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La Pologne et la Roumanie interviendront en Ukraine

C’est inévitable.

Un drone américain Reaper au service de l’armée polonaise à l’Est du pays

Puisque nous avons annoncé le conflit armé en Ukraine six mois avant son déclenchement et que nous lisons correctement ce qui se passe tout au long des événements, continuons en annonçant un nouveau facteur.

Personne ne l’a vu encore, du moins publiquement, car il est évident que les stratèges américains ont déjà analysé tous les scénarios. Cela ne veut pas dire que le capitalisme puisse planifier quoi que ce soit : ce n’est pas le cas. Mais les stratèges raisonnent en termes d’opportunité.

Tout cela pour dire que les choses ici présentées pourraient avoir une apparence « géopolitique », mais ce n’est pas le cas, la « géopolitique » est un concept bourgeois. Ici, on parle de stratégie.

Allons droit au but pour expliquer les choses. Il est beaucoup parlé de l’article 5 de l’OTAN, qui dit qu’une attaque contre un membre de ce pacte implique une attaque contre tous ses membres. Soit.

Mais ce qui n’est jamais expliqué, c’est ce qui se passe si l’un des membres déclenche de lui-même la guerre. C’est désormais ce scénario qu’il faut prendre en compte.

La Pologne et la Roumanie vont en effet intervenir. Ce sera de leur propre ressort, l’OTAN ne participera pas à cette initiiative. Comme il s’agit cependant d’alliés (et d’une opération favorable à l’OTAN voire mise en place par elle), il y aura bien entendu un soutien… c’est dans « l’ordre des choses » et cela passera crème.

Les motifs seront tout trouvés. Il s’agira d’empêcher la débâcle du régime ukrainien en cas de défaite, ou bien de « protéger » sa victoire. La Biélorussie serait une menace au nord, la Transnistrie une menace au sud (ainsi que pour la Moldavie).

En cas de défaite du régime ukrainien, la Pologne et la Roumanie serviraient de forces d’intervention pour assurer la division de l’Ukraine, sans doute en trois. L’Est serait russe, l’Ouest avec l’OTAN par l’intermédiaire de la Pologne, le centre neutre.

L’Est de cette zone neutre serait sous influence russe, Kiev « franco-allemande », l’Ouest sous influence roumaine.

En cas de victoire, l’armée polonaise assurerait de « porter » l’offensive ukrainienne. Un incident avec la Biélorussie et le tour est joué.

L’armée polonaise a autour de 120 000 soldats et compte en avoir 300 000 d’ici dix ans. Ce n’est pas pour être prêt dans dix ans – c’est pour garantir le résultat de ce qui aurai été obtenu d’ici dix ans. C’est bien différent.

Quant à la Roumanie dont nous avons plusieurs fois parlé ces derniers temps, l’armée française y est présente, c’est clairement une plate-forme d’intervention.

Il y a toute une narration qui se met en place. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait par exemple dit il y a quelques jours que des missiles russes avait survolé la Roumanie pour atteindre l’Ukraine, ce n’était pas vrai mais il a insisté encore après en appelant l’OTAN à intervenir, etc.

C’est gesticulatoire, mais cela permet de mettre en place une guerre psychologique.

La Moldavie est également ici un grand objectif ; la ministre française des affaires étrangères Catherine Colonna vient d’y passer, Emmanuel Macron y était en juin 2022, etc.

Comprendre tout cela est fondamental – mais pas dans un sens « géopolitique ». C’est du repartage du monde qu’il s’agit. Le processus de troisième guerre mondiale est enclenchée. Tous les phénomènes sociaux dans le monde passent en dernier ressort par cette guerre.

C’est sur ce terrain stratégique qu’il faut se placer !

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Emmanuel Macron en mission pour l’OTAN en Roumanie et Moldavie

La France relève entièrement du dispositif de l’OTAN.

Avec l’Allemagne, la France est un des deux principaux sous-chefs de l’OTAN. Parfaitement inféodée aux États-Unis, le véritablement commandeur, la France a pour mission d’encadrer l’intégration de pays plus secondaires, en profitant au passage pour prendre une petite part du gâteau. C’est le sens de la tournée d’Emmanuel Macron en Roumanie, puis en Moldavie.

