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L’objectif de Marion Maréchal : une «révolution conservatrice» sur les décombres du «progressisme»

Marion Maréchal est une figure politique dans la lignée des Trump, Bolsonaro, Duterte, Poutine, Boris Johnson, Erdogan, etc. Elle sait que son heure viendra, car le repli du capitalisme sur sa base nationale est inéluctable pour la France également. La question est de savoir comment poser les éléments pour surgir de l’inévitable crise du « progressisme » d’Emmanuel Macron et de la Gauche post-moderne. C’est ce qu’elle a cherché à expliquer à la première convention de la Droite.

Si l’on regarde bien, Marion Maréchal a formulé trois axes fondamentaux pour la « révolution conservatrice » lors de la convention de la Droite. Il s’agit d’une véritable rupture avec le schéma traditionnellement conservateur-républicain, dont Jacques Chirac était par exemple un représentant.

Normalement, en effet, la Droite n’appelle pas à purger l’appareil d’État. Les seuls appelant à le faire est le PCF, qui appelle depuis les années 1960 à modifier le régime de l’intérieur. L’extrême-Droite authentique (donc pas vraiment Jean-Marie Le Pen) et les révolutionnaires de Gauche appellent directement à un changement de régime.

Or, Marion Maréchal appelle à la purge de l’appareil d’État :

« N’attendons pas que l’État nous sauve, actuellement il est phagocyté par une idéologie et des intérêts contraires à l’intérêt national. »

C’est l’équivalent de la ligne du PCF, mais inversé. Le PCF appelait à un Programme commun pour arracher l’appareil d’État aux monopoles, par l’unité populaire pour s’approprier par l’autogestion l’économie elle-même. Marion Maréchal appelle à une restructuration par en haut, par une Droite sur une ligne idéologique bien déterminée.

Le modèle n’est pas du tout le fascisme italien, ni le national-socialisme allemand, mais clairement la révolution conservatrice telle que théorisée en Allemagne, éventuellement l’austro-fascisme (mais il est trop directement sous dépendance cléricale), surtout le franquisme, historiquement une alliance des ultras-conservateurs avec une petite extrême-Droite mouvementiste et terroriste.

Le but de Marion Maréchal est ainsi de construire une Droite directement appuyée par tout un milieu, un véritable bastion implanté dans l’économie elle-même. Il ne s’agit pas de construire un mouvement populaire de l’extérieur des milieux capitalistes, puis de se vendre le plus tôt possible (et non pas, comme certains interprètent le fascisme italien ou le nationalisme-socialisme allemand, seulement à la fin).

Il s’agit de former un camp militant, offensif à tous les niveaux :

« Nous devons bâtir sur le roc, pas sur des coups médiatiques ! Par les idées, par les loyautés, les réseaux, des élus locaux, des soutiens financiers, culturels, intellectuels, par la confiance des entreprises. »

C’est extrêmement ambitieux, car seule une petite partie du capitalisme est favorable à une telle ligne dure. Seulement, les grandes entreprises sont ambitieuses à l’internationale et donc ouvertes à un tel projet. Et il suffit d’une crise approfondie se produisant pour que tout vacille et que le capitalisme se meuve vers une ligne dure.

> Lire également : «Convention de la Droite» le 28 septembre : l’affirmation d’un néogaullisme conquérant avec Marion Maréchal comme figure de proue

On l’aura compris : la clef, à l’arrière-plan, c’est l’armée. C’est elle qui traditionnellement impose les changements de régime. La Ve République est elle-même née d’un coup d’État militaire.

À la convention de la Droite, Marion Maréchal a souligné cette dimension essentielle de l’armée, combinée aux ambitions de la France :

« Il nous faut une armée de qualité, c’est la garantie de nos capacités diplomatiques. Nous sommes présents sur les cinq continents. »

Encore une fois, dans les conditions actuelles, tout cela semble bien vain. Le Monde et Libération sont contre, Le Figaro n’est pas pour, et le « progressisme » a le vent en poupe avec son libéralisme culturel se généralisant dans tous les domaines.

Mais ce qui est attendu, c’est le retour de bâton, qui ne peut être que virulent de la part d’une société qui va être écœurée d’elle-même. La victoire du « progressisme » sera son inéluctable défaite. Le miroir social sera tellement déformé que plus rien ne tiendra. En attendant ce moment, Marion Maréchal compte gagner en crédibilité et établir ses réseaux, pour agir très vite le cas échéant.

La Gauche sera-t-elle en mesure de faire face à un tel défi ?

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Communiqué du Secteur international du PCF sur les Marches Pour un Climat de Paix

Voici le communiqué du Secteur international du PCF sur les Marches Pour un Climat de Paix prévues demain samedi 21 septembre 2019 :

« «Action climatique, action pour la paix» est la thématique portée à l’occasion de ce 21 septembre, Journée internationale de la paix. Comme l’a affirmé Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, en juin dernier, «l’urgence climatique mondiale menace la sécurité collective et la stabilité du monde».

C’est pourquoi, à l’occasion de ce 21 septembre 2019, à l’initiative des près de cent organisations membres du collectif « En marche pour la paix », dont le PCF, et à l’appel de la Grève mondiale pour le Climat, de grands rassemblements convergents sont organisés dans de nombreuses villes en France. Fidèle à son engagement pour la paix et la solidarité internationale, le PCF appelle à participer et à contribuer au succès de ces marches pour la paix et pour le climat.

Réchauffement climatique, sécheresse, famines, catastrophes naturelles, épuisement des ressources naturelles: notre planète, la flore, la faune et les êtres humains de tous les continents souffrent comme jamais de l’exploitation à outrance des matières premières par les multinationales, de la course à la rentabilité des exploitations agricoles, de l’agressivité des accords de libre-échange, de la pollution des écosystèmes, des terres, des mers, de l’air! Autant de facteurs qui vont aggraver les tensions, les conflits, les risques de nouvelles guerres.

La civilisation humaine a pourtant les capacités intellectuelles et techniques de surmonter tous ces défis, mais il faut pour cela une volonté politique forte et une solidarité internationale, des coopérations renforcées, démocratiques et centrées sur les besoins humains, sociaux et écologiques.

Pour relever les défis climatiques et écologiques, celui du développement et du combat contre les inégalités et injustices sociales, le monde, chacun de nos pays a besoin d’envisager de nouveaux modes de production, de développement, de consommation.

Urgence pour le désarmement nucléaire et la paix
Les relations internationales sont soumises comme jamais aux rapports de domination économique et de conquête des marchés, aux chantages, aux menaces militaires et aux sanctions. L’OTAN est mise au service de cette logique d’exploitation et de mise en concurrence entre les peuples et participe activement à la relance de la course aux armements: en 2018, les ventes d’armes ont progressé pour attendre 1800 milliards de dollars et dont la moitié provient des seuls pays membres de l’OTAN!

Les perspectives pour 2019 et 2020 sont encore plus alarmantes après la fin du Traité sur les armes nucléaires intermédiaires (INF) entre les États-Unis et la Russie: L’annonce par les États-Unis de nouvelles armes nucléaires de moyenne portée, le développement de nouveaux types d’armes utilisant les drones ou les satellites et le renforcement général des capacités militaires dans le monde et le processus en cours en France visant au quasi doublement des crédits pour les armes nucléaires dans le cadre de la loi de programmation militaire en cours.

Faire reculer la guerre, agir pour la coopération entre les peuples et promouvoir un modèle de développement partagé et solidaire en utilisant autrement l’argent gaspillé dans la course aux armements, c’est aussi répondre à la crise climatique.

Urgence climatique et écologique
Les politiques libérales et de libre-échange ne sont pas compatibles avec la préservation des écosystèmes, la préservation des ressources, la profonde transformation des modes de production, d’échanges et de consommation qu’appelle l’urgence climatique. Ce que les sociétés humaines ont besoin, c’est d’abord de coopérations économiques et d’échanges commerciaux dont les finalités servent le développement économique, social et humain et non la finance. Le 4 novembre, le CETA passera devant le Sénat. La mobilisation du mois de juillet est parvenue à mettre ses partisans en difficulté, nous pouvons maintenant gagner la bataille et un vote de rejet du traité.

Urgence sociale
Les politiques austéritaires menées en France, en Europe et partout où règne le capitalisme mondialisé remettent en cause le pouvoir d’achat, les droits démocratiques et sociaux conquis, et les libertés. Tout de suite, il est possible de faire autrement: en récupérant l’argent versés aux actionnaires au détriment des salariés ou des investissements, en récupérant les sommes astronomiques planquées dans les paradis fiscaux et «optimisés» à bon frais, en privilégiant la rémunération du travail, l’investissement dans les services publics.
L’action pour la paix, l’action pour le climat, l’action pour la justice sociale sont indissociables. Elles sont l’affaire de toutes et de tous. Soyons nombreuses et nombreux à être présents et visibles samedi dans tous les rassemblements.

Secteur international du PCF »

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Journée internationale de la paix samedi 21 septembre 2019

Voici le texte du Collectif National En marche pour la paix, diffusé par le Mouvement de la Paix :

« Partout en France le samedi 21 septembre 2019, marchons ensemble pour un monde de solidarité, de justice, de liberté, d’égalité, de fraternité et de Paix !

En marche pour la paix – Stop la guerre – Stop la violence – Stop la misère

L’aspiration des peuples à vivre ensemble en paix dans la solidarité, la justice et la fraternité est immense.
Nous sommes persuadés qu’aucune de nos différences de convictions, d’appartenance ou de sensibilités philosophiques, politiques, religieuses, syndicales ou autres ne doit faire obstacle à l’expression de cette aspiration commune.

Nous sommes révoltés face à l’augmentation incessante des dépenses militaires qui sont passées de 1.144 milliards de dollars en 2001 à 1822 milliards en 2018 (Sipri en USD) et favorisent un commerce des armes immoral et dangereux, alors que le budget des Nations Unies pour les opérations de paix est de seulement 8,7 milliards et que la lutte contre le réchauffement climatique nécessite des moyens importants tout comme la réalisation des Objectifs du Développement Durable (ODD).

