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Effondrement de la France

50 jours sans gouvernement !

Les Français n’ont toujours pas compris la situation, endormis par les Jeux olympiques, mais également par les mensonges des uns et des autres. Il y a ainsi le « Nouveau Front populaire » qui prétend pouvoir gouverner, avec comme Premier ministre Lucie Castets, qui cumule toutes les caractéristiques de l’esprit « parisien » (Sciences Po, ENA, haute fonctionnaire, Mairie de Paris, LGBT). Il y a Emmanuel Macron qui prétend combiner les forces « républicaines ».

Mais c’est une crise de gouvernement qui a comme base la crise de régime. Les gens ne comprennent plus rien à la politique, ils votent n’importe comment, le personnel politique est fainéant et vide. La crise commencée en 2020 a torpillé toute rationalité et le résultat, c’est le chaos de l’idéologie dominante, la paralysie à la tête de l’État.

Les Français n’arrivent plus à être entraînés par le capitalisme, par l’État, par les médias, par la politique bourgeoise. Il n’y a ainsi tout simplement plus de majorité absolue.

C’est pourquoi l’ancien Premier ministre Edouard Philippe a déclaré, le 4 septembre 2024, qu’il serait candidat pour la présidentielle de 2027. Il ne se projette pas, en réalité il estime possible une démission d’Emmanuel Macron. C’est le recours ultime pour relégitimer le régime. Et encore, pendant plusieurs mois le gouvernement n’aurait pas de majorité et reposerait sur la seule légitimité de l’élection présidentielle.

Le capitalisme ne peut qu’exiger une continuité, donc un gouvernement « technique ». Mais la tension est trop forte et le risque est immense d’encore plus enlever de la légitimité au régime. C’est le paradoxe : avec la crise de 2020, la crise est passive, plus personne n’y croyant, à part ceux qui font de l’agitation pour obtenir les places, à droite comme à gauche.

C’est là tout à fait dans l’esprit de la nature de la crise provoquée par la pandémie. Pandémie qui a littéralement disparu aux yeux des uns et des autres, alors que c’est un événement historique, mondial. C’est toutefois précisément la raison qui fait qu’on l’oublie. Personne dans le capitalisme ne veut voir un événement universel, qui pose la question du rapport à la Nature, qui implique que seule la planification et l’organisation mondiales a un sens réel.

Il est totalement fou de penser qu’il n’y a pas des jeunes, des artistes, des intellectuels, des révolutionnaires pour s’emparer de la question de la pandémie, pour en analyser le parcours et la nature, pour en chercher les implications et les conséquences. Ici, les numéros de la revue « Crise » publiée justement depuis mai 2020 ont quelque chose d’assez incroyable, puisqu’on se retrouve projeté dans le contexte de la pandémie, de « l’argent magique » déversé sur les entreprises.

On assiste vraiment à une crise à rebours, à une crise à l’envers, où les gens fuient dans le repli sur eux-mêmes et la consommation plutôt que de se précipiter pour faire de la politique. C’est le début d’une époque de bouleversement. Et il faut être prêt pour cela. Qui n’a pas accumulé des forces – intellectuelles, culturelles, idéologiques, pratiques – va regretter amèrement d’avoir dormi. C’est la fable de la cigale et de la fourmi à l’échelle d’un pays et de son histoire.

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Refus de l’hégémonie

L’échec de l’Ukraine dans sa tentative d’annexer Koursk

L’affrontement militaire entre la Russie et l’Ukraine connaît un grand tournant, dans la mesure où chacune des armées réussit une percée. C’est d’une telle dimension, que le conflit est partiellement revenu sur le devant de la scène médiatique.

Voyons ce qu’il en est, et pour cela présentons tout d’abord les modalités de la guerre. Pour cela, imaginons que vous êtes dans une tranchée. 24 heures sur 24, vous avez des drones qui surveillent ce que vous faites. La visibilité est totale, de jour comme de nuit, peu importe dans quel camp vous êtes.

Si vous bougez en petits groupes, vous avez des drones suicides qui se précipitent sur vous, guidés par des opérateurs retranchés sur l’autre ligne de front. Si vous bougez à beaucoup, l’artillerie vous tire dessus, en soixante secondes.

L’artillerie tire d’ailleurs plus ou moins tout le temps et les tranchées sont profondément creusées et bétonnées pour tenir le choc. Quand il y a des blessés, impossible d’appeler des hélicoptères, ils peuvent facilement se faire descendre au moyen de lance-roquettes téléguidées.

La logistique est compliquée : l’artillerie, ou pire des missiles s’il y a des regroupements importants, peuvent entrer en action.

Pour résumer : sur le papier, si vous attaquez, vous êtes morts. La seule chose possible, c’est de défendre, et progressivement affaiblir l’ennemi en face. Et cela se déroule sur une ligne de front de centaines, de milliers de kilomètres.

C’est l’arrière-plan de la double offensive russe et ukrainienne. Voici la carte au 29 août 2024, proposée par l’armée française, qui prétend ne pas être partie prenante mais en pratique soutient totalement le régime ukrainien, avec évidemment du personnel sur place malgré les dénégations.

Le point 1 indique la zone de Soudja, dans une région où la ville principale est Koursk, et où l’armée ukrainienne a pénétré en territoire russe, contrôlant entre 500 km2 et 1000 km2. Le point 2 concerne la zone autour de la ville industrielle de Toretsk, le point 3 la zone de Pokrosvk.

Commençons par l’offensive ukrainienne. Le 6 août 2024, deux brigades de l’armée ukrainienne ont pénétré le territoire russe. Au moyen d’entre 6000 et 10 000 soldats, les plus aguerris et les plus motivés, cela a été un succès apparent.

Le début de l’incursion

Dès le départ, l’incursion a réussi, et elle s’est étalée sur 1000 km2, 313 km2 étant en pratique réellement sous contrôle opérationnel ukrainien.

Cela a provoqué l’évacuation de 120 personnes dans la région, qui se sont repliées plus loin en Russie.

Les médias occidentaux ont très largement salué l’initiative, affirmant que c’était une preuve de plus de l’échec russe.

Il faut également noter que le régime ukrainien compte annexer à la Russie les régions de Rostov, de Krasnodar, de Belgorod et de Koursk. Cela les occidentaux ne le mentionnent jamais. Mais c’est assumé du côté ukrainien, et cela a été confirmé par un décret au début de l’année 2024. Le régime ukrainien veut la guerre totale contre la « Moscovie ».

L’incursion à la fin du mois d’août 2024

Le souci est qu’à la toute fin du mois d’août 2024, tout le monde est tombé du côté ukrainien sur le Président Volodymyr Zelensky. En effet, l’armée russe n’a cessé entretemps d’avancer vers Pokrovsk. Et là il est clair que les soldats employés pour l’incursion auraient été plus utiles pour la défense d’un point essentiel.

Pokrovsk est en effet situé dans la zone du grand nœud logistique de l’armée ukrainienne dans le Donbass, avec plusieurs autoroutes. Si Pokovsk tombe, toute l’armée ukrainienne dans le Donbass va vaciller. Qui plus est, il est évident que l’incursion ukrainienne dans la zone de Souja (avec Koursk un peu plus loin) ne peut pas continuer, car il n’y a ni les soldats, ni la logistique pour suivre.

L’initiative ukrainienne apparaît donc comme ayant simplement un rôle symbolique. Cela s’associe également au nouveau discours ukrainien, qui veut que la Russie soit frappée sur son territoire, de manière massive. Les appels aux occidentaux pour frapper en profondeur ne cessent plus et les bombardements ukrainiens visant la Russie montent en gamme.

Une frappe ukrainienne contre Belgorod

Le problème est en fait le suivant. Sur le plan de l’artillerie, l’armée russe dispose de bien plus de ressources, et elle utilise qui plus est massivement des bombes planantes. Partant de là, le grignotage progressif est obligé de réussir. Les bombardements massifs détruisent tout, puis les troupes avancent très lentement. Cela coûte cher en soldats, mais chez l’ennemi aussi, et le succès est assuré.

C’est là que le coup de Souja est très fort. Car du côté occidental, on ne sait militairement faire qu’une chose : attaquer. Les plans de l’Otan sont toujours offensifs, car ils s’appuient sur un double principe, celui de la supériorité aérienne et de la capacité logistique de masse.

Personne ne peut tenir la route face aux forces aériennes de l’Otan, personne n’a la capacité américaine en termes de logistique. Donc, les plans combinant les armées reposent là-dessus.

L’offensive ukrainienne à Soudja a, pour cette raison, forcément été élaborée par l’Otan, l’armée ukrainienne ne connaissant, comme l’armée russe, que le principe défensif (issu de l’URSS). Le matériel fourni par l’occident à l’armée ukrainienne allait en ce sens.

Seulement, le problème, c’est que la situation actuelle ressemble comme deux gouttes d’eau au coup de Moscou, lorsque l’armée russe a laissé aller Napoléon jusqu’à Moscou, pour ensuite démolir son armée. L’incursion ukrainienne à Soudja a forcément coûté très cher, et à quoi peut-elle maintenant bien servir ? Des troupes très bien formées se retrouvent pratiquement piégées et victimes d’une guerre d’usure.

Soldats d’une brigade ukrainienne, dont l’emblème est calqué sur une brigade d’assaut SS devenu la 36. Waffen-Grenadier-Division der SS (dans l’emblème il y a simplement une grenade qui a été ajoutée, au milieu)

Ce qui se passe est en fait facile à comprendre si on se place de notre point de vue. Nous avons annoncé ce conflit militaire six mois avant son début. Et nous avons pendant six mois dénoncé l’expansionnisme russe. Cependant, à son déclenchement, nous avons appelé à la défaite de l’Otan, et donc de l’Ukraine. Pourquoi ?

Parce que l’Ukraine ne visait pas la paix ni l’indépendance, mais s’était clairement positionnée comme force armée de l’Otan. Se fondant sur l’idéologie bandériste, l’Ukraine voulait détruire la Russie, la réduire à une « Moscovie ». C’est tout à fait assumé du côté ukrainien.

L’offensive de Souja est le produit de ce positionnement ukrainien. Au lieu d’avoir une ligne d’indépendance nationale, le régime est à la fois fasciste et expansionniste, il ne correspond en rien aux intérêts des masses ukrainiennes. La ligne agressive choisie produit des aberrations militaristes comme l’offensive de Souja, qui est une erreur monumentale, une tentative de forcer les choses, une expression de l’expansionnisme ukrainien.

Les territoires russes visés par l’annexion ukrainienne, de manière officielle

Dans la continuité d’ailleurs, Volodymyr Zelensky appelle sans cesse à l’envoi de F-16 en Ukraine, ainsi qu’au droit d’attaquer la Russie à coups de missiles longue portée. Un premier F-16 fourni par l’occident a d’ailleurs été perdu à la toute fin août 2024 et le commandant de l’armée de l’air ukrainienne, Mykola Olechtchouk, a été immédiatement limogé.

On a surtout ici l’arrière-plan le principe fasciste d’une arme suprême pour renverser le cours de la guerre, la « wunderwaffe » (arme miraculeuse) espérée par les nazis à la fin de la seconde guerre mondiale. C’est anti-démocratique et anti-populaire.

Si à l’offensive russe en Ukraine, il avait été répondu par tous les Ukrainiens dans la rue pour protester, la Russie aurait vacillé du jour au lendemain, en raison de la fraternité entre deux peuples si proches et ayant historiquement vécu côte à côte pendant des siècles.

Mais le régime ukrainien, fasciste, veut détruire la Russie, interdire Tolstoï et Dostoïevski, considérés comme « maléfiques ». La Russie serait d’ailleurs maléfique en soi.

On a une situation où il y a des centaines de milliers de morts, ce qui forme un point de non-retour dans l’horreur. Et, de toutes façons la Russie ne peut pas laisser un régime bandériste délirant à ses frontières. On est donc sans doute à un peu plus que la moitié de la guerre, qui n’est pas prêt de s’arrêter. Vers 2027, il pourra commencer à y avoir une forme de négociation réelle.

Quelle est entre-temps la ligne à adopter ? Ce n’est certainement pas les appels à la paix, comme on en trouve par exemple au PRCF ou à Lutte ouvrière, ni évidemment les appels à soutenir le régime ukrainien, comme du côté du Parti socialiste, du PCF, de LFI ou du NPA.

La vraie ligne juste, c’est celle de Rosa Luxembourg et Lénine, c’est celle du défaitisme révolutionnaire, qui appelle à la défaite de son propre camp, donc de l’Otan, donc du régime ukrainien. C’est cela, notamment et principalement, combattre le capitalisme français qui cherche une porte de sortie à sa crise dans la fuite en avant dans la guerre pour le repartage du monde.

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Effondrement de la France

« La France a tué mon mari par son insuffisance, son laxisme et son excès de tolérance »

Le capitalisme et sa crise produisent la barbarie, avec toujours plus de barbares se comportant comme des criminels. Et même des criminels en puissance doivent être envoyés en camp de travail : telle est la vraie ligne d’une Gauche qui assume le Socialisme, la civilisation, les valeurs de la classe prolétarienne.

Seul le libéralisme peut tolérer et vanter les éléments anti-sociaux, au nom du relativisme, de la fainéantise, de la liberté. Les propos de l’épouse d’un gendarme tué par un chauffard multirécidiviste refusant d’obtempérer à Mougins (juste à côté de Cannes) sonnent ainsi très justes.

