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Les stations de ski, ce vieux monde qui s’arc-boute

Le réchauffement climatique les a déjà condamnées.

Station des Gets, 1800m d’altitude

Cela fait maintenant bien une décennie que les hivers sont irréguliers, avec des chutes de neige aux quantités aléatoires, surtout en-dessous de 1200 mètres d’altitude.

Mais cet hiver 2022-2023 est déjà surprenant car s’il était habituel de voir l’hiver commencer tard ou se finir plus tôt, là il a commencé plus tôt pour terminer plus tôt et éventuellement recommencer on ne sait quand.

En quelques jours à peine, ce sont des dizaines de centimètres de neige qui ont disparu y compris très haut jusqu’au-dessus de 1800 mètres d’altitude, provoquant même des situations plus que dangereuses, comme des affaissements de terrain à Châtel en Haute-Savoie.

Si bien qu’aux dernières nouvelles, il y avait plus de la moitié des pistes de ski en France qui étaient fermées fin décembre après qu’un déluge de pluies torrentielles s’est abattu sur tous les massifs à la veille de Noël.

Châtel
Villard-de-Lans à 2000m d’altitude

Et c’était sans compter ces trois derniers jours marqués par des températures hallucinantes de chaleur, avec dans les Alpes du Nord des + 12°c à 1000 m d’altitude !

A ce niveau, les capitalistes de l’or blanc sont désemparés car la neige stockée l’été (« snowfarming ») a déjà été utilisée en partie et les canons à neige, cette stupidité anti-écologique, ne peuvent fonctionner avec de telles températures.

Si bien que tous les moyens technologiques mis en place par la bourgeoisie pour faire sauter les limites naturelles ne sont plus d’aucune utilité : la nature a triomphé de l’anthropocentrisme.

Il n’empêche que les magnats de l’or blanc, ou de ce qu’il en reste actuellement, font comme si de rien n’était, à l’instar de Jean-Luc Boch, maire de la Plagne-Tarentaise en Savoie et président de l’Association nationale des maires de stations de montagne et du syndicat « France Montagne » :

« Nous ne sommes pas inquiets sur le long terme. Le modèle a encore un bel avenir devant lui. Dans 20 ans, selon les experts, on fera encore du ski, car il y aura encore de la neige en altitude. En revanche, on aura des périodes avec beaucoup de neige, d’autres avec des précipitations et des périodes de redoux, comme aujourd’hui. Regardez ce qui se passe aux États-Unis : on ne vit pas un réchauffement climatique, mais un dérèglement. On aura de plus en plus de précipitations intenses, sans pouvoir les prévoir. »

Puis de justifier en parallèle à cette imprévisibilité, la fuite en avant dans la neige artificielle très gourmande en eau, et nécessitant des retenues collinaires pour la stocker l’été, déstabilisant au passage le cycle de l’eau et abîmant le plus souvent des zones humides.

A lire ces propos, on est pris d’une rage face à une bourgeoisie hors sol qui se pense toujours comme un Dieu au-dessus de la nature et de la grande masse des gens :

« Quand on a une surabondance de matière première comme la neige et l’eau, il faut la distribuer à bon escient. Les retenues d’eau sont indispensables à la survie des êtres humains, et elles vont devenir obligatoires, donc je ne comprends pas les extrémistes qui s’élèvent contre le stockage de ces matières premières… Sauf si l’on veut tuer le modèle de la montagne, et même le monde rural !

Certains dénigrent aussi systématiquement la neige de culture. Elle utilise de l’électricité, c’est vrai, et de l’eau, mais celle-ci est stockée quand elle est en surabondance, qu’elle se jette dans les ruisseaux, puis dans les rivières, fleuves, et enfin dans la mer. Autrement dit, elle n’est utilisée par personne. »

Et cette mentalité typique du paysan parvenu qui ne voit la nature que comme une matière première à valoriser n’est pas isolée. Voici ce qu’a dit Gilles Chabert, ex président du Syndicat national des moniteurs de ski et conseiller régional LR Auvergne Rhône-Alpes, lors du congrès annuel de Domaine skiable de France en 2022 à Lyon :

« Pendant le covid, dans le Vercors, avec tous les randonneurs il paraît qu’il n’y avait plus de quinoa au supermarché, mais nous, on n’a pas rentré de sous dans la caisse ! Il n’y a qu’un modèle économique, c’est la neige [sous-entendu, la neige artificielle]. »

Ce discours masque bien le fait que la canicule de l’été 2022 accompagnée d’une sécheresse historique a profondément déstabilisé le cycle de l’eau, si bien que le barrage hydroélectrique des Bouillouses dans les Pyrénées a dû faire à la mi-décembre un lâché de 90 000m3 d’eau pour alimenter les nappes phréatiques de 4 villages en contre-bas, un phénomène stupéfiant pour la saison.

En réalité, à y regarder de plus près, tous ces discours sont le reflet d’une posture défensive car ces gens savent que tout est fini. Leur responsabilité de classe est surtout de défendre les derniers espace du business de l’or blanc sur la base du mot d’ordre « après moi le déluge! » ou plutôt « encore moi, et après le déluge! ».

Car quand on connaît les stations comme la Plagne-Tarentaise, ces stations construite lors des plans-neiges des années 1960, on comprend que tout cela est terminé, et qu’il n’y en aura plus rien d’ici la fin de ce siècle.

Ces stations de seconde et troisième génération ont été l’expression d’une nouvelle époque, celle de la modernisation de la bourgeoisie, plus soucieuse d’elle-même et de sa santé, avec la consommation des « sports d’hiver » comme forme de distinction sociale et culturelle. C’était Valéry Giscard d’Estaing contre Georges Pompidou.

Aujourd’hui, ces stations buildings façon barres HLM nichées à plus de 2000 mètres d’altitude sont à la fois les seules qui bénéficient encore d’un enneigement correct et à la fois elles sont un repoussoir tant elles sont une telle insulte à la nature.

Flaine, station de seconde génération
La Plagne, « station-intégrée »

Si Jean-Luc Boch tient ce genre de propos de manière si prétentieuse c’est bien parce que son domaine skiable de La Plagne grimpe jusqu’à la haute montagne, soit à plus de 2000 mètres d’altitude.

En effet, les études climatiques sont claires à ce sujet : le manque de neige a affecté principalement les fonds de vallée et la moyenne montagne, soit ce qui se situe entre 1000 et 1800 mètres d’altitude. Dans ces espaces, le manteau neigeux a tout à la fois baissé en épaisseur et en durée : il y a moins de neige et moins longtemps.

En moyenne montagne, c’est près de 5 jours d’enneigement qui sont perdus en une décennie, sans compter l’accélération du réchauffement comme le montre ces 5 dernières années.

L’année 2022 est ainsi l’année la plus chaude depuis 1900, prenant le record à l’année 2020 : ce qui se passe actuellement n’est pas passager mais la nouvelle donne météorologique et saisonnière.

S’ajoute à cela la dégradation de la situation économique, avec la crise énergétique qui fait s’envoler le prix de l’électricité, principal poste de dépense des stations de ski, et la flambée des matières premières qui annule des projets d’infrastructures extrêmement coûteux sans en connaître la pérennité à long terme, à l’instar du funiflaine en Haute-Savoie. Enfin, comment oublier la fermeture des remontées mécaniques lors de l’hiver 2020-2021 ?

Face à la ringardisation du ski, la bourgeoisie s’organise et propose comme porte de sortie, le fameux « tourisme 4 saisons » porté par tout un secteur capitaliste-modernisateur qui voudrait pouvoir rentabiliser la montagne été comme hiver, automne comme printemps.

Porté par des associations comme « Mountain Wilderness » ou « Transitions des Territoires de montagne », ce secteur de la modernisation a tenu des états généraux de la transition en montagne au centre de recherche et développement de Quechua (Decathlon) à Passy en Haute-Savoie les 23 et 24 septembre 2021. Voici leur axe principal énoncé dans leur déclaration commune :

« L’idée est d’imaginer ensemble l’avenir de la montagne pour qu’elle demeure une terre d’envies et une montagne à vivre. »

Traduction : exploiter la montagne toujours à base de remontées mécaniques bruyantes pour une vie sauvage si fragile en ces endroits, à coups de pelleteuses façonnant des pistes pour VTT de descente qui saccagent tout, à base de lacs aménagés en bases de loisirs ou de forêts en parcours acrobatiques.

D’ailleurs des stations de ski qui voient leurs pistes fermées ont déjà réouverts certains tracés pour VTT voir même des accro-branches comme à Lannemezan.

On peut donc s’étonner de l’impact foudroyant du réchauffement climatique dans les massifs montagneux, de surcroît dans les Alpes où celui-ci est plus rapide qu’ailleurs du fait des conditions naturelles qui amplifient le phénomène, il n’en reste pas moins vrai que le capitalisme épuisera jusqu’aux derniers flocons et dernières edelweiss les possibilités de profit.

Ce qui se pose comme enjeu, c’est celui d’une transformation du mode de vie dans les montagnes. Cela regarde principalement les habitants de ces régions, principalement les villages de moyenne montagne, mais le souci est qu’ils sont totalement imbriqués dans la dynamique touristique.

C’est le retour de bâton en pleine figure des populations de montagne, et principalement de l’ancienne paysannerie qui a cru bon éviter la prolétarisation à la sortie de la Seconde Guerre mondiale en se transformant en une petite-bourgeoisie vendue au business de l’or blanc.

Et maintenant que tout cela s’effondre, il n’y a plus d’alternative, si ce n’est que le bon sens veuille que la montagne soit dorénavant considérée comme un espace de nature très fragile devant être préservé au maximum des activités humaines, et donc émancipée du faste de la consommation touristique de quelque nature qu’elle soit.

Et pourtant il faudra bien trouver une porte de sortie démocratique et surtout populaire, car ce ne sont pas avec des actions isolées, fussent-elles pleine de dignité tel le sabotage d’enneigeurs aux Gets entre la nuit du 25 au 26 décembre, que l’on sera à même d’aller vers une pleine reconnaissance naturelle de la montagne.

L’enjeu est trop grand pour être limité à un activisme minoritaire qui évite la grande bataille pour l’opinion, celle-là même qui permettra la mobilisation pour le Socialisme seule solution à même de planifier de nouvelles activités humaines à l’écart d’une montagne ayant retrouvée sa paix méritée.

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La Chine bouscule déjà la COP27

Et ce sans attendre.

A peine la COP27 terminée le 20 novembre 2022 que la Chine, le 21 novembre 2022, la bouscule déjà. Ce qu’elle explique correspond à ce qui est expliqué dans notre présentation de la COP27 : les contradictions entre les blocs prime, l’agenda des décisions dépend entièrement de cela.

Que dit la Chine ? Tout d’abord, elle tient son discours habituel comme quoi le progrès avance dans le monde, que les choses se développent, qu’il faut que ça continue, etc. C’est son idéologie à prétention pacifique reflétant sa ligne de marche forcée dans le capitalisme mondial.

Puis, au sein de ce discours, elle lance une pique, visant à se présenter comme à la tête d’un bloc, tout en défendant ses propres intérêts. Ning, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, a ainsi expliqué que « La gouvernance mondiale sur le climat a encore un long chemin à parcourir ».

Sous-entendu : rien ne se fera sans nous, et encore cela se produira-t-il selon nos propres manières.

La Chine souligne trois points précis, qui reviennent au même. Tout d’abord, les pays développés doivent payer pour les dégâts climatiques et ils rechignent. Ensuite, la COP27 parle de la mise en place de fonds pour les « pertes et dommages » pour les victimes de ces dégâts, mais cela reste virtuel.

Enfin, hors de question que la Chine soit considérée comme un pays développé et mette la main à la poche.