Nous sommes indignés de savoir que seulement 5 % des dépenses militaires mondiales pendant 10 ans permettraient selon le programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) de résoudre les principaux problèmes de l’humanité (alimentation en eau, faim, analphabétisme, principales maladies…)

Nous sommes conscients que la guerre est toujours un échec. Elle conduit au chaos et enfante des monstruosités dont sont victimes les populations civiles jetées sur le chemin de l’exil.

Au moment où le gouvernement français vient de doubler les dépenses annuelles consacrées à la production de nouvelles armes nucléaires en France (de 3.3 à 7 milliards d’Euros par an), n’est-ce pas le moment opportun pour dire que notre aspiration au développement d’une culture de la paix (voir “La culture de la paix c’est quoi ?”) est inconciliable avec une nouvelle augmentation des dépenses consacrées aux armes nucléaires dans notre pays et dans le monde ?

Enfin nous sommes convaincus que lorsque la guerre se développe, que les dépenses militaires augmentent et que la paix est menacée il est nécessaire d’agir pour obtenir des politiques sociales, économiques, culturelles et de paix s’inspirant de la charte des Nations Unies et des huit domaines de la culture de la paix définis par l’Unesco afin de contribuer à la construction d’un monde de justice, de solidarité, de fraternité, de Paix !

C’est pourquoi nous appelons à organiser partout en France, et dans le plus grand nombre possible de communes et de villes, le samedi 21 septembre 2019, des Marches pour la paix dans le cadre de la Journée Internationale de la Paix et du présent appel, l’appel fondateur du Collectif National “En marche pour la paix”. »

La liste des rassemblements en France est disponible ici : 21septembre.org/evenements

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Colloque international sur la paix et le désarmement nucléaire le 26 septembre

Le PCF organise jeudi 26 septembre 2019 un colloque international sur la paix et le désarmement nucléaire à Paris.

Voici la présentation :

« COLLOQUE INTERNATIONAL SUR LA PAIX ET LE DÉSARMEMENT NUCLÉAIRE

organisé à l’Assemblée nationale par Jean-Paul LECOQ, député PCF de Seine-Maritime, membre de la commission des Affaires étrangères, et Fabien ROUSSEL, député du Nord et secrétaire national du PCF, à l’occasion de la journée internationale pour l’élimination totale des armes nucléaires.

La journée s’articulera autour de 4 tables rondes permettant d’aborder la lutte pour la paix et le désarmement nucléaire – la course au surarmement, les enjeux écologiques comme la question des alliances stratégiques:

1. Désarmement nucléaire et éradication des armes de destruction massive: la perspective d’un monde sans arme est-elle crédible?

2. Lutte contre le surarmement et les ventes d’armes aux pays en conflit: le rôle du mouvement citoyen pour la paix.

3. L’impact écologique des conflits et droit humain à la paix : la déclaration de Santiago.

4. En finir avec l’OTAN et bâtir un cadre commun de coopération et de sécurité collective paneuropéen.

INSCRIPTION OBLIGATOIRE jusqu’au 18 septembre: formulaire en ligne https://framaforms.org/colloque-international-sur-la-paix-et-le-desarmement-nucleaire-jeudi-26-septembre-2019-1563356828 »

Le colloque aura lieu de de 9 heures à 18 heures au 101 Rue de l’Université, dans le 7e arrondissement de Paris.

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Vers la guerre : la Turquie veut la bombe atomique

Recep Tayyip Erdoğan, le président turc, a affirmé que son pays devait rentrer en possession de l’arme atomique. C’est une contribution de plus au bal dramatique des fous furieux allant à la guerre, de Donald Trump à Vladimir Poutine, de Rodrigo Duterte à Boris Johnson, de Jair Bolsonaro à Xi Jinping.

« On ne veut pas être prisonnier de 780 000m². »

Tels avaient été les propos du président turc Recep Tayyip Erdoğan il y a trois ans. Cela a le mérite d’être clair quant aux ambitions expansionnistes de ce dirigeant visant ni plus ni moins qu’à rétablir l’Empire ottoman. Il remet d’ailleurs ouvertement en cause les traités de paix issus de la Première Guerre mondiale.

Lors d’un forum économique à Sivas, il vient d’en rajouter dans la logique militariste, en expliquant la chose suivante :

« Il y a plusieurs pays qui ont des missiles avec des têtes nucléaires, pas seulement un ou deux. Mais ils nous disent, qu’on ne peut pas en avoir. Cela, je ne l’accepte pas. »

Comme en plus l’entreprise russe Rosatom construit, au sud-ouest de la ville de Mersin, la première centrale atomique turque, on comprend rapidement que ce ne sont pas des menaces en l’air, mais une véritable perspective, très concrète.

La Turquie s’est en effet rapprochée de la Russie ces derniers temps, au point que les États-Unis ont retiré la Turquie du programme d’emploi des avions de chasse F-35. La Turquie a en effet acheté à la Russie un système de défense anti-aérienne dénommé S-400, qui fournira aussi des informations techniques à la Russie.

À l’arrière-plan, il y a le dépeçage de la Syrie, que la Turquie et la Russie gèrent de manière pratiquement principale, de manière concurrente mais parallèle.

Il faut bien saisir également qu’une telle affirmation est parfaite pour satisfaire le nationalisme turc, qui est aisément panturc et dont l’esprit expansionniste est particulièrement ambitieux, voire totalement démesuré.

Rien de tel qu’une bonne guerre ! La Turquie le sait, elle qui dispose d’une forte puissance avec ses plus de 600 000 soldats, ses 358 généraux et amiraux ( il y a 200 000 soldats en France, avec 376 généraux), mais aussi ses 200 000 gendarmes et une capacité d’intégration de plusieurs de centaines de milliers de soldats dans ses troupes par la mobilisation générale.

Il faut bien ça pour effacer la question kurde, tout comme celle des multiples minorités nationales dans le pays, sans parler de la question arménienne, celle du rapport à l’Irak dont une partie est déjà vassalisée, etc.

La tendance de fond est irrépressible et pour la Turquie, c’est une fuite en avant du même type que pour la Russie. En plus de l’instabilité culturelle et politique, l’économie, dont la base est relativement faible et instable, ne peut s’appuyer que sur une dynamique extrêmement agressive à l’extérieur et brutale à l’intérieur. Il en va de même pour le Brésil évidemment, mais aussi pour la Chine, dont le développement si rapide a provoqué des inégalités de développement dans tous les domaines.

D’où le fanatisme nationalise et le militarisme intérieur forcené, tout comme le renforcement des projets d’expansion.

Des pays comme la France et les États-Unis auront beau jeu ainsi d’accuser de tels pays, alors qu’eux-mêmes sont intéressés par la guerre, pour renforcer leur situation hégémonique. En fait, tout le monde a intérêt à un repartage du monde, soit pour s’affirmer, soit pour renforcer son affirmation.

La guerre se nourrit elle-même, comme expression du besoin d’hégémonie, de conquête, de renforcement des capitalismes !

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Tendance à la guerre : appel australien à la militarisation accentuée contre la Chine

L’université de Sydney en Australie dispose d’un United States Study Center, qui a produit un rapport en cette fin août 2019. Les bases américaines en Asie seraient sous la menace d’un attaque rapide menée par la Chine, il faut donc militariser bien davantage et organiser un front militaire unifié américano-australien.

Le rapport de l’United States Study Center est vraiment très clair. Il est tout à fait franc dans ses objectifs, à savoir maintenir l’hégémonie américaine, avec son allié australien et empêcher la Chine de vouloir poser un repartage du monde. On est ici dans une logique militariste tout à fait assumé.

Le document, relativement long, expose la chose suivante : la clef est l’Australie.

Pour comprendre cela, il faut saisir l’arrière-plan. Il y a de nombreuses bases américaines autour de la Chine, à la base pour tenter d’exercer une pression sur la Chine communiste de Mao. Aujourd’hui la Chine n’a rien à voir et se pose comme grande puissance conquérante.

Or, selon le rapport australien, les bases américaines seraient détruites à 70 % si la Chine mène une attaque surprise. Voici une carte montrant comment le rapport voit les choses :

L’Australie, par contre, est suffisamment protégée d’une attaque surprise. Le rapport la place donc au cœur de la stratégie américaine « nécessaire ». L’Australie doit devenir la tête de pont américaine.

Cela est prétexte à toute une évaluation du matériel militaire américain, de ses capacités budgétaires, etc. Et là on a droit à tout un catastrophisme accompagné d’une exigence de militarisation, sur une ligne d’affrontement futur.

Le rapport de l’United States Study Center insiste ainsi très lourdement sur le fait que les États-Unis ne disposent pas d’un plan de budget suffisant pour maintenir leur hégémonie dans le Pacifique. Ils devraient impérativement s’organiser pour relancer l’ensemble de leur militarisation. Pour cela, ils doivent se réorganiser.

Ainsi, il est appelé à renforcer les forces sous-marines, afin d’être en mesure de contrer aux missiles chinois. Le rapport appelle également ouvertement l’Australie et le Japon à assumer militairement le « trou » laissé par la pseudo incapacité américaine à suivre la Chine militairement. D’ailleurs, il devrait y avoir un seul front organisé, unifié, des États-Unis et de ses alliés dans le Pacifique.

Le rapport parle également du sens des exercices militaires Talisman Saber de cette année. Ceux-ci ont lieu tous les deux ans en Australie depuis 2005 et ont regroupé 35 000 soldats cet été, avec des forces américaines, australiennes, canadiennes, japonaises et néo-zélandaises. Il s’agissait cette fois de s’entraîner à une opération d’envergure en mer de Chine.

Il est même parlé de « l’aventurisme chinois », ce qui est déjà un signe annonciateur du mot d’ordre du Japon, de l’Australie et des États-Unis pour l’affrontement futur avec la Chine. Au début de l’année 2019, dans son rapport annuel, le département de la défense des États-Unis annonçait d’ailleurs que la Chine était en train de devenir « la puissance prévalente dans la région indo-pacifique ».

On l’aura compris, les cartes sont désormais distribuées. Le cœur de la guerre mondiale future, ce sera la zone indo-pacifique. L’affrontement indo-pakistanais sera son à côté inévitable. L’Europe cherchera à bien se positionner, mais elle ne coupera pas elle non plus à l’affrontement.