« La France a tué mon mari par son insuffisance, son laxisme et son excès de tolérance. »

Ici, les forces réactionnaires insistent sur l’excès de tolérance, mais en réalité l’ensemble de la bourgeoisie est niaise, vérolée par le libéralisme. Seul le peuple travailleur n’est pas pourri par l’insuffisance généralisée. Encore faut-il qu’il se bouge, car il n’est pas insuffisant pour la simple raison qu’il ne fait rien, à part voter pour l’extrême-Droite en espérant que les problèmes se règlent d’eux-mêmes.

Mais il faut être clair : on ne peut pas sortir dans la rue sans se dire qu’on aurait bien un fusil pour tirer sur le premier abruti venu qui roule en voiture à contre-sens à toute blinde, sur le vélo qui fonce sur le trottoir, etc. C’est naturel de se dire ça et c’est d’ailleurs fou que la société française n’aie pas encore craqué et qu’il n’y ait pas des « vigilantes » partout.

Dès qu’on voit les informations, on tombe sur des compte-rendus de crimes commis par des gens méritant quinze ans de camp de travail. Jeudi 29 août, à Vallauris (près d’Antibes), une gamine de sept ans traverse au passage piéton avec son frère de onze ans, elle se fait écraser par un motard doublant en roue arrière un véhicule sur l’autre file.

Quoique là, le camp de travail est sans doute en trop, vue la dimension anti-sociale. La femme du gendarme tué a d’ailleurs dit : « 1981 n’aurait jamais dû exister ». C’est une allusion à la peine de mort. Et, disons-le clairement, la Gauche historique est pour la révolution, elle n’est donc pas contre la peine de mort.

C’est la Gauche version bobo, la Gauche bourgeoise, libérale, qui tente de tout « neutraliser », qui est contre la peine de mort. Au nom soit-disant de la dignité, mais la dignité de qui ? Ni des victimes, ni de l’assassin qui par ses actes sort tout simplement de l’humanité et sa seule dignité restante est de l’assumer.

De toutes façons, la France va craquer, l’impunité est généralisée et les gens n’en peuvent plus du tout. Soit c’est la grande vague de Droite, soit c’est la Démocratie populaire.

C’est d’ailleurs le propos de l’épouse du gendarme tué, si on le regarde en entier :

 » Bagne, expulsion, retrait des droits octroyés par une procédure tellement bien faite, et j’en passe… 1981 n’aurait jamais dû exister… 1981 n’aurait jamais dû exister. »

Cela, la grande majorité du peuple le pense. Le basculement est inévitable.

Naturellement, dans la situation actuelle, cela ne sera certainement pas la Démocratie populaire. La force de la fausse Gauche est trop grande, la Gauche historique quand à elle est trop faible. Mais l’échec de la Droite amènera le retour des exigences.

Car lorsqu’on dit « son insuffisance, son laxisme et son excès de tolérance », il faut bien voir que la bourgeoisie est devenue historiquement insuffisante et ne peut rien gérer du tout. La militarisation du pays aura un effet qui ne durera pas, alors que de toutes façons à l’arrière-plan le capitalisme produit des barbares à la chaîne.

Rien qu’une chose très simple, au delà du simple comportement criminel de certains individus : comment expliquer que les bolides existent librement sur le marché, alors qu’il suffirait… de ne pas les fabriquer ? Et de brider l’ensemble du parc automobile au moins à 130 km/h, mais plutôt à 110 km/h si on réfléchit intelligemment, ce que ne fait plus la bourgeoisie française.

Les poids-lourds sont tous bridés à 90 km/h (ou moins) et ils doivent être étalonnés chaque année. C’est techniquement tout à fait abordable et rien ne s’oppose à ce que cela soit généralisé aux véhicules légers, à part le fait que la société française ne soit pas au niveau de ses propres exigences.

C’est une bataille de civilisation qui se pose – un nouvel ordre est nécessaire, et seul le prolétariat peut l’instaurer, par la force, dans la violence de l’enfantement historique.

Un camp de travail en URSS, le fameux « Goulag »
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Effondrement de la France

La Grande Motte : l’antisémitisme et Mélenchon

Un sinistre individu a provoqué, le 24 août 2024, un incendie à la synagogue de La Grande Motte dans l’Hérault. Il a été arrêté tard dans la soirée. Armé d’un pistolet, le visage masqué par un keffieh et muni d’un drapeau palestinien, il avait lancé deux départs de feux et incendié deux voitures, dont une contenant une bouteille de gaz. Les dégâts ont été seulement matériels, mais c’est tellement révélateur !

Car depuis le 7 octobre 2024 et l’offensive du Hamas, toute la « gauche de la gauche », qui rejette le principe de révolution et de lutte de classes, a trouvé en l’antisémitisme larvé un vecteur anticapitaliste qui lui manquait tant.

Ces gens ne critiquent jamais la bourgeoisie, aussi ont-ils besoin pour apparaître radical d’un discours « anti-colonial », de « déconstruction », et c’est là où se joue l’alliance avec le communautarisme musulman et l’idéologie LGBT. C’est l’agitation petite-bourgeoise pour trouver une illusoire troisième voie entre capitalisme et socialisme.

Cet antisémitisme a toutefois comme vecteur central La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon en tête. Voici sa réaction sur internet à l’attentat de La Grande Motte.

C’est là d’un antisémitisme subtil. Il est évident rien qu’au fait que Jean-Luc Mélenchon s’empresse de ne pas utiliser le terme de « Juif ». Il est ensuite flagrant à la réduction des Juifs à une communauté religieuse, et en quelques phrases on a l’impression que l’attentat vise des « fidèles » en général et est une attaque contre la laïcité seulement !

Cette démarche est la même que celle des islamistes, pour qui les Juifs, ça n’existe pas. Et on retrouve la même approche dans la « gauche de la gauche » en général, qui est pourrie d’antisémites, comme d’ailleurs de gens totalement arriérés sur le plan culturel et intellectuel. On est dans la frénésie, l’irrationalisme contre le Juif « abstrait » par définition.

Comme les Juifs seraient des fantômes, l’antisémitisme ne peut donc pas exister. En juin 2024, Jean-Luc Mélenchon l’exprimait de la manière suivante:

 « Contrairement à ce que dit la propagande de l’officialité, l’antisémitisme reste résiduel en France. Il est en tout cas totalement absent des rassemblements populaires.”.

Ces propos suivaient l’affaire du viol antisémite d’une adolescente à Courbevoie, en banlieue parisienne.

Mais en fait, il faut être plus intelligent que tous ces barbares. En pratique, et au sens strict, l’antisémitisme de La France insoumise est le même que celui d’Alain Soral et de Dieudonné. Et ce n’est pas exactement un antisémitisme, c’est un anti-judaïsme.

L’antisémitisme est racialiste. Il a une haine physique des Juifs. Ce n’est pas le cas de La France insoumise, de la gauche de la gauche, d’Alain Soral, de Dieudonné.

Leur antisémitisme vise le fait qu’une communauté juive existe. Ils considèrent tous que les Juifs maintenant l’existence de leur communauté sont sectaires, racistes, élitistes, etc.

C’est une critique « démocratique » totalement dévoyée et devenant de l’antisémitisme par la bande.

Est-ce alors à dire que cet antijudaïsme est moins dangereux que l’antisémitisme racialiste ?

Pas du tout ! Car cet anti-judaïsme de gauche est très exactement ce qui a donné naissance au national-socialisme, dont il est très important de connaître les fondements historiques et idéologiques.

C’est toujours à gauche que naît le national-socialisme, le fascisme, à partir des gens qui refusent la révolution et la lutte des classes.

Incapables en effet de dénoncer la bourgeoisie, ces gens vont pratiquer le romantisme dénoncer les oligarchies, les parasites, les usuriers…

La France insoumise n’est pas une rupture par la gauche avec la gauche de gouvernement. C’est une rupture par la droite ! Qui a des connaissances historiques le sait, et les événements confirmeront inéluctablement ce passage dans le populisme complet, marqué d’un antisémitisme « anticapitaliste », de cette fausse gauche.

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Culture & esthétique

« A Night Like This »

Que faire face à quelqu’un d’autre ?

La chanson A night like this (Une nuit comme celle-ci), qui date de 1986, est particulièrement appréciée des fans du groupe The Cure, qui y voient un joyau inconnu du grand public.

Mais l’intérêt fondamental de cette chanson tient à quelques paroles prononcées durant la chanson :

« Se dire au revoir une nuit comme celle-ci
Si c’est la dernière chose que nous faisions jamais

Tu n’as jamais eu l’air aussi perdue que là
Parfois tu ne te ressemblais même pas

Il fait sombre
Il fait même encore plus sombre

Reste s’il te plait
Mais je te regarde comme si j’étais fait de pierre
Alors que tu t’éloignes »

Il y a ici quelque chose de très fort, car en peu de mots, et en des mots simples, il y a la retranscription du décalage psychologique d’une personne. Celle-ci était quelqu’un, elle devient quelqu’un d’autre, elle est déjà quelqu’un d’autre.

Comment faire face à ça ?

Dans le capitalisme à grande vitesse du début du 21e siècle, une rupture sentimentale se consomme rapidement, la dimension sentimentale s’effaçant vite, pense-t-on. De toutes façons, en dernier ressort, tout « choix » de consommation est bon, respectable socialement. On passe à autre chose.

Mais là, dans les années 1980, il y avait encore la capacité de constater comment quelqu’un pouvait se trancher dans le vif, pour « choisir » de « devenir » quelqu’un d’autre, par anti-romantisme, par corruption.

Le subjectivisme du capitalisme du début du 21e siècle rejettera naturellement une telle lecture des choses, en disant que de toutes façons, seules comptent les impressions. Peu importe de couler une relation sentimentale réelle, si les impressions en décident ainsi.

C’est là que le Socialisme s’oppose formellement au capitalisme, affirmant la romance comme construction constituant un prolongement de soi-même, et non pas un à-côté à gérer de manière formelle, bureaucratique, opportuniste, égoïste, manipulatoire.

Le capitalisme, sous prétexte d’inclusion de toutes les impressions, se révèle bien ici comme le grand systématiseur de la brutalité à tous les niveaux possibles d’émotions.

De là à dire qu’il suffit de lever le drapeau de The Cure pour avoir un équivalent du drapeau rouge, il n’y a qu’un pas, pourrait-on dire. Eh bien soit ! Dans l’absolu, c’est faux, mais relativement, c’est vrai !

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Culture & esthétique

Après Belmondo, Delon: la fin du mec viril seul réel acteur

La disparition d’Alain Delon le 18 août 2024 met un terme à toute une longue période de l’Histoire de France. Ce n’est pas seulement du 20e siècle dont on parle, mais de la France telle qu’elle s’est définie en tant que République.

Alain Delon, c’est en effet celui qui vient des classes populaires, qui a fait l’armée pour se donner une perspective, dont le passé est trouble (la mafia), qui arrive par hasard dans le monde du cinéma et joue les beaux ténébreux dont la fin est souvent tragique.

Naturellement, il a du contenu : il est de droite.

La Piscine

Il y a son inverse, Jean-Paul Belmondo, décédé en 2021. Il est éduqué et a fait des études de théâtre, c’est un bourgeois qui amuse la galerie, dont le père est le sculpteur Paul Belmondo (qui a collaboré avec les nazis et dont la sculpture est typique de l’idéalisme).

Il joue les beaux gosses et le type ouvert, populaire, costaud. Il n’a pas de contenu, c’est une grosse gueule qui entend réussir ce qu’il fait, avec un sens de la justice, donc rétif aux autorités, à la hiérarchie.

Il a toujours eu d’ailleurs le souci de ne jamais donner son opinion politique, chacun pensant par lui-même, etc.

C’est typiquement comme ça que s’imaginent être les gens de gauche.

Ces deux définitions viennent du 19e siècle : l’homme de droite est solitaire, sombre dans son esprit, loyal, obsédé par des valeurs. Il irradie quelque chose et c’est le sens des (quelques vrais) films où l’on a Alain Delon, notamment ou surtout Plein Soleil (1960) et La Piscine (1968).

Plein soleil

L’homme de gauche, lui, rue dans les brancards en permanence, il a un esprit « barricades ». Il n’est pas intéressant, mais on peut compter sur lui, il y va.

Si on regarde le 20e siècle, cette opposition culturelle joue totalement. C’est vrai partout, jusque la littérature : vous écrivez bien, en respectant les classiques, vous êtes de droite. Vous êtes un moderne, bouleversez les règles, vous êtes de gauche.

Tous les problèmes historiques de la révolution en France viennent de là. La Gauche réelle est celle assumant la civilisation, pas la « révolte ».

Ce qui est révolutionnaire avec le film À bout de souffle de Jean-Luc Godard, en 1960, c’est que l’approche de droite commence justement à être renversée dans une perspective de gauche. La tentative fut refaite avec Pierrot le fou, en 1965.

Mais on reste cependant dans la logique de l’aventurisme, que Jean-Paul Belmondo ne quittera plus, avec d’immenses succès populaires : Le Cerveau (1969), Peur sur la ville (1975), L’Animal (1977), L’As des as (1982).

Tout cela a été dit dans « Jean-Paul Belmondo, allégorie commerciale des années 1960-1980« , qui explique comment il est passé de pionnier de la culture à figure pop beauf.

Et si on regarde, tant Alain Delon que Jean-Paul Belmondo ont joué dans une immense liste de films. Ils sont alors des figures délavés d’eux-mêmes, à différents degrés (de la Tulipe noire au Guépard pour Alain Delon, de Ho ! à Week-end à Zuydcoote pour Jean-Paul Belmondo).

C’est en ça qu’ils reflètent également leur alignement sur l’opposition Droite / Gauche à la française. Les deux acteurs ont été présents en permanence dans une industrie du cinéma qui a massivement influencé l’opinion publique, pendant des décennies.

