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Guerre

L’armée française à Djibouti

Djibouti est historiquement une partie de la Somalie davantage liée à l’Orient, à la croisée de l’Océan Indien et de la Méditerranée, plutôt qu’à l’intérieur du continent africain. La présence française dans le territoire se développe dès les années 1840 dans la perspective de l’ouverture du Canal de Suez, construit en Égypte par des capitalistes français et les anglais.

Djibouti, armée française

En 1862, cinq ans avant l’inauguration du Canal, l’armée française du Second Empire de Napoléon III, dans le cadre de sa politique impérialiste, établit une petite colonie à Obock, dans l’actuelle partie nord du territoire de Djibouti, afin de contrebalancer la présence britannique à Aden, au Yémen, de l’autre côté du détroit de Bab el-Manbed. La colonie se développe surtout à partir des années 1880, dans le cadre de la violente compétition impérialiste qui oppose alors les puissances de l’Europe occidentale en Afrique.

L’armée française déplace alors le siège de la colonie vers l’actuel site de Djibouti et l’État républicain encourage le développement des activités commerciales. C’est l’époque où le poète Arthur Rimbaud parcourt la région et commerce avec le roi Ménélik d’Ethiopie.

L’accès à l’Éthiopie, principal foyer de peuplement et d’activité de la région, constitue alors l’enjeu principal de la rivalité dans la région entre les puissances impérialistes françaises, britanniques et italiennes, qui mettent en coupe réglée la côte de Somalie et d’Érythrée. Djibouti est alors définitivement arrachée à l’influence ottomane, déjà toute formelle, et devient une colonie en 1896 sous le nom de « Côte française des Somalis et dépendances ».

L’édification du chemin de fer reliant le nouveau port de Djibouti à la nouvelle capitale éthiopienne Abbis Abeda, achevé en 1917, entraîne le rapide développement des deux agglomérations, Djibouti devenant depuis le principal débouché maritime de l’Éthiopie.

Les autorités coloniales françaises, appuyées sur l’armée et l’Église catholique, organisent alors formellement la ségrégation ethnique entre les Afars, nomades du nord et les Somalis, divisés en tribus dont la principale est celle des Issas. Dans les deux groupes, une élite francophone est formée, mais les tensions entre les deux ethnies, attisées par l’organisation coloniale, se développent et perdurent jusqu’à nos jours, le développement national inabouti n’ayant toujours pas vaincu cet écueil.

Après la Seconde Guerre Mondiale, Djibouti devient un port franc, maintenu sous contrôle français, mais avec une influence croissante de la puissance impérialiste américaine. Le territoire est secoué par de violentes émeutes durant les années 1960, violemment réprimées par l’armée française et particulièrement par la Légion Étrangère, notamment lors de la visite du Général De Gaulle le 26 août 1966. Finalement, le 27 juin 1977, la République de Djibouti est proclamée par l’élite francophone contrôlée par Paris, qui maintient une forte présence militaire et conserve un quasi monopole sur les institutions éducatives supérieures et sanitaires du pays et sur son économie par le biais de ses entreprises monopolistiques. Près de 60% du PIB se fait encore en lien direct avec les entreprises françaises aujourd’hui.

Jusqu’aux début des années 2000, Djibouti est toujours en proie à de violentes révoltes, les unes opposants les deux ethnies principales pour le contrôle du pouvoir, les autres opposants les nationaux de la ville de Djibouti aux nombreux travailleurs étrangers recrutés pour les activités portuaires en particulier. Et ceci sans parler des nombreux réfugiés parqués dans les camps du HCR dont le nombre s’est encore accru ses dernières années.

Après les attentats de 2001 aux États-Unis, et dans le contexte du développement des échanges maritimes conteneurisés dans l’Océan Indien, Djibouti devient une place majeure du commerce maritime eurasiatique, tournant le dos à son hinterland africain, alors que l’Éthiopie et la Somalie s’effondrent et que se développent les réseaux du terrorisme islamique et la piraterie.

Mais Djibouti manquant de structures étatiques fortes et notamment en matière éducative, le pays ne peut espérer devenir une sorte de Singapour africain, et passe presque immédiatement sous contrôle étranger. Les États-Unis y installent dès 2002 une base opérationnelle d’au moins 1000 hommes, considérée comme étant dans une « zone de guerre » par l’armée américaine, chargée d’abord de lutter contre les réseaux liés à Al-Quaeda, puis à la piraterie, puis de nouveau à Al-Quaeda depuis l’effondrement du Yémen.

Parallèlement, l’Allemagne y installe elle aussi sa première base maritime à l’étranger. Mais depuis le début des années 2010, Djibouti est devenu un des enjeux de la nouvelle lutte inter-impérialiste qui s’annonce. Le port autonome est ainsi depuis 2013 sous le contrôle de l’opérateur DP-World, une firme monopolistique émiratie, de Dubaï, spécialisée dans la gestion des ports à conteneurs qui opère dans la plupart des ports chinois et européens (comme Rotterdam et Marseille) notamment depuis sa fusion-acquisition avec le britannique P&O.

Les Émirats Arabes, armés par la France, ont d’ailleurs ouverts à cette occasion eux aussi une installation militaire à Djibouti. Cet élan a incité la République « Populaire » de Chine à s’intéresser elle aussi à Djibouti dans le cadre de son expansion à visée impérialiste vers l’Afrique.

Armée française

La Chine a ainsi participé à restaurer la ligne ferroviaire vers l’Éthiopie et a installé à Djibouti une base de quelques centaines de soldats, appelée néanmoins à pouvoir accueillir éventuellement jusqu’à 10 000 soldats, soit presque autant que l’ensemble des forces armées nationales et trois fois plus que tous les autres pays réunis. Inquiet de l’expansion chinoise, le Japon à son tour y a installé sa première base navale extérieure. A parler clairement donc, Djibouti est en train de devenir une poudrière. La presse bourgeoise, notamment le Figaro, comme les commentateurs bourgeois en géopolitique, ont saisit cet enjeu, mais bien entendu dans une perspective de défense de l’impérialisme français.

C’est la raison pour laquelle la Gauche de notre pays ne peut pas fermer les yeux sur cette question. La tâche historique de la Gauche est d’œuvrer partout à l’amitié internationale et à la paix et de lutter contre l’impérialisme de son propre État. Or que voyons-nous ?

L’armée française dispose à Djibouti de sa plus importante base hors de notre territoire national, déjà particulièrement étendu à l’échelle mondiale du fait du maintien, et souvent brutalement, de certains territoire sous contrôle direct français. La présence militaire française à Djibouti est actuellement régie par un accord signé en 2014, selon lequel en contrepartie d’un versement annuel forfaitaire de 30 millions d’euros, les Forces Françaises de Djibouti (FFDj) bénéficient d’une totale immunité fiscale. L’effectif permanent sur place oscille entre 1000 et 2000 personnes en fonction des années.

L’armée française étant en outre chargée d’une mission de formation, de soutien à l’armée nationale et de coopération notamment en matière médicale. Il faut dire qu’en dépit de toutes ces « attentions » impérialistes y compris française au premier rang, ni l’eau courante potable, ni l’électricité, ni l’accès à la scolarisation de base de la population locale n’est assurée hors de la ville de Djibouti et que le paludisme y continue d’y être endémique en zone rurale.

Le dispositif militaire français à Djibouti est aussi le seul à être complet, toutes les armées y étant représentées. L’armée de Terre y stationne ainsi une unité d’élite, la seule de forme interarmées, disposant d’unités d’infanterie, de blindés et de moyens aériens propres : le 5e RIOM, en mesure d’être projeté n’importe où dans la région, notamment en Centrafrique par exemple.

C’est aussi une unité chargée de la formation, non seulement des forces nationales, mais aussi des unités militaires alliées comme celles des Américains via son « centre d’entraînement au combat et daguerrissement de Djibouti » (CECAD). Cette unité maintient des traditions particulièrement réactionnaires, sa devise « fier et fort » et ses liens historiques avec les unités de marine coloniale, les marsouins (infanterie) et les bigors (artillerie), fait qu’il n’est pas rare d’y entendre encore le cri de guerre « Et au nom de Dieu, vive la coloniale ! », liée au souvenir du Père missionnaire Charles de Foucauld, lors des cérémonies ou avant les engagements. Cette unité est encore renforcée par la présence de moyens de l’armée de l’Air (chasse aérienne et batterie de missiles) et bien entendu de la Marine (moyens logistiques et forces spéciales).

Les liens historiques entre notre pays et Djibouti imposent à la Gauche de notre pays de rompre avec toute forme d’impérialisme contre Djibouti.

D’autant que la concentration croissante de moyens militaires de puissances expansionnistes y impose d’assumer, même unilatéralement, un désengagement avant de dénoncer totalement toute présence militaire étrangère sur le sol de Djibouti. L’armée française doit donc se retirer totalement de ce territoire, ses bases et ses moyens militaires doivent être entièrement démantelés et les troupes stationnées réformées et dissoutes, notamment en ce qui concerne bien sûr le 5e RIOM.

Bien entendu, ce démantèlement et ce retrait ne doit pas signifier l’abandon pur et simple du peuple de Djibouti à son sort, c’est-à-dire aux appétits des autres puissances impérialistes ou expansionnistes.

Il y a lieu de considérer que les 30 millions alloués annuellement à la corruption du régime puissent déjà rapidement servir à développer les moyens sanitaires et éducatifs, notamment dans les zones rurales. Aussi, que par le biais de la francophonie, on sorte d’une logique de soutien aux élites corrompues pour passer à une logique d’échange idéologique et politique d’émancipation populaire, en soutenant l’alphabétisation en somali et en afar, langues officielles écrites en alphabet latin, vers lesquelles il faut développer traductions et bilinguisme en vue de soutenir une élévation générale du niveau d’éducation et une aspiration au développement de la démocratie contre le régime et contre les forces militaires étrangères stationnées à Djibouti.

Il est aussi important de développer une volonté de ré-ancrer Djibouti dans son environnement local plutôt que comme base commerciale au profit des intérêts capitalistes mondialisés. Bien entendu, un tel redéploiement sera aussi une manière de désengager les monopoles français de ce territoire, ce qui est une bonne nouvelle pour le peuple de Djibouti et pour le nôtre.

Il faut aussi dire qu’il ne s’agit aussi ici de sortir de toute logique « géopolitique » c’est-à-dire impérialiste de la francophonie, ce que par exemple la France Insoumise de Mélenchon ne parvient pas à accepter, pour masquer ses illusions sur une « géopolitique alternative ». Notre relation francophone avec Djibouti se résume concrètement à un simple appareil de contrôle des élites.

Le pays ne compte, expatriés compris, que 2 à 3% de francophones. Il appartient donc à la Gauche de valoriser par la langue française, mais vers les langues nationales majoritairement parlées à Djibouti un échange éducatif durable dans une perspective de développement nationale propre. Le français doit donc être considéré comme une langue de communication internationale et d’ouverture, au même titre d’ailleurs que l’anglais et l’arabe, mais l’éducation massive du peuple de Djibouti ne se fera qu’en afar et en Somali. Militer contre la présence militaire française à Djibouti et pour le développement d’une amitié populaire et internationaliste dans un esprit démocratique, est un devoir indiscutable de la Gauche française, il n’y a pas à chercher à maintenir une raison à la présence militaire française à Djibouti, il faut briser l’impérialisme de notre pays et rompre avec tout le charabia « géopolitique » et « pragmatique » qui cherche à le justifier.

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Politique

« Communisme » : le congrès extraordinaire du PCF de novembre 2018

Le Parti Communiste Français va tenir son congrès extraordinaire en novembre 2018 et son déroulement risque d’être assez particulier, en raison de la cristallisation de nombreuses oppositions à la direction. Après 1989, celle-ci a impulsé une ligne sociale-gouvernementale balançant par-dessus bord toujours plus des traditions de la base, au nom du maintien des élus et d’une existence à travers l’union de la gauche.

Cela a eu indéniablement un succès, au sens où le PCF a maintenu son existence et une présence réelle dans les institutions. Le développement de la France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon est venu toutefois troubler cette démarche, son populisme attirant pas moins que la moitié de la base du PCF, l’autre moitié ayant peur de se faire phagocyter.

À cela s’ajoute une lisibilité électorale toujours plus faible, avec comme résultats des scores de 1,93% à la présidentielle de 2007 et 2,72% aux législatives de 2017.
Ce qui est en jeu désormais, c’est l’existence du PCF comme organisation « indépendante » : le choix de se lancer seul aux Européennes, avec Ian Brossat comme tête de liste, est la tentative de jouer le tout pour le tout.

Or, Ian Brossat a une ligne sociale-européenne qui déplaît fortement à une partie de la base, qui voit là une tentative de la direction de forcer une orientation bien déterminée, aux dépens des opposants. La direction n’avait d’ailleurs réussi à proposer une « base commune » en vue du congrès extraordinaire qu’avec 49 voix sur 91.

Cette « base commune » proposée par la direction y va pourtant très fort dans la radicalité verbale. Intitulée « Le communisme est la question du XXIe siècle », elle parle de dépassement du capitalisme et de maintien des « conquêtes de classe », exige des « nationalisations authentiques (et non simples étatisations hors d’atteinte du pouvoir populaire) », constate que « la classe des salarié·e·s est unie objectivement, dans sa subordination aux grands propriétaires qui, seuls, décident et profitent véritablement ».

Cependant, attention ! Il ne s’agit pas de la reprise du discours du PCF des années 1970 ou 1980. Pour la direction du PCF, dont l’université d’été reflète le style et l’approche intellectuelle, le « communisme » est une sorte de contrepoids démocratique au capitalisme, consistant en une mobilisation pour prendre le dessus sur « l’argent ».

Le mot « socialisme » ne revient par conséquent pas dans le document, à part pour affirmer que certains dans le PCF regrettent que ce concept ait disparu. A l’inverse, le rôle des élus est souligné, ainsi que les nécessités de pression populaire.

C’est-à-dire que le PCF veut se profiler comme force de l’idéal, de l’utopie, comme force anticapitaliste, sans aucunement proposer de transition, d’État socialiste, de contre-valeurs. C’est là la rupture fondamentale avec le mouvement ouvrier qui exigeait une société socialiste allant au communisme.

La question de la transition a, on le sait, donné naissance aux anarchistes-communistes, aux socialistes et aux communistes, qui s’opposent sur sa nature et sur son rythme. Cependant, le moment de transition n’était pas nié, il était plus ou moins raccourci, défini différemment, etc.

Avec le PCF on est ici dans quelque chose de tout à fait différent et l’écriture inclusive employée en donne l’origine : ses thèses sont celles d’intellectuels comme l’italien Toni Negri et le français Alain Badiou, voire même en poussant légèrement le bouchon comme le français Julien Coupat et le courant dit « communisant » de l’ultra-gauche.