Dans tous les cas, le capitalisme mondial vacillera de manière générale, comme ce fut le cas au moment de la première guerre mondiale. Personne ne pourra échapper à l’impact d’une guerre dévastatrice, produite par l’affrontement de la principale puissance et de celle venant la concurrencer.

Une guerre produite inévitablement par le capitalisme posant la concurrence, la compétition, comme norme à tous les domaines, et avec un système économique fondé sur l’accroissement toujours plus grand des richesses financières, ce de manière exponentielle et à tout prix.

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Le G7 à Biarritz : entre amateurisme et folie militariste

Le G7 à Biarritz est le dernier avant la crise du Brexit à venir, ainsi que la récession qui s’annonce dans de nombreux pays. C’est toute une nouvelle époque qui s’ouvre, avec pour l’instant des dirigeants allant sciemment à la guerre et des gens paralysés par l’espoir d’une consommation capitaliste qui continue comme si de rien n’était.

Il y a d’un côté la nullité toujours plus grande de politiciens à la tête d’un système décadent, de l’autre une incapacité populaire à saisir quoi que ce soit au grand drame qui vient, celui de la guerre pour le repartage du monde.

On a ainsi Emmanuel Macron qui dans son allocution télévisée de samedi, expliquait :

« Dans quelques heures j’accueillerai (…) les chefs d’État et de gouvernement des États-Unis d’Amérique, du Canada, du Japon, de l’Allemagne, d’Italie, et les institutions européennes. »

Ce faisant, il oubliait le Royaume-Uni. Résultat, lors de la mise sur les réseaux sociaux, l’Élysée a été obligé de couper le passage. C’est là un amateurisme qui aurait été impossible il y a peu encore. C’est tout le niveau intellectuel et culturel qui s’effondre dans le capitalisme.

De leur côté, Donald Trump ou Boris Johnson ne sont pas que des farfelus dingos, ce sont de vrais dirigeants, prenant des décisions réelles, en conformité avec le caractère totalement fou du capitalisme allant à la guerre.

L’amateurisme devient la norme, comme hier avec Hitler ou Mussolini. Prenons par exemple le président brésilien Jair Bolsonaro. Fin juillet il devait rencontrer à Brasilia Jean-Yves Le Drian, le ministre français des Affaires étrangères. Il annulé pour des « raisons d’agenda ». Et au moment du rendez-vous, il s’est posté en vidéo directe sur Facebook… en étant chez le coiffeur.

C’est pathétique. C’est d’un pathétique meurtrier. C’est cela qui nous attend si les masses ne se réveillent pas et disent : hors de question de faire s’effondrer le niveau de civilisation !

Mais, prisonnier de la société de consommation d’une vie quotidienne à la fois aliénante et aliénée, les gens ne peuvent pas prendre la réalité au sérieux. Ils attendent que cela se passe – et rien de grave ne peut selon eux se passer.

C’est qu’il y en a de la corruption en France comme dans tous les pays du G7, qui représentent quasiment la moitié de la richesse mondiale !

Tout se révèle bien à la lumière de cette personne en train de passer comme si de rien avec son skate cruiser, clope à la main (à la fin de la vidéo suivante), à Bayonne entre les CRS et des manifestants en pleine colère, pour qui plus est perdre celle-ci dans un mauvais mouvement en arrière… Rien ne peut être finalement sérieux  !

Ajoutons à cela le fait qu’on se demande bien ce que font ici les manifestants, alors que Biarritz est à plusieurs kilomètres de là. La police ne protège pas ici un quelconque accès au G7, mais bloque les ponts vers le centre-ville commercial de Bayonne depuis le vieux-Bayonne, le quartier de la Gauche Abertzale (patriote basque). C’est comme si la police avait mis des unités là pour occuper les manifestants, et que ça marche !

Tout cela est du grand n’importe quoi et on ne dira jamais assez de mal justement des gilets jaunes, ce mouvement plébien anti-politique porté par une seule volonté : celle de vouloir vivre « comme avant ».

Mais plus rien ne sera comme avant et le G7 à Biarritz a montré à quel point on est rentré dans l’ère des tensions ouvertes, puisque même une déclaration commune à la fin de la réunion est devenue impossible.

Le Brexit qui vient, en plus de la récession dans de nombreux pays capitaliste, va provoquer une onde de choc dans une situation déjà mûre. L’Histoire s’accélère et les enjeux sont pas moins que le monde lui-même.

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Emmanuel Macron prend en otage la question de l’Amazonie pour servir la puissance française

Avant-hier à la veille du G7 à Biarritz, Emmanuel Macron a opportunément évoqué les incendies en Amazonie, afin de critiquer l’État brésilien et faire pression sur des accords commerciaux. Il en a rajouté lors de son allocution d’hier à Biarritz, laissant entendre qu’il sera à l’origine d’un mouvement d’action en faveur de l’Amazonie, ce qui n’a d’autre fin que de servir les intérêts de la France en tant que grande puissance.

La forêt amazonienne connaît actuellement une série d’incendies de grande ampleur. D’après un spécialiste du Centre européen de prévisions à moyen terme (ECMWF), «  jamais les incendies dans l’État brésilien d’Amazonas n’avaient émis plus de CO2 lors d’un mois d’août, alors que le mois n’est pas encore fini ». Le constat fait par l’Institut national brésilien de recherche spatiale (INPE) va dans le même sens, avec un nombre de départs de feu constaté très supérieur aux années précédentes.

La catastrophe est telle que la ville de São Paulo a vu son ciel complètement obscurci pendant une heure en plein après-midi ce lundi 19 août 2019, du fait de ces incendies. Plusieurs études scientifiques alertent par ailleurs sur un possible point de non-retour qui serait franchi rapidement, empêchant l’équilibre hydrique de la forêt tropicale humide de se maintenir, la faisant devenir une savane.

La situation n’est cependant pas nouvelle, ni isolée : elle correspond à l’état général de la planète, dont la vie est bouleversée en profondeur par l’activité humaine dans le cadre du mode de production capitaliste. La question de l’Amazonie fait ici surtout office de totem, manié par des gens qui ne veulent pas réellement changer le monde et qui s’attachent à des symboles pour prétendre l’inverse.

Les propos d’Emmanuel Macron sur Twitter sont très significatifs de cette posture à propos de l’Amazonie :

« Notre maison brûle. Littéralement. L’Amazonie, le poumon de notre planète qui produit 20% de notre oxygène, est en feu. C’est une crise internationale. Membres du G7, rendez-vous dans deux jours pour parler de cette urgence. #ActForTheAmazon »

Personne ne sait vraiment d’où le Président français tient ce chiffre de 20 %, mais il est en tous cas faux. Parler de poumon de la planète pour l’Amazonie correspond de surcroît à une posture romantique, pas à la réalité scientifique.

Déjà, parce qu’un poumon ne produit pas d’oxygène ! Mais surtout, car il est faux de considérer la planète en séparant les parties du monde et les formes de la vie les unes des autres. La production et le maintient de la teneur en oxygène de l’atmosphère est quelque chose de très complexe, qui concerne l’ensemble de la biosphère. La majorité des émissions d’oxygène provient d’ailleurs des océans, grâce au phytoplancton et non pas des forêts. L’Amazonie, aussi grande soit-elle, ne constitue de toutes manières qu’une partie des forêts mondiales.

Mais ce n’est pas ce qui compte ici puisqu’en réalité Emmanuel Macron entend surtout faire pression pour tirer un avantage plus favorable des accords avec le Mercosur, c’est-à-dire surtout le Brésil et l’Argentine. La situation est très simple : l’Union européenne a signé un accord de libre-échange abolissant presque entièrement les taxes douanières entre les deux marchés communs.

Cet accord, qui est pour l’instant suspendu, est intéressant pour l’industrie allemande, notamment pour l’exportation d’automobiles, et pour le Brésil, pour l’exportation agricole. Il est en partie intéressant pour les exportations françaises, mais entre cependant en concurrence avec les intérêts de l’agro-industrie française, elle aussi très puissante et exportatrice.

La destruction par des incendies volontaires de la forêt amazonienne, qui est un crime barbare contre la vie sur Terre et la vie de la Terre, a pour but de dégager d’immenses espaces agricoles pour l’agro-industrie brésilienne et particulièrement l’élevage. C’est cela que critique Emmanuel Macron, non pas pour des raisons écologiques, mais pour des raisons de concurrence économique, principalement à l’encontre de l’élevage bovin français.

Quand le Président français accuse le Président brésilien d’avoir « menti » sur ses engagements en faveur du climat, il dénonce en fait la possibilité d’une concurrence accrue contre l’agro-industrie française du fait de plus grands espaces agricoles. C’est pour cela qu’il affirme en conséquence vouloir s’opposer à l’application de l’accord avec le Mercosur.

La présidente de la FNSEA, qui représente directement les intérêts de l’agro-industrie française, a immédiatement salué la « décision de sagesse » d’Emmanuel Macron, considérant que ses arguments ont été entendus.

La défense de la forêt amazonienne n’est en effet qu’un prétexte, un mensonge, de la part de celui qui encourageait l’industrie liée à l’extraction d’or dans la forêt amazonienne en Guyane lorsqu’il était au ministère de l’économie. Le président brésilien d’extrême-Droite Jair Bolsonaro a alors beau jeu de dénoncer une instrumentalisation, puisque c’est de cela qu’il s’agit :

« Je suis navré que le président Macron cherche à instrumentaliser une question interne au Brésil et aux autres pays amazoniens à des fins politiques et personnelles. Le ton sensationnaliste avec lequel il se réfère à l’Amazonie (faisant même appel à de fausses photos) ne contribue en rien à régler le problème. »

Remarquons ici que cette polémique bénéficie largement au chef d’État brésilien, qui se pose alors en critique des grandes puissances en plein G7, dénonçant même une mentalité colonialiste :

« Le gouvernement brésilien reste ouvert au dialogue, sur la base de faits objectifs et du respect mutuel. La suggestion du président français selon laquelle les affaires amazoniennes soient discutées au G7 sans la participation de la région évoque une mentalité colonialiste dépassée au 21e siècle ».

