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Une cérémonie des Césars teintée de comédie féministe

Vendredi 28 février s’est tenue la soirée des Césars, un événement incontournable pour le cinéma français. Plus qu’un événement, c’est une académie dont la morale douteuse peut nominer douze fois un délinquant sexuel et faire salle comble, faisant de toute entreprise féministe dans ce cadre un simulacre absurde anti-populaire.

Aux Césars, les films sont nominés par environ 4700 académiciens issu de l’industrie du cinéma. Ces personnes sont anonymes, cela donne déjà un aperçu de l’aspect anti-démocratique que cela peut avoir. Ces gens n’ont donc de comptes à rendre à personne et cela passe pour un processus impartial qu’on ne peut pas remettre en cause.

Voici ce que disait le directeur générale de la SACD, Pascal Rogard, à Franceinfo vendredi :

« Ce qu’il a fait dans sa vie privée [R. Polanski, ndlr] est très contestable, peut-être critiqué, mais il a quand même été jugé aux États-Unis et pour le moment il ne fait pas l’objet de plaintes en France »

Il dit en même temps qu’en dernière instance, si les académiciens l’avaient nominés, on ne pouvait remettre ça en cause.

On a donc un délinquant sexuel fugitif (il est toujours inscrit comme recherché par Interpol) dont le travail cinématographique pourrait être apprécié car violer des gens, de surcroît des enfants, ferait partie de la vie privée et ne regarderait personne.

Une telle manière de penser est en fait représentative de la morale, ou plutôt la non morale de cette institution bourgeoise issue de mai 68 sur le plan des mœurs.

L’académie des Césars veut conserver un mode de vie issu de la « libération sexuelle » qui est en fait de prôner l’absence de limites. Une absence de limites profitant en général aux hommes, aux personnes ayant l’ascendant sur les autres.

C’est là l’héritage d’une gauche moderniste, bourgeoise, libertaire, libertine et amorale.

Face à cela, la fausse-gauche postmoderne essaie de s’ériger en alternative en réclamant une modernisation de l’intérieur. C’est ainsi que la présidence des Césars démissionne, proposant comme présidente par intérim Margaret Ménégoz. Cette décision provoque le contentement chez les personnalités frondeuses des Césars, ayant signé la pétition dénonçant le fonctionnement élitiste de cette institution.

Comme pour la question du manque de représentation des « minorités » dans le cinéma français, l’idée c’est que si on met plus de femmes, plus de noirs et d’arabes, plus de « LGBTQI++ », on aura une institution nouvelle, pouvant influencer positivement la société.

C’est le sens de la démarche de Florence Foresti, qui avait été désignée pour présider la séance. Elle n’a pas renoncé à son rôle, pensant qu’elle pouvait en tant qu’individu, faire passer un message à travers un one woman show déplacé. Elle y a tourné à la dérision le Roman Polanski des années soixante-dix et pas la même occasion faire rire de ses victimes aussi dans un moment extrêmement malaisant.

Pour la plupart des gens présents, la grogne est acceptable, mais complètement faire capoter la cérémonie, c’est impensable.

Adèle Haenel est venue y assister, sachant pourtant que Polanski était nominé douze fois, espérant encore que l’agitation virtuelle aurait pu changer quoique ce soit à l’esprit de tout un milieu. Elle a donc quitté la salle avec une dizaine d’autres actrices pour marquer le coup, sincèrement choquée, mais prisonnière de son propre milieu.

Cette « fronde » au sein de l’institution conservatrice patriarcale du cinéma français, n’est autre que l’affirmation du post-modernisme, qui pour s’opposer au patriarcat est capable d’inventer par ailleurs quelque chose comme la pornographie féministe.

La réelle opposition à tout cela est en fait la morale populaire, intransigeante avec toute déviance. Si on plaçait Polanski au milieux des gens normaux en disant qui il est et ce qu’il a fait, il n’y aurait pas lieu de tergiverser sur son art. Un « pointeur » reste un « pointeur ».

Mais les gens du peuple qui font du cinéma se font aspirer par la bourgeoisie, laissant derrière eux une bonne partie de leur valeurs.

La culture populaire voudrait une démarche complète, incorruptible et avec pour objectif de combattre la décadence morale et de mettre en avant le réalisme, l’émancipation collective.
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Culture

Yépa – Oui? Non? OK

Le groupe Yépa des frères jumeaux Le Bon Nob (rap) et Rémo (prod) propose avec « Oui ? Non ? Ok » un morceau d’une grande valeur, qui aborde la question du viol de manière très réaliste.

On n’est pas ici dans une scène violente et impromptu, telle que l’on l’imagine presque toujours quand on parle de viol, mais dans un rapport presque banal de la vie quotidienne, le week-end en soirée. Le refrain est très bien vu :

« Elle a pas vraiment dit oui, elle a pas vraiment dit non, il a pas vraiment demandé, c’était  ambigu »

Dans de nombreux cas, les viols ont lieu dans ce genre de situations. Ce sont les comportements non-démocratiques de certains hommes qui produisent ces viols. Souvent, ils n’imaginent même pas agir en violeur. Pire, parfois même certaines femmes peuvent mettre beaucoup de temps, plusieurs années, avant d’assumer le fait qu’elle se soit faite violer (ce qu’elles savent pourtant au plus profond d’elles-mêmes depuis le début).

