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Culture

Ilya Répine serait maintenant ukrainien!

C’est « l’effacement » de la Russie.

Le régime ukrainien ne fait pas que détruire les monuments à Pouchkine et dénoncer Dostoïevski comme l’expression d’une âme russe damnée, monstrueuse, criminelle. Il ne cesse également de réécrire l’Histoire pour s’approprier certains artistes.

Le peintre Kazimir Malévitch est ainsi par exemple considéré comme ukrainien, ce qui est bien ridicule, et on a désormais droit au comble de l’absurde : le peintre Ilya Répine serait ukrainien.

Ilya Répine, Procession religieuse dans la province de Koursk, 1883

Rien qu’avec cette information, l’opinion publique russe serait directement favorable à une intervention militaire. Parce que là, on touche tout de même au cœur même de la culture russe.

Pour preuve, du 5 octobre 2021 au 23 janvier 2022, il y a eu à Paris une rétrospective sur ce peintre. Cette exposition au Petit Palais avait été dénommée… « Ilya Répine ( 1844-1930), Peindre l’âme russe ».

Il est bien parlé de l’âme russe, pas de l’âme ukrainienne. L’exposition a été un grand succès d’ailleurs, avec 100 000 visiteurs, qui ont sans doute été étonnés de découvrir ce peintre de la plus haute qualité.

C’est que les « ambulants », ces fabuleux peintres réalistes russes de la fin du 19e siècle, sont malheureusement inconnus chez nous. Ils forment par ailleurs le noyau historique, avec la littérature russe de la même époque, du style artistique « réaliste socialiste » de l’URSS.

On parle ici d’artistes d’orientation démocratique, d’où le fameux tableau d’Ilya Répine sur les Cosaques, présentés de manière romantique comme épris de liberté. Les nationalistes ukrainiens aimeraient bien récupérer le peintre et donc ce tableau pour en faire un outil de leur idéologie mortifère, ethnique-patriarcale.

Ilya Répine, Les Cosaques zaporogues écrivant une lettre au sultan de Turquie, 1891

Comme il se doit, c’est la superpuissance américaine qui est en première ligne pour épauler la réécriture du régime ukrainien. C’est ainsi le Metropolitan Museum of Art de New York qui a, à la mi-février 2023, décidé de faire d’Ilya Répine un « Ukrainien ».

La raison est qu’il serait né dans ce qui est l’Ukraine actuelle et que son père était cosaque. Ce qui est un raccourci complet et on pourrait très bien inverser la proposition et dire que par conséquent, la zone concernée est russe.

Si on commence en effet comme ça, on nie les mélanges, les synthèses et on bascule dans le nihilisme nationaliste. Qu’on pense au drame yougoslave !

Sur sa lancée, le « Met » a transformé le peintre russe d’origine arménienne Ivan Aïvazovski en Ukrainien. On parle ici d’un peintre, par ailleurs d’une très grande renommée, qui est enterré dans le jardin d’une église arménienne et a été peintre de l’état-major de la Marine russe !

Mais comme il est né en Crimée, et que la Crimée est censée être ukrainienne, alors il est ukrainien ! Sidérant !

Ivan Aïvazovski, La neuvième vague, 1850
Ivan Aïvazovski, La Création ou Le Chaos, 1841

Il a été fait pareil avec Arkhip Kouïndji. Comme il est né à Marioupol, et que Marioupol est censé être l’Ukraine, alors il est ukrainien, même si sa famille relève des Grecs de la région !

Tout cela est un raccourci ignoble, qui fait fi des mélanges, des synthèses propres à cette partie du monde. Parce que justement, si l’on prend les peintures d’Arkhip Kouïndji, lui-même dans la perspective des Ambulants… on retrouve l’Ukraine.

Les peintures de ce non-ukrainien sont indéniablement, résolument, absolument d’esprit national ukrainien…

Arkhip Kouïndji, Nuit ukrainienne, 1876

On y retrouve ce côté lancinant, cette profondeur de champ s’étalant dans une candeur qui se permet de traîner son regard comme un vague à l’âme. C’est russe, et en même temps pas du tout, car cela se répand bien trop dans la complaisance sentimentale pour le moment, il n’y a pas cette inquiétude russe qui recherche des « pointes »…

Arkhip Kouïndji, Le Dniepr le matin, 1881

Si l’on veut, les Finlandais ont trop regardé les lacs, les Ukrainiens ont trop regardé les steppes et les champs, les Russes ont trop regardé les forêts.

Arkhip Kouïndji, Soir en Ukraine, 1878

Faisons une comparaison pour cerner la différence. Voici un tableau d’Ilya Répine, Tolstoï dans un champ de labour, de 1887. Il faut regarder le côté incisif, l’intensité, la pointe.

Maintenant regardons Arkhip Kouïndji, Le chemin des tchoumaks à Marioupol, de 1875. Il n’y a pas ce côté incisif russe. C’est ukrainien. C’est très proche, mais il y a une nuance, une différence.

Les Russes et les Ukrainiens expriment l’âme, mais les Russes font ressortir une pointe, que les Ukrainiens préfèrent gommer. Ou, si l’on veut, les Russes parlent beaucoup mais ne disent rien (qui relève de l’âme, intime), les Ukrainiens ne disent rien mais parlent beaucoup (ils disent indirectement).

Mais il va de soi qu’il ne faut pas attendre des nationalistes ukrainiens, ces barbares, la moindre réflexion esthétique sur la peinture ukrainienne. Ces monstres sont dans la destruction.

Car Arkhip Kouïndji peut ne pas être ukrainien et contribuer ou relever de la peinture ukrainienne. Les choses sont compliquées… l’humanité se mélange… et c’est très bien ainsi.

Le nationalisme est unilatéral et simplificateur, il empêche de saisir les synthèses historiques. Ce n’est tout de même pas pour rien que les Russes et les Ukrainiens soient si proches, tout comme les Allemands et les Autrichiens, les Indiens et les Pakistanais, etc.

Dans mille ans, il n’y aura plus de nations, plus de « couleurs de peau », on sera tous mélangé, dans une grande synthèse mondiale qui d’ailleurs continuera de manière ininterrompue.

La réécriture de l’Histoire procédant à des séparations, à l’individualisation, est une expression à la fois de la décadence de la bourgeoisie, de la décomposition des valeurs, du redécoupage du monde entre puissances.

Il faut la combattre.

Il est évident que toutes ces redéfinitions de peintres obéissent à l’objectif impérialiste de destruction de la Russie, de son futur découpage en mini-États vassalisés. C’est un processus à la fois insidieux et ouvert. La National Gallery de Londres avait déjà en avril 2022 renommé un tableau du peintre Edgar Degas, les « danseuses russes » devenant ukrainiennes.

On notera par ailleurs que la Tate Gallery de Londres considère Ilya Répine comme un peintre russe né ukrainien.

Tout cela est de la fiction. Et c’était la force de l’URSS jusqu’aux années 1950 de réfuter ce type de fiction, permettant l’unité populaire, que ce soit pour l’Ukraine et la Russie ou dans le Caucase.

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Culture

Protégeons Dostoïevski et l’âme russe des bandéristes!

Sauvons les des barbares !

Illustration du conte Vassilissa-la-très-belle par Ivan Bilibine au début du 20e siècle

Le régime ukrainien est totalement fanatique et son obsession nationaliste, qui suit l’idéologie de Stepan Bandera, sert directement les intérêts occidentaux, dans la mesure où la Russie est dévalorisée, dénoncée, condamnée.

Le grand symbole de cette condamnation, c’est Fiodor Dostoïevski (1821-1881). Car si le régime ukrainien démolit la statue de Catherine de Russie à Odessa, s’il détruit tous les monuments à Alexandre Pouchkine, s’il détruit par millions des ouvrages en russe ou considérés comme pro-russe, il a surtout fait de cet auteur le symbole du mal absolu.

Pourquoi cet immense auteur de la seconde moitié du 19e siècle est-il la cible principale ? Fiodor Dostoïevski est très connu en France ; il est l’auteur de romans marquants : Les frères Karamazov, L’idiot, Le joueur, les démons et bien entendu Crime et châtiment.

Et c’est pour cet ouvrage, considéré en France comme un immense classique, que Dostoïevski est dénoncé, condamné.

On y trouverait de manière exemplaire ce qui fait l’âme russe : un esprit tourmenté par l’absolu, à la fois idiot et obsessionnel, tourné naturellement vers le crime.

Cette âme russe serait non européenne et devrait pour cette raison être anéantie. Les Russes seraient des monstres. C’est le discours officiel du régime ukrainien.

Ces considérations fascistes sont parfaitement résumées dans un ignoble article du site ultra anti-russe desk-russie.eu.

« En ce qui concerne la réaction du peuple russe face à la guerre, une composante de la mentalité russe que les non-Russes peuvent avoir du mal à saisir est la valeur remarquablement faible accordée à la vie humaine, et ce de manière stable au cours de l’histoire, bien que cette histoire ait été violente et traumatisante depuis plusieurs siècles.

Cela va à l’encontre de la célèbre image de la « larme d’enfant » de Dostoïevski, souvent invoquée mais jamais appliquée dans la vie réelle, par laquelle Ivan Karamazov médite sur l’essence de la compassion [comme quoi si Dieu existait il ne tolérerait pas la souffrance des enfants].

On constate dans la société russe l’absence fondamentale d’un niveau normal de solidarité entre les hommes et d’instinct de survie, deux choses que les Occidentaux éclairés considèrent si facilement comme allant de soi. »

Ces propos sont fascistes et totalement typiques. Ils appellent à la destruction de la Russie, qui fabriquerait des Russes inhumains. Et on remarque comment Dostoïevski est visé, systématiquement, comme grand symbole de cette « âme russe » satanique.

L’important site américain Big Think fait de Dostoïevski le grand inspirateur du conflit armé Russie-Ukraine. Le site Ukrainer.net présente pareillement Dostoïesvki comme « la raison de la guerre ».

L’important site britannique Times Literary Supplement a publié un appel qui a obtenu un certain écho : écrit par la romancière ukrainienne Oksana Zabuzhko, elle dénonce la Russie et évidemment surtout Dostoïevsky.

Elle affirme que l’écrivain Milan Kundera avait eu raison de rejeter la littérature russe de la littérature européenne ainsi que de rejeter Dostoïevski pour son « culte des émotions et son dédain complet de la rationalité ». Elle explique que l’intervention de la Russie contre l’Ukraine doit beaucoup au « Dostoïevskisme » (qui serait « l’explosion d’un mal pur, condensé »).

Le philosophe très à la mode Slavoj Zizek voit les choses de la même manière : Dostoïevski est surestimé comme écrivain, la menace qu’il présente est sous-estimée et il faudrait dénazifier la Russie.

L’important magazine américain Foreign Policy, qui traite des affaires étrangères et a été fondé par Samuel Huntingdon, auteur du livre « Le choc des civilisations », parle d’une logique impériale dans l’ensemble de la littérature russe, avec évidemment Dostoïevski.

Lorsque le pape, en août 2022, a valorisé Dostoïevski, en raison de la dimension existentielle soulignée dans ses romans, l’ambassadeur ukrainien au Vatican Andrii Yurash l’a immédiatement dénoncé. Car selon lui, la Russie est criminelle avec ses bombes, non pas malgré Dostoïevski, mais en raison de Dostoïevski !

Tetyana Ogarkova et Volodymyr Yermolenko, deux figures de la propagande intellectualo-médiatique ukrainienne, expliquent tranquillement au très important site littéraire Lit Hub que Crime et châtiment, ce serait l’apologie du crime et l’absence de sentiment, ce qui serait totalement russe!

Le site officiel de l’Ukraine présente Dostoïevski comme un inspirateur du « rashisme » (le « racisme russe exterminateur », un concept fantasmagorique du nationalisme ukrainien).

La rue Dostoïevski à Kiev a été renommé rue… Andy Warhol.

La professeur de littérature russe à l’université du Kansas aux États-Unis, Ani Kokobobo, appelle à lire Dostoïevski de manière « critique », reflétant les exigences d’une « lecture post-coloniale » de la Russie qu’elle appelle de tous ses voeux.

La société nord-américaine Dostoïevski, regroupant les chercheurs s’intéressant à cet auteur, le dénonce directement :

« Ce regroupement de nationalisme et d’impérialisme théorisé par Dostoïevski, en particulier dans son journalisme, est profondément impliqué dans l’invasion actuelle et sa base idéologique. »

Quel bourrage de crâne ! Quelle volonté d’effacer la Russie pour satisfaire le repartage du monde du point de vue occidental ! Quelle haine propagandiste contre l’âme russe !

Quel autre réponse possible que d’aller lire et relire Crime et châtiment ?

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Guerre

La double ligne allemande sur l’Ukraine

La bourgeoisie n’est jamais un bloc unifié.