Chaque pays cherche à tirer son épingle du jeu dans le cadre de la concurrence économique mondiale. Nous vivons l’époque des Trump, Xi Jinping, Bolsonaro, Poutine, Erdogan, Duterte, du Brexit, de la bataille toujours plus ouverte pour le repartage du monde.

Emmanuel Macron et Angela Merkel eux-mêmes sont des va-t-en-guerre avec leur moteur franco-allemand de l’Union Européenne, qui assume une militarisation accrue. La question de la guerre, couplée à celle de la vie pacifiée de la planète sur le plan écologique, va indéniablement façonner les prochaines années !

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Le G7 2019 à Biarritz : vers la guerre

Les années 1990 ont connu un vaste mouvement « altermondialiste » qui se focalisait sur les grands événements comme le G7, exigeant une autre orientation de l’économie mondiale. C’est du passé. Désormais, on retourne aux fondamentaux : les pays sont tous en concurrence ouverte les uns avec les autres, on va vers la guerre et l’affrontement sino-américain est la toile de fond du drame qui s’annonce.

Le G7 qui se tient à Biarritz n’est pas une simple réunion des « puissants », mais une étape dans la constitution de nouveaux blocs. Il a fallu une semaine avant que l’on s’aperçoive que les propos de Donald Trump n’étaient pas du tout farfelus, mais relevaient d’une vraie politique de conquête. Le Monde, Le Figaro, Le canard enchaîné… ont rappelé qu’en réalité, les États-Unis demandent régulièrement à se procurer le Groenland, et ce depuis 1850 !

L’OTAN a d’ailleurs mené dans la région les manœuvres Trident Juncture en 2018, à la frontière de l’Arctique entre la Norvège et l’Islande, alors que ce dernier pays abrite désormais des avions américains de lutte anti-sous-marin Poseidon P-8.

Mais telle est la naïveté des gens, qui s’imaginent que la guerre n’est plus possible, alors que seul l’effondrement du bloc de l’Est a temporairement rebattu les cartes. On est train de revivre les années 1980 désormais et donc tout recommence sur le plan de la marche à la guerre.

Donald Trump a d’ailleurs annoncé la chose suivante sur Twitter :

« Nous n’avons pas besoin de la Chine et franchement on est mieux sans eux. Les vastes sommes d’argent faites et volées par la Chine aux États-Unis, année après année, pendant des décennies, doit cesser et CESSERA.

Nos formidables entreprises américaines ont de ce fait pour ordre de commencer immédiatement à chercher une alternative à la Chine, y compris en ramenant vos entreprises à la maison et en fabriquant vos produits aux USA.… »

Ce message fait partie d’une longue liste de messages, dont un annonçant que les taxes sur 300 milliards dollars de biens chinois devant commencer le premier septembre seront de 15 % et non plus de 10 % comme prévus.

Cela suit la décision de la Chine de relever les droits de douane à l’importation sur 68 milliards d’euros d’importations américaines.

Dans ce panorama, il faut ajouter que les États-Unis viennent de procéder à un test d’une « variante d’un missile de croisière d’attaque sol-sol Tomahawk » qui a frappé une cible à 500 kilomètres. C’est une conséquence de la rupture du traité INF sur les missiles intermédiaires et la Russie a immédiatement affirmé qu’elle répondrait par un test « symétrique ».

On ne sera donc pas étonné qu’au sujet du G7 qui a lieu ce week-end à Biarritz, Le Figaro titre son article de la manière suivante :

« À Biarritz, un G7 électrique accueille des puissances plus divisées que jamais »

Emmanuel Macron a d’ailleurs prévu le coup et carrément supprimé la traditionnelle déclaration de clôture, se cachant derrière le faux argument comme quoi ce serait des « communiqués que personne ne lit, qui sont le résultat d’interminables chicayas bureaucratiques ».

C’est que plus jamais il n’y aura d’unité entre les grandes puissances. Cette unité n’était que relative par le passé, elle s’appuyait seulement sur la croissance issue de l’effondrement du bloc de l’est et de la montée de la puissance chinoise. Désormais tout recommence.

Et face à cela, il faut la Gauche historique, pas les « altermondialistes ». Un « autre monde » n’est pas possible. Seul un changement complet de système social est possible et cela implique le Socialisme, la classe ouvrière, les valeurs de la Gauche historique. Et cela va exiger de faire face à la tendance à la guerre, toujours plus présente, prégnante, agressive, décisive !

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Australie : « la Chine est comme l’Allemagne nazie des débuts »

C’est une très grave crise politique qui traverse les couches dirigeantes australiennes, avec comme question centrale le rapport à la montée en puissance de la Chine. Il y a au plus haut niveau australien une assimilation de la Chine actuelle aux débuts de l’Allemagne nazie : on aura compris alors qu’une fraction des couches dominantes australiennes exigent un engagement total en faveur de la ligne belliciste américaine.

Le député australien Andrew Hastie a comparé la Chine actuelle avec la montée en puissance de l’Allemagne nazie. Cela signifie que, de manière très claire, ce conservateur annonce une prochaine guerre mondiale, avec un pays cherchant à modifier le partage du monde. Tout comme l’Allemagne cherchait à se développer hier, la Chine actuelle entend exiger un repartage du monde.

Il a formulé son point de vue dans une tribune dans la presse australienne, où il appelle à une remise à plat de tous les rapports avec la Chine, afin de préserver la souveraineté australienne. Nul hasard à cela : la semaine dernière, les gouvernements américain et australien ont également exprimé en commun des inquiétudes quant à l’agrandissement de l’influence chinoise dans la région.

Ses propos ont exigé une mise au point de la part des principaux dirigeants. Le ministre du commerce Simon Birmingham a demandé de la prudence dans les mots, alors que le ministre des finances Mathias Cormann a exprimé des critiques.

Mais le ministre de l’intérieur Petter Dutton a apporté son soutien au député. De manière significative, il est également le dirigeant de la commission parlementaire des services secrets australiens. Andrew Hastie n’est pas non plus n’importe qui à ce niveau. Il est passé par l’armée et il est le dirigeant de la commission parlementaire sur la sécurité.

Dans sa tribune, il compare d’ailleurs l’Australie à la France de 1940. Il explique qu’on sous-estime la capacité de la Chine à se mobiliser en différents points. De fait, il place la question militaire au centre des préoccupations. Cela fait plus que sous-entendre la nécessité d’une alliance ouverte avec les États-Unis en vue d’affronter la Chine.

Andrew Hastie fait également remarquer que la France s’est trompée en croyant que l’Allemagne nazie, de par l’importance des échanges économiques, n’irait pas au conflit. C’est une question essentielle d’ailleurs pour l’Australie, dont la Chine est la principale partenaire. Preuve des tensions stratégiques, Huawei a d’ailleurs été pourtant exclu de la technologie 5G devant être mise en place en Australie.

On aura compris que toute la question est de savoir pour l’Australie s’il faut maintenir la situation telle qu’elle est, car le capitalisme fonctionne bien et cela dans un rapport étroit avec la Chine, ou bien s’il s’agit de prévoir déjà le coup d’après et de commencer la rupture. C’est un choix critique, qui engage tout le pays, dans son positionnement même.

C’est là l’expression de la tendance à la guerre. Il est évident que pour les pays autour de la Chine, cette tendance s’exprime particulièrement brutalement. La Corée, le Japon, le Vietnam, l’Indonésie… tous ces pays connaissent des mouvements de fond dans leur nature même. Ils sont littéralement emportés par la tendance principale, celle de l’affrontement sino-américain à venir.

Il serait bien entendu illusoire de croire que, parce que la France est loin, on échappera d’une manière ou d’une autre à une guerre mondiale. Ce serait criminel même de ne pas vouloir s’opposer à une telle conflagration, inhumaine, meurtrière, criminelle.

La France, riche pays, puissance de premier plan, ne manquera pas de participer à un quelconque conflit. C’est dans sa nature même, c’est dans la logique même de son économie et tout l’État est engagé en ce sens, comme la militarisation des satellites le montre de manière assez franche.

Les généraux veulent la guerre, les actionnaires en ont besoin. Le peuple est passif et ne saisit pas les enjeux, ou ne veut pas les saisir encore. Partant de là, le processus s’enclenche inéluctablement.

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Les militaires et le vote pour l’extrême-Droite : une vraie cohérence

Les casernes soutiennent massivement l’extrême-Droite. Cela n’étonnera pas les gens de Gauche, qui savent que contrairement à la police, la logique militariste prime totalement chez les soldats, les gendarmes, les sapeurs-pompiers. Leurs traditions sont puissantes encore et c’est inévitable : c’est là le cœur de l’État, son noyau dur. Il relève donc de la réaction anti-ouvrière et anti-Gauche la plus virulente.

Escadron de cavalerie de la garde républicaine. Quartier des Célestins - 14 juillet 2012 (wikicommons)

La Fondation Jean Jaurès est à l’origine de l’enquête « Pour qui votent les casernes ? », dont elle fournit les résultats en ligne. Pour trouver des réponses, les bureaux de vote de quelques communes ont été choisis de manière précise : ceux étudiés relèvent des zones où le personnel militaire et leurs familles ont une hégémonie significative.

L’étude vaut le coup d’œil pour tous les gens qui ont une caserne dans leur environnement proche. C’est un effet un facteur d’influence très important, un véritable foyer de nationalisme et de militarisme. Le vote pour l’extrême-Droite est hautement révélateur et un argument utile pour démasquer la « neutralité » fictive des militaires.

Dans l’étude, il est constaté que le vote pour le Rassemblement National fait dans les zones à prédominance militaire grosso modo entre 8 et 17 % de plus que la normale. Et vues les zones, cela donne donc parfois du plus de 40 %. Et l’étude remarque surtout que le phénomène s’accentue. Il y a une sorte de passage, bagages en main, d’une large partie de l’armée dans le camp de l’extrême-Droite.