Le « communisme » serait déjà là, comme force associative des gens d’en-bas ; il n’y aurait pas besoin d’idéologie ni d’organisation, mais simplement de bonne volonté pour établir des rapports qui « dépasseraient » le capitalisme. Quiconque a eu la possibilité de discuter avec des zadistes ou des gens de Nuit debout connaît bien cette approche par excellence petite-bourgeoise, au sens d’une négation tant de l’État que de la réalité du capitalisme comme type de production bien déterminé à l’échelle de la société toute entière.

La direction du PCF entend se profiler comme force utopiste maniant un discours totalement idéaliste au sujet du communisme, afin de maintenir son existence en récoltant les voix des couches sociales hostiles au renforcement du capitalisme et à l’augmentation de la pression sociale, sans pour autant faire de la classe ouvrière la clef de toute solution.

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Écologie

La chasse à courre et la chasse, un dispositif pour l’hégémonie de la Droite

Le capitalisme consiste en le capital qui se reproduit à chaque cycle, en s’agrandissant grâce à l’exploitation des ouvriers : c’est ce que dit Karl Marx dans son fameux ouvrage intitulé Le capital. Ce long ouvrage n’aborde malheureusement pas l’une de ses conséquences : que les mentalités restent prisonnières de ce qu’on peut appeler des sortes de séquence de cette production capitaliste.

Chasse à courre

C’est une question d’habitude : lorsqu’on travaille d’une certaine manière, qu’on vit au quotidien d’une certaine manière, qu’on recommence, on ne se dit pas que les choses pourraient être différemment et de toutes façons on n’a aucun recul sur ce qu’on fait, ni sur ce qu’on est !

Des valeurs comme la chasse sont ici fondamentales, car elles traversent ces séquences de reproduction du capitalisme, donnant aux traditions de la société l’apparence d’une chose éternelle…

« Cela a toujours été ainsi… cela sera toujours ainsi »

Il va de soi que de telles valeurs peuvent être très variées. Cela peut être la possibilité d’avoir du grand spectacle au cinéma… jusqu’au fait que le syndicat négocie avec le patronat, ou bien encore un tournoi qui revient régulièrement comme Roland-Garros ou la coupe du monde de football.

Cela a toujours été ainsi… cela sera toujours ainsi. On pourrait penser pourtant que la chasse est quelque chose de dépassé, a fortiori la chasse à cour, et que partant de là le capitalisme pourrait s’en passer : après tout il y a bien d’autres choses qui donnent l’impression d’éternité aux traditions.

Seulement, cela se passe dans les campagnes et on sait comment le capitalisme a anéanti la culture dans les campagnes, la culture… mais aussi la nature. Il y a peu à faire culturellement dans les campagnes et il faut bien maintenir l’illusion qu’il y aurait un lien avec la nature, pour dire que les campagnes sont encore intéressantes.

La chasse est donc proposée comme lien, comme vécu en rapport avec la nature. En fait, les chasseurs sincères ne pourront être réellement convaincus que lorsqu’on les amènera à remplacer leur fusil par un appareil photo. Sur le plan de la fascination de la nature, ils n’auront pas l’impression d’avoir changé pour autant !

Chasse à courre

Le discours des chasseurs est incohérent

Il ne faut pas oublier non plus que la chasse, ce sont des armes et une hiérarchie très stricte, avec les notables à la tête de cette hiérarchie. Cela fait donc que s’il y a une révolution ou une rébellion sociale de la Gauche, les notables pourront rameuter les chasseurs avec leurs armes pour faire comme en 1871 et en 1968 : par la peur, mobiliser la France profonde.

Mais la France profonde n’est plus celle de 1871 ni de 1968, c’est une France qui refuse la grande ville et a souvent choisi la petite propriété pour chercher à profiter de la vie, tout en étant consciente au moins un peu des limites de sa vie quotidienne.

L’absence d’infrastructures – de la santé à la culture en passant par l’éducation – est un problème essentiel, sans parler du rapport aliéné avec la nature. C’est cela qui fait que le refus de la chasse à courre a pu se cristalliser dans une ville conservatrice comme Compiègne. L’hégémonie de la Droite est tombée là-bas sur ce plan, car le rapport dévoyé par la nature a été considéré comme insupportable.

Ce qui ne passe plus vraiment pour les gens, au moins en partie, c’est cette idéologie de guerre de chacun contre chacun du capitalisme plaqué sur la nature pour justifier la chasse. La chasse serait naturel et nécessaire, apprécier la nature et aimer les animaux aboutiraient à chasser… le discours des chasseurs est incohérent, il n’a comme fonction que de maintenir l’hégémonie des valeurs de Droite.

Avec succès jusqu’ici ! A la Gauche de s’assumer pour être capable de renverser cette hégémonie.

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Écologie

Climat : « Nous en appelons aux décideurs politiques »

Il y a quelques jours était diffusé un appel de 200 personnalités en défense du climat et en appelant aux politiques, cependant les signataires étaient dans leur écrasante majorité trop liés au show-business pour disposer d’une certaine crédibilité à ce sujet. Il en va différemment de ce nouvel appel, signé quant à lui par 700 scientifiques.

On ne peut qu’être étonné toutefois de ne voir proposer que des mesures technocratiques, sans aucune dénonciation ni du rôle des grands monopoles dans la destruction de la nature, ni de l’écocide en cours. Les scientifiques signant cette tribune ont bien en fait en sorte de ne pas dépasser le cadre institutionnel, de ne pas remettre en cause l’anthropocentrisme, de ne pas exiger un changement radical du mode de vie, de ne pas faire des animaux un thème significatif.

Nous sommes d’ores et déjà pleinement entrés dans le «futur climatique». Hausse des températures moyennes et récurrence des chaleurs extrêmes, y compris dans le nord de notre hémisphère tout cet été, fonte des glaciers et de la banquise, sécheresses, modification de l’aire de distribution de certains animaux et espèces végétales, destruction d’écosystèmes rares et précieux, hausse du niveau de la mer, désoxygénation et acidification des océans, etc. : les manifestations concrètes du changement climatique ne cessent de s’accumuler. Quant au futur, les projections d’impact sur les milieux, les espèces et les humains sont systématiquement revues à la hausse au fur et à mesure des nouvelles connaissances.

Et pourtant l’essentiel de la lutte pour contenir le réchauffement tarde à être mis en place. L’accord de Paris de décembre 2015 appelle à mener de front la réduction rapide et drastique de nos émissions de gaz à effet de serre et l’adaptation aux impacts déjà bien réels du réchauffement. Le but : limiter la hausse des températures mondiales en dessous de 2°C d’ici à 2100 par rapport aux niveaux préindustriels.

Cela suppose d’engager une révolution de nos modes de développement, de notre rapport collectif à l’énergie et aux ressources naturelles, à la consommation, à la mobilité, au logement, aux loisirs, etc. Un projet d’une telle ampleur ne se réalisera pas en se contentant de signer un accord international. Les discours politiques ne manquent pas, du «make our planet great again» français en réponse à l’annonce du retrait américain de l’accord de Paris, à l’appel des ministres de l’environnement de l’UE, en juin, à relever le niveau d’ambition climatique de l’Europe en 2030.

Mais les discours sont insuffisants, comme le montrent les récents chiffres d’émissions de gaz à effet de serre provenant de la combustion des énergies fossiles, qui indiquent des tendances inquiétantes (+ 1,8 % en Europe et + 3,2 % en France en 2017 par rapport à 2016). Il est tout aussi crucial qu’urgent de sortir du champ de l’incantatoire et de traduire concrètement ces discours en choix politiques forts et clairs au service d’une transformation sociétale profonde.

Cette transformation, si elle est ambitieuse et représente un chemin bien différent de celui que nous suivons, n’est pas une utopie. Elle repose pour beaucoup sur des solutions déjà disponibles : diminution de la consommation d’énergie, recours à des énergies décarbonées, meilleure isolation des bâtiments, mobilité repensée évitant les moteurs thermiques, ferroutage, agriculture écologique, production ­locale, verdissement des villes, économie collaborative et circulaire, révolution numérique, etc., autant de changements qui, s’ils sont bien conçus et combinés entre eux, nous aideraient à atteindre les objectifs climatiques tout en permettant de réduire notre empreinte sur la planète, notamment en diminuant la pollution et notre impact sur la biodiversité.

Si la transition est possible, elle ne va pourtant pas de soi. Encore faut-il se saisir des solutions, puisque notre réussite collective dépendra de l’échelle et surtout de la vitesse à laquelle elles seront déployées. C’est pourquoi se préoccuper du changement climatique doit réellement devenir un objectif politique de premier ordre. Pour être cohérente, cette transition doit être transcrite dans l’ensemble des politiques sectorielles et dans tous les projets d’aménagement et de développement, en sélectionnant les solutions permettant conjointement l’efficacité climatique et la préservation de la biodiversité. Il faut également anticiper et accompagner les reconversions à l’échelle des branches économiques et des territoires. Nous en appelons donc aux décideurs politiques.

Nous sommes conscients du rôle qu’ont à jouer d’autres acteurs, notamment les entreprises et la société civile, mais il appartient aux gouvernements et aux Parlements de mettre en place les conditions – législatives, réglementaires, institutionnelles, budgétaires et fiscales – d’une transition vers une société sans carbone. Ils doivent rapidement et fortement réviser leur feuille de route climatique et la rendre à la fois plus transformationnelle et plus opérationnelle. Ils doivent accepter de prendre des mesures pour agir à long terme.

Au niveau international, les opportunités de susciter une telle dynamique seront nombreuses dans les mois à venir : Global Climate Action Summit ce mois-ci en Californie, nouveau rapport du GIEC en octobre, COP 24 en Pologne en décembre, sommet climat du secrétaire général de l’ONU à New York dans un an. La neutralité carbone, qui traduit l’ambition «zéro émission nette de gaz à effet de serre», est l’objectif que les pays signataires de l’accord de Paris se sont engagés à atteindre collectivement au cours de la deuxième moitié du XXIe siècle.

Saisie par une ONG, la justice néerlandaise a condamné l’Etat des Pays-Bas à réduire de 25 % les émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2020. Ce type de recours juridique doit être pris au sérieux : un accord international n’est pas la fin mais le commencement d’un processus politique qui doit être mis en œuvre avec rigueur. Seuls des changements immédiats et des engagements de court terme, dans le cadre d’objectifs clairs et ambitieux à horizon 2030, peuvent nous permettre de relever le défi climatique. Celui-ci nous enseigne que le long terme dépend de décisions de court terme, lesquelles permettront aux générations futures de ne pas devoir se résigner au pire.

Signataires:

Luc Abbadie, Professeur Institut d’Ecologie et des Sciences de l’Environnement de Paris Sorbonne Université ; Gwenaël Abril, Directeur de Recherche au CNRS Actualité Scientifique de l’IRDLaboratoire EPOC – Environnements et Paléoenvironnements Océaniques et Continentaux ; Anthony Acou, Chercheur, UMS MNHN-CNRS-AFB Patrinat ; Laurence Affre, Maître de Conférences Aix Marseille Université ; Omar Alaoui, doctorant au LSCE ; Samuel Albani, post-doctorant au LSCE ; Cécile Albert, Chargée de recherches CNRS ; Olivier Alemany, Ingénieur de recherche au CNRS ; Antoinette Alias, Chercheur au CNRM ; Denis Allard, Directeur de Recherche INRA ; Frédéric Amiel, Chercheur à l’IDDRI ; Sandrine Anquetin, Hydro-climatologue ; Constantin Ardilouze, Chercheur au CNRM ; Laurent Arnaud, Chercheur au CNRS ; Xavier Arnauld de Sartre, Chercheur au CNRS ; Catherine Aubertin, Economiste de l’environnement ; François Auger, Chercheur à l’Institut de Recherche en Énergie Électrique de Nantes Atlantique ; Jean-Christophe Auguet, Chercheur au CNRS ; Laurent Augusto, Chercheur à l’INRA ; Philémon Autin, Doctorant à l’Université Grenoble Alpes ; Alex Ayet, Doctorant à l’IFREMER ; Aurélien Babarit, Chercheur au Laboratoire LHEEA ; Bertrand Badie, Professeur des Universités à Science Po Paris ; Jordi Badosa, Ingénieur de recherche à l’Ecole Polytechnique ; Christine Baduel, Chercheuse à l’IRD ; Manon Bajard, Chercheuse à l’Université de Tours/Université Grenoble Alpes/Université d’Oslo ; Marianne Balat-Pichelin, Chercheuse au CNRS ; Yves Balkanski, Chercheur au CEA ; Albane Barbero, Doctorante àl’Université Grenoble Alpes ; Renaud Barbero, Chercheur à l’IRSTEA ; Rémi Barbier, Professeur à l’ENGEES ; Agnès Bardonnet, Aquapôle INRA ; Bernard Barnier, Chercheur CNRS ; Alexandre Baron, Doctorant au LSCE ; Sébastien Barot, Directeur de Recherche à l’IRD ; Nicolas Barrier, Chercheur à l’IRD ; Emilio Bastidas-Arteaga, Maître des Conférences à l’Institut de Recherche en Génie Civil et Mécanique ; André Baudoin, Enseignant-chercheur à l’Université Grenoble Alpes ; Virginie Baudry, Ingénieure à l’Ecole Centrale Nantes ; Ariane Bazureau, Ingénieure de recherche au LATMOS ; Julien Beaumet, Doctorant à l’Université Grenoble Alpes ; Stéphanie Bedhomme, Chercheur au CNRS ; Carole Bedos, Chercheur au INRA ; Matthias Beekmann, Chercheur au CNRS ; Céline Bellard, Chercheur au Centre de biodiversité et de recherche environnementale de l’université de Londres ; Philippe Belleudy, Chercheur à l’INRA ; Hadrien Benoit, Ingénieur au CNRS ; Marc Benoit, Chercheur à l’INRA ; Annette Bérard, Chercheuse en écologie et écotoxicologie microbienneC ; Antoine Berchet, Chercheur au CEA ; Gilles Bergametti, Directeur de recherche à Paris 12 ; Eric Berr, Maître de conférences en économie à l’Université de Bordeaux ; Jean-Loup Bertaux, Chercheur au CNRS honoraire au LATMOS ; Yves Bertheau, Chercheur à l’INRA ; Gwenaël Berthet, Chercheur en physique et chimie de l’atmosphère au LPC2E/CNRS d’Orléans ; François Bertrand, Chercheur à l’Université de Tours ; Patrick Bertuzzi, Chercheur à l’INRA ; Nicolas Bez, Chercheur à l’IRD ; Marc Bidan, Professeur à l’École Polytechnique de l’Université de Nantes ; Carole Bienvenu, Chercheur au CNRS ; François Bignonnet, Chercheur à Polytech Nantes ; Gilles Billen, Chercheur au CNRS émérite ; Anne Bisson, Chercheur IRD-SUpagro ; Willy Blasin, Ingénieur à Centrale Nantes ; Jacques Blondel, Chercheur CEFE au CNRS ; Jean-Joseph Boillot, Chercheur au Club CEPII ; Jordi Bolibar, Doctorant à l’Université Grenoble Alpes ; Frédéric Boller, Ingénieur d’études au CNRS ; Alberte Bondeau, Chercheur à l’IMBE ; Sylvain Bonhommeau, Chercheur à l’Ifremer ; Pascal Boniface, Géopolitologue ; Christophe Bonneuil, Dirercteur de recherche au CNRS ; Marie Bonnin, Directrice de recherche à l’Institut de Recherche pour le Développement ; Laurent Bopp, Directeur du Département de Géosciences à l’Ecole Normale Supérieure ; Valérie Borrell Estupina, Maître de conférences à l’Université de Montpellier ; Colin Bouchard, Chercheur à l’INRA ; Olivier Boucher, Chercheur centre de modélisation du climat, IPSL ; Brice Boudevillain, Physicien adjoint à l’Université Grenoble Alpes ; Yann Boulestreau, Doctorant à l’INRA ; Sylvain Bourdier, Chercheur à Centrale Nantes ; François Bourguignon, Chaire émérite à la Paris School of Economics ; Pascale Bouruet-Aubertot, Professeur à la Sorbonne Université ; François Bousquet, Chercheur au CIRAD ; Jacqueline Boutin, Directeur de Recherche au CNRS ; Marie Boye, Directrice de recherche au CNRS, LOCEAN et IPGP ; Jean-François Boyer, Chercheur à l’Université de Montpellier ; Pascale Braconnot, Chercheur à l’IPSL ; Hubert Branger, Chercheur au Laboratoire IRPHE à Marseille ; Pierre Brasseur, Océanographe ; Pauline Brémond, Economiste à l’Irstea ; François-Marie Bréon, Chercheur au Laboratoire des Sciences du Climat et de l’Environnement ; Yann Briand, Chercheur à l’IDDRI ; Laura Brimont, Chercheur à l’Iddri ; Antoine Brochet, Postdoctorant ; Helene Brogniez, Maître de Conferences au LATMOS ; Michel Brossard, Chercheur à l’IRD ; Audrey Brouillet, Doctorante au LSCE ; Françoise Brugiere, Chercheur à Agrimer ; Laurent Brun, Ingénieur de Recherche à l’INRA ; Sophie Buessler, Chercheur au CNRS ; Mathieu Buoro, Chargé de recherche à l’INRA ; Maxime Burst, Enseignant-chercheur à l’Université de Lorraine ; Paco Bustamante, Professeur à l’Université de La Rochelle ; Yvan Caballero, Chercheur au BRGM ; Anita Cadoux, Chercheuse contractuelle à l’Université Paris Sud ; Nicolas Caillon, Chercheur au CNRS ; Cyril Caliot, Chargé de Recherche au CNRS ; Liam Campling, Maitre de conférence en économie politique à l’université Queen Mary de Londres ; Marie Camredon, Maître de conférence à l’Université Paris Est Créteil ; Christopher Cantrell, Professeur à l’Université Paris-Est Créteil ; Xavier Capet, Chargé de recherches au CNRS ; Damien Cardinal, Professeur à au Laboratoire LOCEAN ; Samuel Caro, Chercheur au CEFE-CNRS ; Matthieu Carré, Chercheur au CNRS, LOCEAN ; Dominique Carrer, Chercheur au CNRM ; Vincent Cassé, Chercheur au ENPC, LMD ; Vincent Cassé, Chercheur au ENPC, LMD ; Christophe Cassou, Chercheur au CERFACS ; Mathilde Causse, Chercheur à l’INRA ; Frédéric Cazenave, Chercheur à l’IRD ; Sébastien Cecchini, Réseau National de suivi à long terme des ECOsystemes FORestiers (RENECOFOR) de l’ONF ; Aurélie Célérier, Chercheur au CEFE ; Véronique Chaffard, Chercheur à l’IRD ; Karine Chalvet-Monfray, Professeur en Biostatistique et Epidémiologie ; Nicolas Champollion, Chercheur à l’Université de Brême en Allemagne ; André Chanzy, Chercheur à l’INRA PACA ; Sylvie Charbit, Chercheuse au CEA ; Maud Charles, Doctorante à l’École doctorale Normande ; Brigitte Charles-Pauvers, Maître de conférence à Nantes ; Anne Charmantier, Directrice de Recherche au CNRS ; Jean-Benoit Charrassin, Directeur du LOCEAN ; Aurélie Charron, Chercheur au DD ; Emmanuel Chassot, Ecologue à la Seychelles Fishing Authority ; Eric Chaumillon, Chercheur université LR ; Christine Chausse, Chercheur LGP CNRS ; Laurent Chauvaud, Chercheur université de Brest ; Frédéric Chevallier, Chercheur CEA, LSCE ; Pierre Chevallier, Chercheur IRD ; Jean-Luc Chotte, Chercheur IRD ; Isabelle Chuine, Directrice de recherche CNRS ; Philippe Ciais, Chercheur à l’IPSL ; Manuela Cirtog, Maître de Conférences à l’Université Paris Est Créteil ; Chantal Claud, Chercheur au CNRS ; Joachim Claudet, Chercheur CNRS ; Alain Clément, Chercheur en énergies marines renouvelables CNRS ; Jean-Christophe Clément, Chercheur à l’INRA ; Cathy Clerbaux, Chercheur CNRS, LATMOS ; Philippe Clergeau, Professeur du Muséum National d’Histoire Naturelle ; Jean Clobert, Chercheur CNRS Sète ; Sophie Cloché, Ingénieure de recherche CNRS, IPSL ; Gaël Clodic, Doctorant à l’Ecole Centrale Nantes et et à l’ADEME ; Jean-Martial Cohard, Enseignant-Chercheur, Université Grenoble Alpes ; Anna Cohen Nabeiro, Office nationale de la chasse et de la faune sauvage ; François Colas, Chercheur IRD, LOCEAN ; Anaïs Colin, Ingénieur ENR ; Christophe Colin, Professeur, GEOPS, Université de Paris-Sud ; Isabelle Coll, Professeur à l’Université Paris Est Créteil, LISA ; Michel Colombier, Directeur scientifique de l’IDDRI ; Daniel Compagnon, Chercheur à Sciences Po Bordeaux ; Charlotte Corporeau, Chercheur à l’IFREMER ; Jérôme Cortet, Professeur à l’Université de Montpellier ; Emmanuel Cosme, Enseignant-Chercheur à l’Université Grenoble Alpes ; Stéphane Costa, Professeur à l’Université de Caen ; Evelyne Costes, Chercheur à l’INRA ; Cédric Cotté, Chercheur au MNHN, LOCEAN ; Hervé Cottin, Professeur à l’Université Paris Est Créteil, LISA ; Franck Courchamp, Directeur de recherche du CNRS à l’Université Paris Sud, Médaille d’Argent du CNRS et Membre de l’Académie Européenne des Sciences ; Denis Couvet, Professeur au MNHN, membre de l’Académie d’Agriculture ; Wolfgang Cramer, Directeur de recherche au CNRS ; Julien Crétat, Post-doctorant, LSCE ; Patrick Criqui, Chercheur à l’université Grenoble ; Thomas Curt, Directeur de recherches Irstea ; Philippe Cury, Chercheur IRD (Institut de Recherche pour le développement) ; Isabelle Czernichowski-Lauriol, Chercheur au BRGM et présidente émérite de l’association CO2GeoNet ; Frank D’Amico, Maître de conférences HDR, CNRS / UNIV PAU & PAYS ADOUR ; Fabio D’Andrea, Chercheur à l’ENS ; Francesco d’Ovidio, Chercheur LOCEAN ; Amy Dahan, Directrice de Recherche Emérite CNRS ; Anne Dalmon, Chercheur à l’INRA ; Yves Dandonneau, Directeur de recherches à l’Institut Pierre Simon Laplace retraité ; Sophie Darfeuil, Chercheur au CNRS ; Lucas Davaze, Chercheur IGE ; Hendrik Davi, Chargé de Recherche, INRA ; Stéphane De Cara, Chercheur, INRA ; Gaëlle de Coëtlogon, Maître de conférences Sorbonne Université, LATMOS ; Hugues de Jouvenel, Président de Futuribles International ; Nathalie de Noblet, Laboratoire des Sciences du Climat et de l’Environnement ; Thibaud Decaëns, Professeur des Universités, Université de Montpellier, Centre d’Ecologie Fonctionnelle et Evolutive ; Jean-Pierre Dedieu, Chercheur, CNRS ; Cécile Defforge, Doctorante, CEREA ; Dimitri Defrance, Post-doctorant, climatologue à l’IRD à l’UMR espace-Dev ; Magalie Delalande, Ingénieur Agronome, INRA, CIRAD ; Gilles Delaygue, Enseignant-chercheur, Université Grenoble Alpes ; Nicolas Delbart, Maitre de conférences, Université Paris VII, laboratoire de géographie PRODIG ; Nicolas Delpierre, Maître de conférences en Ecophysiologie Végétale, Université Paris-Sud ; Serge Delrot, Professeur à l’Université de Bordeaux, INRA ; Alban Depeyre, Doctorant Université Grenoble Alpes ; Damien Desbruyères, Chercheur IFREMER ; Marc Descloitres, Chercheur IRD ; Julie Deshayes, Chercheur CNRS au LOCEAN (UMR SU, CNRS, IRD, MNHN) ; Laurence Després, Professeure Ecologie et Evolution, Université Grenoble Alpes ; Boris Dewitte, Océanographe, LEGOS, Toulouse, France ; Alain Dezetter, Chercheur IRD ; Claudia Di Biagio, Chercheur CNRS, LISA ; Noëlie Di Cesare, Maître de conférences à l’Université Bretagne Sud ; Carole Di Poi Broussard, Chercheur Ifremer ; Delphine Dissard, Chercheur IRD, LOCEAN, responsable équipe VALCO ; Gauthier Dobigny, Chargé de Recherche à l’Institut de Recherche pour le Développement ; Florent Domine, Chercheur au laboratoire franco-canadien Takuvik ; Aurélien Dommergue, Enseignant-Chercheur, Université Grenoble Alpes ; Marion Donat-Magnin, Chercheur CNRS ; Mathieu Doray, Chercheur IFREMER ; Antoine Doré, Chercheur INRA chargé de recherche en Sociologie, INRA ; Laurent Dorel, Chercheur CNRM ; Jean-Marcel Dorioz, Chercheur INRA ; Jean-Francois Doussin, Professeur à l’Université Paris-Est Créteil, LISA ; David Dubois, Doctorant, LATMOS, Univ. Versailles St Quentin en Yvelines ; Nicolas Dubos, Docteur en Ecologie du Muséum National d’Histoire Naturelle ; Catherine Ducatillion, Chercheur INRA ; Agnès Ducharne, Chercheur UPMC ; Jean-Louis Dufresne, Chercheur, DR CNRS, LMD ; Justine Dumay, Maître de conférences HDR en biochimie marine et génie enzymatique ; Andréaz Dupoué, Station d’Ecologie Théorique et Expérimentale, CNRS ; Christine Dupuy, Professeure à l’université de La Rochelle ; Philippe Durance, Titulaire de la chaire de Prospective et Développement durable du Cnam, chercheur au Laboratoire interdisciplinaire de recherches en sciences de l’action ; Gaël Durand, CR CNRS, Directeur adjoint animation et prospective scientifique, affaires polaires ; Paul Durand, Chercheur, Université Paris 1 ; Michel Dy, Directeur de recherche Émérite CNRS ; Vincent Echevin, Chercheur IRD, LOCEAN ; Laurence Eymard, Directeur de recherche CNRS, LOCEAN ; Bruno Fady, Chercheur INRA ; Xavier Faïn, Chercheur CNRS ; Lola Falletti, Ingénieur de recherche Sorbonne Université, LATMOS ; Hélène Fargeon, Ingénieur du Corps des ponts, eaux et forêts, doctorante à l’URFM ; Guillaume Fasse, IRENav, l’Institut de Recherche de l’Ecole Navale. ; Lionel Favier, Chercheur CNRS ; Vincent Favier, Physicien Adjoint, Université Grenoble Alpes ; Mathieu Favré, Ingénieur spécialiste éolienne senior ; Simon Fellous, Center for Biology and Management of Populations (CBGP), INRA ; Géraldine Féraud, Maître de conférences, LERMA, Sorbonne Université ; Michel Fily, Professeur à l’Université Grenoble Alpes ; Floriane Flacher, Ingénieur de recherche à Aix-Marseille Université ; Cyrille Flamant, Directeur de recherche CNRS, LATMOS/IPSL, CNRS, Sorbonne Université, Université Paris-Saclay ; Gilles Flamant, Directeur de recherche émérite au CNRS, ancien directeur du laboratoire PROMES ; Stéphane Flament, Professeur à l’ENSICAEN ; Fabrice Flipo, Professeur de philosophie sociale et politique, philosophie des sciences et techniques Mines telecom ; Benoît Fontaine, Centre d’Ecologie et de Sciences de la Conservation ; Gilles Foret, Maître de Conférences, Université Paris-Est Créteil, LISA ; François Forget, Directeur de recherche CNRS, LMD, Academie des sciences ; Paola Formenti, Directrice de Recherche CNRS, LISA ; Marie-Alice Foujols, Ingénieure de recherche CNRS, IPSL ; Estelle Fournel, Ingénieure