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Guerre

NON au SNU (Service National Universel)

Une petite pétition a été diffusée contre le Service National Universel, signée notamment par Europe Écologie – Les Verts avec différentes associations et organisations d’extrême-Gauche. Toute mobilisation contre le SNU et la militarisation est évidemment très bonne, mais impossible de ne pas mentionner des bizarreries. On apprend ainsi qu’il y aurait une mobilisation générale de la jeunesse. Et on apprend que l’armée n’aurait pas voulu du SNU. Dans les deux cas, cela ne tient évidemment pas debout. La jeunesse est passive, consommatrice et atomisée, l’armée est fort ravie de la structurer en sa faveur.

« Le Service national universel que le gouvernement veut rendre obligatoire pour les jeunes de 16 ans

  • Une opération de soumission de la jeunesse: il s’agit d’inculquer un esprit d’obéissance aux règles, un respect absolu des normes… Règles et normes qui, pour la plupart, ne visent qu’à perpétuer les inégalités et injustices inhérentes à l’organisation actuelle de la société. Cette volonté de soumission passe aussi par un contrôle renforcé, notamment à travers la mise en fiches de tous les jeunes de 16 à 25 ans ; on sait comment ce genre de fichier peut être utilisé ! Volonté de soumission, enfin, car elle ne reconnaît comme « engagement » des jeunes que les dispositifs étatiques.
  • La remise en cause des droits des travailleurs et travailleuses : les jeunes du SNU seront utilisé/es pour remplacer des emplois aujourd’hui occupés par des employé/es qui ont un salaire, une convention collective ou un statut, la possibilité de s’organiser syndicalement, des droits individuels et collectifs. Avec le SNU, chaque année, 800000 jeunes seront exploité/es, sans aucun de ces droits, pour des durées variables ; ils et elles seront très vivement encouragé.es à poursuivre leur « engagement volontaire » par un service civique, dans les mêmes conditions de précarité.
  • Des dépenses considérables : 6 milliards €/an, selon un rapport sénatorial de 2017. Ces milliards seraient bien plus utiles pour le service public de l’Éducation, qu’aux mains des militaires !
  • Le renforcement de la militarisation. Encadrement militaire, levée du drapeau, chant guerrier, uniforme, parcours du combattant, raid commando, etc. contribueront à l’endoctrinement des jeunes. La propagande visera à banaliser encore plus le rôle de l’armée, alors que celle-ci est en pointe dans la répression, sur le territoire français, dans les colonies et diverses régions du monde. Sans surprise, il n’est nullement question dans le programme de pacifisme, de non-violence, ni de remise en cause du rôle de l’armée.

Le gouvernement nous dit : Il faut que les jeunes s’engagent. Mais c’est déjà le cas !

Ils et elles s’engagent pour lutter contre le racisme, pour que cesse la destruction de la terre, pour défendre leur droit à étudier, pour le partage des richesses, pour le droit au logement, pour l’égalité des droits et contre les discriminations, etc. Ce n’est pas à l’État de les forcer à s’engager !

Comment peut-on parler d’apprendre la citoyenneté, lorsqu’on confie l’encadrement à l’armée (qui, par ailleurs, n’était pas demandeuse) ?

Non au SNU! Abrogation du SNU!

Signé entre autres par :

Union pacifiste, Union syndicale Solidaires, Solidaires Étudiant.e.s, ASSO-Solidaires, SUD éducation, SUNDEP Solidaires Sud Enseignement privé, Solidaires Jeunesse et Sports, Fédération SUD Collectivités Territoriales, Fédération Éducation de la Confédération Nationale du Travail, Émancipation tendance intersyndicale, Mouvement National Lycéen, Fédération Indépendante et Démocratique Lycéenne, Fédération nationale de la Libre Pensée, Droits Devant !!, Ni guerres ni état de guerre, Causes communes, Anciens Appelés en Algérie et leurs Ami(e)s Contre la Guerre, Réseau des Centres de Recherche, d’Etude et de Formation à l’Animation et au Développement, Mouvement de la paix, Parti Communiste des Ouvriers de France, Europe Écologie – Les Verts, Fédération Anarchiste, Union Communiste Libertaire, L’insurgé, Les Jeunes écologistes, Union des Jeunes Révolutionnaires, Union Prolétarienne, Unité Communiste de Lyon, Groupe libertaire Jules Durand, Radio-Libertaire, Revue Silence, Arc en ciel théâtre réseau coopératif.