De fait, l’armée a en effet toujours eu un tropisme naturel pour la « remise en ordre », dans un sens évidemment non socialiste. L’étude le rappelle de manière d’ailleurs bien plus que maladroitement. On a ainsi des remarques pseudos-sociologiques, qui doivent faire retourner Jean Jaurès dans sa tombe, comme par exemple ici au sujet des gendarmes :

« En premier lieu, on n’entre pas dans la gendarmerie totalement par hasard. On peut penser que les membres de ce corps adhèrent plus que d’autres aux valeurs d’ordre, de patriotisme, d’autorité et de discipline traditionnellement portées par la droite.

En second lieu, le fait d’appartenir à un escadron plonge le militaire dans une ambiance très particulière. Il vit avec sa famille au contact de ses collègues au sein de la caserne, ceci renforçant la cohésion de groupe. L’esprit de corps, le poids du groupe et de ses valeurs sont donc omniprésents durant le travail comme au repos ce qui a sans doute des effets sur la façon dont les gendarmes mobiles et leurs proches se forgent leurs opinions. Leur vision du monde et leurs conceptions de la société sont enfin sans aucun doute influencées par la nature et la réalité quotidienne de leurs missions. Assurer le maintien de l’ordre lors des manifestations de rue, patrouiller dans des cités sensibles, intervenir en cas de coups durs ou d’émeutes et participer à la répression de la délinquance constituent un quotidien très éloigné de celui d’un électeur « moyen ». »

Le militaire ne serait donc pas un réactionnaire et il ne faudrait pas le dénoncer comme l’a fait Jean Jaurès. Il faudrait le comprendre, le pauvre, son travail est bien difficile et la population est si non compréhensive par rapport à cette rude tâche ! L’étude mentionne même les attentats islamistes pour « justifier » un tournant en faveur de l’extrême-Droite… C’est vraiment la honte. Que des gens tenant de tels propos puissent se revendiquer de Gauche, et même s’imaginer de Gauche, c’est incroyable.

Surtout que l’étude voit bien que la tendance à l’appui à l’extrême-Droite est toujours plus marquée et va avec le fait que le vote à Droite disparaît pratiquement en faveur de celui de l’extrême-Droite, avec un phénomène de vases communicants. Ce phénomène est constaté en métropole, comme en Corse ou au bureau de vote d’Abu Dhabi. Il est vrai pour les militaires des différentes armées (air, terre, mer), comme pour les gendarmes.

Cela signifie qu’on a déjà dans l’armée cette confluence Droite / extrême-Droite que des forces sociales puissantes appellent de ses vœux en France, pour réaliser des ambitions nationalistes et militaristes de conquête et de domination.

Celui pour qui une telle étude est un coup rude, c’est Emmanuel Macron, qui lui prétend que sa vision moderniste est la plus à même pour faire triompher la France. On voit bien – et c’est logique – que l’armée ne le suit pas. Car l’armée française est par définition pour une centralisation bureaucratique, autour d’un pouvoir personnel fort, ce qu’on appelle un « chef ».

La France a une longue tradition de coups d’État militaire et la cinquième république est elle-même née ainsi. La rencontre entre la Droite et l’extrême-Droite visera clairement une telle acquisition du pouvoir également, pour avoir les coudées franches pour réaliser ses « grandes ambitions ».

Cela rappelle à quel point l’armée française est un ennemi de la Gauche dans sa nature même, dans sa substance même. Une vraie force de Gauche dans le pays ne pourrait que vouloir, inévitablement, la démanteler, la remplacer par une armée du peuple. C’était déjà l’exigence de Jean Jaurès, mais il était trop idéaliste pour se poser la question de savoir comment le réaliser dans les faits.

Cela redeviendra une question à Gauche dans les prochaines années, de par l’Histoire tourmentée qui nous attend.

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Vers la guerre «indo-pak» avec le Cachemire comme prétexte

Les actuelles tensions « indo-pak » s’approfondissent de jour en jour et l’état d’urgence au Cachemire mis en place du jour au lendemain témoigne de leur gravité. Le statut autonome du Cachemire va ni plus ni moins que disparaître au profit d’une intégration complète dans l’Union indienne.

L’affrontement militaire indo-pakistanais, inéluctable, représente l’un des aspects de la guerre sino-américaine à venir. Tant l’Inde que le Pakistan, pays munis de l’arme atomique, ont focalisé leur identité et leur armée l’un contre l’autre et tous deux sont appuyés par la Chine et les États-Unis, qui en font de puissants pions dans la bataille pour l’hégémonie mondiale.

Du jour au lendemain, l’Inde a annulé le statut particulier du Cachemire, qui en tant qu’État du Jammu et Cachemire disposait d’une vaste autonomie garantie par l’article 370 de la constitution de l’Union Indienne. C’est le ministre de l’intérieur de l’Union indienne, Amit Shah, qui l’a annoncé lundi 5 août 2019, expliquant qu’un décret présidentiel avait été pris en ce sens.

Immédiatement, des centaines de représentants politiques ont été confinés chez eux, tandis qu’ont été arrêtés des activistes, des intellectuels et des figures économiques locales. Les réseaux téléphoniques, fixes comme mobiles, ont été coupés, ainsi bien entendu qu’internet. Cela est valable même pour les hôpitaux.

La ville principale, Srinagar, est totalement occupée militairement, avec checkpoints et barbelés, ce qui n’a pas empêché des révoltes. Aucun journaliste n’a le droit de se déplacer alors que la diffusion de toute presse a été suspendue.

Le jeudi 8 août, le premier ministre Narendra Modi expliquait dans un discours à la nation que l’intégration du Cachemire avait comme but son meilleur développement économique, ainsi que la fin du « terrorisme » et de la corruption. Le statut particulier n’apporterait rien de bon et il faudrait permettre la promotion des intouchables et des tribaux comme dans le reste du pays. Il faut saisir ici l’arrière-plan historique de la question.

Lors de leur colonisation des Indes, les Britanniques ont cherché à diviser pour régner. Ils se sont pour cela appuyer sur la large minorité musulmane et une couche intellectuelle indienne musulmane ayant étudiée en Angleterre, qui a poussé à la formation d’un État indépendant. Après 1947, le Pakistan musulman faisait face à l’Inde ayant grosso modo les 2/3 de sa population hindoue, 1/3 musulmane, avec qui plus est des minorités tels que les Jaïns et les Sikhs.

Il est souvent dit que l’Inde est la plus grande démocratie du monde, mais en réalité c’est une société ultra-communautariste. Le droit privé dépend en effet de la religion de la personne. Les communautés sont donc des blocs fermés ne pouvant se rencontrer. L’hindouisme a l’hégémonie et perpétue un système de castes, y compris à travers le développement récent de villes « modernes », parallèlement aux campagnes arriérées et aux mains de grands propriétaires.

Le Pakistan, quant à lui, était divisé en deux, puisque l’actuel Bangladesh lui appartenait. Il a cherché à maintenir cette possession en pratiquant un immense génocide, avec plusieurs millions de personnes massacrés pour avoir affirmé l’identité propre au Bangladesh. Ce dernier est par la suite devenu indépendant.

La question du Cachemire s’est posée dès la partition en 1947. Les Cachemiris ont leur propre identité historique ; l’hindouisme qui s’y était développé avait pris des formes biens particulières, très mystiques, et l’Islam qui a fini par triompher pratiquement entièrement n’effaçait pas des traits nationaux acquis dans la durée. Seulement c’était un royaume dont le souverain était hindouiste et c’est pourquoi l’Inde l’a revendiqué à la partition.

– partition de 1947 –

Cela n’a pas empêché évidemment l’Inde de s’approprier des zones à majorité musulmane mais à souverain hindouiste. Et, donc, au caractère romantique nationaliste idéaliste abstrait du Pakistan – dont seul le sionisme israélien est sans doute l’équivalent historique – a répondu un chauvinisme expansionniste hindouiste.

Depuis 1947, l’Inde maintient une domination terroriste sur le Cachemire, dont une partie a été occupée par le Pakistan. La Chine a quant à elle récupéré une partie lui appartenant historiquement, mais elle jette de l’huile sur le feu, soutenant le Pakistan. Ce dernier apporte de son côté un soutien logistique à une guérilla harcelant les forces indiennes.

Officiellement, cette guérilla lutte pour l’indépendance du Cachemire, cependant de plus en plus elle est devenue un bras armé du Pakistan. Un autre bras armé du Pakistan, ce sont les Talibans, d’ethnie pachtoune, dont une importante minorité vit au Pakistan. L’Inde sait que les États-Unis veulent négocier avec les talibans pour un accord en Afghanistan et craint un compromis à ses dépens, d’où l’accélération de sa politique expansionniste au Cachemire.

Cette situation a déjà provoqué des affrontements militaires (trois petites guerres dont deux au sujet du Cachemire) et régulièrement des escarmouches, et même en février dernier une bataille aérienne.

Il faut voir ce qui a changé. Auparavant, comme le Pakistan était appuyé par les États-Unis et que l’Inde était appuyée à la fois par les États-Unis et l’URSS, cela ne débordait pas en guerre ouverte. La pression était cependant idéologiquement puissante, le grand symbole étant la fermeture quotidienne de la frontière sino-pakistanaise. Les soldats marchent de manière ostentatoire dans des tenues pittoresques, sous les acclamations nationalistes des gens des deux côtés de la frontière.

L’effondrement du bloc soviétique et de son agressivité très forte dans la région – comme en témoigne l’invasion de l’Afghanistan – a bouleversé la donne et avec l’affrontement sino-américain, la question « indo-pak » prend une tournure explosive. Le Pakistan est appuyé par la Chine, comme contre-poids face à l’Inde, qui est elle de plus en plus liée aux États-Unis depuis l’effondrement de l’URSS.

En réponse aux événements du Cachemire, le Pakistan a expulsé l’ambassadeur indien et annulé tous les échanges, déjà pratiquement inexistants dans les faits. La Chine a qualifié la décision unilatérale de l’Inde d’inacceptable. On a tous les ingrédients pour un conflit militaire d’ampleur, un strict parallèle avec les Balkans en Europe juste avant 1914.

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Nouvelles taxes commerciales américaines contre la Chine

Le 12e round de négociations commerciales sino-américaines a échoué au tout début du mois d’août. Immédiatement, le président américain Donald Trump a annoncé la mise en place, au 1er septembre 2019, de 10% de nouvelles taxes sur 300 milliards de biens importés de Chine. Cela frapperait notamment les smartphones et les ordinateurs portables.