de recherche CNRS, IPSL ; Kévin Fourteau, Doctorant, Université Grenoble Alpes ; Pierre Franck, Chercheur INRA Avignon ; Claude Frankignoul, Professeur Emérite à l’Université Pierre et Marie Curie ; Nathalie Frascaria-Lacoste, Professeur d’Ecologie Evolutive à AgroParisTech ; Grégoire Freschet, Permanent researcher / Chargé de Recherche, CNRS, Centre d’Ecologie Fonctionnelle et Evolutive ; Francois Fromard, Chercheur au Laboratoire écologie fonctionnelle et environnement ; Nathalie Fromin, Centre d’Ecologie Fonctionnelle et Evolutive, Montpellier ; Michel Fromm, Chercheur au laboratoire Chrono-environnement ; Sophie Gachet, Chercheur à l’Institut Méditerranéen de Biodiversité et d’Ecologie marine et continentale ; Jean Gadrey, Professeur honoraire d’économie à l’Université de Lille ; Marco Gaetani, Chercheur, LATMOS/IPSL, CNRS, Sorbonne Université, Université Paris-Saclay ; Leslie Gager, Doctorante à l’institut universitaire européen de la mer ; Elie Gaget, Doctorant MNHN-Tour du Valat ; Olivier Gagliardini, Professeur, Université Grenoble Alpes ; Sylvie Galle, Chercheur IRD ; Hubert Gallée, Chercheur IGE ; Frédéric Garan, Maître de conférences en histoire contemporaine, Université de La Réunion ; Inaki Garcia-De-Cortazar-Atauri, Spécialiste à l’INRA du changement climatique et de la phénologie des cultures ; Veronique Garcon, Chercheur CNRS – Laboratoire d’études en géophysique et océanographie spatiales (LEGOS) ; Jean-Claude Gascard, Directeur de recherche émérite au CNRS, LOCEAN ; Didier Gascuel, Professeur de l’enseignement supérieur agronomique, Directeur du pôle halieutique Agrocampus-Ouest ; Victor Gattepaille, Institut Pascal énergie solaire ; Jean-Luc Gatti, Directeur de recherche à l’INRA ; Jean-Pierre Gattuso, Directeur de recherche CNRS au Laboratoire d’océanographie de Villefranch ; Emmanuèle Gautier, Professeure Université Paris 1 ; Mathieu Gautier, Chercheur INRA ; Frédéric Gazeau, Laboratoire d’Océanographie de Villefranche ; Carla Geisen, Doctorante SU, LOCEAN ; Michel Génard, Chercheur INRA ; Maya George, Ingénieure de recherche Sorbonne Université, LATMOS ; Pierre Gernez, Enseignant-chercheur, Université de Nantes ; Benoit Geslin, Maître de conférence à l’université Aix Marseille et Docteur en Ecologie ; Fabien Gibert, Chercheur CNRS, LMD ; Pierre Gilbert, Assistant Ingénieur, LATMOS ; Jean-Christophe Gilloteaux, Chercheur à Centrale Nantes dans le secteur des énergies marines ; Alain Gioda, Historien du climat de l’UMR Hydrosciences à Montpellier ; Nathalie Girard, Directrice de recherches à l’INRA ; Gaël Giraud, Economiste en chef de l’Agence Française de Développement, directeur de recherches CNRS, directeur de la Chaire Energie et Prospérité. ; Marc Girondot, Laboratoire Ecologie, Systématique et Evolution, Equipe de Conservation des Populations et des Communautés, CNRS, AgroParisTech et Université Paris-Sud 11 ; Olivier Godard, Ancien chercheur CNRS et Ecole polytechnique ; Sophie Godin-Beekmann, Directeur de recherche CNRS, LATMOS ; Marianne Graber, Professeur à Littoral Environnement et Sociétés de l’université de La Rochelle ; Alain Grandjean, Économiste, Membre du conseil scientifique de la FNH ; David Gremillet, Chercheur au CEFE ; Philippe Gros, Chercheur au Conseil scientifique de la FRB ; Jean-Marc Guehl, Directeur de recherche à l’INRA ; Bertrand Guenet, Chercheur CNRS, LSCE ; Eric Guerber, Professeur d’histoire ancienne à l’université de Nantes ; Jean-François Guérémy, Chercheur CNRM ; Martine Guérif, Directrice de Recherches INRA ; Roger Guesnerie, College de France (Pr. Emerite), Paris School of Economics, (ex-psdt) ; Lionel Guez, Ingénieur de recherche, CNRS, LMD ; Corentin Guigot, Chercheur université de Nantes ; Jean Guillard, Chercheur INRA ; Mireille Guillaume, Docteur HDR, Maître de Conférences du MNHN, Membre du LabEx CORAIL et du LabEx BCDiv, Muséum national d’Histoire naturelle ; Hélène Guillemot, Chercheur CNRS Centre Alexandre Koyré ; Emmanuel Guillot, Chercheur CNRS ; Eric Guilyardi, Chercheur IPSL ; Matthieu Guimberteau, Post-doctorant, LSCE ; Joel Guiot, Chercheur CEREGE / Labex OT-Med / ECCOREV Technopole de l’Environnement Arbois Méditerranée BP 80 ; Céline Guivarch, Economiste du changement climatique au Centre International de Recherche sur l’Environnement et le Développement (CIRED) ; Florence Habets, Chercheur CNRS ; Martial Haeffelin, Ingénieur HDR CNRS, Dir Adjoint «Observation de la Terre» IPSL ; Catherine Hänni, Biologiste, CNRS, Université de Grenoble-Alpes ; Hervé Hannin, Ingénieur agronome, Prospectiviste, Ingénieur de Recherches à Montpellier SupAgro ; Jean-Marie Harribey, Economiste (Université de Bordeaux), co-président du Conseil scientifique d’Attac, membre de la Fondation Copernic et des Économistes atterrés ; Hans Hartmann, Enseignant-chercheur à Littoral ENvironnement et Sociétés à l’université de La rochelle ; Jean-Michel Hartmann, Directeur de recherche CNRS, LMD ; Alain Hauchecorne, Directeur de recherche CNRS émérite, LATMOS ; Didier Hauglustaine, Directeur de recherche CNRS au Laboratoire des Sciences du Climat et de l’Environnement ; Danièle Hauser, Directeur de recherche CNRS, LATMOS ; Basile Hector, Chercheur IRD ; Julie Helle, Ingénieur chercheur, LSCE ; Claude Henry, Président du Conseil Scientifique de l’IDDRI ; Cécile Hérivaux, Economiste de l’environnement BRGM ; Albert Hertzog, Maître de conférences Sorbonne Université, LMD ; Douville Hervé, Chercheur et co-auteur du Chapitre 8 du prochain (6ème) rapport du GIEC CNRM ; Nathalie Herve-Fournereau, Directrice de recherche CNRS, chercheuse en droit de l’environnement ; Léna Hery, Ecole centrale Nantes ; Benoît Hingray, Chargé de Recherche, CNRS, IGE, Grenoble ; Fabien Hoblea, Chercheur université de Savoie ; Nathan Horrenberger, Master 2 Ingénierie en Ecologie et Gestion de la Biodiversité Apprenti à l’UMR LIENSs ; Jean-Charles Hourcade, Chercheur au CIRED ; Bernard Hubert, Directeur de recherche émérite à l’INRA Directeur d’études à l’EHESS ; Thierry Huck, Chercheur CNRS au Laboratoire d’Océanographie Physique et Spatiale ; Annabelle Amm, Chargée de mission à Ecofor ; Nathalie Huret, Chercheur CNRS ; Nathalie Imbert Auvray, Maître de conférences à l’université de La Rochelle ; Kévin Jacq, Chercheur laboratoire EDYTEM ; Stéphan Jacquet, Directeur de recherches à l’INRA ; Serge Janicot, Directeur de recherche à l’IRD ; Christof Janssen, Chercheur CNRS, LERMA ; Philippe Jarne, Président du LabEx CeMEB ; Pierre-Alain Jayet, Chercheur INRA ; Frédéric Jean, Chercheur INRA ; Catherine Jeandel, Directrice de recherches CNRS au Laboratoire d’études en géophysique et océanographie spatiales (LEGOS) ; Fabrice Jégou, CNRS ; Pascal Jeseck, Ingénieur de recherche, LERMA, IPSL ; Aglaé Jézéquel, Doctorante, LSCE ; Richard Joffre, Directeur du centre d’écologie fonctionnelle et évolutive, CEFE ; Antoine Jolly, Maître de Conférences, Université Paris Est Créteil, LISA ; Daniel Joly, Chercheur CNRS ; Anne Jost, Maître de Conférences Sorbonne Université, METIS ; Jean-Baptiste Jouffray, Global Economic Dynamics and Biosphere programme (GEDB)ROYAL SWEDISH ACADEMY OF SCIENCESGovernance of coastal and marine systemsSTOCKHOLM RESILIENCE CENTRE ; Nicolas Jourdain, Chercheur CNRS ; Valentin Journé, Doctorant INRA ; Emilie Journet, Maître de Conférences Université Paris Est Créteil, LISA ; Jean Jouzel, Président CA Iddri ; Clementine Junquas, Chercheuse IRD ; Alain Karsenty, Chercheur CIRAD ; Carole Kerdelhué, Directrice de Recherches à l’Inra de Montpellier. ; Claude Kergomard, Géographe-climatologue, professeur à l’Université de Lille (1994-2003) et à l’Ecole normale supérieure (2003-2013) ; Myriam Khodri, Chercheur IRD, LOCEAN, responsable équipe VarClim ; Alan Kirman, Directeur d’études à l’EHESS, Membre de l’IUF, Professeur émerite à Aix-Marseille Université ; Etienne Klein, Directeur de recherches à l’INRA d’Avignon. ; Nicolas Kolodziejczyk, Chercheur en océanographie à l’Université de Bretagne Occidentale. ; Antoine Kremer, Directeur de recherche à l’INRA et travaille sur l’évolution des arbres en réponse aux changements environnementaux ; Fridolin Kwabia Tchana, Maître de Conférences, Université Paris Diderot, LISA ; Isabelle La Jeunesse, Chercheur Université de Tours, Maître de Conférences HDR CNRS ; Laurent Labeyrie, Professeur Honoraire Université Versailles Saint Quentin et Institut Universitaire de France, Co-Editeur du rapport GIEC 2007 ; Olivier Labussière, Chercheur CNRS ; Denis Lacroix, Responsable de la prospective à l’IFREMER ; Francis Laloë, Statisticien, directeur de recherche IRD (retraité) ; Guy Landmann, Chercheur ECOFOR ; Mathieu Laparie, Chercheur INRA ; Juliette Lathière, Chercheuse CNRS, LSCE ; Thierry Laugier, Chercheur IFREMER ; Marie Launay, Chercheur INRA ; Yann Laurans, Chercheur IDDRI biodiversité ; Jean-Paul Laurent, Chercheur CNRS ; Philippe Lavigne Delville, Chercheur IRD/UMR GRED, Université PAUL-VALERY ; Rémi Laxenaire, Doctorant au laboratoire de météorologie dynamique de l’Ecole polytechnique-ENS ; Alban Lazar, Océanographie-climatologue ; Claire Lazareth, Chercheuse IRD, LOCEAN ; Gilles Lazuech, Maître de conférences en sociologie à l’université de Nantes ; Nadine Le Bris, Sorbonne Université, Écologie et biogéochimie marine ; Jacques Le Cacheux, Professeur à l’Université de Pau et des Pays de l’Adour (UPPA), Ecole nationale des Ponts et Chaussées (ENPC/Paristech) ; Gonéri Le Cozannet, Chercheur BRGM ; Alice Le Gall, Maître de Conférences UVSQ, LATMOS ; Priscilla Le Mézo, Post-doctorat en Espagne dans l’Université Autonome de Barcelone ; Julien Le Sommer, Chercheur à IGE/MEOM group ; Hervé Le Treut, Climatologue, directeur de l’Institut Pierre-Simon Laplace (IPSL), membre de l’Académie des sciences. ; Nicolas Lebas, Ingénieur CNRS, LOCEAN ; Sébastien Lebonnois, Directeur de recherche CNRS, LMD ; Christophe Leboulanger, Chercheur IRD ; Théophile Lebrun, Apprenti ingénieur, CNRS, LOCEAN ; Jane Lecomte, Chercheur FRB ; Eric Lefevre, Chercheur CNRS ; Franck Lefèvre, Directeur de recherche CNRS, LATMOS ; François Lefèvre, Directeur de recherche, Inra ; Bernard Legube, Professeur émérite de l’Université de Poitiers (ENSIP, unité de recherche IC2MP) ; Raphaël Lelois, Chercheur en génétique des population, CBGP-INRA, Montpellier ; Jacques Lemoalle, Chercheur associé UMR G-Eau «Gestion de l’Eau, Acteurs et Usages» IRD ; Marion Lemoine-Schonne, Chargée de recherche CNRS, IODE Institut de l’Ouest, Droit et Europe ; Boris Leroy, Muséum National d’Histoire Naturelle ; Francoise Lescourret, Chercheur INRA ; David Levaï, Chercheur IDDRI Climat ; Marina Lévy, Directrice de recherche au CNRSDirectrice adjointe du département «Oceans, climat et ressources» de l’IRD ; Lionel Ley, Unité d’Expérimentation Agronomique et Viticole, INRA Colmar ; Alain Lipietz, Chercheur CNRS ; Camille Lique, Chercheur en océanographie physique à l’Ifremer ; Constantino Listowski, Post-doctorant CNES, LATMOS ; Cécile Llovel, Doctorante, thèse en cours sur l’impact du changement climatique sur les événements extrêmes du pourtour méditerranéen ; Pascal Jean Lopez, Dir. OHM Port Caraïbe UMR BOREA CNRS-7208/MNHN/UPMC/IRD-207/UCN/UA Muséum National d’Histoire Naturelle ; Pascal Lorance, Chercheur IFREMER ; Romain Lorrillière, Chercheur au laboratoire écologie, systématique et évolution de l’université de Paris Sud-Orsay ; Denis Loustau, Chercheur INRA ; Marie Lusson, Doctorante en sociologie des sciences au sein du laboratoire IRSTEA de Montpellier ; Olivier Magand, Chercheur CNRS ; Danièle Magda, Ecologue Directrice de recherches à l’INRA Toulouse ; Alexandre Magnan, Chercheur Iddri ; Elodie Magnanou, Equipe INTERMED – INTERactions Marines Évolution et aDaptation, Sorbonne ; Michel Magny, Directeur de Recherche CNRS ; Fabienne Maignan, Chercheuse au Laboratoire des Sciences du Climat et de l’Environnement ; Pierre-Olivier Malaterre, Chercheur en hydrologie-hydraulique à Irstea ; Sandrine Maljean-Dubois, Directrice de recherche au CNRS (Aix-Marseille Université) ; Raphael Manlay, Chercheur AgroParisTech ; Jollivet Marcel, Chercheur université Paris Nanterre ; Eric Marcon, Directeur du centre AgroParisTech de Kourou en Guyane ; Emmanuel Marcq, maître de Conférences Université Versailles Saint-Quentin, LATMOS ; Audrey Marescaux, Doctorante CNRS, METIS ; Elisa Marguerit, Chercheur Agro Bordeaux ; Elisa Marguerit, Chercheur Agro Bordeaux ; Claire Marsden, Chercheur Montpellier SupAgro ; Beatrice Marticorena, Directeur de recherche CNRS, LISA ; Eric Martin, Chercheur Irstea ; Gabrielle Martin, Chercheur MNHN ; Véronique Martin-Jézéquel, Enseignante à l’Université de Nantes, Ecosystème et Bioproduction ; Emmanuel Martinais, Chercheur ENTPE ; Patricia Martinerie, chercheuse CNRS ; Ines Massiot, Chercheurs au CNRS sur les énergies photopholtaïques ; Valérie Masson-Delmotte, Chercheur IPSL ; Helene Mathieu-Subias, Chercheur à l’Etablissement Public Territorial du Bassin de l’Aude ; Sandrine Mathy, Directrice de recherche CNRS ; Olivier Maury, Directeur de Recherche à l’IRD ; Alain Mazaud, Chercheur CEA LSCE ; Hubert Mazurek, Ecologue et géographe, directeur de recherche à l’IRD ; David McKenzie, Directeur de Recherche CNRS ; Carlos Mejia, Ingénieur de recherche CNRS, IPSL-LOCEAN ; Angélique Melet, Chercheuse sur les variations du niveau de la mer, Mercator Ocean International) ; Laurent Memery, Chercheur CNRS ; Martin Ménégoz, Chercheur CNRS ; Michel Menvielle, Professeur Université honoraire, Université Paris Sud Orsay, LATMOS ; Philippe Méral, Directeur de recherche à l’IRD ; Bastien Mérigot, Maître de Conférences Université de Montpellier.Département d’enseignement Biologie-Ecologie de la Faculté des Sciences ; Liliane Merlivat, Directeur de recherche CNRS émérite, LOCEAN ; Nicolas Metzl, Chercheur LOCEAN ; Christine Meynard, Chercheur INRA ; Claude Miaud, Chercheur CEFE, EPHE, Montpellier ; Martine Michou, Chercheur CNRM ; jean-baptiste Mihoub, Chercheur MNHN ; Claude Millier, Chercheur INRA ; Laurence Millot-Cornette, Technicienne SU, METIS ; Bernard