Et, dans la foulée, elle souligne qu’elle contribue à la coopération Sud-Sud, se présentant comme le fer de lance des pays en développement, leur meilleur défenseur.

C’est là la stratégie impérialiste chinoise : se placer en numéro 1, en superpuissance hégémonique, et dire aux pays du tiers-monde qu’ils profiteront de renversement de l’ordre mondial.

C’est un appel du pied au moyen de la question du climat et de la COP27, et il en va ainsi désormais de tout. Le conflit sino-américain pèse sur absolument tout et force à ce que les choses penchent dans le sens d’un bloc. Et cela va aller en empirant.

Ne serait-ce que l’année dernière, la Chine n’aurait jamais osé exprimer un tel avis international, de manière isolée, en faisant en sorte que cela se sache.

C’est un symbole essentiel de comment la Chine commence à abattre ses cartes, comment elle rentre ouvertement dans le grand jeu historique. C’est un événement littéralement historique, d’une portée immense. Dans quelques années, on dira de cette expression chinoise au lendemain de la COP27 qu’elle a été le premier pas ouvert franchi par la superpuissance chinoise.

Un acte nouveau se joue dans ce drame historique, par conséquent.

Et le rôle de la Gauche historique est de trouver un espace indépendant dans ce conflit sino-américain pour parvenir à une rupture révolutionnaire pour le socialisme – afin d’exprimer de la lumière dans un monde tombant dans l’obscurité de la troisième guerre mondiale.

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COP27 : l’humanité fonce dans le mur et assume

Le réchauffement climatique au delà de 2°C ne sera pas empêché.

Le titre de cet article est le même que celui pour la COP26 de 2021 à Glasgow en Ecosse. La conférence de 2022 sur les changements climatiques, qui s’est tenue à Charm el-Cheikh en Egypte, ne représente en effet qu’un énième fiasco de plus dans la tentative de sauver les meubles.

La COP27 n’a même pas réussi, sur ce plan, à au moins préserver les apparences. Coca Cola faisait partie des sponsors, il n’y avait pas d’unité de façade pour au moins faire semblant, aucune mesure concrète n’a été décidée ne serait-ce que symboliquement.

La COP27 dit ainsi que « pour limiter le réchauffement de la planète à 1,5 °C, il faut réduire rapidement, profondément et durablement les émissions mondiales de gaz à effet de serre de 43 % d’ici à 2030 par rapport au niveau de 2019 ». Rien n’est toutefois dit sur la manière de le faire, et les énergies fossiles ne sont naturellement pas remises en question.

C’est là qu’on voit qu’en 2020 a émergé une crise profonde, générale, qui paralyse le développement de l’humanité au niveau mondial, en provoquant des troubles majeurs, des dissensions militaristes, une compétition économique acharnée.

Aucun dirigeant ne peut prendre aucune décision de portée, dans un tel contexte, en raison de l’attente de la résolution de la contradiction entre la superpuissance américaine et son challenger chinois.

Bien entendu, les camps se dessinnent de plus en plus ; le Royaume-Uni sera inévitablement avec la superpuissance américaine, la Russie avec la superpuissance chinoise. Mais même là, de toutes façons c’est le monde d’après qui est attendu.

Du point de vue de la Gauche historique, ce monde d’après, c’est la république socialiste mondiale, qui seule peut résoudre les problèmes climatiques, puisque seule une humanité unifiée peut y faire face dans la forme et seules des valeurs socialistes, notamment par rapport animaux, apportent le fond nécessaire.

La COP27 apparaît ici comme un simple bruit de fond, que seuls des courants petits-bourgeois peuvent prendre au sérieux. Un média comme « Reporterre » reflète ainsi complètement les lubies petites-bourgeoises espérant des « réformes » d’ampleur pour sauver un monde en perdition que le petit-bourgeois inquiète mais qu’il veut préserver à tout prix.

Le petit-bourgeois critique le consumérisme à outrance, mais en défense de son consumérisme ; il est incapable de comprendre l’envergure du capitalisme, sa signification historique. Il s’imagine que c’est Amazon et Apple qui poussent à consommer, qui trompent les gens, il ne comprend pas ce que Karl Marx explique dans le capital : que le capitalisme est un mode de production, une manière historique de l’existence humaine.

Et ce mode de production est à bout de souffle. Il bascule dans la marche à la guerre sous le poids de ses conflits internes. Pourquoi perdre donc son temps avec les propos tenus à la COP27?

Les décisions mêmes seront de toutes façons à n’importe quel moment changées, modifiées, adaptées, réadaptées, contrariées, bousculées, annulées… selon les intérêts du moment, ce moment étant ni plus ni moins que la troisième guerre mondiale qui se met en place, qui a même déjà commencé.

L’alternative est Socialisme ou barbarie ; il ne faut pas perdre son temps avec la forme, mais se concentrer sur le contenu. La COP27 a été une partie du problème, pas de la solution.

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Les animaux subissent massivement la sécheresse

Les animaux paient déjà la facture.

Le réchauffement climatique est une catastrophe écologique d’aujourd’hui, pas de demain. C’est une chose tout à fait concrète et immédiate pour beaucoup d’animaux sauvages et d’insectes qui subissent la sécheresse de plein fouet en Europe de l’Ouest.

Si pour les humains, la contrainte (normalement) pour l’instant est de ne pas laver sa voiture et, pour les moins individualistes, de limiter le temps sous la douche, pour nombre d’animaux sauvages en revanche, c’est déjà la survie qui se joue.

Il faut penser aux petits animaux, tels les campagnols, les hérissons, les écureuils, qui sont attachés à un petit territoire et qui ne peuvent pas forcément parcourir des distances importantes ou du moins suffisantes. Trouver de l’eau en cette période et échapper à la chaleur devient un problème vital.

Tous les animaux ne sont pas aussi vulnérables, comme l’explique par exemple un technicien forestier de l’ONF à Ouest-France. Mais il y a forcément des conséquences d’une manière ou d’une autre :

« Les grands animaux, comme les cerfs, les chevreuils ou les sangliers sont plus résistants. Ils vont se cacher, trouver des astuces et manger de l’herbe. En revanche, les petits faons de chevreuil ou de biche peuvent trouver des carences, car le lait de la mère ne sera pas assez nutritif si elle ne trouve pas assez de nourriture. En ce moment, c’est la période de croissance et le risque de carence est élevé. »

En plus de la sécheresse, la chaleur devient elle-même un problème, provoquant un stress physiologique très important chez la plupart des espèces. Les arbres et la végétation en général maintiennent normalement des écosystèmes locaux produisant des îlots de fraîcheurs et d’humidité, mais cela fonctionne très mal lors d’épisodes de canicule. Surtout s’ils sont répétés. Les arbres développent une sorte d’auto-protection (en arrêtant la photosynthèse) et l’écosystème garantissant une certaine fraîcheur est perturbé.

Il en est de même pour l’alimentation : non seulement des végétaux meurent asséchés, mais même avant cela, ils ne contiennent plus en ces temps de sécheresse la quantité d’eau qui permet habituellement l’hydratation d’animaux.

En fait, il y a à chaque fois des réactions en chaîne lorsque la nature est perturbée. Autre exemple : fin juillet dans les Alpes-Maritimes, le centre local de soin de la faune sauvage explique recueillir nombre de martinets et chauves-souris dénutris. Non pas déshydratés à cause de l’eau manquante, mais bien dénutris, car les insectes qu’ils mangent, eux manquant d’eau, meurent ou ne naissent pas. C’est d’ailleurs un problème déjà bien connu à cause des pesticides, et chaque années les campagnes victimes de l’agriculture intensive sont bien trop silencieuses en l’absence d’oiseaux.

La sécheresse des sols est également un problème pour beaucoup d’insectes, comme l’explique à la presse locale une bénévole de Indre Nature :

« Beaucoup d’espèces faisant leur chrysalide en terre et lorsqu’il ne pleut pas, celles-ci se dessèchent. On assiste ainsi à beaucoup moins d’émergences que par le passé. Même pour des espèces aussi communes que l’argus bleu-nacré, dont je n’ai vu aucun spécimen cette année. »

Il est évident par ailleurs que les espèces d’amphibiens et de batraciens, qui vivent entre terre et eau, sont directement touchées par l’asséchement des plans et cours d’eau.

Il faut penser aussi, bien qu’ils soient souvent oubliés, aux poissons. En la matière, c’est une catastrophe dans les cours d’eau français en ce mois d’août 2022. Il suffit de lire n’importe quel titre de presse local pour voir un ou des articles terrifiants à ce sujet, avec des rivières desséchées, des bout de la Loire se traversant à pied, et donc des poissons agonisants par manque d’eau ou d’oxygène, ou en raison de la température trop élevée de l’eau, ou encore à cause de la prolifération d’algues toxiques permise par le réchauffement climatique.

Il faut penser aussi aux animaux domestiques qui subissent pour beaucoup un grave stress en raison de la chaleur, surtout pour ceux vivant enfermés dans des appartements mal isolés. Mais le pire concerne évidement les animaux des refuges, qui déjà vivent une situation terriblement difficile là où ils sont, mais en plus subissent encore plus la chaleur, car les infrastructures ne sont malheureusement pas adaptées, faute de moyen et de bénévoles.

Le pire, c’est que tout cela ne résulte pas seulement d’un (grave et long) épisode saisonnier de canicule en France. En fait, la sécheresse dure depuis l’hiver, avec en moyenne en France un déficit de précipitations de 20% par rapport à ce qui était attendu. Le printemps à été particulièrement sec, le troisième le plus sec depuis l’établissement des relevés et statistiques météorologiques.

La question n’est plus de limiter ou de sauver quelques meubles face au réchauffement climatique. C’est déjà bien trop tard, la donne a entièrement changé et la planète sur laquelle nous vivons n’est d’ores et déjà plus la même.

L’écocide est en cours, avec les animaux en première ligne. Il faut maintenant une nouvelle génération d’humains faisant table rase du passé et la première étape pour cela est de se tourner vers les animaux. Pour reconnaître les gens qui valent la peine, il y a donc un critère très simple aujourd’hui : il y a ceux qui sont révoltés jusque dans leur chair par la situation des animaux face à la sécheresse, et puis il y a les autres, minables résidus d’une civilisation qui se meurt.

Et ces résidus minables forment pour l’instant encore la quasi totalité de la population.

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Méga-feux en France : le retour de bâton

C’est tout le mode de vie qu’il faut revoir.

Les méga-feux de cet été vont-ils provoquer un regain de conscience à propos de l’impact humain sur les conséquences délétères du réchauffement climatique ? Espérons-le. Mais espérons surtout qu’ils favorisent aussi une prise de conscience plus générale sur l’imbrication de l’être humain dans la nature toute entière.

Car ce sont bien ces deux aspects qui sont à la source des récents méga-feux en Bretagne, dans le Sud ainsi qu’en Gironde, là où deux incendies ont engendré le déplacement de près 37 000 personnes et ravagé 20 000 hectares de forêts, d’habitations et de campings. Ce à quoi il faut ajouter toute la vie animale perturbée ou décimée par les flammes, les gaz et la chaleur.

L’année 2022 s’annonce déjà catastrophique avec déjà 40 000 hectares brûlés, contre 30 000 en 2021 et la rapproche de la terrible année 2003 avec plus de 61 000 hectares brûlés. La conjugaison d’une intense sécheresse sur une bonne partie du territoire, commencée tôt dès le printemps, d’un important épisode caniculaire et de vents divergents ne pouvaient que rendre le cocktail explosif.

Face à la situation, la bourgeoisie se réfugie dans un discours gestionnaire et technique. Mercredi 20 juillet, Emmanuel Macron venait ainsi rassurer les populations de la Teste-de-Buch, et rappeler tout à la fois les investissements passés et futurs dans les flottes aériennes de lutte contre les incendies et un « grand chantier national pour replanter la forêt ».