Et, comme toujours, l’anti-conformisme de « gauche » contribuait à l’individualisme consumériste, tandis que l’élitisme de droite contribuait au conservatisme. Les deux films suivants de 1974 sont exemplaires de cela.

En mars sortait Les valseuses, avec notamment Gérard Depardieu et Patrick Dewaere, un film nihiliste faisant l’apologie de la violence et du viol, l’ensemble présenté comme une rébellion. Frédéric Bonnaud, directeur général de la Cinémathèque française, en dit sur France inter en 2016 :

« Finie la France de Papa. L’esprit de révolte et de liberté ne se limite plus au seul quartier latin mais imprègne désormais toute la société. »

Ce monsieur Bonnaud serait bien en peine de défendre le film aujourd’hui, d’ailleurs malgré son succès culte, aucun média n’a osé le rediffuser pour ses cinquante ans.

Et début avril sortait La Race des seigneurs avec Alain Delon, dont voici le résumé de Wikipédia :

« Député du Parti républicain unifié (PRU), Julien Dandieu est susceptible de prendre part au gouvernement qui se met en place. À sa carrière, il sacrifie sa famille tout comme sa maîtresse, la jeune mannequin Creezy. Ainsi, son épouse est internée pour dépression, alors que son fils de dix-sept ans ne parvient jamais à le joindre. Dandieu va jusqu’à trahir ses amis pour accéder au pouvoir. Mais une fois obtenu le poste tant convoité, il apprend que Creezy s’est donné la mort par sa faute. »

L’homme de gauche est ouvert et libéral, l’homme de droite est entreprenant et solitaire. Des propos célèbres d’Alain Delon résument très bien cette opposition Droite/Gauche.

« Ma carrière n’a rien à voir avec le métier de comédien. Comédien, c’est une vocation.

C’est la différence essentielle – et il n’y a rien de péjoratif ici – entre Belmondo et Delon.

Je suis un acteur, Jean-Paul est un comédien.

Un comédien joue, il passe des années à apprendre, alors que l’acteur vit. Moi, j’ai toujours vécu mes rôles. Je n’ai jamais joué. Un acteur est un accident.

Je suis un accident. Ma vie est un accident. Ma carrière est un accident ».

Mais cela va plus loin.

Somme toute, Alain Delon et Jean-Paul Belmondo ont représenté une grande limite historique, facile à comprendre : celle d’une idéologie patriarcale qui considère qu’un homme qui rentre dedans ou qui se replie sur lui-même suffit pour donner de la valeur à la réalité.

« J’arrive, et comme je suis ce que je suis, même si je n’ai été nulle part auparavant, je vais tout résoudre. » C’est typiquement patriarcal.

Ce culte de l’homme qui insiste lourdement sur lui-même a toujours été anti-révolutionnaire par définition et seules les femmes en furie, levant le drapeau du Socialisme, peuvent nous débarrasser de tels cultes de l’homme viril brutal ou isolé, dont l’exemple le plus fameux sans doute est Le Samouraï, de Jean-Pierre Melville, sorti en 1967.

Le Samouraï

Ce remake avec Alain Delon d’un film américain sur un tueur à gages a comme pendant direct John Wick, avec Keanu Reeves. Il résume à lui tout seul le culte bourgeois de l’individu viril dont Alain Delon et Jean-Paul Belmondo ont été des outils.

Est-ce à dire qu’il faut « déconstruire » les hommes de manière LGBT ? Pas du tout. Cela veut dire que ce qui compte, c’est la dialectique homme-femme, où les hommes sont des hommes, les femmes des femmes, dans la compréhension de l’identité et de la différence.

Rien ne peut être fait les uns sans les autres, c’est là d’ailleurs le sens même du principe du socialisme comme compréhension de la dimension collective.

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Vie quotidienne

A-t-on enfin compris ce qu’est la religion ?

La religion est un véritable angle mort à gauche, depuis bien longtemps. On sait bien que sur le plan des idées, on a affaire à la superstition, et que le contenu religieux reflète à la fois l’espoir et le désarroi.

Pourtant, les religions continuent d’exister et on peut même dire qu’on n’en voit pas le bout ! Même en France, la majorité des gens ne s’imaginent pas que les religions vont disparaître. Pour une minorité de la population, la religion joue même un rôle essentiel dans la vie, au moins symboliquement.

Même sans y croire formellement, on trouve dans la religion de la beauté et de l’esprit, de l’espoir et du réconfort. Ce n’est jamais simple non plus, mais en cherchant bien c’est grosso modo ça quand même. On peut y trouver son compte, en ajoutant de la croyance, de la foi.

C’est pourquoi les dossiers publiés par le site consacré au matérialisme dialectique apportent indéniablement quelque chose pour avancer. Dans La naissance de la religion comme thérapie mentale et dans Du chamanisme au monothéisme, dans Le polythéisme comme animisme cosmique et La naissance du monothéisme, on trouve une hypothèse qui au moins fait réfléchir.

L’idée, somme toute, est relativement simple et elle pointe du doigt la vie quotidienne. Pour dire les choses simplement : l’être humain est un animal, mais un animal social. Il est coincé, car il est naturel, mais il agit contre la Nature. Qui plus est, il se transforme : il a beaucoup changé et il continue de changer depuis qu’il a commencé à employer le feu, des outils, qu’il a mis en place l’agriculture, la domestication des animaux.

L’être humain est ainsi un grand traumatisé, éprouvant une nostalgie terrible. Il veut retourner dans la Nature, mais en même temps par son existence sociale, il la combat.

Toute la tension entre l’être humain « animal » et le rejet de la Nature forme la religion, qui sert alors en fait de stabilisateur, de thérapie mentale. Et les grandes figures religieuses sont des psychonautes, qui viennent calmer le bien et le mal découvert de manière traumatisante par l’animal humain.

La religion est donc, dans cette perspective, une sorte de super-psychiatrie. Comme l’humanité sortie de la Nature passe par des étapes douloureuses – le cannibalisme, les guerres tribales, l’esclavage, le servage, la torture, le meurtre, les viols, etc. – les religions doivent d’autant plus être à la fois fantastiques et fantasmatiques.

C’est, en quelque sorte, une sorte de folie, propre à l’humanité sortie de la Nature. Mais, et c’est là ce qui est à la fois la question et la réponse, en arrivant au « Communisme », l’humanité redevient naturelle, et c’est précisément ça « la fin de l’Histoire » dont parlait Karl Marx.

La Nature remplace la religion, tout comme la religion avait remplacé la Nature. L’être humain garde toutefois les acquis de son propre parcours « spécial ».

Il y a là matière à réfléchir, et les dossiers sont d’un très haut niveau. C’est d’autant plus une récompense pour leur publication que cela n’a attiré l’attention nulle part, semble-t-il. C’est rassurant quand on se veut révolutionnaire que d’échapper à l’intérêt des institutions universitaires et autres parasites, qui sont prompts à inventer des idées au service du maintien de l’ordre bourgeois.

Il faut effectivement une intelligence portant les idées du Socialisme, de démarche encyclopédique, encadrée dans une démarche prolétarienne, dans un esprit de collectivité!

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Événements significatifs

Les JO de Paris, un succès capitaliste

Les Jeux olympiques 2024 à Paris ont été une grande réussite du point de vue capitaliste. Cela a été le triomphe de l’anecdote et des succès marquants, il y a eu de l’engouement et de la fascination.

Les lieux choisis ont fait rêver – Paris fait toujours rêver. La cérémonie de clôture a été très française : d’un côté un spectacle futuriste avec un scénario alambiqué d’une découverte de ruines dans le futur prétexte à une reconstitution des Jeux olympiques… Mais que peuvent bien vouloir dire les Français ?

De l’autre, un jeu tellement français entre somptuosité et accessibilité avec la musique électronique « French Touch » de Phoenix, Air, Kavinsky. On ne comprend rien aux Français, mais ils sont si charmants et qu’est-ce qu’ils réussissent, quand ils réussissent quelque chose !

Le story telling est impeccable, bien aidé par la stupidité effarante des réseaux sociaux. Il n’y a aucune solennité nulle part et cela a vraiment été la course aux détails pour trouver quoi dire. Le Figaro donne cet exemple de célébrité du jour au lendemain, qui est assez éloquent d’abrutissement.

« Comme pour le sauteur à la perche français Anthony Ammirati, éliminé à 5,70 mètres après avoir fait tomber la barre. À cause de sa jambe, assurent les experts, en raison de la taille de son sexe, préfèrent décider les internautes.

La vidéo du saut, aussitôt devenu virale, a nourri tous les fantasmes. Jusqu’à pousser Daryn Parker, vice-président de CamSoda, un site pornographique, à proposer 250.000 dollars (229.000 euros) à Anthony Ammirati pour réaliser une vidéo d’une heure – offre délinée par l’athlète. »

Maintenant, parlons sérieusement. Il est évident que sur le plan personnel, il y a de quoi s’intéresser à ces sportifs et aux sports. C’est toujours entraînant. Si on regarde toutefois avec un regard qui doit être celui du 21e siècle, alors on doit bien constater que les masses mondiales sont mises à l’écart.

Les sportifs qui ont gagné des médailles ont été en mesure de le faire grâce aux infrastructures étatiques. Il suffit de voir le classement par pays. Le tiers-monde n’est pas là, ou quasiment pas.

Où est l’Inde, par exemple ? Avec 6 médailles au total, elle est très loin derrière. On ne nous fera pas croire qu’avec sa population, l’Inde a moins de sportifs potentiels que… l’Australie, avec 53 médailles !

L’Inde, c’est quasiment 1,5 milliard de personnes. L’Australie, c’est 26 millions de personnes ! Rien que ce constat témoigne de l’aberration des rapports mondiaux et du caractère artificiel des Jeux olympiques.

RangNationOrArgentBronzeTotal
1 États-Unis404442126
2 Chine40272491
3 Japon20121345
4 Australie18191653
5 France16262264
6 Pays-Bas1571234
7 Grande-Bretagne14222965
8 Corée du Sud1391032
9 Italie12131540
10 Allemagne1213833
11 Nouvelle-Zélande107320
12 Canada971127
13 Ouzbékistan82313
14 Hongrie67619
15 Espagne54918
16 Suède44311
17 Kenya42511
18 Norvège4138
19 Irlande4037
20 Brésil371020

Il est d’ailleurs intéressant que les Jeux olympiques qui suivent sont à Los Angeles. L’hymne américain a conclu la cérémonie de clôture (avec l’arrivée de Tom Cruise comme star pour « voler » le drapeau des JO et repartir en moto dans les rues de Paris), quelle honte que cela soit accepté par le public. Ce n’est guère étonnant. Mais où en seront les États-Unis dans quatre ans, de toutes façons, que les Français le veuillent ou pas, à part dans une posture agressive, de guerre, face à la Chine, dans un contexte de guerre mondiale ?

La réussite des Jeux olympiques à Paris reflète en ce sens une imbécillité, un infantilisme, un déni de la réalité. Cela aura été un divertissement en espérant repousser les échéances. Cela aura été du temps perdu par l’humanité, et si on raisonne en termes rationnels, c’est aberrant, criminel.

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Culture & esthétique

Vultures 2 !

La sortie début août 2024 de l’album Vultures 2 de Kanye West a produit une unanimité des critiques. Ce serait une catastrophe et c’en serait définitivement fini de Kanye West comme artiste. Il faut se débarrasser de lui comme référence.

C’est de la part des critiques une réaction forcée, une démarche artificielle, qui – osons le dire – est de la même nature que les réactions qu’on a eu en France au vote du Rassemblement national. Le mot d’ordre bourgeois, c’est : il faut se débarrasser de ce qui est nouveau, complexe, sans cohérence apparente, brutalement contestataire.

En réalité, l’album de Kanye West est une incroyable réussite. Chaque chanson joue dans un registre différent, et Kanye West pratique littéralement ses gammes. Il mélange les genres, il combine les approches, bref il fait du Kanye West, ce pourquoi il est un artiste d’une importance massive au début du 21e siècle.

Vultures 2 est, très concrètement, l’ouverture de quelque chose de nouveau, après que l’album Utopia de Travis Scott ait fermé toute une époque dont Kanye West a justement été la figure majeure. Dans Vultures 2, il y a un effort d’harmonie, de mélodie qui est marquant, qui est l’aspect principal du nouveau contre l’ancien.

Un effort permanent : reprenant ce qu’il a déjà fait, Kanye West fait en sorte que les versions de l’album évoluent… La chanson « Maybe » a été renommée « Forever » et raccourcie. C’est un bijou.

Comme d’habitude également, Kanye West joue les maestros. Officiellement, il réalise cet album avec Ty Dolla Sign. En pratique, on a plein de gens différents tant pour la production que l’écriture de chaque chanson.

Et sur l’une d’elle, on trouve également les figures latinos Bad Bunny et Peso Pluma, dont le côté flamboyant et virevoltant s’associe à une dimension dépressive harassante. C’est la dimension universaliste de Kanye West, dont l’esprit de combinaison musicale est sans frontières.

Pour bien enfoncer le clou, il y a également une vidéo pour la chanson « Fried », qui à elle seule résume toute l’ambiance pesante de notre époque, tout le côté brutal et agressif qui commence à ressortir de partout.

Cette vidéo joue sur l’esprit qui frappe, qui asphyxie, toute notre époque y est résumée en s’appuyant sur l’esthétique hooligan (on y trouve notamment des chœurs des ultras de la Curva Nord, soit le secteur nord du stade, du club de football de l’Inter de Milan, comme dans Vultures 1 et plusieurs chansons de Vultures 2).

Cette vidéo est une réussite : c’est une pure terreur pour les bobos et leur esprit d’apaisement qui ne reflète que la peur de l’effondrement de leur monde égoïste.