La décision de Donald Trump se produit également le lendemain de la déclaration chinoise affirmant que les États-Unis étaient derrières les vastes troubles en ce moment à Hong Kong. Les citoyens de 47 villes ont aussi eu l’interdiction d’aller à Taïwan, l’État chinois voulant couper court à toute constitution d’un vaste front d’agitation.

Si la diplomatie chinoise déteste une chose, c’est bien le coup d’éclat à ses dépens. La réaction à la décision unilatérale de Donald Trump ne s’est pas faite attendre. Hua Chunying, porte-parole du ministre chinois des affaires étrangères Wang Yi, a réagi de manière très claire :

« Les États-Unis en subiront toutes les conséquences. »

Rien que de plus logique, puisque la vague de mondialisation de ces 30 dernières années se contracte et qu’on va vers la guerre pour les années 2030, avec l’affrontement États-Unis – Chine comme axe principal. Car aucun des deux pays ne reculera dans la bataille pour l’hégémonie.

La nouvelle bagarre commerciale qui s’engage se produit alors qu’il y a une récession de l’industrie en juillet, pour le troisième mois consécutif, dans plusieurs pays (France, Chine, Allemagne, Corée du Sud, Brésil, Royaume-Uni, Italie, etc.). Avec un tel contexte économique plus que morose, beaucoup de responsables américains ne comprennent par conséquent pas la mesure de Donald Trump, celle-ci risquant fortement de frapper la consommation américaine, alors qu’il y a bientôt pourtant de nouvelles élections présidentielles où il espère être réélu.

Mais c’est là l’opposition frontale qui se dessine entre deux Amériques. D’ailleurs, le géant américain Apple est le premier touché par la future mise en place de ces 10 % de taxe. Les experts estiment déjà qu’avec celles-ci, entre 8 et 10 millions d’Iphone en moins seront vendus. à la bourse, à la suite de l’annonce de Donald Trump, l’entreprise a déjà perdu 50 milliards (l’entreprise en vaut 17 fois plus depuis un an). Apple avait déjà expliqué en juin ne pas être favorable aux taxes de Donald Trump.

Seulement voilà, Apple n’existe que par la mondialisation, visant clairement surtout les plus aisés dans le monde. C’est là reposer sur une économie qui n’est pas instable. Il en va de même pour Google ou Facebook. Par conséquent, ces entreprises sont de grandes importance, mais ce ne sont pas des « champions nationaux » au cœur de l’économie américaine.

Comment croit-on que Uber a réussi à s’installer en France ? Personne ne l’a analysé, mais c’est tout simplement par la mondialisation : les Américains aisés venant à Paris avaient déjà l’application, permettant ainsi un rendement immédiat une fois l’entreprise installée. Sans cela, la réalisation pratique aurait été bien plus ardue.

De telles entreprises ne vivent toutefois que dans les interstices de la mondialisation. Pour cette raison d’ailleurs, elles sont d’ardents soutiens aux démocrates américains, au libéralisme culturel, aux valeurs unifiées de consommation mondiale, etc. Elles ne sont pas ancrées dans la réalité économique américaine comme le gigantesque complexe militaro-industriel, l’industrie pétrolière, l’agro-industrie… ou encore les très grands industriels et les très grands banquiers, etc.

Donald Trump a d’ailleurs pris comme prétexte pour les nouvelles taxes le fait que la Chine n’ait pas acheté davantage de produits agricoles américains. C’est là très clairement indiquer quelles sont les priorités, quelles sont les branches privilégiées méritant une rupture ouverte avec la Chine. L’agro-industrie passe avant Apple.

Beaucoup d’entreprises américaines ont compris la situation et ont changé leur fusil d’épaule depuis un an, quittant la Chine pour produire à Taïwan, au Bangladesh, au Vietnam, en Corée du Sud. La tendance est marquée. Quand on sait que Donald Trump a même affirmé que les 10 % de taxes nouvelles pourraient devenir 25 %, on imagine comment toutes les entreprises américaines se cassent la tête sur le problème en ce moment.

Le problème a évidemment marqué les esprits des spéculateurs boursiers. L’annonce de nouvelles taxes n’a pas frappé qu’Apple. Nike a perdu 3,4 %, Mattel 5,9 %, Caterpillar 4,9 %, John Deere 4,4 %. Les représentants de l’industrie de l’habillement et de la chaussure ont immédiatement affirmé que les nouvelles taxes étaient « immensément dérangeantes ».

Car les entreprises peuvent bien entendu reporter le prix des taxes sur les consommateurs. Mais rien que les nouvelles taxes montrent l’ampleur du problème : cela impliquerait 56 dollars en moyenne en plus pour une console de jeu, 70 pour un smartphone, 120 pour un ordinateur portable. Appliquer une telle hausse serait un suicide commercial, les consommateurs fuyant vers la concurrence qui, si elle n’existe pas encore forcément, se précipiterait dans la brèche.

Donald Trump passe en fait à la seconde étape de l’offensive anti-chinoise. Après les taxes sur l’acier et l’aluminium, il vise les produits technologiques courants, mais également d’autres biens de consommation, comme les jouets ou l’habillement. Cela vise à déstabiliser l’économie chinoise, parallèlement à l’appui à toutes les forces centrifuges pouvant servir de marche-pied pour déstabiliser la vie publique chinoise elle-même.

Cela vise aussi à assécher le terrain entre la Chine et les États-Unis, pour préparer la rupture totale, tout en s’alliant d’autres pays das le processus. Le Vietnam est désormais par exemple pratiquement une tête de pont américaine, au même titre que les Philippines. Ce sera d’ailleurs la question des eaux territoriales en Asie qui servira de détonateur à la nouvelle guerre froide, phase inéluctable avant des conflits toujours plus brutaux, toujours plus ouverts, à l’horizon des années 2030.

Il faut vraiment être pétrifié dans la vie quotidienne capitaliste pour ne pas voir la guerre qui se profile.

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La militarisation forcenée de la «stratégie spatiale de défense française»

On en sait davantage sur les ambitions spatiales militaires de l’État français et celui-ci n’y va pas par quatre chemins. On va vers l’armement des satellites, une utilisation de toutes les ressources spatiales civiles au service de l’armée. Et tout cela, dans une course aux armements assumée, avec un objectif déclaré : l’hégémonie.

« La revue stratégique de défense et de sécurité nationale de 2017 a fait le constat d’une compétition accrue entre États-puissances qui augmente la probabilité d’une confrontation militaire interétatique. »

Cette citation provient du document officiel de l’armée française concernant la « stratégie spatiale de défense française ». Cela a le mérite d’être clair : la tendance à la guerre est là. Et l’espace joue un rôle capital, car les communications et l’orientation des troupes passe désormais par là, tout comme bon nombre d’activités économiques profitant des télécommunications, du GPS, etc.

La militarisation de l’espace est donc inévitable et elle va être forcenée du côté français, car c’est là déjà un de ses points forts. La veille du 14 juillet, Emmanuel Macron avait annoncé, devant les plus hauts gradés de l’armée, la formation prochaine d’une section militaire dédiée à l’espace. Il fait ainsi exactement comme Donald Trump qui a annoncé la naissance d’une « space force ».

> Lire également : Armée de l’air et de l’espace, CEMAT, ultra-modernisation… La France se précipite vers la guerre !

Florence Parly, à la tête du ministère des armées, en a donné longuement les caractéristiques, sur la base aérienne 942 de Mont-Verdun, fin juillet. L’endroit héberge le Commandement de défense aérienne et des opérations aériennes. Le ministère des armées a diffusé un communiqué à ce sujet, qui commence par une citation de l’allocution de la ministre :

« Aujourd’hui, nos alliés et nos adversaires militarisent l’espace. Et alors que le temps de la résilience se fait de plus en plus court, nous devons agir. Nous devons être prêts. »

Alliés et adversaires : telle est la logique de l’État, qui en militarisant l’espace, sait très bien ce qu’il fait, à savoir aller à la guerre. Les choses sont ici entendues, il s’agit bien d’affrontement et d’agir donc pour avoir les moyens de cet affrontement.

Florence Parly a également affirmé la chose suivante, tout à fait exemplaire de l’esprit « star wars » qui prédomine :

« Vouloir devenir un jour général de l’espace, ce ne sera plus une fantaisie, ce sera une ambition crédible »

Dans son introduction au document sur la Stratégie spatiale de défense de l’armée, elle place la barre également très haut :

« La France, troisième puissance spatiale, j’y crois. Nous avons fait partie des pionniers. Nous sommes sur le point de devenir l’avant-garde. »

Concrètement, la militarisation de l’espace va se réaliser à partir d’une entité autonome, qui prend le relais du Commandement interarmées de l’espace formé en 2010, en intégrant également le Cosmos (centre opérationnel de surveillance militaire des objets spatiaux) et le CMOS (centre militaire d’observation par satellites).

Cette nouvelle entité va dépendre de l’armée de l’air encore, mais seulement formellement. Dans les faits, elle va être appelée à monter en puissance et à posséder ses propres capacités opérationnelles.

Son budget va être d’ailleurs boosté : le budget 2019-2025, déjà de 3,6 milliards d’euros, va connaître une augmentation de 700 millions d’euros. Le fait que les télescopes civils du CNRS et d’Ariane Group soient associés aux radars Graves et Satam pour la surveillance de l’espace sera dorénavant encore plus formalisé. Les satellites de communication Syracuse seront bientôt munis de caméras de surveillance, de lasers de puissance pour éblouir, de mitraillettes pour détruire les panneaux solaires.

Des nano-satellites patrouilleurs sont également prévus, afin de servir d’intercepteurs. Des minis lanceurs de satellites de remplacement font partie de tout ce projet de guerre spatiale.

Officiellement, comme il existe une législation mondiale de l’espace, il s’agit de tout contourner au nom de la « légitime défense », que cette législation reconnaît justement. Pour ce faire, le ministère des armées va avoir juridiquement le statut d’opérateur spatial. C’est le Centre national d’études spatiales qui va être à la disposition de l’armée pour ce faire. Florence Parly a expliqué à Jean-Yves Le Gall, assis au premier rang pour l’allocution :

« Nous avons besoin de vous aujourd’hui et nous aurons besoin de vous demain. »

C’est là strictement parallèle à la NASA, devenue un outil des forces militaires américaines, tout en restant officiellement indépendante, civile, non militaire, etc.