Évidemment, Emmanuel Macron pense surtout au business. La forêt des Landes est la plus importante forêt artificielle d’Europe, générant près de 30 000 emplois et représentant 15 % de la récolte nationale commercialisée. A tel point que certains représentants des puissants syndicats forestiers locaux parlent de « forêt de production ».

On parle là de pins maritimes modifiés au fil des décennies par les agronomes de l’État afin de les faire pousser toujours plus vite, et toujours plus droit, et plantés en longues lignes droite bien régulières… Une forêt standardisée aux antipodes d’une forêt naturelle par définition irrégulière, aux essences diverses et variées. Le chantier de replantage n’est donc là uniquement que pour rassurer les industriels du secteur.

Et en dehors de l’État, la seule voix que l’on peut entendre, c’est cette satanée thèse de la « bonne gestion » de la forêt. Il est vrai que des règlements imposent de gérer les forêts de sorte à éviter les bois morts et les broussailles (pourtant essentiels pour la vie sauvage) qui sont particulièrement conducteurs d’incendies, un plan de gestion ayant été refusé récemment dans les Landes à cause de conflits entre les 5 000 propriétaires des 40 000 parcelles et une association d’usagers (la forêt des landes a un droit pour les usagers sur le bois).

Mais est-ce là le fond du problème ? Non, à moins de croire encore en cet été 2022 à l’idée que l’homme est « maître et possesseur de la nature », qu’il peut gérer à tout va la nature comme bon lui semble. Déjà pourrait-on commencer par se demander si les forêts anciennes non artificielles ne sont pas plus résistances aux fortes chaleurs ?

Mais c’est aussi un recul historique qu’il faut assumer. Avant que les Landes ne soient décrétées par Napoléon III zone dédiée pour la sylviculture de pins, une essence adaptée à pousser dans le sable, cet espace était surtout constitué de marais, ce qui n’étonnera pas étant donné sa proximité avec l’océan…

Assécher des marais, cela a été la base au développement du capitalisme en France, notamment au Moyen-Âge, et si cela a pu être profitable par certains abords, force est de constater en cet été 2022, qu’il s’agirait de faire revenir les marais dans cette zone.

De la même manière qu’il est dit que 95 % des incendies estivaux sont d’origine humaine. Criminel dira t-on… Et bien non, cela n’est pas forcément le cas.

Ainsi par exemple, l’incendie dans les Bouches-du-Rhône qui a ravagé près de 2 000 hectares dans le Massif de la Montagnette a été visiblement causé par la défaillance du système de freinage d’un wagon d’un train de marchandises, en provenance de la zone pétrolière de Fos-sur-Mer.

À la Teste-de-Buch, le méga-feu s’est déclenché à la suite d’une panne d’une camionnette venue d’un camping voisin et ayant emprunté un chemin forestier pour aller dans une déchetterie. Mais cela peut-être aussi parfois des étincelles d’engins agricoles ou des accidents « domestiques » comme à Paimpont en Bretagne où un habitant a provoqué un feu sur 7 hectares après qu’il ait brûlé des végétaux dans son jardin.

Alors certes il y a des problèmes de comportements individuels anti-sociaux, mais le fond de la question est surtout l’étalement urbain et le rapprochement de toutes les activités humaines avec des zones boisées et forestières, elles-mêmes souvent fortement soumises à l’emprise de l’homme et sa manie gestionnaire.

Trop de zones résidentielles installées à la hâte, elles et ses horribles haies parfaitement taillées, véritables propagateurs d’incendies, trop de routes traversant des forêts elles-mêmes ultra-fragmentées, trop de zones industrielles et commerciales implantés à proximité immédiate de bois ou de plaines à la végétation dense et souvent très sèche l’été.

Tout un mode de vie qui génère aussi des mentalités humaines égoïstes et déconnectées des enjeux de protection de la nature, le tout finissant par un cataclysme d’incendie sur fond de réchauffement climatique lui-même produit d’une Humanité qui se pense comme séparée de la nature.

Il faudrait tout revoir, du développement des activités humaines en rapport aux zones forestières aux espaces forestiers installés artificiellement parfois sur des biotopes moins exposés aux risques d’incendie, en passant par la mise en place de mesures coercitives strictes, comme une restriction massive des activités humaines les plus susceptibles d’engendrer de tels feux.

Voilà la réalité de ces méga-feux : celle d’une Humanité qui se pense en dehors de la nature et croit bon de continuer à profiter d’un mode vie façonné par le capitalisme comme si de rien n’était. Le retour de bâton est forcément douloureux.

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Canicule : double peine pour les animaux d’élevage

Au sens propre, c’est l’enfer pour les animaux.

Les chaleurs extrêmes et le renouvellement de plus en plus rapproché des canicules sollicitent énormément les organismes terrestres. Le cas du mois de juin dernier a été marquant car une alerte à été lancée en direction des éleveurs concernant les risques importants de stress thermiques. Si tous les animaux ont des systèmes de refroidissement efficace par température sèche, le niveau d’humidité dans l’air, lui, met à mal tous les organismes.

Pour évacuer le surplus de chaleur, le métabolisme de la plupart des mammifères régule la température corporelle grâce à plusieurs dispositifs. Les « habituels » et principaux sont essentiellement la transmission de chaleur dans l’environnement immédiat par radiation, conduction ou contact.

Lors de grosses chaleurs ou lors d’efforts physiques, c’est la sudation qui va compléter cela mais tous les mammifères n’ont pas le même nombre de glandes responsables de la transpiration qui va permettre de dépenser le surplus de chaleur en évaporant.

Les humains par exemple en ont beaucoup, ils évacuent par la sudation jusqu’à 25 % de chaleur au repos et 80 % pendant un effort. Les vaches, elles, n’ont pas d’aussi grandes capacité de sudation, elles n’ont que 10 % du taux de sudation humain et compensent par la respiration.

Quant aux cochons, ils ne transpirent pas du tout, c’est pour ça qu’ils aiment se rouler dans la boue et produisent une évaporation également avec la respiration.

Le métabolisme des oiseaux est complètement différent. L’évacuation de la chaleur ne se fait pas du tout par la peau, uniquement par la respiration, ainsi en cas de hautes températures, les poules peuvent évacuer jusqu’à 60 % de la chaleur par halètement, elles évacuent aussi en écartant les ailes et en provocant un changement dans l’irrigation sanguine.

Dans tous les cas c’est une bonne hydratation qui permet de maintenir le corps à une température normale. Or, quand l’air chaud se charge d’humidité, la sueur ou la respiration ne peuvent plus s’évaporer, c’est le même principe pour tous, avec des seuils plus ou moins élevés d’acceptabilité de chaleur sèche, le stress apparaît vite à mesure que l’humidité augmente.

Pour évaluer le stress thermique que peuvent subir les animaux d’élevage, on s’appuie sur le THI (Température Humidity Index) qui prends en compte la température corrélée au taux d’humidité dans l’air.

Pour une vache, l’inconfort apparaît entre 68 et 72 THI, « stress léger » ;

entre 72 et 80 c’est un « stress fort » ;

entre 80 et 90 un « stress majeur », et au-delà, un risque de mort subite.

Si on parle en terme de températures, à 32°c (une température courante en été désormais), avec 0 % d’humidité on est à 72 THI ;

avec 45 % d’humidité on passe le palier de stress suivant avec 80 THI.

Avec 40°c, on atteint 80 THI dès 5 % d’humidité dans l’air et avec 45 %, c’est le risque de mort subite.

C’est d’ailleurs ce qui s’est produit aux États-Unis dans le Kansas avec des températures de 42°c atteintes alors qu’il faisait humide, des conditions qui ont coûté la vie à 2 000 bovins lors de la vague de chaleur précoce du mois de juin dernier.

Exposés à ces chaleurs, les animaux luttent pour réduire leur activité physique au minimum afin de ne pas créer de chaleur supplémentaire, cela entraîne fatigue et perte d’appétit. Il existe d’autres risques comme les fausses couches, l’inflammation des glandes mammaires et du déséquilibre hormonal.

Ces situations de stress thermique sont de plus en plus souvent présentes. À ce titre, en 2020 c’est durant 5 mois que les animaux d’élevage ont été exposés à des températures et taux d’humidité supérieurs à ce que tolère leur constitution physiologique.

95 % des cochons sont élevés dans des bâtiments fermés, de manière intensive, avec une promiscuité morbide, et c’est également le cas de 83 % des poules. Les vaches ont elles-mêmes un accès limité à l’extérieur, et quand c’est le cas, de nombreux pâturages ne présentent pas d’ombre rafraîchissante.

Les espaces clos ne sont naturellement pas des endroits isolés de la chaleur, au contraire et la seule solution pour rafraîchir l’atmosphère revient à humidifier l’air via des brumisateurs couplés à un système de ventilation. Mais cela est risqué car ça revient à renforcer un des facteurs aggravant de la chaleur si tout n’est pas bien dosé.

La question première pour le monde de l’élevage c’est avant tout le rendement de lait et de viande qui se trouve impacté, on trouve très peu d’information sur l’impact sur les animaux en terme de bien-être.

On peut ainsi se questionner sur la capacité de ces animaux, sélectionnés génétiquement pour leur rendement laitier ou de viande, à s’adapter aux nouvelles conditions climatiques. L’exploitation est déjà un calvaire qui dépasse l’entendement, c’est une vie qui n’en est pas vraiment une, multipliée par des milliards d’êtres mutilés, dès leur génétique, dès la fécondation et puis à la naissance et le restant de leur courte vie.

La question du stress thermique vient donc s’ajouter au mal-être structurel des animaux enfermés sur cette planète.

De toute manière, continuer comme cela c’est s’exposer à un cercle vicieux puisque pour atténuer le stress thermique, il faut mettre à disposition plus d’eau pour des animaux qui en consomment déjà beaucoup. Alors même que les canicules s’accompagnent de sécheresses majeures qui mettent en danger la production agricole végétale. Cette dernière étant elle-même en grande partie dédiée au nourrissage des animaux d’élevage.

L’humanité va donc devoir remettre en question le fait de continuer à utiliser les animaux comme ressource. C’est un choix civilisationnel et moral qui s’impose dans sa profondeur.

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Écologie

COP26 : l’humanité fonce dans le mur et assume

Le réchauffement climatique au delà de 2°C ne sera pas empêché.

La COP26 n’est pas un échec, car il n’y avait rien à en attendre. Cela fait longtemps que l’humanité a laissé de côté la prise de conscience nécessaire quant au réchauffement climatique ; on est bien loin des auto-satisfactions à l’issue de la COP21 à Paris en 2015, que la COP26 était censée poursuivre.

La Conférence de Glasgow de 2021 sur les changements climatiques, qui s’est terminée dimanche 14 novembre, n’aura été que la chambre d’enregistrements des reculades et de l’absence d’ambition d’États en concurrence, en compétition. Les différentes discussions sur un accord n’ont jamais approché la possibilité (théorique) de restreindre le réchauffement climatique à +2°C (par rapport à l’ère pré-industrielle). Rappelons que la conférence de Paris en 2015 prétendait pouvoir viser une limitation du réchauffement climatique à +1,5°C.

Pourtant, pendant cinq ans rien a été fait, comme nous le constations en 2020 (« COP21: cinq ans déjà qu’il ne se passe rien pour la planète Terre« ).

En réalité, l’humanité est enferrée dans le capitalisme, et le capitalisme, par nature, rend impossible toute organisation à l’échelle mondiale pour aller dans un sens collectif, décidée de manière rationnelle. Il y a ici une contradiction terrible. La COP26, comme les nombreuses COP avant elle, est une sorte de grande réunion d’experts et de représentants d’États. Les premiers savent très bien les problèmes et ont une idée très précise de ce qu’il ne faut surtout plus faire, tandis que les seconds n’envisagent les choses que par la concurrence économique et la course à la consommation, et ils sont donc obligés de faire en sorte que tout continue comme avant.