Cette chanson ne reflète pas du tout le côté incroyablement créatif de l’album. Quant à l’accusation récurrente d’une production non terminée, elle est justement en dehors de l’époque et de Kanye West. À nôtre époque, si on n’a pas la perspective de la Gauche historique, que reste-t-il ?

Justement de vivre comme des vautours (« Vultures » en anglais, comme le titre de l’album), de grappiller, de faire avec des choses mal faites et non finies, de prendre à droite et à gauche, de tout mélanger, en avançant et en espérant ne pas tomber…

Ce que fait Kanye West musicalement. C’est là assumer une dimension inégale, c’est en rupture.

La dureté complète dans un monde où les échanges sont partout possibles, telle est la situation, et Vultures 2 en est le produit, le reflet. On n’échappe pas à la réalité ! Kanye West avance en mélangeant, quitte à forcer, et c’est là sa dignité. On est dans une période où les choses basculent, cela est clair !

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Événements significatifs

L’implosion du Royaume-Uni en raison du capitalisme communautaire

Le Royaume-Uni connaît un épisode de violences massives, une véritable révolte à la fois populaire et plébéienne, précipitant tout le pays dans une crise existentielle. C’est la conséquence de la crise ouverte en 2020 et c’est un équivalent strict de la crise de régime actuelle en France.

C’est que contrairement à la France où l’immigration est chaotique, mais encadrée par un système social et un style français très marqué encore, au Royaume-Uni l’immigration est organisée de manière communautaire, dans un cadre économique ultra-libéral.

Il n’y a plus dans le pays de cadre social ou national, seulement la monarchie qui chapeaute une société divisée en différentes couches sociales, culturelles, religieuses, idéologiques.

Les services étatiques ont été démantelé, déstructurés ; l’idéologie est ouvertement cosmopolite LGBT post-moderne. Sur le plan économique, le coût de la vie est terrible à endurer, avec une situation misérable réelle dans des parties entières du pays.

Bref, c’est le paradis du capitalisme qui a des consommations diversifiées en mode coexistence – compétition. En France, on est dans cette tendance, mais on en est encore très loin dans la pratique. Il y a de vrais services sociaux, un cadre « républicain » qui fonctionne, etc.

C’est pourquoi en France les gens votent tranquillement pour le Rassemblement national pour « freiner » la mondialisation, alors qu’au Royaume-Uni les gens se sont fait écraser de manière totale… Jusqu’aux émeutes d’août 2024.

Tout part d’un drame le 29 juillet 2024, à Southport, dans le Nord du pays, non loin de Liverpool. Lors d’un atelier de yoga et de danse avec comme thème la très populaire chanteuse américaine Taylor Swift, un jeune déséquilibré a poignardé des gens. Il a tué trois enfants, en a blessé huit autres, ainsi que deux adultes.

C’est un jeune né au Pays de Galles dont les parents sont Rwandais ; la rumeur avait au début parlé d’un musulman. Mais dans tous les cas cela a suffi pour une vague d’émeutes, déclenché avec comme arrière-plan celle à Leeds juste auparavant.

Dans la banlieue de la ville de Leeds fin juillet 2024, les services sociaux avaient enlevé quatre enfants à des Roms, ce qui avait provoqué une émeute, porté par des Roms et des Pakistanais.

Les émeutes suivant les assassinats de Southport sont une sorte de contre-équivalent. C’est un mélange d’indignation, d’affirmation de la nécessité de l’universalisme social, de dénonciation des mœurs féodales d’une large partie des immigrés, des immigrés eux-mêmes, de l’Islam comme religion ou communautarisme.

Naturellement, au Royaume-Uni, pour la « gauche » version bobo et le capitalisme, c’est seulement du saccage et du racisme. C’est la même interprétation qu’on a en France avec le vote pour le « Rassemblement national ».

Mais si on se place dans le camp de la Gauche historique, du peuple, alors on voit bien que c’est une forme de lutte des classes. Comment expliquer autrement une mobilisation populaire allant jusqu’aux émeutes à Birmingham, Hartlepool, Sunderland, Nottingham, Stoke-on-Trent, Liverpool, Blackpool, Hull, Belfast, Darlington, Manchester, Southport, Aldershot, Leeds, Leicester, Blackburn, Preston, Bristol, Manvers, Bolton, Middlesbrough, Tamworth, Lancaster, Weymouth, Plymouth, Solihull…

La police a été visé, parfois des mosquées, parfois des lieux liés à l’immigration, dans une sorte de haut-le-cœur à la fois digne et rétrograde. C’est de l’émotion brute comme on en trouve chez les fans de métal et les bikers, avec toujours cette ambivalence entre sens de la justice et esprit de gang rétrograde.

Mais il faut voit les choses historiquement. La vérité, c’est que les masses ne profitent plus de la mondialisation, qu’elles ne veulent pas d’une société divisée en différentes couches sociales et idéologiques, avec comme seul dénomination commun l’art contemporain et la philosophie post-moderne, la « bienveillance » LGBT et le relativisme culturel généralisé.

Le peuple veut l’universalisme et personne ne peut vivre dans une société où vous avez 99% de Britanniques de souche dans tel lycée, 99% de jeunes d’origine immigrée dans tel autre. Personne ne peut accepter que Londres soit le bastion mondial de la finance, où vivent des gens avec des salaires mirobolants, alors que dans d’autres parties, notamment le Nord, ce soit la misère, avec 60% de chômage.

Regretter que les gens devraient se rebeller autrement n’a aucun sens, car la corruption par le capitalisme a été trop forte. Mais ce n’est que le début du grand craquage et ce qu’il faut c’est savoir être à la hauteur de la proposition stratégique qu’attendent les masses.

Elles ne veulent pas de demi-mesure, elles veulent le grand bouleversement et partout dans le monde depuis 2020, tout cède, tout se met en mouvement, lentement et de manière inégale, contradictoire. La tempête commence à se lever !

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Effondrement de la France

Communiqué du sabotage des TGV lors de l’ouverture des J.O.

De nombreuses actions de sabotage ont eu lieu contre des installations du TGV la nuit du 25 au 26 juillet 2024, juste avant la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris. Nous publions le communiqué de l’action, qui se définit donc contre les JO, même si en réalité il a été visé non pas ceux-ci, ni même les TGV, mais les gens prenant le train.

Des centaines de milliers de personnes ont en effet été concernées, les trains étant annulés (200 sur 750) ou fortement perturbés en raison de câbles de fibre optique sectionnés ou incendiés, et liés aux postes d’aiguillages de nœuds importants du trafic ferroviaire. Les actions ont eu lieu à cinq endroits, dans l’un des cas les engins incendiaires n’ont pas fonctionné (Croisilles, près d’Arras dans le Pas-de-Calais, entre la gare de Meuse TGV et Lamorville dans la Meuse, entre Pagny-sur-Moselle et Vandières en Meurthe-et-Moselle, à Vald’Yerre près de Courtalain en Eure-et-Loire, à Vertigny dans l’Yonne).

L’État a mis le paquet niveau dispositif répressif puisque les gens ayant commis ces actions sont poursuivis pour terrorisme : détérioration de bien de nature à porter atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation, dégradations et tentatives de dégradations par moyen dangereux en bande organisée, atteintes à un système de traitement automatisé de données en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de commettre ces crimes et délits.

Voici le communiqué de cette action, dont l’idéologie est un mélange d’ultra-gauche, d’esprit « post-révolutionnaire » en mode EZLN du Chiapas et Rojava au Kurdistan syrien (ou la ZAD en France) et de philosophie anti-technologie qui puise très clairement dans l’idéologie fasciste française sans jamais l’assumer.

Si ces gens sont « de gauche » au sens où l’on peut l’entendre, on voit mal comment ils ne peuvent pas passer dans une mystique de « révolte contre le monde moderne » typique du fascisme.

On remarquera que dans la nuit au 29 juillet, des câbles optiques ont également été sectionnés en de multiples endroits (Ain, Aude, Ardèche, Drôme, Hérault, Bouches-du-Rhône, Oise, Marne, Meuse, Vaucluse), affectant 195 antennes-relais et au moins 17 départements.

Deux jours auparavant, c’est à Noyarey en Isère que des câbles électriques de 20 000 volts ont été incendiés en bordure de la RD 1532, non loin des bâtiments de l’entreprise Lynred,  qui fabrique des composants électroniques de très haut niveau notamment militaire, en particulier des détecteurs infrarouges.

Si là, la dimension militaire est visée, il faut bien voir que pour cette mouvance l’ennemi, c’est l’organisation sociale qui concerne des millions, des milliards de personnes. C’est un esprit anarchiste individualiste, contre la technologie, contre les masses organisées (par le capitalisme aujourd’hui, par le Socialisme demain).

Il y a bien entendu une critique révolutionnaire qui fait que de tels gens fassent quelque chose. Mais ils ne dépassent pas une vision petite-bourgeoise et cela se voit très bien à leur double incapacité, tant à prendre en compte le tiers-monde (qui n’est pas la Kanaky, la Rojava ou le Sud du Mexique) qu’à dénoncer la guerre française contre la Russie.

« Revendication du sabotage de lignes TGV quelques heures avant la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024

Ils appellent cela une fête ? Nous y voyons une célébration du nationalisme, une gigantesque mise en scène de l’assujettissement des populations par les États.

Sous des airs ludiques et conviviaux, les Jeux Olympiques offrent un champ d’expérimentation pour la gestion policière des foules et le contrôle généralisé de nos déplacements.

Comme tout grand évènement sportif, ils sont aussi à chaque fois l’occasion de vouer un culte aux valeurs qui fondent le monde du pouvoir et de l’argent, à la concurrence généralisée, à la performance à tout prix, au sacrifice pour l’intérêt et la gloire nationale.

L’injonction à s’identifier à une communauté imaginaire et à soutenir son supposé camp d’appartenance n’est pas moins néfaste que l’incitation permanente à voir son salut dans la bonne santé de son économie nationale et dans la puissance de son armée nationale.

Il faut aujourd’hui des doses toujours plus grandes de mauvaise foi et de déni pour ne pas voir toute l’horreur que génère la société de consommation et la poursuite du prétendu « bien-être à l’occidental ».

La France voudrait faire de cette grande messe la vitrine de son excellence. Elle ne pourra bercer d’illusions sur son rôle vertueux que ceux qui ont décider de se mettre des œillères, et qui s’en accommodent. Nous leur adressons notre mépris le plus profond.

Le rayonnement de la France passe par la production d’armes dont le volume de ventes la place deuxième exportateur mondial.

L’État est fier de son complexe militaro-industriel et de son arsenal « made in France ».

Répandre les moyens de la terreur, de la mort et de la dévastation à travers le monde pour assurer sa prospérité ? Cocoricooo !

N’en déplaise aux crédules qui croient encore aux fables démocratiques, l’État français emploie aussi sa panoplie répressive pour affronter sa propre population.

Pour mater les émeutes après le meurtre de Nahel par la police en juin 2023 ou pour tenter d’arrêter le soulèvement anticoloniale en Kanaky récemment. Tant qu’il existera, l’État ne cessera de la mettre à l’oeuvre pour combattre ceux qui défient son autorité.

Les activités des entreprises françaises à travers le monde rendent toujours plus manifeste les dévastations sociales et environnementales que produit le système capitaliste.

Celles nécessaires pour reproduire l’organisation sociale actuelle, et celles inhérentes au progrès scientifique et technologique. Progrès qui ne perçoit l’enchaînement des catastrophes passées, présentes et à venir que comme l’occasion d’un bond en avant.

Total poursuit le pillage et la spoliation de nouvelles contrées en quête de pétrole et de gaz de schiste (Afrique de l’est, Argentine etc). Sous couvert de son nouveau label vert, l’industrie du nucléaire et l’exportation du savoir-faire français en la matière nous assure, à plus ou moins brève échéance, une planète irradiée, donc littéralement inhabitable. Rien de plus qu’une crise de plus à gérer pour les promoteurs de l’atome.

Eux qui ne peuvent se passer de leur coopération avec l’État russe à travers son géant Rosatom et de l’appui de son armée pour écraser le soulèvement au Kazakstan en 2022, important pays fournisseur d’uranium. Ce minerai qui fait tourner les 58 réacteurs de l’hexagone.

Alors, quel est le coût humain, social et environnemental pour que quelques privilégiés se déplacent vite et loin en TGV ? Infiniment trop. Le chemin de fer n’est d’ailleurs pas une infrastructure anodine.

Il a toujours été un moyen pour la colonisation de nouveaux territoires, un préalable à leur dévastation et une voie toute tracée pour l’extension du capitalisme et du contrôle étatique. Le chantier de la ligne appelée « Tren maya » au Mexique, auquel collabore Alstom et NGE, en est une bonne illustration.

Et les batteries électriques indispensables à la prétendue « transition énergétique » ? Parlez-en, par exemple, aux travailleurs de la mine de Bou-azeer et des habitants des oasis de cette région marocaine qui font les frais de cette ruée vers l’or du XXIème siècle.

Renault y extrait les minerais nécessaires pour donner bonne conscience aux écolos des métropoles sur le dos de vies sacrifiées. Parlez-en à ce « peuple de la forêt » de l’ile d’Halmahera au nord-est de l’Indonésie, aux Hongana Manyawa qui désespèrent de voir la forêt où ils vivent être détruite sur l’autel de la la « transition écologique ». L’État français, via la société Eramet, participe au ravage de terres jusque là épargnées. De même, il ne veut pas lâcher le Caillou mélanésien pour continuer à y arracher le précieux nickel.

