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Refus de l’hégémonie

Zaloujny, de chef de l’armée ukrainienne à ambassadeur

Le 8 mars 2024, le ministre des affaires étrangères polonais Radosław Sikorski expliquait qu’une intervention de l’Otan aux côtés de l’Ukraine était une très sérieuse hypothèse, afin de mettre au pas la Russie, autrement dit de la dépecer.

« La présence de forces de l’OTAN en Ukraine n’est pas impensable. J’apprécie l’initiative du président Emmanuel Macron car il s’agit de faire en sorte que Poutine ait peur et non que nous ayons peur de Poutine.

La Russie s’est révélée civilisationnellement incapable d’adopter nos valeurs, malgré nos encouragements répétés. Nous avons dû revenir au rôle initial de l’OTAN. Les Russes se définissent eux-mêmes comme un pays qui ne peut pas vivre en paix avec ses voisins. »

Cette diatribe polonaise ne doit pas surprendre, le nationalisme polonais rêve depuis des centaines d’années de prendre le contrôle de toute l’Europe de l’Est et de détruire la « Moscovie ». Et c’est là qu’on a affaire à des complications très nombreuses, qu’il est nécessaire pourtant de saisir pour ne pas perdre le fil.

Le plus simple pour cela, c’est de prendre la nomination de Valeri Zaloujny, nommé le 7 mars 2024 ambassadeur extraordinaire au Royaume-Uni. Auparavant, il était commandant en chef des forces armées d’Ukraine.

Zaloujny, un général, occupait ce dernier poste depuis juillet 2021, avant de se faire démettre début février 2024. C’est justement là où c’est intéressant. Zaloujny est en effet un fervent nationaliste, un admirateur de Stepan Bandera. En fait, l’armée ukrainienne est par définition bandériste.

Zaloujny avec un officier devant un portrait de Stepan Bandera

Or, le nationalisme ukrainien est traditionnellement exterminateur par rapport aux Juifs, aux Polonais et aux « Moscovites ». Cependant, la situation actuelle empêche une telle « franchise » et les nationalistes appuient surtout l’idée d’une alliance entre le Royaume-Uni, la Pologne et l’Ukraine.

Le Royaume-Uni assume depuis le départ de vouloir détruire la Russie, et, fait très important, en février 2022, une alliance dénommée « trilatérale » unissait le Royaume-Uni, la Pologne et l’Ukraine.

C’est le sens de la nomination de Zaloujny comme ambassadeur à Londres. C’est un compromis avec les nationalistes ukrainiens de la part de la fraction directement pro-américaine, dirigée par le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Par nationalistes ukrainiens, il ne faut pas penser à Azov. La ligne d’Azov est celle d’un bandérisme « pur », jusqu’au-boutiste avec un racialisme « européen » à l’arrière-plan. C’est le « secteur droit » qui est ici au cœur de la question, car il est le parti prônant l’alliance directe avec le Royaume-Uni, tout comme « Svoboda ».

Rappelons que tant Azov que le « secteur droit » et « Svoboda » disposent d’unités de l’armée directement sous leur direction idéologique. Ces organisations pèsent très lourd en Ukraine.

Valeri Zaloujny et Dmytro Kotsyubaylo du « secteur droit » en décembre 2021 après la remise au second de la plus haute décoration ukrainienne par Volodymyr Zelensky 

Zaloujny était parfaitement en phase avec l’armée bandériste, et était très populaire, d’où la grande surprise de son éviction. Mais une semaine avant son éjection du poste de commandant en chef des forces armées d’Ukraine, il y avait des rumeurs de heurts politiques très violents entre Zaloujny et Zelensky.

Cela semblait très flou. On devinait alors un affrontement interne, très brutal, dont le point de départ était l’échec de la « contre-offensive » ukrainienne. Mais quel était la nature de cet affrontement ?

Retraçons les grandes lignes de ce qui s’est passé. Nous le disions dès avril 2023 : cette contre-offensive n’avait qu’un seul sens, celui de servir la marche à la guerre du côté occidental.

L’échec de la contre-offensive, de fait, a été complet, et un grand souci du point de vue occidental dans le bilan est que Zaloujny n’a pas suivi les consignes de l’Otan, dispersant tout le matériel fourni en différents points au lieu de chercher à ouvrir une brèche.

Il a également reconnu, en novembre 2023 lors d’une interview au média américain The Economist, l’échec de la contre-offensive. Pour cette raison, il a ensuite poussé à la mobilisation de 500 000 nouveaux soldats, ce que Zelensky voyait comme un grand risque politique dans une Ukraine sous le joug du nationalisme, mais avec une base très précaire sur le plan social ou des idées.

Zaloujny a alors été remplacé par Oleksandr Syrsky, ancien commandant des forces terrestres, lié à la fraction de Zelensky. Mais comme la superpuissance américaine a confié la patate chaude aux Européens, Zaloujny a été nommé au Royaume-Uni, comme compensation renforcée aux nationalistes ukrainiens.

Zaloujny avait d’ailleurs entre-temps refusé d’être nommé au Conseil national de Sécurité et de Défense, preuve qu’il voulait rester dans la partie politique en cours au sein d’un régime ukrainien en très mauvaise posture.

Autrement dit, on a ici les deux fractions principales aux commandes en Ukraine, maintenant une forme de compromis : la fraction soumise à la superpuissance américaine, dirigée par Volodymyr Zelensky et aux commandes, la fraction nationaliste cherchant un tournant « britannique » et polonais, qui n’est pas aux commandes mais reste puissante.

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Refus de l’hégémonie

Zelensky à Paris pour l’accord France-Ukraine

Le 16 février 2024 après-midi, la France a signé un accord militaire historique avec le régime ukrainien, alors que le matin un accord du même type a été signé entre l’Ukraine et l’Allemagne. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a tout fait dans la journée.

Cela est décidé en toute opacité, sans que le Parlement français ne s’en émeuve d’ailleurs. Tout le monde est aligné sur la superpuissance américaine.

Si la France était déjà largement engagée dans l’hostilité à la Russie, elle est maintenant officiellement liée au régime nationaliste ukrainien, et surtout à un accord militaire ouvertement dirigé contre la Russie.

Il s’agit ni plus ni moins que d’une préparation politique et juridico-pratique à un engagement militaire direct de la France contre la Russie.

Cet engagement se produira très certainement en partenariat avec la Roumanie (des accords étant déjà signés), alors que l’Allemagne s’engagera au niveau de la Pologne. Un accord pour un « corridor » militaire entre l’Allemagne, les Pays-Bas et la Pologne, facilitant le passage des troupes et du matériel, a déjà été signé le 30 janvier 2024 (l’armée néerlandaise est également déjà un satellite de l’armée allemande).

Lors du discours qui a suivi immédiatement cette signature, Emmanuel Macron a eu des mots très forts contre la Russie, racontant au passage n’importe quoi sur la situation de ce pays (catastrophe économique, émigration massive, absence de crédibilité internationale, volonté d’agresser d’autres pays, etc.).

Il a en tous cas affirmé plusieurs choses, aux conséquences très graves diplomatiquement, indiquant un changement radical de posture de la part de la France.

La première (nous soulignons) :

« La Russie a durci ses postures agressives pas seulement contre l’Ukraine mais contre nous tous.

Aujourd’hui, c’est une nouvelle phase.

La Russie de Vladimir Poutine est devenue un acteur méthodique de la déstabilisation du monde ».

La seconde :

« Ces derniers mois des manœuvres de désinformation, de manipulation de l’information et des attaques cyber se sont systématisées et intensifiées.

La Russie a franchi plusieurs seuils à l’égard des démocraties européennes.

Ce changement de posture marque une volonté d’agression à notre endroit.

L’intensification des agressions, leur changement de nature et les seuils franchis exigent un sursaut collectif. »

Emmanuel Macron affirme donc que la Russie agresse la France. C’est là le discours d’un dirigeant préparant une guerre, c’est typiquement ce que disent tous les dirigeant avant de lancer une guerre.

Plus loin dans son discours, d’ailleurs très court, il a évoqué ouvertement le sujet de l’engagement militaire français (sous l’égide de l’Europe et de l’Otan, car la France n’est qu’une colonie américaine bien entendu).

« Si on voit les choses advenir, une nouvelle phase s’ouvrir, il faut avoir la lucidité d’ouvrir une phase de réflexion stratégique et opérationnelle. »

Une réflexion « opérationnelle », cela signifie la guerre.

Et comme pour souligner cette possibilité tout à fait concrète de la guerre française contre la Russie, Emmanuel Macron a cru bon de préciser que ce n’est actuellement pas le cas, sous-entendant que ça pourrait devenir le cas.

« Que les choses soient claires, la France n’est pas en guerre contre la Russie, ni le peuple russe ».

Toutefois, il a précisé après des engagements très fermes contre la Russie. Il a eu cette phrase particulièrement hostile, mais qui ne consiste en rien de nouveau depuis 2022 :

« Nous sommes décidés à faire échec à la guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine ».

Par contre, radicalisant sa position, il a dit que la France est maintenant prête à « bousculer les habitudes », à « en faire davantage », appelant à un « effort de réarmement ».

Dans cette optique, 3 milliards d’euros doivent donc officiellement être distribués à l’Ukraine en 2024, après 1,7 milliards en 2022 et 2,1 milliards en 2023 d’après le Président français.

Précision ici une chose très importante. Cette prise de position française (qui est la même que celle des deux autres grands vassaux américains que sont le Royaume-Uni et l’Allemagne), intervient à un moment très particulier où l’Ukraine connaît une situation très difficile sur le plan militaire.

L’annonce le 17 février 2024 de la prise d’Avdiïvka par la Russie (l’Ukraine parle de son côté d’un retrait volontaire et sans conséquence…) est un moment marquant. C’était une position stratégique de l’armée ukrainienne depuis 2014, contre les régions séparatistes. La stratégie russe d’attrition, d’encerclement minutieux et de pilonnages de cibles très précises porte ses fruits, alors que le matériel occidental offert à l’Ukraine ne permet pas de faire de différence.

Il ne peut maintenant plus y avoir que deux solutions : soit l’Ukraine périclite rapidement, et il y aura des négociations, soit ce sera l’escalade, avec un engagement militaire directe de l’occident.

C’est précisément ici qu’intervient l’accord militaire signé entre la France et l’Ukraine, avec ses conséquences immenses. Pour dire les choses très simplement, cet accord consiste à faire comme si l’Ukraine était membre de l’Otan, tout autant qu’elle prépare son adhésion.

On l’aura compris, cela engage mutuellement les deux pays en cas de conflit futur, ou d’escalade. C’est plus qu’une alliance, c’est la formation d’un bloc militaire. On sait ici très bien qu’il s’agit du bloc occidental, dirigé par la superpuissance américaine, avec en ligne de mire la superpuissance chinoise.

L’Allemagne et le Royaume-Uni ont signé le même type d’accord avec l’Ukraine.

Toujours est-il que cela est maintenant très concret, avec des engagements signés noir sur blanc. De manière générale, il est question du soutien militaire mutuel entre les deux pays, dans la perspective de l’Otan, ainsi que d’une dénonciation aussi forte que systématique de la Russie.

Ce passage est typique :

« Le Participant français contribuera au développement des capacités de protection des infrastructures critiques de l’Ukraine, y compris par des moyens militaires, en donnant la priorité, sans s’y limiter, aux capacités modernes de défense aérienne.

Les Participants envisageront des programmes conjoints d’enseignement et de formation pour les spécialistes de la protection des infrastructures critiques. »

Surtout, l’alliance militaire totale pour l’avenir est gravée dans le marbre, obligeant pratiquement l’engagement directes des deux partie en cas de nouveau conflit :

« En cas de future agression armée russe contre l’Ukraine, à la demande de l’un ou l’autre des Participants, les Participants mèneront des consultations dans les 24 heures pour déterminer les mesures nécessaires pour contrer ou dissuader l’agression.

Dans ces circonstances, et conformément à ses obligations légales et constitutionnelles, le Participant français fournira à l’Ukraine une assistance rapide et soutenue en matière de sécurité, des équipements militaires modernes dans tous les domaines, selon les besoins, et une assistance économique ; il imposera des coûts, économiques notamment, à la Russie et consultera l’Ukraine sur ses besoins dans le cadre de l’exercice de son droit à la légitime défense consacré par l’article 51 de la Charte des Nations unies. »

Forcément, il n’est pas précisé en quoi consisterait une « nouvelle agression armée russe contre l’Ukraine »… Au passage, il est bien préciser que l’assistance doit se faire dans les deux sens.

« Les Participants s’efforceront de faire en sorte que les capacités militaires de l’Ukraine soient d’un niveau tel qu’en cas d’agression militaire extérieure contre la France, l’Ukraine soit en mesure de fournir une assistance militaire efficace. Les modalités, le format et la portée de cette assistance seront déterminés par les Participants. »

Enfin, ou surtout, l’accord interdit de faire à l’Ukraine toute négociation de paix. L’Ukraine est entièrement vassalisées par la France (qui est elle-même un vassal américain) pour servir de chair à canon contre la Russie.

Il s’agit du point 14, intitulé « Redevabilité ».

« Les Participants réaffirment leur engagement à tenir la Fédération de Russie pour responsable des pertes ou des dommages causés à des personnes et à des entités, ainsi qu’à l’État ukrainien, du fait des actes internationalement illicites qu’elle a commis en Ukraine ou contre l’Ukraine, y compris son agression en violation de la Charte des Nations Unies.

Les Participants réaffirment qu’il ne doit pas y avoir d’impunité pour les crimes de guerre et autres atrocités et que la Fédération de Russie doit en assumer la responsabilité juridique, notamment en réparant tout dommage causé par de tels actes, ce qui contribuera également à dissuader de futures agressions et à soutenir la résilience de l’Ukraine. 

Les Participants s’efforceront de demander des comptes aux responsables de crimes de guerre et d’autres crimes internationaux, commis en Ukraine ou contre l’Ukraine dans le contexte de la guerre d’agression de la Russie, conformément au droit international, notamment en soutenant les travaux du bureau du procureur général de l’Ukraine et de la Cour pénale internationale afin de garantir que les allégations de crimes de guerre fassent l’objet d’enquêtes complètes et équitables menées par des mécanismes juridiques indépendants, efficaces et robustes.

Les Participants poursuivront leur engagement au sein du « Groupe sur les options pour la création d’un tribunal sur le crime d’agression contre l’Ukraine ». »

Nous sommes à l’aube d’une troisième guerre mondiale, et la France, notre pays, participe activement à l’escalade menant à ce conflit. Il faut dénoncer l’escalade militaire, il faut dénoncer l’Otan, il faut saboter les plans militaire français de guerre contre la Russie !

Telle est l’actualité réelle, principale, essentielle de notre époque. Tout se définit par rapport à ça !

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Refus de l’hégémonie

L’identité des deux « humanitaires » français tués en Ukraine

L’affaire des deux « humanitaires » français morts en Ukraine prend une tournure pittoresque, à vrai dire conforme au caractère fondamentalement louche de cette histoire.

On se rappelle que le ministre français des Affaires étrangères Stéphane Séjourné avait parlé de la « barbarie russe » et que le président Emmanuel Macron était monté au créneau.

Ce n’est pas tout : le Parquet national anti-terroriste s’est emparé de l’affaire. Il y a donc une enquête !

On ne voit pourtant pas les photographies et biographies des deux « martyrs » mis en avant dans les médias français…

Même l’association pour laquelle ils ont travaillé refuse de dire qui ils sont!! Là, on est clairement dans du louche. Voici comment le quotidien Le Monde présente cet aspect, en fournissant nouvellement le nom des deux personnes concernées.

« Adrien Pajol et Guennadi Guermanovitch, les deux secouristes tués, étaient des volontaires de l’ONG suisse Entraide protestante suisse (connue sous l’acronyme EPER) participant à une mission humanitaire. La seconde victime possédait également la nationalité biélorusse. Contactée, l’EPER confirme les faits mais ne souhaite pas confirmer l’identité des victimes. »

Si là on en sait pas plus, voici leur parcours qu’on peut trouver diffusé sur internet par ceux qui dénoncent le camp occidental.

« Guennadi Guermanovitch, 52 ans, a été policier scientifique biélorusse jusqu’en 1996, puis légionnaire du 2e REP (régiment étranger de parachutistes) jusqu’en 2007, au 3e REI (régiment étranger d’infanterie) de Kourou, Guyane, jusqu’en 2009. Spécialiste des transmissions, il était entrepreneur dans la sécurité privée, formait des Ukrainiens à son art depuis 2019

Adrien Baudon de Mony Pajol, 41 ans, était homme d’affaires et spécialiste vinicole au large réseau international, le profil idéal d’un honorable correspondant de la DGSE.  »

Un ancien légionnaire et un homme d’affaires au large réseau, en train de distribuer de la nourriture pratiquement sur la ligne de front ?

Il n’y a pas besoin de réfléchir bien longtemps pour comprendre que cela ne tient guère et qu’on a ici beaucoup de choses à l’arrière-plan.

Et c’est en cela, au-delà de la simple question de ces « humanitaires », que les Français sont coincés, sans le savoir.

En effet, il y a :

  • un alignement complet de la France sur l’Otan pour défaire la Russie;
  • un alignement de l’armement et de la logistique militaire de l’armée française sur l’Otan;
  • un alignement diplomatique et financier de la France sur l’Union européenne pour le soutien au régime ukrainien;
  • toute l’extrême-Droite activiste française tournée vers l’Ukraine, avec de nombreuses personnes parties sur le front, en liaison inévitable avec les services secrets français.

Autrement dit, impossible de reculer. La France est dans l’engrenage, changer de position impliquerait un renversement sur le plan militaire, financier, diplomatique.

On lit souvent que le Rassemblement national de Marine Le Pen et La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon aimeraient se tourner vers la Russie. Déjà, c’est faux en soi, ensuite ils ont déjà tous deux soutenu l’Ukraine, et enfin de toutes façons ils n’auraient jamais le courage de poser une rupture complète.