Couverture du quotidien allemand avec le chancelier Olaf Scholz et la ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock : « La fissure »

L’intérêt de porter un regard sur la ligne allemande dans les Affaires extérieures est double. Déjà, cela permet de voir comment les contradictions entre grandes puissances se façonnent. C’est un aspect directement utile.

Ensuite, cela permet de voir que la bourgeoisie n’est jamais un bloc unifié et qu’en son sein de multiples factions s’affrontent. C’est une leçon indirecte pour la situation française.

Surtout que la question de cette « double ligne allemande » a atteint un point de non-retour. Le chancelier Olaf Scholz, un social-démocrate, est en confrontation ouverte avec la ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock, une écologiste.

Toute la presse allemande « sérieuse » aborde ouvertement la question, pour saluer l’un, pour saluer l’autre, pour s’arracher les cheveux devant une telle crise, alors que l’Allemagne est partie prenante du bloc occidental pour détruire la Russie.

Ministère allemand de la Défense : le ministre de la Défense Pistorius à Ramstein, avec le secrétaire américain à la Défense Austin ouvrant la cnférence pour coordonner le « soutien » à l’Ukraine

Concrètement, Annalena Baerbock a agi en coulisses afin de faire triompher la ligne anglo-américaine. Elle a poussé à fond pour que des chars Leopard 2 soient livrés au régime ukrainien, y compris sans dire ce qu’elle faisait, ou le masquant au chancelier.

Le quotidien d’importance Die Zeit parle notamment d’un voyage à Londres où elle a demandé à son homologue britannique James Cleverly de livrer des chars Challenger au régime ukrainien, afin de forcer la main à l’Allemagne.

Autrement dit, Olaf Scholz aimerait temporiser, ce qui représente les intérêts de la bourgeoisie allemande, qui aimerait tirer son épingle du jeu. La ligne d’Olaf Scholz est d’impliquer au maximum la superpuissance américaine, pour que celle-ci ne se soit pas en mesure de se défausser si les choses ne tournent pas très bien. En cas de désastre sur le front ukrainien, l’Allemagne serait la première à en payer le prix.

Annalena Baerbock représente les intérêts de la bourgeoisie s’alignant entièrement sur la superpuissance américaine. Il faut y aller à fond, à tout prix, il y a tout à gagner. C’est la même ligne qu’Emmanuel Macron en France. Annalena Baerbock exprime cependant ça de manière encore plus ouverte, car elle est écologiste, et les écologistes de toute l’Europe occidentale sont devenus littéralement une annexe de la CIA.

D’où ses propos au Conseil de l’Europe, le 24 janvier 2023, en appelant à l’unité : « Nous sommes en guerre contre la Russie, pas entre nous ».

Annalena Baerbock en Ukraine le 10 janvier 2023 : « Soyez certain que l’Allemagne vous soutiendra sur toute la ligne ».

C’est là une contradiction interne à la bourgeoisie allemande, et elle touche tous les aspects de la « diplomatie », c’est-à-dire des orientations stratégiques bourgeoisies.

Le chancelier Olaf Scholz cherche, pour prendre un autre exemple, à pareillement temporiser avec la Chine, un pays qu’inversement Annalena Baerbock considère ouvertement comme un ennemie. Et elle met les pieds dans le plat, pour savonner la planche au chancelier. Lorsque celui-ci est allé à Pékin en novembre 2022, juste avant son départ elle rappelle que la coalition gouvernementale considère la Chine comme un « rival systémique ».

Le chancelier allemand Olaf Scholz et le président chinois Xi jinping en novembre 2022

Il en va de même pour la Turquie : Olaf Scholz veut temporiser, c’est la ligne officielle, mais Annalena Baerbock est ouvertement pour une ligne agressive contre la Turquie, comme elle l’a ouvertement formulé à l’été 2022.

Comme on le voit, il n’y a rien d’unifié dans la ligne allemande. Rien de plus faux que de voir la bourgeoisie comme unifiée, capable de raisonner, de former une stratégie, etc. C’est une classe décadente.

Et dans ce processus de décadence, les factions cherchent chacune à prendre le dessus. Ne pas sombrer à la remorque d’une d’entre elles exige d’avoir un haut niveau d’économie politique. On peut par exemple voir que le mouvement actuel contre la réforme des retraites est entièrement au service d’une faction bourgeoise social-impérialiste. La preuve ? Le thème de la guerre contre la Russie n’existe tout simplement pas. C’est très révélateur.

L’autonomie stratégique des masses populaires est une condition à leur libération, et pour cela il faut un haut niveau de conscience, un haut niveau d’analyse – c’est à cela que sert et que reflète agauche.org.

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Politique

En cas de blocage d’accès du site

Notre position pour cette éventualité.

Notre site est très lu par les « cadres » de la Gauche, mais ceux-ci ne veulent pas le reconnaître. Quant aux gens, ils sont KO debout. Notre site a ainsi une vraie surface et en même temps, pas du tout.

Cela ne nous dérange pas en soi, car nous attendons qu’il se produise une rupture et nous ne voulons pas nous trimballer ce qui relève du passé. Le milieu militant nous est odieux, le syndicalisme nous est insupportable. Nous voulons le Socialisme et une vie humaine fondée sur des valeurs alternatives, le reste est une partie du problème, pas de la solution.

Cela produit un isolement dont nous sommes assez fiers, mais qui rend d’autant plus fort le risque de blocage du site en raison du conflit armé en Ukraine.

L’Union européenne est en effet en mesure de décider d’un blocage de contenus sans avoir aucun compte à rendre. On parle ici d’une décision administrative, qui s’impose aux États européens qui sont de de toutes façons très contents de la chose.

Nous ne pensons pas que l’État français nous interdira de son côté ; cela ne le lui rapportera rien, c’est à ses yeux trop insignifiant. Nous pouvons toutefois faire partie d’un gros pack d’interdictions de médias, blogs, comptes Twitter présentés, à tort ou à raison, comme « pro-Russie » par l’Union européenne.

Il suffit de regarder l’interdiction, illégale et pourtant mise en place, de RT France. On parle ici de la variante française et indépendante du média russe RT.

Lors du début du conflit, en février 2022, l’Union européenne a dit aux opérateurs de stopper la diffusion de tout ce qui est russe, et ce

« y compris par transmission ou distribution par tout moyen tel que le câble, le satellite, la télévision sur IP, les fournisseurs de services internet, les plateformes ou applications de partage de vidéos sur l’internet. »

C’est là assumer une censure de guerre. RT France a protesté en disant que c’était de la discrimination, une atteinte à la liberté d’entreprendre, une censure, etc. Mais la réponse de la part de l’Union européenne, de la part de son tribunal, a été directement politique :

« Dès lors que la propagande et les campagnes de désinformation sont de nature à remettre en cause les fondements des sociétés démocratiques et font partie intégrante de l’arsenal de guerre moderne, les mesures restrictives en cause s’inscrivent également dans le cadre de la poursuite, par l’Union, des objectifs qui lui ont été assignés. »

Autrement dit, un média peut être censuré pour être considéré comme « convergent » avec l’ennemi. L’Union européenne n’est officiellement pas en guerre, et c’est pourtant une censure de guerre.

RT France a continué son activité, car c’est la diffusion qui est bloquée, pas la production. Au moyen d’un VPN contournant l’accès à internet depuis l’Union européenne, il était possible de suivre ce que faisait RT France.

Et, en décembre 2022, il y a eu un nouveau paquet de sanctions contre la Russie, amenant indirectement le gel des avoirs bancaires de RT France par le Trésor public, laissant 123 journalistes sur le carreau (dont 77 avec des cartes de presse). Cela a coulé RT France, qui a décidé de fermer en janvier 2023.

Tout cela est illégal au regard du droit français, mais par l’intermédiaire l’Union européenne est appliquée un droit de la guerre qui ne s’assume pas.

Possiblement, agauche.org ne sera donc pas interdit, mais verra « simplement » son accès bloqué dans l’Union européenne.

Des Français pourront écrire pour agauche.org, qui n’est donc pas interdit en soi. Des Français pourront le lire, légalement, avec un VPN pour aller sur internet. Les gens n’utilisant pas un VPN ne pourront cependant pas y accéder.

Il faut alors choisir de former un autre média, ou de continuer agauche.org en considérant que sans VPN, ce sera inaccessible. Au moins au départ, nous choisirons cette seconde option. Nous voulions le préciser tout de suite, pour une éventualité purement hypothétique encore, mais politiquement possible.

Nous pensons que dans une telle éventualité, la continuité est la chose qui a le plus de signification. C’est la meilleure parade à la volonté militariste de désorienter !

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Guerre

La Pologne et la Roumanie interviendront en Ukraine

C’est inévitable.

Un drone américain Reaper au service de l’armée polonaise à l’Est du pays

Puisque nous avons annoncé le conflit armé en Ukraine six mois avant son déclenchement et que nous lisons correctement ce qui se passe tout au long des événements, continuons en annonçant un nouveau facteur.

Personne ne l’a vu encore, du moins publiquement, car il est évident que les stratèges américains ont déjà analysé tous les scénarios. Cela ne veut pas dire que le capitalisme puisse planifier quoi que ce soit : ce n’est pas le cas. Mais les stratèges raisonnent en termes d’opportunité.

Tout cela pour dire que les choses ici présentées pourraient avoir une apparence « géopolitique », mais ce n’est pas le cas, la « géopolitique » est un concept bourgeois. Ici, on parle de stratégie.

Allons droit au but pour expliquer les choses. Il est beaucoup parlé de l’article 5 de l’OTAN, qui dit qu’une attaque contre un membre de ce pacte implique une attaque contre tous ses membres. Soit.

Mais ce qui n’est jamais expliqué, c’est ce qui se passe si l’un des membres déclenche de lui-même la guerre. C’est désormais ce scénario qu’il faut prendre en compte.

La Pologne et la Roumanie vont en effet intervenir. Ce sera de leur propre ressort, l’OTAN ne participera pas à cette initiiative. Comme il s’agit cependant d’alliés (et d’une opération favorable à l’OTAN voire mise en place par elle), il y aura bien entendu un soutien… c’est dans « l’ordre des choses » et cela passera crème.

Les motifs seront tout trouvés. Il s’agira d’empêcher la débâcle du régime ukrainien en cas de défaite, ou bien de « protéger » sa victoire. La Biélorussie serait une menace au nord, la Transnistrie une menace au sud (ainsi que pour la Moldavie).

En cas de défaite du régime ukrainien, la Pologne et la Roumanie serviraient de forces d’intervention pour assurer la division de l’Ukraine, sans doute en trois. L’Est serait russe, l’Ouest avec l’OTAN par l’intermédiaire de la Pologne, le centre neutre.

L’Est de cette zone neutre serait sous influence russe, Kiev « franco-allemande », l’Ouest sous influence roumaine.

En cas de victoire, l’armée polonaise assurerait de « porter » l’offensive ukrainienne. Un incident avec la Biélorussie et le tour est joué.

L’armée polonaise a autour de 120 000 soldats et compte en avoir 300 000 d’ici dix ans. Ce n’est pas pour être prêt dans dix ans – c’est pour garantir le résultat de ce qui aurai été obtenu d’ici dix ans. C’est bien différent.

Quant à la Roumanie dont nous avons plusieurs fois parlé ces derniers temps, l’armée française y est présente, c’est clairement une plate-forme d’intervention.

Il y a toute une narration qui se met en place. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait par exemple dit il y a quelques jours que des missiles russes avait survolé la Roumanie pour atteindre l’Ukraine, ce n’était pas vrai mais il a insisté encore après en appelant l’OTAN à intervenir, etc.

C’est gesticulatoire, mais cela permet de mettre en place une guerre psychologique.

La Moldavie est également ici un grand objectif ; la ministre française des affaires étrangères Catherine Colonna vient d’y passer, Emmanuel Macron y était en juin 2022, etc.

Comprendre tout cela est fondamental – mais pas dans un sens « géopolitique ». C’est du repartage du monde qu’il s’agit. Le processus de troisième guerre mondiale est enclenchée. Tous les phénomènes sociaux dans le monde passent en dernier ressort par cette guerre.

C’est sur ce terrain stratégique qu’il faut se placer !

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Guerre

Bibliothèques ukrainiennes : 19 millions d’ouvrages détruits

La guerre bandériste contre la culture.

L’écrivain national russe Alexandre Pouchkine par Oreste Kiprensky, 1827 (son arrière-grand-père est africain, Abraham Hannibal, qui devint général en Russie)

Le régime ukrainien ne détruit pas que tous les monuments à Pouchkine, tous ceux aux héros soviétiques de la seconde guerre mondiale, et même la statue de Catherine II dans la ville d’Odessa qu’elle a fondée.

Il épure également les bibliothèques ukrainiennes de tout ce qui est en russe, et de tout ce qui relève selon lui du « moscovitisme ».

C’est pourquoi 11 millions de livres en russe ont été détruits, ainsi que 8 millions de livres ayant un « point de vue » russe.