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Guerre

Forum international de la Campagne internationale pour abolir les armes nucléaires vendredi et samedi à Paris

La Campagne internationale pour abolir les armes nucléaires (ICAN) organise ces vendredi 14 et samedi 15 février 2020 à Paris son forum international. Les inscriptions officielles sont closes, mais il reste possiblement des disponibilités, sur demande via ce formulaire de contact.

Le site internet de l’événement est entièrement en anglais, ce qui est regrettable pour un événement se déroulant à Paris. La branche française de la Campagne internationale pour abolir les armes nucléaires propose toutefois une présentation de l’événement en français, que nous reproduisons ci-dessous.

Le ton de l’événement est très incisif, « contre la pensée unique », « changer le monde », avec un volontarisme optimiste qui peut surprendre, mais qui est forcément intéressant, tant l’enjeu de la cause défendue est immense.

À noter par ailleurs pour les Parisiens que Setsuko Thurlow, survivante d’Hiroshima et principale figure de l’ICAN, dont nous reproduisions lundi la lettre ouverte en réponse à Emmanuel Macron, sera à la Sorbonne à 19h30 ce soir mercredi 12 février 2020 (organisé par l’Association des Droits de l’Homme de la Sorbonne).

Une projection du film « Sécurité nucléaire le grand mensonge » (film visible ici) est également organisée ce jeudi 13 février à 18h à l’université parisienne Assas (organisé par Initiatives pour le Désarmement Nucléaire).

Voici la présentation du forum international de la Campagne internationale pour abolir les armes nucléaires :

« CAN PARIS FORUM – Comment interdire les armes nucléaires et créer une mobilisation citoyenne  ?

Nous vivons aujourd’hui une vague d’activisme, de manifestations et de campagnes politiques à travers le monde : La Campagne internationale pour abolir les armes nucléaires qui a remporté le prix Nobel de la paix en 2017 en raison de son action pour l’interdiction des armes nucléaires, la mobilisation de millions de personnes en faveur du changement climatique, de l’égalité des genres et de la justice en sont des témoignages. Cette période pourrait ainsi se révéler être une fenêtre d’opportunité unique pour se mobiliser et mener à bien une campagne en faveur de mutations politiques concrètes.

Dans cette vague d’activisme, une nouvelle génération de militants cherche à infléchir la trame politique. Mais, comment des marches et des manifestations peuvent-elles se transformer en mouvement capable d’impacter les orientations politiques, les lois et les politiques publiques ?

Les succès passés dans les domaines du désarmement, des droits de l’homme et des droits civils démontrent qu’une société civile engagée et unie, derrière une cause claire et un programme d’action réalisable, peut modifier l’action gouvernementale.

Les 14 et 15 février 2020, la Campagne internationale pour abolir les armes nucléaires (ICAN) et ICAN France invitent militants, étudiants et toute autre personne voulant changer le monde à se réunir à Paris pour s’informer et échanger à propos de comment construire un mouvement, faire changer les politiques et devenir militant.

Durant deux journées intensives, mais pleines de passion, nous discuterons de ces grands sujets avec les voix militantes les plus emblématiques et les plus inspirantes. Nous écouterons le témoignage de personnes qui ont fait preuve de courage en se dressant contre la pensée unique. Ensemble, nous développerons nos campagnes et compétences de plaidoyer et rencontrerons cette prochaine génération qui peut changer le monde.

Ces deux jours seront composés de sessions plénières, de discus- sions modérées et de présentation éclairs. En marge de la conférence, des activités interactives mettront en vedette des artistes, des scientifiques, des activistes et des étudiants. Les participants approfondiront leurs connaissances sur l’activisme stratégique, les liens entre la culture et le changement politique, et étudieront comment aborder les grands défis d’aujourd’hui et comment travailler avec différentes coalitions. Nous tirerons les leçons de nos propres actions pour l’interdiction des armes nucléaires, et nous bénéficierons également de la contribution d’acteurs provenant d’autres mouvements. Ceci permettra aux étudiants et aux militants de tout âge, de comprendre plus globalement les enjeux et les ressorts de l’activisme.