Le camp américain a gagné dans la bourgeoisie française, le néo-gaullisme aventuriste n’existe plus dans la situation présente, donc toute force parlementaire doit par définition, si elle veut accéder au gouvernement, s’aligner.

Même dans l’hypothèse absurde où il y aurait une force contestatrice totale accédant au pouvoir, elle aurait l’armée contre elle de par son alignement technique-pratique, elle aurait l’Union européenne pour bloquer juridiquement toute initiative, etc.

L’affaire des deux « humanitaires » devrait d’ailleurs faire la Une des médias pendant des jours, et on a rien de tout ça. C’est simplement une note de plus dans la partition jouée à l’arrière-plan d’un pays qui vit au jour le jour et s’est fait happé sans même s’en apercevoir.

Les Français vont payer historiquement très cher leur nonchalance, leur mauvaise foi, leur suffisance. Le Ciel des événements historiques va leur tomber sur la tête.

A nous de faire que cette expérience traumatisante soit salvatrice pour saboter l’engrenage – pour la défaite de l’Otan et la déroute de l’Occident – pour les masses mondiales et le Socialisme !

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Refus de l’hégémonie

L’Ukraine veut annexer une partie de la Russie

Cette fois, c’est officialisé. Le régime ukrainien compte annexer les régions de Belgorod, de Briansk,de Koursk, de Voronej et de Rostov, ainsi que le kraï de Krasnodar. C’est officialisé par un décret présidentiel.

Nous avions déjà parlé de la carte – en fait, nous avons même été les seuls à le faire –  qu’on trouvait dans les bureaux de Kyrylo Boudanov, le directeur du renseignement militaire ukrainien.

Cette carte montre justement le découpage de la Russie en plusieurs zones, avec une partie à l’ouest annexée par l’Ukraine.

Kyrylo Boudanov, par ailleurs, nie dans une interview au Financial Times du 20 janvier 2024 que l’Ukraine se retrouve dans une situation militairement catastrophique. Il faut dire que c’est là un quotidien britannique au service de la grande bourgeoisie du pays ; il appelle ainsi à confisquer tous les avoirs russes en Europe !

C’est Robert Zoellick, ancien Secrétaire d’État adjoint des États-Unis et président de la Banque Mondiale, qui se charge de cette mission d’évangélisation en ce sens. Il dit : les contribuables risquent de râler, par contre si on prend l’argent russe, c’est une manière « élégante » de combattre la Russie.

C’est une fuite en avant belliciste, et le régime de Kiev, cette marionnette au service des Etats-Unis (et de la Grande-Bretagne) a donc justement d’officialisé la carte de Boudanov. L’Oukase présidentiel n°17 du 22 janvier 2024 affirme que des territoires appartenant à la Russie sont en fait historiquement ukrainiens.

On notera que les nationalistes ukrainiens exigeaient déjà cela en 2014, comme ici repris par des soutiens français.

C’est une preuve de plus que le nationalisme ukrainien est l’arrière-plan du régime, de l’armée et de l’idéologie diffusée dans tous les pays.

Nous aurions aimé dire le contraire : nous avons alerté pendant six mois, avant le début du conflit, sur la menace russe pesant sur l’Ukraine, expliquant que la guerre était inéluctable.

Mais que faire, le régime ukrainien s’est révélé un pur outil américain pour détruire la Russie. C’est au suicide d’une nation auquel on assiste.

Voici un exemple ce cela avec Le Figaro et l’AFP, début janvier 2024.

Des symboles nazis tatoués

L’Ukraine paie cela très cher : des voix se sont fait entendre pour que le régime reconnaissance qu’il y a eu 500 000 soldats blessés ou morts, alors que de manière officielle il est prévu de mobiliser 500 000 soldats de plus.

On n’y échappera pas, le nationalisme ukrainien est jusqu’au boutiste, il ne veut pas « protéger » l’Ukraine, mais détruire les « Moscovites ».

Le décret signé par Vladimir Zelensky rentre dans cette narration nationaliste. Il dit en ce sens qu’il faut reconnaître que les territoires concernés en Russie sont ukrainiens, et que la Russie a commis des crimes contre les Ukrainiens: c’est la fameuse thèse délirante de l’Holodomor.

Comment les Ukrainiens ont-ils pu accepter cette thèse délirante alors qu’ils parlent pour beaucoup russe, ont de la famille en Russie, sont liés à la culture russe, cela reste la grande question et cela montre bien que le nationalisme est capable de profondément aveugler.

Puis, le décret dit qu’il faut associer ce projet aux « peuples asservis par le Russie ». C’est là où on rejoint la carte de Boudanov et le projet de dépecer la Russie, au nom d’une « décolonisation ». C’est la conception nationaliste ukrainienne comme quoi les Russes ne seraient que des « Moscovites ».

On remarquera au passage que la ligne ukrainienne est ethno-nationaliste, alors que justement la Russie se présente comme une fédération. Cela explique la scission dans l’extrême-Droite française entre les ethno-nationalistes (qui forment la quasi totalité des troupes et soutiennent à fond le régime ukrainien, et de fait l’Otan) et les conservateurs / traditionalistes rêvant d’un empire décentralisé.

Pour l’extrême-Droite française, le régime ukrainien est le fer de lance de l’occidentalisme, de la « pureté » nationale, contre le mélange des peuples, fut-ce dans une Fédération.

Voici les extraits fondamentaux du décret, avec sa construction juridico-idéologique rentrant dans le cadre du dépeçage de la Russie.

À propos des territoires de la Fédération de Russie historiquement habités par les Ukrainiens

Compte tenu du fait qu’au fil des siècles, la Russie a systématiquement commis et continue de commettre des actions visant à détruire l’identité nationale, à opprimer les Ukrainiens, à violer leurs droits et libertés, y compris sur les terres historiquement habitées par eux dans le Kouban, Starodubshchyna, le nord et l’est de Slobozhanshchyna, dans le cadre de les limites des oblasts modernes de Krasnodar Krai, Belgorod, Briansk, Voronej, Koursk et Rostov de la Fédération de Russie,

soulignant la nécessité pour la Fédération de Russie de respecter ses obligations internationales visant à garantir aux Ukrainiens vivant sur ses territoires, y compris ceux historiquement habités par des Ukrainiens de souche, le droit de recevoir un enseignement en langue ukrainienne et son libre usage civil, social, culturel et religieux droits humains, accès aux médias de langue ukrainienne, droit de réunion pacifique (…)

le Cabinet des ministres de l’Ukraine devra élaborer, avec la participation d’experts internationaux, de représentants du Congrès mondial des Ukrainiens, de scientifiques et du public, et soumettre au Conseil national de sécurité et de défense de l’Ukraine un plan d’action pour préserver la sécurité nationale, l’identité des Ukrainiens dans la Fédération de Russie, y compris sur les terres historiquement habitées par eux (…).

Il s’agit de résoudre la question de la collecte et de l’étude des faits et des témoignages sur les crimes commis contre les Ukrainiens qui vivent (vécu) sur les territoires de la Russie, historiquement habités par des Ukrainiens de souche, sur la politique de russification forcée, de répression politique et de déportations des Ukrainiens, de restauration et de préservation de la mémoire historique, y compris en ce qui concerne la création d’un centre sur les questions spécifiées.

Il en va de l’intensification des travaux visant à lutter contre la désinformation et la propagande de la Fédération de Russie concernant l’histoire et le présent des Ukrainiens en Russie et de tous les peuples asservis par celle-ci, avec la participation de scientifiques, d’experts, de représentants du public ukrainien à l’étranger et d’organisations d’Ukrainiens à l’étranger, nationaux et étrangers, pour préparer et organiser des événements visant à démystifier les mythes russes sur l’Ukraine.

Il en va également du développement de l’interaction entre les Ukrainiens et les peuples asservis par la Russie ; il faudra assurer, en collaboration avec l’Académie nationale des sciences d’Ukraine, la préparation et la distribution en Ukraine et dans le monde de documents sur l’histoire de plus de mille ans de la formation de l’État ukrainien, les liens historiques des terres habitées par les Ukrainiens de souche avec l’Ukraine. formations d’États nationaux à diverses périodes historiques.

Comme on le voit, le régime de Kiev a plein d’ambitions… au service simplement du nationalisme ukrainien convergeant avec la superpuissance américaine.

C’est qu’on est à… la moitié de la guerre. En fait, soit elle se termine rapidement, entre janvier et juin 2024, soit elle durera deux ans de plus. Dans tous les cas, la Russie ne s’arrêtera pas avant Odessa et Kharkiv, avec alors une intervention de la Pologne à l’Ouest, provoquant une division de l’Ukraine en trois parties.

Nous sommes en France, pays de l’Otan, notre devoir est de combattre notre propre impérialisme, alors que la France a pris en plus la tête de la « coalition artillerie » pour l’Ukraine. Il faut saboter l’effort de guerre, la propagande belliciste, la soumission à la superpuissance américaine !

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Le nationalisme ukrainien et l’effacement de la Russie

Avant le conflit entre la Russie et l’Ukraine, agauche.org a pendant six mois alerté de l’imminence de ce drame historique et souligné la menace que cela faisait peser sur l’Ukraine. Le déclenchement du conflit a cependant fait basculer l’Ukraine dans un nationalisme forcené, totalement délirant, voulant effacer la Russie.

Le régime ukrainien n’est nullement actif « en défense » de l’Ukraine ; en réalité, son agenda est celui du nationalisme ukrainien combiné à celui de l’Otan, avec comme but la destruction de la Russie. Les exemples suivants montrent l’ampleur de cette fuite en avant nationaliste, où tombent les Ukrainiens qui espèrent obtenir les armes américaines et l’argent européen à l’infini.

La chanteuse d’opéra Anna Netrebko est une grande cible du nationalisme ukrainien

Prenons le prix Erich-Maria-Remarque, du nom du grand écrivain allemand auteur d’A l’Ouest rien de nouveau. Le prix est décerné par la ville allemande d’Osnabrück, dans une optique qui se veut démocratique-pacifiste. Il y a un prix principal et un prix spécial.

Pour 2023, le prix principal est allé à Lioudmila Oulitskaïa. C’est une Russe, opposante depuis longtemps à Vladimir Poutine (un « criminel »). Écrivain, elle s’est opposée à « l’opération militaire spéciale » (une « honte ») en Ukraine et s’est dans la foulée installée en Allemagne. Elle dénonce la Russie depuis plus d’une décennie comme acculturée, nationaliste, ayant une folie impérialiste des grandeurs.

Eh bien celui qui a reçu le prix spécial, le dessinateur ukrainien Serhi Maidukov, a catégoriquement refusé de recevoir son prix. Hors de question d’être aux côtés d’une Russe ! C’est là qu’on voit le degré de fanatisme du nationalisme ukrainien, qui profite de l’appui massif des occidentaux (Maidukov travaille pour les New Yorker, Wall Street Journal, Washington Post, Zeit, Guardian, des quotidiens bellicistes).

Éloge par Le Monde d’une émission d’Arte racontant avec fierté l’interdiction de ce qui est russe à l’opéra de Kiev (« Kiev, un opéra en guerre« )

La contagion est générale ; elle ne concerne pas que l’opéra où tout ce qui est russe est interdit. Prenons Andreï Kourkov, qui est le romancier ukrainien dont les œuvres ont été le plus traduites à l’étranger. Il est né… dans la banlieue de Leningrad et tous ses romans ont été écrit en russe ! Mais lui-même est pour la suppression de la langue russe désormais. Ce qui ne n’empêche pas qu’il soit dénoncé en Ukraine comme « un collaborateur au long cours » pour ses romans écrits en russe…

Au début de 2023, il y a eu, autre exemple, le festival Prima Vista, en Estonie. C’est un pays fanatiquement anti-Russie également. Néanmoins, des opposants étaient systématiquement invités. Or, cette fois, les poètes ukrainiennes Olena Huseinova et Anna Gruver ont refusé de venir. La raison a tenu à la présence de la poète russe Linor Goralik ! Cela va si loin qu’Olena Huseinova a également dénoncé un poète russe habitant aux Canada ayant pris partie dans ses œuvres pour les « victimes » du conflit à Marioupol et Boutcha. Selon elle, c’est de l’appropriation néo-coloniale.

La romancière Oksana Sabuschko s’est pris une volée de bois vert en disant qu’elle n’avait rien contre le fait que ses œuvres soient traduites en russe, tout comme l’historien Jaroslav Hryzak pour avoir accordé une interview au média russe d’opposition (et interdit) Meduza. Pareil pour le romancier le plus connu en Ukraine, Iouri Androukhovytch, qui a été critiqué pour avoir parlé avec le romancier russe Mikhaïl Chichkine à un festival littéraire en Norvège en septembre 2022. Ce Mikhaïl Chichkine, dont la mère est Ukrainienne, vit pourtant en Suisse depuis 1995, publie dans tous les journaux occidentaux anglophones et dénonce Vladimir Poutine depuis le départ !

Le nationalisme ukrainien est une idéologie qui, depuis sa fondation au 19e siècle, vise à l’effacement de la Russie. Cette dernière ne serait qu’un assemblage artificiel produit par la « Moscovie ». Il n’y a donc rien de « russe » à reconnaître. Et même les Russes opposés à « l’opération militaire spéciale » sont donc dénoncés comme des agents du colonialisme. Tel est le fanatisme du nationalisme ukrainien, dont un exemple terrible est la nomination en septembre 2023 d’un nouveau ministre de la défense ukrainien, après un scandale de corruptions.

On parle ici de Roustem Oumierov, né en Ouzbékistan et Tatar de Crimée, où sa famille est revenue en 1991 : les Tatars avaient été déportés en 1944 par l’URSS en raison de leur soutien à l’Allemagne nazie. On comprend par sa nomination que c’est un symbole de la visée ukrainienne sur la Crimée. Cette dernière est russe historiquement et jamais la Russie ne l’abandonnera : le fait de nommer un tel ministre de la Défense montre qu’aucune solution pacifique n’est envisagée ni envisageable par l’Ukraine.

Roustem Oumierov est passé par les États-Unis, notamment avec le « Future Leaders Exchange ». C’est un agent américain. Mais pas seulement : il parle d’ailleurs turc et on comprend le double jeu de la Turquie, qui compte bien faire un partenariat approfondi avec le belligérant victorieux, que ce soit la Russie ou l’Ukraine. Telle est la bataille pour le repartage du monde.

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La Chine entre en scène : acte 2

Elle fait ouvertement concurrence aux États-Unis.

La République populaire de Chine avait marqué l’actualité le 24 février 2023 avec l’annonce d’un « plan » pour mettre fin au conflit entre l’Ukraine et la Russie au moyen du dialogue. C’était le premier acte d’une pièce savamment orchestrée, consistant en le fait de se placer diplomatiquement sur la scène mondiale en concurrence avec les États-Unis dans le cadre de la guerre mondiale pour le repartage du monde.

Cela fût une grande réussite et depuis la Chine n’a eu qu’à attendre que les événements se déroulent en sa faveur. Tant l’Ukraine elle-même que les Européens ont effectivement poussé pour qu’il y ait une communication directe entre la Chine et l’Ukraine, à propos du conflit.

C’est dorénavant chose faite, à l’initiative de l’Ukraine, comme a tenu à le souligner la diplomatie chinoise, appuyant ainsi son statut de superpuissance. Le mercredi 26 avril 2023, le président chinois Xi Jinping s’est en effet entretenu par téléphone avec le Président ukrainien Zelensky.

Ce dernier a parlé d’un appel « long et significatif » (il aurait duré près d’une heure) devant donner une forte impulsion au développement des relations bilatérales entre les deux pays.

Il en ressort deux choses. D’une part, un ambassadeur ukrainien en Chine a été nommé. Il s’agit d’un ancien ministre des Industries stratégiques, Pavlo Riabikine, pour un poste vacant depuis février 2021.

Le régime ukrainien, avec ses illuminations nationalistes s’imagine avoir un quelconque poids dans la scène internationale et pouvoir profiter diplomatiquement de la Chine avec cet ambassadeur ; il se fait encore une fois l’idiot utile du jeu des grandes puissances menant la 3e guerre mondiale.

Ce qui compte vraiment en revanche, c’est qu’il sera envoyé prochainement un « Représentant spécial du gouvernement chinois pour les affaires d’Europe et d’Asie centrale ». Il devra se rendre tant en Ukraine que dans d’autres pays pour, selon le ministère chinois des Affaires étrangères :

« mener des échanges approfondis avec différentes parties sur le règlement politique de la crise ukrainienne. »

On comprend tout de suite que ce médiateur a vocation à se rendre également en Russie pour mener des négociations, celles-ci devant servir non pas à la paix comme but principal, mais au rayonnement international de la Chine face aux États-Unis. Il s’agirait d’ailleurs de l’ancien vice-ministre des Affaires étrangères Li Hui, qui a été ambassadeur de Chine en Russie de 2009 à 2019.

Que ces négociations aboutissent ou non, cela ne change strictement rien à l’affaire car ce qui compte pour la Chine est uniquement de se placer et d’exister en opposition à la superpuissance américaine.

Le communiqué du ministère chinois des Affaires étrangères appuie très clairement sur cette opposition, la superpuissance chinoise se posant en miroir inversée de la superpuissance américaine.

« La Chine n’est pas à l’origine de la crise ukrainienne, ni n’est partie à la crise. Membre permanent du Conseil de Sécurité des Nations Unies et grand pays responsable, elle ne reste pas les bras croisés ni ne jette de l’huile sur le feu, et encore moins en tire profit pour ses propres intérêts.

Ce qu’elle fait est désintéressé et impartial. Le dialogue et les négociations sont la seule solution viable. La guerre nucléaire ne fait pas de gagnant. »

Il faut bien souligner ici que, comme à son habitude, la Chine ne parle certainement pas « d’invasion russe », ni ne prononce le mot « guerre ». La Chine ne fait aucun mauvais coup à son allié russe qui est considéré comme une partie devant discuter.