On ne parle pas d’ouvrages datant de l’époque soviétique, même s’il y en a. On parle d’ouvrages qui du point de vue du régime ne convergent pas avec la narration bandériste d’une Ukraine qui n’aurait jamais eu rien à voir avec la Russie.

Dans la folie furieuse du nationalisme ukrainien, la « Moscovie » chercherait depuis des siècles à génocider les Ukrainiens. Ce serait un combat total, où les Russes auraient toujours voulu asservir et tuer tous les Ukrainiens.

Cette idéologie paranoïaque sert de base à toutes les politiques fascistes du régime ukrainien. Le principal aspect, c’est la « dérussification » commencée en 2014, à la suite du coup d’Etat en Ukraine.

En 2018, toutes les langues à part l’ukrainien ont ainsi perdu tout statut, alors qu’auparavant si au moins 10% de la population la parlait, elle se voyait obtenir une reconnaissance. Plus globalement tout ce qui est russe a été supprimé, avec même des amendes dans la vie quotidienne. Rappelons qu’autour de 30% de la population ukrainienne est russophone.

Et ce qui s’associe à cette « dérussification », c’est l’anti-Socialisme le plus virulent, le plus agressif. Tout ce qui a un rapport de près ou de loin avec le Socialisme est interdit.

Tout cela sonne de manière bien absurde quand on sait que c’est l’URSS qui a reconnu l’Ukraine et lui a permis d’avoir le développement officiel et systématique de sa langue nationale. Historiquement, l’Ukraine est même « ukrainisée » au maximum avec Staline.

C’est une chose régulièrement dénoncée par le président russe Vladimir Poutine, qui y voit une grande erreur, puisque lui défend le point de vue de la monarchie russe sur les Ukrainiens (qui seraient des petits-Russes et rien d’autre).

Mais les nationalistes ukrainiens sont des fanatiques avec une orientation identitaire – ethnique qui déjà dans les années 1930-1940 les précipitait dans les bras des nazis allemands. La réalité ne les intéresse pas.

On comprend que l’Otan soit ravi de tels barbares, dont le point de vue unilatéral permet toutes les initiatives bellicistes à l’égard de la Russie.

Là est la catastrophe historique pour l’Ukraine. Son régime est indéfendable. Il n’y a strictement rien à sauver et sa population lui accorde toute sa légitimité. Nous avons annoncé six mois avant « l’opération spéciale » de la Russie ce qui allait se passer, et nous avons pu le voir : à aucun moment en Ukraine il n’y a eu de voix démocratique, de refus de la soumission totale à l’Otan.

Les Ukrainiens rêvaient éveillés de « passer à l’ouest » en se vendant à l’Otan, en niant absolument tout leur rapport à la Russie. C’est une sorte de suicide national historique par corruption devant l’occident. Et on n’est même pas à la moitié des conséquences de ce drame.

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Société

Succès sans esprit des manifestations du 11 février 2023

C’est plein de vide.

Le mouvement contre la réforme des retraites a obtenu un réel succès le 11 février 2023. Ce n’est pas seulement qu’il y a eu davantage de manifestants que les 19 janvier et 7 février (mais pas que le 31 janvier), qu’un réel élan dans plusieurs villes, notamment Caen, Toulon, Rennes, Paris, Angers, Le Mans.

On parle ici d’au moins un million de manifestants, d’au maximum un peu plus du double, et dans pratiquement 200 villes. Ce sont des chiffres significatifs, qui permettent aux syndicats de continuer à poser ce mouvement comme la seule actualité du pays.

Très bien ! Que tout ce vieux monde occidental continue à s’y croire, qu’il aille jusqu’au bout dans son décalage avec la réalité historique. Il ne s’en effondrera que d’autant mieux.

Car comment expliquer sinon qu’un mouvement rassemblant autant de monde, autant de quantité, n’exprime strictement rien sur le plan politique, sur le plan de la qualité ?

Le fait est que, comme c’est un simulacre de lutte de classe, comme c’est un combat corporatiste plus qu’autre chose, c’est improductif. Cela ne donne naissance à rien, cela ne produit rien.

Pire encore, ce mouvement est le produit de quelque chose: de la corruption par le capitalisme de gens qui ont réellement, même quand ils sont adolescents, la retraite comme seul horizon.

Aucun rêve, aucune envergure, aucune exigence, aucune ambition, aucune perspective, et ne parlons pas d’utopie.

D’où cette perpétuelle rhétorique syndicaliste « dure » à prétention révolutionnaire, à l’exemple du communiqué de Force Ouvrière (qui est en fait commun à l’intersyndicale)… D’où ce mythe de la grève générale, d’où le soutien par des étudiants en vadrouille s’imaginant contestataire…

Cela fait plusieurs décennies que c’est ainsi et que tous ces gens font semblant ! Pendant ce temps-là, le 24h du 24 capitalisme fonctionne parfaitement, et l’occident peut même être en guerre contre la Russie, comme c’est désormais le cas.

Quelle infâmie, quelle insulte à l’Histoire !

L’intersyndicale est prête à durcir le mouvement

Depuis le 19 janvier dernier, la population ne cesse de démontrer sa très forte détermination à refuser le projet de réforme des retraites du gouvernement à travers les grèves, les manifestations mais aussi la pétition en ligne qui a atteint un million de signatures.

Au fil des semaines, les sondages démontrent également une hausse de ce rejet massif puisque dorénavant, plus de 7 Français sur 10 et 9 travailleurs et travailleuses sur 10 se disent opposés au projet de réforme.

Ce mouvement social inédit par son ampleur est donc désormais ancré dans le paysage social. Le gouvernement, comme les parlementaires, ne peuvent y rester sourds.

Durant la poursuite des débats parlementaires, les organisations syndicales professionnelles et de jeunesse vont poursuivre la mobilisation et l’amplifier. Ainsi, elles appellent à une journée d’actions interprofessionnelles sur l’ensemble du territoire le 16 février. A cette occasion, les secrétaires généraux ou présidents des organisations syndicales manifesteront à ALBI pour appuyer l’ancrage fort de ce mouvement partout sur le territoire, dans les petites villes comme dans les plus grandes.

Par ailleurs, les parlementaires appelés à se prononcer sur ce projet de réforme doivent entendre comme le gouvernement, le mécontentement de la population, et rejeter massivement ce texte. Il en va de leur responsabilité. C’est dans ce cadre que l’ensemble des secrétaires généraux et présidents écriront à chaque parlementaire de l’arc républicain pour réaffirmer notre opposition et celle de la population. Parallèlement, nous appellerons nos structures locales à interpeler député-es et sénateurs-trices dans leurs circonscriptions.

Enfin, si malgré tout le gouvernement et les parlementaires restaient sourds à la contestation populaire, l’intersyndicale appellerait les travailleurs et les travailleuses, les jeunes et les retraité.e.s à durcir le mouvement en mettant la France à l’arrêt dans tous les secteurs le 7 mars prochain. L’intersyndicale se saisira du 8 mars, journée internationale de luttes pour les droits des femmes pour mettre en évidence l’injustice sociale majeure de cette réforme envers les femmes.

L’intersyndicale se réunira le 16 février au soir. D’ici là, elle appelle le gouvernement à retirer son projet de loi et les parlementaires à prendre leurs responsabilités face au rejet massif de la population face à ce projet injuste et brutal.

Frédéric Souillot

Secrétaire général de Force Ouvrière

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Photos de prisonniers de guerre : le crime du Figaro

Les prisonniers de guerre ont des droits établis par une convention internationale.

Le 10 février 2023, Le Figaro a publié un article concernant des soldats russes emprisonnés. Cet article a à un moment été mis en Une du site internet, particulièrement lu, avec une photographie de ces soldats.

Un tel acte relève d’une violation du droit international, voire de complicité de crime de guerre, car il expose des prisonniers de guerre à la curiosité publique.

L’article sur internet lui-même contient cette photographie (ici rendue floue par nos soins), consistant pareillement en la même violation ou crime.

Cela semble su par la rédaction du Figaro, car si l’article est mentionné sur la page de garde du numéro du 10 février 2023, les prisonniers de guerre sont de dos sur la photographie, et donc non reconnaissables.

Mais même non reconnaissables par ailleurs, le caractère humiliant de la photographie relève d’une violation du droit des prisonniers de guerre.

L’article se retrouve pages 6 et 7, et si la photographie de gauche est rendue floue par le Figaro, en connaissance donc des normes internationales sur les prisonniers de guerre, celle de droite est laissée telle quelle, ce qui constitue une violation ou un crime.

On remarquera que si on s’en tient à l’esprit de la convention internationale, la publication de photos de prisonniers de guerre même rendues floues est illégale au sens strict, car elle atteint de facto à leur honneur.

La photo de droite est floutée par nos soins

Deux autres points amènent le Figaro à être juridiquement condamnables. Tout d’abord, il est relaté des propos de prisonniers comme quoi l’armée russe serait désorganisée, enverrait ses soldats à la mort, etc. Une telle utilisation de prisonniers de guerre est illégale.

Les droits des prisonniers de guerre impliquent l’absence de représailles, et la tenue ou non-tenue des propos « attendus » aboutit à une menace pour les prisonniers.

Ensuite, l’article donne la voix à des prisonniers relatant des crimes de guerre :

« Les gardiens nous forcent à passer beaucoup de temps
dehors dans le froid, alors que certains détenus sont malades ou ont les extrémités gelées.

À vrai dire, ils n’ont pas besoin de nous frapper : nous sommes tous à bout de force.

Mais ils passent leur temps à nous traiter d’« Orques » ou de « putains de Moskal » (« Moscovites », NDLR), et nous obligent à chanter des chants nationalistes à la gloire de Bandera… »

« Ils m’ont ordonné de raconter huit années de ma vie dans les moindres détails, dit-il. Et quand j’hésitais sur une date, ils m’électrocutaient en me traitant  de sale Orque. »

C’est paradoxal, parce qu’il est logiquement bien de donner la parole à des prisonniers de guerre. Sauf que cela aboutit à un risque de représailles, et que cela implique encore une fois le Figaro dans tout cela, puisqu’il est participé à la présentation d’un crime. C’est aux instances internationales d’étudier les crimes et de les dénoncer, en faisant en sorte que les prisonniers échappent aux représailles.

Le Figaro a commis trois actes illégaux : publier une photographie non floutée (voire également publier une photo floutée), retranscrire des propos de prisonniers de guerre, informer de crimes de guerre sans en faire part les instances internationales et les dénoncer.

Cela se fonde sur la Troisième Convention de Genève de 1949 relative aux prisonniers de guerre, dont les articles suivants sont ici concernés :

Article 13 – Les prisonniers de guerre doivent de même être protégés en tout temps, notamment contre tout acte de violence ou d’intimidation, contre les insultes et la curiosité publique.

Article 14 – Les prisonniers de guerre ont droit en toutes circonstances au respect de leur personne et de leur honneur.

Le Figaro prend de larges libertés ou rompt ici avec tout cela, afin de contribuer à la propagande de guerre contre la Russie. Il reprend une démarche déjà assumée par le régime ukrainien pendant de longs mois : l’armée ukrainienne a diffusé de nombreuses vidéos de prisonniers de guerre russes, ce qui a été maintes fois dénoncées par des associations internationales (par exemple ici Human Rights Watch).

Tout est bon pour présenter l’ennemi russe comme monstrueux. C’est le bourrage de crâne comme en 1914.

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Le Monde appelle à l’escalade totale contre la Russie

Ils veulent la guerre à tout prix !

Le Monde a publié le 10 février 2023 un éditorial appelant à la mobilisation générale en faveur de la guerre. « Guerre en Ukraine : pour l’Europe, adapter le discours à la réalité » demande à intensifier la production d’armements et la propagande de guerre.

La bourgeoisie française continue de chercher à endormir les gens en prétendant que nous ne sommes pas en guerre contre la Russie, tout en mettant en place l’escalade afin de placer devant le fait accompli.

Le Monde, un quotidien fondamental pour l’aile libérale-démocrate de la bourgeoisie et ce depuis plusieurs décennies, souligne ainsi la dimension stratégique de la guerre à la Russie :

« Si la guerre russe a commencé comme une menace existentielle pour l’Ukraine, elle est devenue, au bout d’un an, existentielle aussi pour l’Europe.

Laisser aujourd’hui la Russie gagner la guerre qu’elle a lancée serait récompenser l’agresseur, placer ses voisins à la merci permanente d’une autre attaque, anéantir définitivement tout ordre européen, renier les valeurs du monde démocratique, renforcer la Chine… Les conséquences sont incalculables. »

C’est un appel à la victoire de l’Otan et au triomphe de l’Occident – le contraire de ce que nous, nous voulons : la défaite de l’Otan et la déroute de l’occident.

Le Monde exige par conséquent que les efforts soient systématiquement mis en place :

« M. Macron ne parle plus aujourd’hui de « ne pas humilier la Russie » ni de lui trouver des « garanties de sécurité ». Le 31 décembre 2022, il avait promis d’aider l’Ukraine « sans faillir, jusqu’à la victoire ».