Moizo, Socio-Anthropologue IRD ; Eric Mollard, chercheur senior, spécialiste des conflits environnementaux dans les pays du sud ; André Monaco, Directeur de Recherche CNRS Emerite ; Marc Montadert, Office nationale de la chasse et de la faune sauvage ; Maurine Montagnat, Chercheuse CNRS ; Maurine Montagnat Rentier, Directrice de recherche CNRS, Institut des Géosciences de l’Environnement ; Virginie Moreaux, Postdoctorante, INRA/CNRS ; Jean-Louis Morel, Université de Lorraine ; Xavier Morin, Chercheur CNRS ; Vincent Moron, Professeur de géographie et climatologue à l’université d’Aix-Marseille ; Cindy Morris, Chercheur INRA ; Jean-Marie Mouchel, Professeur Sorbonne Université, UMR Metis ; Jean-Luc Mouget, Chercheur CNRS ; Michel Mouléry, Chercheur INRA ; Thierry Moutin, Professeur en chimie océanographique, à l’Institut OSU Pythéas ; Pierre Nabat, Chercheur CNRM ; Simon Nadel, Chercheur université de Lille ; Mireille Navarrete, Chercheur INRA ; Philippe Naveau, Chercheur CNRS, LSCE ; Julien Némery, Enseignant-chercheur, Grenoble-INP ; Christophe Nguyen-The, Chercheur INRA ; Deguines Nicolas, Docteur en écologie du Muséum national d’histoire naturelle ; Manuel Nicolas, Responsable du réseau de suivi à long terme des forêts RENECOFOR à l’ONF ; Valerie November, Directrice de recherche CNRSDirectrice du Laboratoire Techniques, Territoires, Sociétés (LATTS)Ecole des Ponts ParisTech/Université Paris-Est UMR CNRS 8134 ; Charles Obled, Professeur honoraire Grenoble-INP ; Jérôme Ogée, INRA Bordeaux Aquitaine ; Albert Olioso, Directeur de Recherche INRA ; Matilde Oliveri, Ingénieure d’études CNRS, LISA ; Nathalie Ollat, Co-coordinatrice d’une étude sur l’impact et l’adaptation de la filière Vigne et Vin en France ; Catherine Ottlé, Directeur de recherche CNRS, LSCE ; Chantal Pacteau, Directrice de recherche émérite au CNRS, Co-directrice du hub européen de l’Urban Climate Change Research Network ; Alain Pagano, Maître de conférences en écologie à l’université d’Angers ; Didier Paillard, Chercheur CEA, LSCE ; Jean Pailleux, Société Météorologique de France Météo et Climat ; Geremy Panthou, Physicien-Adjoint Université Grenoble Alpes ; Sophie Pardo, Enseignante-chercheuse en économie à l’université de Nantes ; Frédéric Parrenin, Directeur de Recherche CNRS ; Paul Passy, Post-doctorant CNRS, FIRE ; Andrea Pazmino, Physicienne adjointe UVSQ, LATMOS ; Marc Peaucelle, Post-doctorant UVSQ, LSCE ; Thierry Pellarin, Chargé de Recherche au CNRS ; Sylvain Pellerin, Directeur de recherches INRA, «Interactions Sol-Plante-Atmosphère» ; Dominique Pelletier, Chercheur à l’IFREMER ; Sophie Pelletier-Belamari, Chercheur CNRM ; Thierry Penduff, Océanographe physicien, Directeur de Recherche CNRS, Institut des Géosciences de l’Environnement (IGE), Grenoble ; Thierry Penduff, Directeur de Recherche au CNRS ; Pierrick Penven, Directeur de Recherche en Océanographie Physique-IRD ; Stéphanie Pérès, Scientifique LACCAVE (économiste à l’Université de bordeaux ; Thierry Perez, Directeur de Recherche CNRSInstitut Méditerranéen de Biodiversité et d’Ecologie marine et continentale ; Cathleen Petit, Chercheur INRA PACA ; Olivier Petit, Maitre de conférences en économie à l’Université d’Artois ; Jean-Robert Petit, Directeur de recherche émérite, CNRS ; Emeline Pettex, Chercheur en écologie marine à Cohabys (ADERA) à l’université de La Rochelle ; Christophe Peugeot, Hydrologue à l’IRD, laboratoire HydroSciences Montpellier ; Vincent Peyaud, Chercheur CNRS ; Véronique Peyrache-Gadeau, Chercheur université de Savoie ; Jean-Luc Peyron, Directeur d’ECOFOR ; Armelle Philip, Enseignant-chercheur, Université Grenoble Alpes ; Laurent Philippe, Maître de conférences, LERMA, Sorbonne Université ; Carole Philippon, Technicienne CEA, LSCE ; Nathalie Philippon, Chargée de Recherches CNRS, Climatologue ; Catherine Pierre, Directrice de recherche CNRS émérite, LOCEAN ; Marie Pinhas-Diena, Ingénieur de recherche, CNRS, IPSL ; Grégory Pinon, Maître de conférences à l’université Le Havre Normandie ; Florence Pinton, socio-anthropologue, professeure à Agroparistech et membre du comité de rédaction de la revue NSS ; Séverin Pistre, Professeur d’Hydrogéologie à l’université de Montpellier ; Valérie Plagnes, Professeur Sorbonne Université, METIS ; Nicolas Plain, Chercheur à l’université de Grenoble-Alpes ; Nicolas Plain, Doctorant à l’Université Grenoble Alpes ; Serge Planton, Chercheur Météo-France – Groupe d’étude de l’atmosphère météorologique (GAME) GIEC ; Riwal Plougonven, Professeur à l’Ecole polytechnique, directeur adjoint LMD ; Gaël Plumecocq, Chargé de recherches en science économique à l’INRA ; Benjamin Pohl, Chercheur CNRS / Laboratoire Biogéosciences, Dijon ; Michel Ponchet, Chercheur INRA ; Marc Pontaud, CNRM Directeur du CNRM ; Stéphane Ponton, Chargé de recherche à l’INRA Nancy Grand-Est ; Emmanuelle Porcher, Chercheur MNHN ; Philippe Possenti, Chercheur CNRS ; Célia Pouget, Chercheur INRA ; Frédéric Pouget, Maitre de conférences, Université de la Rochelle ; Jérôme Poulenard, Professeur de sciences des sols Université Savoie Mont- Blanc ; Stéphane Pous, Chercheur MNHN, LOCEAN ; Danièle Pro, Chercheur Université de Nantes ; Magali Proffit, Chercheur CNRS INEE CEFE ; Christine Provost, Chercheur CNRS ; Cécile Quantin, Professeure, GEOPS, Université Paris Sud ; Hervé Quénol, Climatologue au CNRS ; Patrick Queutey, Chercheur CNRS ; Bénédicte Quilot-Turion, Chercheur INRA ; Antoine Rabatel, Physicien-Adjoint à l’université Grenoble-Alpes ; Virginie Racapé, Chercheur Ifremer ; Mélanie Raimonet, Chercheur ECOLAB ; Karim Ramage, Ingénieur de recherche, IPSL ; Christophe Ramaux, Chercheur université Paris-1 ; Silvana Ramos Buarque, Chercheur CNRM ; Gilles Ramstein, Directeur de recherche CEA, LSCE ; Aleksandar Rankovic, Chercheur IDDRI ; Cyrille Rathgeber, Chercheur INRA Grand-Est Nancy ; Jonathan Rault, chercheur contractuel à l’IRD ; Ludovic Ravanel, Chercheur EDYTEM CNRS ; Florian Raymond, Post-doctorant, Université Grenoble Alpes ; Dominique Raynaud, Chercheur au CNRS ; Alice Recanati, Docteure, GEOPS, Université Paris Sud ; Magali Reghezza, Maître de conférences, ENS-PSL ; Flore Rembert, Doctorante Sorbonne Université, METIS ; Frédérique Rémy, Chercheur CNRS ; Catherine Renard, Chercheur INRA ; Jean-Baptiste Renard, Directeur de recherche au CNRS ; Claire Revol, Enseignante-chercheuse à l’Université Grenoble Alpes ; Pierre Ribstein, Professeur, Sorbonne Université, METIS ; Marion Richard, Chercheur en écologie marine ; Pierre Richard, Chercheur à l’université de La Rochelle ; Sophie Richard, Chercheur AgroParisTech – Campus de Montpellier ; Celine Ridame, Maître de Conférences, LOCEAN, SU ; Bernard Riera, Chercheur au CNRS ; Eric Rigolot, Directeur de l’UR 0629-INRA ; Jean-Daniel Rinaudo, Responsable du programme scientifique économie des milieux et des risques BRGM ; Eva Risch, Chercheur en sciences environnementales ; Catherine Ritz, Chercheur CNRS ; Rodrigo Rivera, Ingénieur recherche CEA, LSCE ; Marine Robuchon, Chercheur Centre d’Ecologie et des Sciences de la Conservation (CESCO UMR 7204) & Biologie des Organismes et Ecosystèmes Aquatiques (BOREA UMR 7208) ; Guy Rodet, Chercheur INRA ; Christine Rollard, Chercheur au muséum national d’histoire naturelle ; Jean-Baptiste Romagnan, Chercheur IFREMER ; Josyane Ronchail, Chercheur LOCEAN ; François Rongère, Docteur, Université de Nantes ; Eric Rosenfeld, Maître de conférences à l’Université de La Rochelle ; Marie Roué, Directrice de Recherches Emerite, CNRS/MNHN ; Denis-Didier Rousseau, Chercheur Ecole normale supérieure laboratoire de Météorologie Dynamique ; Samuel Rufat, Université des Nations Unies, ancien observateur scientifique à l’UNFCCC. ; Françoise Ruget, Chercheur Bioclimatologie INRA ; Andrea Sabbio, Chercheur Ifremer ; Cassandre Saguet, Chercheur Ifremer ; David Salas y Mélia, Directeur du Groupe de Météorologie de Grande Echelle et Climat du CNRM ; Jean-Baptiste Sallée, Océanographe/climatologue au CNRS, et auteur principal du prochain rapport du GIEC ; Denis Salles, Directeur de recherche IRSTEA ; Jean-Michel Salles, Chercheur Supagro ; Elodie Salmon, Chercheur CDD, LSCE, LPC2E ; Arnaud Salvador, Doctorant, Univ. Paris-Sud, FAST, GEOPS ; Bernard Salvat, Professeur honoraire EPHE, PSL Research University ; Thibault Sana, Chercheur en Microbiologie et Immunologie à l’univeristé de Stanford ; François Sarrazin, Président du Conseil scientifique de la FRB ; Mathieu Saujot, Chercheur écologie et numérique IDDRI ; Joël Savarino, Chercheur CNRS ; Joël Savarino, Directeur de Recherche à l’Institut des Géosciences de l’Environnement/CNRS (Glaciologie) ; Paul Savary, Doctorant en écologie de l’Université de Bourgogne-Franche-Comté ; Vincent Scao, Ingénieur CEA, LSCE ; Frédéric Schmidt, Professeur Univ. Paris Sud, GEOPS ; Anna Schmitt, Doctorante, Université de Lorraine, INRA ; Laurent Schmitt, Chercheur à l’Unistra ; Franck Schoefs, Directeur de l’Institut universitaire mer et littoral ; Philippe Schoeneich, Professeur de géographie physique à l’Université Grenoble Alpes ; Marie-Hélène Schwoob, Chercheur IDDRI agriculture ; Bernard Seguin, Ancien chercheur de l’INRA ; Richard Sempéré, Directeur de recherches au CNRS et directeur de l’Institut Méditerranéen d’Océanographie ; Stéphane Sénési, Chercheur au CNRM ; Catherine Senior, Chercheur à l’IPSL ; Alexei Sentchev, Professeur d’Océanographie Physique à l’Université du Littoral – Côte d’Opale ; Pierre Sepulchre, Chargé de recherche au CNRS, LSCE ; Jacques Servain, Océanographe, Directeur de Recherche émérite de l’IRD ; Jérôme Servonnat, Chercheur-Ingénieur CEA, LSCE ; Geneviève Sèze, Chercheur au CNRS, LMD ; Yunne Shin, Chercheur à l’IRD ; Jean-François Silvain, Président de la Fondation de la recherche sur la biodiversité ; Guillaume Simioni, Chercheur à l’INRA ; Amélie Simon, chercheuse au laboratoire LOCEAN ; Guillaume Siour, Ingénieur de recherche au CNRS, LISA ; Myriam Slama, Post-doctorante à l’Université de Nantes ; Antoine Soulas, Chercheur à l’ENS ; Sabrina Speich, Chercheur à l’ENS ; Lucile Stahl, Juriste en droit de l’environnement ; Richard Stchépounoff, Chercheur au CNRM ; Frederic Suffert, Chercheur à l’INRA ; Benjamin Sultan, Directeur de recherche à l’IRD ; Tanguy Szekely, Chercheur en océanographie physique ; Sophie Szopa, Chercheur CEA, LSCE ; Alain Tabbagh, Professeur émérite, METIS ; Olivier Talagrand, Chercheur, IPSL ; Céline Teplitsky, Chargée de recherche au CNRS ; Laurent Terray, Chercheur au Cerfacs ; Pascal Terray, Directeur de recherche IRD, LOCEAN ; Jacques Theys, Ancien Directeur scientifique de l’Institut Français de l’Environnement ; Michel Thibaudon, RNSA Scientific Advisor ; Lebel Thierry, Directeur de recherche à l’IRD, ancien directeur du LTHE (qui a fusionné avec le LGGE pour formé l’Institut des Géosciences de l’Environnement à Grenoble), et membre du CNFCG (Comité National Français sur les Changements Globaux ; Virginie Thierry, Chercheur au Laboratoire d’Océanographie Physique et Spatiale à Brest ; Vincent Thieu, Maître de conférences Sorbonne Université, METIS ; Patrice This, Directeur UMR AGAP (Amélioration Génétique et Adaptation des Plantes) INRA ; Helene Thomas, Chercheur à l’Université de La Rochelle ; Yoann Thomas, Chargé de recherche à l’IRD ; Soeren Thomsen, Chercheur à LOCEAN ; Sylvie Thoron, Professeur d’économie à l’Université Paris Est Créteil ; Xavier Timbeau, Directeur Principal de l’OFCE ; Marta Torre-Schaub, Directrice de recherches au CNRS, directrice du GDR ClimaLex, Enseignante à L’Université Paris 1 ; Jean-Marc Touzard, Economiste, co-coordinateur du programme de l’INRA sur vin et changement climatique (LACCAVE) ; Yves Tramblay, Chercheur HydroSciences Montpellier IRD ; Paul Tréguer, Chercheur à l’université de Brest ; Anne-Marie Treguier, Directrice de l’Institut Universitaire Européen de la Mer à Brest. ; Sébastien Treyer, Directeur des programmes à l’IDDRI ; Aline Tribollet, Biologiste océanographe IRD, UMR IPSL-LOCEAN ; Bruno Turcq, Directeur de Recherche IRD, Directeur Adjoint LOCEAN ; Victor Turpin, Ingénieur CNRS, LOCEAN ; Gaëlle Uzu, Chercheuse IRD ; Georges Vachaud, Directeur de recherche émérite au CNRS ; Marie Vagner, Chercheuse au CNRS ; Julie Vaillé, Chercheur à l’IDDRI ; Anne-Charlotte Vaissière, Chercheuse au CNRS ; Lola Vallejo, Directrice du programme climat de l’IDDRI ; Cornelis van Leeuwen, Professeur de viticulture à Bordeaux Sciences Agro-ISVV. ; Martin Vancoppenolle, Chercheur au CNRS, LOCEAN ; Robert Vautard, Chercheur au Laboratoire des Sciences du climat et de l’environnement ; Olivia Venot, Chercheur au Laboratoire Inter-Universitaire des Systèmes Atmosphériques ; Loup Verlet, Physicien ; Aurélie Verney-Carron, Maître de conférences à l’Université Paris-Est Créteil, LISA ; Simon Verrier, Océanographe au CNRS, Institut des Géosciences de l’Environnement ; François Veynandt, Chercheur à l’AEE INTEC ; Jessica Vial, Post-doctorante au Max Planck Institute for Meteorology à Hambourg ; Lucie Vignes, Doctorante chez LOCEAN-IPSL ; Eric Villenave, Enseignant-chercheur au CNRS ; Fabrice Vinatier, Chercheur à l’INRA ; Théo Vischel, Enseignant-chercheur à l’Université Grenoble Alpes ; Chloé Vlassopoulos, Professeur à l’Université de Picardie Jules Verne ; Didier Voisin, Professeur à l’Université Grenoble Alpes ; Florence Volaire-Soltani, Chercheur à l’INRA Montpellier ; Claire Waelbroeck, Directeur de recherche au CNRS, LSCE ; Henri Waisman, Chercheur à l’IDDRI ; Philippe Waldteufel, Directeur de recherche honoraire au CNRS, LATMOS ; Samuel Weber, Doctorant à l’Université Grenoble Alpes ; Alain Weill, Directeur de recherche émérite au CNRS, LATMOS ; Jean-Pierre Wigneron, Chercheur à l’INRA ; David Wilgenbus, Astrophysicien, Fondation la main à la pâte ; Lisa Wingate, Chercheur, INRA Bordeaux ; Guy Wöppelmann, Université de la Rochelle, laboratoire LIENS ; Christophe Yvon, Chercheur à l’Université des Antilles, LC2S ; Diane Zarzoso-Lacoste, Biologiste, Université Paris-Sud ; Isabella Zin, Enseignante-Chercheur à l’UGA, Grenoble INP/ENSE3.