« Il faut saisir les opportunités pour accumuler des conditions favorables au règlement politique de la crise maintenant que la réflexion et la voix de la raison de différentes parties se multiplient.

J’espère que les différentes parties tireront des enseignements profonds de la crise ukrainienne, et recherchent ensemble par dialogue une voie pour assurer la sécurité et la stabilité de long terme en Europe. »

La réaction de la Russie a été bien entendu très modérée, se contentant de rejeter la faute sur les Ukrainiens et les occidentaux ne voulant pas discuter. Prenant acte de la volonté de la Chine de « s’efforcer de mettre en place un processus de négociation », le ministère russe des Affaires étrangères a surtout dénoncé la partie adverse, ce qui fait directement le jeu de la Chine.

« Les autorités ukrainiennes et leurs soutiens occidentaux ont déjà démontré leur capacité à saper les initiatives de paix ».

De son côté, la superpuissance américaine s’est montrée forcément très ennuyée par le jeu de la superpuissance rivale. Le porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain John Kirby a ainsi expliqué à la presse à propos de cet appel téléphonique :

« Nous estimons que c’est une bonne chose. Cela dit, savoir si cela peut déboucher sur une initiative, une proposition ou un plan de paix sérieux, nous l’ignorons pour l’instant. »

Surtout, il rappelle le rôle des États-Unis, qui ont véritablement la main sur le régime ukrainien et qui feront nécessairement tout pour saboter les œuvres chinoises, alors que les chinois font ici tout pour saboter les œuvres américaines.

« [la discussion de paix] ne sera pas viable ou crédible si les Ukrainiens et le président Zelensky, personnellement, n’y sont pas impliqués et ne la soutiennent pas».

C’est un moment marquant de la 3e guerre mondiale qui se déroule et s’amplifie chaque jour.

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Guerre

20 avril 2023 : le secrétaire général de l’Otan à Kiev

La visite témoigne de la vassalité de l’Ukraine.

Conformément à la mise en scène de la contre-offensive militaire du régime ukrainien, le secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg s’est rendu à Kiev le 20 avril 2023, pour une visite « surprise ». Aucune surprise en réalité, puisque tout est parfaitement orchestré en fonction d’une narration.

Il s’agit de forcer le cours des choses, d’obliger l’Ukraine à se précipiter dans les enfers. D’où le soutien de l’Otan comme la corde soutient le pendu :

« L’Otan est avec vous aujourd’hui, demain, et pour aussi longtemps qu’il faudra. »

Cette promesse de Jens Stoltenberg n’engage que ceux qui veulent bien y croire. Cela tombe bien, le régime ukrainien y croit totalement. En pratique, il n’y a que le courant fasciste ukrainien du « secteur droit » qui est plus critique envers les États-Unis, considérant que ceux-ci ne soutiennent l’Ukraine que par intérêt. En même temps, ils croient à 100 % en le Royaume-Uni et veulent un bloc avec la Pologne et la Roumanie, ce qui relativise leur « critique ».

La seule question en Ukraine qui prévaut, c’est celle de savoir sous quelle forme se vendre à l’occident. C’est une tentative, illusoire, de sortir du tiers-monde en se soumettant comme satellite militaire. C’est une tentative, si l’on veut, de réédition de la mise en place de l’État israélien comme forteresse, ou bien de la Turquie d’ailleurs. Dans les trois cas, ukrainien, israélien, turc, il y a l’établissement d’un régime militarisé, nationaliste, avec une idéologie artificielle imposée par en haut, etc.

Si aujourd’hui les États israélien et turc cherchent à disposer d’une indépendance relative de par la croissance de leur capitalisme (bureaucratique par ailleurs), l’Ukraine est elle dans la dépendance totale. Jens Stoltenberg a évidemment souligné l’aide financière et militaire liée à cette situation. 150 milliards d’euros ont été fournis par des pays membres de l’Otan et l’aide militaire continue :

« Les alliés livrent maintenant davantage d’avions de chasse, de tanks, de véhicules blindés, et les fonds de l’Otan pour l’Ukraine reçoivent un soutien urgent… Tout ça fait une réelle différence sur le champ de bataille aujourd’hui. »

Sans l’Otan, le régime ukrainien n’aurait pas tenu le choc. La superpuissance américaine en profite et utilise l’Ukraine. L’objectif annoncé, c’est donc officiellement l’intégration de l’Ukraine dans l’Otan.

Ce qui est pourtant impossible sans une défaite totale de la Russie : cela revient à dire que soit Jens Stoltenberg ment et envoie l’Ukraine se faire démolir pour des promesses, soit qu’il prône la destruction effective de la Russie. Ce sont naturellement les deux aspects de la même pièce, puisque de toutes façons ça ne coûte pas cher pour l’occident !

Soit en effet la Russie gagne et l’Otan prend la partie ouest de l’Ukraine, soit la Russie perd et se fait démanteler. Ainsi, a-t-il souligné :

« La place de droit de l’Ukraine est dans la famille euro-atlantique. La place de droit de l’Ukraine est dans l’Otan. »

Un tel discours est fantasmagorique pour qui connaît l’Ukraine. Mais les Ukrainiens ont accepté cette vente à la découpe. Jens Stoltenberg a, en ce sens, invité le président ukrainien Volodymyr Zelensky à se rendre au sommet de l’Otan de juillet à Vilnius en Lituanie. On saura alors, en toute logique, si la contre-offensive ukrainienne s’est réalisée ou non, et ses résultats. Ce sera donc l’occasion pour l’Otan de prendre l’initiative : c’est un piège pour l’Ukraine. La présence de Volodymyr Zelensky forcera celui-ci à accepter les décisions de l’Otan.

La visite de Jens Stoltenberg à Kiev s’est déroulé d’ailleurs la veille de la réunion de l’Otan sur l’Ukraine à la base américaine de Ramstein en Allemagne. Le régime ukrainien a été prévenu des décisions prises par la superpuissance américaine, comme les forces de l’Otan le seront à Ramstein.

Car, évidemment, dans le camp occidental, la superpuissance américaine donne le ton, et elle seule !

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Culture

L’Encyclopédie de Diderot sur la Russie et l’Ukraine

Deux articles riches d’enseignements.

L’Encyclopédie est un monument universel de la culture nationale française ; c’est une puissante contribution des Lumières. Et même si l’on ne s’intéresse pas dans le détail aux informations fournies dans les articles Russie et Ukraine, on peut en tirer des enseignements par la négative.

La propagande de guerre occidentale, en mode bourrage de crâne, insiste sur le fait que la Russie n’existe pas, que ce serait une sorte d’empire colonial asiatico-barbare. Les Russes seraient d’ailleurs des fanatiques suicidaires, avec un esprit criminel à la Dostoïevski, pour qui la vie ne compterait pas.

Ce n’est pas une plaisanterie ! Pour des Français pétris au rationalisme, c’est trop gros pour être vrai, et pourtant c’est bien le cas. Dostoïevski est présenté désormais comme l’exemple de l’âme damnée russe qu’il faudrait absolument éliminer.

C’est le fond de l’idéologie nationaliste « bandériste » en Ukraine, où le président Volodymyr Zelensky vient de demander au premier ministre Denys Chmyhal d’étudier le remplacement du mot « Russie » par celui de « Moscovie ».

Et comme la Russie serait une fiction, il faudrait la « décoloniser », la diviser en plusieurs pays. C’est tout à fait assumé de la part du régime ukrainien.

Or, l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert dit précisément tout le contraire ; elle insiste sur le fait que la Russie n’est plus la Moscovie, qu’elle est une nation se développant, sous l’impulsion de Pierre le grand (1672-1725). C’est d’ailleurs lui qui, ayant comme référence les Pays-Bas, le premier pays capitaliste, reprit ses couleurs, blanc-bleu-rouge, qui devinrent ceux du drapeau national russe (et des Slaves en général pour la plupart).

L’Encyclopédie présente également bien l’Ukraine, alors une contrée plus qu’autre chose et subissant perpétuellement les invasions, ne devant sa sortie de secours en termes de civilisation qu’en se tournant vers la Russie. De fait, c’est seulement alors que le pays se structurera réellement, alors que la reconnaissance de l’Ukraine et le développement systématique de sa langue ne se feront qu’à partir de l’instauration de l’URSS.

Tout cela contredit formellement la propagande occidentale !

L’article de l’Encyclopédie sur l’Ukraine

UKRAINE, (Géog. Mod.)​

contrée d’Europe bornée au nord par la Pologne & la Moscovie, au midi par le pays des tartares d’Oczakou, au levant par la Moscovie, & au couchant par la Moldavie.

Cette vaste contrée s’appelle autrement la petite Russie, la Russie rouge, & mieux encore la province de Kiovie ; elle est traversée par le Dnieper que les Grecs ont appellé Boristhène. La différence de ces deux noms, l’un dur à prononcer, l’autre mélodieux, sert à faire voir, avec cent autres preuves, la rudesse de tous les anciens peuples du Nord, & les graces de la langue greque.

La capitale Kiou, autrefois Kisovie, fut bâtie par les empereurs de Constantinople, qui en firent une colonie ; on y voit encore des inscriptions greques de douze cens années : c’est la seule ville qui ait quelque antiquité, dans ces pays où les hommes ont vécu tant de siecles sans bâtir des murailles. Ce fut-là que les grands ducs de Russie firent leur résidence, dans l’onzieme siecle, avant que les Tartares asservissent la Russie.

Les Ukraniens qu’on nomme Cosaques, sont un ramas d’anciens Roxelans, de Sarmates, de Tartares réunis. Cette contrée faisoit partie de l’ancienne Scythie. Il s’en faut beaucoup que Rome & Constantinople qui ont dominé sur tant de nations, soient des pays comparables pour la fertilité à celui de l’Ukraine.

La nature s’efforce d’y faire du bien aux hommes ; mais les hommes n’y ont pas secondé la nature, vivant des fruits que produit une terre aussi inculte que féconde, & vivant encore plus de rapine, amoureux à l’excès d’un bien préférable à tout, la liberté ; & cependant ayant servi tour-à-tour la Pologne & la Turquie. Enfin ils se donnerent à la Russie en 1654, sans trop se soumettre, & Pierre les a soumis.

Les autres nations sont distinguées par leurs villes & leurs bourgades. Celle-ci est partagée en dix régimens. A la tête de ces dix régimens étoit un chef élu à la pluralités des voix, nommé Hetman ou Itman.

Ce capitaine de la nation n’avoit pas le pouvoir suprème. C’est aujourd’hui un seigneur de la cour que les souverains de Russie leur donnent pour itman ; c’est un véritable gouverneur de province semblable à nos gouverneurs de ces pays d’états qui ont encore quelques privileges.

Il n’y avoit d’abord dans ce pays que des Payens & des Mahométans ; ils ont été baptisés chrétiens de la communion romaine, quand ils ont servi la Pologne, & ils sont aujourd’hui baptisés chrétiens de l’église greque, depuis qu’ils sont à la Russie. Descript. de Russie. (D. J.)

L’article de l’Encyclopédie sur la Russie

RUSSIE, (Géog. Mod.)

vaste pays qui forme un grand empire, tant en Europe qu’en Asie. La mer Glaciale borne la Russie au septentrion ; la mer du Japon la termine à l’orient ; ​la grande Tartarie est au midi, aussi bien que la mer Caspienne & la Perse ; la Pologne, la petite Tartarie, la Mingrelie, & la Géorgie, sont la borne du côté du couchant. Entrons dans les détails.

L’empire de Russie s’étend d’occident en orient, près de deux mille  lieues communes de France, & a sept cens lieues du sud au nord dans sa plus grande largeur ; il confine à la Pologne & à la mer Glaciale ; il touche à la Suede & à la Chine ; sa longueur de l’île de Dago à l’occident de la Livonie​​, jusqu’à ses bornes les plus orientales, comprend environ cent cinquante degrés ; sa largeur est de trois mille verstes du sud au nord, ce qui fait au moins six cent de nos lieues communes.

Enfin, ce qui est compris aujourd’hui sous le nom de Russie, ou des Russies, est à peu près aussi vaste que le reste de l’Europe ; mais presque tout cet empire n’est qu’un désert, au point que ​si l’on compte en Espagne (qui est le royaume de l’Europe le moins peuplé), quarante personnes par chaque mille quarré, on ne peut compter que cinq personnes en Russie dans le même espace ; tandis qu’en Angleterre, chaque mille quarré​ contient plus de deux cens habitans ; le nombre est encore plus grand en Hollande.

Au reste, nous appellions autrefois la Russie du nom de Moscovie, parce que la ville de Moscou, capitale de cet empire, étoit la résidence des grands ducs de Russie ; aujourd’hui l’ancien nom de Russie a prévalu.

Ce vaste empire est partagé en seize grands gouvernemens, dont plusieurs renferment des provinces immenses & presque inhabitées.

La province la plus voisine de nos climats, est celle de la Livonie, une des plus fertiles du nord, & qui étoit payenne au XII. siecle. Le roi de Suede, Gustave Adolphe, la conquit ; mais le czar Pierre l’a reprise sur les Suédois.​

Plus au nord se trouve le gouvernement de Rével & de l’Estonie, & cette province est encore une des conquêtes de Pierre.

Plus haut en montant au nord est la province d’Arcangel, pays entierement nouveau pour les nations méridionales de l’Europe, mais dont les Anglois découvrirent le port en 1533. & y commercerent, sans payer aucuns droits, jusqu’au tems où Pierre le grand a ouvert la mer Baltique à ses états.

A l’occident d’Arcangel, & dans son gouvernement, est la Laponie russe, troisieme partie de cette contrée ; les deux autres appartiennent à la Suede & au Danemarck ; c’est un très-grand pays, qui occupe environ huit degrés de longitude, & qui s’étend en latitude du cercle polaire au cap nord.​22​

Les Lapons moscovites sont aujourd’hui censés de l’église grecque ; mais ceux qui errent vers les montagnes septentrionales du cap nord, se contentent d’adorer un Dieu, sous quelques formes grossieres ; ancien usage de tous les peuples nomades.

Cette espece d’homme, peu nombreuse, a très peu d’idées, & ils sont heureux de n’en avoir pas davantage ; car alors ils auroient de nouveaux besoins qu’ils ne pourroient satisfaire ; ils vivent contens & sans maladies, en ne buvant guere que de l’eau dans le climat le plus froid, & arrivent à une longue vieillesse.

La coutume qu’on leur imputoit de prier les étrangers de faire à leurs femmes & à leurs filles l’honneur de s’approcher d’elles, vient probablement du sentiment de la supériorité qu’ils reconnoissoient dans ces étrangers, en voulant qu’ils pussent servir à corriger les défauts de leur race. C’étoit un usage établi chez les peuples vertueux de Lacédémone ; un époux prioit un jeune homme bien fait, de lui donner de beaux enfans qu’il pût adopter.

La jalousie & les lois empêchent les autres hommes de donner leurs femmes ; mais les Lapons étoient presque sans lois, & probablement n’étoient point jaloux.

Quand on a remonté la Dwina du nord au sud, on arrive au milieu des terres à Moskow, capitale de la province de l’empire de Russie, appellée la Moscovie, Voyez Moskow​.

A l’occident du duché de Moskow, est celui de Smolensko, partie de l’ancienne ​Sarmatie européenne ; les duchés de Moscovie & de Smolensko composoient la Russie blanche proprement dite.

Entre Petersbourg & Smolensko, est la province & gouvernement de Novogorod. On dit que c’est dans ce pays que les anciens Slaves, ou Slavons, firent leur premier établissement ; mais d’où venoient ces Slaves, dont la langue s’est étendue dans le nord-est de l’Europe ? Sla signifie un chef, & esclave, appartenant au chef.

Tout ce qu’on sait de ces anciens Slaves, c’est qu’ils étoient des conquérans. Ils bâtirent la ville de Novogorod la grande, située sur une riviere navigable dès sa source, laquelle jouit longtems d’un florissant commerce, & fut une puissante alliée des villes anséatiques.

Le czar Ivan Basilovitz (en russe Iwan Wassiliewitsch) la conquit en 1467, & en emporta toutes les richesses, qui contribuerent à la magnificence de la cour de Moskow, presque inconnue jusqu’alors.

Au midi de la province de Smolensko, se trouve la province de Kiovie, qui est la petite Russie, la Russie rouge, ou l’Ukraine, traversée par le Dnieper, que les Grecs ont appellé Boristhène.

La différence de ces deux noms, l’un dur à prononcer, l’autre mélodieux, sert à faire voir, avec cent autres preuves, la rudesse de tous les anciens peuples du nord, & les graces de la langue grecque.

La capitale Kiou, autrefois Kiovie, fut bâtie par les empereurs de Constantinople, qui en firent une colonie : on y voit encore des inscriptions grecques de douze cens années ; c’est la seule ville qui ait quelque antiquité, dans ces pays où les hommes ont vêcu tant de siecles, sans bâtir des murailles. Ce fut-là que les grands ducs de Russie firent leur résidence dans l’onzieme siecle, avant que les Tartares asservissent la Russie.

Si vous remontez au nord-est de la province de Kiovie, entre ​le Boristhene & le Tanais​​, c’est le gouvernement de Belgorod qui se présente : il étoit aussi grand que celui de Kiovie. C’est une des plus fertiles provinces de la Russie ; c’est elle qui fournit à la Pologne une quantité prodigieuse de ce gros bétail qu’on connoît sous le nom de bœufs de l’Ukraine. Ces deux provinces sont à l’abri des incursions des petits Tartares par des lignes qui s’étendent du Boristhene au Tanaïs, garnies de forts & de redoutes.

Remontez encore au nord, passez le Tanaïs, vous​​entrez dans le gouvernement de ​Véronise, qui s’étend jusqu’au bord des ​palus Méotides​. Vous trouvez ensuite le gouvernement de ​Nischgorod​fertile en grains, & traversé par le Volga.