À cela s’ajoute que la France, tout comme les autres puissances spatiales, refuse de délimiter où commence l’espace. On sait que c’est à partir d’entre 80 km et 120 km de la Terre, mais personne ne veut fixer le chiffre, en prévision des nombreux conflits à venir, chacun cherchant à évaluer encore la situation.

L’horizon, c’est 2030 : à cette date, le Président de la République, en tant que chef des armées, disposera de la guerre spatiale comme élément militaire. La tendance à la guerre va se renforcer comme jamais d’ici là ; les années 2030 seront conflictuelles, c’est déjà prévu.

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La Gauche a perdu l’interprétation de la Première Guerre mondiale

Depuis quelques années, l’interprétation totalement dominante de la Première Guerre mondiale est que celle-ci a été mal gérée, mais était un mal nécessaire et de toute façon relevant du passé. Toute la dénonciation anti-guerre de la Gauche se retrouve totalement marginalisée.

À la fin de la Première Guerre mondiale, la base de la Gauche s’est soulevée dans de très nombreux pays contre une direction politique qui a soutenu la guerre. Cela a produit les partis communistes, mais également des partis socialistes renouvelés. Il était évident à tout le peuple que cette guerre, c’était la guerre des banquiers et des marchands de canon.

Normalement, dans notre pays, cela se sait. Sauf que ce n’est désormais plus le cas. Il y a, en raison de la participation d’une très large partie de la Gauche au gouvernement pendant des décennies, en raison de la perte des fondamentaux, une capitulation complète devant l’interprétation militariste de la Première Guerre mondiale.

Cela aurait été un coup des Allemands, ainsi que des Autrichiens et des Russes qui de toute façon étaient monarchistes et réactionnaires. La République française n’aurait pas voulu la guerre, les généraux auraient parfois mal géré, mais c’est du passé et, de toute façon, on a gagné et récupéré l’Alsace et la Lorraine.

C’est une catastrophe, surtout alors que de nouveaux conflits se pointent à l’horizon. L’idée d’une France non militariste prédomine dans notre pays, alors qu’en réalité les agressions extérieures sont extrêmement nombreuses, sans parler du colonialisme modernisé dans une large partie de l’Afrique.

Toute une leçon historique, payée dramatiquement avec le prix du sang de millions de personnes, a été littéralement perdue. Cet immense acquis de l’expérience populaire – les dominants sont prêts à aller à la guerre en mobilisant sur la base de la démagogie chauvine – a disparu. Comment va-t-on faire dans le futur ?

Car un tel poison, lorsqu’il est actif au plus profond d’un pays, se maintient durablement. Ainsi, en 1945, la totalité des masses allemandes, à très peu d’exceptions près, considère que la guerre a été perdue, que leur pays a été envahi. Le fanatisme nationaliste, militariste, est allé jusque-là.

Pour cette raison, il est probable qu’il n’est plus possible de récupérer le terrain perdu. Les cérémonies pour les cent ans de 1918 ont d’ailleurs définitivement asséché toute critique. L’État est allé jusqu’à réhabiliter des fusillés, pour vraiment détruire toute possibilité d’espace critique.

Vue la faiblesse de la Gauche, aucune campagne au sujet de la Première Guerre mondiale n’est de toute façon possibles ; elle apparaîtrait de toute façon comme totalement décalée. Ce qui signifie qu’un terrain a été perdu, qu’une position a été perdue dans la société. Et ce n’était pas n’importe quelle position.

Car à quoi va ressembler la guerre de l’avenir ? Beaucoup de gens se voilent la face en pensant que, de toute façon, une guerre ne pourra plus jamais se fonder sur une mobilisation totale. La guerre serait devenue une affaire de professionnels, de spécialistes combattant qui plus est sur des territoires extérieurs.

C’est là une erreur terrible, due à une soumission complète aux mensonges du capitalisme qui prétend amener la paix internationale. Car oui le capitalisme, par ses échanges, amène la paix internationale. Mais en même temps il amène la guerre internationale.

Les énormes échanges nationaux entre pays à la veille de 1914 n’ont pas empêché la déflagration ; ils ont même accompagné le processus y amenant. Car le capitalisme, c’est plus de capital, tout le temps, et il faut bien qu’il se place quelque part. S’il n’y a plus de place, il faut forcer le passage. Cela signifie la guerre.

Et une guerre, cela implique le contrôle, l’assimilation territoriale. Cela implique une mobilisation de masse, des efforts de grande envergure à l’échelle du pays. On peut être certain du traumatisme immense qui va naître dans le peuple français avec toute cette question de la guerre.

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Militarisation : le Service National Universel profite de youtubeurs

Avec le petit scandale de l’utilisation d’influenceurs opérant sur youtube pour promouvoir le Service National Universel, l’opinion publique découvre l’ampleur du dispositif. Ce qu’elle voyait comme une simple initiative civique se révèle bien être un bourrage de crâne militariste.

Le Service National Universel ne va être mis en place que progressivement, pour concerner tous les jeunes à partir de 2026, pendant un mois. Concernant tous les jeunes hommes et toutes les jeunes femmes, il touche véritablement toute la jeunesse et à terme, il sera aisé pour l’État de prolonger sa durée, une fois les structures mises en place, à la première « crise » venue.

C’est une remise en place du service militaire qui est visée, dans une interprétation correspondant aux exigences de la guerre moderne. L’État veut être capable d’encadrer psychologiquement et culturellement la jeunesse, d’en faire un levier pour diffuser dans la société le nationalisme et le militarisme. Et également bien entendu d’avoir suffisamment de main d’œuvre pour la guerre.

Comme l’ont formulé Rodrigo Arenas et Carla Dugault, les coprésidents de la FCPE, la fédération des parents d’élèves :

« Le SNU est la réintroduction au pas de l’oie et à grand renfort de communication du service militaire. »

Ce qui se joue, c’est la militarisation de la société, dans le cadre d’une tendance à la guerre. Et cela de manière particulièrement bien organisée.

Le Maroc vient par exemple également de revenir au service militaire, abandonné il y a douze ans. La décision a été prise brutalement, sans prévenir et de manière intéressante, les soutiens de famille y échapperont, ainsi que ceux qui font des études. C’est une belle manière de chercher à encadrer une génération précise, qui servira de chair à canon sans déranger ni la formation de cadres pour l’économie ni l’économie elle-même.

La France, quant à elle, vise à la fois davantage et moins. Elle veut d’abord des forces soutenant l’armée telle qu’elle existe, et ensuite d’éventuelles réserves. La raison à cela est que comme l’a formulé le premier ministre Edouard Philippe lors du 14 juillet 2019 :

« L’armée est la protectrice de la nation et de son côté la nation respecte l’armée. »

Le fait que l’armée soit extérieure à la société est ouvertement assumée. C’est un corps étranger, pas une armée populaire. D’où la décision du gouvernement d’utiliser trois youtubeurs, qui ont chacun deux millions d’abonnés sur youtube, pour faire la promotion du Service National Universel.

Il s’agit de Sundy Jules, Enzo, tais-toi !, et Tibo InShape. Les deux premiers ont utilisé le principe de la « story » sur instagram, qui au moyen d’une vidéo permet de s’immiscer dans la vie privée des gens, en feignant donc un rapport non hiérarchique, non commercial. La vidéo de promotion du SNU était mis en avant et pour illustrer les propos tenus, voici notamment ceux de Sundy Jules :

« C’est ouf, c’est une vidéo inédite du SNU en France. Regardez ça, c’est iconique. »

Tibo InShape a quant à lui directement fait une vidéo « je fais le nouveau service militaire? ». C’est tout autant de la propagande, mais cela a le mérite de la franchise, puisque dans la vidéo on a même Gabriel Attal, en charge au gouvernement du service national universel. Tibo InShape, avec ses vidéos sur la musculation, est un habitué de la valorisation des normes « viriles » et de l’ambiance « entre mecs », c’est-à-dire ne volant vraiment pas haut.

Tout cela ne sera pas considéré par la jeunesse comme véritablement un problème, car elle a du mal à considérer les choses de manière sérieuse. Par contre, quand elle le fera, elle se révoltera. C’est le paradoxe de la société capitaliste développée de ce début de 21e siècle.

Il y a d’un côté des exigences conçues comme individuelles, avec une porosité très claire au nationalisme permettant le maintien d’un capitalisme fort, dominant les pays du tiers-monde. De l’autre, l’aspect personnel de ces exigences ne peut aller que de pair avec le refus du militarisme et de l’encadrement au service du nationalisme.

La bataille entre la Gauche et le militarisme doit s’appuyer sur cette base pour parer aux terribles coups qui restent à venir, car la tendance à la guerre est irrépressible.

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FCPE (tribune) : Le service national universel est la réintroduction au pas de l’oie du service militaire

La fédération de parents d’élèves FCPE, largement liée à la Gauche, a publié une tribune sur le jdd.fr dénonçant le SNU comme une réintroduction en douce du service militaire.

La tribune est signée par Rodrigo Arenas et Carla Dugault, coprésidents de la FCPE :

« « Une expérience qu’on peut rapprocher de la préparation militaire, mais sans maniement des armes. » Qui tient de tels propos ? Le ­ministre de la Défense ? Non, mais plus curieusement, le secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Education nationale et de la Jeunesse, qui a ainsi révélé le vrai visage du service national ­universel (SNU).

De qui parle-t-il ? Des 2.000 volontaires de l’édition 2019 du SNU qui jouent un peu partout en France les apprentis bidasses. Si le ministère a l’air plutôt satisfait de l’expérience, les parents de la FCPE n’ont pour leur part aucune envie de voir leurs enfants suivre des entraînements de commandos !

