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Playlist: «Tout le pouvoir aux magiciennes !»

Orientée gothique mais avec sa dimension électronique, cette nouvelle playlist met en valeur les magiciennes, c’est-à-dire des artistes qui ont apporté une dimension totale dans leur approche et une grande profondeur dans leur expression musicale. Leur grâce s’impose.

[ La playlist est en lecture automatique ]

Nous vivons une époque de simplisme et de raccourcis et il n’est nul besoin d’être devin pour savoir que cela provient de la pression du capitalisme, qui veut une consommation rapide, irréfléchie, sans nuances ni profondeur.

Toute profondeur culturelle se voit ainsi malmenée, repoussée, niée et cela implique, par définition même, la régression pour les femmes de l’affirmation de leur existence. Pourquoi ? Parce que la psychologie des gens dans le capitalisme se réduit à des impulsions.

Or, les femmes doivent encore s’extirper de l’écrasement subie pendant des milliers d’années par le patriarcat puis par la course effrénée imposée par le capitalisme sur le plan de la vie quotidienne. À cela s’ajoute ce que bien entendu certains trouveront erroné, alors que la vie quotidienne le montre aisément : l’amplitude psychologique bien plus large de la femme par rapport à l’homme, tout simplement de par le rapport à la vie.

Il y a donc lieu de célébrer les magiciennes qui, à rebours de la vulgarité, de l’obscénité même, ont exprimé une réalité à la fois féminine et hautement culturelle, avec une sensibilité esthétique et sobre en même temps, à la fois intime et virevoltante.

On aurait pu se tourner ici vers tous les styles de musique, penser à la chanteuse des années 1960 Janis Joplin, ou bien même pourquoi pas à des figures kitsch mais sympathiques telles Cindy Lauper ou Madonna à ses débuts, avec leurs affirmations féministes. Le mouvement mi-punk mi-grunge des riot grrrls est également incontournables.

Il aurait été dommage toutefois ne pas accorder la préséance au son froid et hypnotique du tout début des années 1980, soit gothique soit électronique, se combinant à une voix féminine énigmatique ou peut-être plutôt enchanteresse. Il y a dans cette combinaison apparemment opposée, contradictoire de froideur et de chaleur une réelle mise en perspective de comment la femme s’arrache d’un monde où elle n’a pas (encore) le pouvoir.

De plus, le romantisme du gothique a puissamment aidé à l’expression de l’intériorité subjective, ainsi qu’appuyé une ampleur esthétique faisant des « magiciennes » des artistes totales.

Chaque époque produit bien entendu ces magiciennes et actuellement, on peut s’intéresser, avec un regard critique, à la Norvégienne Aurora, l’Ukrainienne Onuka, l’Américaine Billy Eilish ou encore l’Australienne Sia, (ces deux dernières étant par ailleurs véganes), voire encore Yolanda Visser de Die Antwoord.

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Chaleur pop/rap pour l’automne 2019 (nouvelle playlist)

Un peu de chaleur pop/rap pour l’automne avec cette nouvelle playlist marquée par la jeunesse et le style.

Les clips sont à chaque fois accompagnés d’une petite présentation. Comme d’habitude, la playlist sera disponible pendant quelques semaines en lecture automatique avec le service streaming de votre choix via le lecteur de la colonne de droite (version web) ou en bas de la page d’accueil (version mobile).

Enjoy !

Un son très puissant avec « Rebelle » de Raja Meziane qui, depuis la République tchèque où elle est réfugiée en raison de son engagement contre le régime, est une des figures musicale de la jeunesse algérienne en pleine affirmation avec le Hirak. « Je me rebelle et tu avales la poubelle », dit le refrain !


Très engagé également, le son de Danitsa envoyant joyeusement balader « mister business » qui pense qu’elle est jeune bête. Elle scande haut et fort que sa musique n’est pas à vendre et cela avec beaucoup de style. Girl power !


Une petite scène de vie intime pour ce très esthétique clip d’Hatik illustrant « M’attends pas », un son très moderne typique du rap français du moment, indéniablement aérien et mélodique.


On imagine mal comment la carrière de la toute jeune Sally, originaire de Cholet, pourrait ne pas décoller rapidement ! « VRILLE » est un titre pop d’une grande qualité, annonçant probablement le style de la prochaine décennie. Le débit est puissant, le propos touchant et le refrain s’installe si bien dans la tête : « Alors je vrille, je vrille Pendant que tu brilles Je vrille, je vrille Pendant que tu brilles… » On ne s’en lasse pas !