S’il ne prononce pas encore le mot « défaite » pour la Russie, il admet qu’on ne peut pas la laisser gagner.

Si les mots ont un sens, celui-ci est lourd.

Empêcher la Russie de « l’emporter » impliquera un engagement financier et militaire plus important que celui fourni jusqu’ici.

Cela implique une industrie d’armement qui tourne à plein régime, des sanctions plus sévères encore, des sacrifices sur d’autres postes budgétaires, une société résiliente et solidaire.

Cela veut dire, comme l’avait plaidé Emmanuel Macron, le 19 août 2022, « payer le prix de la liberté ». C’était il y a six mois.

Le moment est venu d’adapter le discours public à la réalité et de préparer, avec le reste des institutions, l’opinion à la gravité de la situation.

Par « société résiliente et solidaire », il faut entendre que les contradictions internes doivent être neutralisées au maximum dans le pays pour la mobilisation contre la Russie.

Par « préparer l’opinion » et le « reste des institutions », il faut comprendre qu’il faut commencer à présenter l’affrontement direct avec la Russie comme « inéluctable ».

C’est un éditorial de grande importance, appelant à aller dans le sens de la guerre totale. Il montre que la bourgeoisie française est soudée dans son ensemble, qu’elle est prête à y aller.

La seule opposition historique est donc de répondre : guerre à la guerre, pour la défaite de l’Otan et la déroute de l’occident !

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Zelensky à Bruxelles devant une assemblée hystérique

Les valets des États-Unis lui sont entièrement acquis.

Après Londres puis Paris, le président ukrainien a donc poursuivi sa tournée européenne à Bruxelles jeudi 9 février 2023 où il s’est rendu devant le Parlement de l’Union européenne. Il y a été littéralement acclamé par une assemblée en liesse pendant plusieurs minutes ; c’est que Zelensky représente le summum de l’allégeance aux États-Unis, alors que ces gens sont tous de bons serviteurs de la superpuissance américaine.

Le spectacle a donc été donné, comme promis. Le président ukrainien s’est déchaîné avec un discours aussi fanatique que guerrier contre la Russie, incarnant le mal absolu.

« Nous nous défendons contre la force la plus antieuropéenne du monde moderne. »

Il y avait dans son discours tout du bon scénario à la Netflix.

« Nous nous défendons, nous vous défendons. »

« Merci d’en faire davantage. Nous devons aller plus vite que notre agresseur. »

« Désormais, les États doivent envisager, rapidement, comme prochaine étape, de fournir les systèmes à longue portée et les jets dont vous avez besoin pour protéger la liberté que trop de gens prenaient pour acquise. »

La présidente du Parlement européen Roberta Metsola lui a rendu la pareil, usant à souhait de superlatifs.

« Il s’agit d’un moment extraordinaire, en des temps extraordinaires. »

« Notre réponse doit être proportionnelle à la menace, et la menace est existentielle. »

« L’Ukraine est l’Europe, l’avenir de votre nation est dans l’UE. Nous savons le sacrifice que votre peuple a enduré pour l’Europe, et nous devons l’honorer non seulement par des mots mais aussi par des actes. »

« Lorsque le monde pense à l’Ukraine, il pense à des héros déjouant tous les pronostics, à David battant Goliath (…) Des héros dont les noms seront évoqués pendant des générations. »

Un tel fanatisme n’a pas été vu en Europe depuis la première guerre mondiale, avec les hystéries nationalistes. Même la seconde guerre mondiale, malgré toute l’horreur qu’elle a produite, n’avait paradoxalement pas en son fondement un tel déchaînement de fanatisme nationaliste et militariste.

Lors de la seconde guerre mondiale, le nationalisme était en effet cynique, rationalisé, assumé. Ici, on est dans un irrationalisme élémentaire, une ivresse en mode « la fleur au fusil » pour aller au front.

Il faut relater à ce sujet les propos de Zelensky dans son entretien au Figaro et au magazine allemand Der Spiegel, publié dans la soirée du 8 février en ligne, où il y va très fort dans le fanatisme européen anti-russe.

Car c’est bien d’une idéologie à laquelle on a affaire. Pour l’Etat fasciste ukrainien, la Russie n’est qu’une « Moscovie » à effacer de l’Histoire.

« Les Russes qui ont quitté leur pays en 1917 au moment de la révolution, toute cette intelligentsia qui fuyait le régime communiste s’est installée en Europe. Mais je suis surpris de voir qu’aujourd’hui certains de leurs descendants soutiennent Vladimir Poutine, alors qu’il fait la même chose que le régime communiste à leurs familles en 1917. Je ne peux pas comprendre ça. On croyait que ces Russes étaient devenus européens, mais en fait non, ils ne le sont pas vraiment. Ils n’aiment pas cet environnement culturel européen. C’est un gros problème. »

« Les peuples occidentaux ont des identités différentes, des drapeaux différents, des langues différentes, mais ils se rejoignent sur les valeurs. Ils n’ont pas perdu confiance. Les Européens ont prouvé qu’ils étaient vraiment Européens. »

Ce sont des propos de gens menant tout le monde à la guerre mondiale. L’heure est vraiment grave, d’autant plus que cela se fait dans l’indifférence la plus complète des populations européennes.

Et il est effarant de voir à quel point il y a unanimité politique complète pour suivre les objectifs de la superpuissance américaine en Ukraine.

Les présidents des différents groupes politiques au Parlement européen ont d’ailleurs fait une déclaration commune, assumant totalement leur militarisme. Ils appellent les 27 pays de l’Union européenne à :

« accroître et à accélérer leur assistance militaire, à fournir le matériel militaire et les systèmes de défense nécessaires et à former les forces ukrainiennes ».

Zelensky a également rencontré directement Charles Michel, qui est l’obscur Président du Conseil européen (obscur car bien malin qui sait quel est le véritable pouvoir et la véritable fonction de cette personne). En tous cas, Charles Michel a également donné dans le scénario américain grandiloquent, en publiant sur Twitter une photo de lui accueillant Zelensky, avec le commentaire suivant :

« Welcome home, welcome to the EU »

(bienvenue à la maison, bienvenue en Union européenne)

Américanisme oblige, le message est donc en anglais, alors qu’il ne s’agit pourtant que de la langue d’une infime minorité des Européens, en l’occurrence les 5 millions d’Irlandais. Mais les dirigeants européens sont unilatéralement tournés vers les États-Unis, ils ont fini de faire de l’Europe une succursale. Alors ils adoptent forcément la langue du maître.

Et ils adoptent les objectifs du maître américain, assumant totalement la guerre contre la Russie. Charles Michel a réclamé un maximum d’armes pour le régime ukrainien :

« D’abord, un soutien maximal sur le plan militaire.

Nous avons eu l’occasion d’en parler à de nombreuses reprises au cours des dernières semaines, y compris à Kiev, avec la présidente von der Leyen et vous-même, et vous avez eu l’occasion encore au Conseil européen de dire les choses avec netteté à l’attention des dirigeants européens et vous aurez encore l’occasion, dans les heures qui viennent, dans le cadre de contacts plus informels, d’être précis, d’être opérationnel.

Il y a des besoins militaires pour vous soutenir, pour aider à protéger, à défendre l’intégrité de l’Ukraine: des munitions, de l’artillerie, des missiles, des véhicules, des systèmes de défense.

C’est de cela très concrètement qu’il s’agit maintenant. C’est de cela qu’il s’agit maintenant. »

Il a également promu une « paix » façonnée par l’Otan et un régime ukrainien intégréà l’Union européenne. Son intervention se conclut de la manière suivante :

« ‘Union européenne, c’est l’Ukraine. L’Ukraine, c’est l’Union européenne. L’Union européenne est notre maison commune. Nous allons être mobilisés pour réaliser et pour tenir cette promesse. Slava Ukraini! Vive l’Europe! »

Est-ce une déclaration de guerre à la Russie ? Si ce n’est pas le cas dans la forme, l’Union européenne n’ayant de toute manière aucun mandat légal pour cela, c’en est évidemment une en pratique. Il ne peut tout simplement plus y avoir de retour en arrière.

La Gauche ne peut ainsi avoir qu’un seul mot d’ordre : saboter la guerre américane contre la Russie! Afin d’oeuvrer à la défaite de l’Otan et la déroute de l’occident!

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Zelensky à Londres puis Paris pour la guerre totale

Un tour de chauffe pour l’escalade.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky est arrivé à Paris dans la soirée du mercredi 8 février 2023, après avoir passé la journée au Royaume-Uni. Le président ukrainien s’est en effet initalement déplacé en personne à Londres, pour rencontrer le roi Charles III et le premier ministre Rishi Sunak (qui l’a pris dans les bras à l’aéroport).

Il est allé d’abord au 10 Downing Street, ensuite au Parlement et au Palais de Buckingham. Comme Volodymyr Zelensky demande des avions de chasse, il a notamment eu ce petit mot : « Le roi est un pilote de l’armée de l’air. En Ukraine aujourd’hui, chaque pilote de l’armée de l’air est un roi ». Excellent story-telling.

Puis, donc, en soirée, il a été à Paris. Il a été reçu sur le tarmac de l’aéroport par le ministre français des Armées Sébastien Lecornu,ce qui bien sûr en dit long sur la nature de sa visite. Puis, il a fait une conférence de presse au Palais de l’Élysée avec le président français Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz.

Volodymyr Zelensky a demandé à Paris des armes lourdes.

« Plus tôt l’Ukraine obtient de l’armement lourd de longue portée, plus tôt nos pilotes obtiennent des avions, plus vite se terminera cette agression russe, et nous pourrions revenir à la paix en Europe. »

Les avions avaient déjà été un thème essentiel lors de sa prise de parole devant le Parlement britannique :

« Je vous demande, à vous et au monde, des mots simples mais pourtant très importants: des avions de combat pour l’Ukraine, des ailes pour la liberté. »

Le Royaume-Uni compte aller en ce sens, en tant que premier de la classe des serviteurs de la superpuissance américaine, en tant que fournisseur militaire pour l’Ukraine contre la Russie. Des militaires ukrainiens y sont déjà formés en masse, comme l’a rappelé le chef du gouvernement britannique Rishi Sunak lors de la visite de Zelensky :

« Les équipes ukrainiennes arrivées la semaine dernière [au Royaume-Uni] utiliseront les chars Challenger 2 pour défendre la souveraineté territoriale de l’Ukraine le mois prochain. »

Forcément, la Russie est obligée de réagir de manière forte. L’ambassade russe en Grande-Bretagne a immédiatement annoncé à propos de ces futurs envoi d’avions de guerre :

« Je voudrais rappeler aux responsables à Londres: dans un tel scénario, la moisson sanglante du prochain cycle d’escalade sera sur votre conscience, ainsi que les conséquences militaires et politiques pour le continent européen et le monde entier. La Russie trouvera une réponse à toute mesure hostile. »

Les choses sont donc très claires, si tant est qu’elles ne l’étaient pas auparavant. Il n’y aura aucune paix et la guerre va se finir par une terrible défaite, d’un côté ou de l’autre. Pour l’instant, c’est surtout l’Ukraine qui est défaite sur le terrain et qui craint une grande offensive russe dans les prochains jours. Alors le président ukrainien s’active pour forcer les choses et impliquer au maximum les pays européens membres de l’Otan.

En arrière plan, il y a la superpuissance américaine qui dicte la ligne de conduite et exige que soit faite la surenchère contre la Russie.

Le régime ukrainien est ici la marionette idéale, sur une ligne fanatique. Avant son départ pour Londres, Zelensky a par exemple accordé un long entretien au Figaro et au journal allemand Der Spiegel. Il y compare Vladimir Poutine à Hitler, et ce à plusieurs reprises, d’abord implicitement, puis de manière on ne peut plus explicite :

« Honnêtement, je savais par les livres que ce genre d’atrocités et de meurtres de masse existait. Mais je ne pouvais pas imaginer que cela puisse se reproduire dans le monde d’aujourd’hui. »

« Notre peuple n’oubliera jamais. Quand Hitler perdait la guerre, il continuait à bombarder Londres et d’autres villes. C’est pareil avec Poutine. Ce sont les mêmes créatures. Elles ne peuvent pas s’arrêter. »

« J’ai la conviction qu’il ne peut pas arrêter cette guerre. Si l’Ukraine tombe, il poursuivra ses attaques parce que son pouvoir est lié à l’invasion du pays. Le monde a déjà fait l’expérience de ce type d’événement pendant la Seconde Guerre mondiale. Hitler n’était pas seul. D’autres Hitler ont existé dans d’autres pays et à d’autres époques. On ne peut pas stopper ces dragons qui ont besoin de se nourrir. Tu peux leur donner un pays ou un bout de pays pour satisfaire leur appétit mais ils en réclament d’autres. Les radicaux russes demanderont à Poutine de continuer. Ce type de dragon ne peut pas être arrêté par les frontières ou par les Océans. »

Ces propos sont d’autant plus odieux que c’est lui, le président ukrainien, qui est à la tête d’un régime aux valeurs ultra-nationaliste, qui réécrit entièrement l’Histoire dans un sens anti-russe délirant, qui fait systématiquement la promotion du nazi Stepan Bandera…

Mais ce qui compte ici n’est pas la réalité. On est dans le story-telling à l’américaine, avec un discours général politique et diplomatique d’un vide absolu, pas même digne des poubelles que sont réseaux sociaux.