Un des faits marquants de la COP26 a d’ailleurs été la lutte acharnée de la part de la Chine et de l’Inde pour ne surtout pas aborder la question de la fin du charbon, qui est extrêmement pollueur et surtout émetteur de gaz à effet de serre. Ces deux pays ont finalement réussi à empêcher le mot de « sortie » du charbon dans l’accord, pour ne faire parler le document que de « réduction »… Ce qui a donné lieu à une scène pathétique avec Alok Sharma, le président la COP26, présentant en larmes ses « excuse au monde », comme si cela changeait quoi que ce soit à l’immensité du problème.

Pathétiques également sont les propos de Boris Johnson, le chef du gouvernement britannique, qui sait très bien qu’il ment en affirmant :

« Il est incontestable que Glasgow a sonné le glas de l’énergie au charbon. C’est une réalisation fantastique et ce n’est qu’une parmi tant d’autres à la COP ».

Tout ceci est faux, mensonger, car les États ne se sont engagé à rien concrètement, et ils sont venus à Glasgow en sachant pertinemment qu’il n’en sortirait rien de contraignant. De toutes façons, la crise mondiale du capitalisme due à la pandémie va pousser encore plus les uns et les autres vers la concurrence économique… et la guerre. Tous les prétextes seront bons pour accuser le voisin de ne pas faire d’effort et en profiter pour dire qu’il n’y a pas de raison de ne pas faire pareil en continuant ses émissions de CO2.

On pouvait déjà le savoir, mais c’est maintenant une certitude. Le problème soulevé par le réchauffement climatique est insurmontable pour l’humanité, tant qu’elle n’aura pas changé radicalement sa perspective.

Il ne s’agit pas seulement de prétendre à des énergies plus « propres » ou à des productions moins « carbonées », tout en critiquant l’Inde et la Chine qui continuent avec le charbon. Tant que les villes continueront à s’étaler, que les gens accepteront de vivre à des kilomètres et des kilomètres de leur lieu de travail où ils se rendent absolument en voiture, qu’ils n’envisageront pas Noël ou les anniversaires sans des orgies de cadeaux aussi futiles que polluants, etc., qu’ils ne remettront pas en cause leur rapport aux animaux et à la Nature en général, alors rien ne changera.

Et donc, rien ne change. L’humanité fonce dans le mur, en toutes connaissance de cause, et n’est même plus capable de faire semblant de résoudre le problème. L’année 2020 a été catastrophique en termes de réchauffement climatique, mais tout le monde s’en fiche.

Le « Pacte de Glasgow pour le climat » est ainsi une coquille vide, une honte pour l’humanité, témoin du rapport destructeur à une planète Terre martyrisée.

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Écologie

2020, année du réchauffement climatique

La pandémie de covid-19 a été la grande actualité marquant socialement les esprits en 2020. Pourtant, ce n’est qu’un aspect de la catastrophe écologique en cours, car il y a surtout le réchauffement climatique qui poursuit son expansion dramatique, annonçant d’immenses chamboulements.

L’année 2020 a été l’année la plus chaude en France depuis le début des relevés systématiques en 1900. À l’échelle mondiale, c’est la même chose : l’Organisation météorologique mondiale (qui dépend de l’ONU) explique que l’année 2020 clôt la décennie la plus chaude jamais enregistrée.

Les données sont alarmantes, car l’humanité a bouleversé la vie de la planète Terre à grande échelle, sur une période de temps extrêmement réduite. Chacun le sait, mais c’est comme si de rien n’était.

Le communiqué de Météo France du 28 décembre 2020 aurait du faire les gros titres des journaux, mais cela n’a été qu’une brève parmi d’autres. Il est pourtant expliqué que la moyenne sur l’année des températures quotidiennes relevées sur les 30 stations métropolitaines de référence est de 14°C, le record.

Tout s’est accentué récemment, à partir de la fin des années 1990. Avant, pendant 90 ans, les moyennes alternaient entre 10,5°C et 12,5°C. Depuis, c’est systématiquement au dessus et en constante augmentation avec même les 7 années les plus chaudes qui se trouvent dans la dernière décennie.

Dans le détail, l’année 2020 en France a été marquée par « plusieurs pics de douceur remarquable et de nombreux records » selon Météo France. Il y a notamment le second mois de février le plus chaud de l’histoire.

L’été a connu deux épisodes de canicule, dont un de huit jours au mois d’août. La mi-septembre a également été marquée par « une vague de chaleur tardive exceptionnelle », puis un mois de novembre exceptionnellement doux.

À l’échelle mondiale, l’année 2020 est également l’une des plus chaudes de l’histoire. Le communiqué de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) du 24 décembre nous dit que les données jusqu’à présent indiquaient déjà l’une des trois années plus chaudes jamais enregistrées, et potentiellement la plus chaude, à peu de choses près par rapport à 2016. De toutes manières, les six années les plus chaudes dans l’histoire récente de la planète remontent toutes à depuis 2015.

Et encore faut-il savoir que ce réchauffement climatique en 2020 est relativisé par des événement contraires marquants, comme l’explique l’OMM :

« La chaleur exceptionnelle de 2020 se produit malgré un événement rafraîchissant La Niña, qui est maintenant mature et a un impact sur les conditions météorologiques dans de nombreuses régions du monde. Selon la plupart des modèles, la Niña devrait atteindre un pic d’intensité en décembre ou en janvier et se poursuivre jusqu’au début de 2021. »

Tout cela est terriblement actuel, concrètement présent. Rien que pour le mois de novembre 2020, sur la base des rapports mensuels du service Copernicus Climate Change Service de l’Union européenne, de la National Oceanic and Atmospheric Administration des États-Unis, de l’Institut Goddard d’études spatiales de la NASA et de l’Agence météorologique japonaise, il est d’ores et déjà connu qu’il le plus chaud ou le deuxième plus chaud jamais enregistré.

L’important n’étant toutefois pas ces records particuliers, mais la tendance en cours qui est on ne peut plus nette, comme l’explique encore le communiqué :

« Depuis les années 80, chaque décennie a été plus chaude que la précédente. Et cette tendance devrait se poursuivre en raison des niveaux records de gaz à effet de serre piégeant la chaleur dans l’atmosphère. Le dioxyde de carbone, en particulier, reste dans l’atmosphère pendant de nombreuses décennies, engageant ainsi la planète dans un réchauffement futur. »

Le réchauffement climatique n’est pas une menace à court terme, c’est une actualité chaque jour plus concrète. L’humanité ne change pourtant rien à son mode de vie, malgré des prétentions grotesques de la part des dirigeants des États à pouvoir contenir le réchauffement climatique à +2°C par rapport au niveau préindustriel (1850-1900).

En 2020, on est pourtant déjà à +1,2°C, avec la prévision d’atteindre +1,5°C dans les 4 prochaines années. Tout s’accélère et l’humanité n’a plus le choix : elle est obligée de se reprendre en main, de changer entièrement de vision du monde et plus elle retarde les échéances, plus le prix à payer sera grand !

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Écologie

Communiqué de Delphine Batho critiquant le référendum sur l’écologie dans la Constitution

Emmanuel Macron a annoncé en fin de soirée lundi 14 décembre qu’il compte organiser un référendum sur l’inscription de l’écologie dans l’article 1 de la Constitution. Voici le communiqué de Delphine Batho, présidente de Génération Écologie, qui comme souvent a très bien compris ce qui se tramait et émet une critique très juste de la proposition, tant au nom de la démocratie qu’au nom de l’écologie elle-même.

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Écologie

COP21: cinq ans déjà qu’il ne se passe rien pour la planète Terre

La Conférence de Paris sur le climat de 2015, aussi appelée COP21, était censée marquer un tournant pour l’humanité quand à son rapport à la Terre et au réchauffement climatique en particulier. Cinq ans après, il est évident que cela a été un échec, mais c’était visible dès le départ puisque les ingrédients d’une véritable prise de conscience n’y étaient pas.

Il y a cinq ans, le 12 décembre 2015, la Conférence de Paris sur les changements climatiques clôturait ses travaux en publiant un document de 30 pages, censé être un projet d’accord mondial en ce qui concerne le changement climatique. Il faut se rappeler qu’il s’agissait à la fois de la 21e conférence des parties (COP21) à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques et de la 11e session de la Conférence des Parties siégeant en tant que réunion des Parties au Protocole de Kyoto (CMP11).

La grande question à l’époque a été celle des émissions de gaz à effet de serre et de leur limitation, pour contenir théoriquement le réchauffement climatique en dessous des +2°C. Il s’agit alors de mettre sur la table tout un tas d’intentions visant à limiter ces émissions (essentiellement de CO2) pour les cent ans à venir. En fait, rien de contraignant pour les États n’a été prévu dans l’accord, qui d’ailleurs a failli capoter au dernier moment en raison de la position des États-Unis sur l’article 4.4 qui utilisait le mot « shall » (doivent) dans la phrase :

« Les pays développés doivent continuer à être en première ligne pour mener à bien des plans nationaux de réduction d’émissions de gaz à effet de serre ».

Le secrétaire d’État américain John Kerry est parvenu au dernier moment à faire remplacer ce « shall » par « should » (devraient), mot n’ayant absolument aucune valeur juridique dans ce cas. Cela en disait long sur la vanité du projet d’accord, qui n’a été ratifié officiellement qu’un an plus tard, le 4 novembre 2016.

Il fallait pour cela la signature d’au moins 55 pays représentant au moins 55% des émissions mondiales. On connaît ensuite l’épisode Donald Trump en juin 2017, avec le retrait des États-Unis de l’accord de Paris, de toutes façon non contraignant.

Tout cela fait que rien n’a changé depuis et l’ONU, via son programme pour l’environnement, a publié mercredi 9 décembre 2020 son rapport 2020 sur l’écart entre les besoins et les perspectives en matière de réduction des émissions, en expliquant que c’est la catastrophe :

« Le rapport constate que, malgré une baisse des émissions de dioxyde de carbone de courte durée causée par la pandémie de COVID-19, le monde continue de se diriger vers une augmentation des température supérieure à 3°C au cours de ce siècle, bien au-delà des objectifs de l’Accord de Paris qui consistent à limiter le réchauffement climatique en déçà de 2°C et à viser 1,5°C. »

Le rapport est disponible à cette adresse, mais uniquement en anglais.

Tout ceci est toutefois très secondaire, voir entièrement secondaire, car au sens strict l’échec de la COP21 n’en est pas vraiment un. Le problème est bien plus profond qu’une simple gestion comptable des émissions de CO2, puisqu’il s’agit en vérité du rapport de l’humanité à la nature et à son intégration dans l’ensemble de la vie sur Terre.

Il y a d’ailleurs un décalage immense qu’il faut remarquer ici entre le niveau de conscience possible de la situation, et le niveau de conscience réel de la situation. Par exemple, même l’ONU via son programme pour l’environnement est capable de reconnaître au mois d’avril 2020 que la crise du Covid-19 est un message d’alerte envoyé par la nature, en pointant particulièrement le rapport au animaux :

Pourtant, en pratique, l’humanité passe entièrement à côté de la question de la crise sanitaire et continue sa course destructrice à grande vitesse. Il en est évidement de même en ce qui concerne le réchauffement climatique et les émissions de gaz à effet de serre depuis 2015.

Le cinquième anniversaire de l’accords de Paris, qui marque les cinq ans de la COP21, est donc un moment important, qu’il considérer de manière sérieuse. Cela avait été fait à l’époque avec beaucoup de minutie par le site La Terre d’abord!, qui a publié un article-bilan très détaillé durant chacun des 13 jours de la conférence.

