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Guerre

Les eurodéputés français de « gauche » aux ordres de l’OTAN votent contre la Russie « terroriste »

A chaque vote au Parlement européen, ils s’alignent sur l’OTAN !

Les eurodéputés de « gauche » sont de bons petits soldats aux ordres de l’OTAN. Qu’ils soient socialistes, de LFI, ou encore d’EELV, ils sont tous sur la même ligne : il faut converger avec le capitalisme occidental, voter selon les exigences de l’OTAN et éventuellement en paroles se positionner comme le moins pire dans le genre.

On avait déjà vu cela cet été avec la question de l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne. Et ce n’est pas mieux à l’Assemblée nationale où début octobre le régime ukrainien a été unanimement salué.

Là, on a ça de nouveau avec le vote le 23 novembre 2022 d’une résolution au Parlement européen affirmant que la Russie est un « État promoteur du terrorisme », qu’elle a recours aux « moyens du terrorisme », qu’elle doit être isolée de manière encore plus grande, que ses institutions faisant de la « propagande » doivent être fermées, qu’un neuvième paquet de sanctions doit être mis en place.

494 eurodéputés ont voté en faveur de la résolution, 59 contre, 44 se sont abstenus.

Sur ces 59 contre, 27 sont d’extrême-Droite, 10 sont non inscrits mais en fait d’extrême-Droite ou populistes.

12 sont socialistes ou « démocrates », mais avec naturellement aucun français. 10 sont de Gauche assumée dans une orientation hostile au capitalisme, avec également là aucun Français bien entendu.

N’ont pas participé au vote 6 députés d’extrême-Droite, 6 non inscrits, 3 conservateurs, 1 libéral, 9 socialistes ou démocrates, 4 écologistes, ainsi que 15 députés considérés comme les plus à Gauche.

Là on trouve des Français, puisqu’on a les députés La France Insoumise, avec Manon Aubry, Leïla Chaibi, Marina Mesure (qui a remplacé Manuel Bompard au Parlement), Younous Omarjee, Anne-Sophie Pelletier. Emmanuel Maurel n’apparaît pas dans la liste, il était sans doute absent.

Vu le positionnement du PCF, si celui-ci avait eu des eurodéputés, cela aurait été cette même attitude de « critique » passive, de refus de la confrontation avec la propagande militariste de l’OTAN.

Cette dernière peut bien entendu compter sur les socialistes et les écologistes français, qui sont objectivement des valets américains de manière systématique.

Les députés EELV et affiliés ont naturellement voté pour la résolution : François Alfonsi, Benoît Biteau, Damien Carême, David Cormand, Gwendoline Delbos-Corfield, Karima Delli, Claude Fruffat, Yannick Jadot, Michèle Rivasi, Caroline Roose, Mounir Satouri, Marie Toussaint.

Pareil pour les députés socialistes et affiliés : Éric Andrieu, Raphaël Glucksmann, Sylvie Guillaume, Aurore Lalucq (Pierre Larrouturou et Nora Mebarek étant a priori absents).

Cela rappelle deux choses. Tout d’abord, la Gauche gouvernementale n’est pas capable d’autre chose que de s’aligner sur le capitalisme occidental. Ensuite, que la Gauche populiste – La France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon assume ce terme – n’est pas capable d’autre chose que de converger avec le capitalisme occidental.

On est ici dans la corruption par le capitalisme occidental, dans la soumission aux institutions, aux valeurs dominantes, au style de vie dominant, et finalement à l’OTAN, à la superpuissance américaine.

On est en dehors des valeurs de la Gauche historique, du refus de la guerre, du combat contre la guerre, de la dénonciation des menées militaristes, de l’opposition au bourrage de crâne.

Tant la Gauche gouvernementale que la Gauche populiste ne servent à rien, ou alors ils trompent, ils mentent, ils endorment les gens. On va à la guerre, et ces gens font comme si de rien n’était, comme si tout cela était somme toute bien secondaire !

C’est criminel et il est évident que lorsque les choses vont mal tourner, très mal tourner, on ne pourra pas compter sur eux.

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Politique Refus de l’hégémonie

L’ennemi principal en France, c’est la superpuissance américaine

C’est le rapport à la superpuissance qui détermine la vie politique française… et son absence.

S’il ne se passe rien en France, c’est également parce que les décisions ne sont plus prises à Paris, mais à Washington. Et de par l’ampleur d’un tel phénomène, c’est même le facteur principal : ce n’est pas également parce que Washington décide, mais surtout parce que Washington décide. C’est la superpuissance américaine qui décide des orientations internationales de la France (et de l’Union européenne), qui encadre ses perspectives militaires, qui orientent ses moeurs et même ses mentalités.

La société française suit un modèle américain, avec sa fragmentation sociale à la fois individualiste et communautaire ; tous les intellectuels universitaires se situent de manière assumée dans la perspective post-moderne dont le contenu tient à l’idéologie LGBTQ, l’écriture inclusive, l’art contemporain, le relativisme moral, la négation des classes (ou alors pour dénoncer le « classisme »), l’absence de toute critique du militarisme, etc., etc. !

La superpuissance américaine est le coeur du monstre capitaliste, c’est là que se décide le mode de vie dominant, qui se répand à travers les grandes entreprises américaines et l’influence étatique américaine. La crise de la civilisation capitaliste est avant tout la crise de la superpuissance américaine.

Ce n’est pas pour rien que des nationalistes français comme Eric Zemmour, Marion Maréchal, Marine Le Pen ont capitulé devant l’OTAN et le soutien au régime ukrainien lors du démarrage de l’opération militaire russe en février 2022. Ils savent que s’ils assumaient une rupture avec la superpuissance américaine, il aurait alors fallu une remise en cause du mode de vie français, et ça ils ne peuvent certainement pas l’assumer.

C’est une grande chance que nous avons en France, car à l’inverse en Russie malheureusement les forces nationalistes ont réussi à synthétiser une idéologie pour galvaniser les masses, prenant les commandes du refus de l’OTAN pour l’aligner sur un expansionnisme russe tout aussi impérialiste. Cela signifie qu’il existe un espace en France pour dénoncer la superpuissance américaine et basculer de là dans un rejet du capitalisme.

Il va de soi que cette dénonciation de la superpuissance américaine ne saurait tenir en l’anti-américanisme ou en l’alignement sur la Russie ou la Chine, cette dernière voulant simplement prendre la place des États-Unis. Cette dénonciation doit reposer sur la critique systématique, complète, intransigeante du mode de vie capitaliste dominant, avec son exploitation et son aliénation, sa destruction de la culture et sa fuite dans la guerre.

Une telle chose fait que la question animale est par exemple essentielle, car McDonald’s est un grand symbole du mode de vie capitaliste destructeur. Tout comme la dénonciation des réseaux sociaux, calibrés pour assécher les esprits, les faire se désorienter dans une consommation abrutissante, doit prendre une place réelle. On ne peut pas dénoncer le capitalisme en perdant sa vie sur Instagram, Facebook, Twitter, Tinder, Youtube et autres variantes pas forcément américaines, comme TikTok.

Dire qu’en France l’ennemi principal c’est la superpuissance américaine, c’est opposer non pas la France au États-Unis, mais les intérêts démocratiques et populaires des larges masses à l’alignement sur la superpuissance américaine et ses valeurs dans tous les domaines.

L’apolitisme en France est l’expression de cet alignement et rien ne peut se faire sans le rejet affirmé de la superpuissance américaine !