Inscription : https://paris.icanw.org

Pour toute question ou demande d’information, veuillez contacter: paris@icanw.org »

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Guerre

Setsuko Thurlow, survivante d’Hiroshima, répond à Emmanuel Macron sur l’arme nucléaire

Setsuko Thurlow est une survivante du bombardement atomique d’Hiroshima au Japon le 6 août 1945. Figure de la Campagne internationale pour abolir les armes nucléaires (Ican), elle répond dans une lettre ouverte (initialement publiée dans Libération) à Emmanuel Macron et son discours de vendredi dernier assumant l’arme atomique.

« Le président Emmanuel Macron a prononcé aujourd’hui un discours sur les centaines d’armes nucléaires de la France, refusant le désarmement nucléaire et invoquant le manque de réalisme des efforts en vue de les abolir au niveau mondial. Mais il n’a jamais fait l’expérience de l’inhumanité absolue de ces armes. Moi, oui. Et j’ai passé ma vie entière à avertir le monde de la menace réelle que ces armes posent, et à faire comprendre l’illégalité et le mal ultime qu’elles représentent.

Le président Macron n’a pas répondu à ma demande de le rencontrer à Paris la semaine prochaine afin de partager avec lui les réalités de ce que sont les armes nucléaires et de ce qu’elles font aux personnes et à l’environnement. Mais les Français, et notamment les jeunes, méritent de connaître l’entière vérité sur les armes nucléaires.

En août prochain, cela fera 75 ans que les Etats-Unis ont complètement anéanti ma ville natale, Hiroshima. J’avais 13 ans. À 8h15, j’ai vu par la fenêtre un éclair aveuglant, blanc bleuté. Je me souviens d’avoir eu la sensation de flotter dans l’air.

Alors que je reprenais conscience dans un silence total et une profonde obscurité, je me suis retrouvée prise au piège du bâtiment qui s’était effondré sur moi. J’ai commencé à entendre les cris faibles de mes camarades de classe : «Maman, aide-moi. Dieu, aide-moi.» Alors que je sortais en rampant, les ruines étaient en feu. La plupart de mes camarades de classe ont été brûlés vifs. J’ai vu tout autour de moi une dévastation totale, inimaginable.

Des processions de figures fantomatiques se sont mises à défiler. Des personnes grotesquement blessées saignaient, brûlées, noires et enflées. Des parties de leurs corps avaient disparu. Leur chair et leur peau pendaient, laissant leurs os à. vif. Certains tenaient leurs yeux dans leurs mains. D’autres, le ventre ouvert, les intestins pendants. La puanteur nauséabonde de la chair humaine brûlée remplissait l’air.

Chaque fois que je me souviens d’Hiroshima, la première image qui me vient à l’esprit est celle d’Eiji, mon neveu de 4 ans. Son petit corps a été transformé en un morceau de chair fondue méconnaissable. Il n’a cessé de mendier de l’eau, d’une voix faible, jusqu’à ce que la mort le libère de son agonie.

Ainsi, avec une bombe atomique, ma ville bien-aimée a été anéantie. La plupart de ses habitants étaient des civils – parmi eux, des membres de ma propre famille et 351 de mes camarades de classe – qui ont été incinérés, vaporisés, carbonisés. Dans les semaines, les mois et les années qui ont suivi, des milliers d’autres personnes sont mortes, souvent de façon aléatoire et mystérieuse, des effets à retardement des radiations. Aujourd’hui encore, les radiations tuent des survivants.

Monsieur le président Macron, vous voulez maintenir et moderniser des centaines de ces armes inhumaines, instruments de génocide, qui menacent d’indicibles souffrances tous les êtres vivants ? Il est profondément naïf de croire que le monde peut conserver indéfiniment des armes nucléaires sans qu’elles ne soient à nouveau utilisées. Toute utilisation d’arme nucléaire serait contraire aux règles et aux principes du droit international humanitaire. En perpétuant le mythe de la dissuasion, en en faisant un élément central de la politique de défense de la France, en investissant massivement dans ces armes (à hauteur de 37 milliards pour les cinq prochaines années), vous mettez en péril la sécurité européenne ; vous mettez en péril la sécurité mondiale. Soyez réaliste.

Chère France, vous pouvez faire un autre choix.

En 2017, j’ai accepté le prix Nobel de la paix au nom de la Campagne internationale pour abolir les armes nucléaires – distinction obtenue pour le travail que nous avons accompli avec l’adoption de la première interdiction juridique internationale des armes nucléaires, le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires. A ce jour, 35 Etats ont ratifié ce traité et 81 l’ont signé.

