Quelques centaines de personnes ont manifesté hier dans les rues de Choisy-le-Roi en banlieue parisienne, pour protester contre la fermeture de la petite usine Renault de la ville. Cela fait suite à l’annonce de la direction de l’entreprise de vouloir fermer ce site de 300 personnes, dans le cadre d’une restructuration générale. La manifestation n’a cependant pas su dépasser le cadre syndical, et mobiliser la population de la ville et des communes alentours, toutes très populaires.
La manifestation des ouvriers de l’usine Renault de Choisy-le-Roi, malgré la présence de quelques groupements politiques et personnalités politiques, étaient dirigée par les syndicats. Celle-ci a commencé avec un rassemblement sur l’esplanade Jean-Jaurès où ont pris la parole entre autre Didier Guillaume, maire PCF de la ville, et… Jean-François Mbaye, député LREM de la circonscription. Rien que cela en dit long sur la faiblesse du mouvement, car un tel représentant du libéralisme devrait normalement être conspué par les ouvriers en lutte.
Par la suite, en cortège de tête il y avait l’habituel camion de la CGT (avec Phillippe Martinez dans le cortège, lui-même salarié de Renault), précédé par une foule d’élus et par une partie des ouvriers de l’usine, ainsi que des syndicalistes issus d’autres usines automobiles venus en soutien.
La manifestation était entièrement syndicale dans le style, avec les habituels slogans ronflants du type « tous ensemble, tous ensemble, ouais, ouais, ouais », reflétant une perspective générale très restreinte.
Les ouvriers de Choisy-le-Roi ont toutes les raisons du monde d’être en colère contre Renault, qui n’a aucune considération pour leur vie et décide du jour au lendemain de les envoyer travailler à Flins, c’est-à-dire à l’autre bout de la région parisienne (à deux heures de routes en heure de pointe). Leur grève, suspendue vendredi, était entièrement juste bien sûr. Mais ils n’ont rien à gagner dans une lutte aussi restreinte que celle se cantonnant à vouloir rester à « Choisy », en chantant « ici c’est Choisy » pour faire référence au slogan du PSG « ici c’est Paris »…
Ce n’est pas ainsi que la lutte peut se généraliser, d’abord aux prolétaires de Choisy-le-Roi, mais également à toutes la région, toute la France. Les ouvriers de Choisy-le-Roi ne sont que les premières victimes de la crise économique qui s’annonce très violente, avec le prolétariat qui sera en première ligne pour payer les dépenses en masse de la bourgeoisie pour sauver les meubles… ou qui sera jeté dehors au gré des ajustements capitalistes.
Dans une région historiquement aussi liée au mouvement ouvrier que cette partie du Val-de-Marne, au sud de Paris, où plusieurs mairies sont liées au PCF et donc à la classe ouvrière depuis des générations, on devait s’attendre à autre chose qu’une manifestation de quelques centaines de personnes, sur une base syndicale.
La crise qui s’annonce sera d’une grande ampleur et d’une grande violence pour le prolétariat, s’il ne s’organise pas dès aujourd’hui contre la bourgeoisie. Le temps n’est pas à la défense d’intérêts immédiats, individuels, aussi légitimes soient-ils, mais à la lutte de classe. Il faudra pour cela des comités d’ouvriers, des assemblées générales, c’est-à-dire l’organisation de la classe ouvrière elle-même, pour défendre l’intérêt de la classe ouvrière toute entière.
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Une manifestation aussi faible, dans une ville aussi populaire que Choisy-le-Roi, n’est pas à la hauteur des enjeux à venir avec la crise économique. Il va falloir bien plus que cela pour ne se faire broyer par la crise !