On retrouvera ici celui relatant l’ouverture de la COP21, il suffit ensuite de naviguer en bas via le bouton « article suivant » pour passer à celui sur le premier jours, puis le second, etc.) : Ouverture de la COP21

Voici également l’analyse très documentée et en profondeur, mais aussi très accessible, qui a été faite après la COP21, à travers une série d’articles. Il faut absolument les étudier pour être à la hauteur du défi auquel est confronté l’humanité en ce XXIe siècle :

La COP 21, les forêts et les animaux

La COP 21 et l’océan

La COP 21 et l’élevage

La COP 21, le changement climatique et les changements climatiques

Les végans et la COP 21 : un ratage

La COP 21 et les énergies fossiles

La COP 21 et les objectifs pour 2100

On l’aura compris, le problème est global, et c’est tout le rapport erroné à la nature qu’il faut changer. C’est d’une véritable révolution qu’il s’agit, pour arrêter cette marche autodestructrice dans laquelle s’enfonce l’humanité. Cinq années ont de nouveau été perdues depuis 2015, alors il est grand temps de ne plus en perdre d’autres.

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Écologie

Canicules et vagues de chaleur font s’effondrer les Alpes

Les canicules et les vagues de chaleur ne finissent pas de se succéder en France, des épisodes météorologiques à la fois plus fréquents, plus longs et plus intenses. Marque du réchauffement climatique, ils sont en train de transformer le massif du Mont-Blanc.

Si l’on prend comme référence la période allant de la mi-juin jusqu’à la mi-septembre, les trois étés les plus secs depuis 1959 se situent ces trois dernières années (2018, 2019, 2020). Selon l’Organisation Météorologique Mondiale, les cinq dernières années (2015-2020) ont été les plus chaudes jamais enregistrées.

La vague de chaleur que connaît la France en septembre se situe dans ce prolongement, à coup sûr engendré par le réchauffement climatique. Prévisionniste à Météo France, François Jobard estime :

« Un tel événement aurait relevé de la science-fiction il y a quelques années »

Si la température moyenne du globe a augmenté d’environ + 0,9°C, cette moyenne est de + 2 à + 3°C dans les Alpes. L’hiver 2019-2020 a d’ailleurs été particulièrement chaud, avec une moyenne de 5,3°C à Chamonix, faisant de cet hiver l’un des plus chauds depuis 1881 avec des journées printanières en plein mois de janvier.

Dans la ville au pied du Mont-Blanc, le mercure n’est jamais descendu sous la barre du – 10°C, ce qui est une première historique (le « pire » record était pour l’instant l’hiver 1995-1996 avec « seulement » quatre jours à – 10°C). Les experts météorologiques considèrent aussi que l’hiver 2018-2019 n’a duré que 15 jours !

De par le fait que tout est relié, le massif du Mont-Blanc composé en partie de neiges « éternelles » et d’une sous-couche en permanence gelée jouant le rôle de ciment (permafrost), est largement impacté par ce changement climatique.

On connaît tous maintenant les images du glacier de la « Mer de glace » qui a massivement reculé depuis le XIXe siècle, mais aussi perdu des centaines de mètres d’épaisseur. En parallèle à la fonte des glaciers, il y a également la fonte du permafrost qui fragilise l’ensemble des parois alpines, perdant en quelque sorte leur ciment naturel.

Le tout s’entretient dans une spirale négative puisque la fonte des neiges « éternelles » réduit l’effet d’albédo, les roches noires absorbant les rayons du soleil, contribuant au réchauffement plus rapide des Alpes.

Et il ne faut pas penser qu’il y a « simplement » l’effet réchauffement qui joue. Il y a aussi les variations brutales de températures où l’on peut passer en quelques jours de températures printanières à des températures strictement hivernales. L’été, à la suite des épisodes caniculaires, s’ensuit de violents épisodes orageuses, avec des pluies diluviennes qui viennent s’ajouter dans la déstabilisation générale de la structure rocheuse alpine.

Avec des conséquences sur les infrastructures qui jonchent le massif du Mont-Blanc : pendant l’hiver 2019, une télécabine a du être temporairement fermée, le seuil de tolérance de mouvement de ses armatures ayant été gravement franchi.

C’est également à la fin de l’été et au début de l’automne que se jouent de plus en plus fréquemment des éboulements spectaculaires, voir même des effondrements entiers de parois de pics abrupts.

Le danger est tellement présent que la préfecture de Haute-Savoie a publié un communiqué le lundi 10 août invitant « si possible, à reporter votre ascension de la Voie Normale du Mont-Blanc ». Pendant le mois d’août, c’est également le massif du Néron en Isère qui a été interdit d’accès pour les mêmes raisons.

En 2005, c’est toute une partie du Petit Dru, un pic emblématique de Chamonix qui s’était effondré de manière spectaculaire, premier signal d’alarme sur la mort-transformation du massif du Mont-Blanc.

Cela entraîne des accidents, y compris parfois mortels, pour les alpinistes, sans que rien ne soit vraiment pensé à long terme pour faire face à cette transformation. Car oui, il ne faut pas se tromper : le Mont-Blanc tel qu’on le connaît depuis plusieurs milliers d’années disparaît tout en se transformant en autre chose. C’est ainsi que des botanistes sont en train de découvrir la colonisation d’une flore spécifique, comme l’androsace du Dauphiné ou l’androsace de Saussure, jusqu’à 4 000 mètres d’altitude.

Mais le monde de l’alpinisme, dont les origines puisent dans un mix d’aristocratie et de bourgeoisie, développe une approche romantique-individualiste de la nature. Les façades alpines n’étant pour eux que des espaces de projections existentiels, mettant en scène un individu devant « prendre des risques » pour se sentir « libre »…

Tout comme les chasseurs sont vus comme des écologistes alors qu’ils n’ont que de maigres connaissances naturalistes, il est intéressant de noter comment les guides de haute montagne et les alpinistes sont considérés comme connaisseurs des massifs alpins alors qu’ils n’en est rien.

C’est qu’il ne faut pas perturber les « traditions », et surtout entraver la venue des 20 000 touristes annuels dans le Mont-Blanc.

Il faut pourtant se mettre en face de la réalité : les glaciers du Mont-Blanc fondent, les roches s’effritent et s’effondrent, bref tout l’écosystème se transforme et il est grand temps de le sanctuariser, tant par respect des dégâts occasionnés que par nécessité d’une véritable étude scientifique.

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Écologie

Enfin, il pleut ! (Mais pas assez)

Il pleut depuis quelques jours sur une grande partie de la France. C’est une bonne nouvelle et on espère que les pluies vont persister, car le pays connaît une situation de sécheresse extrêmement préoccupante pour les nappes phréatiques.

Enfin, il pleut ! Mais cela n’est pas encore suffisant. Un département comme l’Indre-et-Loire a connu avant cette semaine près de 80 jours sans précipitations significatives (plus de 1 mm par jour). Il n’avait pas plu à Paris depuis le 18 août 2018, ce qui fait une longue période de plus d’un mois, faisant suite à une autre longue période sans précipitation entre le 21 juin et le 17 juillet 2019.

Le pays connaît une situation de sécheresse météorologique, aggravée par un pic de chaleur début septembre, alors que le mois de juillet a été le plus chaud jamais mesuré. La plupart des départements ont mis en place des restrictions d’eau. Sur le site gouvernemental Propluvia, qui recense les arrêtés de restrictions d’eau, on dénombre une quarantaine de départements connaissant une situation de crise pour les nappes phréatiques.

Voici ce que signifie une situation de crise :

« Arrêt des prélèvements non prioritaires y compris des prélèvements à des fins agricoles. Seuls les prélèvements permettant d’assurer l’exercice des usages prioritaires sont autorisés (santé, sécurité civile, eau potable, salubrité) »

Voici la carte, pour le moins impressionnante (26 septembre 2019) :

(Le rouge signifie crise, le orange signifie alerte renforcée, le jaune signifie alerte et le gris signifie vigilance)

Les habitants de ces départements ne connaissent en général pas ces restrictions en cours et continuent leurs prélèvements habituels. Il y a là une terrible défaillance de la part des autorités, qui négligent dangereusement le problème alors que l’eau potable représente 25 % de la consommation (même si cette consommation ne vient pas forcément des nappes phréatiques). Seuls les entreprises et les agriculteurs sont au fait de ces restrictions, car ils sont les plus directement concernés.

La situation devrait néanmoins intéresser tout le monde, car c’est de la biosphère qu’il s’agit et pas seulement du business agro-industriel très gourmand en eau. Cela d’autant plus que le réchauffement climatique produit par les activités humaines est en cause.

La sécheresse actuelle est d’autant plus prononcée que l’automne et l’hiver derniers avaient connu un déficit pluviométrique, que les pluies du printemps 2019 n’ont pas permis de compenser. D’après les données communiquées par la presse récemment, 73% des nappes phréatiques ont actuellement un niveau inférieur à la normale.

La situation des nappes phréatiques est particulièrement préoccupante dans les régions du nord-est et du centre-est, avec parfois des niveaux « peu satisfaisants, bas à très bas » dans le sud de l’Alsace, la Bourgogne, l’Auvergne-Rhône-Alpes ou le sud de Centre-Val-de-Loire. Seules les nappes phréatiques de la Corse, du sud de la Vendée et du bassin de l’Adour ont des niveaux qui ne sont pas bas ou modérément bas.

S’il faut donc se réjouir du fait qu’il pleuve actuellement sur une grande partie du pays, cela est loin d’être suffisant. Le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) a expliqué à la presse que ces pluies seront certainement captées par la végétation, car très fines. À moins qu’elles ne proviennent d’orages, donc localisées et intenses, ce qui est favorable au ruissellement plutôt qu’à l’infiltration jusqu’aux nappes.

Les prévisions sont donc mauvaises, il est considéré que la baisse du niveau des nappes devrait se poursuivre. Celles-ci sont pourtant primordiales, non-seulement comme réserves d’eau, mais aussi parce qu’elles ne sont pas isolées du cycle de l’eau et qu’elles communiquent avec les milieux aquatiques de surface, formant des interactions indispensables à la biosphère dans son ensemble.

Voici une petite vidéo montrant le fonctionnement des nappes phréatiques :

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Écologie

Greta Thunberg ne fait pas le poids

On touche aux limites d’une mise en scène infantile avec Greta Thunberg, où la cause climatique a été transformée en molles protestations adolescentes contre « la fin du monde ». Des limites qui tiennent à une écologie qui prétend qu’il faut moins produire, alors qu’en réalité il faut davantage produire.

Nous vivons dans un monde « fini » où la croissance infinie est impossible : tel est le leitmotiv larmoyant de couches sociales aisées profitant du système capitaliste et craignant que les grandes entreprises amènent le tout à s’effondrer.

C’est un discours régressif, prônant le retour en arrière. Il va du discours anti-science des religions au discours anti-productiviste des zadistes, anarchistes et fascistes se faisant concurrence pour se présenter comme les meilleurs représentants d’une petite production censée être à la fois saine, raisonnable et équilibrée, adaptée aux besoins du monde.

Greta Thunberg se rapproche de plus en plus de ce discours, car il faut bien qu’elle dise quelque chose. Elle était à New York au sommet de l’ONU durant lequel elle a parlé à Angela Merkel et regardé méchamment Donald Trump, tout en tenant un discours comme quoi elle devrait être à l’école de l’autre côté de l’océan au lieu d’avoir à exiger que les adultes se bougent.

Elle a protesté contre la croissance économique, qui serait la grande folie des adultes et qui priverait les jeunes d’un avenir plein de certitudes agréables.