Près de 20 villes françaises, dont Paris et Grenoble, ainsi que des dizaines d’élus français appellent la France à adhérer à ce traité et à s’engager sur la voie d’un monde sans armes nucléaires. La jeunesse française, cette nouvelle génération, a compris la menace inacceptable que représentent les armes nucléaires pour l’humanité. Selon un sondage publié en janvier par le Comité international de la Croix-Rouge, 81% des «milléniaux» pensent que l’utilisation des armes nucléaires n’est jamais acceptable. Et la semaine prochaine, des centaines d’étudiants et des militants se réuniront à Paris pour une conférence sur l’abolition des armes nucléaires.

Comme l’a déclaré le pape François à Nagasaki en novembre dernier, l’histoire jugera sévèrement les dirigeants qui rejettent le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires et qui, au contraire, prononcent des discours à la gloire de leurs armes atomiques conçues avec l’intention de commettre une tuerie de masse. Les théories abstraites ne doivent plus masquer la réalité génocidaire de ces pratiques. Ne considérons la «dissuasion» comme rien d’autre que ce qu’elle n’est : la mise en péril certaine des peuples. N’acceptons plus d’avoir cette épée de Damoclès nucléaire au-dessus de nos têtes.

Monsieur le président Emmanuel Macron, vos stratèges de la défense ont peut-être étudié la théorie nucléaire, mais j’ai moi-même fait l’expérience bien réelle de l’enfer atomique. Vous devez choisir un avenir meilleur pour la France et pour l’Europe. Adhérez au Traité sur l’interdiction des armes nucléaires, et éradiquez à jamais la menace de l’anéantissement nucléaire. »

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Politique

Opération Barkhane: l’armée française s’enlise, Emmanuel Macron exige le soutien africain

L’armée française mène une vaste opération de gendarmerie en Afrique subsaharienne, avec des milliers de militaires envoyés dans le désert depuis bientôt sept ans. Cependant, elle s’enlise, avec des coûts humains et financiers élevés, tandis que les populations locales sont de plus en plus hostiles aux militaires français et que les djihadistes n’ont jamais été stoppés. Lors d’une visite au Niger ce lundi 23 décembre 2019, Emmanuel Macron a réaffirmé son exigence de soutien de la part des États de la région.

Lorsque François Hollande lançait l’opération Serval en janvier 2013, il y avait un véritable engouement, y compris de la part d’une grande partie de la population malienne. Cela a même pu être vu comme une chose positive chez beaucoup de personnes de gauche ayant ressentie un véritable écœurement après le saccage barbare des mausolées de Tombouctou, la « perle du désert ».

La France n’avait « pas vocation à rester » selon François Hollande, qui s’imaginait vite devenir un héros de guerre et de diplomatie. Un an après, elle élargissait sont intervention à toute la région du Sahel et du Sahara avec l’opération Barkhane, toujours en cours.

Il fallait être bien naïf pour croire qu’il suffise de l’intervention d’une puissance étrangère suréquipée pour remettre de l’ordre rapidement, surtout dans une région vaste comme l’Europe, avec une économie sous-développée favorisant les divisions et les corruptions en tous genres. À cela s’ajoute bien sûr la brûlante question touareg, qui complexifie énormément toutes les interactions politiques au Sahara et au Sahel.

L’armée française est intervenue rapidement pour protéger des intérêts miniers français à la frontière nigérienne et maintenir au pouvoir un gouvernement allié. Cela étant assuré, elle s’est ensuite enlisée, ne parvenant jamais à laisser derrière elle une situation suffisamment stable (selon les intérêts français) pour envisager de partir.

Comme cela commence à durer et coûter cher, qu’il y a eu encore récemment plusieurs militaires français morts, ainsi que de nombreux militaires africains massacrés lors d’attaques massives, Emmanuel Macron a décidé de taper du poing sur la table.

Il avait organisé à Pau le 16 décembre un sommet du « G5 Sahel » (la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso, le Niger et le Tchad), une sorte d’alliance diplomatique générée par la France pour justifier son intervention auprès l’ONU. L’invitation, qui a plutôt été perçue en Afrique comme une convocation, a été annulée, officiellement en raison d’une attaque au Niger. Elle est reportée au 13 janvier 2020.