Il faut bien se rendre compte ici que Zelensky est capable de raconter au Figaro et à Der Spiegel que… les Russes « enterrent des gens vivants ». C’est du grand n’importe quoi, mais c’est tout à fait conforme à la guerre psychologique mise en place par la superpuissance américaine qui prépare la 3e guerre mondiale pour bloquer la superpuissance chinoise.

Zelensky est un agent américain, il leur a vendu l’Ukraine et il vient demander aux Britanniques, aux Français, aux Allemands et à tous les Européens de contribuer à la guerre américaine.

La France étant un satellite américain, elle s’aligne. Le Sénat a appelé à ce que l’Ukraine se voit livrée massivement des armes, Emmanuel Macron contribue au militarisme. Dans l’interview au Figaro et au Spiegel, Volodymyr Zelesnky le félicite d’avoir été le premier à mettre en place la livraison de chars à l’Ukraine :

« C’est lui qui a ouvert la porte aux livraisons de chars. Il a aussi soutenu la candidature de l’Ukraine à l’UE. Je crois que c’était un vrai signal. »

Le signal de la soumission à la guerre, au capitalisme nous précipitant dans la destruction. Il faut absolument se mobiliser contre la superpuissance américaine et ses sinistres desseins !

Sabotez la guerre américaine contre la Russie !

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Ukraine : le Sénat appelle à l’escalade

Militarisme à 100%.

Le Sénat a voté une résolution accusant la Russie d’être la cause de tous les problèmes mondiaux actuels, pour lesquels elle doit payer, et demandant à ce que le régime ukrainien se voie livré bien davantage d’armes.

Un texte militariste à 100%, voté par tout le Sénat à part par une mini-opposition portée par le PCF qui se dit… d’accord avec le texte, mais demande aussi un appel à la paix (voir plus bas).

« Texte adopté par le Sénat le 7 février 2023

Résolution exprimant le soutien du Sénat à l’Ukraine, condamnant la guerre d’agression menée par la Fédération de Russie et appelant au renforcement de l’aide fournie à l’Ukraine

Le Sénat,

Vu l’article 34‑1 de la Constitution,

Vu le chapitre XVI du Règlement du Sénat,

Vu la Charte des Nations unies, la Convention des Nations unies du 9 décembre 1948 pour la prévention et la répression du crime de génocide et la quatrième convention de Genève du 12 août 1949 relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre,

Vu le Statut de Rome de la Cour pénale internationale,

Vu l’ordonnance de la Cour internationale de justice du 16 mars 2022 sur les allégations de génocide au titre de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide,

Vu la résolution de l’Assemblée générale des Nations unies du 14 novembre 2022 qui recommande la création d’un registre pour documenter les dommages causés par l’agression de la Fédération de Russie contre l’Ukraine,

Vu l’article 21 du traité sur l’Union européenne,

Vu l’article 196 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne,

Vu le règlement (CE) n° 2580/2001 concernant l’adoption de mesures restrictives spécifiques à l’encontre de certaines personnes et entités dans le cadre de la lutte contre le terrorisme,

Vu les conclusions du Sommet de Versailles des 10 et 11 mars 2022,

Considérant la guerre d’agression menée par la Fédération de Russie contre l’Ukraine depuis le 24 février 2022 ;

Considérant l’ordonnance du 16 mars 2022 de la Cour internationale de justice, appelant la Fédération de Russie à suspendre immédiatement ses opérations militaires contre l’Ukraine ;

Considérant que la Fédération de Russie continue de violer obstinément les principes de la Charte des Nations unies par ses actes d’agression contre la souveraineté, l’indépendance et l’intégrité territoriale de l’Ukraine et de violer de manière flagrante et grossière le droit humanitaire international, notamment en prenant délibérément pour cibles des personnes et des biens de caractère civil qui ne devraient pas faire l’objet d’attaques, conformément à l’article 52, paragraphe 1, du protocole additionnel I de 1977 aux Conventions de Genève de 1949 ; que ces crimes sont le reflet du mépris le plus total des règles et des lois de la guerre, comme on a pu le voir, notamment, dans le traitement inhumain des prisonniers de guerre, le recours généralisé à la torture à l’encontre des prisonniers de guerre ukrainiens ou les exécutions sommaires de ceux‑ci, ainsi que le refus de tout accès pour des organisations humanitaires internationales, telles que le Comité international de la Croix‑Rouge ;

Considérant que, depuis octobre 2022, la Fédération de Russie s’attaque délibérément aux infrastructures essentielles de l’Ukraine dans tout le pays dans le but de terroriser la population et de la priver de l’accès au gaz, à l’électricité, à l’eau, à l’internet et à d’autres biens et services de première nécessité, avec des effets catastrophiques ; que l’objectif de ces attaques est de terroriser la population ukrainienne, de saper sa résistance et sa détermination à continuer de défendre son pays, de forcer les Ukrainiens à accepter la puissance occupante et sa tentative illégale d’annexer plusieurs parties de l’Ukraine ;

Considérant que la Fédération de Russie est responsable de la crise mondiale de sécurité alimentaire, du fait de la guerre d’agression qu’elle mène contre l’Ukraine et du blocus des ports maritimes ukrainiens qu’elle impose ; que la Fédération de Russie utilise l’alimentation et la faim comme des armes depuis le début de la guerre ; que les actions délibérées de la Fédération de Russie, notamment la destruction de stocks, la perturbation de la production et l’imposition de quotas sur ses propres exportations de denrées alimentaires et d’engrais ont exacerbé la crise mondiale de la sécurité alimentaire ;

Considérant que la guerre en Ukraine a des conséquences mondiales et appelle une réponse coordonnée à l’échelle européenne et internationale ;

Considérant que les agissements de la Fédération de Russie constituent en outre une menace pour l’ensemble de l’Europe et rendent encore plus nécessaire l’achèvement de l’autonomie stratégique européenne ;

Réaffirme son plein soutien à l’indépendance, à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de l’Ukraine à l’intérieur de ses frontières reconnues au niveau international par le mémorandum de Budapest de 1994, confirmé par la Fédération de Russie en 2009 ;

Condamne la guerre d’agression menée par la Fédération de Russie contre l’Ukraine ;

Condamne l’utilisation répétée et irresponsable de la menace du recours à l’arme nucléaire par la Fédération de Russie dans la guerre menée contre l’Ukraine et l’occupation de la centrale nucléaire de Zaporijia par les forces russes, qui met en péril la sécurité de l’ensemble de la région ;

Condamne l’appui, y compris militaire, donné par les autorités biélorusses à l’agression de l’Ukraine par la Fédération de Russie, ainsi que la livraison de drones et autres armements par le régime iranien aux forces russes ;

Condamne les simulacres de référendums qui ont conduit à la tentative d’annexion illégitime et illégale par la Fédération de Russie des territoires ukrainiens situés dans les oblasts de Donetsk, Louhansk, Zaporijia et Kherson, ainsi que de la Crimée et la ville de Sébastopol ;

Condamne les attaques et les atrocités perpétrées délibérément par la Fédération de Russie contre la population civile ukrainienne, la destruction de villes et d’infrastructures civiles et d’autres violations graves des droits de l’homme et du droit humanitaire international qui constituent des actes de terreur contre la population ukrainienne et des crimes de guerre ;

Dénonce les actes de torture, les viols, les enlèvements d’enfants, les déplacements forcés, les exécutions et les autres crimes perpétrés par la Fédération de Russie dans le cadre de cette guerre ;

Apporte son soutien plein et entier à l’enquête engagée par le procureur de la Cour pénale internationale sur la guerre menée par la Fédération de Russie contre l’Ukraine, aux travaux de la commission d’enquête relevant du Haut‑Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme ainsi qu’aux organisations indépendantes de la société civile qui s’efforcent de recueillir et de conserver les preuves des crimes de guerre perpétrés par la Fédération de Russie ;

Exige que la Fédération de Russie et les forces qui agissent pour son compte cessent sans délai toutes leurs actions militaires, en particulier les attaques contre des zones résidentielles et des infrastructures civiles, et que la Fédération de Russie retire sans condition la totalité des forces militaires, des forces agissant pour son compte et des équipements militaires de l’ensemble du territoire ukrainien internationalement reconnu et mette fin à ses exactions et à ses actes visant à terroriser la population ;

Invite le Gouvernement et l’Union européenne à favoriser toute initiative destinée à élucider et à juger les faits susceptibles de constituer des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité commis par la Fédération de Russie afin que l’impunité ne puisse en aucun cas prévaloir ;

Invite le Gouvernement à œuvrer à la mise en place par l’Union européenne et les États membres d’un mécanisme international d’indemnisation et de réparation par la Fédération de Russie, assorti d’un registre international des dommages aux victimes et aux biens, et à collaborer activement avec les autorités ukrainiennes à cet égard ;

Invite le Gouvernement, à titre bilatéral et en lien avec ses partenaires européens, à poursuivre et à renforcer, de manière significative, son soutien politique, économique, militaire, technique et humanitaire afin d’aider l’Ukraine à se défendre contre la guerre d’agression russe et contre les tentatives menées par la Fédération de Russie pour déstabiliser les institutions de l’État ukrainien, miner la stabilité macroéconomique du pays et détruire les infrastructures stratégiques dans les domaines de l’énergie, des communications, de l’eau et des transports, ainsi que les infrastructures civiles dans les domaines de l’éducation, de la santé et de la culture ;

Invite le Gouvernement, en lien avec ses partenaires européens, à poursuivre et à renforcer en particulier les livraisons d’armes à l’Ukraine, dans les domaines identifiés comme les plus nécessaires par les autorités ukrainiennes, si besoin en augmentant le montant des crédits dévolus à la Facilité européenne pour la paix ;

Souligne à quel point il importe de concrétiser rapidement tous les engagements pris, en matière d’assistance militaire et humanitaire notamment ;

Invite le Gouvernement à œuvrer, au sein de l’Union européenne et de la communauté internationale, à renforcer le régime des sanctions à l’encontre de la Fédération de Russie, en identifiant de façon ciblée les domaines dans lesquels elles sont les plus efficaces, et à l’encontre des États biélorusse et iranien qui apportent leur soutien opérationnel à l’agression de l’Ukraine par la Fédération de Russie ;

Invite le Gouvernement, en relation avec ses partenaires de l’Union européenne, à prévenir, à instruire, à poursuivre ou à répliquer, par les moyens appropriés, y compris diplomatiques, à tout contournement des sanctions ;

Invite le Gouvernement et ses partenaires de l’Union européenne à étendre la liste des personnes visées par les sanctions, en la complétant et en l’élargissant à l’ensemble des personnes, groupes et entités impliqués de quelque façon que ce soit dans l’agression de l’Ukraine ;

Invite le Gouvernement à inciter l’Union européenne et les États membres à prendre toute initiative destinée à obtenir l’inscription du groupe Wagner, du 141e régiment spécial motorisé russe (« Kadyrovites ») et de leurs membres sur la liste établie en application de l’article 2, paragraphe 3, du règlement (CE) n° 2580/2001 concernant l’adoption de mesures restrictives spécifiques à l’encontre de certaines personnes et entités dans le cadre de la lutte contre le terrorisme ;

Invite le Gouvernement, avec ses partenaires de l’Union européenne, à renforcer les corridors de solidarité permettant de faciliter l’exportation de denrées en provenance de l’Ukraine et à lutter contre la désinformation et la propagande russes en Europe et dans les pays tiers, en mettant en exergue la responsabilité de la Fédération de Russie dans les conséquences de la guerre ;

Invite le Gouvernement, avec les institutions de l’Union européenne et ses partenaires européens, en lien avec les autorités ukrainiennes, à élaborer sans tarder un plan européen pour la reconstruction de l’Ukraine, assorti des moyens adéquats ;

Invite le Gouvernement à œuvrer au maintien de l’unité de tous les États membres de l’Union européenne dans la réponse qu’ils opposent à la guerre d’agression russe contre l’Ukraine et à user de son influence pour que les pays candidats à l’adhésion à l’Union s’alignent sur la politique de sanctions de l’Union.

On est là dans une soumission totale à la superpuissance américaine. Le Sénat ferait mieux de hisser le drapeau américain à la place du drapeau français. Mais ce n’est pas tout.

Non seulement le Sénat appelle à l’escalade militaire totale en Ukraine, mais en plus le capitalisme français se permet même le luxe d’avoir une mini pseudo opposition militariste.