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Écologie

Le tribunal administratif rétablit le « Calais vegan festival »

La justice administrative saisie en urgence a tranché : l’initiative festive-commerciale Calais vegan festival doit avoir lieu. Néanmoins, la décision du juge des référés est une victoire en trompe-l’oeil pour les vegan. En effet,s’il s’agit bien d’une victoire juridique pour l’organisation du festival, l’ordonnance du juge administratif fait plus qu’enfoncer un coin dans le caractère alternatif du veganisme.

Pourtant, de part ses conséquences sur la vie quotidienne, le veganisme comme pratique écologique et comme éthique envers les animaux doit être discuté au sein du peuple dans toutes ses dimensions pour pouvoir s’affirmer largement.

Voilà la mécanique des arguments juridiques retenus par l’ordonnance de référé.Le juge considère que la Mairie de Calais a abusé de son droit de refuser la location de la salle en se retranchant derrière le risque de trouble à l’ordre public, sans pouvoir démontrer qu’elle n’était pas en mesure d’assurer la sécurité.

En pratique, la justice retient que le refus de louer la salle revient à interdire le festival, cette mesure doit dès lors être vue comme une mesure de police administrative. Cette mesure de police administrative constitue une entrave, manifestement illégale, à l’exercice de la liberté d’expresion et la liber du comerce et de l’industrie.

Pour soutendre son raisonnement, le juge valide le fait que les personnes morales (associations et sociétés commerciales) qui organisent et participent à ce festival doivent être dissociées des personnes qui ont commis les dégradations des commerces de bouche à Lille. C’est le professionnalisme des organisateurs (présence d’agents de sécurité) et le caractère marchand de l’évènement (présence de sociétés commerciales et entrée payante à la salle) qui a convaincu le juge que la Mairie devait assurer sa part de sécurité et accéder à leur droit.

Le tribunal marque ici une différence nette entre la nature du festival et la « détérioration de devantures de commerces spécialisés dans la vente de produits alimentaires d’origine animale par quelques activistes se réclamant de la défense des animaux ». L’organisateur du festival s’est par ailleurs empressé de jouer la corde de la dissociation et du pacifisme à la fois béat et commercical.

« Nous invitons toutes les personnes pacifistes, quelles que soient leurs idées, à venir à notre événement qui se veut amical, familial, informatif et non-violent. Venez découvrir de la nourriture, des boissons, des cosmétiques, des produits d’hygiène et ménagers, de la décoration, etc. Il y aura aussi des associations, des conférences, des ateliers, un espace pour les enfants, des tables & des chaises pour déguster les bons petits plats ou pour se reposer (…).

Nous demandons aux vegans et aux non vegans qui ont de la haine en eux de ne pas venir, car notre philosophie est basée sur le respect d’autrui, qu’il/elle soit humain-e ou animal-e. Ne venez pas pour provoquer : personne n’y gagnerait. »

L’ordonnance de référé enjoint donc, à titre principal, la Mairie de permettre l’organisation du festival au forum Gambetta ce 8 septembre. Et cette solution est vue comme une victoire. De fait, c’est bien la victoire des organisateurs et des personnes morales participantes. Mais, est-ce une victoire du veganisme ?

On peut surtout affirmer qu’il y a là un précédent facheux. Les mairies ou les loueurs de salles privés ne manqueront pas de soumettre les vegans à tout un tas de conditions censées garantir la sécurité. Mais surtout, cette décision de justice est de nature à accentuer la division existant déjà dans le mouvement vegan.

Le veganisme vécu comme un activisme au profit des animaux et contre l’industrie appuyée sur l’exploitation animale ne pourra plus trouver de soutien de la part des associations et des entreprises qui cherchent la reconnaissance des institutions.

Et puis, sur le fond, la raison pour laquelle les arguments de l’association ont prospéré est que la Mairie aurait entravé l’exercice de la liberté d’expression des vegans. Il s’agit là d’une posture libérale et non d’un véritable soucis démocratique. Ce que valide le juge, c’est l’apparence de débat garanti par la possibilité de l’expression d’une pluralité d’opinions. Les chasseurs et les bouchers doivent pouvoir manifester leur opposition et, parallèlement, les vegan doivent pouvoir tenir des stands pour vendre leurs produits.

Farce !

L’enjeu est bien au delà de ces libertés de pure forme. Au travers du veganisme, il est question du sort des animaux, des élevages, de l’industrie agroalimentaire, du devenir des industries des sous-produits animaux. Les opposants ne s’y sont pas trompés. Ils voient dans le veganisme une menace pour leurs revenus, mais aussi la négation de ce que certains considèrent comme des pratiques traditionnelles, un pan de la culture française.

L’Etat cherche à faire l’économie de l’affrontement des idées. En intégrant la frange la plus policée des vegan, ceux qui ont des visées commerciales, institutionnelles ou tout simplement une quête de renommée, la bourgeoisie choisit parmi les pratiques du veganisme celles qui sont strictement compatibles avec son mode de vie.

Le bon vegan sera le commerçant et le conférencier bon teint, ou même l’activiste bruyant et caricatural. Le veganisme sera voué au commerce de niche et à l’élite spirituelle, ou bien à un folklore répétitif et sans perspective. En garantissant à ceux-ci des droits à la condition qu’ils rejettent les vegan les plus vindicatifs, l’Etat joue son rôle de diviseur et de vecteur du libéralisme.

La question végane ne peut avoir de sens, inversement, que dans le développement de la conscience démocratique, pour que les questions véritables puissent être discutées dans la population, afin d’interroger la vie quotidienne, l’emprise terrible des industriels sur la production de nourriture, le sort effroyable réservé aux animaux, la barbarie qui irrigue les racines de la culture de notre pays.

Cela présuppose, indubitablement, une hostilité sans compromis avec les forces réactionnaires et les monopoles, sans quoi tout est vain.

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Politique

La « gauche » postindustrielle en panique devant Aufstehen

L’émergence d’Aufstehen en Allemagne pose un réel souci à une gauche française passée avec armes et bagages dans le camp des valeurs postindustrielles et postmodernes. Un retour aux sources sur le plan des valeurs comme le propose Aufstehen ne peut que déplaire fortement à une gauche française pour qui le seul combat, c’est supprimer toute norme.

En 1931, la SFIO faisait une proposition de loi exigeant que les entreprises n’embauchent pas plus de de 10 % de travailleurs étrangers. C’est qu’à l’époque, la Gauche savait que les entreprises préféraient une main d’œuvre immigrée corvéable à merci, car sans conscience de classe, sans capacité d’organisation, sans niveau culturel élevé, plutôt que des travailleurs s’inscrivant dans un parcours historique bien déterminé.

C’est la raison pour laquelle la « gauche » postindustrielle et moderne est en panique complète devant l’initiative allemande d’Aufstehen, qui a avant-hier officialisé ses positions. Le Monde parle d’une « gauche antimigrants », Libération d’un « mouvement qui reprend les accents de l’extrême-droite sur la question migratoire », le Huffpost parlant d’une « gauche radicale et anti-migrants ».

Dans une de ses brèves publiées hier affirmant que Aufstehen serait « à plat ventre devant des idées réactionnaires », Lutte Ouvrière a présenté comme suit ce mouvement :

« Sahra Wagenknecht, députée Die Linke, classé à l’extrême-gauche au Bundestag allemand, vient d’annoncer la création du mouvement Aufstehen (Debout) avec comme axe politique la limitation du nombre de migrants et de réfugiés. »

Avant-hier, c’est Ian Brossat qui pour le PCF se lançait dans une attaque du même type, assimilant de manière ouverte migrants et réfugiés :

« En Allemagne, certains représentants politiques empruntent une pente dangereuse. C’est le cas de Sarah Wagenknecht, ancienne présidente du groupe Die Linke (gauche radicale) au Bundestag, qui vient de créer un mouvement populiste anti-migrants, « Aufstehen ».

Honte à elle et à tous ceux qui, se prétendant de gauche, adoptent un discours anti-migrants. Je salue nos camarades de Die Linke qui ne cèdent pas à cet appel à adopter le même discours que l’extrême droite s’agissant des questions migratoires.

Faire des réfugiés les boucs émissaires de la crise est une ignominie sans nom. Pendant ce temps-là, les capitalistes qui pratiquent le nomadisme sur fond de dumping social et fiscal dans une totale impunité peuvent continuer à délocaliser et à broyer vies et territoires en toute tranquillité.

Les progressistes d’Europe ont mieux à faire que plagier les arguments éculés de l’extrême droite selon lesquels les étrangers nous volent notre pain ou font baisser nos salaires. Il nous faut au contraire consacrer notre énergie à trouver des issues positives à la crise de l’accueil que vit l’Europe depuis trois ans.

C’est ce à quoi s’emploie le PCF, en proposant d’une part d’ouvrir des voies légales pour permettre l’arrivée en bonne condition des réfugiés qui fuient la guerre et la misère, et d’autre part qu’une clé de répartition européenne impose à l’ensemble des vingt-sept de prendre part à l’accueil et au devoir de solidarité.

Ian Brossat, chef de file du PCF pour les élections européennes »

On peut remarquer que Ian Brossat parle ici de capitalistes pratiquant le nomadisme, un terme classique du national-socialisme, les capitalistes étant assimilés aux Juifs censés être des « nomades ».

Cependant, il faut surtout noter qu’en réalité et contrairement aux propos de Ian Brossat, Sarah Wagenknecht se prononce en faveur de l’accueil des réfugiés, faisant simplement et logiquement la distinction entre ceux-ci et les migrants.

De toutes façons, la question des réfugiés ou des migrants, contrairement à ce que laissent entendre toutes ces réactions, n’est absolument pas centrale dans le positionnement d’Aufstehen. C’est un thème important, néanmoins ce n’est pas du tout un axe politique, comme le prétend Lutte Ouvrière.

Et pour cause ! Aufstehen, qui a dépassé les 110 000 personnes s’inscrivant dans sa démarche, n’est pas un parti politique. C’est un mouvement transversal unissant le maximum d’initiatives pour développer des thèmes sociaux et pacifistes, afin de renforcer la Gauche en demandant aux partis de prendre en compte les points de vue exprimés.

Le texte fondateur et introductif rendu public avant-hier explique ainsi simplement que les écarts de richesse sont devenus immenses en Allemagne, alors qu’il y a davantage de richesses, et qu’on est ainsi ramené aux différences sociales de l’époque de l’empereur Guillaume.

Rien que cette allusion culturelle à l’empire, à la hiérarchie aristocratique littéralement fantastique décrite admirablement en 1914 dans le roman de Heinrich Mann Le Sujet de l’Empereur, place Aufstehen dans le camp antifasciste, inacceptable pour la Droite. Il faut se souvenir que le drapeau du IIIe Reich reprend directement les couleurs du second Reich (le noir, le blanc et le rouge).

Et ce sont les profiteurs, ceux qui ici sont pour Emmanuel Macron des « winners », qui sont dénoncés :

« Ce sont avant tout les grandes entreprises et leurs propriétaires qui sont les gagnants de la mondialisation, du libre-échange, de la privatisation et du marché commun européen. Pour les riches, la promesse « Europe » a été remplie. Qui dispose de hautes qualifications et est mobile peut utiliser les nouvelles libertés.