Nous nous arrêterons ici dans l’impossible inventaire des activités mortifères et prédatrices propre à tout État et à toute économie capitaliste.

Cela ne serait d’ailleurs d’aucune aide pour rompre avec une vie fade et déprimante, avec une vie d’exploités, et pour affronter la violence des États et des chefs religieux, des chefs de famille et des patrouilles de police, des patriotes et des milices patronales, autant qu’à celle des actionnaires, des entrepreneurs, des ingénieurs, des planificateurs et des architectes du ravage en cours.

Fort heureusement l’arrogance du pouvoir continue de se heurter à la hargne des opprimé-e-s rebelles. D’émeutes en insurrection, lors de manifestations offensives et de soulèvements, à travers des luttes quotidiennes et des résistances souterraines.

Qu’en ce jour résonnent alors, à travers le sabotage des lignes TGV reliant Paris aux quatre coins de la France, les cris de « femme, vie, liberté » d’Iran, les luttes des amazoniens, les « nique la france » venant d’Océanie, les désirs de liberté qui nous parviennent du Levant et du Soudan, les combats qui continuent derrière les murs des prisons et l’insoumission des déserteurs du monde entier.

A ceux qui reprochent à ces actes de gâcher le séjour de touristes ou de perturber les départs en vacances, nous répondons que c’est si peu encore. Si peu comparé à cet événement auquel nous souhaitons participer et que nous appelons de tout cœur : la chute d’un monde qui repose sur l’exploitation et la domination. Là oui, nous aurons quelque chose à fêter.

Une délégation inattendue« 

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Refus de l’hégémonie

Israël frappe le Hamas en plein Téhéran

Après avoir salué le nouveau président iranien Massoud Pezeshkian fraîchement élu, le dirigeant « politique » du Hamas Ismael Haniyeh a été tué par une attaque israélienne en plein Téhéran, très tôt le 31 juillet 2024.

L’attaque a été ciblée de manière très précise et l’Iran n’a rien laissé filtrer quant au mode opératoire employé. Il s’agit sans doute d’un drone ou d’un missile. L’État israélien n’a pas revendiqué l’action, mais n’a rien démenti, ce qui est traditionnel lors de telles actions. Le gouvernement s’est contenté de se réjouir.

L’Iran a réagi en disant que :

« La République islamique défendra son intégrité territoriale, son honneur, sa fierté et sa dignité, et fera regretter aux envahisseurs terroristes leur acte lâche »

L’action est en effet un triple affront. Cela se déroule en pleine capitale, cela vise l’un des dirigeants les plus proches du régime iranien. Et, surtout, sur le plan culturel, l’hospitalité est une valeur suprême dans cette partie du monde. Être accueilli, c’est être mis temporairement sur le même plan que la famille.

La vengeance est donc garantie et l’État israélien le savait très bien. Son gouvernement est dirigé par la faction la plus radicale, dont Benyamin Nétanyahou est le représentant. Et sa ligne, c’est l’affrontement généralisé.

La veille, l’armée israélienne avait également tué à Beyrouth le dirigeant militaire le plus haut du Hezbollah, Fouad Chokr, figure du mouvement depuis 1985. Là encore, l’action était ciblée de manière méticuleuse.

Officiellement, c’est en réponse à une attaque du Hezbollah ayant tué une douzaine de personnes sur un terrain de football, dans la ville de Majdal Shams, sur le plateau du Golan. En réalité, cela fait plusieurs semaines que le gouvernement israélien chauffe à blanc et annonce une vaste offensive contre le Hezbollah.

L’emploi à chaque fois de matériel de haute valeur technique vise ici à intimider avant l’affrontement. Un affrontement qui promet d’être encore plus généralisé.

Le 29 juillet 2024, le président Recep Tayyip Erdoğan a ainsi annoncé, depuis sa ville natale de Rize, une possible intervention turque pour « protéger les Palestiniens ».

« Nous devons être très forts pour qu’Israël ne puisse pas faire ce genre de choses à la Palestine. Tout comme nous sommes entrés au Karabakh, tout comme nous sommes entrés en Libye, nous pouvons leur faire la même chose. Il n’y a aucune raison de ne pas le faire. Nous devons être forts pour prendre ces mesures. »

Rappelons que le Hamas relève du mouvement des Frères musulmans, au même titre qu’Erdoğan et le Qatar. Et alors que la Turquie, à ce titre, a soutenu les « rebelles » en Syrie, désormais il y a un changement de ligne et un « appel historique » d’Erdoğan au président syrien Bachar al-Assad.

Si l’on veut encore plus compliquer les choses, la Turquie est également à 100% avec l’Azerbaïdjan, une nation culturellement très proche. Et l’Azerbaïdjan, qui veut écraser l’Arménie et s’apprête à une nouvelle action militaire, ne cesse comme les fois précédentes de recevoir du matériel venant… d’Israël.

La guerre est en train de l’emporter au Moyen-Orient, conditionnée par le caractère absolu de l’affrontement sino-américain, le phénomène-clef qui refaçonne le monde.

Notre rôle est de combattre l’hégémonie mondiale et de par notre place, de rejeter l’Otan et la superpuissance américaine principalement!

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Refus de l’hégémonie

Macron apporte son soutien au Maroc contre l’Algérie

Le 6 novembre 2021, nous avons publié un article intitulé « Vers l’affrontement Maroc – Algérie« . Le conflit était présenté comme inévitable et l’article était accompagné d’une « Chronologie des tensions Algérie Maroc de juillet à octobre 2021« .

Nous voilà maintenant au second acte, celui de la bascule. Le président français Emmanuel Macron a en effet envoyé une lettre au roi marocain Mohammed VI, à l’occasion du 25e anniversaire de son intronisation.

On parle ici d’un roi connu pour ses mœurs qu’on va qualifier d’occidental. On est ici dans la décadence propre à un pays dépendant de manière plus que marquée. La ville de Marrakech est notamment littéralement colonisée par de nombreux riches occidentaux, surtout français.

Dans sa lettre, Emmanuel Macron parle du Sahara occidental, dont le territoire est convoité par le Maroc, qui en détient même déjà une grande partie. Donald Trump avait procédé à l’échange de la reconnaissance américaine de cette colonisation marocaine avec la reprise de relations avec Israël de la part du Maroc.

Emmanuel Macron s’aligne sur cette position ; il dit :

« Pour la France, l’autonomie sous souveraineté marocaine est le cadre dans lequel cette question doit être résolue. Notre soutien au plan d’autonomie proposé par le Maroc en 2007 est clair et constant. Pour la France, celui-ci constitue désormais la seule base pour aboutir à une solution politique juste, durable et négociée conformément aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies.

Et :

« Aussi, je Vous affirme l’intangibilité de la position française sur cet enjeu de sécurité nationale pour votre Royaume. La France entend agir en cohérence avec cette position à titre national et au niveau international. »

Le Maroc parle d’une « évolution significative » et c’est le cas. Normalement, la France reconnaît la position marocaine mais demande un référendum d’auto-détermination. C’en est fini. C’est un appel à la liquidation de la cause sahraouie et de la zone indépendante contrôlée par le Front Polisario (Frente Popular de Liberación de Saguía el Hamra y Río de Oro – Front populaire de Libération de la Saguia el Hamra et du Rio de Oro).

Le Maroc est un pays dépendant, un pion de la superpuissance américaine, et lui-même expansionniste avec une hégémonie construite de manière coloniale et organisée militairement, avec des murs de sable (comme sur cette carte) érigés comme barrages militaires grâce au soutien technique de la superpuissance américaine et de l’État israélien.

Le Maroc avait notamment organisé une « marche verte » de plusieurs centaines de milliers de personnes pour procéder à une colonisation. Cette campagne avait commencé le 6 novembre 1975 et, depuis, le 6 novembre est un jour de fête nationale au Maroc.

On trouve à l’arrière-plan le fantasme d’un « grand Maroc ». Dans cette perspective, le Maroc est en première ligne dans la soumission à la superpuissance américaine. Le fait que la France s’aligne totalement sur la position marocaine est en soi le reflet de la propre soumission de la France à la superpuissance américaine. L’Espagne avait déjà fait de même en 2022.

Aujourd’hui, environ les 2/3 des habitants du Sahara occidental sont des colons marocains. Mais les Sahraouis, dont la zone était il y a quelques décennies encore une colonie espagnole, disposent d’un allié complet : l’Algérie.

L’État algérien porte à bout de bras la cause sahraouie. Il y a un mélange d’intérêt bien compris, de romantisme anti-colonial, de fanatisme antisioniste largement mêlé d’antisémitisme. C’est cela qui fait tenir le régime, tout comme la colonisation du Sahara occidental aide grandement le régime marocain à se maintenir.

L’Algérie n’a que 42 kilomètres de frontière avec le Sahara occidental, mais cela suffit pour apporter un soutien militaire, alors que le soutien diplomatique est constant. La tension avec le Maroc à ce sujet est extrême – les frontières terrestres entre les deux pays sont fermés depuis 1994.

Le Maroc accuse de son côté l’Algérie de vouloir élargir son champ d’action jusqu’à l’océan atlantique.

Un aspect à prendre en compte ici également consiste en les réserves prouvées de phosphate au Sahara occidental : la seconde du monde juste derrière la Chine, et potentiellement bien plus encore et bien plus que la Chine.

L’Algérie avait été mise au courant au préalable par la France, et une semaine avant l’annonce d’Emmanel Macron du 30 juillet 2024, elle avait été parlé de

« la décision inattendue, inopportune et contre-productive du gouvernement français apportant un soutien sans équivoque et sans nuance au plan d’autonomie sur le Sahara occidental dans le cadre de la souveraineté marocaine ».

L’Algérie a également rappelé son ambassadeur en France à l’annonce officielle de la France de son soutien au Maroc. La raison du retrait est présenté comme suit :

« Le Gouvernement français a fini par donner sa caution franche et catégorique au fait colonial imposé au Sahara Occidental.

Ce pas qu’aucun autre Gouvernement français avant lui n’avait cru devoir franchir, le Gouvernement actuel l’a fait avec beaucoup de légèreté et une grande désinvolture, sans en mesurer lucidement toutes les retombées potentielles.

En reconnaissant le plan d’autonomie marocain comme la seule base de règlement du conflit du Sahara Occidental dans le cadre de la prétendue souveraineté du Maroc, le Gouvernement français bafoue la légalité internationale, prend fait et cause pour la négation du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, se démarque de tous les efforts patients et persévérants déployés par les Nations Unies à l’effet de parachever la décolonisation du Sahara Occidental et manifeste une abdication des responsabilités particulières qu’il doit assumer, en toutes circonstances, comme membre permanent du Conseil de Sécurité. »

Que reste-il maintenant? La guerre, tout simplement. Le Maroc est soutenu par la superpuissance américaine, l’Algérie a d’excellents rapports avec la Russie, ainsi que la superpuissance chinoise.

Même si le conflit est local, il est obligé de se transformer en brasier en raison de l’affrontement sino-américain. C’est la tendance principale dans le monde et elle décide de tout.

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Effondrement de la France

Fabien Roussel du PCF annonce la fin de la Ve République

Eh oui, les carottes sont cuites ! Fabien Roussel, le dirigeant du PCF, doit bien l’assumer. Lui a pourtant tout fait pour bien montrer qu’il était prêt à faire partie de n’importe quel gouvernement « d’union nationale ». Mais cela n’a pas suffi.

Alors, il part en vacances dépité, mais prompt à publier un long message populiste pour chercher à peser dans l’inévitable remue-ménage politique de la rentrée 2024.

Et il dit – il est le premier homme politique institutionnel à l’assumer – que la cinquième république est fichue.

« Mais nous sommes arrivés au bout d’une histoire.

Celle de la Cinquième République, dévoyée jusqu’au bout par un pouvoir utilisant tous ses articles pour empêcher la démocratie de vivre. »

Il est également le premier à assumer à gauche qu’aucun gouvernement n’est possible, alors que le « Nouveau Front Populaire » n’a jamais cessé de mentir à ce sujet.

« Une impasse démocratique avec des gouvernements qui tomberont dès la première motion de censure, qu’ils soient de droite ou même du NFP. Après cette dissolution, la France est ingouvernable. »

Il joue d’ailleurs les Ponce Pilate, prétendant n’y être pour rien dans tout cela, et par contre faire partie du renouveau à venir.

Quel rêve bourgeois ! Fabien Roussel s’imagine vraiment être un grand défenseur du peuple, un ardent combattant faisant face à la « finance ». Et il pense réellement qu’il s’oppose à la « politique américaine », alors que le PCF soutient la fourniture des armes au régime ukrainien, y compris des F-16 américains.

C’est pathétique, mais digne du vieux monde.

En réalité, c’est une secousse révolutionnaire qui va venir, et Fabien Roussel, en ardent défenseur des institutions, de la « République », n’est lui-même qu’un préjugé du passé.

Voici son long message, intitulé « On prend les mêmes et on recommence! » et faisant suite à l’absence de nomination par Emmanuel Macron d’un premier ministre du « Nouveau Front Populaire ».

Le Président de la République se moque bien des Français. Voilà le ressentiment qui monte dans notre pays aujourd’hui, conjugué avec beaucoup de colère. Car malgré deux défaites aux élections européenne et législatives, le camp présidentiel ne lâche pas le pouvoir.

Il ose même renvoyer dos à dos le Rassemblement national et les forces politiques du Nouveau Front Populaire, justifiant ainsi ses petits arrangements politiciens pour empêcher le NFP d’accéder aux responsabilités.

Pourtant, les Françaises et les Français ont, ces dernières semaines, exprimé à trois reprises dans les urnes leur volonté de changement. Certes en utilisant des bulletins différents, mais à chaque fois avec la même volonté, la même colère, le même objectif : en finir avec la politique d’Emmanuel Macron.