Les 15 sénateurs du « Groupe communiste républicain citoyen et écologiste » ont voté contre la résolution du Sénat, non pas parce qu’ils sont en désaccord avec le contenu, mais parce qu’il faudrait également parallèlement proposer un appel à la paix.

Les propos du sénateur Pierre Laurent du PCF, qui est d’ailleurs vice-président du Sénat (ce qui en dit long sur son « opposition » au régime), sont limpides :

« Chers collègues, affirmer notre soutien à l’Ukraine contre l’agression militaire de la Fédération de Russie, dénoncer les crimes de Vladimir Poutine, exiger le retrait des troupes russes et le respect de la souveraineté de l’Ukraine, aider militairement et humanitairement l’Ukraine à se défendre et à protéger sa population, c’est indispensable comme nous le disons depuis le premier jour de la guerre.

Mais cela doit aller de pair avec l’impératif de prévenir une guerre généralisée et avec une mobilisation internationale de tous les instants pour stopper le conflit, pour explorer toutes les voies capables de remettre les belligérants à la table des négociations en vue du retour à la paix et à la sécurité mutuelle.

Abandonner l’objectif de la paix au seul profit de l’escalade militaire, c’est abdiquer devant la perspective d’une guerre longue et durable,  toujours plus destructrice, une guerre aux limites inconnues, chaque jour plus proche d’un basculement aux conséquences incalculables.

Ce travail est urgentissime, chers collègues. Ne voyons-nous pas s’accumuler les vents mauvais d’une guerre toujours plus large ? »

C’est là une servitude totale à la guerre. C’est se donner une apparence de gauche pour en réalité épauler le militarisme. Et c’est faire de la démagogie.

Urgentissime, en effet, comme le dit Pierre Laurent? Le site du « Groupe communiste républicain citoyen et écologiste » au Sénat n’aborde même pas la question du vote.

Ni le PCF d’ailleurs en général, et pareil pour La France insoumise. Ils ne parlent pas de la guerre, personne ne parle de la guerre à part agauche.org.

Tous convergent avec le capitalisme, son mode de vie, et donc l’escalade, qui est là devant nos yeux : à quoi cela sert-il de dire qu’on la craint, alors qu’on est en plein dedans?

On est déjà dans la troisième guerre mondiale pour le repartage du monde !

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Guerre

L’Ukraine, un martyre slave qui ne fait que commencer

Le désastre est total.

Un journal turc a donné des informations présentées comme étant celles fournies par les services secrets israéliens. L’armée ukrainienne aurait perdu 157 000 soldats. Cela semble correspondre, dans la mesure où la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, parlait au début décembre 2022 dans une vidéo mise en ligne sur Twitter de 100 000 morts. Le passage concernant ce chiffre avait été censuré dans l’heure qui suit.

C’est un chiffre énorme, terrifiant. Car forcément, cela indique un nombre très élevé de blessés : l’article turc parle de 234 000 blessés. C’est là une véritable hécatombe et si l’on ajoute à cela les destructions d’infrastructures, les dettes énormes de l’État, on a l’Ukraine qui est véritablement rayée de la carte.

Et le processus, historiquement, ne date pas du conflit avec la Russie. Il faut savoir qu’il y avait en 1993 52 millions d’Ukrainiens, pour seulement 41 millions en 2021 : l’émigration a été massive pendant vingt ans. C’est une faillite historique.

C’est comme si l’Ukraine n’avait en rien profité de centaines d’années d’évolution des pays slaves d’Europe de l’est. C’est l’échec du rêve du peintre Alfons Mucha.

Entre le knout touranien et le glaive des Goths, premier tableau de l’épopée slave d’Alfons Mucha, 1912
L’apothéose slave [consistant en la reconnaissance nationale], dernier tableau de l’épopée slave d’Alfons Mucha, 1926-1928

Le martyre de l’Ukraine tient à une de ses erreurs profondes : avoir considéré qu’elle n’avait rien à voir avec la Russie. On a la folie d’un pays ayant appartenu à l’URSS qui la première l’a établi comme nation avec sa langue, mais qui considère l’URSS comme le diable en personne.

La théorie de l’Holodomor, le prétendu génocide des Ukrainiens par la Russie, ne tient d’ailleurs pas du tout. Car les Ukrainiens parlent russe, mangent russe, chantent russe, pour une partie significative de leur vie quotidienne. Et l’inverse est vrai pour les Russes qui en partie mangent ukrainien, dansent ukrainien, pour une partie significative de leur vie quotidienne.

Si vraiment il y avait eu génocide, les Ukrainiens auraient eu le même rejet de l’ennemi qui a été (et qui est encore) au cœur de l’état d’esprit des Arméniens et des Juifs.

Et c’est la véritable question : qu’est-ce qui a pris les Ukrainiens de s’imaginer aller rejoindre l’occident, en rejetant la Russie, au point de détruire tout ce qui est russe? Comment les bandéristes, dont le bastion est la région tout à l’Ouest qui a un parcours historiquement très différent du reste du pays, ont-ils pu ensorceler l’Ukraine?

Il y a bien entendu les promesses de l’Union européenne, de l’Otan, les milliards d’euros pour corrompre, manipuler, mais enfin il y a la culture. Comment les Ukrainiens peuvent-ils partir en guerre contre l’écrivain Pouchkine, détruire tous ses monuments, sans se poser de questions?

C’est là un drame historique d’une envergure immense. Cela montre la force du nationalisme et du militarisme, sa capacité à tromper les gens. Cela renforce d’autant plus la nécessité d’être à la hauteur culturellement, sur le plan de la science de l’Histoire.

A ce titre, nous avons averti, pendant six mois avant le début du conflit, que l’Ukraine allait subir l’offensive de la Russie et qu’elle allait devenir une martyre.

Nous avons mis en avant cette image en avril 2021 !

Cela fait de nous historiquement les meilleurs amis de l’Ukraine et chaque jour qui passe, cela sera d’autant plus flagrant. L’avenir appartient au peuple !

Même si, de manière horrible, le présent appartient aux nationalistes ukrainiens qui précipitent « leur » pays dans l’auto-destruction au service de l’Occident.

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Écologie

« Chargé·e de relations agroalimentaitres »

L’hypocrisie et l’opportunisme à la française.

L’association L214 est passée de mode, mais elle nage néanmoins toujours autant dans les euros. Comme il faut bien justifier de faire quelque chose, l’association s’agite comme elle peut et c’est là que l’opportunisme se révèle.

A quel moment tu te dis : j’aime les animaux, je vais aider l’industrie de la viande à mieux gérer leurs affaires ? Car c’est bien de ça qu’il s’agit. L’annonce de recrutement de L214 est un modèle de trahison à la française. Bien mensonger, bien pétri de bonnes intentions, bien catholique hypocrite comme il faut.

« OFFRE D’EMPLOI

CHARGÉ·E DE RELATIONS AGROALIMENTAIRES
EN CDI

L214 est une association de défense des animaux. Principalement connue pour ses enquêtes filmées dans les élevages et les abattoirs, elle regroupe une palette d’activités destinées à réduire les souffrances infligées aux animaux et à réduire le nombre d’animaux tués.

L’association est aujourd’hui composée de plus de 80 salarié·e·s en télétravail, avec à leur disposition des espaces de coworking à Paris et à Lyon.

L’association L214 recrute un·e chargé·e de relations agroalimentaires pour contribuer au développement de l’équipe agroalimentaire, dans le cadre d’un CDI à pourvoir en janvier 2023.

Vous serez essentiellement en charge des relations avec les entreprises de la grande distribution, de la restauration, des produits transformés et de la production afin de renforcer les engagements de ces acteurs en matière de recul des pires conditions d’élevage et d’abattage des animaux, et de vous assurer de leur bonne mise en place.

Vous avez le sens de l’organisation et du relationnel, vous êtes persévérant·e, déterminé·e et autonome et saurez vous intégrer à une équipe dynamique et exigeante. Enfin, vous vous intéressez au monde de l’entreprise et de l’agroalimentaire et vous vous retrouvez dans l’esprit, les buts et la stratégie de L214. »

Voilà bien l’escroquerie. On prétend changer le monde et tout ce qu’on fait en pratique, c’est essayer, seulement essayer, d’amener le recul des pires conditions d’élevage et d’abattage des animaux. Non pas la suppression, non, le recul !

C’est absolument infect.

Et pour qui veut faire sa personne raisonnable, et qui pense qu’il y a un vrai contenu, voici comment l’annonce présente les activités de l’emploi en question. C’est encore pire !

Le job en question, c’est : tu te renseignes, tu te débrouilles pour trouver quelque chose à accrocher, tu discutes avec ceux qui veulent bien discuter avec toi, et surtout tu fais de la pub pour tout le monde (L214 et les entreprises participantes).

C’est absolument ignoble.

« Missions principales

En collaboration avec le coordinateur des relations agroalimentaires et votre coéquipière, contribuer à la construction des objectifs et de la stratégie de votre équipe. Mettre en place et exécuter les plans d’action définis. 

Prendre contact avec des entreprises, organiser des rendez-vous, les conduire et en faire des comptes-rendus pour l’équipe. Assurer le suivi des relations avec les entreprises et des engagements pris. 

Se forger des connaissances solides sur les filières, entretenir et approfondir ses connaissances sur les problématiques associées aux campagnes, comprendre et savoir défendre les mesures proposées aux entreprises.

Faire des recherches poussées sur certains secteurs et certaines problématiques. Trouver, lire et résumer des études économiques et scientifiques.

Contribuer à la réflexion des chargé·e·s de campagne publique au sujet des actions d’information et de mobilisation du public adressées aux enseignes, et être force de proposition sur le choix des campagnes à mener.

Communiquer de façon quotidienne avec les coéquipiers·ères du pôle agroalimentaire, et de façon occasionnelle avec les membres d’autres équipes, ainsi que les associations partenaires à l’international ou autres parties prenantes.

Missions secondaires

Assurer une veille des actualités et des contenus d’intérêt et la partager avec l’équipe.

Participer à la diffusion de vidéos d’enquêtes en lien avec le travail du pôle, notamment au travail de préparation de la communication. 

Élaborer des lettres d’information et communiqués de presse en lien avec les engagements d’entreprise et les campagnes en cours.

On est vraiment dans le business associatif, où l’association est une fin en soi. Il n’y a ni morale ni envergure, ni sensibilité ni volonté transformatrice. C’est l’accompagnement des entreprises afin de les aider à donner l’image d’un « capitalisme à visage humain ». Tout cela, aux dépens des animaux, qui au lieu d’êtres sujets reconnus d’une Nature devant être sanctuaire, sont relégués au statut d’objets – de marchandises.

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Guerre

Ukraine : la tentative américaine de négocier avec la Russie

La question chinoise est à l’arrière-plan.

Les médias ont beaucoup parlé ces dernières 24 heures d’une information marquante. Le directeur de la CIA Williams Burns se serait secrètement rendu à Moscou à la mi-janvier afin de négocier une sortie de crise.

On parle ici du moment où s’est posée la question des chars occidentaux à envoyer à l’armée ukrainienne.

Williams Burns aurait proposé, dit-on, 20% du territoire ukrainien en échange de la paix. La Russie aurait refusé, considérant qu’elle allait l’emporter ; de toute façon, le régime ukrainien entend de son côté aller jusqu’au bout et se débarrasser de la « Moscovie ».

La Maison Blanche a catégoriquement démenti. Le souci est que l’information vient d’un article du Neue Zürcher Zeitung. On parle là d’un quotidien suisse ultra-conservateur qui profite d’une aura majeure dans les pays germanophones. C’est un journal extrêmement bien informé, à destination des élites.

La « NZZ » explique également avoir deux sources différentes jouant un rôle politique significatif en Allemagne. Et, surtout, ce n’est pas une information lâchée au détour d’une brève, il y a tout un panorama de présenté.

Le journal dit les choses suivantes :

– le conseiller à la sécurité Jake Sullivan et le chef de la CIA Williams Burns veulent mettre vite fin à la guerre pour se concentrer sur la Chine (on se rappelle ici que c’était la ligne de Donald Trump) ;

– cet avis est également exprimé par la RAND corporation, un think tank majeur aux Etats-Unis, mis en place par le complexe militaro-industriel en 1948 et disposant de 300 millions de dollars de budget ;

– à l’inverse, le responsable des Affaires étrangères Antony Blinken et le ministre de la Défense Lloyd Austin considèrent qu’il est possible de régler son compte à la Russie et qu’il faut mettre le paquet.

– cela montre qu’il y a des dissensions au sein de la tête des Etats-Unis ;

– le chancelier allemand Olaf Scholz pensait que la ligne Sullivan-Burn l’emporterait, et il voulait éviter donc de donner le moindre tank au régime ukrainien, d’où le fait que, officiellement, le gouvernement allemand… ne sait toujours pas combien l’armée allemande dispose de tanks en état de marche ;

– Olaf Scholz est ici en dissension avec la ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock, qu’il a court-circuité dans l’affaire des tanks pour le régime ukrainien ;

– Olaf Scholz s’est fait avoir car l’Allemagne va livrer des chars Leopard qui risquent de se faire détruire alors que les 31 chars américains Abrams proviennent de dépôts et ne seront livrés que dans un an après rafistolage !