De cette province, vous entrez au midi dans le royaume ou gouvernement d’Astracan. Ce royaume qui commence au quarante-troisieme degré & demi de latitude, & finit vers le cinquantieme, est une partie de l’ancien Capshak​, conquis par Gengiskan, & ensuite par Tamerlan ; ces tartares dominerent jusqu’à Moscou.

Le czar Jean Basilides​, petit-fils d’Ivan Basiliovitz, & le plus grand conquérant d’entre les Russes, délivra son pays du joug tartare, au seisieme siecle, & ajouta le royaume d’Astracan à ses autres conquêtes en 1554.

​Au-delà du Volga & du ​Jaïk, vers le septentrion, est le royaume de Casan, qui, comme Astracan, tomba dans le partage d’un fils de Gengis-kan, & ensuite d’un fils de Tamerlan, conquis de même par Jean Basilide ; il est encore peuplé de beaucoup de tartares mahométans. Cette grande contrée s’étend jusqu’à la Sibérie ; il est constant qu’elle a été florissante & riche autrefois ; elle a conservé encore quelque reste d’opulence. Une province de ce royaume appellée ​la grande Permie, ensuite le Solikam, étoit l’entrepôt des marchandises de la Perse, & des fourrures de Tartarie​.

Des frontieres des provinces d’Arcangel, de Resan​, d’Astracan, s’étend à l’orient la Sibérie, avec les terres ultérieures jusqu’à la mer du Japon. Là sont les Samoyedes, la contrée des Ostiaks le long du fleuve Oby, les Burates​, peuples qu’on n’a pas encore rendus chrétiens.

Enfin la derniere province est le Kamshatka, le pays le plus oriental du continent. Les habitans étoient absolument sans religion quand on l’a découvert. Le nord de cette contrée fournit aussi de belles fourrures ; les habitans s’en revêtoient l’hiver, & marchoient nuds l’été.​

Voila les seize gouvernemens de la Russie, celui de Livonie, de Revel ou d’Estonie, d’Ingrie, de Vibourg, d’Arcangel, de Laponie russe, de Moscovie, de Smolensko, de Novogorod, de Kiovie, de Belgorod, de Véronise, de Nitschgorod, d’Astracan, de Casan & de Sibérie.

Ces gouvernemens composent en général la domination de la Russie, depuis la Finlande à la mer du Japon. Toutes les grandes parties de cet empire ont été unies en divers tems, comme dans tous les autres royaumes du monde ; des Scythes, des Huns, des ​Massagetes​50​, des Slavons, des Cimbres, des ​Getes,​ des Sarmates, sont aujourd’hui les sujets des czars ; les Russes proprement dits, sont les anciens ​Roxelans​ ou Slavons.

La population du vaste empire de Russie est, comme je l’ai dit, la moindre qu’il y ait dans le monde, à proportion de son étendue. ​Par un dénombrement de la capitation qui a été faite en 1747, il s’est trouvé six millions six cens quarante mille mâles ; & comme dans ce dénombrement les filles & les femmes n’y sont pas comprises, non plus que les ecclésiastiques, qui sont au nombre de deux cens mille ames, & l’état militaire qui monte à trois cens mille hommes, M. de Voltaire juge que le total des habitans de la Russie doit aller à vingt-quatre millions d’habitans ​​; ​mais il faut se défier de tous les dénombremens d’un pays que demandent par besoin les souverains, parce que pour leur plaire, on a grand soin de multiplier, d’exagérer, de doubler le nombre de leurs sujets.

Il est très-vraissemblable que la Russie n’a pas douze millions d’habitans​, & qu’​elle a été plus peuplée qu’aujourd’hui, dans le tems que la petite-vérole venue du fond de l’Arabie, & ​l’autre venue d’Amérique​, n’avoient pas encore fait de ravages dans ces​ climats où elles se sont enracinées.

Ces deux fléaux, par qui le monde est plus dépeuplé que par la guerre, sont dûs, l’un à Mahomet, l’autre à Christophe Colomb. La peste, originaire d’Afrique, approchoit rarement des contrées du septentrion. Enfin les peuples du nord, depuis les Sarmates jusqu’aux Tartares, qui sont au-delà de la grande muraille, ayant inondé le monde de leurs irruptions, cette ancienne pépiniere d’hommes doit avoir étrangement diminué.

Dans cette vaste étendue de pays que renferme la Russie, on compte environ 7400 moines, & 5600 religieuses, malgré le soin que prit Pierre le grand de le réduire à un plus petit nombre ; soin digne d’un législateur dans un empire où ce qui manque principalement c’est l’espece humaine.

Ces treize mille personnes cloitrées & perdues pour l’état, ont soixante-douze mille serfs pour cultiver leurs terres, & c’est évidemment beaucoup trop ; rien ne fait mieux voir combien les anciens abus sont difficiles à déraciner.

Avant le czar Pierre, les usages, les vêtemens, les mœurs en Russie, avoient toujours plus tenu de l’Asie que de l’Europe chrétienne ; telle étoit l’ancienne coutume de recevoir les tributs des peuples en denrées, de défrayer les ambassadeurs dans leurs routes & dans leur séjour, & celle de ne se présenter ni dans l’église, ni devant le trône avec une épée, coutume orientale opposée à notre usage ridicule & barbare, d’aller parler à Dieu, au roi, à ses amis & aux femmes avec une longue arme offensive qui descend au bas des jambes.

L’habit long dans les jours de cérémonie, étoit bien plus noble que le vêtement court des nations occidentales de l’Europe. Une tunique doublée de pelisse, avec une longue simarre enrichie de pierreries dans les jours solemnels, & ces especes de hauts turbans qui élevoient la taille, étoient plus imposans aux yeux, que les perruques & le juste-au-corps, & plus convenables aux climats froids.

Cet ancien vêtement de tous les peuples paroît seulement moins fait pour la guerre, & moins commode pour les travaux ; mais presque tous les autres usages étoient grossiers.

Le gouvernement ressembloit à celui des Turcs par la milice des strelits, qui, comme celle des janissaires, disposa quelquefois du trône, & troubla l’état presque toujours autant qu’il le soutint. Ces strelits étoient au nombre de quarante mille hommes.

Ceux qui étoient dispersés dans les provinces, subsistoient de brigandages ; ceux de Moskou vivoient en bourgeois, trafiquoient, ne servoient point, & poussoient à l’excès l’insolence. Pour établir l’ordre en Russie, il falloit les casser, rien n’étoit ni plus nécessaire, ni plus dangereux.

Quant au titre de czar, il se peut qu’il vienne des tzars ou thcars, du royaume de Casan. Lorsque le souverain de Russie, Jean ou Ivan Basilides eut, au seizieme siecle, conquis ce royaume subjugué par son aïeul, mais perdu ensuite, il en prit le titre qui est demeuré à ses successeurs.

Avant Ivan Basilides, les maîtres de la Russie portoient le nom de velikiknés, grand prince, grand seigneur, grand chef, que les nations chrétiennes traduisent par celui de grand-duc. 

Le czar Michel Frédérovits prit avec l’ambassade holstenoise, les titres de grand seigneur & grand knés, conservateur de toutes les Russies, prince de Volodimer, Moskou, Novogorod, &c. tzar de Casan, tzar d’Astracan, tzar de Sibérie​62​. Ce nom des tzars étoit donc le titre de ces princes orientaux ; il étoit donc vraissemblable qu’il dérivât plutôt des tshas de Perse, que des césars de Rome, dont probablement les tzars sibériens n’avoient jamais entendu parler sur les bords du ​fleuve Oby.

Un titre tel qu’il soit, n’est rien, si ceux qui le portent ne sont grands par eux-mêmes. Le nom d’empereur, qui ne signifioit que général d’armée, devint​​le nom des maîtres de la république romaine. On le donne aujourd’hui aux souverains des Russes à plus juste titre qu’à aucun autre potentat, si on considere l’étendue & la puissance de leur domination.

La religion de l’état fut toujours, depuis le onzieme siecle, celle qu’on nomme grecque, par opposition à la latine ; mais il y avoit plus de pays mahométans & de payens que de chrétiens. La Sibérie jusqu’à la Chine étoit idolâtre ; & dans plus d’une province toute espece de religion étoit inconnue.

​L’ingénieur Perri​ & le ​baron de Stralemberg​, qui ont été si long-tems en Russie, disent qu’ils ont trouvé plus de probité dans les payens que dans les autres ; ce n’est pas le paganisme qui les rendoit plus vertueux ; mais menant une vie pastorale, éloignés du commerce des hommes, & vivant comme dans ces tems qu’on appelle le premier âge du monde, exempts de grandes passions, ils étoient nécessairement plus gens de bien.

Le Christianisme ne fut reçu que très-tard dans la Russie, ainsi que dans tous les autres pays du nord. On prétend qu’une princesse nommée Olha, l’y introduisit à la fin du dixieme siecle, comme ​Clotilde, niece d’un prince arien, le fit recevoir chez les Francs​ ; la femme d’un ​Micislas, duc de Pologne​, chez les Polonois, & la sœur de l’empereur Henri II. chez les Hongrois.

C’est le sort des femmes d’être sensibles aux persuasions des ministres de la religion, & de persuader les autres hommes.

Cette princesse Olha, ajoute-t-on, se fit baptiser à Constantinople. On l’appella Helene ; & dès qu’elle fut chrétienne, ​l’empereur Jean Zimiscés ne manqua pas d’en être amoureux. Apparemment qu’elle étoit veuve. Elle ne voulut point de l’empereur.

L’exemple de la princesse Olha ou Olga ne fit pas d’abord un grand nombre de prosélites ; son fils qui regna longtems, ne pensa point du tout comme sa mere ; mais son petit-fils ​Volodimer,​ né d’une concubine, ayant assassiné son frere pour régner, & ayant recherché l’alliance de ​l’empereur de Constantinople Basile​, ne l’obtint qu’à condition qu’il se feroit baptiser ; c’est à cette époque de l’année 987, que la religion grecque commença en effet à s’établir en Russie.​

Le patriarche Photius, si célebre par son érudition immense, par ses querelles avec l’Eglise romaine & par ses malheurs, envoya baptiser Volodimer, pour ajouter à son patriarchat cette partie du monde.

Volodimer acheva donc l’ouvrage commencé par son aïeule. Un grec fut premier métropolitain de Russie, ou patriarche. C’est de-là que les Russes ont adopté dans leur langue un alphabet tiré en partie du grec. Ils y auroient gagné si le fond de leur langue qui est la slavone, n’étoit toujours demeuré le même, à quelques mots près qui concernent leur liturgie & leur hiérarchie. ​

Un des patriarches grecs, nommé Jérémie, ayant un procès au divan, & étant venu à Moscou demander des secours, renonça enfin à sa prétention sur les églises russes, & sacra patriarche l’archevêque de Novogorod nommé Job, en 1588.

Depuis ce tems, l’église russe fut aussi indépendante que son empire. Le patriarche de Russie fut dès-lors sacré par les évêques russes, non par le patriarche de Constantinople ; il eut rang dans l’église grecque après celui de Jérusalem ; mais il fut en effet le seul patriarche libre & puissant, & par conséquent le seul réel.

Ceux de Jérusalem, de Constantinople, d’Antioche, d’Alexandrie, ne sont que les chefs mercenaires & avilis d’une église esclave des Turcs. Ceux même d’Antioche & de Jérusalem ne sont plus regardés comme patriarches, & n’ont pas plus de crédit que les rabins des synagogues établies en Turquie.

Il n’y a dans un si vaste empire que vingt-huit sieges épiscopaux, & du tems de Pierre I. on n’en comp-​toit que vingt-deux ; l’église russe étoit alors si peu instruite, que le czar Frédor, frere de Pierre le grand, fut le premier qui introduisit le plein chant chez elle.

Frédor, & sur-tout Pierre, admirent indifféremment dans leurs armées & dans leurs conseils ceux du rite grec, latin, luthérien, calviniste ; ils laisserent à chacun la liberté de servir Dieu suivant sa conscience, pourvu que l’état fût bien servi.

Il n’y avoit dans cet empire de deux mille lieues de longueur aucune église latine. Seulement lorsque Pierre eut établi de nouvelles manufactures dans Astracan, il y eut environ soixante familles catholiques dirigées par des capucins ; mais quand les jésuites voulurent s’introduire dans ses états, il les en chassa par un édit au mois d’Avril 1718. Il souffroit les capucins comme des moines sans conséquence, & regardoit les jésuites comme des politiques dangereux.

L’Eglise grecque est flattée de se voir étendue dans un empire de deux mille lieues, tandis que la romaine n’a pas la moitié de ce terrein en Europe. Ceux du rite grec ont voulu sur-tout conserver dans tous les tems leur égalité avec ceux du rite latin, & ont toujours craint le zele de l’église de Rome, qu’ils ont pris pour de l’ambition, parce qu’en effet l’église romaine, très-resserrée dans notre hémisphere, & se disant universelle, a voulu remplir ce grand titre.

Il n’y a jamais eu en Russie d’établissement pour les Juifs, comme ils en ont dans tant d’états de l’Europe, depuis Constantinople jusqu’à Rome.

Les Russes ont toujours fait leur commerce par eux-mêmes, & par les nations établies chez eux. De toutes les églises grecques la leur est la seule qui ne voie pas des synagogues à côté de ses temples.

La Russie qui doit à Pierre le grand sa grande influence dans les affaires de l’Europe, n’en avoit aucune depuis qu’elle étoit chrétienne.

On la voit auparavant faire sur la mer Noire ce que les Normands faisoient sur nos côtes maritimes de l’Océan, armer, du tems d’Héraclius quarante mille petites barques, se présenter pour assiéger Constantinople, imposer un tribut aux césars grecs.

Mais le grand knés Volodimer occupé du soin d’introduire chez lui le Christianisme, & fatigué des troubles intestins de sa maison, affoiblit encore ses états en les partageant entre ses enfans.

Ils furent presque tous la proie des Tartares, qui asservirent la Russie pendant deux cens années. Ivan Basilides la délivra & l’aggrandit, mais après lui ​les guerres civiles la ruinerent.

Il s’en falloit beaucoup avant Pierre le grand que la Russie fût aussi puissante, qu’elle eût autant de terres cultivées, autant de sujets, autant de revenus que de nos jours ; elle n’avoit rien dans la Livonie, & le peu de commerce que l’on faisoit à Astracan étoit desavantageux.

Les Russes se nourrissoient fort mal ; leurs mets favoris n’étoient que des concombres & des melons d’Astracan, qu’ils faisoient confire pendant l’été avec de l’eau, de la farine & du sel, cependant ​les coutumes asiatiques commençoient déja à s’introduire chez cette nation.

Pour marier un czar, on faisoit venir à la cour les plus belles filles des provinces ; la grande maîtresse de la cour les recevoit chez elles, les logeoit séparément, & les faisoit manger toutes ensemble. Le czar les voyoit, ou sous un nom emprunté, ou sans déguisement.

Le jour du mariage étoit fixé, sans que le choix fût encore connu ; & le jour marqué, on présentoit un habit de nôces a celle sur qui le choix secret étoit tombé : on distribuoit d’autres habits aux prétendantes, qui s’en retournoient chez elles. Il y eut quatre exemples de pareils mariages.​

​Dès ce tems-là, les femmes russes surent se mettre du rouge, se peindre les sourcils, ou s’en former d’artificiels ​; elles prirent du goût à porter des pierreries, à se parer, à se vétir d’étoffes précieuses ;​​​c’est ainsi que la barbarie commençoit à finir chez ces peuples, par conséquent Pierre leur souverain n’eut pas tant de peine à policer sa nation, que quelques auteurs ont voulu nous le persuader.

Alexis Mikaelovitz avoit déja commencé d’​annoncer l’influence que la Russie devoit avoir un jour dans l’Europe chrétienne. Il envoya des ambassadeurs au pape, & à presque tous les grands souverains de l’Europe, excepté à la France, alliée des Turcs, pour tâcher de former une ligue contre la Porte ottomane. Ses ambassadeurs ne réussirent cependant dans Rome, qu’à ne point baiser les piés du pape, & n’obtinrent ailleurs que des vœux impuissans.

Le même czar Alexis proposa d’unir, en 1676, ses vastes états à la Pologne, ​comme les Jagellons y avoient joint la Lithuanie ; mais plus son offre étoit grande, moins elle fut acceptée. Il étoit très-digne de ce nouveau royaume, par la maniere dont il gouvernoit les siens.

C’est lui qui le premier fit rédiger un code de lois, quoiqu’imparfait ; il introduisit des manufactures de toiles & de soie, qui, à la vérité, ne se soutinrent pas, mais qu’il eut le mérite d’établir.

Il peupla des déserts vers le Volga & la Kama, de familles lithuaniennes, polonoises & tartares, prises dans ses guerres ; tous les prisonniers auparavant étoient esclaves de ceux auxquels ils tomboient en partage ; Alexis en fit des cultivateurs : il mit autant qu’il put la discipline dans ses armées.

Il appella les arts utiles dans ses états : ​il y fit venir de Hollande, à grands frais, le constructeur Bothler, avec des charpentiers & des matelots, pour bâtir des frégates & des navires.

Enfin, il ébaucha, il prépara l’ouvrage que Pierre a perfectionné. Il transmit à ce fils tout son génie, mais plus développé, plus vigoureux, & plus éclairé par les voyages.

Sous le regne de Pierre, le peuple russe qui tient à l’Europe, & qui vit dans les grandes villes, est devenu civilisé, commerçant, curieux des arts & des sciences, aimant les spectacles, & les nouveautés ingénieuses. Le grand homme qui a fait ces changemens, est heureusement né dans le tems favorable pour les produire.