C’est là à la fois vain et contradictoire. Vain, car ce n’est pas le théâtre qui change le monde. Greta Thunberg risque ici de payer humainement le pétrin dans lequel l’ont mis des adultes irresponsables, ses parents en premier. Si elle croit vraiment qu’elle joue un véritable rôle historique, la désillusion ne va en être que plus grande. C’est inhumain.

Contradictoire, car la situation actuelle, dans ses aspects positifs et négatifs, est issu de la production, de son élargissement, d’une croissance économique impliquant davantage de moyens, davantage de culture, davantage d’envergure. Critiquer le capitalisme alors qu’on en est le produit, cela n’a pas de sens.

Ce qu’il faut dire, en réalité, c’est qu’il faut aller de l’avant, et non pas ralentir l’économie ou aller dans le passé. Il faut davantage de centralisation, de monopoles, de grandes entreprises, avec encore plus de moyens. Et tout cela doit appartenir au peuple, qui doit également gérer l’ensemble, en dirigeant le tout dans une bonne direction.

Nous avons besoin de bien plus de production, par exemple de Canadair pour éteindre les feux de forêt en Amazonie, de drones avec des missiles pour anéantir les braconniers en Afrique, de robots pour aller coloniser l’espace et permettre la diffusion de la vie, de plus de mécanisation, de robotisation pour que le travail devienne plus aisé, plus productif, qu’on se débarrasse de tous ses éléments aliénants et oppressants.

Tout cela, c’est la Gauche qui l’a historiquement affirmé, c’est le drapeau rouge de l’utopie. Greta Thunberg s’imagine bien au-delà de tout cela. Venant d’un milieu aisé et étant autiste, elle n’a pas de mise en perspective concrète de la réalité, elle vit dans l’idéalisme.

Cela en fait quelqu’un de sympathique. Mais pourquoi sympathiser avec telle suédoise végane et pas une autre ? Cela fait trente ans que la Suède produit de telles adolescentes, conscientes et engagées, il est vrai dans un cadre alternatif, à l’opposé de Greta Thunberg. C’est pour cela qu’elle passe très bien dans les médias : avec elle on sait à quoi s’attendre. Le cadre est posé, on en sortira pas.

Elle ne fait donc pas le poids. À moins de croire en les « grands Hommes » et en les génies – ce qui est antidémocratique, antipopulaire, il n’y a aucune raison de dire que l’activité de Greta Thunberg est juste, elle qui n’a ni idées, ni solution, ni théorie, ni vision du monde.

Elle n’empêche pas les choses de tourner en rond, car derrière le battage médiatique, tout continue comme avant. C’est en ce sens que cela risque d’être dramatique pour cette adolescente : lorsqu’elle s’apercevra que tout ce qu’elle a fait est vanité, le choc n’en saura que plus dur.

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Des scientifiques français réévaluent les prévisions du réchauffement climatique

Des scientifiques français ont produit de nouveaux modèles de simulation du réchauffement climatique d’ici à 2100. Les différents scénarios envisagés montrent une situation pire que ce qui était estimé auparavant, allant jusqu’à un réchauffement de +7°C dans le cas le plus pessimiste.

Pour rédiger le prochain rapport du GIEC prévu en 2021, des scientifiques de toute la planète doivent participer afin de compiler les informations et procéder à différentes analyses ou super-calculs. En France, ce sont notamment des chercheurs du CEA, de Météo-France et du CNRS qui sont chargés de ce travail. Cela concerne une centaine de personnes, des climatologues, océanographes, glaciologues, spécialistes de l’atmosphère, de la végétation et des sols ou des experts en calcul intensif.

Ces scientifiques ont rendu public cette semaine une partie de leurs travaux. Ceux-ci ont consisté à élaborer des nouveaux modèles pour estimer l’évolution climatique. Ces modèles simulent un réchauffement plus important à l’horizon 2100 que les modèles établis en 2012.

Le chiffre de « +7°C », qui a été largement relayé dans les médias toujours avides de sensationnalisme, ne correspond pas à la situation qu’ils estiment la plus probable. Cela correspond à ce qui pourrait se produire si l’humanité suit le pire scénario envisagé (une croissance économique rapide alimentée par des énergies fossiles). Toutefois, les scénarios de 2012 prévoyaient déjà une augmentation de la température moyenne globale de 5°C à 7°C par rapport à l’ère pré-industrielle.

Cette nouvelle information n’apporte pas grand-chose en soi, si ce n’est l’hypothèse que la pire des situations pourrait être encore pire que ce que l’on envisageait déjà. La publication de ces travaux confirment cependant une chose : l’humanité n’est toujours pas à la hauteur, elle ne se donne pas les moyens d’évoluer positivement dans son rapport à la planète.

On savait déjà que les accords de Paris destinés à limiter le réchauffement climatique à +2°C étaient bidons, car non contraignants. D’après leurs nouveaux modèles, les scientifiques français montrent maintenant que, même s’ils étaient respectés, ce qui n’est pas du tout le cas, cela ne permettrait pas de rester sous l’objectif des 2°C.

Seul le scénario dit « SSP1 1,9 », qui correspond à des efforts d’atténuation de l’émission de gaz à effet de serre très important, permettrait de rester sous l’objectif de 2°C de réchauffement global à l’horizon 2100, mais avec malgré tout un dépassement temporaire au cours du siècle.

Quand on sait cela, il n’y a aucune raison de ne pas aller dans le sens des efforts d’atténuation les plus drastiques, pour éviter le pire. Aucun gouvernement dans le monde n’envisage pourtant d’assumer une telle position et l’humanité court vers une catastrophe qu’elle décrit elle-même avec de plus en plus de précision. C’est une contradiction intenable, explosive. Alors on se dit qu’il y aura forcément, bientôt, partout dans le monde, une nouvelle génération prête à prendre le problème à bras le corps pour changer réellement les choses.

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Communiqué de l’Organisation météorologique mondiale (OMM)

Voici le communiqué de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) publié ce vendredi 28 juin 2019, alors que de nombreux records de chaleur sont pulvérisés dans les deux hémisphères depuis le début de l’année. Selon l’organisation, la vague de chaleur précoce et extrême actuellement en France en annonce d’autres, comme partout ailleurs sur la planète…

« L’urgence de l’action climatique sera au centre de la réunion préparatoire au Sommet des Nations Unies

Genève/Abou Dabi, 28 juin 2019 OMM –

Les années 2015 à 2019 pourraient bien être les cinq plus chaudes qu’ait connues notre planète, selon l’Organisation météorologique mondiale (OMM).

L’augmentation des concentrations de gaz à effet de serre condamnera sur plusieurs générations la Terre au réchauffement du climat et à ses corollaires que sont la fonte des glaces et le recul des glaciers, la hausse du niveau de la mer, le réchauffement des océans et les phénomènes météorologiques extrêmes.

L’urgence qu’il y a à agir pour le climat, de plus en plus manifeste, sera donc au centre des discussions lors d’une réunion qui doit se tenir à Abou Dabi les 30 juin et 1er juillet prochains afin de donner une impulsion aux initiatives qui seront annoncées à l’occasion du Sommet sur le climat. Ce dernier sera convoqué en septembre par le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, António Guterres.

«L’expression « urgence climatique » nous est de plus en plus familière», a déclaré le Secrétaire général de l’OMM, Petteri Taalas. «Elle ne se réfère pas seulement au climat proprement dit dans la mesure où le changement climatique a un impact sur les océans, les ressources en eau, la sécurité alimentaire, les écosystèmes et le développement durable dans le monde entier».

Petteri Tallas est membre du Comité directeur du Sommet sur le climat et copréside le Groupe consultatif pour la climatologie avec Leena Srivastava, vice-rectrice de l’École des hautes études relevant de l’Institut de l’énergie et des ressources (TERI), à New Delhi. Le groupe en question présentera lors du sommet, à l’intention des dirigeants du monde, des comptes rendus détaillés sur l’état du climat ainsi que des solutions à caractère scientifique pour aller de l’avant et fixer des objectifs ambitieux dans les secteurs clefs.

La délégation de l’OMM participera à un certain nombre de tables rondes lors de la réunion d’Abou Dabi, qui porteront notamment sur les nouveaux objectifs à fixer, sur la transition énergétique et sur le climat et la santé.

António Guterres a convié les dirigeants du monde au Sommet sur le climat, du 21 au 23 septembre prochains, pour qu’ils y présentent des plans concrets et réalistes visant à accroître, d’ici à 2020, leurs contributions déterminées au niveau national compte tenu de l’objectif qui consiste à réduire de 45 % les émissions nettes de gaz à effet de serre sur les dix ans à venir et à parvenir à un bilan nul d’ici à 2050.

La température moyenne a augmenté de près de 1° Celsius depuis l’époque préindustrielle, d’après la Déclaration de l’OMM sur l’état du climat mondial en 2018. Le temps presse, si nous entendons respecter les engagements pris au titre de l’Accord de Paris sur le climat, c’est‑à‑dire contenir la hausse des températures bien en deçà de 2° C, voire la limiter à 1,5° C, d’ici la fin du siècle.

Les concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère continuent de croître. Le dioxyde de carbone reste dans l’atmosphère et l’océan durant des siècles, et continuera donc à l’avenir de pousser les températures à la hausse et d’entraîner l’acidification des océans.

«La dernière fois que la Terre a connu une teneur en dioxyde de carbone comparable, c’était il y a 3 à 5 millions d’années: la température était de 2 à 3 °C plus élevée qu’aujourd’hui et le niveau de la mer était supérieur de 10 à 20 mètres au niveau actuel», a souligné Petteri Taalas.

Les quatre dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées, et 2019 pourrait bien leur emboîter le pas. La tendance à la hausse s’est poursuivie sans relâche depuis le début de l’année, la période janvier–mai se classant au troisième rang des plus chaudes jamais observées.

L’étendue moyenne de la banquise antarctique en mai 2019 était la plus faible jamais constatée pour ce mois, tandis que celle de la banquise arctique figurait au deuxième rang des plus faibles pour ce même mois, d’après le Centre national de données sur la neige et la glace (NSIDC) des États-Unis d’Amérique.

La fréquence et l’intensité des vagues de chaleur et des pics de température poursuivent leur courbe ascendante, et de nombreux records de chaleur sont pulvérisés dans les deux hémisphères. La vague de chaleur inhabituellement précoce que connaît l’Europe – avec des pics à plus de 40° C en France et en Espagne – n’est que la dernière en date d’une série de phénomènes météorologiques extrêmes.

Le mercure a dépassé les 50° C ces dernières semaines en Inde, au Pakistan et au Moyen‑Orient. La mousson du sud-ouest s’est fait attendre, ce qui a mis sous pression les ressources en eau, notamment à Chennai, sixième plus grande ville de l’Inde.

La sécheresse en engendré l’insécurité alimentaire dans la région de la corne de l’Afrique, tandis que l’Asie du Sud-Est ne s’est toujours pas remise des cyclones tropicaux dévastateurs qui l’ont frappée cette année et qui ont fait plus d’un millier de victimes au Mozambique, au Malawi et au Zimbabwe.

Des centaines de hautes personnalités politiques du monde, parmi lesquelles des ministres, ainsi que des experts en climatologie et des représentants des entreprises, des autorités locales, de la société civile, des jeunes et du système des Nations Unies sont attendus dans la capitale des Émirats arabes unis pour cette réunion-bilan à laquelle prendra part le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres.