On l’aura compris, l’article fait passer Olaf Scholz pour un incapable agissant de manière désordonnée, et c’est le but. La « NZZ » joue ici un rôle pour l’Allemagne qui est le strict équivalent de celui du Canard enchaîné en France. Il s’agit d’informer par la bande pour une remise à plat.

La différence étant bien entendu que le Canard enchaîné prétend être satirique, alors que la « NZZ » représente le maximum du sérieux bourgeois (pour ce qu’il en reste).

Cependant, ce qui compte surtout c’est que la « NZZ » dit ouvertement qu’il y a une dissension stratégique à la tête de superpuissance américaine. La mention de la position de la RAND corporation ajoute un poids majeur à ça.

En l’occurrence, il y a l’étude de 32 pages intitulée Avoiding a long war – Eviter une longue guerre. Rien que la présentation dit tout :

« Une mise en garde importante : cette perspective se concentre sur les intérêts américains, qui s’alignent souvent sur les intérêts ukrainiens mais ne sont pas synonymes de ceux-ci.

Nous reconnaissons que les Ukrainiens ont été ceux qui se sont battus et sont morts pour protéger leur pays contre une invasion russe non provoquée, illégale et moralement répugnante.

Leurs villes ont été rasées ; leur économie a été décimée ; ils ont été victimes des crimes de guerre de l’armée russe.

Cependant, le gouvernement américain a néanmoins l’obligation envers ses citoyens de déterminer comment différentes trajectoires de guerre affecteraient les intérêts américains et d’explorer les options pour influencer le cours de la guerre afin de promouvoir ces intérêts. »

Que dit l’article ? Tout d’abord, que pour la Russie le conflit en Ukraine est existentiel et que s’il le fallait, elle appuierait sur le bouton rouge de l’arme atomique. Les conséquences seraient incalculables et risquent de précipiter les États-Unis dans un emploi forcé de l’arme atomique.

Ensuite, que de toute façon la Russie a ouvert la boîte de Pandore de l’instabilité mondiale et que ce ne sont pas des km2 qui comptent. Si on pouvait geler la situation, ce n’est pas plus mal car l’Ukraine telle qu’elle est actuellement est utilisable, mais pas si elle cède encore du terrain.

Une Ukraine l’emportant totalement, par contre, aboutit à un risque d’engrenage, surtout en raison de la Crimée… Alors que de toute façon, la Russie est affaiblie.

Les États-Unis ont donc tout à gagner de faire en sorte qu’il y ait une armistice, plutôt que tout cela dure, coûte cher et soit risqué. L’article conclut en disant que passer de l’armistice à un accord sera très difficile, mais c’est toujours mieux que de faire durer les choses. Il trouve dommage que le président Joe Biden n’ait laissé aucun espace pour prévoir l’armistice et l’accord à trouver.

Tout cela est fort rationnel. Cependant, objectivement, ce que dit la RAND Corporation a six mois de retard. Désormais, la Russie est obligée de prendre Odessa. Elle ne peut pas se permettre d’avoir confiance en l’Occident et en le régime ukrainien. Elle avait demandé des garanties pendant des semaines avant le début de « l’opération spéciale », elle n’en a jamais eu.

Il ne peut donc pas y avoir de paix. Et, de toute façon, le vrai fond de tout ce qui se passe, c’est la bataille pour le repartage du monde. L’article de la RAND corporation ne le dit pas mais la vraie question c’est la Chine. Celle-ci n’est pratiquement jamais mentionné dans l’article… à part pour dire au passage :

« Au-delà du potentiel de gains russes et des conséquences économiques pour l’Ukraine, l’Europe et le monde, une longue guerre aurait également des conséquences sur la politique étrangère américaine.

La capacité des États-Unis à se concentrer sur ses autres priorités mondiales, notamment la compétition avec la Chine, restera limitée tant que la guerre absorbe le temps des décideurs politiques et les ressources militaires américaines. »

C’est là la ligne de Donald Trump. En fait, c’est une critique de la ligne de Joe Biden, en disant : il fallait maintenir tout cela gelé pour s’occuper uniquement de la Chine, là on se disperse et c’est très mauvais.

Cela reflète une intense bataille dans la haute bourgeoisie américaine, entre deux factions : celle « républicaine » visant la Chine d’abord et surtout voire uniquement, celle « démocrate » voulant d’abord liquider la Russie, voire l’Iran, avant de s’occuper de la Chine.

C’est cela qui explique le voyage à Moscou de Williams Burns. Il s’agissait d’une tentative de calmer la faction « la Chine seulement » en lui donnant un gage, en montrant que l’écrasement de la Russie est la seule voie possible en ce moment.

Cela tangue à la tête de la superpuissance américaine ! Mais quelle que soit la faction qui triomphera, ce sera de toute façon la guerre pour l’hégémonie mondiale.

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Guerre

Mise à jour par l’OMS de la liste des médicaments en cas d’urgence radiologique et nucléaire

Hasard du calendrier ou pas.

L’Organisation mondiale de la Santé a mis à jour la liste des médicaments essentiels pour faire face aux situations d’urgence radiologique et nucléaire. Hasard ou pas, cela se produit dans un contexte terrible…

« L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a mis à jour aujourd’hui sa liste des médicaments qu’il convient de stocker pour faire face aux situations d’urgence radiologique et nucléaire, ainsi que les conseils stratégiques pour leur gestion appropriée. Ces stocks comprennent des médicaments qui préviennent ou réduisent l’exposition aux rayonnements, ou qui traitent les blessures une fois que l’exposition s’est produite.

En cas de situation d’urgence radiologique, les gens peuvent être exposés aux rayonnements à des doses allant de négligeables à potentiellement mortelles. Les gouvernements doivent rapidement mettre les traitements à la disposition de ceux qui en ont besoin », a déclaré la Dre Maria Neira, Sous-Directrice générale par intérim de l’OMS, Division Amélioration de la santé des populations.

Il est essentiel que les gouvernements soient prêts à protéger la santé des populations et à réagir immédiatement en cas de situation d’urgence. Cela nécessite de disposer de stocks prêts à l’emploi de médicaments vitaux qui réduiront les risques et permettront de traiter les blessures causées par les rayonnements. »

Points essentiels :

Cette publication remplace le rapport publié en 2007 par l’OMS sur la constitution de stocks nationaux pour faire face aux situations d’urgence radiologique. Elle comprend des informations actualisées sur les médicaments à stocker en s’appuyant sur les progrès faits par la médecine d’urgence radiologique au cours des dix dernières années.

Elle donne des conseils stratégiques pour l’acquisition de médicaments susceptibles de prévenir ou de réduire l’absorption des radionucléides ou d’accroître leur élimination dans le corps humain.

Elle examine les principaux éléments nécessaires à la constitution, au maintien et à la gestion de stocks nationaux de fournitures médicales spécifiques qui seront nécessaires en cas d’urgence radiologique et nucléaire. 

Le rapport examine le rôle joué par les autorités sanitaires nationales dans la constitution de stocks, de même que le rôle joué par l’OMS.

En tant que principale organisation internationale de santé publique dont la responsabilité est d’apporter son aide en cas d’urgence sanitaire et qui dispose de l’autorité pour le faire, l’OMS fournit des conseils et des orientations aux pays en matière de préparation et de riposte de santé publique aux situations d’urgence radiologique, y compris en ce qui concerne la constitution de stocks.

Dans les situations d’urgence sanitaire, l’OMS peut aider à l’achat de fournitures médicales ou à leur partage entre différents pays.

Ce rapport comprend un bref examen de certaines technologies et formulations de médicaments émergentes, et aborde également la réorientation potentielle de produits précédemment approuvés pour d’autres indications.

Enfin, la publication donne des exemples de pratiques pour la constitution et la gestion d’un stock national dans certains pays, à savoir l’Allemagne, l’Argentine, le Brésil, les États-Unis, la Fédération de Russie, la France, le Japon et la République de Corée.

Cette liste actualisée de médicaments essentiels sera un outil incontournable pour la préparation et la capacité de réaction de nos partenaires, qui leur permettra de déterminer les contre-mesures efficaces et de les mettre en œuvre en temps opportun, ainsi que de procéder à l’achat des produits nécessaires et de les stocker afin de protéger les personnes à risque ou exposées à ce type d’événements », a déclaré le Dr Mike Ryan, Directeur exécutif du Programme OMS de gestion des situations d’urgence sanitaire.

En règle générale, un stock national constitué en prévision de situations d’urgences sanitaires dues à tout type de risques doit comprendre des fournitures et du matériel génériques utilisés pour tout type d’urgence, comme de l’équipement de protection individuelle (EPI), des trousses de traumatologie, des liquides, des antibiotiques et des analgésiques.

Cette publication n’évoque que des médicaments spécifiques qui sont connus et homologués à l’heure actuelle pour prévenir ou traiter la surexposition humaine aux rayonnements.Les situations d’urgence radiologique et nucléaire peuvent entraîner une exposition à des doses de rayonnement suffisamment élevées pour entraîner de graves conséquences sur la santé, voire la mort.

Il est donc extrêmement important que les gouvernements réagissent rapidement à de telles menaces. Cependant, de nombreux pays ne disposent toujours pas des éléments essentiels à la préparation aux situations d’urgence radiologique, selon les rapports annuels transmis au Secrétariat de l’OMS.

Les scénarios possibles envisagés dans cette publication comprennent les urgences radiologiques ou nucléaires dans les centrales nucléaires et les installations médicales ou de recherche, les accidents pendant le transport de matières radioactives, ainsi que les utilisations intentionnelles de matières radioactives avec une intention malveillante.

Produits pharmaceutiques devant être stockés en prévision de situations d’urgence radiologique

Cette publication se concentre sur les produits pharmaceutiques permettant de traiter l’exposition aux rayonnements et évoque la gouvernance et la gestion d’une telle réserve. En général, un stock de secours d’urgence radiologique doit comprendre les médicaments suivants :

– iode stable, administré pour prévenir ou réduire l’exposition de la thyroïde à l’iode radioactif ;

– chélateurs et décorporants (bleu de Prusse, appliqué pour éliminer le césium radioactif de l’organisme, et Ca-/Zn-DTPA, utilisé pour traiter la contamination interne par des radionucléides transuraniens) ;

– cytokines utilisées pour atténuer les atteintes de la moelle osseuse, en cas de syndrome aigu d’irradiation ; et

– autres médicaments utilisés pour traiter les vomissements, la diarrhée et les infections.

Les nouveaux traitements et contre-mesures dont il est également question dans le rapport donnent un aperçu des futures contre-mesures médicales qui pourraient être utilisées pour prendre en charge les patients surexposés aux rayonnements.

Ce sont en particulier les études identifiant de nouvelles voies cellulaires et moléculaires et de nouveaux moyens d’administration de médicaments qui peuvent être exploitées afin de développer de nouveaux traitements et de nouveaux produits à utiliser en cas de situation d’urgence radiologique.

Préparation, riposte et relèvement en cas de situation d’urgence

La coordination des interventions locales, nationales et internationales est essentielle pour une riposte harmonisée aux situations d’urgence radiologique.

En tant qu’organisme chargé d’orienter les interventions en matière de soins de santé à l’échelle mondiale, l’OMS fournit des conseils aux pays qui développent leurs capacités nationales de préparation et de riposte aux situations d’urgence radiologique et garantit l’accès aux médicaments et aux services de santé. »

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Guerre

Les USA fournissent 2,2 milliards d’armement au régime ukrainien

Dont des missiles d’une portée de 150 km.

Un véhicule de type Stryker

La superpuissance américaine a décidé d’ajouter encore 2,2 de dollars d’armement à ce qu’elle a déjà fourni au régime ukrainien. Au total, cela fait 29,3 milliards de dollars en un an. Rien qu’avec cette somme on aurait déjà le onzième budget militaire annuel dans le monde.

L’escalade est le mot qui exprime le mieux cette initiative, puisque vont être fournis des missiles GLSDB (Ground Launched Small Diameter Bomb) d’une portée de 150 kilomètres. Ce ne sont pas réellement des missiles, mais plutôt des bombes placées sur un moteur-fusée. L’idée est de permettre à l’armée ukrainienne de frapper encore plus en profondeur.

S’ajoutent à cela des véhicules de transport de troupes Stryker et des véhicules de combats d’infanterie Bradley, davantage de missiles HIMARS (d’une portée de 80km), des munitions d’artillerie (155mm), des munitions pour mortiers (120mm)…

Ainsi que 190 mitrailleuses lourdes avec imagerie thermique et munitions anti-drones, 181 véhicules résistant aux mines, 250 systèmes javelins avec 2 000 roquettes anti-tanks, des radars, du matériel de communication, du matériel médical, deux systèmes anti-aériens Hawk, des équipements pour aligner la défense anti-aérienne sur le système occidental, etc.