Il a introduit dans ses états les arts qui étoient tout perfectionnés chez ses voisins ; & il est arrivé que ces arts ont fait plus de progrés en 50 ans chez ses sujets, déja disposés à les goûter, que partout ailleurs, dans l’espace de trois ou quatre siecles ; cependant ils n’y ont pas encore jetté de si profondes racines, que quelque intervalle de barbarie, ne puisse ruiner ce bel édifice commencé dans un empire dépeuplé, despotique, & où la nature ne répandra jamais ses bénignes influences.

Dans l’état qu’il est aujourd’hui, ​la nation russe est la seule qui trafique par terre avec la Chine ; le profit de ce commerce est pour ​les épingles de l’impératrice​104​. La caravane qui se rend de Pétersbourg à Pékin, emploie trois ans en voyage & au retour.

Aussitôt qu’elle arrive à Pékin, les marchands sont renfermés dans un caravancerai, & les Chinois prennent leur tems pour y apporter le rebut de leurs marchandises qu’ils sont obligés de prendre, parce qu’ils n’ont point la liberté du choix.

Ces marchandises se vendent à Pétersbourg à l’enchere, dans une grande salle du ​palais italien ; l’impératrice assiste en personne à cette vente ; cette souveraine fait elle-même des offres, & il est permis au moindre particulier d’encherir sur elle ; aussi le fait-on, & chacun s’empresse d’acheter à très-haut prix.

Outre le bénéfice de ces ventes publiques, la cour fait le commerce de la rhubarbe, du sel, ​des cendres, de la bierre, de l’eau-de-vie, &c. L’état tire encore un gros revenu des épiceries, des cabarets, & des bains publics, dont l’usage est aussi fréquent parmi les Russes que chez les Turcs.

Les revenus du souverain de Russie se tirent de la capitation, de certains monopoles, des douanes, des ports, des péages, & des domaines de la couronne. Ils ne montent pas cependant au-delà de ​treize millions de roubles, (soixante-cinq millions de notre monnoie). Avec ces revenus, la Russie peut faire la guerre aux Turcs, mais elle ne sauroit, sans recevoir des subsides, la faire en Europe ; ses fonds n’y suffiroient pas : la paie du militaire est très-modique dans cet empire.

Le soldat russe n’a point par jour le tiers de la paie de l’allemand, ni même du françois ; lorsqu’il sort de son pays, il ne peut subsister sans augmentation de paye ; & ce sont les puissances alliées de la Russie, qui fournissent chérement cette augmentation.

La couronne de Russie est héréditaire, les filles peuvent succéder, & le souverain a un pouvoir absolu sur tous ses sujets, sans rendre compte de sa conduite à personne. L’air de la plus grande partie de la Russie est extrément froid, les neiges & les glaces y regnent la meilleure partie de l’année​ ; ​le grain qu’on y seme n’y meurit jamais bien, excepté du côté de la Pologne, où on fait la récolte trois mois après la semaille. Il n’y croît point de vin, mais beaucoup de lin.​

Ses principales rivieres sont le Volga, le Don, le Dnieper & le Dwina. Ses lacs donnent du poisson en abondance. Les forêts sont pleines de gibier, & de bêtes fauves.​ ​Le commerce des Russes est avantageux à la France, utile à la Hollande, & défavorable à l’Angleterre.

Il consiste en martres, zibelines, hermines, & autres fourrures, cuirs de bœufs appellés cuirs de Russie, lin, chanvre, suif, goudron, cire, poix-résine, savon, poisson salé, &c.​

Extrait de la ​description de la Russie, par M. de Voltaire. Geneve, 1759​116​. in-8°. tom. I.​117​ Voyez aussi description de l’empire de Russie, par Perri, Amsterd. 1720, 2. vol. in-12.​118​ & la description historiq. de l’empire russien, traduit de l’allemand, du baron de Stralemberg​119​​, Holl. 1757, 2. vol. in-12. (Le chevalier de Jaucourt.)

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Guerre

L’armée ukrainienne et l’idéalisme activiste nazi en Europe

L’armée ukrainienne est le principal vecteur de l’activisme d’extrême-Droite.

En ce tout début du mois d’avril 2023, la mort d’un combattant ukrainien a été annoncé, Modzhahed. Il était musulman et combattait à Bakhmout.

Avant d’être musulman, Modzhahed, Daniil Liashuk de son vrai nom, était un néo-nazi biélorusse.

Lors de la guerre en Ukraine dans le Donbass à l’issue de la révolte pro-occidentale du Maïdan de 2013-2014, il avait été membre du bataillon « Tornado ». Ce bataillon était allé tellement loin dans la torture et le massacre de civils que même le nouveau régime ukrainien avait été obligé d’en juger les membres. Daniil Liashuk a été condamné à dix ans de prison en 2016 et libéré en 2021.

La fascination pour l’Islam est très présente dans l’extrême-Droite de l’armée ukrainienne. On voit souvent ensemble des barbus levant le doigt et des gens au look nazi affirmé. On est ici dans le nihilisme et la fuite en avant.

Un exemple très parlant est Denis Kapustine, se faisant appeler Denis Nikitine. Lui aussi n’est pas ukrainien, c’est un Russe. Il a vécu en Allemagne, pays qui a interdit son entrée dans l’Union européenne depuis 2019.

Denis Nikitine avait monté « White rex », une marque d’habits très connue dans la scène néo-nazie en raison de la mise en place de nombreux et importants combats de MMA. Elle été fondée en 2008 et a existé pendant une dizaine d’années, jouant un rôle incontournable pour le développement de l’idéologie prônant les muscles et l’assassinat au service du racisme.

Denis Nikitine a joué un rôle essentiel comme intermédiaire entre les nazis ukrainiens d’Azov et l’extrême-Droite européenne. Il rejoint d’ailleurs Azov en 2017, s’installant à Kiev.

Depuis, Denis Kapustine a mis en place le Corps des Volontaires russes de l’armée ukrainienne. Le logo reprend un symbole de « l’armée de libération russe » mise en place par l’armée allemande pendant la seconde guerre mondiale.

La Russie a toujours assumé d’être multi-ethnique et les néo-nazis russes assument pour cette raison une démarche « accélérationniste ». Ils pensent que le découpage de la Russie permettra l’instauration d’une Russie ethniquement « pure ».

Ce corps de volontaires a notamment réalisé une incursion en Russie, début mars 2023, depuis l’Ukraine. Dans l’opération, un jeune russe de 10 ans a été blessé. Denis Nikitine s’est moqué de lui apprenant que sa mère était une Tatar de Crimée venue du Tadjikistan. Il a posé sur un réseau social une image d’une famille en tenue nationale tadjuk avec des croix gammées formant un halo au-dessus des parents et des enfants, écrivant « La Russie sera aryenne ou sans vie ».

Très logiquement, un des porte-paroles des Services secrets de l’armée ukrainienne, Andrey Yusov, a présenté ce Corps de volontaires russes comme « une des forces qui formeront la nouvelle configuration de la Russie post-Poutine ».

Il est en effet évident que, puisque le but du capitalisme est de stopper le Socialisme, il est absolument parfait qu’une idéologie se répande en Europe poussant à la mise en place de structures provocatrices et menant des agressions.

En ce sens, l’armée ukrainienne est le principal vecteur de l’activisme d’extrême-Droite. Des cadres nazis de différents pays vont voir Azov, qui est une composante même de l’armée. Ils participent pour certains aux combats. Ils reviennent dans leur pays. Ils diffusent un style bien précis.

En France, « Ouest casual » (dont le logo est aux couleurs de l’Ukraine) est le principal acteur de ce nihilisme provocateur.

KOTS signifie « King of the streets », le roi de la rue, et désigne une entreprise organisant des combats ultra-violents de MMA sans règles et sans rounds

De tels gens, de telles structures ne représentent pas du tout une menace de prise de pouvoir, contrairement à ce que pensent beaucoup de gens sincères mais pris au piège. Car il est évident qu’au début du 21e siècle aucun projet raciste ne peut devenir majoritaire dans un pays d’Europe.

Le but de tels fous furieux est d’obnubiler, d’empêcher d’avancer de manière autonome à Gauche.

C’est pourquoi depuis le début du mouvement contre la réforme des retraites, il y a des attaques de la part de ces structures contre des syndicalistes et des étudiants. Il s’agit d’accaparer l’attention, de troubler les esprits, de perturber, d’amener dans des voies de garage.

Ces structures parasitent les esprits, apportent la confusion, par le spectaculaire et l’ultra-violence. Et le fond même de la démarche de ces structures sert clairement le chaos et le nihilisme, donc les intérêts de la superpuissance américaine qui profite de la déstructuration générale des pays capitalistes occidentaux pour mieux les satelliser.

La superpuissance américaine profite ainsi sur tous les tableaux au niveau culturel et idéologique.

Elle a avec la « Gauche » française des idiots utiles du libéralisme, diffusant le relativisme mercantile, le culte de l’identité maxi-individualiste en mode LGBT, les migrations (pour en réalité amener une main d’œuvre corvéable à merci)…

Bref toutes les inventions de la « gauche » américaine universitaire.

Et elle a avec l’extrême-Droite activiste des idiots utiles jouant le rôle de provocateurs sans perspective, de contributeurs au militarisme dans le cadre de l’Otan, d’agents de décomposition sociale et politique dans une France à encore plus satelliser.

C’est l’effondrement civilisationnel en France, accompagné par la superpuissance américaine.

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Politique

L’Assemblée nationale reconnaît « l’Holodomor »

La propagande de guerre, totale !

Aujourd’hui en Ukraine, dans une trentaine d’endroits différents dans le pays, vous pouvez prendre le bus pour aller… à Moscou. Le bus passe par la Pologne ou la Lituanie. Tels sont les liens si forts entre les Russes et les Ukrainiens.

Ce sont ces liens que l’alliance du nationalisme ukrainien et de la superpuissance américaine veut supprimer. Encore de nouvelles lois sont passées en Ukraine cette semaine pour supprimer tout ce qui a un rapport avec l’Empire russe dans l’espace public : noms de rues, de places, etc.

Cela va avec la destruction par millions d’ouvrages en russe, l’effacement de Pouchkine, la négation des liens historiques avec l’empire russe comme avec Catherine II, la dénonciation de Dostoïevski, le projet ouvert de démantèlement de la Russie, appelée « Moscovie ».

L’un des principaux vecteurs de cette narration, c’est l’Holodomor. C’est un concept élaboré dans le milieu universitaire américain et britannique durant la guerre froide. L’URSS aurait organisé une famine pour provoquer un génocide en Ukraine, durant les années 1930.

Cela ne tient pas debout une seule seconde, puisque c’est l’URSS qui a reconnu l’Ukraine et a procédé à son « ukrainisation »: reconnaissance et systémisation de la langue, développement de la culture nationale, etc.

Nous avions déjà parlé de la statue de Taras Chevtchenko, la grande figure nationale ukrainienne, protégée par des sacs de sable à Kharkiv… et mise en place en 1935 par l’URSS. Cela contredit totalement la thèse de « l’effacement » de l’Ukraine.

D’ailleurs, le président russe Vladimir Poutine dénonce à chaque fois l’Ukraine comme une « invention » soviétique.

Les nationalistes ukrainiens cherchent à nier cette réalité historique, et l’Holodomor est un outil en ce sens. Il a été conceptualisé aux États-Unis afin de soutenir les nationalistes ukrainiens pour affaiblir l’URSS (et depuis son effondrement, la Russie).

C’est un bourrage de crâne pour justifier les plans de conquête.

Forcément, les satellites occidentaux de la superpuissance américaine s’alignent sur cette narration. Le 28 mars 2023, l’Assemblée nationale en France a reconnu l’Holodomor.

Il y a 577 députés, même pas la moitié était présent. Voici les positions des 170 députés présents.

Les 53 députés du regroupement pro-président de la République « Renaissance » ont voté pour. L’ensemble des députés pro-Emmanuel Macron est signataire du texte proposé.

Les 25 députés centristes du Modem ont voté pour, ainsi que les 9 députés centristes de Horizons.

Les 29 députés du Rassemblement national ont tous voté pour. Cela exprime tout à fait leur alignement sur l’Otan et la superpuissance américaine réalisé en février 2023.

La députée de Droite dure Emmanuelle Ménard a voté pour.

Les 20 députés de la Droite classique, avec Les Républicains, ont voté pour.

La France insoumise a expliqué qu’elle était totalement d’accord avec l’esprit de la résolution, qu’elle soutenait entièrement le régime ukrainien. Elle considère toutefois que la définition de génocide est ici insuffisamment élaborée et que ce serait nuire à cette définition sur le plan international.

Les 74 députés LFI se sont donc abstenus, mais se sont focalisés sur la dénonciation absolue de la Russie, uniquement de la Russie, et revendiquent leur soumission à la ligne de l’Otan et de la superpuissance américaine !

Les 12 députés socialistes ont voté pour.

Les 8 députés EELV ont voté pour.

Les 11 députés du Groupe Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires (centristes, régionalistes corses et réunionnais…) ont voté pour.

Les 2 députés PCF ont voté contre. Ils sont expliqué que l’Holodomor n’était pas un génocide, mais le fruit de la désorganisation du régime criminel de Staline. Ils pensent que c’est aux historiens d’analyser ça, que la mise en avant du vote obéit seulement à des impératifs politiques, et que c’est mal.

Mais ils ont participé à la dénonciation de la « folie furieuse » qui serait si typiquement russe, et qui relève du discours appelant à justifier la guerre contre la Russie pour la « décoloniser ».

Voilà où nous en sommes en France – ce vote exprime littéralement que nous sommes une province de l’empire américain.

Le but de la manœuvre : dénoncer la collectivisation d’une part, trouver des prétextes pour mobiliser dans la guerre « décoloniale » contre la Russie, d’autre part.

Sabotez la guerre américaine contre la Russie !

Voici le texte voté à l’Assemblée nationale.

– 1 –

EXPOSÉ DES MOTIFS

Mesdames, Messieurs,

Entre 1930 et 1933, plusieurs régions agricoles de l’Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) – parmi lesquelles le Kazakhstan, le Caucase du Nord et l’Ukraine – ont connu une effroyable famine. Celle‑ci a été à l’origine de la mort d’entre 7 et 8 millions de personnes.

En Ukraine, cette famine, causée artificiellement, s’est distinguée par son ampleur. Systématisée par les autorités soviétiques, elle faucha la vie d’environ 4 millions d’Ukrainiens, principalement des paysans.

L’épisode a débuté en novembre 1929, avec l’annonce par la Pravda de l’avènement du « Grand tournant », à l’origine de la collectivisation forcée et de la « dékoulakisation », décidées par Joseph Staline.

Leurs objectifs ? L’industrialisation rapide de l’URSS et le contrôle des campagnes.

La répression s’est alors mise en place : expropriations, arrestations et déportations massives des propriétaires terriens, désormais désignés sous l’appellation « koulak ». Des entreprises agricoles collectives ont été instaurées, et ont pris la forme de fermes nationalisées (sovkhozes) et de coopératives (kolkhozes). Placées sous l’autorité de l’État, environ 30 % de leurs récoltes étaient prélevées.

En Ukraine, en réponse à ces réquisitions démesurées et à une répression croissante, la paysannerie s’est soulevée dès le début de l’année 1930.

Craignant la résurgence d’un nationalisme ukrainien, les autorités soviétiques ont accusé les paysans révoltés d’être des saboteurs et des ennemis du prolétariat.

Des brigades ont alors été envoyées pour mater les émeutes, fouiller les fermes, et confisquer récoltes, bétails et semis, ce qui eut des conséquences désastreuses sur la récolte suivante.

Alors que des foyers isolés de « difficultés alimentaires » ont commencé à être répertoriés dès cette période, les autorités soviétiques ont réquisitionné près de 43 % de la récolte ukrainienne l’année suivante.

En 1932, face à une situation alimentaire aggravée, un exode rural de masse a débuté. Par ailleurs, les collectes n’ont plus atteint les niveaux fixés.

Entre fin octobre 1932 et janvier 1933, les autorités ont intensifié la répression, fermé les frontières et instauré un blocus. Des patrouilles ont ainsi été mises en place, condamnant les personnes à rentrer chez elles, à être emprisonnées ou déportées en Sibérie et dans les camps du Goulag.

La vente des billets de chemin de fer a été suspendue et les paysans privés de leur passeport. En outre, de nouvelles mesures ont été instaurées pour les districts « mis au tableau noir » : retrait des produits manufacturés et alimentaires, remboursement immédiat des crédits, arrêt du commerce, imposition exceptionnelle.

A la fin du mois de janvier 1933, la moitié des kolkhozes et villages ukrainiens – 11 000 sur 23 000 – étaient ciblés.

« Grenier de blé » devenu « terre de sang », le paroxysme de ce crime de masse a été atteint dans les premiers mois de 1933 : chaque jour, des milliers de paysans ukrainiens sont morts, affamés.

La famine instaurée artificiellement a alors pris l’appellation d’Holodomor : « l’extermination par la faim ».

En parallèle de cette tragédie, entre 1930 et 1933, plusieurs millions de tonnes de céréales ukrainiennes confisquées ont continué à être exportées. Les réserves de l’État soviétique, plusieurs millions de tonnes également, n’ont quant à elles pas été touchées.

En février 1933, les autorités soviétiques ont débloqué une aide dérisoire et destinée en priorité aux villes, également touchées par les disettes, afin d’éviter des émeutes d’ouvriers.

Bien que de rares témoignages parvinrent à l’Ouest à l’époque, la chute de l’URSS et l’ouverture de l’accès à certaines archives ont permis de lever le voile et le silence sur cette période dramatique.

Le 24 mars 2005, le ministère des Affaires étrangères français, interrogé par le sénateur Jean‑Pierre Vial sur l’absence de reconnaissance de ce crime contre la population ukrainienne, avait répondu qu’il appartenait aux États concernés de donner une interprétation historique, politique et juridique de ces événements tragiques.