For further information contact: Clare Nullis, Media Officer. Email cnullis@wmo.int, Cell + 41 79 709 13 97 »

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Écologie

Appel : « Sauvons le train Perpignan – Rungis »

Voici l’appel à sauvegarder la ligne de train fret Perpignan – Rungis, initié par le PCF et soutenu par différentes personnes ou élus de gauche et verts :

> Pour rejoindre l’appel : sauverleperpignanrungis.wordpress.com/contact

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Écologie

La grande prétention des activistes ayant occupé La Défense pour le climat

Des militants et sympathisants d’ONG et d’organisations altermondialistes ont occupé des lieux considérés comme symboliques sur la question du climat. Les sièges de Total, de la Société générale et d’EDF à la Défense, le quartier d’affaire en périphérie de la capitale, ont été bloqués toute la matinée d’hier.

Cela est censé être la plus « grande action de désobéissance civile» ayant jamais eu lieu en France. Le but des activistes était de dénoncer la « République des pollueurs », en expliquant qu’Emmanuel Macron est le Président des pollueurs. L’action était organisée par Greenpeace France, Les Amis de la Terre ainsi qu’Alternatiba – ANV-COP21.

Leur action avait été annoncée dans une tribune sur France-Info il y a quelques jours. On pouvait y lire que :

« Puisque dénoncer, manifester, est nécessaire mais ne suffit pas, le 19 avril, nous sommes prêts à désobéir, massivement, pour nous opposer au partenariat destructeur qui unit grands patrons et dirigeants politiques. Puisque, sous couvert de légalité, ils sacrifient l’intérêt général, nous avons la légitimité pour bloquer la République des pollueurs. »

Dans la matinée d’hier, une organisatrice a expliqué de la même manière au site Reporterre :

« La République des pollueurs, c’est l’alliance toxique entre les grands patrons des entreprises les plus polluantes et le gouvernement qui verrouille la lutte écologique et reste sourd à la mobilisation. Il est temps de faire de la désobéissance de masse. Tant que la politique du gouvernement se fera sous la pression des lobbies, Macron sera président de la “République des pollueurs” et on sera là pour lui barrer la route. »

On a donc vu des gens obstruant l’entrée de ces bâtiments ou occupant le Hall, avec des affiches collées, des banderoles, des pochoirs avec de la peinture sur les sols, et des chants entonnés fortement.

C’est là de la posture, pour parader, de la part de gens qui s’imaginent représenter quelque-chose alors qu’ils ne font que brasser du vent. Leur action était purement symbolique, et d’ailleurs les lieux de blocages avaient été annoncés la veille dans une salle près de Paris où des activistes ont débarqué de toute la France. L’État, qui était forcément au courant, a sciemment laissé faire puisque cela ne le dérange nullement que des gens s’agitent de la sorte.

Cela n’empêche pas certain de se prétendre très radicaux, comme cet individu ridicule que l’on voit dans une vidéo du Monde dire au mégaphone :

« Nous sommes prêtes et prêts à enfreindre la loi et à en subir les conséquences, y compris l’emprisonnement. La rébellion commence maintenant ».

Évidemment, les évacuations, accompagnées de chants tels « CRS, doucement, on fait ça pour vos enfants », ont eu lieu dans le calme, comme le raconte dans cette même vidéo une militante qui trouve que cela s’est « étonnement » bien passé, et que les CRS les soutiennent « presque ».

Ces personnes prétendent qu’il suffit de faire du bruit en dénonçant pour que les choses avancent. Leurs blocages ne représentent rien, tout le monde les aura oublié lundi matin. C’est vain, puéril, et tout à fait contraire aux traditions historiques de la Gauche qui doit ancrer les combats démocratiques dans la population, avec un travail de fond, minutieux, sur le terrain, au quotidien.

Seulement, cela demande de l’engagement, des convictions, du travail répété. Il y a donc des personnes qui trouvent cela bien plus facile de venir se montrer devant des caméras et appareils photos de médias nationaux pendant une journée, plutôt que de lutter pendant des mois contre des projets de destruction concrets, pour la défense de zones humides, de forêts, d’animaux, etc.

La Gauche doit porter en horreur ce genre de parodie de contestation et dénoncer la prétention de ces gens qui veulent confisquer les combats pour l’écologie des mains de la population avec leurs grandes opérations de communication.

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Écologie

La Déclaration de l’OMM sur l’état du climat mondial en 2018

L’Organisation météorologique mondiale (OMM) est une institution de l’ONU qui publie chaque année depuis 25 ans un rapport sur l’état du climat de la planète. Ces informations sont d’une importance capitale : c’est le regard le plus précis dont l’humanité dispose pour évaluer la situation climatique de la Terre, ainsi que sa propre situation par rapport au climat.

Les données sont collectées par des organismes nationaux et régionaux et la Déclaration bénéficie de la contribution des Services météorologiques et hydrologiques nationaux. C’est une sorte de document de référence, avec un caractère exausthif.

L’édition actuelle, portant sur l’année 2018, vient de paraître et est disponible ici :

Déclaration de l’OMM sur l’état du climat mondial en 2018 (WMO Statement on the state of the global climate in 2018)

Le document est en anglais, mais sera disponible prochainement en français – nous mettrons le lien à jour. [ Contactez-nous pour en être tenu informé. ]

Il n’y a aucune surprise dans ce qui y est dit. La situation est dramatique, notamment en ce qui concerne les océans et les phénomènes climatiques qui leurs sont liés.

L’Organisation météorologique mondiale résume ainsi ce rapport, dans un communiqué de presse publié ce jeudi 28 mars 2019 :

« Les manifestations physiques du changement climatique se multiplient et son impact socio‑économique s’accroît. Les concentrations record de gaz à effet de serre entraînent en effet à la hausse les températures mondiales qui atteignent des niveaux inquiétants […].

La Déclaration de l’OMM sur l’état du climat mondial, dont c’est la 25e édition, met en exergue la hausse record du niveau de la mer et les températures exceptionnellement élevées observées ces quatre dernières années à la surface des terres et des océans.

Cette tendance au réchauffement ne s’est pas démentie depuis le début de ce siècle et devrait se poursuivre. »

Le Secrétaire général de l’organisation, Petteri Taalas, a ainsi expliqué que :

« Depuis qu’a été publiée la première Déclaration sur le climat, le savoir climatologique a atteint une rigueur sans précédent. On a pu mettre ainsi en évidence de manière irréfutable la hausse de la température moyenne et ses corollaires que sont, entre autres, l’élévation du niveau de la mer à un rythme accéléré, le recul de la banquise et des glaciers et des phénomènes extrêmes tels que les vagues de chaleur ».

Il ajoute ensuite que :

« Les phénomènes météorologiques extrêmes se sont poursuivis au début de 2019, comme en témoigne le cyclone tropical Idai qui a provoqué tout récemment des inondations dévastatrices et fait de très nombreuses victimes au Mozambique, au Zimbabwe et au Malawi. Ce pourrait bien être une des catastrophes d’origine météorologique les plus meurtrières qu’ait connues l’hémisphère austral. Idai a commencé par frapper la ville portuaire de Beira, au Mozambique, ville en pleine expansion située à faible altitude sur un littoral exposé aux ondes de tempête et subissant déjà les conséquences de la hausse du niveau de la mer. L’ampleur de la catastrophe démontre la nécessité d’agir à l’échelle internationale en faveur du développement durable, de l’adaptation au changement climatique et de la prévention des catastrophes. »

Voici les « Points saillants » de la Déclaration, tels que résumés dans le communiqué de l’OMM :

Incidences du climat

( d’après les informations fournies par les organisations partenaires du système des Nations Unies )

Dangers naturels :

En 2018, la plupart des dangers naturels, dont ont été victimes près de 62 millions de personnes, étaient liés à des extrêmes météorologiques et climatiques. Comme par le passé, ce sont les inondations qui ont touché le plus de personnes – plus de 35 millions – selon une analyse portant sur 281 phénomènes répertoriés par le Centre de recherche sur l’épidémiologie des désastres (CRED) et le Bureau des Nations Unies pour la prévention des catastrophes.

Les ouragans Florence et Michael font partie des 14 catastrophes ayant entraîné des milliards de dollars de pertes aux États-Unis d’Amérique en 2018. Ils ont causé des dégâts qui se chiffrent à 49 milliards de dollars de dégâts et entraîné la mort de plus de 100 personnes. Quant au super typhon Mangkhut, il a touché plus de 2,4 millions de personnes et fait au moins 134 victimes, surtout aux Philippines.

Plus de 1600 décès ont été liés aux vagues de chaleur intense et aux incendies de forêt qui ont frappé l’Europe, le Japon et les États-Unis, les dommages matériels avoisinant le chiffre record de 24 milliards de dollars dans ce dernier pays. En Inde, l’État du Kerala n’avait pas connu de pluies aussi abondantes et d’inondations aussi dévastatrices depuis presque un siècle.

Sécurité alimentaire :

L’exposition du secteur agricole aux extrêmes climatiques menace de compromettre les progrès réalisés dans la lutte contre la malnutrition. Il s’avère que la faim dans le monde, qui avait reculé durablement, est repartie à la hausse, selon les données récentes recueillies par plusieurs organismes des Nations Unies, dont l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Programme alimentaire mondial (PAM).

En 2017, selon les estimations, le nombre de personnes sous-alimentées avait augmenté, atteignant 821 millions, notamment à cause des graves sécheresses liées au puissant Niño de 2015/16.

Déplacements de populations :

Sur les 17,7 millions de personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays recensées par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), plus de 2 millions l’étaient en raison de catastrophes liées à des phénomènes météorologiques et climatiques (situation en septembre 2018). La sécheresse, les inondations et les tempêtes (y compris les ouragans et les cyclones) sont les phénomènes qui ont entraîné le plus grand nombre de déplacements liés à des catastrophes en 2018. Dans tous les cas, les populations déplacées ont besoin de protection et sont vulnérables.

Selon le Réseau pour la surveillance des retours et des dispositifs de protection du Haut‑Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), quelque 883 000 nouveaux déplacements internes ont été enregistrés entre janvier et décembre 2018, dont 32 % étaient causés par des inondations et 29 % par la sécheresse.

Chaleur, qualité de l’air et santé :

Il existe de nombreuses interconnexions entre le climat et la qualité de l’air qui sont exacerbées par le changement climatique. On estime que le nombre de personnes exposées aux vagues de chaleur a augmenté d’environ 125 millions entre 2000 et 2016, la durée moyenne des vagues de chaleur s’étant allongée de 0,37 jour par rapport à la période 1986–2008, d’après l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

Ces tendances sont autant de signaux d’alerte pour le secteur de la santé publique, dans la mesure où l’intensité, la fréquence et la durée des épisodes de chaleur extrême devraient continuer d’augmenter.

Conséquences pour l’environnement :

On mentionnera le blanchissement des coraux et la diminution de la teneur en oxygène de l’océan, la disparition du «carbone bleu» associé aux écosystèmes côtiers comme les mangroves, les herbiers et les marais salés, et la perturbation d’écosystèmes très divers. Le réchauffement du climat devrait contribuer à la diminution de l’oxygène qui est observée en haute mer et dans les eaux côtières, y compris dans les estuaires et les mers semi-fermées.

Depuis le milieu du siècle dernier, la teneur en oxygène de l’océan à l’échelle du globe aurait baissé de 1 à 2 % d’après les estimations de la Commission océanographique intergouvernementale (COI) de l’UNESCO.

Le changement climatique est devenu une grave menace pour les écosystèmes des tourbières, car il exacerbe les effets du drainage et accroît le risque d’incendie, d’après le Programme des Nations Unies pour l’environnement. Les tourbières sont importantes pour les sociétés humaines du monde entier. Elles contribuent considérablement à l’atténuation du changement climatique et au processus d’adaptation grâce à la fixation et au stockage du carbone, au maintien de la biodiversité, à la régulation du flux hydrologique et de la qualité de l’eau, et à la fourniture d’autres services écosystémiques offrant des moyens de subsistance.