Naturellement, la superpuissance américaine fournit cet argent au régime ukrainien pour en réalité procéder à des achats à son propre complexe militaro-industriel. Ce sont les usines d’armement américaines qui vont tourner à fond.

Rappelons que la superpuissance américaine a également fourni au régime ukrainien 9,9 milliards de dollars pour assurer la sécurité alimentaire et médicale, et 15,1 milliards pour faire tourner l’État.

C’est comme on le voit un investissement massif, qui reflète bien la volonté d’utiliser l’Ukraine comme chair à canon contre la Russie. Une ligne qui est celle de la France également.

Les pays occidentaux prétendent ne pas être belligérants du conflit en Ukraine, mais en réalité ils le sont : c’est juste qu’ils n’ont pas encore l’opportunité d’envoyer leurs propres troupes, une chose qu’ils aimeraient éviter tant qu’ils le peuvent. Mais concrètement, nous sommes en guerre.

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Guerre

Le président tchèque Petr Pavel veut une aide militaire totale au régime ukrainien

Le pays est une semi-colonie américaine.

Si historiquement la Tchéquie est un bastion du Socialisme, le régime mis en place à la suite de l’effondrement de l’empire soviétique se fonde sur un anticommunisme des plus virulents. On est dans l’hystérie anti-mouvement ouvrier, à tous les niveaux.

Si avant le conflit militaire en Ukraine, tout ça ne formait qu’un arrière-plan d’une pression idéologique ultra-agressive, désormais la fascisation est en place.

L’élection de Petr Pavel le montre bien. Cet homme qui a été élu président de la République tchèque le 28 janvier 2023 avec 58% des voix s’est ouvertement présenté comme un candidat militariste.

Il a été général, chef d’état-major général de l’armée tchèque entre 2012 et 2015, président du comité militaire de l’Otan de 2015 à 2018. C’est au titre de ce parcours qu’il s’est mis en avant comme l’homme de la situation.

Sa ligne est ainsi limpide. Dans une interview à l’Agence France Presse le 2 février 2023, il explique qu’il faut fournir tous les armements possibles au régime ukrainien, qu’il faut l’intégrer dans l’Otan.

« Je suis fier que mon pays ait été l’un des premiers à apporter une aide militaire significative à l’Ukraine. »

« En ce qui concerne les armes conventionnelles, je ne vois vraiment aucune raison de fixer des limites. L’Ukraine ne peut pas combattre un adversaire aussi dur sans des blindés, des drones, une artillerie et des missiles à plus longue portée, ni sans, peut-être, des avions supersoniques. »

« En termes d’accord sur les valeurs, d’intérêts stratégiques à long terme, d’interopérabilité technologique entre l’OTAN et l’armée ukrainienne, je pense que l’Ukraine a déjà rempli les conditions. »

Lors d’une interview la veille à l’Agence de Presse Polonaise, il expliquait la même chose, tout en soulignant la nécessité que l’Ukraine rejoigne l’Union européenne. Il a tenu le même discours à la BBC la semaine précédente.

C’est là agir en valet des États-Unis: il s’agit de faire en sorte que le boulet ukrainien, avec ses dettes et sa corruption, soit géré par l’Union européenne, pendant que la superpuissance américaine en profite comme colonie. C’est la manière américaine de passer par l’Union européenne pour privatiser les bénéfices et socialiser les pertes.

Le fait également que les Tchèques, culturellement les plus proches des Russes du côté slave, se laissent embarquer dans le bellicisme, en dit long. Si c’est ainsi en Tchéquie, c’est que dans les autres pays de l’est de l’Europe c’est encore pire.

Il n’y a que la Serbie qui se place en porte-à-faux, dans un mélange d’anti-impérialisme et de nationalisme. Cette situation met d’ailleurs les fascistes serbes dans une mauvaise position puisque toutes leurs relations dans les autres pays soutiennent Azov, le régime ukrainien, l’Otan…

C’est un aspect à saisir : si la Russie tombe, le capitalisme occidental se relance pour vingt ou trente ans, et tous les pays de l’est seront également totalement pacifiés politiquement, au même titre que les pays ouest-européens.

Voilà entre autres pourquoi il faut souhaiter la défaite de l’Otan, pour la déroute de l’Occident.

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Guerre

Le président du parlement ukrainien chez Emmanuel Macron

Tout le monde au service des États-Unis.

Le 31 janvier 2023, à Paris, alors que le ministre des Armées Sébastien Lecornu recevait son homologue ukrainien Oleksiï Reznikov, Emmanuel Macron discutait avec le président du parlement ukrainien, Ruslan Stefanchuk.

Ce dernier est également passé au Sénat le 1er février 2023, dont le président Gérard Larcher le connaît puisqu’il l’a déjà rencontré par deux fois : déjà au Sénat en juin 2022, puis le mois d’après à Kiev. Le Sénat votera un soutien de plus à l’Ukraine le 7 février 2023.

Ruslan Stefanchuk a également pris la parole lui-même à l’Assemblée nationale, ainsi que devant la Commission économique ; il a rencontré le Premier ministre Élisabeth Borne, ainsi que les représentants des groupes politiques de l’Assemblée nationale.

Et il a bien entendu accordé une interview au quotidien Le Monde, qui représente le courant idéologique dominant, celui d’Emmanuel Macron, du libéralisme vaguement social plutôt libertaire, soumis à la superpuissance américaine.

Ruslan Stefanchuk et Elisabeth Borne

Ce que raconte le président du parlement ukrainien au Monde relève de l’escalade en cours. Ruslan Stefanchuk explique que les pays occidentaux sont déjà en guerre et que l’Ukraine est là pour les servir :

« Chers amis, n’ayez pas peur d’un affrontement direct avec la Russie. Il est déjà là. Et c’est l’Ukraine qui est en première ligne pour vous. »

Cette rhétorique est ouverte, car maintenant il s’agit de faire en sorte que les pays occidentaux fassent tourner à fond leurs productions d’armement pour inonder le régime ukrainien de matériel.

Ruslan Stefanchuk à la Commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale

Ruslan Stefanchuk y va d’ailleurs franco dans sa demande de matériel militaire :

« C’est la France qui, la première, a appelé à fournir des chars, en faisant la promesse de mettre à disposition des blindés légers AMX-10 RC.

Je suis venu pour la remercier de ce soutien, mais aussi pour lui demander de poursuivre son aide, en particulier militaire. J’espère qu’elle sera cohérente et fournira elle aussi des chars.

Comme la Russie utilise des méthodes terroristes contre l’Ukraine en attaquant les sites civils, nous avons également besoin de systèmes de défense antiaérienne.

Enfin, Emmanuel Macron a dit, lundi, qu’il n’excluait pas la livraison d’avions de chasse. Nous voulons aussi parler de ce sujet-là. »

Plus, toujours plus.

Ruslan Stefanchuk à l’Assemblée nationale

Ruslan Stefanchuk insiste particulièrement sur l’entrée dans l’Union européenne, ce qui est dans l’ordre des choses : la superpuissance américaine veut que le régime ukrainien serve de boulet à l’Union européenne. Cette dernière devrait payer pendant des décennies une Ukraine intégrée, qui serait de facto une colonie américaine à côté de ça.

« Qu’attendez-vous du sommet avec les dirigeants de l’UE, qui doit se tenir jeudi 2 et vendredi 3 février, à Kiev ?

En tant que président du Parlement, je peux vous dire que l’Ukraine fait son travail pour mettre en œuvre les sept recommandations qui lui ont été faites [par l’UE] pour obtenir le statut de candidat, en juin 2022. Nous attendons une évaluation franche de nos efforts, afin d’avoir une perspective claire sur notre chemin vers l’adhésion.

Si jamais l’Ukraine parvient à gagner la guerre, quand aimeriez-vous rejoindre l’UE, sachant qu’Emmanuel Macron parlait d’une vingtaine d’années avant son adhésion ?

Je remplacerai les mots « si jamais », par « quand »… Nous avons démontré ces derniers six mois que nous sommes capables d’avancer très vite. Vous ne trouverez pas ailleurs dans le monde une nation plus enthousiaste concernant son adhésion à l’UE. A ce jour, 95 % des Ukrainiens souhaitent vivre dans l’UE, une démarche considérée comme un retour dans le foyer européen. Ce retour à la maison doit être rapide, et je table sur 2024. »

Ruslan Stefanchuk et les représentants des groupes politiques de l’Assemblée nationale

Ruslan Stefanchuk souligne d’ailleurs que le régime ukrainien est déjà dans les faits une composante de l’Otan. Comme l’Union européenne s’est officiellement imbriquée dans l’Otan, il en découle donc que l’Ukraine doit « intégrer » l’occident.

« Le 30 septembre 2022, le président [Volodymyr Zelensky] , le premier ministre [Denys Chmyhal] et moi-même avons signé notre demande d’adhésion à l’OTAN.

L’armée ukrainienne fait la guerre selon les standards et avec les armes de l’OTAN. Elle sert de bouclier, aujourd’hui, pour toutes les armées de l’OTAN.

Que faut-il de plus pour passer du statut de membre de facto à membre de jure de l’Alliance atlantique ?

Nous savons que, pour surmonter les obstacles, il faut avancer. Notre but est l’adhésion à l’OTAN et à l’UE, et nous marchons dans cette direction. »

La dernière question posée par Le Monde est également représentative de comment le régime ukrainien est fasciste, ce qui satisfait tout à fait les occidentaux :

« Quel est le paysage politique au sein du Parlement ukrainien, depuis l’interdiction des partis prorusses et l’affaiblissement des oligarques ?

Dès le 24 février 2022, nous avons réuni les députés et décidé qu’il n’y aurait désormais plus qu’un seul groupe politique, qui s’appelle l’Ukraine. Depuis, il n’y a presque pas de divergences au sein du Parlement, car il est très difficile de chercher à engranger des dividendes politiques, sachant qu’à tout moment un missile peut frapper.

Le Parlement n’a jamais cessé de se réunir dans ses locaux habituels. Je me félicite que les députés aient fait le choix d’assumer leurs responsabilités plutôt que de céder à la peur de la Russie ou de la mort. »

Tout cela est ignoble, il n’y a pas d’autres mots.

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Grand succès des manifestations du 31 janvier 2023

Un triomphe pour la France réformiste.

Les manifestations du 31 janvier 2023 contre la réforme des retraites ont été un très grand succès. Selon les services des préfectures, 1,272 million de personnes sont descendues dans la rue. Les syndicats parlent de 2,8 millions de personnes.

Il y a même eu davantage de monde que le 19 janvier 2023. Les mobilisations ont été marquantes dans de très nombreuses villes, témoignant d’un vrai mouvement de fond. Grosso modo, en comptant large, il y avait 40 000 personnes au Havre, 20 000 à Perpignan, 35 000 personnes à Limoges, 45 000 à Lyon, 60 000 à Nantes, 22 000 à Rouen, 28 000 à Caen, 50 000 à Saint-Étienne, 80 000 à Toulouse, 200 000 à Marseille, 20 000 à Amiens, 30 000 à Montpellier, 40 000 à Grenoble, 70 000 à Lille, 30 000 à Brest, 10 000 à Angoulême, 4500 à Sète, 5 000 à Calais, 10 000 à Strasbourg, 25 000 à Nice…

Le mot d’ordre, malgré une grande portée de masses, est resté : il ne faut toucher à rien, et ce d’autant plus que tout se dégrade.

Pas d’envergure, pas d’ambition, et c’est d’autant plus criminel que de hauts représentants du régime ukrainien étaient invités à Paris et se sont vus remettre des cadeaux militaires. Les gens en France sont totalement à côté de la plaque et leur seul horizon, c’est leur vie privée avec la perspective de la propriété et de l’aisance matérielle.

On est ici en plein dans l’Occident corrompu, en décalage total avec l’Histoire du monde qui s’accélère.

Le seul horizon « politique » émergeant est soit le syndicalisme populiste, qui est allé jusqu’à couper le courant à des radars routiers (quelle honte !), soit le post-modernisme libéral-libertaire porté par les universités.

On est en plein dans l’Occident pourri, avec des gens sans aucune mémoire historique, sans culture des idées, dont les valeurs se baladent au jour le jour selon les aléas du 24h sur 24 du capitalisme.

Il faudrait faire un sondage pour voir combien de ces gens se font livrer des repas Uber et à quel rythme ils reçoivent des paquets d’Amazon. Ce qui est, à vrai dire, même pas nécessaire. Les gens vivent leur vie et ne voient pas de mal à ça. Et c’est vrai que pris individuellement tout le monde est sympathique.

Sauf que sur le plan personnel ce n’est pas ça… et qu’humainement c’est un désastre.

Il va en falloir des efforts pour décrocher du capitalisme !