Or, en 2006, le parlement de l’Ukraine a reconnu la famine ukrainienne de 1932‑1933 comme génocide contre le peuple ukrainien. Cette reconnaissance incarne le consensus au sein de la population concernant la qualification de ce crime de masse.

Le 21 octobre 2022, dans le contexte de la guerre menée par la Fédération de Russie en Ukraine, le ministre des Affaires étrangères ukrainien, M. Dmytro Kuleba, a appelé les parlements des nations qui soutiennent l’Ukraine à reconnaître le caractère génocidaire de l’Holodomor.

Cet appel a été repris par le Parlement ukrainien, la Verkhovna Rada, le 16 novembre 2022.

Le 15 décembre 2022, le Parlement européen, dans sa résolution « 90 ans après l’Holodomor : reconnaître que le massacre par la famine constitue un génocide », a reconnu l’Holodomor comme un génocide du peuple ukrainien.

La présente résolution vise à la reconnaissance par les autorités françaises de cette famine forcée de la population ukrainienne comme génocide, et à la condamnation des actes commis, caractérisés par une extermination et des violations massives des droits humains et des libertés.

PROPOSITION DE RÉSOLUTION

Article unique

L’Assemblée nationale,

Vu l’article 34‑1 de la Constitution

Vu l’article 136 du Règlement de l’Assemblée nationale,

Vu la Déclaration universelle des droits de l’Homme du 10 décembre 1948,

Vu la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’Homme et des libertés fondamentales du 4 novembre 1950,

Vu la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide du 9 décembre 1948,

Vu l’article 6 de la Convention portant statut de la Cour pénale internationale, adoptée à Rome le 17 juillet 1998,

Vu les déclarations communes sur les anniversaires de l’Holodomor adoptées lors des sessions plénières de l’Assemblée générale des Nations unies,

Vu la loi ukrainienne relative à l’Holodomor de 1932‑1933 en Ukraine, adoptée le 28 novembre 2006,

Vu la résolution 1481 (2006) de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) sur la nécessité d’une condamnation internationale des crimes des régimes communistes totalitaires,

Vu la déclaration du Président du Parlement européen, du 21 novembre 2007, à l’occasion du 75e anniversaire de la famine en Ukraine (Holodomor),

Vu la déclaration finale et les recommandations de la 10e réunion de la commission de coopération parlementaire UE‑Ukraine, adoptées le 27 février 2008,

Vu la résolution du Parlement européen du 23 octobre 2008 sur la commémoration de l’Holodomor, la famine artificiellement provoquée en Ukraine (1932‑1933) et la résolution du Parlement européen du 15 décembre 2022 « 90 ans après l’Holodomor : reconnaître que le massacre par la famine constitue un génocide » ;

Considérant que la collectivisation forcée imposée par le régime soviétique de Joseph Staline a entraîné la mort de millions de personnes, notamment parmi les minorités ethniques de l’ex‑Union soviétique ;

Considérant qu’en vertu de la Convention des Nations unies pour la prévention et la répression du crime de génocide, sont considérés comme des crimes de génocide les actes ci‑après, commis dans l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial et religieux : le meurtre de membres du groupe, l’atteinte grave à l’intégrité physique ou mentale de membres du groupe, la soumission intentionnelle du groupe à des conditions d’existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle, les mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe, le transfert forcé d’enfants du groupe à un autre groupe ;

Considérant la mise en place par les autorités soviétiques d’une famine forcée en Ukraine, à l’origine de la mort de près de plusieurs millions d’Ukrainiens, pour imposer par la force et par la terreur leur politique de collectivisation ;

Constatant le caractère intentionnel de détruire en tout ou partie l’identité nationale et le peuple ukrainien, et plus particulièrement la paysannerie ukrainienne, en confisquant les récoltes et les semences, en intensifiant la répression, en fermant les frontières et en instaurant un blocus des villages ;

Considérant que les autorités soviétiques ont occulté, déformé ou supprimé des éléments d’information sur la famine et les crimes de masse perpétrés à l’encontre des Ukrainiens en 1932 et 1933, et que les autorités russes actuelles continuent de limiter l’accès aux archives mentionnant ces événements ;

Considérant que l’emploi du terme de « grande famine » passe sous silence la responsabilité du régime soviétique dans cette famine intentionnellement provoquée ;

Considérant que cette « grande famine » a été reconnue par le Parlement européen, les parlements ou d’autres institutions nationales représentatives de plus de 20 pays, comme un génocide ou comme un crime contre le peuple ukrainien et contre l’humanité ;

Considérant que la reconnaissance des génocides perpétrés au cours de l’histoire de l’Europe devrait permettre d’éviter la répétition de crimes semblables à l’avenir ;

Considérant le devoir d’honorer la mémoire des victimes de crimes de masse commis par des régimes totalitaires en reconnaissant leurs souffrances et la nature des actes commis ;

Considérant que les années 2022‑2023 consacrent le 90e anniversaire de l’un des plus grands crimes de masse du début du XXe siècle ;

Reconnaît officiellement le caractère génocidaire de la famine forcée et planifiée par les autorités soviétiques à l’encontre de la population ukrainienne en 1932 et 1933 ;

Condamne le génocide commis par les autorités soviétiques, connu sous le nom de l’Holodomor ;

Affirme son soutien au peuple ukrainien dans son aspiration à faire reconnaître les crimes de masse commis à son encontre par le régime soviétique ;

Invite le Gouvernement français à reconnaître officiellement et à condamner publiquement le caractère génocidaire de ces crimes de masse commis à l’encontre du peuple ukrainien et connus sous le nom d’Holodomor ;

Invite le Gouvernement français à rendre hommage à toutes les victimes de l’Holodomor et à exprimer sa solidarité avec le peuple ukrainien qui a souffert de cette tragédie ;

Invite le Gouvernement français à poursuivre ses initiatives diplomatiques visant à la reconnaissance internationale de l’Holodomor ;

Invite le Gouvernement français à encourager sur la scène internationale un libre accès aux archives relatives à l’Holodomor, plus particulièrement en Fédération de Russie, afin de permettre aux historiens de poursuivre leurs recherches visant à établir et documenter les faits.

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Culture

Ilya Répine serait maintenant ukrainien!

C’est « l’effacement » de la Russie.

Le régime ukrainien ne fait pas que détruire les monuments à Pouchkine et dénoncer Dostoïevski comme l’expression d’une âme russe damnée, monstrueuse, criminelle. Il ne cesse également de réécrire l’Histoire pour s’approprier certains artistes.

Le peintre Kazimir Malévitch est ainsi par exemple considéré comme ukrainien, ce qui est bien ridicule, et on a désormais droit au comble de l’absurde : le peintre Ilya Répine serait ukrainien.

Ilya Répine, Procession religieuse dans la province de Koursk, 1883

Rien qu’avec cette information, l’opinion publique russe serait directement favorable à une intervention militaire. Parce que là, on touche tout de même au cœur même de la culture russe.

Pour preuve, du 5 octobre 2021 au 23 janvier 2022, il y a eu à Paris une rétrospective sur ce peintre. Cette exposition au Petit Palais avait été dénommée… « Ilya Répine ( 1844-1930), Peindre l’âme russe ».

Il est bien parlé de l’âme russe, pas de l’âme ukrainienne. L’exposition a été un grand succès d’ailleurs, avec 100 000 visiteurs, qui ont sans doute été étonnés de découvrir ce peintre de la plus haute qualité.

C’est que les « ambulants », ces fabuleux peintres réalistes russes de la fin du 19e siècle, sont malheureusement inconnus chez nous. Ils forment par ailleurs le noyau historique, avec la littérature russe de la même époque, du style artistique « réaliste socialiste » de l’URSS.

On parle ici d’artistes d’orientation démocratique, d’où le fameux tableau d’Ilya Répine sur les Cosaques, présentés de manière romantique comme épris de liberté. Les nationalistes ukrainiens aimeraient bien récupérer le peintre et donc ce tableau pour en faire un outil de leur idéologie mortifère, ethnique-patriarcale.

Ilya Répine, Les Cosaques zaporogues écrivant une lettre au sultan de Turquie, 1891

Comme il se doit, c’est la superpuissance américaine qui est en première ligne pour épauler la réécriture du régime ukrainien. C’est ainsi le Metropolitan Museum of Art de New York qui a, à la mi-février 2023, décidé de faire d’Ilya Répine un « Ukrainien ».

La raison est qu’il serait né dans ce qui est l’Ukraine actuelle et que son père était cosaque. Ce qui est un raccourci complet et on pourrait très bien inverser la proposition et dire que par conséquent, la zone concernée est russe.

Si on commence en effet comme ça, on nie les mélanges, les synthèses et on bascule dans le nihilisme nationaliste. Qu’on pense au drame yougoslave !

Sur sa lancée, le « Met » a transformé le peintre russe d’origine arménienne Ivan Aïvazovski en Ukrainien. On parle ici d’un peintre, par ailleurs d’une très grande renommée, qui est enterré dans le jardin d’une église arménienne et a été peintre de l’état-major de la Marine russe !

Mais comme il est né en Crimée, et que la Crimée est censée être ukrainienne, alors il est ukrainien ! Sidérant !

Ivan Aïvazovski, La neuvième vague, 1850
Ivan Aïvazovski, La Création ou Le Chaos, 1841

Il a été fait pareil avec Arkhip Kouïndji. Comme il est né à Marioupol, et que Marioupol est censé être l’Ukraine, alors il est ukrainien, même si sa famille relève des Grecs de la région !

Tout cela est un raccourci ignoble, qui fait fi des mélanges, des synthèses propres à cette partie du monde. Parce que justement, si l’on prend les peintures d’Arkhip Kouïndji, lui-même dans la perspective des Ambulants… on retrouve l’Ukraine.

Les peintures de ce non-ukrainien sont indéniablement, résolument, absolument d’esprit national ukrainien…

Arkhip Kouïndji, Nuit ukrainienne, 1876

On y retrouve ce côté lancinant, cette profondeur de champ s’étalant dans une candeur qui se permet de traîner son regard comme un vague à l’âme. C’est russe, et en même temps pas du tout, car cela se répand bien trop dans la complaisance sentimentale pour le moment, il n’y a pas cette inquiétude russe qui recherche des « pointes »…

Arkhip Kouïndji, Le Dniepr le matin, 1881

Si l’on veut, les Finlandais ont trop regardé les lacs, les Ukrainiens ont trop regardé les steppes et les champs, les Russes ont trop regardé les forêts.

Arkhip Kouïndji, Soir en Ukraine, 1878

Faisons une comparaison pour cerner la différence. Voici un tableau d’Ilya Répine, Tolstoï dans un champ de labour, de 1887. Il faut regarder le côté incisif, l’intensité, la pointe.

Maintenant regardons Arkhip Kouïndji, Le chemin des tchoumaks à Marioupol, de 1875. Il n’y a pas ce côté incisif russe. C’est ukrainien. C’est très proche, mais il y a une nuance, une différence.

Les Russes et les Ukrainiens expriment l’âme, mais les Russes font ressortir une pointe, que les Ukrainiens préfèrent gommer. Ou, si l’on veut, les Russes parlent beaucoup mais ne disent rien (qui relève de l’âme, intime), les Ukrainiens ne disent rien mais parlent beaucoup (ils disent indirectement).

Mais il va de soi qu’il ne faut pas attendre des nationalistes ukrainiens, ces barbares, la moindre réflexion esthétique sur la peinture ukrainienne. Ces monstres sont dans la destruction.

Car Arkhip Kouïndji peut ne pas être ukrainien et contribuer ou relever de la peinture ukrainienne. Les choses sont compliquées… l’humanité se mélange… et c’est très bien ainsi.

Le nationalisme est unilatéral et simplificateur, il empêche de saisir les synthèses historiques. Ce n’est tout de même pas pour rien que les Russes et les Ukrainiens soient si proches, tout comme les Allemands et les Autrichiens, les Indiens et les Pakistanais, etc.

Dans mille ans, il n’y aura plus de nations, plus de « couleurs de peau », on sera tous mélangé, dans une grande synthèse mondiale qui d’ailleurs continuera de manière ininterrompue.

La réécriture de l’Histoire procédant à des séparations, à l’individualisation, est une expression à la fois de la décadence de la bourgeoisie, de la décomposition des valeurs, du redécoupage du monde entre puissances.

Il faut la combattre.

Il est évident que toutes ces redéfinitions de peintres obéissent à l’objectif impérialiste de destruction de la Russie, de son futur découpage en mini-États vassalisés. C’est un processus à la fois insidieux et ouvert. La National Gallery de Londres avait déjà en avril 2022 renommé un tableau du peintre Edgar Degas, les « danseuses russes » devenant ukrainiennes.

On notera par ailleurs que la Tate Gallery de Londres considère Ilya Répine comme un peintre russe né ukrainien.

Tout cela est de la fiction. Et c’était la force de l’URSS jusqu’aux années 1950 de réfuter ce type de fiction, permettant l’unité populaire, que ce soit pour l’Ukraine et la Russie ou dans le Caucase.

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Guerre

L’Ukraine, un martyre slave qui ne fait que commencer

Le désastre est total.

Un journal turc a donné des informations présentées comme étant celles fournies par les services secrets israéliens. L’armée ukrainienne aurait perdu 157 000 soldats. Cela semble correspondre, dans la mesure où la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, parlait au début décembre 2022 dans une vidéo mise en ligne sur Twitter de 100 000 morts. Le passage concernant ce chiffre avait été censuré dans l’heure qui suit.

C’est un chiffre énorme, terrifiant. Car forcément, cela indique un nombre très élevé de blessés : l’article turc parle de 234 000 blessés. C’est là une véritable hécatombe et si l’on ajoute à cela les destructions d’infrastructures, les dettes énormes de l’État, on a l’Ukraine qui est véritablement rayée de la carte.

Et le processus, historiquement, ne date pas du conflit avec la Russie. Il faut savoir qu’il y avait en 1993 52 millions d’Ukrainiens, pour seulement 41 millions en 2021 : l’émigration a été massive pendant vingt ans. C’est une faillite historique.

C’est comme si l’Ukraine n’avait en rien profité de centaines d’années d’évolution des pays slaves d’Europe de l’est. C’est l’échec du rêve du peintre Alfons Mucha.

Entre le knout touranien et le glaive des Goths, premier tableau de l’épopée slave d’Alfons Mucha, 1912
L’apothéose slave [consistant en la reconnaissance nationale], dernier tableau de l’épopée slave d’Alfons Mucha, 1926-1928

Le martyre de l’Ukraine tient à une de ses erreurs profondes : avoir considéré qu’elle n’avait rien à voir avec la Russie. On a la folie d’un pays ayant appartenu à l’URSS qui la première l’a établi comme nation avec sa langue, mais qui considère l’URSS comme le diable en personne.

La théorie de l’Holodomor, le prétendu génocide des Ukrainiens par la Russie, ne tient d’ailleurs pas du tout. Car les Ukrainiens parlent russe, mangent russe, chantent russe, pour une partie significative de leur vie quotidienne. Et l’inverse est vrai pour les Russes qui en partie mangent ukrainien, dansent ukrainien, pour une partie significative de leur vie quotidienne.

Si vraiment il y avait eu génocide, les Ukrainiens auraient eu le même rejet de l’ennemi qui a été (et qui est encore) au cœur de l’état d’esprit des Arméniens et des Juifs.

Et c’est la véritable question : qu’est-ce qui a pris les Ukrainiens de s’imaginer aller rejoindre l’occident, en rejetant la Russie, au point de détruire tout ce qui est russe? Comment les bandéristes, dont le bastion est la région tout à l’Ouest qui a un parcours historiquement très différent du reste du pays, ont-ils pu ensorceler l’Ukraine?

Il y a bien entendu les promesses de l’Union européenne, de l’Otan, les milliards d’euros pour corrompre, manipuler, mais enfin il y a la culture. Comment les Ukrainiens peuvent-ils partir en guerre contre l’écrivain Pouchkine, détruire tous ses monuments, sans se poser de questions?

C’est là un drame historique d’une envergure immense. Cela montre la force du nationalisme et du militarisme, sa capacité à tromper les gens. Cela renforce d’autant plus la nécessité d’être à la hauteur culturellement, sur le plan de la science de l’Histoire.

A ce titre, nous avons averti, pendant six mois avant le début du conflit, que l’Ukraine allait subir l’offensive de la Russie et qu’elle allait devenir une martyre.

Nous avons mis en avant cette image en avril 2021 !

Cela fait de nous historiquement les meilleurs amis de l’Ukraine et chaque jour qui passe, cela sera d’autant plus flagrant. L’avenir appartient au peuple !

Même si, de manière horrible, le présent appartient aux nationalistes ukrainiens qui précipitent « leur » pays dans l’auto-destruction au service de l’Occident.

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Guerre

Crise majeure de corruption du régime ukrainien

Même en pleine guerre, le fléau est logiquement présent.

Le ministre ukrainien de la défense devant des symboles d’unités militaires ukrainiennes lors de la réunion de Ramstein du 20 janvier 2023

Plus de dix hauts responsables politiques ukrainiens, dont un membre proche du cabinet du Président Zelensky, ont été balayés à la suite de révélations de corruption.

Cela n’a rien de nouveau, y compris d’un point de vue tout à fait officiel en Occident même si c’est désormais passé sous silence : l’Ukraine est un pays corrompu jusqu’à la moelle, avec une administration et une oligarchie étant parmi les pires du monde.

D’ailleurs, le sujet de la corruption en Ukraine était un thème récurrent de la série dans laquelle le président Zelensky jouait, en tant qu’acteur, le rôle de président.

Seulement, en Occident des moyens énormes sont mis en Ukraine contre la Russie, alors il doit forcément y avoir des garanties à ce niveau là. Et il s’agit qui plus est de faire bonne figure. Rappelons que l’Union européenne a accepté en juin 2022 que l’Ukraine soit candidate à l’entrée en son sein, et qu’elle a fourni près de 50 milliards d’euros au régime ukrainien.