En refusant le changement, c’est tout le processus démocratique, toutes les institutions de la République qui se trouvent fragilisées.

Malheureusement, la France a un Président de la République prêt à tout pour garder le pouvoir et poursuivre sa politique en faveur des plus riches et de la finance. Pêché d’orgueil ? Pression du monde de la finance ? L’histoire le dira.

Mais nous sommes arrivés au bout d’une histoire.

Celle de la Cinquième République, dévoyée jusqu’au bout par un pouvoir utilisant tous ses articles pour empêcher la démocratie de vivre.

Celle du barrage républicain qui permet à des candidats macronistes ou de droite de se faire élire grâce aux voix de la gauche mais qui se permettent ensuite de les trahir dans l’hémicycle.

Celle d’une droite républicaine en décomposition, filant toujours plus vers l’extrême-droite.

Celle de forces de gauche et écologistes obnubilées pour partie par la présidentielle avec un Jean-Luc Mélenchon qui se rêve déjà au second tour face à Marine Le Pen en 2027. C’est mortifère.

Ces derniers mois révèlent au grand jour la grande détresse d’un pays qui a perdu sa boussole républicaine : la défense des intérêts du peuple d’abord.

C’est au nom de cette boussole que notre République s’est construite, de 1789 à la Résistance et la Libération quand la nation a su se rassembler pour reconstruire le pays. Cette culture de l’intérêt général a disparu. Les intérêts particuliers, ceux de la finance, notamment, ont pris le dessus.

C’est un symbole important que la parution du classement, ce 20 juillet 2024, des 500 plus grandes fortunes de France, dont le patrimoine a encore grandi, au lendemain du hold-up de la macronie et de la droite sur l’Assemblée nationale.

En 7 ans de pouvoir, ceux-là ont vu leur patrimoine plus que doubler ! 1 228 milliards d’euros en 2024 contre 570 Milliards en 2017, soit 115% de hausse ! A l’évidence, les salaires n’ont pas vu la même progression depuis l’élection d’Emmanuel Macron à l’Elysée!

En 7 ans de pouvoir macroniste, le nombre de travailleurs au SMIC est passé de 12% à 17% !

Tout augmente, le nombre de milliardaires comme le nombre de Smicards. L’un ne va d’ailleurs pas sans l’autre.

Les caisses de l’État ont été vidées par ces gouvernements qui ont d’abord servi les grandes fortunes.

Plus de 70 milliards de cadeaux fiscaux par an pour les plus riches, pour les actionnaires du CAC 40, pour le monde de la finance.

Comment financer des services publics efficaces, garantir les meilleurs écoles pour tous nos enfants, quels que soient leurs origines sociales ou leur lieu d’habitation ? Comment assurer la tranquillité publique, protéger nos concitoyens de la drogue ou de balles perdues, lutter contre la corruption, les fraudeurs fiscaux, quand tous les moyens de l’Etat sont laissés à l’abandon?

Quand L’État fout le camp, tout fout le camp.

Emmanuel Macron a laissé la France à l’abandon. Y compris sur la scène internationale, préférant soutenir les voies de la guerre plutôt que celles de la Paix, en Ukraine comme au Proche-Orient, totalement aligné derrière la politique américaine.

Dans les mois qui viennent, il devra assumer cette situation:

Une impasse démocratique avec des gouvernements qui tomberont dès la première motion de censure, qu’ils soient de droite ou même du NFP. Après cette dissolution, la France est ingouvernable.

Une impasse politique pour les Français qui ne verront jamais le changement attendu. Leur colère va grandir. Comment va t-elle s’exprimer ? Je ne sais pas mais je serai à leurs côtés pour qu’ensemble, nous arrivions à les battre définitivement.

Mais aujourd’hui, à la veille de partir en vacances, je veux dire clairement au Président de la République : vous avez semé le chaos. Vous en assumerez toutes les responsabilités.

Ne comptez pas sur nous pour vous apporter le moindre soutien, ni aujourd’hui, ni demain.

La seule issue viendra du peuple, du mouvement social et des forces politiques qui, comme nous, n’ont jamais perdu leur boussole.

Nous ferons appel au peuple, à l’intervention citoyenne, à toutes les forces vives de la nation, syndicales, associatives, citoyennes.

Nous resterons unitaire pour deux au sein des forces de gauche et écologistes pour construire l’espoir du changement, malgré tout.

Nous prendrons toute notre place au Parlement, avec les sénateurs, sénatrices et députés communistes et apparentés pour défendre tout ce qui ira dans le bon sens et censurer tout ce qui portera atteinte à nos concitoyens.

Nous serons encore plus présents dans les villes, les départements, les régions ou les élus communistes exercent leurs mandats dans la plus grande proximité, avec beaucoup d’honnêteté et de sincérité, avec l’objectif à chaque fois d’être les plus utiles et les plus efficaces.

Nous serons de tous les combats, dans les villes, les villages, au plus près des attentes des salariés, de la jeunesse, des habitants des grandes villes comme de la ruralité. La dignité de chacun, la Paix comme le climat sont au cœur de notre engagement.

Nous gardons intact l’espoir de bâtir des Jours Heureux. Nous y mettrons toutes nos forces dès la rentrée prochaine.

Rendez-vous à la fête de l’Humanité !

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Refus de l’hégémonie

La France Insoumise vote pour le soutien militaire au régime ukrainien

Le 18 juillet 2024, Ursula von der Leyen a été réélue présidente de la Commission européenne. Avec ses positions, elle représente directement les intérêts de la superpuissance américaine. C’est une forcenée qui veut à tout prix le conflit avec la Russie. Elle espère clairement sauver le capitalisme occidental en dépeçant la Russie.

Manon Aubry, une député européenne de La France Insoumise, est tombée dans les bras d’Ursula von der Leyen à la suite de sa réélection. Une preuve de connivence certaine, parce que le positionnement de von der Leyen est véritablement ultra prononcé.

Être sympathique avec Ursula von der Leyen, c’est être sympathique avec la guerre.

Critiqué par l’extrême-Droite française à ce sujet – qui est nationaliste et rejette l’Union européenne – Manon Aubry s’est justifié au nom du respect des institutions… et de la cause palestinienne. On retrouve ici le populisme de La France Insoumise.

Et la veille, les députés européens de La France Insoumise avaient justement voté en faveur de l’accroissement systématique des livraisons d’armes au régime ukrainien de a part de tous les pays européens.

Le document « La nécessité d’un soutien continu de l’Union à l’Ukraine » est ici mis à la fin de l’article pour documentation. Mais il dit notamment:

C. considérant que l’Union européenne et ses États membres ont jusqu’à présent contribué à hauteur d’environ 108 milliards d’euros d’aide financière, humanitaire et militaire et d’aide aux réfugiés à l’Ukraine, dont environ 39 milliards d’euros consacrés à l’aide
militaire, et que 21 milliards d’euros supplémentaires devraient être alloués jusqu’en 2025; que la mission d’assistance militaire de l’Union en soutien à l’Ukraine (EUMAM Ukraine) a formé plus de 55 000 membres des forces armées ukrainiennes, auxquels elle a apporté à la fois une formation interarmes et une formation spécialisée; que
l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) dotera l’Ukraine d’une contribution financière annuelle de 40 milliards d’euros (…) ;

  1. rappelle que la guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine s’inscrit dans un ensemble plus large d’objectifs contre l’Occident, contre notre démocratie et nos valeurs; se félicite des résultats du sommet de l’OTAN et réaffirme sa conviction que
    l’Ukraine est irréversiblement engagée sur la voie de son adhésion à l’OTAN; invite l’Union et ses États membres à accroître leur soutien militaire à l’Ukraine aussi longtemps que nécessaire et sous toutes les formes possibles; réaffirme sa précédente
    position selon laquelle tous les États membres de l’Union et alliés de l’OTAN devraient, de façon collective et individuelle, soutenir militairement l’Ukraine à hauteur d’au moins 0,25 % de leur PIB par an; invite les États membres à étendre encore les opérations de formation des forces armées ukrainiennes telles que l’EUMAM Ukraine, en vue d’accroître encore leurs capacités opérationnelles; souligne que les livraisons
    insuffisantes ou tardives d’armes et de munitions risquent de réduire à néant les efforts déployés jusqu’à présent et exhorte dès lors les États membres à accroître et à accélérer considérablement leur soutien militaire et à renforcer les capacités de leurs industries
    militaires; plaide fermement en faveur de la suppression des restrictions à l’utilisation des systèmes d’armes occidentales livrés à l’Ukraine contre des cibles militaires sur le territoire russe; se félicite de la décision de l’OTAN de garantir des approvisionnements militaires d’une valeur d’au moins 40 milliards d’euros dans un avenir proche ;

Tous les députés européens de La France Insoumise ont voté pour : Manon Aubry, Marina Mesure, Leïla Chaibi, Younous Omarjee.

Bien entendu, tous les partis politiques français ont voté pour la résolution également, sauf malheureusement le Rassemblement National.

Malheureusement, car cela aide le nationalisme de se prétendre contre la guerre. Les nationalistes français avant 1940 avaient d’ailleurs la même ligne.

Et, qui plus est, cette ligne « pacifiste » est mensongère : le nationalisme c’est la guerre et Jordan Bardella s’est lui-même aligné sur l’Otan. Le Rassemblement national en général se soumet d’ailleurs aux exigences de l’Union européenne et de l’Otan, exigeant seulement que les choses n’aillent pas « trop loin ».

Il faut donc à la fois démasquer la fausse gauche, qui en pratique accompagne le capitalisme et accepte toujours ses aventures militaires… et combattre la démagogie d’extrême-Droite, qui prétend pouvoir amener une autre ligne, une autre situation, ce qui est mensonger.

Seul l’affrontement avec le capitalisme peut empêcher la guerre ou la stopper une fois celle-ci lancée. C’est Socialisme ou retombée dans la barbarie!

TA-10-2024-0003_FR
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Effondrement de la France

Assemblée pourrie et guerre civile larvée

L’Assemblée nationale, à défaut de majorité, cherche à au moins mettre en place le cadre traditionnel, avec un président, six vice-présidents, trois questeurs, douze secrétaires. Des choses totalement inutiles dans la pratique, mais qui sont d’importance pour qui veut faire croire au parlementarisme bourgeois.

Croire, oui, car il s’agit désormais de foi, et de plus rien d’autre. Il faut se forcer pour y croire. Croire que tout est bien organisé, bien huilé, efficace comme il faut, au-delà des aléas. Que l’Assemblée nationale va s’en sortir.

Sauf que magouilles sur magouilles ont eu lieu, amenant notamment Yaël Braun-Pivet, une fidèle du Président de la République, à prendre la présidence de l’Assemblée. Pour les vice-présidents, il y a eu une tentative de bourrage des urnes avec dix votes en trop, etc.

Le spectacle fut terrible. Tout ça ne fut donc qu’une tentative pathétique d’essayer – même pas de réussir – à présenter la machine parlementaire comme capable de se mettre en place.

Le désastre continue, et la vérité, c’est que c’est un coup dur de plus dans la tentative des institutions de colmater les brèches d’une perte massive de légitimité.

Signe des temps : même l’abbé Pierre, pourtant mort en 2007, vient de se faire accuser d’agressions sexuelles. Tous les mythes tombent, le sol se dérobe sous les pieds de la société française.

C’est la putréfaction, on est clairement en pleine crise de régime.

Certains disent : on y est pas encore, car les gens ne bougent pas. Pourquoi bougeraient-ils pourtant ? Comment le feraient-ils ? Pour faire quoi ?

Les gens sont corrompus par le capitalisme, leur niveau d’organisation est nul, leurs connaissances idéologiques sont à zéro.

Ils ne vont pas se réveiller un matin en se disant qu’ils vont monter des comités populaires pour aller affronter le capitalisme.

De manière incroyable, c’est pourtant ce qu’on lit ici et là, à gauche de la gauche, chez des gens qui attendent d’être nommés les généraux de la révolution, et l’expliquent dans des analyses étoffées (PCRF, révolution permanente, PRCF, etc.).

En vérité, on est justement en pleine crise de régime, car tout le monde est nul. Personne n’est au niveau de rien, et aucune société moderne ne peut fonctionner ainsi. Et encore moins le capitalisme français en perdition, qui dégringole en termes de niveau de puissance.

On a atteint le point de non-retour de la passivité et de la fainénantise. Cela va être moche, dramatique, brutal, mais les Français l’auront bien mérité. Ils n’ont toujours pas retenu la leçon de l’arrivée subite des Napoléon, Napoléon III, Pétain, de Gaulle.

Ils n’assument pas la guerre civile, alors l’un des camps triomphe, sans coup férir. C’est lamentable, et pourtant aussi le début d’une nouvelle séquence, bien plus tendue, de portée historique !

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Effondrement de la France

Plus de dix jours sans gouvernement !

Non gouvernée, la France est ingouvernable, et inversement. Et pourquoi ? Parce qu’il n’y en pas un pour rattraper l’autre. La société capitaliste française a produit des gens irresponsables, sans envergure, sans maturité, fragiles, opportunistes, sans culture.

Tout le monde fait semblant de tout. De représenter quelque chose, d’avoir des valeurs (ne parlons pas de principes!), d’avoir des objectifs. C’est de la fiction! Au travail comme chez les élus, dans la vie quotidienne comme dans la culture!

Plus rien ne vaut rien ! Le second tour des législatives a donc eu lieu le 7 juillet 2024 et il n’y a toujours pas de gouvernement. C’est la même logique. Rien ne bouge, rien ne peut bouger. Personne ne bouge, personne ne peut bouger.