Yépa affirme donc une position démocratique très engagée, avec un clip d’une grande qualité montrant des femmes dans leur quotidien, afin de bien souligner leur dignité et la grande considération qu’elles méritent. Il faut écraser les comportements anti-démocratiques de ces hommes se moquant du consentement des femmes, ces violeurs.

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Société

La terrible crise des agressions sexuelles au sein des JC

C’est une affaire très grave qui, malheureusement, reflète tout un état d’esprit omniprésent de par le libéralisme culturel existant dans une large partie de la Gauche. La conséquence de la rupture avec les valeurs ouvrières et la tradition socialiste-communiste a été la valorisation d’une « ouverture d’esprit » au libéralisme culturel et de la promiscuité comme « libération sexuelle », provoquant des situation où les femmes se retrouvent les victimes de manipulateurs et de pervers.

Ces derniers jours, le scandale est ainsi relativement vaste chez les Jeunesses Communistes, qui ont connu une croissance significative ces dernières années, au moyen d’une démagogie populiste très prononcée, avec une large ouverture aux thèses post-modernes, post-industrielles, post-marxistes, etc.

Le résultat en a été bien entendu une structure interne largement poreuse aux valeurs de libéralisme des mœurs, avec les inévitables tendances ultra-patriarcales en profitant pour s’affirmer, notamment lors des événements d’envergure, de soirées ou de conférences. Les viols et les agressions sexuelles ont été nombreux.

Avec, en toile de fond, l’inévitable triptyque promiscuité – alcool et drogues – libéralisme culturel, exactement comme pour les Jeunes Socialistes et l’Union nationale des étudiants de France (UNEF), frappés de la même ignominie ces dernières années.

Un des actes racontés dans le quotidien Le Monde en dit long sur l’ambiance typique des mœurs des militants de ces structures libérales culturellement, avec deux jeunes militants dormant totalement saouls, l’un dans la salle de bains et l’autre sur la moquette, alors qu’un autre militant plus âgé chercher à abuser sexuellement d’une jeune militante.

C’est là quelque chose de caricatural, et de typique de la Gauche refusant la hiérarchie et ses responsabilités bien déterminés, rejetant les principes idéologiques et culturels, considérant comme périmée la morale ouvrière. Et la caractéristique odieuse et pathétique de ces affaires est toujours que la structure s’est protégée en niant les faits, tandis que les victimes ont été, malgré leurs prétentions à posséder un haut niveau idéologique et une forte capacité de rébellion, totalement incapables de faire face à la situation.

La source du problème est bien entendu la base sociale du mouvement. Il va de soi qu’une Gauche liée à la classe ouvrière n’aurait jamais pu, à la base même, accepter de tels comportements et aurait de manière expéditive réglé le compte à ceux qui ont un comportement décadent. Mais qui rejette le principe de décadence n’est pas en mesure de faire face à cela.

Qui considère qu’il n’y a pas de morale ne peut pas rejeter les actes immoraux ; qui considère qu’il n’y a que des individus est obligé de se faire déborder par les expressions d’un capitalisme décadent.

C’est donc ici, pour les Jeunesses Communistes mais également le PCF, ni plus ni moins qu’une faillite sur toute la ligne, un terrible échec dans l’affirmation du féminisme, mais un échec inévitable : quand on rompt avec la classe ouvrière, on ne peut pas faire face aux violeurs, qui profitent du relativisme, du libéralisme, de l’individualisme.

Croire qu’on peut s’en sortir au moyen d’une brochure pour les adhérents, comme l’a fait le PCF, est d’une absurdité complète. L’Humanité donne la parole à deux femmes s’exprimant publiquement (notamment sur twitter ici et ), mais l’article en ligne est payant ! Et Le Monde affirme même ouvertement que des zones entières sont particulièrement touchées par la présence de violeurs, comme la Gironde, le Bas-Rhin, le Nord, Paris, la Haute-Vienne, l’Indre-et-Loire et le Val-de-Marne !

Cette affaire des agression sexuelles indique pleinement que les Jeunesses Communistes sont tombées aussi bas, sur le plan des mœurs et de la culture, que l’ultra-gauche qui dans son ensemble est largement influencée par les mœurs libertaires prônés par la Ligue Communiste Révolutionnaire dans les années 1970.

Refuser la promiscuité serait « réactionnaire » ; la consommation d’alcool et de drogues dans les soirées relèveraient de la « modernité » . Il n’y aurait plus de membres d’un Parti avec des règles, mais des adhérents qui seraient des « modernes ». La classe ouvrière serait  « réactionnaire » sur le plan des valeurs.

Face à tout cela, il est plus que temps de réactiver les valeurs de la Gauche historique. Le féminisme est une composante historique du mouvement ouvrier et ne peut exister que par lui, parce que seul le Socialisme sait affirmer une morale nouvelle. Ce qui est, pour la gauche post-moderne, un insupportable puritanisme.

Les femmes doivent ici bien cerner les enjeux de la question ; si elles échouent à comprendre le cul-de-sac que représente le courant post-moderne, post-industriel, né dans les universités américaines, elles ne parviendront jamais à écraser les valeurs patriarcales s’insérant dans les interstices de l’individualisme.