La Roumanie est membre de l’OTAN, et la Moldavie en est un satellite direct, avec au pouvoir un régime pro-Union européenne (malgré une partie du pays qui a fait sécession) et des traités de coopération avec l’OTAN.

Emmanuel Macron, avec une mise en scène typique du régime américain (nuit dans la tente plutôt qu’à l’hôtel, footing le matin, discours sur le tarmac dos aux troupes), s’est donc rendu sur place pour appuyer encore plus le clivage avec la Russie.

Il s’agit de s’assurer que ces pays frontaliers restent bien dans le giron occidental, alors que l’Ukraine est en train d’être dépecée malgré les discours hypocrites « souhaitant » une victoire ukrainienne. Et quand on dit « rester dans le giron », il faut comprendre « être prêts à la guerre ».

La Russie est définitivement considérée comme ennemi et dans le cadre de la bataille pour le repartage du monde, il faut encadrer les esprits pour qu’ils soient unilatéralement tournés vers une guerre possible avec la Russie. Nous sommes, en juin 2022, définitivement entrés dans une période où cela est assumé. Les discours faisant croire à une défense de la paix sont du passé.

Sur la base militaire de l’OTAN à Constanta où elle déploie son armée, la France est venue expliquer qu’il faut se préparer à l’affrontement guerrier. Il est question de l’Ukraine, mais c’est surtout le prétexte pour maintenir la pression, et assumer une nouvelle étape.

« Aux portes de notre Union européenne, se joue une situation géopolitique inédite, donc oui, pour toutes ces raisons, le contexte politique et les décisions que l’Union européenne et plusieurs nations devront prendre, se justifient de nouvelles discussions en profondeur et de nouvelles avancées.

Je pense que nous sommes à un moment où nous avons besoin d’envoyer des signaux politiques clairs, nous Union Européenne, à l’égard de l’Ukraine et du peuple ukrainien dans un contexte où il résiste de manière héroïque depuis plusieurs mois ».

La France n’enverra pas de soldats ni d’armes ultra-modernes en Ukraine. Mais elle continue avec les autres pays de l’OTAN d’acheminer le minimum nécessaire pour que la situation dure le plus possible. La superpuissance américaine a besoin que la pression guerrière soit maintenue et renforcée.

En attendant, la Roumanie est sommée de moderniser son armée, et en particulier sa force navale, pour appuyer les positions de l’OTAN en mer Noire. L’industrie militaire française, bien sûr, est là pour signer les contrats, alors que l’armée française s’installe parallèlement.

Le ministre des Armées Sébastien Lecornu a donc signé une lettre d’intention avec son homologue Vasile Dincu pour « développer les capacités » de la force navale roumaine grâce au « savoir-faire industriel français et la crédibilité opérationnelle » de la Marine française.

La Roumanie ne dispose que de trois frégates multi-usage, dont deux qui ont été achetées d’occasion à l’armée britannique, et sept corvettes, dont trois qui datent de l’époque soviétique. Elle n’a pas de sous-marin, si ce n’est un classe Kilo, qui ne navigue plus depuis la fin des années 1990.

On remarquera au passage qu’il y a depuis 7 ans un contrat en cours avec le groupe français Naval Group, mais qui bloque pour des raisons contractuelles. Selon la presse roumaine, il s’agirait de la responsabilité de la construction, que le chantier naval de Constanta ne souhaite pas assumer, souhaitant simplement exécuter les constructions pour le compte de Naval Group.

On peut très largement supposer que la lettre d’intention signée entre la France et la Roumanie a notamment pour objet de débloquer la situation. D’autant plus que selon le ministre roumain de la Défense, la Roumanie a besoin maintenant « d’un programme beaucoup plus complexe ».

Le contrat initial prévoit la construction de corvettes Gowind de Naval Group, avec des capacités anti-sous-marine et anti-aérienne avec des technologies françaises, et dans les standards de l’OTAN. Cela ne suffit pas vu la tendance à la guerre, particulièrement en mer Noire.

La Roumanie a officiellement fait part de sa volonté d’avoir au moins trois sous-marins. Une option était posée en 2018 sur du matériel allemand, mais le budget n’était pas là. Tel n’est plus le cas en 2022, avec maintenant 2,5% du PIB de la Roumanie pour les dépenses militaires. L’industrie française est prête à profiter de la manne, du moment que cela est encadré par l’OTAN et que cela va dans le sens de la superpuissance américaine.