D’ailleurs, comme par hasard, le « scandale » de corruption et l’éviction massive arrivent le jour de l’annonce de l’envoi de chars lourds allemands.

L’Ukraine a perdu depuis bien longtemps son autonomie, elle est de facto une colonie américaine.

Alors la corruption pourquoi pas, car de toutes façons une colonie est forcément une administration corrompue, anti-démocratique et fonctionnant contre les intérêts nationaux, mais il faut que la corruption reste dans les clous et sous le contrôle du maître colon.

C’est le sens de la grande épuration annoncée le 24 janvier 2023 au sommet de l’État ukrainien, qui démarre une nouvelle étape dans sa dépendance à l’occident.

On parle là de quelque chose de massif marquant un tournant à la tête de l’État et des administrations. Voici une liste d’accusations.

Le sous-procureur général Oleskiy Symonenko : corruption,
le ministre pour le Développement des communautés et des territoires Ivan Lukeryu (avec Vyacheslav Negoda) : mauvaise gestion des fonds d’aide pour l’achat de nourriture. On parle ici d’une affaire de détournement de 303 millions d’euros.

Le ministre pour la Politique sociale Vitaliy Muzychenk : pot-de-vin de 400 000 dollars pour « faciliter » l’achat de générateurs à des prix gonflés et conduite de voitures luxueuses.

Le ministre de la Défense Vyacheslav Shapovalov : signature des contrats d’achat de nourriture à des prix surévalués et d’avoir probablement accepté des pots-de-vin, le sous-chef de l’administration Zelensky, Kyrylo Tymoshenko : train de vie luxueux en profitant de la guerre.

Ce ne sont là que les premiers touchés par la vague. Il y a également eu Valentin Reznitchenko, le gouverneur de la région de Dnipropetrovsk qui a été accusé par plusieurs médias d’avoir attribué des contrats sur la réparation de routes à une entreprise co-fondée par sa compagne.

Les gouverneurs de cinq régions de Kiev, Zaporijjia, Soumy et Kherson ont également été démis de leurs fonctions.

On a Pavlo Galimon, chef adjoint du parti présidentiel « Serviteur du peuple », qui a été accusé de corruption liée à l’achat d’une propriété à Kiev pour un montant supérieur à ses revenus officiels.

On notera également, dans un registre différent, qu’un conseiller très proche du président ukrainien, Oleksiy Arestovych, a dû démissionner le 17 janvier 2023 après avoir dit qu’une erreur de la défense antiaérienne ukrainienne était à l’origine de la destruction d’un immeuble à Dnipro.

Et le lendemain avait lieu un crash d’hélicoptère à Kiev, tuant le ministre ukrainien de l’Intérieur Denys Monastyrsky.

On est dans une situation particulièrement troublée au sein du régime ukrainien et pour cause. D’un côté, il y a la crise du régime, dont la base fasciste est toujours plus étroite, avec des affrontements inter-factionnels.

De l’autre, il y a le ménage fait par les réels propriétaires, occidentaux, de l’Ukraine.

D’où l’explosion du scandale, qui par ailleurs a été parfaitement accompagné par les médias occidentaux pour que cela ne nuise pas à la « cause » sacrée du soutien au régime ukrainien pour démanteler la Russie.

Avec l’offensive russe à venir, le régime ukrainien va immanquablement encore plus tanguer. L’Ukraine va d’autant plus se faire dépecer.

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Guerre

Davos : BlackRock prêt à inonder l’Ukraine de capital

Tel est le sens réel du « soutien » occidental au régime ukrainien.

C’est dit de manière tellement franche que même Le Figaro qui retranscrit en France les propos du PDG de BlackRock a sciemment « oublié » de mentionner à quelle occasion ils ont été tenus.

On parle en effet ici du forum économique de Davos, en Suisse, qui réunit l’oligarchie financière, des hommes politiques jouant un rôle prépondérant y compris en coulisses, des dirigeants de très grandes entreprises.

Le 19 janvier 2023, le président ukrainien a pris la parole par vidéo, s’adressant aux membres de ce forum. Il a demandé à ce qu’il y ait des investissements prévus pour l’Ukraine.

Il a à ce sujet déjà mandaté, à la fin 2022, l’entreprise américaine BlackRock afin d’organiser le flux d’investissements vers l’Ukraine.

BlackRock est une entreprise spécialisée justement dans la finance, elle gère en propre 7 800 milliards de dollars de fonds.

On l’a compris, le régime ukrainien s’est vendu au capital américain et demande au capital américain d’organiser la refonte de l’économie.

Le PDG de BlackRock, Larry Fink a alors évidemment expliqué au forum qu’il fallait « inonder » l’Ukraine de capital, que l’Ukraine devait devenir « un phare pour le reste du monde de la puissance du capitalisme ».

Selon lui, « ceux qui croient vraiment à un système capitaliste inonderont l’Ukraine avec du capital ».

C’est tout à fait cohérent : les pays occidentaux tentent de sauver le capitalisme de la crise générale commencée en 2020 en faisant payer la Russie.

Ce dernier point est essentiel et tout le monde le sait. Les investissements capitalistes visent le profit et là le profit n’est pas possible dans une Ukraine exsangue. Le seul moyen de faire du profit en Ukraine, c’est que la Russie soit transformée en colonie comme l’Ukraine et qu’elle subventionne, par des « réparations », l’installation d’une forteresse américano-ukrainienne.

On est là en pleine utopie capitaliste, car c’est totalement irréalisable. Déjà, car les contradictions entre pays sont immenses, la Pologne ne laissant pas se constituer une telle puissance à sa frontière, sans parler que la Russie ne cédera jamais.

Ensuite, car les destructions en Ukraine ont déjà coûté au moins 350 milliards de dollars, la ministre ukrainienne de l’économie et du commerce Yulia Svyrydenko, parlant désormais même de 1 000 milliards. Et cela alors que le pays est terriblement endetté et continue de l’être, l’aide américaine et européenne étant en partie constituée de prêts.

De toutes façons c’est là du planisme capitaliste et c’est idéaliste.

Mais les capitalistes y croient et l’espèrent, tout comme les Français. Regardez les sites de Gauche et d’extrême-Gauche : absolument personne ne parle de la guerre en Ukraine, de l’OTAN. Pareil pour les manifestations dans tout le pays contre la réforme des retraites du 19 janvier 2023.

La guerre en Ukraine est tabou, le soutien occidental au régime ukrainien est passé sous silence, voire souhaité.

Tous espèrent, objectivement, en convergence avec leur capitalisme, que la Russie paiera, et que tout redeviendra comme avant.

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Guerre

L’armée ukrainienne toujours plus bandériste

Il faut souhaiter sa déroute la plus complète.

Le régime ukrainien est un satellite américain porté par une oligarchie ukrainienne et les nationalistes. Son idéologie est totalement anti-communiste et anti-socialiste, tout ce qui est de « gauche » est d’ailleurs formellement interdit.

Le régime se situe très clairement dans la perspective du fasciste Stepan Bandera, comme le montre la publication du Parlement ukrainien sur le média Twitter le 1er janvier 2023, afin de fêter l’anniversaire de celui-ci.

On y voit Valeri Zaloujny, le commandant en chef des forces armées ukrainiennes, devant un portrait de Stepan Bandera. Sur le selfie d’origine, il lève le pouce.

Surrout, il y est dit que « les directives de Stepan Bandera sont bien connues du commandant en chef des forces armées », ces directives étant présentées au moyen de plusieurs citations, dont : « la victoire totale et suprême du nationalisme ukrainien aura lieu quand l’empire russe cessera d’exister. »

Tout cela est on ne peut plus clair sur la nature du régime ukrainien. Naturellement, le message sur Twitter a fait scandale en Pologne dans la foulée, en raison du rôle des bandéristes pendant la seconde guerre mondiale.

Le parlement ukrainien a alors supprimé le message. Tout comme le maire de Lviv, Andrii Sadovyi, a supprimé son message du même jour. On le voit prendre une pose typiquement fasciste devant un monument à Stepan Bandera, dans cette ville de l’Ouest de l’Ukraine formant le bastion du nationalisme.

Dans son message, il dit que « à l’exemple de Bandera, une nouvelle génération a grandi, qui est allée à la bataille contre la nouvelle horde moscovite. Une génération de vainqueurs. Gloire à l’Ukraine! [slogan bandériste auquel on répond par « Gloire aux héros ! »] ».

Ces autocensures ne changent rien à l’affaire. Au fond, ce qui compte, c’est que toute l’idéologie nationaliste ukrainienne vise à la destruction de la Russie et à établir un régime ultra-réactionnaire. C’est le point de vue du régime, c’est le point de vue du commandant en chef de l’armée ukrainienne.

Ce dernier n’est pas forcément antisémite, d’ailleurs, car il a salué il y a quelques jours avant la fête juive de Hanoucca. Encore que ce soit totalement ambigu, puisqu’on peut trouver des photos de lui, comme en janvier de l’année dernière, avec des néo-nazis intégrés dans l’armée ukrainienne.

Telle est l’extrême-Droite, prête à tout pour exister du moment qu’elle a l’aval des grands capitalistes, quels qu’ils soient.

En haut on a le portrait de l’infâme bourreau bandériste Roman Choukhevytch, à droite celui de Stepan Bandera

L’armée ukrainienne constitue en permanence des forces au moyen de volontaires néo-nazis, comme par exemple la 67e brigade mécanisée formée en novembre 2022 sur la base des néo-nazis du Pravy Sektor et du Corps des volontaires ukrainiens. Cela ne veut pas dire que tous les gens qui rejoignent soient néo-nazis, mais que l’armée ukrainienne est encadrée dans une optique bandériste.

Qui plus est, les troupes d’élites sont toujours portées par des activistes néo-nazis, comme le bataillon Kraken, qui utilise une rune nazie comme symbole.

Tous les pires réactionnaires d’occident rejoignent d’ailleurs l’armée ukrainienne : les aventuriers, les romantiques nihilistes, les néo-nazis notamment français, les mercenaires de l’Otan et même des djihadistes (surtout Tchétchènes) qui sont organisés de manière autonome dans l’armée ukrainienne !

Un soldat avec un totenkopf nazi à côté d’un soldat « djihadiste »

Si le régime ukrainien gagne la guerre, on aura un État ultra-réactionnaire entièrement subordonné à l’Otan, servant de fer de lance du dépeçage de la Russie. Déjà le régime ukrainien sert de « modèle » aux États les plus réactionnaires d’Europe, comme la Tchéquie et les pays baltes.

Il ne s’agit plus du tout là de nation ukrainienne à protéger, mais d’un projet artificiel, nationaliste agressif, directement au service de l’Otan. Le régime ukrainien est bandériste, il doit tomber, il faut lutter contre tout soutien français à ce régime !

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Guerre

Le régime ukrainien veut qu’on interdise Tchaïkovski

Comme d’ailleurs toute la musique russe.

Le régime ukrainien est aux mains de fanatiques pour qui l’Ukraine n’aurait jamais rien eu à voir avec la Russie. Ce qui ne tient pas du tout debout.

D’un part, parce que l’Ukraine paysanne orthodoxe était martyrisée par la Pologne catholique et les Tatars musulmans, avant de se tourner vers la Russie. Ensuite, parce que c’est l’URSS qui a permis la génération d’une presse et de livres en langue ukrainienne, d’une éducation ukrainienne, d’une culture nationale ukrainienne reconnue comme principale.

C’est tellement vrai que les bâtiments principaux de l’Etat ukrainien relèvent de l’architecture « stalinienne » d’esprit national ukrainien le plus classique. Tant le bâtiment présidentiel que le parlement et le siège du ministère des Affaires étrangères (anciennement du Parti Communiste d’Ukraine) datent de l’époque de Staline et relèvent du style national local, une démarche obligatoire dans le réalisme socialiste.

En raison de ce rapport historique à la Russie (et à l’URSS), le nationalisme ukrainien a une obsession, celle de détruire la Russie, celle de prétendre que la Russie n’a jamais existé, que l’Ukraine a été colonisée et n’a jamais eu rien à voir avec elle. Le régime ukrainien dénonce ainsi régulièrement que de la musique classique russe soit jouée dans les pays occidentaux.

C’est vrai depuis le début de la guerre, et même avant, puisqu’en Ukraine tout ce qui est russe est interdit à la base, au point que Ihor (ou Igor) Terekhov, le maire de Kharkiv, une ville russophone, a eu une amende fin novembre 2022 pour avoir parlé russe dans les médias et sur les réseaux sociaux.

Mais le régime ukrainien étant dans sa phase de pré-effondrement, il est d’autant plus agressif. La Scala de Milan avait décidé il y a trois ans de commencer sa saison 2022 le 7 décembre avec l’opéra Boris Godounov du compositeur russe Modeste Moussorgski. C’est un grand classique.

Le consul ukrainien de Milan Andrii Kartysh a exigé que ce soit annulé, ce que le surintendant Dominique Meyer a heureusement refusé. Ce Français, qui a auparavant géré l’opéra de Vienne et est donc une des plus grandes sommités de la culture mondiale, a affirmé avec justesse que :

« Je suis contre attaquer la culture russe parce qu’elle est russe, et les artistes russes parce qu’ils sont russes. »

C’est démocratique, et très courageux. L’opéra de Londres a par exemple supprimé le ballet de Bolchoï de sa programmation, la Philarmonie de Paris a supprimé l’orchestre du théâtre Marinski de Saint-Pétersbourg, l’opéra de Cardiff (au Pays de Galles) a déprogrammé le compositeur russe Tchaïkovski.

Et justement, le ministre ukrainien de la culture Oleksandr Tkachenko a fait une tribune le 7 décembre 2022, bien entendu dans la presse britannique si fanatiquement anti-Russie, exigeant de bannir Tchaïkovski le temps de la guerre, et pas seulement Tchaïkovski : toute la culture russe. De toutes façons, on pourrait la remplacer par la culture ukrainienne et bien mieux.

Voici un exemple de ce fanatisme hypocrite en ce qui concerne la durée de cet effacement, comme on le devine très bien :

« Le boycott de la culture russe est une étape importante.

Nous ne parlons pas d’annuler Tchaïkovski, mais plutôt de suspendre les représentations de ses œuvres jusqu’à ce que la Russie cesse son invasion sanglante.

Les lieux culturels ukrainiens l’ont déjà fait avec lui et d’autres compositeurs russes.

Nous appelons nos alliés à faire de même. Déjà, de nombreux théâtres et lieux culturels qui refusaient auparavant de jouer de la musique russe ou de coopérer avec des artistes russes qui soutiennent la guerre ont depuis renouvelé leurs liens.

Et la culture ukrainienne a tant à offrir. Nos compositeurs ont produit des chefs-d’œuvre, et nos écrivains ne devraient pas être moins estimés que leurs homologues russes. La littérature ukrainienne a des racines profondes et continue de se développer activement. Nos beaux-arts et nos arts décoratifs partagent leurs origines avec la riche histoire culturelle de l’Europe. »

Toute culture nationale mérite démocratiquement le respect, mais oser dire que la culture ukrainienne a le degré de développement, l’ampleur de la culture russe… c’est de la folie pure. La Russie fait partie d’un cercle très restreint de nations ayant développé à très haut niveau tant les différents arts que les différents secteurs de la science.

On a ici affaire au fanatisme ukrainien, qui précipite l’Ukraine dans l’abîme. 15 millions d’Ukrainiens ont quitté le pays, il en reste 29 millions vivant une situation terrible avec les infrastructures énergétiques détruites… Il n’y a pas de chiffres officiels des soldats tués, mais la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a déclaré mercredi 30 novembre que 100 000 militaires ukrainiens avaient été tués, avant que ce passage mis en ligne soit très rapidement censuré de son discours appelant à créer un « tribunal spécial pour juger les crimes » de la Russie.

La nation ukrainienne est en train d’agoniser, assassinée par un régime nationaliste la manipulant pour en faire une machine de guerre anti-Russie, et ainsi une marionnette de la superpuissance américaine. Les impérialistes russes se frottent les mains d’une telle folie qui ne peut que les aider dans leurs desseins.

Seule une Ukraine démocratique et populaire aurait pu faire face, en parvenant à mobiliser tout le monde dans le pays et en obtenant l’appui des masses démocratiques mondiales !

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Guerre

L’Ukraine tente de mettre le feu à sa frontière polonaise

Une provocation criminelle.

Le régime ukrainien est en totale décomposition et il tente d’attirer avec lui le monde entier dans l’abîme. C’est ni plus ni moins le sens des accusations de Vladimir Zelenski et de son entourage envers la Russie, qui aurait selon eux volontairement bombardé la Pologne le 15 novembre 2022.

Cette accusation s’est propagée méthodiquement le 16 novembre, avec en soirée les médias occidentaux qui se sont déchaînés dans la foulée, accusant l’armée russe.

L’arrière-plan, c’est l’envoi par l’armée russe de cent missiles sur l’Ukraine le 15.

L’Ukraine a en fait tenté une provocation afin de chercher à se sortir de sa situation désespérée à terme. D’où l’accusation d’un missile russe tombé en Pologne, alors que factuellement il était facile de savoir qu’il était ukrainien.

L’objectif du régime ukrainien était l’escalade militaire. La Pologne étant dans l’Otan, une attaque russe signifierait le déclenchement de l’article 5 du traité de l’Alliance atlantique, donc l’intervention des alliés contre la Russie, et donc la 3e guerre mondiale.

Évidemment, tout cela n’a pas de sens, du moins pour l’instant ; la Russie n’a aucun intérêt à tirer sur un tracteur dans une ferme polonaise pour tuer deux personnes. Mais le ridicule n’effraie pas les dirigeants d’un régime aux abois, qui ont été livrés en pâture à la Russie par les Américains, et qui maintenant se rendent compte de l’immense pétrin dans lequel ils sont. L’Ukraine est terrassée par ce conflit qui tue des vagues entières de mobilisés sur le front et envoie des vagues encore plus grandes d’Ukrainiens se réfugier à l’étranger – y compris en Russie.

