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Chicago 1905, le socialisme et les animaux

En 1905, l’écrivain Upton Sinclair publie sous la forme de feuilletons La Jungle dans le journal socialiste Appeal to Reason. Un roman-reportage qui témoigne des pires horreurs des abattoirs de Chicago et va provoquer un véritable scandale tant il dévoilera aux yeux du grand public la face cachée de la fabrication en masse d’aliments à base de viande.

Derrière, c’est le capitalisme américain que l’on retrouve dépeint et qui va conquérir l’ensemble de l’Occident jusqu’à façonner l’ensemble de son industrie agroalimentaire. Et surtout il va généraliser la barbarie industrialisée envers les animaux à la base de la société de consommation.

Les usines à viande de Chicago en 1947

C’est de ces chaînes automatisées d’abattage qu’Henri Ford puisera son inspiration pour réaliser ses chaînes d’automobiles et ainsi systématiser tout un mode d’organisation du travail mis au seul service d’une minorité capitaliste.

Les animaux… Un thème moins mis en avant à l’époque face au drame vécu par les ouvriers et aux méthodes insupportables déployées par les industriels pour falsifier la qualité de leur nourriture tout en la vendant aussi chère. Jusqu’à vendre des produits issus de cuves dans lesquelles des ouvriers sont morts dans des accidents de travail…

Et pourtant, on y trouve également un passage où un philosophe, Schliemann, passionné de diététique, vivant parmi les ouvriers de Chicago et participant aux réunions du Parti socialiste affirme des choses qui sonnent si justes. Si justes car, malgré le temps perdu, elles attestent de l’inéluctable fusion de la cause animale avec le Socialisme…

« Schliemann reprit son souffle quelques instants avant de poursuivre :

– Et puis il faut ajouter à cette production agricole illimitée la récente découverte de certains physiologistes qui affirment que la plupart des troubles dont souffre le corps humain sont dus à la suralimentation !

Qui plus est, il a été prouvé que l’homme peut se passer de viande. Or celle-ci est évidemment plus difficile à produire que les denrées d’origine végétale, plus déplaisante à préparer et à manipuler, plus délicate à conserver. Mais qu’importe, n’est-ce pas, du moment qu’elle nous flatte plus agréablement le palais.

— Comment le socialisme peut-il changer ces habitudes ? se permit de demander l’étudiante. C’était la première fois qu’elle intervenait.

Tant que le salariat sera de règle, répondit Schliemann, il sera toujours facile de trouver des bras pour s’acquitter des tâches les plus avilissantes et les plus répugnantes.

Mais, dès que le travail sera libre, le prix de ce genre de besogne augmentera. On abattra une par une les vieilles usines sales et insalubres, car il sera moins onéreux d’en bâtir de nouvelles.

On équipera les bateaux à vapeur de machines capables d’alimenter automatiquement les chaudières, on éliminera les risques dans les métiers dangereux ou on élaborera des produits de substitution pour les substances toxiques actuellement utilisées.

De la même façon, chaque année, au fur et à mesure que les citoyens de notre République industrielle verront leurs goûts s’affiner, le coût des produits carnés augmentera, si bien, qu’un beau jour, les amateurs de viande devront tuer eux-mêmes les bêtes qu’ils mangent.

Combien de temps croyez-vous, alors, que la coutume survivra ? »

Aujourd’hui, alors que le 21e siècle est déjà largement lancé, tout cela résonne profondément, malgré la naïveté du propos. L’humanité a acquis une conscience avec une telle ampleur qu’il y a des évidences qui s’imposent.

Et ce n’est pas pour rien justement que le capitalisme se débarrasse de la cause animale, en faisant quelque chose d’anecdotique, et que la vieille gauche emprisonnée dans des traditions du siècle dernier ou de l’agitation superficielle est incapable d’aborder la question des animaux.