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Système MAMBA : la France prend possession militairement de la Roumanie

La Roumanie est une base militaire de la France, pour le compte de l’OTAN.

En raison du conflit en Ukraine, l’armée de terre, avec la mission « Aigle », a déployé en Roumanie un groupement tactique interarmes de 500 hommes. Ils proviennent du 126e Régiment d’Infanterie de Brive-la-Gaillarde, du 27e bataillon de chasseurs alpins d’Annecy, du 93e Régiment d’Artillerie de Montagne de Grenoble, du 2e Régiment Étranger de Génie de Saint-Christol et du 4e Régiment de Chasseurs de Gap.

Ce groupement est épaulé par 300 militaires belges et agit dans le cadre de la Force de réaction rapide de l’OTAN, que la France dirige actuellement.

Ces unités sont basées à Constanta au bord de la mer noire et elles sont spécialisées dans l’environnement montagneux. L’objectif opérationnel est évident : la région séparant la Roumanie de l’Ukraine, qui traverse la Moldavie, est montagneuse. Il s’agit de pouvoir s’y déployer rapidement, dans le cadre d’une intervention directement contre la Russie, soit vers Odessa (sur la Mer Noire), soit en abordant les plaines qui remontent ensuite au Nord vers Kiev.

Il y a également un groupement aéronaval formé autour du porte-avions Charles de Gaulle avec la mission « Clemenceau 22 » centrée sur la région méditerranée et l’espace aérien roumain. En plus de ses avions de chasse Rafale, la France déploie un avion de patrouille maritime Atlantique 2 dans la zone économique exclusive de la Roumanie.

En termes d’effectifs et de matériel, tout cela est relativement faible. En pratique cependant, cela verrouille totalement la situation sur le plan militaire, faisant de la France la dirigeante des opérations en Roumanie, au nom de l’OTAN. Autrement dit, c’est l’armée française qui décide militairement en Roumanie, avec l’armée roumaine et le régime roumain totalement subordonnés.

Cela laisse donc les mains libres au militarisme forcené de l’armée française dans le cadre de l’OTAN, et celui-ci continue sa course folle. Une nouvelle étape a ainsi été franchie avec l’annonce le 19 mai 2022 du déploiement du système de défense sol-air MAMBA, ainsi que d’un Centre de management de la défense dans la 3e dimension.

C’est là du matériel et un dispositif très importants, de dernière génération avec notamment le missile intercepteur Aster 30 annoncé comme étant capable de détruire une cible à plus de 100 km de distance.

Cela sert à contrôler entièrement la région avec une bulle de défense. Et si on comprend bien les choses, cela signifie inversement que la Roumanie devient une base d’attaque retranchée, comme elle l’a été après la première guerre mondiale. De fait, la France, en tant que force de l’OTAN, annonce maintenant qu’elle prend entièrement possession du territoire roumain.

Voici comment c’est présenté par l’état-major de l’armée française dans son communiqué :

« Mis en œuvre par une centaine d’aviateurs, le MAMBA est un système d’arme sophistiqué qui peut assurer une bulle de protection au profit des forces qui opèrent dans la zone de couverture.

Afin d’augmenter l’efficacité du système et pour répondre aux besoins de l’Integrated air and missile defence de l’Otan, celui-ci est connecté et intégré via une liaison de données tactiques au système de défense roumain et à celui de l’Otan ».

La Roumanie est colonisée militairement par la France, au nom de l’OTAN, pour braquer des missiles et des militaires directement contre la Russie. Voilà ni plus ni moins que la situation au printemps 2022, où chaque grande puissance (ici la France pour le compte de la superpuissance américaine), dispose ses pions, joue ses cartes.

Sous nos yeux de manière on ne peut plus nette, se dessinent les contours d’un grand conflit mondial généralisé, avec la France totalement embarquée dedans via l’OTAN. Et il n’y a personnes pour s’y opposer en France. Le pacifisme, la guerre à la guerre, n’intéresse personne, comme si les sanglantes leçons du 20e siècle n’avaient servi à rien. C’est une catastrophe ! Et il faut la combattre.