes » avaient raison de souligner le caractère bloqué de la base du PCF, enlisé dans un mode de vie intégré dans le capitalisme. Il suffit de voir les stands des marchands de canon, de TF1, etc. à la fête de l’Humanité des années 1980 pour le constater.

Toute cette histoire d’intellectuels renégats reste encore à écrire. Sur le plan des idées, ces gens ayant quitté le PCF par la Droite ont été un puissant ferment idéologique, jouant un rôle important, loin d’être fini, ne faisant peut-être même que commencer.

Catégories
Société

« Vénissieux fut le Diên Biên Phu de la ceinture rouge »

Reprenant la thèse d’Alain Soral du « grand remplacement » de la banlieue rouge sous l’effet de l’immigration, Eric Zemmour considère que le PCF est mort sous l’effet de l’effondrement de sa contre-culture. Une thèse à la fois totalement farfelue, avec une vérité fondamentale sur le rôle de la culture, que son anticommunisme lui fait remarquer.

Eric Zemmour publiait en 2014 Le suicide français. Étant une figure de la Droite, la question communiste est pour lui fondamentale. Voici ce qu’il pense observer sur la fin de la banlieue rouge encerclant Paris :

« Dans les banlieues françaises de ces années 1970, le pouvoir appartient encore au Parti. Crèches, écoles, dispensaires, stades, gymnases, bibliothèques, colonies de vacances, maisons de retraite, conservatoires de musique, naissances, mariages et funérailles : le parti communiste prend en main l’existence de chacun de 7 à 77 ans.

C’est une contre-société prolétarienne, collective et solidaire, qui n’a pas eu trop de mal à se lover dans une France forgée depuis mille ans par le catholicisme ; le marxisme a remplacé les Évangiles (…).

En 1945, à la Libération, le général De Gaulle avait d’abord pour objectif d’éviter la guerre civile ; les FTP communistes étaient armés et menaçaient de poursuivre le combat. De Gaulle négocia avec Staline leur reddition.

En échange de la paix civile, il livra aux communistes français des citadelles – comme Henri IV avait offert avec l’édit de Nantes des places fortes aux protestants. Parmi celles-ci, outre EDF et Renault, il y eut le ministère de l’Équipement. Ce fut une alliance rénovée du sabre et du goupillon entre les gaullistes qui voulaient restaurer l’État et le PCF qui rêvait d’être la nouvelle Église (…).

La jeunesse issue du regroupement familial refusa elle aussi [c’est-à-dire comme celle de mai 1968] de ployer le genou devant le Parti. Certains de ces adolescents, peu de temps après leur arrivée, goûtèrent vite aux premiers trafics, premiers vols, premières violences ; ils commençaient à vitupérer, insulter, frapper, faire des rodéos de mobylettes en pleine nuit, voler des voitures, de préférence des limousines allemandes, briser des vitrines, jeter des bouteilles par terre, pour rien, pour s’amuser, pour terroriser ; casser, voler, violer, pour mieux marquer leur territoire ; et menacer de représailles tout ce qui ose se révolter.

Ils débarquaient en bandes de garçons bruyants devant les boîtes de nuit ; harcelaient les filles dès qu’ils étaient entrés ; s’offusquaient d’être « discriminés » quand ils étaient refoulés. On n’avait pas encore inventé le mot « incivilités » pour euphémiser cette violence intolérable, et diaboliser par réaction la moindre résistance.

Certains s’armaient et tiraient ; ils étaient bientôt arrêtés, condamnés, et cloués au double pilori judiciaire et médiatique du « facho raciste ». Dupont Lajoie. Les autres, les plus nombreux, préféraient partir dès qu’ils le pouvaient. Ce fut un exode qui ne dit pas son nom (…).

Le ghetto idéologique et social que le Parti avait édifié devint peu à peu un ghetto ethnico-religieux qui leur échappait. Les communistes furent les premiers et les derniers à résister. Ils lancèrent une campagne contre la drogue qui éloignait les jeunes du militantisme politique. En vain. Le trafic de stupéfiants permit à ces bandes de jeunes de s’enrichir et de devenir les patrons de leur quartier, aidant les uns, terrorisant les autres.

Au contraire de ce que l’on crut et dit, les émeutes des Minguettes à Vénissieux ne furent pas un commencement, mais une fin. La fin du combat mené par les communistes pour tenir leur territoire. Vénissieux fut le Diên Biên Phu de la ceinture rouge. »

Il y a plusieurs idées, très intéressantes, qu’elles soient vraies ou fausses. La première, c’est que le PCF avait formé une contre-société autour de Paris. Cela est vrai et pas qu’à Paris. Être un militant de Gauche, jusque la fin des années 1980, c’est agir forcément à l’ombre du PCF, même pour les socialistes, car sur le terrain, il était omniprésent et puissant, disposant de relais solides avec des choses concrètes à proposer.

La seconde idée, c’est que l’immigration a fait de la banlieue rouge une zone de non-droit, avec des jeunes immigrés criminels. C’est là une lecture odieuse de par son racisme, en plus de sa fausseté. Eric Zemmour nie ici que jusque le milieu des années 1980, les immigrés sont puissamment ostracisés dans la société. Ils sont ghettoisés. Il caricature ici de manière sinistre la révolte des ghettos.

S’il fait cela, c’est pour prétendre que la criminalité forcenée des cités – qu’on ne saurait assimiler à la « banlieue » en général, sauf à l’extrême-Droite et l’ultra-Gauche – n’auraient pas une origine sociale, mais ethnique. Il y a une opération idéologique en ce sens très puissante à Droite et à l’extrême-Droite.