Indicateurs climatiques

Contenu thermique de l’océan :

Ce dernier a atteint de nouveaux pics en 2018 entre 0 et 700 m de profondeur (relevés remontant à 1955) et entre 0 et 2 000 m (relevés remontant à 2005), pulvérisant les records de 2017. Les océans absorbent plus de 90 % de l’énergie piégée par les gaz à effet de serre, et leur contenu thermique traduit directement cette accumulation d’énergie dans les couches marines supérieures.

Niveau de la mer :

La hausse du niveau de la mer s’est poursuivie à un rythme accéléré. En 2018, le niveau moyen de la mer dépassait de quelque 3,7 mm celui de 2017 et c’était le plus haut jamais constaté. Entre janvier 1993 et décembre 2018, le rythme annuel moyen d’élévation du niveau de la mer était de 3,15 ± 0,3 mm, l’accélération étant estimée à 0,1 mm/an2. Le rythme accru de perte de masse glaciaire des inlandsis est la cause principale de l’accélération de la hausse du niveau moyen de la mer ainsi qu’il ressort des données altimétriques transmises par satellite, d’après le Groupe sur le bilan du niveau de la mer relevant du Programme mondial de recherche sur le climat.

Acidification des océans :

Ces dix dernières années, les océans ont absorbé environ 30 % des émissions anthropiques de CO2. Le CO2 absorbé réagit avec l’eau de mer et modifie le pH de l’océan. Ce processus d’acidification peut influer sur l’aptitude des organismes marins, comme les mollusques et les coraux constructeurs de récifs, à fabriquer et maintenir de la coquille et du squelette. Les observations faites en haute mer ces 30 dernières années ont clairement mis en évidence la diminution du pH. Comme l’annonçaient déjà un certain nombre de rapports et de projections, le processus d’acidification des océans se poursuit, le pH de l’océan mondial continuant de baisser, d’après la COI de l’UNESCO.

Glaces de mer :

L’étendue de la banquise arctique a été bien inférieure à la normale tout au long de 2018, affichant des records à la baisse en janvier et février. Le maximum annuel a été observé à la mi-mars et la superficie moyenne pour ce mois figure au troisième rang des plus faibles qui aient été constatées pour un mois de mars depuis 1979, lorsqu’ont débuté les observations par satellite. L’étendue moyenne de la banquise arctique en septembre se classe au sixième rang des plus faibles jamais observées pour un mois de septembre, et les 12 moyennes de septembre les plus faibles sont toutes postérieures à 2006. À la fin de 2018 l’étendue des glaces de mer, en moyenne journalière, était proche des plus faibles jamais observées.

L’étendue de la banquise antarctique a atteint son maximum saisonnier à la fin du mois de septembre et au début du mois d’octobre. Après son pic du début du printemps, l’étendue de la banquise antarctique a diminué rapidement, chaque valeur mensuelle, jusqu’à la fin de l’année, se classant parmi les cinq plus faibles jamais constatées.

L’inlandsis groenlandais accuse une perte de masse glaciaire presque chaque année depuis 20 ans. Le bilan de masse en surface a enregistré une hausse en raison de chutes de neige plus abondantes que la normale, en particulier sur la partie orientale du Groenland, et d’une saison de fonte proche de la normale. Cette situation s’est traduite par une augmentation globale du bilan de masse en surface mais n’a eu guère d’incidence sur la tendance générale constatée depuis deux décennies, l’inlandsis du Groenland ayant perdu environ 3 600 gigatonnes de glace depuis 2002. Une étude récente a porté sur des carottes de glace prélevées au Groenland, qui nous renseignent sur les épisodes de fonte survenus entre aujourd’hui et le milieu du XVIe siècle. Il s’avère que la nappe glaciaire du Groenland n’avait pas connu d’épisodes de fonte d’une telle intensité depuis au moins 500 ans.

Recul des glaciers :

Le Service mondial de surveillance des glaciers suit de près le bilan de masse de ces derniers en s’appuyant sur un ensemble de glaciers de référence, répartis dans 19 régions montagneuses du monde, pour lesquels on dispose de plus de 30 ans de données d’observation sur la période 1950–2018. D’après les résultats préliminaires disponibles pour 2018, qui concernent une partie de ces glaciers de référence, l’année hydrologique 2017/18 est la 31e année consécutive affichant un bilan de masse négatif.

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La mobilisation des jeunes pour le climat

De nombreux jeunes, des lycéens surtout, se sont mobilisés ce vendredi pour le climat. Ils étaient entre 29 000 et 40 000 à Paris, 12 000 à Lyon, 10 000 à Nantes, 5 000 à Montpellier ou Strasbourg, 3 600 à Angers, 3 000 à Bordeaux, 2 800 à Tours, 2 000 à Clermont-Ferrand, etc. C’est un aspect d’une initiative internationale, avec des regroupements ou manifestations dans 2 000 lieux, dans 123 pays.

climat

Le grand souci est de savoir de qui est cette initiative, quelle en est la nature réelle. Quand on est de Gauche, on raisonne en effet en termes de niveau de conscience et d’organisation. Or, il faut être réaliste. Il ne faut pas s’imaginer qu’il existe aujourd’hui en France un mouvement de fond de la jeunesse en faveur la planète, pour un futur différent.

Ce mouvement est dans les faits directement structuré par en haut, à la mode ONG, c’est-à-dire avec un style consistant à faire beaucoup de bruit, pour que les institutions adoptent des mesures plus fortes, tout en vivant économiquement de cette protestation. La mise en avant de la jeune suédoise Greta Thunberg a relevé par exemple dès le départ d’une pure mise en scène.

Il ne s’agit donc pas d’un mouvement démocratique de la jeunesse en France. Il faut d’ailleurs bien voir que les « adultes » ont été très présents lors des initiatives, que les médias ont largement relayé ces appels à la « grève » des vendredis, pour en quelque sorte forcer les choses et prétendre ensuite qu’il se passe quelque-chose !

climat

Il est difficile de faire plus consensuel. Aucune expression autonome authentique de la jeunesse donc, qui prendrait en main les choses et assumerait une identité en rupture avec la société actuelle, qui serait compris comme un ancien monde à dépasser. Aucune initiative par en bas, aucune réflexion critique, aucune volonté de remettre en cause quoi que ce soit. McDonald’s peut dormir tranquille, malheureusement !

Le mouvement est de ce fait d’orientation largement petite-bourgeoise, concernant majoritairement des lycées de centre-ville, avec une minorité de jeunes venus des Lycées professionnels et des filières technologiques. Il y avait déjà dans les classes toujours une personne de sensibilité écologiste ou végane, mais ces gens « alternatifs » ne sont pas devenus des héros d’avant-garde du jour au lendemain. Bien au contraire, leur marginalisation s’accroît, après la phase de la découverte passée ces dernières années.

Les jeunes ne veulent pas se mouiller, et c’est bien pour cela qu’ils sont valorisés par les médias et le personnel politique actuel. On a ainsi eu, de manière exemplaire, cette émission sur France Info, L’instant module, qui n’a pas trouver mieux à interviewer qu’un Lycéen au style « premier de la classe », membre d’une organisation au nom anglais « Citizen for climate », expliquant qu’il faudrait manger moins de viande et qu’il a converti sa mère au végétarisme.

C’est là conformiste, consensuel, ne rompant avec rien sur aucun plan : ni culturel, ni économique, ni politique, ni idéologique, ni rien du tout. On peut même dire que cette valorisation est la négation des personnes qui se sont réellement engagées depuis plus longtemps, sans attendre que ce soit la mode.

climat

Le système dominant utilise simplement le principe suivant : « Pour que rien ne change, tout doit changer ». C’est le principe de la poudre aux yeux, de la manipulation par les apparences. On laisse les jeunes faire leur show, mais vu que ceux-ci n’ont aucune culture écologiste ni aucune volonté de rupture, cela ne présente aucun risque. Il y a trop de choses sur lesquelles réfléchir et les jeunes n’ont aucune arme pour cela. Ils n’ont pas les concepts, pas la discipline d’un effort intellectuel prolongé, pas de connaissance historique, pas de méthode. Les défis qui les attend sont immenses et là leur expérience leur donne l’illusion qu’avec peu on peut faire beaucoup, alors que vues les tâches qui les attends, il y aura beaucoup d’efforts pour peu de résultats, et pourtant il faudra s’en contenter, encore et encore.

Ce n’est donc même pas de la récupération, c’est carrément de la construction par en haut d’un faux mouvement. Ce n’est pas étonnant : quand la Gauche est incapable de proposer une alternative, le système dominant produit de fausses alternatives, en série, afin d’amener toutes les volontés de changement dans une voie de garage. Ou, pire, dans la voie de renforcer le système lui-même : c’est très précisément l’objectif de Yannick Jadot avec son écologie libérale.

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Sur le rapport du GIEC remis aux « décideurs politiques »

Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat a remis aux « décideurs politiques » le résumé d’un rapport de 400 pages, afin de présenter la perspective de limiter le réchauffement climatique à une augmentation de 1,5°C par rapport au niveau pré-industriel. Ses constats alarmistes tranchent toujours davantage avec son positionnement élitiste et bien entendu le refus de changer le mode de production.

NASA Anomalies de température

 

Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a été formé à l’initiative de l’ONU, il se veut objectif et utile à toute l’humanité. Son résumé du rapport n’existe donc pourtant que pour les décideurs politiques, même s’il est accessible en ligne, et par ailleurs uniquement en anglais.

Cela correspond à une lecture élitiste, propre à l’organisation des États et au mode de production capitaliste, où seulement une poignée de gens décident. D’ailleurs, le document de 400 pages était déjà prêt en juin : si le résumé a tardé, c’est qu’il vient d’être rédigé en Corée du Sud, par des experts soucieux de trouver un compromis dans la présentation.

Le réchauffement climatique n’est pourtant pas un problème dont la solution ne peut être porté que par quelques uns, ni même par quelques mesures, aussi importantes soient-elles. Ou bien le modèle change entièrement, et on raisonne en termes de système-Terre où tout est relié, tout demande une analyse par rapport à l’ensemble, ou bien d’une manière ou d’une autre, le dérèglement climatique empirera.

Comment veut-on sinon, comme le demande le GIEC pour limiter le réchauffement à 1,5°C, qu’on supprime de 45 % les émissions de Co2 en 2030 et qu’on atteigne la neutralité en 2050 ?

Surtout que l’augmentation de 1,5°C par rapport au niveau pré-industriel se produira entre 2030 et 2052. Chaque année passée a été un luxe terrible, en contradiction avec ce qu’il fallait faire. Et le fait de ne rien faire a renforcé la pesanteur, la passivité…

Ce que doit faire la Gauche, c’est souligner que tout est une question de mode de vie, d’organisation de la production et donc de planification, tant pour la vie quotidienne que pour la production. Or, une humanité divisée n’a pas les moyens de mettre en place quelque chose de concret, tout comme des valeurs sociales libérales empêchent des mesures claires et nettes. D’ailleurs, ne pas avoir une vue d’ensemble, à l’échelle planétaire, à l’échelle de l’humanité, condamne à la base tout projet, quel qu’il soit.

Il faut donc une humanité unifiée, planifiant ses mesures économiques, rationalisant son économie, modifiant radicalement les villes et son mode de vie, rompant avec le tourisme de masse, la surconsommation de biens inutiles, l’esclavage des animaux, la nature bétonnée des villes, l’esprit de concurrence, l’engloutissement agro-industriel des campagnes, etc. etc. etc.

Soit on remet tout à plat et on en discute démocratiquement, en prenant les mesures qui s’imposent en s’y tenant. Soit on laisse décider les entreprises, la concurrence entre celles-ci, entre les pays, la consommation aliénée de masse. Et alors il n’y aura rien de décidé, car le capitalisme ne décide rien, et il n’agit même pas selon ses intérêts : il n’agit que par l’intérêt, à court terme.