Encore une pop/rap très chaleureuse avec « Dilemme » de Lous and The Yakuza, qui expriment ses tourments dans un clip à la touche artistique très prononcée. La musique est de grande qualité avec une véritable maîtrise du chant. Née au Congo, Lous est arrivée très jeune en Belgique avec sa famille réfugiée, puis a passé son adolescence au Rwanda. De retour en Belgique à 16 ans, elle est mise à la porte de chez elle à 19 ans et connaît une situation très compliquée avant de se faire une place dans la scène underground bruxelloise aux côtés d’artistes comme Damso ou L’or du commun. Tournée tant vers le métal que le reggae, la chanson française ou encore la culture japonaise et notamment les mangas, elle incarne un véritable métissage culturel.


On ne présente plus Billie Eilish qui a déjà séduit des millions d’adolescents à travers le monde avec sa pop incroyablement bien ficelée. Pour l’anecdote, elle est vegan et engagée pour cette cause.


À l’origine des Pirouettes, il y a une histoire d’amour qui a été chantée dans un EP et deux albums. Ils se sont séparés et l’ont annoncé publiquement, tout en voulant continuer le groupe. Dans ce titre absolument délicieux de part sa mélodie et son rythme formidablement bien organisé, vicky raconte ses « plis du coeur » avant l’inévitable rupture… Triste, mais beau.


Avec « Sugar Honey Iced Tea (S.H.I.T.) », la new-yorkaise Princess Nokia retourne à un rap old school très incisif à l’image de ce qu’elle avait proposé dans l’excellent album 1992 Delux. Le titre est donc très pop et il est illustré ici par un clip au ton humoristique, dont on comprendra aisément le message. Pour l’anecdote, elle évoque dans le second couplet une scène dont la vidéo a fait un petit buzz à New-York. Dans le métro, elle avait pris la défense d’un groupe d’ados qui était invectivé par un homme ivre et tenant des propos racistes. Elle avait alors entraîné les personnes autour d’elle pour le dégager par la force de la rame, avant de lui jeter le reste de sa soupe chaude à la figure !


La techno hardstyle et les sons issus du gabber sont très joués ces derniers temps dans les clubs français. La jeunesse urbaine découvre ou redécouvre ce son très rude, qui est ici excellemment bien adapté à la manière pop par le groupe Bagarre qui envoie joyeusement balader la merde ambiante. Au revoir !

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Playlist électronique feutrée et mélodique, avec un zeste d’esprit rétro

À l’occasion de la sortie du nouvel album de Chromatics, voici une petite playlist de musique électronique, feutrée et mélodique, avec un zeste d’esprit rétro.

Pour une lecture automatique, la playlist liste est disponible via le lecteur habituel dans la colonne de droite (version web) ou en bas de page (version mobile). Nous la proposons également ici sous formes de vidéos, pour apprécier les clips :

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Nouvelle playlist: «Et j’traîne seul sur Paname»

Voici une nouvelle playlist consistant en des chansons sur « Paname », une ville autrefois populaire en grande partie, riche en culture et en vécu.

Paris est désormais le bastion halluciné au niveau des prix d’une bourgeoisie poseuse et sans âme, cosmopolite et arrogante. Il reste toutefois des poches où lumpen et petit-bourgeois rejoignent quelques couches populaires pour essayer de vivre malgré tout des choses marquantes, souvent sources de cicatrices physiques ou psychologiques, preuve toutefois qu’au moins on a vécu.

La playlist liste est disponible ici en lecture automatique :

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Nouvelle playlist dream pop / shoegaze sur fond de post-punk

Voici une nouvelle playlist, davantage tournée vers le vaste monde de la pop dite « indé ». Elle est composée essentiellement de morceaux récents, d’artistes la plupart eux aussi assez récents. Non pas que le passé n’ait pas d’intérêt, loin de là ! Simplement une question de sons, d’ambiance générale.

fazerdaze

Pour introduire cette playlist, commençons par les influences qui ressortent : les Cure, période Disintegration sans aucun doute (comment ne pas être influencé d’une manière ou d’une autre par ce chef d’oeuvre ? ), les Smiths pour ceux qui s’accrochent davantage à un son plus terre-à-terre, plus classique et plus tard les approches plus aériennes de groupes comme Slowdive et ceux que l’on qualifiera de shoegaze.

La playlist commence avec trois morceaux au tempo plus élevé, avec des lignes mélodiques post-punk et une côté éthéré, aérien, un peu rêveur…

Mumrunner est groupe originaire de Tampere en Finlande, le morceau Cascais est tiré de leur EP Gentle slopes, sorti en 2016. Si le morceau est bien réussi, il a le défaut de se reposer un peu trop sur une alternance classique couplet/refrain. La formule marche, mais on tiendrait difficilement tout un album. Arrive ensuite DIIV, un groupe américain originaire de New York, avec le morceau Doused tiré de leur premier album Oshin, sorti en 2012. Et il faut bien reconnaître que le niveau est monté d’un cran : tous les instruments remplissent leur rôle à merveille, personne ne se met à l’écart. Le résultat est un morceau dense et riche. On peut ne pas accrocher, ou regretter que le groupe n’ait pas poussé le morceau un peu plus loin, mais on ne peut dire que celui-ci est creux. Enfin, Wildhoney arrive avec Horror movie, morceau tiré de la compilation Continental Drift, sortie en 2016.