A l’opposé de cela, exactement la moitié de la population en Allemagne a un salaire réel plus faible qu’à la fin des années 1990. Beaucoup de gens concernés voient en la permissivité et l’immigration avant tout une concurrence accrue et des emplois mal payés. Pour les employés des pays de l’Est travaillant dans les abattoirs allemands ou les soins pour personnes âgées, c’est également avant tout l’exploitation qui est devenue sans limites.

Et pendant que les monopoles s’arrosent de grandes dividendes, les plus pauvres se disputent pour les restes.

Depuis que l’État social ne fournit plus de sécurité suffisante, beaucoup se battent seuls pour eux-mêmes. Qui perd son job ou bien est mis à l’écart par de longues maladies se retrouve rapidement tout en bas (…).

Les dangers globaux grandissent. Dans les rapports internationaux, la loi du plus fort militairement remplace toujours plus les négociations et la diplomatie. Les guerres sont menées de manière effrénée, afin d’obtenir des matières premières convoitées ou bien d’élargir des zones d’influence géopolitique. Cela est particulièrement vrai des États-Unis. »

Pacifisme assumé et orientation sociale complète, telle est la logique d’Aufstehen, et il saute aux yeux que sa dirigeante, Sahra Wagenknecht, s’appuie sur la tradition socialiste allemande.

L’objectif de Sahra Wagenknecht n’est cependant pas un bouleversement social, mais un État social réparateur des liens sociaux. C’est un réformisme assumé, désireux de revenir aux traditions social-démocrates des années 1970.

Un tel projet est-il viable aujourd’hui? En tout cas, on ne peut qu’être étonné que la France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon ait salué la naissance officielle d’Aufstehen. La démarche populiste de « la FI » n’a rien à voir avec la tentative de libérer la parole populaire et Aufstehen ne prône pas comme les Insoumis une géopolitique agressive, bien au contraire.

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Politique

Ian Brossat du PCF et la défense de l’Union européenne

Ian Brossat sera le chef de file du PCF pour les prochaines élections européennes avec une position social-libérale qui n’est pas celle de la classe ouvrière. Sa ligne est de défendre l’Union européenne en expliquant que celle-ci pourrait être différente, plus sociale et moins libérale, avec un accent mis sur la défense de l’immigration.

L’Union européenne, c’est un grand marché organisé par des capitalistes pour faire du capitalisme, qui s’est structuré avec des institutions antidémocratiques. Si la Gauche n’avait pas autant abandonné la classe ouvrière, il serait impossible pour elle de ne pas rejeter franchement un tel projet.

Ian Brossat représente un tel recul de la culture ouvrière du PCF que sa position consiste aujourd’hui à carrément défendre l’Union européenne.

Lors d’un passage à la radio, il a exprimé cela de manière très nette :

« Je ne suis pas favorable à une sortie de l’Union européenne, mais je suis favorable à ce que l’Europe porte autre chose qu’une politique libérale. »

Il n’y a pourtant aucune raison pour la Gauche de ne pas vouloir sortir de l’Union européenne. C’est même relativement un détail dans le cadre d’une conquête d’un pouvoir démocratique et populaire, tellement c’est évident qu’il faut faire complètement autre chose.

La classe ouvrière a résolu depuis très longtemps cette question : la lutte et la conquête du pouvoir ont lieu dans le cadre national, mais la bataille doit s’organiser au niveau international. Il n’a jamais été question de s’organiser conformément aux alliances conclues entre les classes dirigeantes des différents pays.

Assumer de manière unilatérale le thème de l’« Europe », c’est par définition trahir l’internationalisme ouvrier. Il n’y a absolument aucune raison pour la Gauche de se lier moins au peuple algérien, qui ne fait pas partie de l’« Europe », qu’au peuple néerlandais, par exemple.

A moins bien entendu de n’être qu’un outil pour valoriser le capitalisme à visage humain, qui serait tellement idéal que tout le monde devrait venir y vivre… Ian Brossat correspond entièrement à cela, pour sa version parisienne. Jamais Paris ne s’est aussi embourgeoisé que ces dernières années, mais Ian Brossat est là pour maintenir la fiction d’un Paris engagé, populaire, écologiste, etc.

Le problème qui s’est posé à la Gauche cependant, c’est qu’il existe une tendance dans les classes dirigeantes qui rejette l’Union européenne, en affirmant le nationalisme.

Pour ne pas être mêlée à cette tendance, la plupart des forces de Gauche, dont le PCF, ont alors adopté une position très mesurée sur la question, en critiquant les traités européens, mais en prônant de manière floue une « Europe » qui pourrait être autre chose.

On a alors eu des positions alambiquées critiquant les institutions européennes, les textes européens, les pratiques de l’Union européenne, mais ne tranchant jamais la question de manière ferme et internationaliste.

Les libéraux en ont profité pour pas été capable de boycotter le referendum et s’est laissée imposer un thème qui n’est pas le sien. C’est dans ce contexte qu’il faut comprendre la position du Parti Commumener une intense bataille idéologique sur la question de l’« Europe » et en faire un horizon indispensable pour tous ceux qui ne seraient pas réactionnaires. C’est la ligne d’Emmanuel Macron. Ian Brossat en est une force d’appoint.

Car un moment clef dans l’histoire politique de notre pays a été le référendum sur la Constitution européenne en 2005. La Gauche s’est retrouvée prise au piège, accablée par les modernistes pro-« Europe » d’un côté et torpillée par les populistes anti-« Europe » de l’autre. Qu’elle appelle à voter « oui » ou « non », elle renforçait forcément l’une ou l’autre des tendances.

La Gauche n’a pas été capable de boycotter le referendum et s’est laissée imposer un thème qui n’est pas le sien. C’est dans ce contexte qu’il faut comprendre la position du PCF aux élections européennes de 2019 avec sa liste menée par Ian Brossat.

En tant que tel, ce n’est pas nouveau pour le PCF de dire qu’il faudrait une autre « Europe ». Le parti a même déjà été très loin dans cette position, en proposant en 2014 un projet de « refondation » de l’Union européenne très élaboré.

Cependant, jamais il n’a exprimé directement un attachement à l’Union européenne telle quelle. Parler de « refondation » ou dire ne pas être favorable à une sortie, ce n’est pas exactement la même chose.

Lors de l’université d’été du PCF à Angers, sur une vidéo diffusée en direct par un membre, le chef de file aux futures élections expliquait de manière plus précise sa position :

« Si le débat se résume à ça, nous ne pouvons pas nous situer dans une alternative qui serait une alternative entre “pro” et “anti” européens parce que très concrètement, si être “pro” européen c’est être favorable à l’ensemble des traités qui régissent l’Union européenne, évidemment que nous ne sommes pas européens, mais si être “anti” européen c’est être favorable au repli national, nous ne sommes pas favorables au repli national.

De la même manière, si être partisan de l’ouverture, c’est être partisan du libre échange généralisé conduisant à faire rentrer au sein de l’Union européenne n’importe quel produit réalisé n’importe comment à n’importe quelle condition sociale et environnementale, nous ne sommes pas favorables à ça.

Mais si être partisan de la fermeture cela signifie rejeter l’accueil des migrants, évidemment que nous sommes partisans de l’ouverture, bien au contraire.

Donc, la question qui nous est posée c’est bien de faire exploser ce faux clivage qu’on cherche à nous imposer à l’occasion de cette bataille des élections européennes.

D’ailleurs, quand on s’y pose quelques instants, cette opposition est en réalité une gigantesque arnaque. Quand on regarde le fond, ils nous disent qu’il y aurait une opposition qui structurait tout entre “pro” et “anti” européens, mais enfin, quand même !”

Une telle position, qui est une justification de sa défense de l’Union européenne, passe évidemment très mal à la base du Parti Communiste Français et provoque de nombreuses tensions.

En fait, le PCF se retrouve avec Ian Brossat dépourvu d’une expression propre. Car ce qu’il dit ne consiste ni plus ni moins qu’en la position sociale-libérale traditionnelle du Parti socialiste.

Cela n’est pas étonnant de part ses fonctions puisqu’il baigne totalement dans ce milieu avec ses responsabilités à la Mairie de Paris. Quand il évoque l’élection de Bertrand Delanoë en 2001, il dit tout naturellement « on », c’est-à-dire qu’il fait partie intégrante de cette dynamique dont Anne Hidalgo est aujourd’hui l’héritière, et dont il est un porte-parole.

Il s’agit là d’une grande métropole d’un pays riches qui, comme d’autres dans le monde, se sont choisi des maires « modernes » et « ouvert d’esprit », qui se sentent à l’étroit dans les frontières nationales et font de la libre circulation des personnes un thème primordial.

Ian Brossat est lui-même un habitant de Montmartre, le quartier bourgeois-bohème de Paris par excellence. Il est « ouvert d’esprit », et d’ailleurs il explique qu’il trouve cela très bien qu’il y ait un foyer de migrants à côté de chez lui.

C’est pour cela qu’il précisait à la radio sur RMC que, bien qu’il soit contre les politiques de travailleurs détachés, « Ça ne veut pas dire qu’on ne doit pas venir. » Et il ajoutait :

« Moi ça ne me dérange pas qu’il y ai des gens de toutes nationalités qui travaillent dans nos champs. Mais ils travaillent avec un contrat français. »

On a là une expression libérale typique, dans une forme « light », mais néanmoins anti-ouvrière. C’est-à-dire qu’il souhaite faire venir de la main-d’œuvre étrangère pour faire dans les champs le « sale boulot » que les travailleurs français n’acceptent plus de faire sans rien dire.

Cela en dit long sur l’état de déliquescence de la Gauche française.

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Politique

L’appel « Le plus grand défi de l’histoire de l’humanité »

Le journal Le Monde a publié un appel écologiste faisant suite à la démission de Nicolas Hulot. Il est demandé à l’État à ce que l’écologie devienne prioritaire, quitte à faire des mesures impopulaires. Une vision technocratique niant la question du contenu de l’écologie, et ce pour une raison : les signataires sont surtout des gens du spectacle, au train de vie relevant du gaspillage et de l’ostentatoire.

L’appel « Le plus grand défi de l’histoire de l’humanité » a un titre qui sonne juste, il ne saurait être apparaître autrement que grotesque à la vue de ses signataires : des gens du spectacle comme Alain Delon et Carla Bruni, qui utilisent quelques scientifiques comme caution morale. Car le mode de vie de ces signataires reflète parfaitement la nature destructrice du capitalisme, leur bilan carbone est désastreux.

Et même au-delà, le contenu de leurs activités n’est jamais allé dans le sens d’une remise en cause générale ; au contraire même, leur existence sociale doit tout à un système qui justement détruit la planète. Faire un appel à l’État plutôt que d’en appeler à la transformation de la société en dit long à ce sujet.

Il n’y a donc aucune crédibilité dans l’appel, et encore moins à demander des mesures « impopulaires », ce qui résonne encore une fois comme un appel des ultra-privilégiés à ce que les gens normaux se serrent la ceinture. Cela nourrit le populisme et le ressentiment, au lieu de faire progresser le débat sur le contenu de l’écologie, la nature des problèmes.

Il est intéressant également de voir que cet appel se produit en contournant la question de la chasse. Car ce sont les chasseurs qui ont chassé Nicolas Hulot et qui se présentent même comme les « vrais écologistes ». Se dire écologiste et ne pas désigner cet ennemi que sont les chasseurs, cela n’a pas de sens !

Tribune. Quelques jours après la démission de Nicolas Hulot, nous lançons cet appel : face au plus grand défi de l’histoire de l’humanité, le pouvoir politique doit agir fermement et immédiatement. Il est temps d’être sérieux.

Nous vivons un cataclysme planétaire. Réchauffement climatique, diminution drastique des espaces de vie, effondrement de la biodiversité, pollution profonde des sols, de l’eau et de l’air, déforestation rapide : tous les indicateurs sont alarmants. Au rythme actuel, dans quelques décennies, il ne restera presque plus rien. Les humains et la plupart des espèces vivantes sont en situation critique.

Pas trop tard pour éviter le pire

Il est trop tard pour que rien ne se soit passé : l’effondrement est en cours. La sixième extinction massive se déroule à une vitesse sans précédent. Mais il n’est pas trop tard pour éviter le pire.

Nous considérons donc que toute action politique qui ne ferait pas de la lutte contre ce cataclysme sa priorité concrète, annoncée et assumée, ne serait plus crédible.

Nous considérons qu’un gouvernement qui ne ferait pas du sauvetage de ce qui peut encore l’être son objectif premier et revendiqué ne saurait être pris au sérieux.

Nous proposons le choix du politique – loin des lobbys – et des mesures potentiellement impopulaires qui en résulteront.

C’est une question de survie. Elle ne peut, par essence, pas être considérée comme secondaire.

De très nombreux autres combats sont légitimes. Mais si celui-ci est perdu, aucun ne pourra plus être mené.