En attendant, le Président français s’est rendu lui-même sur place pour exiger le soutien à l’armée française de la part de ces chefs d’État, notamment ceux du Mali et du Burkina Faso dont il considère la positon trop ambiguë. Dans un discours prononcé à Niamey au Niger, il a expliqué :

« Je vois des mouvements d’opposition, des groupes qui dénoncent la présence française comme une présence impérialiste néo-coloniale […] Je vois dans trop de pays prospérer sans condamnation politique claire des sentiments anti-français. Je ne peux pas accepter d’envoyer nos soldats sur le terrain dans les pays où cette demande [de présence française] n’est pas clairement assumée »

Le Président français procède ici à une sorte de chantage, en menaçant de désengager l’armée française s’il n’a pas un soutien massif et francs.

Cela n’a aucun sens : si l’armée française intervient vraiment sur demande de ces États comme c’est expliqué, alors elle n’a aucun problème à l’idée de se retirer si sa présence n’est pas souhaité.

En vérité, le problème de la France ici, et c’est typique de la France, est que son armée s’imagine bien plus puissante qu’elle ne l’est vraiment. L’État ne peut pour sa part pas céder éternellement à cette illusion de grandeur. Il doit constater qu’il n’a plus, ou en tous cas de moins en moins, les moyens d’assumer seul le maintien de l’ordre nécessaire à ses intérêts dans cette région d’Afrique.

C’est le sens de cette diplomatie du chantage particulièrement grotesque, qui ne concerne d’ailleurs pas que l’Afrique puisque Emmanuel Macron en appelle régulièrement au soutien international. En attendant, l’Armée française va continuer de s’enliser, probablement aux prix d’autres vies humaines, françaises et africaines.

De leur côté, les djihadistes profitent de plus en plus de la présence française afin d’apparaître comme une force anti-impérialiste et d’élargir leur base de soutien y compris dans les grandes villes. Parallèlement, tout un tas de leaders populistes africains, qui ne veulent pas d’un pouvoir démocratique et populaire menant à de véritables indépendances, profitent d’une critique en surface, facile, de la présence française en pratiquant un romantisme anticolonial décalé.

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Nouvel ordre Politique

L’Appel de Stockholm (1950)

Le 18 mars 1950, le Congrès mondial des partisans de la paix, impulsé par les communistes, lançait l’Appel de Stockholm, un manifeste pour la paix qui eut un retentissement énorme. Il faisait suite à une dynamique mondiale importante dans toute la Gauche européenne, avec le Congrès mondial des intellectuels pour la paix à Wrocław en Pologne en 1948 puis les Assises pour la paix et la liberté à Paris.

En France, 14 millions de personnes signèrent la pétition liée à l’Appel de Stockholm, ainsi que 560 millions de personnes dans toute l’Europe. Ce fut un moment important pour la Gauche, marquant l’émergence d’un mouvement de masse en faveur de la paix, à l’époque où les États-Unis lançaient la construction de la bombe H.

C’est de cette époque et de cette dynamique que provient la fameuse colombe comme symbole de la paix, dessinée par Pablo Picasso. Le premier signataire de l’Appel fut le scientifique communiste français Frédéric Joliot-Curie, en tant que Président du Congrès mondial des partisans de la paix.

« APPEL

Nous exigeons l’interdiction absolue de l’arme atomique, arme d’épouvante et d’extermination massive des populations.

Nous exigeons l’établissement d’un rigoureux contrôle international pour assurer l’application de cette mesure d’interdiction.

Nous considérons que le gouvernement qui, le premier, utiliserait, contre n’importe quel pays, l’arme atomique, commettrait un crime contre l’humanité et serait à traiter comme criminel de guerre.

Nous appelons tous les hommes de bonne volonté dans le monde à signer cet appel.

— Stockholm, 19 mars 1950 »

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Guerre

Communiqué du Secteur international du PCF sur les Marches Pour un Climat de Paix

Voici le communiqué du Secteur international du PCF sur les Marches Pour un Climat de Paix prévues demain samedi 21 septembre 2019 :

« «Action climatique, action pour la paix» est la thématique portée à l’occasion de ce 21 septembre, Journée internationale de la paix. Comme l’a affirmé Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, en juin dernier, «l’urgence climatique mondiale menace la sécurité collective et la stabilité du monde».