La troisième idée est la combinaison du constat juste (la contre-société) et de la thèse fausse (l’origine ethnique du crime qui est un phénomène purement social). C’est que le PCF, selon Eric Zemmour, aurait combattu la drogue, mais aurait échoué et donc aurait disparu. Comme Eric Zemmour est un anticommuniste, il fait ici une analyse juste, mais puissamment déformée.

Le PCF n’a pas mené de réelle campagne contre la drogue, à part de manière épisodique. Eric Zemmour généralise ici, parce qu’il sait très bien que les militants du PCF s’opposaient concrètement à l’alcool et aux drogues, proposant une lecture ouvrière de la réalité, c’est-à-dire posée, rationnelle, stricte, pleine de principes.

Et s’il a raison, c’est justement parce qu’il affirme que le PCF n’a pas été à sa propre hauteur et qu’il a échoué culturellement à combattre les comportements et attitudes criminelles – qu’Eric Zemmour attribue à l’immigration, qui sont en réalité un produit social.

L’immigration est un phénomène systématique du capitalisme, qui a besoin d’une armée de réserve pour les emplois, pour peser sur les salaires, profiter de salariés venant de la paysannerie et coupée des traditions ouvrières, etc. Mais les immigrés peuvent parfaitement rejoindre la lutte également, apportant un nouveau souffle. Le PCF a échoué à faire cela, car il n’a pas assumé le grand combat culturel contre le crime.

Et, si l’on voit une chose au 21e siècle, c’est que ce travail reste à mener. Sans cela, les démagogues ethno-différentialistes auront de leviers pour tromper les gens.

Catégories
Politique

Audrey Pulvar à Aix-en-Provence avec le PCF le vendredi après-midi pour parler d’écologie, à La Rochelle avec le PS dès le lendemain matin

Le PCF organise son université d’été 2019 à Aix-en-Provence du 23 au 25 août et Audrey Pulvar est mise en avant comme une invitée de marque pour parler d’écologie lors du premier débat le vendredi après-midi. Elle sera présente dès le lendemain matin à La Rochelle, à 800 km de là au campus d’été du PS pour un autre débat sur l’écologie…

Le PCF, ce parti historique de la Gauche, qui a été très implanté dans la classe ouvrière et a connu de nombreux intellectuels et scientifiques à ses côtés, n’est plus que l’ombre de lui-même. Il n’est pas mort, mais c’est tout comme. Car inviter et mettre en avant Audrey Pulvar pour parler d’écologie à son université d’été, il fallait le faire !

Quel est le rapport entre cette bobo parisienne et l’écologie ? Est-elle une scientifique aguerrie défendant la planète depuis de nombreuses années ? Est-elle une militante de terrain, rompue à la confrontation au capitalisme écocidaire ? Rien de tout cela, comme chacun le sait. Cette bourgeoise portant des lunettes en écaille de tortue à plusieurs milliers d’euros issues de la « Maison Bonnet » a simplement été présidente de la fondation Nicolas Hulot pour la nature et l’homme, dont personne ne sait d’ailleurs très bien à quoi elle sert.

Évincée par le retour de Nicolas Hulot à la tête de sa fondation (il paraît qu’ils ne s’entendent pas bien), elle a finalement monté un « fonds de dotation pour l’Afrique » nommé AfricanPattern. On est là dans une démarche bourgeoise typique, dans le caritatif mondain qui brasse du vent pour se donner bonne conscience. Il est incroyable de voir que le PCF n’a rien trouvé de mieux comme invitée que cette ancienne présentatrice sur de nombreuses chaînes de télévision puis directrice du très bobo magazine Les Inrockuptibles.

Cela en dit long sur l’état de la Gauche à notre époque. D’autant plus qu’elle n’est pas une simple invitée parmi tant d’autres, mais elle est mise en avant dans la présentation de l’université d’été comme une sorte de faire-valoir d’un tournant vers l’écologie :

« L’écologie tiendra une grande place à l’université d’été : nous accueillerons ainsi Audrey Pulvar, présidente (2017-2019) de la Fondation pour la nature et l’homme, à l’occasion d’un grand débat avec Fabien Roussel sur le climat et les voies à dégager pour emporter cette bataille de haute importance. Le regard de scientifiques sera, comme chaque année, précieusement sollicité. Mais cette question mérite aussi d’être abordée sous l’angle des marches pour le climat et de leur écho : nous y accorderons toute l’attention nécessaire à partir des premiers travaux menés sur ces mouvements. »

Tout cela est d’autant plus affligeant qu’Audrey Pulvar ne fera que passer en coup de vent à Aix-en-Provence puisqu’elle est annoncée dès le lendemain matin à 9h30 pour un débat au campus du PS à La Rochelle.

C’est non seulement pas très écolo comme façon de faire, mais en plus cela en dit long sur l’engagement et la démarche d’une telle personne, qui mise sur sa notoriété pour se placer et se faire inviter, alors qu’elle ne représente rien du tout, n’a aucune démarche de fond.

L’écologie n’est pour elle qu’un créneau qu’elle a choisi un beau jour en trouvant cela porteur. Elle fait partie de ces gens très actifs sur les réseaux sociaux pour s’offusquer de tout et n’importe quoi en s’imaginant avoir un impact. La pseudo « affaire du siècle » qu’elle avait lancée avec d’autres ONG pour soi-disant intenter une procédure contre l’État pour inaction écologique est typique de sa démarche.

Quand on est de Gauche, on ne peut que détester ce genre de personnage. La Gauche, si elle veut se réconcilier avec les classes populaires, devra dresser un solide rideau de fer entre elle et ce genre de figure bobo insupportable.