Les morceaux suivants commencent à moins jouer sur les sonorités et les mélodies aériennes. Certains morceaux sont davantage dans une ligne pop indé que l’on serait tenté de qualifier de classique comme Gone home de the Spook school, groupe écossais, ou Adult diversion de Alvvays. De son côté, Castlebeat avec le morceau I follow se démarque de leurs voisins de playlist avec une approche plus minimaliste et une certaine originalité dans la partie rythmique. Seapony, groupe américain originaire de Seattle, font partie de ces groupes qui sont loin de révolutionner un genre musical, mais qui savent faire les choses bien. Leur morceau Where we go, est issu de leur premier album : Go with me, sorti en 2011.

Fazerdaze est un groupe composé d’une personne qui s’accompagne d’autres musiciens lors de ses tournées. Originaire de Nouvelle-Zélande, le morceau Lucky girl est de loin le morceau le plus connu de sa compositrice et celui qui lui a permis de connaître un certain succès. Cela tombe bien, le morceau est une réussite : preuve supplémentaire que la production artistique n’est pas qu’une question technique. Le morceau est à la fois simple et original, le résultat est très plaisant à écouter, ré-écouter encore et encore… Il provient de son premier album, Morningside sorti en 2017.

Vacations est un groupe australien, leur morceau Home est tiré de leur EP Days sorti en 2015.

Les deux derniers morceaux de la playlist ralentissent nettement le tempo. Men I trust se démarque des autres groupes avec des sonorités plus électroniques. Le morceau I hope to be around date de 2017 et le groupe est originaire du Québec, au Canada.

Enfin, le dernier morceau est composé par Dream, Ivory, groupe américain originaire de Californie.

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Nouvelle playlist : bon mood d’été

Voici une deuxième compilation de l’été avec surtout des sons récents et français, tous très positifs dans leur esprit.

Du love, beaucoup de love sur cette playlist qui s’ouvre pourtant sur le dernier single d’Isaac Delusion demandant : « Emily, Are you trying to hurt me? ». Lockhart et Fischbach se répondent ensuite langoureusement dans une histoire d’amour estivale qui lance pleinement cette sélection musicale.

Les Québécois Les Louanges suivent, puis les Parisiens Monteresso avec un extrait de leur tout récent album, très parisien dans son style ultra sophistiqué et léger en même temps. L’excellent morceau des Pirouettes qui suit est issu de la réédition Deluxe de leur second album Monopolis.

Un peu plus de rythme ensuite avec Presque l’amour puis Einfach da sein de KOMPROMAT, le succès électo français de cet été 2019 dont l’album est présenté comme un hommage à la techno berlinoise des débuts.

On croirait les années 1960 ensuite avec La Chinoise, mais c’est en fait un groupe composé de tous jeunes gens, très peu connus pour l’instant, mais au grand talent. On adore.

On croirait cette fois les années 1980 avec les Français Velvet Condom, mais leur new-wave est en fait très récente. Un retour aux sources, en Angleterre et en 1983, s’impose alors avec cet excellentissime classique de New Order.

Un an après (en 1984) et de retour de notre côté de la manche avec ce très enthousiasmant son des Visiteurs du Soir, trouvé récemment sur une compil synth-wave  (rien à voir avec la « synthwave » électro de maintenant !)

La reprise de France Gall qui suit (composée par Serge Gainsbourg en 1964) par Suzanne a eu du succès l’été dernier et passe toujours aussi bien cette année !

Changement assez tranché de registre pour finir cette playlist par du rap. D’abord avec l’algérien Soolking, dans son style caractéristique et entraînant, puis deux morceaux des rennais Columbine (impossible de choisir, alors on a mis les deux ! ) Le rappeur Moussa, qui avait produit un unique et excellent titre en 2017, est de retour cette année et cela vaut vraiment la peine ! Pour tout dire, on voulait ouvrir la compilation avec ce son, tellement c’est fresh, tellement le bon mood de l’été !

On finit alors par Nekfeu, avec un refrain de la star japonaise Crystal Kay puis c’est Ok cool du rappeur autrichien Yung Hurn, qui a beaucoup de succès en Allemagne, qui fait office d’outro très aérienne pour rester dans cet état d’esprit estival positif !