C’est pourquoi, à l’occasion de ce 21 septembre 2019, à l’initiative des près de cent organisations membres du collectif « En marche pour la paix », dont le PCF, et à l’appel de la Grève mondiale pour le Climat, de grands rassemblements convergents sont organisés dans de nombreuses villes en France. Fidèle à son engagement pour la paix et la solidarité internationale, le PCF appelle à participer et à contribuer au succès de ces marches pour la paix et pour le climat.

Réchauffement climatique, sécheresse, famines, catastrophes naturelles, épuisement des ressources naturelles: notre planète, la flore, la faune et les êtres humains de tous les continents souffrent comme jamais de l’exploitation à outrance des matières premières par les multinationales, de la course à la rentabilité des exploitations agricoles, de l’agressivité des accords de libre-échange, de la pollution des écosystèmes, des terres, des mers, de l’air! Autant de facteurs qui vont aggraver les tensions, les conflits, les risques de nouvelles guerres.

La civilisation humaine a pourtant les capacités intellectuelles et techniques de surmonter tous ces défis, mais il faut pour cela une volonté politique forte et une solidarité internationale, des coopérations renforcées, démocratiques et centrées sur les besoins humains, sociaux et écologiques.

Pour relever les défis climatiques et écologiques, celui du développement et du combat contre les inégalités et injustices sociales, le monde, chacun de nos pays a besoin d’envisager de nouveaux modes de production, de développement, de consommation.

Urgence pour le désarmement nucléaire et la paix
Les relations internationales sont soumises comme jamais aux rapports de domination économique et de conquête des marchés, aux chantages, aux menaces militaires et aux sanctions. L’OTAN est mise au service de cette logique d’exploitation et de mise en concurrence entre les peuples et participe activement à la relance de la course aux armements: en 2018, les ventes d’armes ont progressé pour attendre 1800 milliards de dollars et dont la moitié provient des seuls pays membres de l’OTAN!

Les perspectives pour 2019 et 2020 sont encore plus alarmantes après la fin du Traité sur les armes nucléaires intermédiaires (INF) entre les États-Unis et la Russie: L’annonce par les États-Unis de nouvelles armes nucléaires de moyenne portée, le développement de nouveaux types d’armes utilisant les drones ou les satellites et le renforcement général des capacités militaires dans le monde et le processus en cours en France visant au quasi doublement des crédits pour les armes nucléaires dans le cadre de la loi de programmation militaire en cours.

Faire reculer la guerre, agir pour la coopération entre les peuples et promouvoir un modèle de développement partagé et solidaire en utilisant autrement l’argent gaspillé dans la course aux armements, c’est aussi répondre à la crise climatique.

Urgence climatique et écologique
Les politiques libérales et de libre-échange ne sont pas compatibles avec la préservation des écosystèmes, la préservation des ressources, la profonde transformation des modes de production, d’échanges et de consommation qu’appelle l’urgence climatique. Ce que les sociétés humaines ont besoin, c’est d’abord de coopérations économiques et d’échanges commerciaux dont les finalités servent le développement économique, social et humain et non la finance. Le 4 novembre, le CETA passera devant le Sénat. La mobilisation du mois de juillet est parvenue à mettre ses partisans en difficulté, nous pouvons maintenant gagner la bataille et un vote de rejet du traité.

Urgence sociale
Les politiques austéritaires menées en France, en Europe et partout où règne le capitalisme mondialisé remettent en cause le pouvoir d’achat, les droits démocratiques et sociaux conquis, et les libertés. Tout de suite, il est possible de faire autrement: en récupérant l’argent versés aux actionnaires au détriment des salariés ou des investissements, en récupérant les sommes astronomiques planquées dans les paradis fiscaux et «optimisés» à bon frais, en privilégiant la rémunération du travail, l’investissement dans les services publics.
L’action pour la paix, l’action pour le climat, l’action pour la justice sociale sont indissociables. Elles sont l’affaire de toutes et de tous. Soyons nombreuses et nombreux à être présents et visibles samedi dans tous les rassemblements.

Secteur international du PCF »

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Journée internationale de la paix samedi 21 septembre 2019

Voici le texte du Collectif National En marche pour la paix, diffusé par le Mouvement de la Paix :

« Partout en France le samedi 21 septembre 2019, marchons ensemble pour un monde de solidarité, de justice, de liberté, d’égalité, de fraternité et de Paix !