Penser aux animaux, c’est inévitablement exiger la révolution, c’est assumer que rien n’est possible sans le renversement de l’ordre établi. C’est porter la conscience de la Société nouvelle, du Socialisme !

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La Cause animale devient celle du Socialisme

Mais où sont passées toutes les personnes qui se sont rapprochées de la Cause animale ? Elles ont toutes disparues de la circulation depuis la pandémie. Il ne reste plus rien ! Dès que la pandémie s’est installée, il y a une profonde crise morale, intellectuelle, culturelle, et la Cause animale n’a tout simplement pas tenu le choc.

Avant la crise, il était considéré que la question animale commençait à faire partie du panorama de la vie en France, que les avancées devaient être inexorables. La chasse à courre commençait à être connue et très largement remise en cause ; l’existence du mode de vie vegan se faisait connaître.

Avec la crise, les animaux ont disparu comme question importante, c’est à peine si on en parle encore ; quant au véganisme, il est devenu un végétalisme simple prétexte à l’industrie de l’alimentation.

Ce qui compte, c’est l’armée, c’est la compétition internationale, c’est la lutte de chaque pays pour son influence ; qui va se préoccuper du sort des êtres vivants en général dans un tel contexte ? D’où dans la Cause animale une tendance au pessimisme, à l’isolement social et aux mentalités nihilistes.

Mais il ne faut pas se fier aux apparences. En réalité, la défaite de la Cause animale est sa victoire. Initialement, la Cause animale est née comme Cause en soi, de manière séparée du reste. Cause vraie, cause juste, elle a pu galvaniser et produire un mouvement de masse. Il faut lire l’incroyable histoire du Front de Libération animale qui en Angleterre était la grande actualité des années 1970-1980, avec des actions quotidiennes. Plusieurs décennies après, on ne peut qu’être bluffé, interloqué de l’ampleur et de la modernité des exigences qu’on trouvait alors.

Mais aucun mouvement, fut-il moralement juste, ne peut exister de manière séparée de la maturité de l’Histoire qui s’avance. Ce sont les prolétaires qui transforment le monde, ce sont eux qui vont transformer la réalité dans un sens nouveau, révolutionnaire, et la Cause animale ne peut être victorieuse qu’en se fondant, en se fusionnant avec cette classe laborieuse.

On dira que les ouvriers mangent des merguez et n’en ont rien faire, pour beaucoup, des animaux. Tout à fait, tout comme d’ailleurs ils se moquent du Socialisme. C’est pourquoi, historiquement, le Socialisme vient de l’extérieur du prolétariat, il est porté par l’avant-garde qui elle a une compréhension scientifique du monde et des transformations en cours, des transformations nécessaires.

Et si la Cause animale est juste, car portée par l’Histoire, alors immanquablement elle devient une partie du Socialisme, de son programme, de ses mentalités, de ses exigences et de son action.

La Cause animale est même un critère fondamental pour distinguer ceux qui vivent dans le passé et ceux qui ont compris que la planète Terre est autre chose qu’un gros rocher où une humanité tombée dans la démesure peut tout massacrer pour satisfaire son ego.

La Cause animale est collective ; elle ne concerne pas simplement tel ou tel animal, mais tous les animaux. Par conséquent, elle concerne la planète entière, dans son existence et dans son devenir. On raisonne forcément de manière absolue, on réfléchit en termes de grands ensembles, où tout est lié, tout est relié. On voit la planète comme une Biosphère.

C’est la raison pour laquelle inversement les mouvements « pour le climat », pour la « dernière rénovation », les « soulèvements de la terre » et autres agitations pessimistes – nihilistes sont de nature anti-animale et anti-Socialisme. Ils tentent de « freiner » les choses, de revenir en arrière, d’empêcher qu’on agisse de manière nouvelle : ils veulent seulement qu’on « ralentisse » les choses.