Même si les jeunes ont accepté de se « prêter au jeu », doit-on pour autant leur faire subir tout et n’importe quoi ? Est-il normal que, pour être punis d’avoir gardé les mains dans leurs poches, certains d’entre eux soient obligés de faire des pompes ? Est-ce acceptable que, pour une raison inconnue, on laisse ces jeunes en uniforme immobiles sous un soleil de plomb avant qu’une vingtaine d’entre eux tournent de l’oeil ? En sommes-nous encore là en matière de relation éducative ? Pourtant, l’éducation, ce n’est pas l’apprentissage de la soumission ni la banalisation des rapports de domination.

Si, parmi ces volontaires, certains adolescents envisagent de suivre une carrière dans l’armée, c’est au ministère de la Défense de les former. Quant au ministère de l’Education nationale, même par le biais de son secrétariat d’Etat de rattachement, il ferait mieux d’investir dans d’autres domaines pour favoriser le vivre-ensemble. La FCPE peut lui donner quelques idées, surtout quand l’addition pour ce nouveau service national se chiffre à 1,5 milliard d’euros, à comparer aux seuls 20 millions débloqués pour les cantines à 1 euro…

Avec 1,5 milliard, c’est beaucoup plus que ces quelque 2.000 jeunes que l’on aurait pu nourrir gratuitement à la cantine. Autour d’une table, ils auraient d’ailleurs pu apprendre d’autres valeurs, nouer d’autres liens que ceux qu’ils n’ont pu créer en s’alignant en rang ­d’oignons lors d’une cérémonie d’inauguration. Pour faire connaître la vie en collectivité et ses règles, les valeurs de la République, le civisme, nul besoin de passer par les codes militaires ou l’aboiement de pseudo-caporaux-chefs en mal d’autoritarisme. On peut par exemple inscrire nos enfants dans des colonies de ­vacances, malheureusement inaccessibles aux familles les plus en difficulté en raison de tarifs souvent prohibitifs. Cette manne financière aurait aussi pu permettre la prise en charge des voyages scolaires, plutôt que de compter sur les parents qui passent des après-midi à faire des gâteaux et à les vendre aux sorties d’école pour alléger la facture des plus démunis.

Au lieu du service militaire « light », la FCPE propose que chaque enfant puisse bénéficier gratuitement, comme c’est le cas pour le SNU, d’une classe de découverte ou d’une colonie de vacances.

Mais nous avons bien compris que l’entêtement du gouvernement rendait difficile le retour en arrière sur ce service national très bien financé à défaut d’être très bien pensé pour l’intérêt des jeunes. Le SNU est la réintroduction au pas de l’oie et à grand renfort de communication du service militaire. Se pose donc la question ­essentielle, dans le cadre républicain, de ­l’objection de conscience. Car, alors qu’à 16 ans les jeunes commencent à prendre leurs propres décisions, ils seront dès l’année prochaine 40.000 à se retrouver coincés dans des ­bootcamps pour jouer à la guerre et satisfaire celles et ceux qui gardent le film Les Choristes en guise de madeleine de Proust éducative. »

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Armée de l’air et de l’espace, CEMAT, ultra-modernisation… La France se précipite vers la guerre !

Emmanuel Macron fait comme Donald Trump et annonce la militarisation de l’espace. L’armée de l’air sera désormais l’armée de l’air et de l’espace, ce qui est un pas de plus vers la guerre.

Si l’on regarde les films de science-fiction des années 1950 et 1960, on peut voir que les vaisseaux spatiaux sont considérés comme relevant de la marine. La raison pour cela est la mise en rapport avec la conquête spatiale, la colonisation, une certaine utopie, comme la série Star Trek originelle le reflète.

Désormais, on est dans la technique au service de la militarisation. Il ne s’agit pas de développer l’humanité ou la vie ailleurs que sur la planète, il s’agit de contrôler notamment avec les satellites, de chercher des matières premières. Il s’agit de chercher la supériorité militaire par l’espace.

La NASA a elle-même capitulé : si elle s’interdit toute militarisation, la navette Columbia est désormais automatisée et au service de l’armée américaine. En annonçant la militarisation de l’espace du côté français, Emmanuel Macron contribue à cette perspective. Voici les propos diffusés par les médias, qu’Emmanuel Macron a tenu juste à la veille du 14 juillet 2019 :

« Pour assurer le développement et le renforcement de nos capacités spatiales, un grand commandement de l’espace sera créé en septembre prochain. »

« La nouvelle doctrine spatiale et militaire qui m’a été proposée par la ministre [des Armées Florence Parly], que j’ai approuvée, permettra d’assurer notre défense de l’espace et par l’espace. »

Ces propos ont été tenus dans un cadre précis : chaque veille du 14 juillet, il y a une réception donnée au ministère des Armées, qui s’appelait avant la présidence d’Emmanuel Macron le ministère de la Défense. Et une semaine auparavant, Emmanuel Macron était à Cherbourg, pour participer au lancement se voulant triomphal du sous-marin nucléaire d’attaque (SNA) Suffren (un monstre de 99 mètres de long pesant 5 000 tonnes, composé de 700 000 pièces), le premier d’une série de six nouveaux de ce type.

Ses propos sont d’un militarisme sans bornes :

« Plus discret, plus furtif, plus rapide, plus endurant et plus autonome, doté de missiles de croisière permettant de frapper en profondeur et capable de déployer des forces spéciales en immersion, cela fait entrer nos forces sous-marines dans une nouvelle ère : c’est cela le Suffren. »

Et qui va être le nouveau chef d’état-major de l’armée de terre (Cemat) ? Thierry Burkhard. Or, il est issu de la Légion étrangère ! Il faut remonter aux années 1950 pour voir quelqu’un issu de la Légion arriver à ce poste…

C’est tout un symbole du militarisme outrancier qui devient de plus en plus prégnant en France et dans le monde.

Une partie de l’opinion publique française trouvera cela très bien, car elle raisonne déjà en termes de compétition mondiale, voyant en la Chine et les États-Unis des concurrents, des ennemis. C’est du chauvinisme, du nationalisme. Ce poison a déjà largement investi le pays où il est malheureusement bien souvent considéré qu’il faut tirer son épingle du jeu, qu’il faut participer à cette fuite en avant qui ne mènera qu’à une chose : la guerre !

Qui ne voit pas la tendance à la guerre a perdu ses fondamentaux de gauche. Il suffit pourtant de voir comment les pays se concurrencent, comment le capitalisme a besoin de toujours plus d’espaces pour s’accumuler, comment les dérives autoritaires sont en réalité une tendance naturelle à la centralisation politique sous domination des grandes fortunes…

Ce qui est terrifiant aussi, c’est de voir qu’une partie de la Gauche – celle qui pourtant ne bascule pas dans le nationalisme comme Jean-Luc Mélenchon – a abandonné toute référence anti-guerre, en raison de l’idée simple comme quoi l’Europe serait à l’écart de l’affrontement principal entre la Chine et les États-Unis.

C’est là une illusion. D’ailleurs, le 14 juillet 2019, ce sont des forces européennes qui participent au défilé militaire. Les pays européens – l’Allemagne et la France en tête – n’échappent pas à la pression économique capitaliste. Eux aussi doivent se lancer dans la bataille pour le contrôle.

Voilà pourquoi il y a, dans le cadre du moteur franco-allemand militariste, la mise en place de prévu du système de combat aérien du futur (Scaf) et du char dit du futur.

Rappelons aussi rien que pour la France le nouveau programme Scorpion, visant à faire entrer l’armée de terre dans le futur (avec la cybernétique, l’informatisation de l’organisation des combats, etc.), le remplacement des FAMAS par des fusils d’assaut HK-416, les nouveaux avions ravitailleurs multirôles A330-MRTT Phénix (MultiRole Transport Tanker), les nouveaux véhicules blindés multirôles (VBMR) Griffon, la nouvelle frégate multimissions (Fremm) Normandie, etc.

Tout cela implique une centralisation de la modernisation, ce qui passe par une Agence de l’innovation de défense (AID), sous la tutelle de la Délégation générale de l’armement (DGA), fondée l’année dernière et qui vient de rendre son premier rapport, intitulé document d’orientation de l’innovation de défense (Doid).

Ce à quoi on assiste n’est qu’une réédition de ce qui s’est passé en 1914 et dans la seconde moitié des années 1930.

Que croit-on que Marion Maréchal représente ? Elle symbolise justement le fait qu’en France, les grandes forces capitalistes exigent un pouvoir fort, un équivalent aux Trump, Poutine, Bolsonaro, Modi, Erdogan…

Emmanuel Macron soutient cette tendance en militarisant l’espace. Il participe au mouvement général vers la guerre, par la militarisation à outrance. Il sert de marche-pied au Fascisme dont l’ombre s’avance toujours plus rapidement !

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L’Union nationale lycéenne à propos du Service national universel

Les images de la première « session » du Service national universel qui débutait hier ont largement interpellées les personnes de gauche, de par leur caractère militariste effarant.

La suspension du Service militaire semblait un acquis pour la jeunesse, une victoire solide et durable du pacifisme et de l’universalisme contre la guerre et le nationalisme. Seulement voilà, la tendance mondiale est à la guerre car le capitalisme en crise mène inévitablement à la guerre.

La grande puissance militaire qu’est la France anticipe cette tendance en mobilisant d’ores et déjà la jeunesse derrière le drapeau national, avec un encadrement militaire qui ne fait même pas semblant d’être civil. Ce sont pour le moment des volontaires qui sont présents, afin de mettre au point le dispositif qui est censé être bientôt généralisé à toute une classe d’âge.

Voici un fil Twitter du syndicat lycéen UNL présentant point par point la situation, de manière très visuelle pour les jeunes, avec cette idée fondamentale à Gauche qu’il faut refuser haut et fort la guerre et le militarisme !

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Le communiqué de la CGT refusant de charger des armes au port de Marseille-Fos

Il a beaucoup été question ces derniers jours des dockers refusant de charger des armes sur un navire à destination de l’Arabie Saoudite.

Il y a d’abord eu une alerte en provenance des dockers du Havre, puis c’est au port de Gêne en Italie que le chargement a été refusé, avant que ce soit au Grand Port Maritime de Marseille-Fos.

Voici le communiqué de la CGT des Dockers de ce port, qui rappel à juste titre les fondamentaux du mouvement ouvrier, et donc de la Gauche, concernant la guerre :