Isabelle Adjani, actrice ; Laure Adler, journaliste ; Pedro Almodovar, cinéaste ; Laurie Anderson, artiste ; Charles Aznavour, chanteur ; Santiago Amigorena, écrivain ; Pierre Arditi, acteur ; Niels Arestrup, acteur ; Ariane Ascaride, actrice ; Olivier Assayas, cinéaste ; Yvan Attal, acteur, cinéaste ; Josiane Balasko, actrice ; Aurélien Barrau, astrophysicien (Institut universitaire de France) ; Nathalie Baye, actrice ; Emmanuelle Béart, actrice ; Xavier Beauvois, cinéaste ; Alain Benoit, physicien (Académie des sciences) ; Jane Birkin, chanteuse, actrice ; Juliette Binoche, actrice ; Benjamin Biolay, chanteur ; Dominique Blanc, actrice ; Gilles Boeuf, biologiste ; Mathieu Boogaerts, chanteur ; John Boorman, cinéaste ; Romane Bohringer, actrice ; Carole Bouquet, actrice ; Stéphane Braunschweig, metteur en scène ; Zabou Breitman, actrice, metteuse en scène ; Nicolas Briançon, acteur, metteur en scène ; Irina Brook, metteuse en scène ; Valeria Bruni Tedeschi, actrice, cinéaste ; Florence Burgat, philosophe ; Gabriel Byrne, acteur ; Cali, chanteur ; Sophie Calle, artiste ; Jane Campion, cinéaste ; Isabelle Carré, actrice ; Emmanuel Carrère, écrivain ; Anne Carson, auteure et professeure ; Michel Cassé, astrophysicien ; Laetitia Casta, actrice ; Bernard Castaing, physicien (Académie des sciences) ; Antoine de Caunes, journaliste, cinéaste ; Alain Chamfort, chanteur ; Boris Charmatz, chorégraphe ; Christiane Chauviré, philosophe ; Jeanne Cherhal, chanteuse ; François Civil, acteur ; Hélène Cixous, écrivaine ; Isabel Coixet, cinéaste ; Françoise Combes, astrophysicienne (Collège de France) ; François Cluzet, acteur ; Gregory Colbert, photographe, cinéaste ; Bradley Cooper, acteur ; Brady Corbet, acteur ; Béatrice Copper-Royer, psychologue ; Marion Cotillard, actrice ; Denis Couvet, écologue ; Camille Cottin, actrice ; Clotilde Courau, actrice ; Franck Courchamp, écologue (Académie européenne des sciences) ; Nicole Croisille, chanteuse ; David Cronenberg, cinéaste ; Alfonso Cuaro, cinéaste ; Willem Dafoe, acteur ; Philippe Decouflé, chorégraphe ; Sébastien Delage, musicien ; Vincent Delerm, chanteur ; Alain Delon, acteur ; Catherine Deneuve, actrice ; Claire Denis, cinéaste ; Philippe Descola, anthropologue (Collège de France) ; Alexandre Desplat, compositeur ; Manu Dibango, musicien ; Hervé Dole, astrophysicien (Institut universitaire de France) ; Valérie Dréville, actrice ; Diane Dufresne, chanteuse ; Sandrine Dumas, actrice, metteuse en scène ; Romain Duris, acteur ; Lars Eidinger, acteur ; Marianne Faithfull, chanteuse ; Pierre Fayet, physicien (Académie des sciences) ; Ralph Fiennes, acteur ; Frah (Shaka Ponk), chanteur ; Cécile de France, actrice ; Stéphane Freiss, acteur ; Thierry Frémaux, directeur de festival ; Jean-Michel Frodon, critique, professeur ; Marie-Agnès Gillot, danseuse étoile ; Pierre-Henri Gouyon, biologiste ; Julien Grain, astrophysicien ; Anouk Grinberg, actrice ; Mikhaïl Gromov, mathématicien (Académie des sciences) ; Sylvie Guillem, danseuse étoile ; Arthur H, chanteur ; Ethan Hawke, acteur ; Christopher Hampton, scénariste ; Nora Hamzawi, actrice ; Ivo Van Hove, metteur en scène ; Isabelle Huppert, actrice ; Agnès Jaoui, actrice, cinéaste ; Michel Jonasz, chanteur ; Camelia Jordana, chanteuse ; Jean Jouzel, climatologue (Académie des sciences) ; Juliette, chanteuse ; Anish Kapoor, sculpteur, peintre ; Mathieu Kassovitz, acteur ; Angélique Kidjo, chanteuse ; Cédric Klapisch, cinéaste ; Thierry Klifa, cinéaste ; Panos H. Koutras, cinéaste ; Lou de Laâge, actrice ; Ludovic Lagarde, metteur en scène ; Laurent Lafitte, acteur ; Laurent Lamarca, chanteur ; Maxence Laperouse, comédien ; Camille Laurens, écrivaine ; Bernard Lavilliers, chanteur ; Sandra Lavorel, écologue (Académie des sciences) ; Jude Law, acteur; Patrice Leconte, cinéaste ; Roland Lehoucq, astrophysicien ; Gérard Lefort, journaliste ; Nolwenn Leroy, chanteuse ; Peter Lindbergh, photographe ; Louane, chanteuse ; Luce, chanteuse ; Ibrahim Maalouf, musicien ; Vincent Macaigne, metteur en scène, acteur ; Benoît Magimel, acteur ; Yvon Le Maho, écologue (Académie des sciences) ; Andreï Makine, écrivain de l’Académie Française ; Abd al Malik, rappeur ; Sophie Marceau, actrice ; Virginie Maris, philosophe ; André Markowicz, traducteur ; Nicolas Martin, journaliste ; Vincent Message, écrivain ; Wajdi Mouawad, metteur en scène ; Nana Mouskouri, chanteuse ; Jean-Luc Nancy, philosophe ; Arthur Nauzyciel, metteur en scène ; Safy Nebbou, cinéaste ; Pierre Niney, acteur ; Helena Noguerra, chanteuse ; Claude Nuridsany, cinéaste ; Michael Ondaatje, écrivain ; Thomas Ostermeier, metteur en scène ; Clive Owen, acteur ; Corine Pelluchon, philosophe ; Laurent Pelly, metteur en scène ; Raphaël Personnaz, acteur ; Dominique Pitoiset, metteur en scène ; Denis Podalydès, acteur ; Pomme, chanteuse ; Martin Provost, cinéaste ; Olivier Py, metteur en scène ; Susheela Raman, chanteuse ; Charlotte Rampling, actrice ; Raphaël, chanteur ; Régine, chanteuse ; Cécile Renault, astrophysicienne ; Robin Renucci, acteur ; Jean-Michel Ribes, metteur en scène ; Tim Robbins, acteur ; Muriel Robin, actrice ; Isabella Rossellini, actrice ; Brigitte Roüan, actrice, cinéaste ; Carlo Rovelli, physicien (Institut universitaire de France) ; Eric Ruf, directeur de la Comédie-Française ; Céline Sallette, actrice ; Rodrigo Santoro, acteur ; Marjane Satrapi, cinéaste ; Kristin Scott Thomas, actrice ; Albin de la Simone, musicien ; Abderrahmane Sissako, cinéaste ; Marianne Slot, productrice ; Patti Smith, chanteuse, écrivaine ; Sabrina Speich, géoscientifique ; Marion Stalens, réalisatrice ; Kristen Stewart, actrice ; Tom Stoppard, dramaturge ; Peter Suschitzky, chef opérateur ; Malgorzata Szumowska, cinéaste ; Béla Tarr, cinéaste ; Gilles Taurand, scénariste ; Alexandre Tharaud, musicien ; James Thierrée, danseur, chorégraphe ; Mélanie Thierry, actrice ; Danièle Thompson, cinéaste ; Melita Toscan du Plantier, attachée de presse ; Jean-Louis Trintignant, acteur ; John Turturro, acteur ; Hélène Tysman, pianiste ; Pierre Vanhove, physicien ; Karin Viard, actrice ; Polydoros Vogiatzis, acteur ; Rufus Wainwright, chanteur ; Régis Wargnier, cinéaste ; Jacques Weber, acteur ; Wim Wenders, cinéaste ; Sonia Wieder-Atherton, musicienne ; Bob Wilson, metteur en scène ; Lambert Wilson, acteur ; Jia Zhang-ke, cinéaste ; Elsa Zylberstein, actrice

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Écologie

Agression de militants One Voice devant un cirque

Hier matin, des militants de l’association One Voice se sont rendus devant le cirque Muller à Narbonne dans le cadre d’une manifestation pacifique et autorisée. Cette démonstration s’inscrit dans le cadre d’une campagne pour la libération d’un hippopotame, « Jumbo », et son transfert dans un sanctuaire.

One Voice Jumbo

Jumbo et le cirque Muller

Jumbo est un hippopotame qui est maintenu en captivité par un cirque, dans de terribles conditions. Dans la nature, un tel animal passe la majeure partie de son temps dans l’eau. Jumbo, ne peut pas se baigner et est simplement aspergé d’eau lors de sa sortie quotidienne d’une demi heure. De plus, son alimentation n’est pas adaptée et une fois sa sortie quotidienne terminée, il retourne dans un espace clos.

Maintenir un animal en captivité est en soi un acte de grande cruauté, mais le faire dans de telles conditions est tout simplement barbare.

L’association One Voice a ainsi mandaté un enquêteur et un vétérinaire afin d’établir un constat sans appel concernant Jumbo. La manifestation d’hier matin ce situe donc dans ce cadre, et d’une manière plus générale pour l’interdiction des cirques avec animaux.

One Voice à Narbonne

L’association a filmé la manifestation qui n’aura pas pu arriver à destination. Quelques personnes, visiblement liées au cirque, voient la manifestation arriver devant le cirque. L’un d’entre elle va immédiatement à la rencontre des manifestants, leur ordonne de partir en arrachant des pancartes et commence à s’en prendre à eux.

Des pancartes ont ainsi été saisies de force, le téléphone servant à filmer a été endommagé et les manifestants violemment pris à parti. La vidéo ne dure que deux minutes mais montre très bien de quel côté est la violence : celui du cirque.

Elle montre également que cette même personne ne voit aucun problème à envoyer un adolescent au contact pour l’aider à saisir des pancartes et à chasser les militants de l’association. La mentalité arriérée et barbare de ce milieu fait, malheureusement, encore parler d’elle.

La porte parole a annoncé sur Twitter que les manifestations ont été entendus par la police.

One Voice Narbonne

Réaction du cirque et propos mensongers

Quelques heures après l’incident, le journal La Dépêche a publié un court article sensé présenté la situation. Le problème est qu’il accorde beaucoup de crédit aux propos de Franck Muller, patron du cirque.

Celui-ci n’hésite pas à affirmer :

  • que des manifestants ont essayé d’ouvrir des cages et de libérer des animaux (« Mais enfin, on ne libère des autruches, des zèbres, des chameaux, qui pèsent une tonne, comme ça en ville ! »),
  • que les manifestants s’en sont pris à un enfant de douze ans (« Enfin, ces gens s’en sont pris à mon fils de 12 ans. Il est couvert d’hématomes. Il était assis sur la barrière et ils l’ont fait tomber… »).

Une militante a décrit la manifestation et a réagi aux accusations de Franck Muller, dans le journal l’indépendant :

« Il faut savoir que One Voice est une association non-violente. Pacifique. Nous manifestons toujours avec des banderoles et en silence.

Au printemps dernier, nous avions manifesté devant le crique la Piste aux étoiles à Montredon-des-Corbières, et tout s’était bien passé. Nous nous sommes présentés ce matin devant 100% Cirque avec une autorisation de la préfecture. Nous étions une vingtaine. Malheureusement, sur place, il n’y avait pas la police parce qu’elle était occupée à gérer des incidents survenus sur un vide-greniers et provoqués par quelqu’un du cirque justement…

Aucun de nous, personne n’a tenté de libérer les animaux. Jamais de la vie. Et personne, absolument personne, n’a touché ce garçon de 12 ans. Moi, je n’avais jamais vu autant d’agressivité, autant de violences. Nous étions une majorité de femmes, ils nous ont frappées, ils se sont attaqués à nous, ont cassé des lunettes, des téléphones portables. Ils ont menacé de sortir des fusils.

Nous les avons croisés, à nouveau, à l’hôpital, car une militante a été blessée, et devant le commissariat… Nous avons porté plainte. Ils nous ont menacés de représailles… Nous ne sommes restés sur place que quelques secondes, devant le cirque.. Nous avons eu peur vraiment. On ne pensait qu’à une chose devant ce déferlement de violences, à s’enfuir! »

L’association One Voice a réagi très rapidement a annoncé qu’elle compte porter plainte pour « pour diffamation, dénonciation calomnieuse & pour atteinte à la liberté de manifester ».

One Voice Narbonne

Les animaux n’ont rien à faire dans des cirques

La place d’un hippopotame, d’un tigre et de n’importe quel animal de cirque est dans son milieu naturel. Maintenir un animal en captivité et le briser afin qu’il réalise des « tours » ou simplement que sa simple présence serve d’attraction est inacceptable. Comment prétendre vivre dans un pays civilisé lorsque de telles situations existent encore ?

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Politique

À gauche, et non pas simplement « de gauche »

Le plus grand souci de la Gauche, c’est que depuis le triomphe de la « nouvelle gauche » avec d’un côté François Mitterrand et de l’autre les milieux universitaires, c’est l’idée d’être de gauche qui a triomphé sur le principe d’être à gauche.

Que ce soit avec les socialistes regroupés dans la SFIO avant 1920 ou bien la SFIO et le Parti Communiste – SFIC puis le PCF, il y a toujours eu le principe suivant : une organisation s’appuie sur des principes et une analyse de la société. Il fallait travailler pour être à gauche, en comprenant la situation historique et les rapports économiques.

Avec le pragmatisme gouvernemental, la corruption électoraliste, la soumission au coup d’État de 1958 marquant la fondation de la Ve République, tout cela a disparu. Il s’agirait d’être « de gauche », face à la Droite. Il suffirait finalement d’écouter ce que disent les gens de Droite… et de dire le contraire !

Le souci bien entendu, c’est qu’il y a plein de moyens d’être opposé à la Droite. Il y a ainsi l’extrême-droite, pas les « fachos » mais la vraie extrême-droite, qui veut le triomphe d’un certain idéalisme nationaliste. Il y a aussi la Droite modernisatrice, qui a en horreur la Droite conservatrice. Ce n’est pas pour rien qu’historiquement il y a eu le RPR et l’UDF comme principaux partis de droite en France ! La République En Marche est d’ailleurs une réactivation de l’UDF.

Cela aboutit à ce que des gens s’imaginent de gauche, alors qu’ils ne sont finalement que pour moderniser le capitalisme et c’est cela qui explique que beaucoup de monde se définissant comme de gauche a apprécié les débuts d’Emmanuel Macron, qui allait secouer le « vieux monde » ! Cela reflète une perte de valeurs et un grand problème d’orientation !

François Hollande a été le dernier avatar d’ailleurs de ces menteurs appelant à voter pour eux avec le chantage suivant : si ce n’est pas moi, cela sera la Droite! Il faut se rappeler la véritable démonisation de Nicolas Sarkozy au moment de l’élection de François Hollande. Un tel populisme a liquidé la rationalité à gauche.

Quant à Emmanuel Macron s’oppose à la Droite classique, traditionnelle, mais il n’est pas à gauche pour autant. Il y a plusieurs droites, il y a celle qui préfère le calme du catholicisme et celle qui fait un fétiche de la frénésie des start ups. Il ne suffit pas de dire qu’on n’aime pas les conservateurs : la finance ne les aime pas non plus !

Ce constat est finalement facile à faire une année après l’élection d’Emmanuel Macron comme président, cependant il fallait déjà avoir compris cela avant pour bien en saisir la portée et être capable d’indiquer des chemins pour ramener les gens de gauche à gauche, pour commencer ! L’opposition à la chasse à courre est ici un marqueur incontournable, parce qu’elle attaque les notables dans l’arrière-pays, qu’il remet en cause l’appropriation de la nature par les traditions réactionnaire, et également qu’il exige un rapport nouveau, harmonieux, avec les animaux.

Pourquoi cela arrive-t-il seulement en 2018, alors qu’après 1968 s’est produit toute une critique des valeurs de la société industrielle façonnée par les grandes entreprises et un État à leur service ?

Ce qui s’est passé est finalement simple : les forces intellectuelles ont trahi et se sont précipitées dans les institutions, dans l’art contemporain, dans un véritable business associatif. La classe ouvrière a quant à elle été entièrement bloqué dans des initiatives par l’esprit de cogestion de la CGT et les rêveries autogestionnaires de la CFDT.

Ce qui compte par conséquent, c’est l’esprit de remise en cause de la vie quotidienne dans le capitalisme, mais pas pour aller en arrière, comme le font les zadistes ou les nostalgiques de la France des années 1960. Il s’agit d’assumer la société comme collectivité, c’est-à-dire le socialisme. Et d’être présent sur le terrain de la vie quotidienne!