En marche pour la paix – Stop la guerre – Stop la violence – Stop la misère

L’aspiration des peuples à vivre ensemble en paix dans la solidarité, la justice et la fraternité est immense.
Nous sommes persuadés qu’aucune de nos différences de convictions, d’appartenance ou de sensibilités philosophiques, politiques, religieuses, syndicales ou autres ne doit faire obstacle à l’expression de cette aspiration commune.

Nous sommes révoltés face à l’augmentation incessante des dépenses militaires qui sont passées de 1.144 milliards de dollars en 2001 à 1822 milliards en 2018 (Sipri en USD) et favorisent un commerce des armes immoral et dangereux, alors que le budget des Nations Unies pour les opérations de paix est de seulement 8,7 milliards et que la lutte contre le réchauffement climatique nécessite des moyens importants tout comme la réalisation des Objectifs du Développement Durable (ODD).

Nous sommes indignés de savoir que seulement 5 % des dépenses militaires mondiales pendant 10 ans permettraient selon le programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) de résoudre les principaux problèmes de l’humanité (alimentation en eau, faim, analphabétisme, principales maladies…)

Nous sommes conscients que la guerre est toujours un échec. Elle conduit au chaos et enfante des monstruosités dont sont victimes les populations civiles jetées sur le chemin de l’exil.

Au moment où le gouvernement français vient de doubler les dépenses annuelles consacrées à la production de nouvelles armes nucléaires en France (de 3.3 à 7 milliards d’Euros par an), n’est-ce pas le moment opportun pour dire que notre aspiration au développement d’une culture de la paix (voir “La culture de la paix c’est quoi ?”) est inconciliable avec une nouvelle augmentation des dépenses consacrées aux armes nucléaires dans notre pays et dans le monde ?

Enfin nous sommes convaincus que lorsque la guerre se développe, que les dépenses militaires augmentent et que la paix est menacée il est nécessaire d’agir pour obtenir des politiques sociales, économiques, culturelles et de paix s’inspirant de la charte des Nations Unies et des huit domaines de la culture de la paix définis par l’Unesco afin de contribuer à la construction d’un monde de justice, de solidarité, de fraternité, de Paix !

C’est pourquoi nous appelons à organiser partout en France, et dans le plus grand nombre possible de communes et de villes, le samedi 21 septembre 2019, des Marches pour la paix dans le cadre de la Journée Internationale de la Paix et du présent appel, l’appel fondateur du Collectif National “En marche pour la paix”. »

La liste des rassemblements en France est disponible ici : 21septembre.org/evenements

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Colloque international sur la paix et le désarmement nucléaire le 26 septembre

Le PCF organise jeudi 26 septembre 2019 un colloque international sur la paix et le désarmement nucléaire à Paris.

Voici la présentation :

« COLLOQUE INTERNATIONAL SUR LA PAIX ET LE DÉSARMEMENT NUCLÉAIRE

organisé à l’Assemblée nationale par Jean-Paul LECOQ, député PCF de Seine-Maritime, membre de la commission des Affaires étrangères, et Fabien ROUSSEL, député du Nord et secrétaire national du PCF, à l’occasion de la journée internationale pour l’élimination totale des armes nucléaires.

La journée s’articulera autour de 4 tables rondes permettant d’aborder la lutte pour la paix et le désarmement nucléaire – la course au surarmement, les enjeux écologiques comme la question des alliances stratégiques:

1. Désarmement nucléaire et éradication des armes de destruction massive: la perspective d’un monde sans arme est-elle crédible?

2. Lutte contre le surarmement et les ventes d’armes aux pays en conflit: le rôle du mouvement citoyen pour la paix.

3. L’impact écologique des conflits et droit humain à la paix : la déclaration de Santiago.

4. En finir avec l’OTAN et bâtir un cadre commun de coopération et de sécurité collective paneuropéen.

INSCRIPTION OBLIGATOIRE jusqu’au 18 septembre: formulaire en ligne https://framaforms.org/colloque-international-sur-la-paix-et-le-desarmement-nucleaire-jeudi-26-septembre-2019-1563356828 »

Le colloque aura lieu de de 9 heures à 18 heures au 101 Rue de l’Université, dans le 7e arrondissement de Paris.