Aucune majorité ne se dessine, ce qu’on savait le soir même. Et pourtant tout le monde a fait semblant de pouvoir disposer d’une certaine capacité de rassembler.

Mensonge ! Mensonge, et la France regorge de mensonges! Tout le monde prétend que tout va, parce que tout le monde y a intérêt. Intérêt matériel, intérêt psychologique, tout ce qu’on voudra, tout ce qu’on peut trouver comme prétexte pour ne pas se mettre en jeu.

C’est la crise de régime, mais personne ne veut la voir, et personne n’osant le dire, on se dit: elle n’est pas là!

Aller vers l’octobre mondial contre la crise !

La vérité est que tout le monde essaie de gratter encore un peu quelque chose. Je profiterai bien encore de ma propriété… de ma famille… de mon travail, de ma vie quotidienne avec son train-train.

Tout cela va être bientôt haï par des générations en mouvement. La dimension misérable, restreinte de ce repli sur soi sera considéré comme de la décadence, comme une trahison incroyable.

Un pays en plein déni, quelle honte! Et tout cela pour profiter jusqu’au bout, en en ayant rien à faire ni du tiers-monde, ni des générations futures, ni même de sa propre dignité!

Disons le : la cinquième république est condamnée, et elle est condamnée car la crise capitaliste commencée en 2020 l’a torpillée. Il n’y a plus de sorties possibles, à part le militarisme et la guerre.

Le conflit entre la Russie et l’Ukraine dure depuis deux ans et demi. Gaza est la cible de destructions massives depuis neuf mois. Il n’y a pas de gouvernement français depuis dix jours.

Et cela continue, cela ne s’arrêtera pas de s’enfoncer, de pourrir. Une nouvelle humanité doit renverser la table !

La femme soviétique est une bâtisseuse égale et active de la société soviétique!
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Nouvel ordre

La bienveillance du Socialisme et non la société inclusive de la bourgeoisie libérale

Nous republions ici l’article en exergue de la revue pdf Crise numéro 27, de juillet 2024. Il a eu un écho marquant car il confronte bien deux approches différentes par principe. Soit on veut changer les choses dans le capitalisme, en termes individuels. Soit on veut une nouvelle humanité, une humanité socialiste !

***

L’une des plus grandes batailles idéologiques à mener est celle contre la fausse bienveillance de la société capitaliste européenne. L’Union européenne propose un « modèle » qui n’est pas seulement social, en effet. On a largement dépassé le cadre de l’État-providence, avec des aides sociales, des assurances-chômage, une aide hospitalière systématique.

Il y a désormais à l’arrière-plan toute une idéologie de l’inclusivité. Les handicapés, les LGBTQQIAAP (gays, lesbiennes, trans, non-binaires, pansexuels, etc.), les personnes droguées, les sans-papiers, les vegans, les musulmans, les immigrés… sont tous mis à contribution en tant qu’« individus » pour être identifiés comme « marginalisés ». Partant de là, le capitalisme exige une plus grande « ouverture » à leur égard et c’est la base de tout un état d’esprit libéral à tous les niveaux, produisant un relativisme généralisé.

Ce relativisme n’est bien entendu pas mis en avant comme libéral, bien qu’il le soit fondamentalement. Il est mis en avant comme progressisme, comme approche permettant d’élargir les acquis, d’élargir les droits.

En d’autres termes, le capitalisme a profité de la méconnaissance du matérialisme dialectique par les masses, de l’impact du « positivisme » bourgeois rejetant la Nature, pour instaurer et systématiser le droit dit positif, car il « ajoute » des droits en s’appuyant sur les nouvelles possibilités sociales.

Comme c’est le capitalisme qui domine socialement, ces droits nouveaux ont forcément été soumis à celui-ci. En apparence, pourtant, cela donne l’impression d’être bienveillants. Et voilà comment, dans des pays ayant pourtant une vraie tradition ouvrière comme la Belgique, la France, l’Allemagne, l’Italie, le « peuple de gauche » s’est vu transformé en une masse informe d’individus « tolérants » acceptant toutes les ouvertures d’esprit proposées par le capitalisme.

Pourquoi le processus a-t-il été si efficace ? C’est que dans une société de consommation, lorsque les gens achètent quelque chose, ils ont désormais largement les moyens de le faire.

Il leur semble alors non pas qu’il y a le capitalisme dans leur action d’acheter, mais une sorte de troc généralisé.

Lorsqu’on achète une marchandise, c’est en échange de ce qu’on a soi-même produit. Le capitalisme a produit l’idéologie des consommateurs incapables de voir le mode de production, car ils raisonnent en termes d’individus.

Voici comment les consommateurs voient les choses. La citation est tirée d’une lettre à Friedrich Engels du 11 juillet 1868, où Karl Marx cite Theodor Schmalz, se moquant ensuite de sa lecture de l’économie comme d’une sorte de troc généralisé.

« Le travail d’autrui en général ne produit jamais pour nous qu’une économie de temps, et [que] cette économie de temps est tout ce qui constitue sa valeur et son prix.

Le menuisier, par exemple, qui me fait une table, et le domestique qui porte mes lettres a la poste, qui bat mes habits, ou qui cherche pour moi les choses qui me sont nécessaires, me rendent l’un et l’autre un service absolument de même nature ; l’un et l’autre m’épargne et le temps que je serais oblige d’employer moi-même a ces occupations, et celui qu’il m’aurait fallu consacrer a acquérir l’aptitude et les talents qu’elles exigent. »

C’est là une conception erronée, car il y a incompréhension de l’importance collective de l’économie. Il n’y a pas que des moyens de production, il y a production des moyens de production ; il y a la classe ouvrière dont le travail exploité est la base de la richesse réelle.

Le consommateur individualisé du capitalisme moderne ne saurait voir cela toutefois. C’est par là qu’il y a une convergence fondamentale entre le libéralisme culturel du « peuple de gauche » en général, qu’il imagine « progressiste » et « moderne », et le capitalisme dans sa version la plus performante, la plus rapide, la plus impersonnelle et en même temps la plus « ciblée ».

C’est le capitalisme cosmopolite de McDonald’s, Instagram, Uber Eats, Amazon, Apple… qui sont capables à la fois de proposer des produits spécifiques au consommateur et, en même temps, d’être le plus neutre, le plus accessible possible.

L’idéologie de la consommation est celle d’une société sans rivages, sans frontières internes, composées d’une multitude d’êtres humains individualisés, atomisés. Le terme de société est en réalité même superflu, car on parle d’une sorte de vaste agrégat, d’une entité qui n’existe que par le flux et le reflux des actions individuelles.

Margaret Thatcher avait, la première, conceptualisé cette vision du monde, de manière fameuse. Occupant le poste de Premier ministre au Royaume-Uni, elle déclara la chose suivante dans un magazine féminin :

« Ils font reposer la responsabilité de leurs problèmes sur la société. Et, vous savez, je ne vois rien qu’on puisse appeler ‘la société’. Il existe des individus, hommes et femmes, et il existe des familles.

Et aucun gouvernement ne peut rien faire, sauf à travers les gens, et les gens doivent s’occuper d’abord d’eux-mêmes. Il est de notre devoir de prendre soin de nous et, par la suite, de nous occuper aussi de nos voisins. »

Margaret Thatcher était haïe par le « peuple de gauche » à l’époque, et pourtant dans ce qu’il est devenu, le « peuple de gauche » s’est aligné sur Margaret Thatcher. Il considère que chacun peut faire ce qu’il veut, du moment qu’il n’y a pas de préjudice pour autrui.

Il n’y aurait pas de morale universelle, pas de valeurs universelles en général, et même oser s’imaginer qu’il y en a serait réactionnaire. La bataille serait d’ailleurs celle entre les fermés d’esprit et ceux qui, inversement, ont l’esprit ouvert.

L’écriture inclusive est un excellent exemple de cet « esprit ouvert », dont le maître mot est l’inclusivité. Le principe est, en effet, non plus de changer les choses, mais de les accepter.

Il faut inclure les gens tels qu’ils sont, et l’humanité n’a pas à être transformée.

C’est pourquoi le strict équivalent de Margaret Thatcher, sur le plan de la promotion du libéralisme culturel, pour la France, est Simone Veil. Cette figure de la droite française, dans sa version la plus libérale, est présentée comme une figure féministe, car elle a porté la loi autorisant l’avortement, en tant que ministre de la Santé.

Cependant, dans son discours, elle souligne bien que la situation est anarchique, qu’il y a des centaines de milliers de femmes qui avortent chaque année et que la situation ne peut plus durer. Il faut donc accompagner l’évolution sociale en l’acceptant.

Simone Veil ne parle pas de l’avortement en ce qu’il est, ni des femmes en général : elle ne pose pas la question de manière matérialiste et démocratique.

Elle parle uniquement de la détresse des femmes dans une situation où la loi est systématiquement « bafouée ».

En apparence, cela a l’air activiste, féministe, car on prend parti pour les femmes. En réalité, il n’y a pas de contenu, c’est un accompagnement du capitalisme par le capitalisme.

C’est un exemple du droit positif, où ce n’est pas le contenu qui compte, mais l’existence de gens dans une certaine situation, à qui il faut reconnaître des droits. Il ne s’agit pas de considérer comme bonne ou mauvaise la situation de ces personnes : il faut bien insister dessus, la démarche ne consiste pas à juger.

Pour le droit positif capitaliste, il ne s’agit pas de dire si fumer du cannabis est bien ou pas. Cela peut être considéré comme mauvais, d’ailleurs. Pour autant, s’il y a une situation qui l’exige, alors fumer du cannabis peut être un droit à acquérir.

Le capitalisme fonctionne, avec le droit positif, comme une bourse aux actions, où s’il y a un marché, alors il doit y avoir reconnaissance.

Pour le droit positif capitaliste, il ne s’agit ainsi pas de dire si un couple homosexuel ayant utilisé une femme dans un pays étranger comme « mère porteuse » a bien fait ou pas. Si l’on prend l’exemple français, la loi l’interdit en France d’ailleurs. Par contre, ce qui compte, c’est de reconnaître les deux membres de ce couple comme « parent » sur le plan légal. Ce que fait la France, qui pourtant interdit la démarche sur son propre territoire.

Pareillement, pour le droit positif capitaliste, il ne s’agit pas de dire qu’il faut être vegan ou pas, car c’est un choix « individuel ». Par contre, il y a une situation particulière pour les animaux, et le droit positif peut « intervenir ». De par la démarche, on comprend qu’il s’agit uniquement des animaux à destination humaine, et jamais des animaux sauvages, car le droit positif ne peut pas reconnaître la Nature.

Il n’est pas difficile de voir la dimension idéologique de la démarche du droit positif, et pourquoi justement l’accent est mis sur les droits d’une personne musulmane, ou trans, ou sans-papiers, ou droguée, ou handicapée, ou tout ensemble. Il s’agit seulement de reconnaître la différence. C’est là où c’est pervers : en l’absence de contenu, la mise en valeur de la différence permet au capitalisme de séparer, d’atomiser, en se prétendant bienveillant.

Toute la dynamique de l’Union européenne, au niveau des institutions comme des entreprises, œuvre en ce sens « inclusif ». C’est, comme on le sait, également le cas aux États-Unis, dans les universités et les grandes entreprises, les institutions et l’armée.

L’atomisation mise sur les critères suivants : le genre (qui remplace le sexe), l’identité de genre (ce qui ajoute un palier dans la remise en cause de la dialectique hommes-femmes), l’origine raciale ou ethnique (dans une lecture communautaire), la religion ou la croyance (pareillement dans une lecture communautaire), l’orientation sexuelle (déclinable de manière illimitée et modifiable à volonté), le handicap (dans une négation d’une définition universelle de l’être humain), l’âge (permettant de casser toute lecture par génération), le poids (pour masque l’impact du mode de vie occidental).

Voici des exemples de démarche idéale qu’on trouve dans une auto-évaluation en ligne à destination des organismes et organisations en général, proposée par l’Union européenne.