Sur le plan militaire, c’est une Bérézina pour l’Ukraine, malgré les propos ridicules que l’on peut entendre dans les médias français décrivant une armée russe connaissant revers sur revers, et une Russie au bord de l’effondrement… Alors qu’il est en même temps expliqué que l’armée russe risque d’envahir toute l’Europe de l’Est. La propagande est ininterrompue, afin de préparer les opinions publiques occidentales à accepter l’intervention de l’OTAN pour sauver le régime ukrainien.

Du côté de l’état-major américain par contre, là où se décide véritablement le sort de l’Ukraine, le discours est très clair. Le général Mark Milley a tenu une conférence de presse dans la journée du 16 novembre pour dire qu’il est peu probable que l’Ukraine déloge bientôt la Russie de l’ensemble des territoires occupés :

«La probabilité d’une victoire militaire ukrainienne, expulsant les Russes de tout l’Ukraine y compris (…) la Crimée, la probabilité que cela se passe de sitôt n’est pas très élevée militairement. »

L’Ukraine est également terrassée par la campagne massive de bombardements russes visant ses infrastructures électriques et stratégiques, au point que des millions de gens sont régulièrement coupés du réseau. Malgré la fourniture d’armes et de missiles occidentaux, l’armée ukrainienne n’a pour ainsi dire aucune défense anti-aérienne.

L’armée ukrainienne utilise des missiles sol-air avec les moyens du bord, ceux-ci atterrissent parfois sur des civils et c’est justement ce qui s’est passé à Przewodow en Pologne, comme l’ont confirmé tant les Américains que les Polonais. Bien sûr, c’est surtout l’Otan, directement concernée, qui devait réagir pour calmer le jeu, à moins d’assumer dès aujourd’hui la 3e guerre mondiale.

Jens Stoltenberg a donc mis fin à toutes les spéculations en déclarant le 16 novembre, après avoir lui-même mis de l’huile sur le feu en disant qu’il fallait attendre, que l’OTAN se réunissait, etc. :

« Notre analyse préliminaire suggère que l’incident a été probablement causé par un missile de système ukrainien de défense anti-aérienne tiré pour défendre le territoire ukrainien contre les missiles de croisière russes. »

Mais les dirigeants ukrainiens sont tellement furieux dans leur nationalisme fanatique qu’ils accusent encore la Russie pour faire monter la pression, quitte à déformer les faits comme ce fut le cas à Bucha et à la gare de kramatorsk, d’ailleurs.

Vladimir Zelenski expliquant dans une vidéo aux dirigeants du G20 à Bali que ce missile en Pologne ne serait « rien d’autre qu’un message de la Russie adressé au sommet du G20 » ayant eu lieu en même temps à Bali en Indonésie, alors que le ministre ukrainiens des Affaires étrangères qualifie de « théories du complot » toutes les affirmations contredisant son récit quant à un missile russe.

Malgré les explications américaines, et celles de l’Otan, récusant la thèse ukrainienne, le président ukrainien continuait d’ailleurs ses accusations hystériques dans la soirée du 16 novembre :

« Je n’ai aucun doute que ce missile n’était pas à nous. Je crois que c’était un missile russe conformément au rapport des militaires. »

Cet acharnement en dit long sur l’état de délabrement du régime ukrainien, au bord de la faillite.

On aura remarqué aussi le niveau hallucinant de bellicisme en France, où cette information a été dans un premier temps traitée en assumant totalement la possibilité de la thèse ukrainienne du missile russe, contre toute vraisemblance. Jusque tard dans la journée du 16 novembre, Emmanuel Macron était encore très timoré sur les faits, laissant planer le doute quant à la possibilité d’un tir de missile russe et donc d’un emballement vers la 3e guerre mondiale.

Il ne faut pas s’attendre à ce qu’il en soit toujours ainsi et que les choses ne s’emballent pas, bien au contraire. Cet épisode fait encore monter les choses en gamme !

Voici, pour documentation, la déclaration le 16 novembre 2022 du Canada, de la Commission européenne, du Conseil européen, de la France, de l’Allemagne, de l’Italie, du Japon, des Pays-Bas, de l’Espagne, du Royaume-Uni et des États-Unis, en marge du Sommet du G20 à Bali.

Aujourd’hui, les dirigeants du Canada, de la Commission européenne, du Conseil européen, de la France, de l’Allemagne, de l’Italie, du Japon, des Pays-Bas, de l’Espagne, du Royaume-Uni et des États-Unis se sont réunis en marge du Sommet du G20 à Bali et ont publié la déclaration suivante :

Nous condamnons les attaques de missiles barbares que la Russie a perpétrées mardi contre des villes et des infrastructures civiles ukrainiennes.  

Nous avons discuté de l’explosion qui a eu lieu dans la partie orientale de la Pologne, près de la frontière avec l’Ukraine. Nous offrons notre plein soutien et notre assistance à l’enquête en cours en Pologne. Nous avons convenu de rester en contact étroit afin de déterminer les prochaines étapes appropriées à mesure que l’enquête progresse. 

Nous réaffirmons notre soutien indéfectible à l’Ukraine et au peuple ukrainien face à l’agression russe, ainsi que notre volonté constante de tenir la Russie responsable de ses attaques contre les communautés ukrainiennes, alors même que le G20 se réunit pour faire face aux conséquences plus larges de la guerre. Nous exprimons nos condoléances aux familles des victimes en Pologne et en Ukraine. 

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La loi 5371 en Ukraine supprime le droit du travail

La fin du droit pour les salariés.

Alors que ce 24 août 2022 le régime ukrainien célèbre la mise en place d’une Ukraine post-soviétique en 1991, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a ratifié le 23 août la loi 5371. Elle concerne 70% des masses laborieuses ukrainiennes, qui travaillent dans les Petites et Moyennes Entreprises, les PME, soit toutes les entreprises de moins de 250 personnes. Le droit du travail n’y a désormais plus cours ; chaque salarié aura maintenant son propre contrat individuel.

Cela supprime de fait le droit d’association pour les travailleurs et l’existence même de syndicats. Le rapport de force est unilatéralement en faveur des employeurs. Les travailleurs ne peuvent pas se défendre, ils sont à la merci de contrats taillés sur mesure par le patronat.

Cela a forcément un impact sur les 30% des travailleurs non concernés, pour qui la pression devient immense, puisqu’il y aura un chantage terrible. Qui revendique quelque chose sera licencié et se retrouvera dans les 70% connaissant une précarité absolue.

Pour la grande majorité des travailleurs, c’est un retour au 19e siècle, ce qui est en phase avec la modification de la nature du régime ukrainien depuis le début de la guerre. De semi-colonie américaine, le pays est devenu une colonie et la suppression du droit du travail correspond à la nature fasciste du régime, au service des intérêts américains. Les capitalistes français en profiteront aussi naturellement, à condition cela étant que le régime ukrainien se maintienne face à l’offensive russe.

Le régime ukrainien avait également fait que les travailleurs mobilisés par l’armée continuent de percevoir leurs salaires : c’en est fini, c’est le gouvernement qui s’en occupe mais cela fonctionne mal. Cela renforce cependant le rôle de l’État, qui militarise l’ensemble de la société, non pas au sens d’une armée populaire, mais d’un peuple enfermé par les armes. Cela se voit avec l’incapacité d’une mobilisation armée à grande échelle : l’Ukraine devrait mener une guerre de libération nationale, elle ne le fait pas, et elle ne peut pas le faire de par la nature du régime.

Depuis la fin juillet, il y avait d’ailleurs également des sortes de semi-contrats où les travailleurs, à hauteur de 10% du personnel, font du 32 heures par semaine avec un planning au jour le jour. Cela pavait la voie à la loi 5371, alors qu’il y avait beaucoup d’espoir du côté des syndicats ukrainiens pour que celle-ci ne soit pas ratifiée.

C’est une défaite complète. Les masses laborieuses se retrouvent concrètement divisées, éparpillées, écrasées. C’est la conséquence de l’incapacité de celles-ci à comprendre les enjeux de l’époque et comment l’Ukraine est devenue une victime de la bataille pour le repartage du monde.

Cette situation va naturellement réimpulser en même temps la lutte des classes. Mais le processus va être terriblement tortueux, et les masses ukrainiennes vont devoir être à la fois fortes et ingénieuses pour faire face à la fois à l’envahisseur russe, à la tutelle coloniale de la superpuissance américaine, à l’oligarchie ukrainienne et au régime ukrainien de type fasciste. C’est pour l’instant par ailleurs extrêmement mal parti, les Ukrainiens ne comprenant rien à ce qui leur arrive, par aveuglement nationaliste.

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L’Union européenne entame une colonisation de la Moldavie et de l’Ukraine

Deux pays dépecés par la guerre.

Si la nature du projet européen pouvait faire illusion dans les années 1990 et 2000, avec l’utopie libérale d’un continent unifié par le marché, il est dorénavant clair que l’Union européenne n’est qu’un appendice à l’expansion de la superpuissance américaine. Elle est la version politico-économique de ce que l’Otan est sur le plan militaire.

En décidant unilatéralement le 23 juin 2022, sans aucun mandat démocratique et au mépris de toutes les procédures normales, d’accorder à l’Ukraine et à la Moldavie le statut de candidates officielles à l’Union européenne, les chefs d’État des 27 pays membres ont fait acte d’allégeance aux États-Unis dans sa concurrence acharnée avec la Russie.

Car il ne s’agit que de cela. Personne fait semblant d’en avoir quelque chose à faire des nations ukrainienne et moldaves et des peuples ukrainiens et moldaves, de leur caractère à la fois occidental et oriental. Ces nations sont niées et leurs peuples (voire même seulement leur territoire uniquement, tant les populations ne sont pas considérées) ne sont que des outils manipulés comme des cartes dans le grand jeu diplomatique américain. Exactement comme cela s’est fait dans les années précédent la première grande guerre mondiale où les nations ont été dénaturées, manipulés, sabordés, pour servir un camp contre un autre.

Cette « diplomatie » toutefois n’est pas un jeu et cela signifie concrètement la guerre, les morts, la destruction, avec au bout uniquement la perspective de soumission au capitalisme dans sa version occidentale-américaine. Car ce qui est proposé à l’Ukraine et à la Moldavie, ce n’est certainement pas un développement économique et démocratique. Tant l’Ukraine que la Moldavie sont des pays pauvres, rongés par la corruption et les mafias, l’Union européenne n’a rien à leur proposer d’autre qu’une forme moderne de colonialisme.

On pensera, pour donner deux exemples significatifs, pour la Moldavie au pillage des ressources par le groupe français Lafarge et pour l’Ukraine à l’abominable marché de la GPA, qui est ni plus ni moins qu’un pillage programmé d’enfants pour le compte de riches européens.

Quand on voit la manière dont sont traitées la Roumanie et la Pologne en Europe, avec les mœurs de leurs peuples systématiquement moquées et vilipendées, et leurs travailleurs directement débauchés pour venir casser les conquêtes ouvrières plus à l’ouest, on sait qu’il ne faut pas s’attendre à autre chose pour la Moldavie et l’Ukraine. D’autant plus qu’elles sont chacune historiquement la cible d’un expansionnisme roumain pour la première et d’un expansionnisme polonais pour la seconde.

Concrètement, leur vocation est d’être le 5e boulon de la 5e roue du carrosse… et de servir de ligne de front militaire. D’ailleurs, il ne faut même pas croire les 27 dirigeants européens quand ils disent vouloir intégrer ces deux pays. Tout ce qui compte, c’est d’avoir une relation officielle formelle, pour contrer la Russie, mais cela peut très bien en rester là, du moment que cela suffit aux opérations de la superpuissance américaine.

L’Ukraine et la Moldavie, en tant que nations, sont donc les premières grandes victimes de la bataille pour le repartage du monde du 21e siècle, alors que l’Union Européenne compte également intégrer à terme… la Géorgie.

On peut ainsi dorénavant considérer que le dépeçage de l’Ukraine par les grandes puissances est acquis. D’un côté par la superpuissance américaine qui au moyen de l’Union européenne intègre de manière officielle la partie Ouest du pays, avec comme centre de gravité la capitale Kiev. De l’autre par la Russie qui poursuit très efficacement ses opérations dans l’Est du pays sans qu’on puisse imaginer un quelconque retour en arrière.

L’Ukraine est coupée en deux, et il en sera probablement de même pour la Moldavie, à moins que la Transnistrie ne soit directement broyée et sacrifiée dans ce jeu de massacre, de par sa situation géographique.

Tout cela dépendra maintenant de la seconde phase de l’opération russe en Ukraine, qui sera, voire est déjà, la bataille pour Odessa. Et cela va cogner fort, cette fois au moyen non plus au moyen de l’Union européenne, mais directement de l’armée britannique qui entend contrôler ce port mondial, comme sous-traitant pour le compte américain évidemment. Les lance-roquettes multiples britanniques sont déjà sur le champs de bataille pour le contrôle de l’île au serpents, base avancée déterminant le sort d’Odessa.

La Russie de son côté va aller le plus loin possible contre l’Otan pour s’accaparer Odessa, objectif ultime de son invasion de l’Ukraine.

Les peuples Moldaves et Ukrainiens vont payer ici un très lourd tribus à cette bataille acharnée qui se profile dans le cadre d’une deuxième phase de la guerre en Ukraine. Et l’Union européenne n’est certainement pas de leur côté, alors qu’on rentre de fait dans la troisième guerre mondiale dont le coeur est l’affrontement sino-américain pour l’hégémonie mondiale.

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Les valets américains Macron, Scholz et Draghi à Kiev

L’Union européenne est un appendice de l’OTAN qui a à sa tête la superpuissance américaine.

Dmitri Medvedev, vice-président du conseil de sécurité spécial de la Fédération de Russie, a commenté de la manière suivante sur le réseau social Twitter la visite à Kiev du président français Emmanuel Macron, du chef du gouvernement allemand Olaf Scholz, du chef du gouvernement italien Mario Draghi, le 16 juin 2022 :

« Les amateurs européens de grenouilles, de saucisses de foie et de spaghettis adorent leur visite de Kiev. Avec zéro résultat. Ils ont promis l’adhésion à l’UE et de vieux obusiers à l’Ukraine, ils se sont rués sur la gorilka [une sorte de vodka ukrainienne] et sont rentrés chez eux en train, comme il y a 100 ans. Tout va bien. Pourtant, cela ne rapprochera pas l’Ukraine de la paix. L’heure tourne. »

C’est méprisant et provocant, mais il y a une fine allusion que les chancelleries auront noté (et les journalistes français pas du tout). Début mai 2022, l’ambassadeur ukrainien en Allemagne, Andrij Melnyk, avait traité le chancelier allemand Olaf Scholz de « saucisse de foie vexée ». C’est à cela que Dmitri Medvedev fait allusion. L’insulte de l’ambassadeur ukrainien faisait suite à ce qu’Olaf Scholz a exprimé un certain désarroi à ce que l’Ukraine refuse catégoriquement en avril 2022 la venue à Kiev du président allemand Frank-Walter Steinmeier, considéré comme pro-Russie.

L’Ukraine tire en fait à boulets rouges de manière régulière contre la France et l’Allemagne, accusées de vouloir temporiser, de vouloir que l’Ukraine signe un traité de paix rapide à tout prix, afin de ne pas fournir d’armes. Et il est vrai que jusqu’à présent, la France et l’Allemagne, avec d’ailleurs l’Italie, soutiennent entièrement l’Ukraine car ils s’alignent sur l’OTAN, tout en traînant des pieds car un alignement complet les placerait entièrement à la remorque de la superpuissance américaine et affaiblirait leurs économies.

De plus, si les choses tournent encore plus mal, la France, l’Allemagne et l’Italie devraient s’impliquer militairement et ainsi se confronter à la Russie. Cette dernière rappelle régulièrement d’ailleurs qu’il y a des lignes rouges à ne pas franchir et que participer à l’organisation de l’armée ukrainienne, à sa logistique, à ses actions, revient à devenir une cible. Dmitri Medvedev avait par exemple publié le message suivant sur Twitter le 30 mai 2022 :

« Biden a déclaré que les États-Unis ne fourniraient pas à l’Ukraine les systèmes de missiles capables de frapper la Russie. C’est raisonnable. En cas d’attaque contre nos villes, la Russie frapperait les centres où ces décisions criminelles sont prises [car relevant des services secrets occidentaux et de leur capacité satellitaire, ainsi que la gestion directe des missiles employés].

Certains d’entre eux ne sont pas à Kiev [mais dans des pays comme les États-Unis, la Grande-Bretagne, voire l’Allemagne et la France]. Ce qui vient ensuite est évident. »

La visite à Kiev montre que ce « en même temps » franco-germano-italien a pris fin. La France, l’Allemagne et l’Italie appellent désormais ouvertement à la victoire complète de l’Ukraine, avec également la récupération de la Crimée.

La France, l’Allemagne et l’Italie appellent également à ce que l’Ukraine devienne candidate à l’entrée de l’Union européenne, alors que les exigences demandées pour cela rendent normalement la chose totalement impossible. Cela en dit long au niveau stratégique aussi.

Car le régime ukrainien est fantoche, le pays est une colonie anglo-américaine, à la fois totalement corrompu depuis deux décennies et désormais économiquement à l’agonie. Une entrée dans l’Union européenne rendrait cette dernière encore plus soumise à la superpuissance américaine, alors que de toute façon l’Union européenne reconnaît officiellement l’OTAN comme sa forme militaire.

La France, l’Allemagne et l’Italie cèdent ainsi à l’hégémonie de la superpuissance américaine. L’Union européenne, déjà entièrement alignée sur l’OTAN. L’ombre de la guerre s’installe encore davantage sur l’Europe. On ne peut pas voir les choses autrement que comme la troisième guerre mondiale qui s’installe, avec comme cœur le conflit entre la superpuissance américaine et son challenger chinois.