« Oui, l’organisation dispose d’une politique de gestion de la diversité sur le lieu de travail qui définit les normes relatives à son engagement à: éliminer la discrimination, le harcèlement sexuel et le harcèlement; reconnaître positivement la diversité et s’y adapter; donner l’impulsion nécessaire à sa mise en œuvre et prendre des mesures positives si nécessaire, en ciblant des groupes spécifiques pour parvenir à un lieu de travail diversifié. »

« L’organisation ne dispose pas d’une politique spécifique de gestion de la diversité sur le lieu de travail, mais la diversité fait l’objet d’un engagement, d’un leadership sur cette question, et la promotion de la diversité et l’élimination de la discrimination, du harcèlement sexuel et du harcèlement sur le lieu de travail sont mentionnées dans les principales politiques/procédures organisationnelles concernant les activités de l’organisation, telles que la politique de recrutement, la politique de formation, etc. »

« Oui, l’organisation réalise régulièrement des audits spécifiques ou des enquêtes auprès du personnel en ce qui concerne la diversité sur le lieu de travail, afin de contrôler la présence de la diversité sur le lieu de travail et d’identifier tout problème ou toute inégalité concernant les membres du personnel issus de groupes concernés par les motifs de discrimination, et elle élabore et met en œuvre des plans d’action pour traiter les problèmes et les inégalités identifiés. »

« Oui, l’organisation soutient et se mobilise en faveur d’un ou de plusieurs réseaux dédiés et accessibles au personnel, qui offrent un espace sûr aux membres du personnel appartenant à des groupes concernés par les motifs de discrimination, afin qu’ils puissent se réunir, aborder des questions communes et engager un dialogue avec la direction sur toute action requise pour traiter ces questions. »

« Oui, l’organisation promeut activement la diversité et utilise un langage inclusif dans son matériel de communication, interne et externe, et il existe une politique ou une ligne directrice interne à ce sujet. »

« Oui, dans ses procédures de recrutement, l’organisation inclut des dispositions visant à: parvenir à la diversité sur le lieu de travail de manière ciblée et spécifique; prévenir la discrimination; fournir des aménagements raisonnables pour les personnes en situation de handicap et répondre aux besoins spécifiques des autres groupes concernés, et permettre des mesures d’action positive ciblant des groupes spécifiques pour parvenir à un lieu de travail diversifié; et elle communique et promeut ces éléments dans sa publicité de recrutement. »

« Oui, l’organisation, dans ses procédures de promotion et d’évolution de carrière, prévoit des dispositions visant à: atteindre de manière délibérée et spécifique la diversité sur le lieu de travail à tous les niveaux; permettre des mesures d’action positive ciblant des groupes spécifiques pour atteindre cette diversité à tous les niveaux; prévoir des aménagements raisonnables pour les personnes en situation de handicap et répondre aux besoins spécifiques d’autres groupes pour favoriser des évolutions de carrière, et prévenir la discrimination dans les évolutions de carrière. »

« Oui, l’organisation dispose de procédures pour établir et répondre aux besoins spécifiques des membres du personnel issus de groupes ethniques ou religieux minoritaires, en prenant les mesures nécessaires pour permettre leur pleine participation et contribution en respectant leurs spécificités culturelles, religieuses et linguistiques, en répondant aux besoins spécifiques qui en découlent et en créant un environnement de travail accueillant. »

« Oui, l’organisation reconnaît et respecte l’identité de genre (proclamée) des membres du personnel, y compris les non-binaires, protège leurs droits sur le lieu de travail et soutient, de manière appropriée et selon les besoins, les membres du personnel qui sont en cours de transition de genre. »

Et comme on le sait, la liste est sans fin, puisque le but du capitalisme est d’atomiser. On trouve également les neuroatypiques (dyslexiques, hyperactifs, autistes…), les neurodivergents (traumatisés par exemple), les personnes « racisées », etc.

Derrière le masque de la bienveillance, on est dans la négation de l’universalisme, et les choses sont tournées jusqu’à l’absurde, à l’exemple de ce que raconte l’État canadien sur les sourds et muets, qui par un tour de passe-passe, ne sont plus muets.

« Bien que les termes « sourd » et « sourde » employés seuls puissent sembler offensants pour certaines personnes puisqu’ils mettent l’accent sur cette seule caractéristique, leur emploi est tout de même accepté.

Les termes « sourd-muet », « sourde-muette », « sourd et muet » et « sourde et muette » associent la surdité à l’incapacité de s’exprimer oralement.

Une personne sourde peut choisir de ne pas utiliser sa voix; ceci ne fait pas d’elle une personne muette.

Ne pas confondre avec les termes « Sourd », « Sourde » et « personne Sourde » écrits avec un « S » majuscule.

Ces termes font référence à une personne ayant une perte auditive qui utilise une langue des signes comme première langue, qui s’identifie à la culture Sourde et qui est active dans la communauté Sourde. »

Il faut également souligner l’importance de l’écriture inclusive, qui a fait un triomphe dans les universités occidentales francophones, au Canada et en Belgique surtout mais également en France.

L’inventivité libérale témoigne ici d’un véritable nihilisme : recours au point médian (« les citoyen·ne·s »), noms et pronoms non-binaires (« tancle », « froeur », « iel », « celleux », « toustes »), règle dite de la majorité (« Mes filles et mon fils sont absentes »), etc.

Voilà le triste panorama de la fausse bienveillance, vraie « inclusivité » capitaliste, dont le fond est la remise en cause de l’universalisme, de toute définition naturelle. C’est le sens du soutien aux jeux paralympiques, qui de manière absurde sont mis sur le même plan que les jeux olympiques (eux-mêmes façonnés par le capitalisme à la base).

Les mascottes pour les Jeux Olympiques de Paris 2024 sont d’ailleurs au nombre de deux, avec l’une des deux ayant une prothèse à la place d’une jambe. En apparence, c’est la bienveillance, dans la pratique c’est la négation qu’il existe une définition de l’humanité et que s’il manque une jambe à quelqu’un, ce n’est pas la norme.

Le Socialisme, c’est justement la bienveillance non pas dans la négation des normes, mais dans leur affirmation. C’est parce qu’il y a des normes et qu’il y a des gens qui, pour des raisons diverses, ne peuvent pas être à leur hauteur, que le Socialisme considère qu’il faut les épauler.

Le capitalisme ne peut même finalement que reconnaître toutes les marginalités, toutes les perversités, car il a besoin de toujours plus de différences, afin d’atomiser. Son rêve n’est pas seulement de généraliser en Europe le modèle américain, avec des bikers, des New-Yorkais, des gays, des afro-américains, des Texans, des évangélistes, des Chicanos, des rednecks, etc.

Son but est d’aller toujours plus loin, de faire imploser la société en micro-communautés alliées par des contrats. La fausse bienveillance qu’il emploie sert de ciment pour maintenir un semblant de cohésion.

Mais il est une chose qui est claire : le prolétariat est rétif, il résiste à cette démarche. Il refuse de participer à un engouement identitaire, à faire des fétiches communautaires l’alpha et l’oméga de la vie sociale.

C’est là où le nationalisme intervient, afin de capter cette résistance prolétarienne et de la placer au service de la bourgeoisie traditionnelle d’une part, mais également de la haute bourgeoisie, la plus agressive, qui veut aller à la guerre.

Finalement, on comprend d’autant mieux maintenant ce qu’a été le fascisme, le national-socialisme, ces mouvements de droite révolutionnaire, portées par des masses refusant l’implosion « moderniste » de la société et tombant dans le piège de la démagogie nationaliste nostalgique.

En 2024, le piège semble se répéter, mais il y a toutefois un avantage nouveau : le mélange des masses au niveau mondial est devenu bien plus important. Le repli nationaliste est bien moins une option possible que dans les années 1920-1930. L’humanité a fait trop d’expériences l’unifiant, la dernière, fondamentalement marquante historiquement, étant la pandémie de 2020.

Ce qui se joue, c’est l’affrontement entre le particulier et l’universel. Le capitalisme réfute l’universel. Le nationalisme prétend s’appuyer sur le particulier pour rétablir l’universel.

Le Socialisme affirme l’universel pour permettre l’épanouissement du particulier – non pas en tant qu’« individus » atomisés, mais en tant que personnes étant des composantes du collectif.

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Refus de l’hégémonie

Donald Trump au poteau

S’il y avait une révolution aux États-Unis, Donald Trump serait le premier fusillé. Non pas seulement pour ce qu’il représente, mais pour ce qu’il est : un horrible reste du passé. Un type sans vergogne, pour qui les femmes sont des objets et l’argent est le roi. Un décadent sans morale ni culture, qui célèbre la téléréalité et le MMA.

Le fait qu’il ait pu être président reflète le caractère décadent de la superpuissance américaine, qui agonise tout en connaissant son apogée au niveau de l’hégémonie. Le fait qu’un jeune lui ait tiré dessus le 14 juillet 2024 est à ce titre étonnant, car on se demande comment même la société américaine peut maintenir un semblant de cohérence.

L’effondrement américain est inéluctable et Donald Trump en est à la fois le produit, et la tentative de la dépasser dans une orgie, une orgie de vulgarité, de violences, de beauferie, de guerre suprême puisque son objectif est une guerre, une seule, complète, contre la Chine, l’unique concurrent des États-Unis.

Il n’est à ce titre guère étonnant que les équivalents de Donald Trump en France le saluent comme une grande figure. Marine Le Pen parle d’un miracle l’ayant sauvé. Elle et Jordan Bardella en profitent pour dénoncer la « violence qui sape nos démocraties, la violence qui « est le poison de toute démocratie ».

Que la démocratie dans sa version capitaliste ait de tels défenseurs en dit long sur son caractère pourri.

A leur droite, Marion Maréchal et Eric Zemmour ont joué sur le côté « surhomme » de Donald Trump. Voilà l’idéal humain des fascistes à la française de 2024. Et après de tels gens osent parler de « valeurs », de rétablissement de la culture, etc.

Mais il y a plus pathétique encore, peut-être. Marine Tondelier et Sandrine Rousseau sont les personnages sans doute les plus odieux de la politique française. Ce sont les préciseuses ridicules, qui s’imaginent avoir des valeurs alors qu’elles représentent simplement la fragilité des bobos des centre-villes.

Les voir, elles qui sont censées défendre la Cause des femmes, protester contre la violence à l’égard du sinistre Donald Trump montre bien leur véritable nature. Ce sont des « neutralisatrices », qui ne veulent surtout pas que quoi que ce soit vienne troubler le capitalisme moderne.

La condition féminine s’effondre dans le monde, depuis les cartels jusqu’aux islamistes, depuis le fanatisme hindou jusqu’aux sectes religieuses en Afrique… et la violence serait à rejeter en général ? Avec de tels soutiens, les femmes sont condamnées à une éternelle souffrance, dans une infinie passivité.

Il n’y a bien entendu pas que des pseudos-écologistes françaises pour soutenir Donald Trump le beauf absolu. On a également deux des plus éminentes figures de la modernité capitaliste : Elon Musk et Barack Obama.

Faire des commentaires en général sur la « violence » et la « démocratie » alors que tout s’effondre, voilà bien le jeu des hypocrites et des défenseurs d’une société capitaliste corrompue et pourrie.

Il est évident que le nouveau chasse l’ancien, qu’il faut se débarrasser du vieux monde, qui est toxique et qui suinte la barbarie par tous les pores.

Seul le Socialisme peut apporter et affirmer les valeurs qu’il faut, balayant tout ce qui est négatif, sordide, criminel, barbare !

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Effondrement de la France

Législatives 2024: pas de majorité, reste l’esprit punitif prolétarien

Il faut parler peu et bien. Les élections législatives de 2024 ont été d’une incroyable complexité et, au-delà des apparences avec trois blocs de taille égale et sans majorité absolue, elles forment un détour.

Quel détour ? Celui d’une colère prolétarienne, d’un esprit de vengeance, d’une démarche punitive. L’engouement pour le Rassemblement national s’est enlisé, il s’est bien effacé. La pression contre le mouvement de fond populaire a été trop puissante.

En raison de l’antifascisme ? Cela a joué, mais cela a été surtout une mise au pas. Toutes les institutions se sont levées comme un seul homme, de la Droite au PCF, contre un peuple qui aurait dû rester dans son coin, à l’écart, et se taire devant la population « avancée » des grandes villes.

Pour preuve, y a-t-il une discussion avec les gens ayant voté pour l’extrême-Droite ? Non, et surtout pas ! Ce qui a compté, c’est l’isolement. En apparence, l’isolement des idées d’extrême-Droite, en réalité aussi voire surtout, l’isolement du mécontentement populaire.

Sur ce plan, les journalistes ne se sont pas cachés d’exprimer leur contentement au vu des résultats, leur joie d’une humiliation de plus pour le « peuple d’en bas » qui a osé protester.

C’est là où cela nous arrange, car la voie de garage qu’est le Rassemblement national est apparue relativement clairement. Alors que l’esprit de punition, lui reste. Oui, les comptes veulent être réglés.

Les masses ne veulent pas du style de vie décadent des centre-villes. Elles ne veulent pas de l’art contemporain. Elles ne veulent pas du turbocapitalisme et des migrants désespérés utilisés pour l’alimenter. Elles ne veulent pas de l’idéologie LGBT qui est le summum de l’individualisme.

Les masses veulent l’ordre, elles veulent l’Etat de droit. Elles exigent que soient écrasés ceux qui donnent des ordres et détruisent leur vie : les bourgeois, les mafias (de plus en plus puissantes), l’Etat au service des puissants.

Toute cette histoire n’est donc pas terminée, bien au contraire, elle commence, même. L’esprit tranquille de la France capitaliste s’imagine avoir réussi le plus dur en mettant de côté le Rassemblement national.

En réalité, c’est maintenant que les luttes de classe vont vraiment commencer. L’étoile rouge va recommencer à briller, la dureté prolétarienne va se reprendre forme.

Surtout qu’une chose impensable arrive à l’Etat français. Il est fondé sur l’engouement autour d’un programme modernisateur, dispensé par un chef ayant acquis la légitimité d’un roi temporaire.

Or, les législatives de 2024 n’ont abouti qu’à une absence de majorité, et donc une instabilité institutionnelle.

Pas de majorité + absence d’engouement = impossibilité de mener des projets d’envergure. Pour une grande puissance en perte de vitesse, c’est inacceptable. La grande bourgeoisie va hurler, surtout alors que la France a pris la tête de la coalition européenne contre la Russie.

Tout va donc se tendre. Et l’espoir ne vient pas d’un « nouveau Front populaire » exprimant les intérêts des fonctionnaires et de la petite-bourgeoisie des grandes villes.

On est en effet rentré dans le dur. La contradiction villes – campagnes, la contradiction travail manuel – travail intellectuel… ont atteint leur point de non-retour.

L’espoir vient ainsi des couches populaires, qui forcément se sentent bernées par le second tour des législatives.

Elles ont encore été réduites au silence… Alors qu’elles ne faisaient que protester, qu’elles ne voulaient même pas renverser la table.

C’est une leçon amère pour les invisibilisés de la mondialisation capitaliste.

Mais de la froideur de la découverte de sa propre situation de prolétaire vient le brasier de la révolution, qui emporte tout dans son incendie.

Un nouvel ordre est la nécessité de l’époque en France!