Il ne s’agit pourtant pas de ralentir les choses, mais de les accélérer. La notion d’enfermement des animaux est par exemple éminemment odieuse. Il est très facile de comprendre que cela relève du passé. Ce passé doit être abandonné, dépassé, il reflète une humanité sans maturité, se comportant de manière irréfléchie et spoliatrice.

C’est avant tout une question de sensibilité que tout cela. Et le Socialisme se fonde sur le matérialisme, sur la reconnaissance de la matière, par opposition à l’idéalisme, qui développe le culte d’idéaux fictifs ou dépassés. Il faut reconnaître les choses telles qu’elles sont, voilà ce que dit le Socialisme. Et comment ne pas reconnaître la situation d’un oiseau en cage ? Tout comme : comment ne pas reconnaître la situation d’un oiseau qui n’est pas en cage ?

La Cause animale devient celle du Socialisme, voilà ce que la crise révèle en fait. La défaite de la Cause animale est sa victoire, car elle passe de proposition idéale à une exigence historique – à condition qu’il y ait une avant-garde pour la porter, sur le plan des idées et du vécu, dans la réalisation de la société nouvelle, socialiste, dont nous avons besoin.

L’avenir exige d’être à la hauteur concernant la Cause animale – sans quoi l’avenir ne deviendra pas le présent !

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L’hécatombe animale sur les routes

Les animaux sauvages ne traversent pas les routes, ce sont les routes qui découpent les campagnes en long, en large et en travers. Les animaux sauvages ne font que vivre là où ils vivent, ce sont les routes qui se trouvent sur leurs passages.

Le problème d’ailleurs n’est pas tant les routes elles-mêmes, que le fait qu’elles soient empruntées par des bolides en ferraille qui foncent tous azimuts. Comme ces bolides sont nombreux, alors le bilan est terrifiant.

Au crépuscule, à l’aube ou au milieu de la nuit, c’est une hécatombe quotidienne sur les routes des campagnes françaises. Y passer le matin fait froid dans le dos tellement les cadavres d’animaux y sont nombreux, systématiques.

À ces cadavres visibles, d’animaux relativement grands tels les renards, il faut ajouter bien sûr ceux qu’on ne voit pas. Les petits qui, aplatis, se confondent avec le bitume. Ceux qui ont pu avancer jusqu’au fossé avant que l’hémorragie ou les plaies ne les déciment, ou pire qui ont survécu avec une blessure grave leur promettant une lente agonie. Et il y a ceux qui ont été projetés loin de la route, comme les oiseaux. Ceux dont c’est la mère qui est morte et qui, trop jeunes, sont condamnés à une mort lente et douloureuse, après des jours de détresse.

Quelques études sont menées et on peut trouver des chiffrages, qui valent ce qu’ils valent. Une synthèse a été faite de 90 enquêtes menées dans 24 pays : elle estime que chaque année en Europe, ce sont 194 millions d’oiseaux et 29 millions de mammifères qui sont tués sur les routes.

En ce qui concerne la France, il y a les assurances auprès desquelles sont déclarées 65 000 collisions chaque année (donc forcément des collisions conséquentes), avec pour près de la moitié des cas un véhicule inutilisable suite à la collision.

Dans les Deux-Sèvres, chaque année les chouettes percutées sont recensées : elles sont plus d’une centaine, en générales des jeunes peu expérimentés, surpris par la hauteur d’un poids-lourd.

On peut trouver aussi le chiffrage de la Société française pour l’étude et la protection des mammifères (SFEPM) qui estime entre 1 et 3 millions le nombre de hérissons tués chaque à années sur les routes du pays.

C’est un carnage. C’est aussi une atteinte grave à la biodiversité.

Les espèces particulièrement menacées par cette hécatombe sur les routes sont les lynx, les blaireaux, les porcs-épics, les tortues, les hérissons et les hiboux. Sinon, on retrouve parmi les victimes de la route essentiellement des chouettes, faucons, milans, chauve-souris, merles, éperviers et passereaux ainsi que des renards, blaireaux, écureuils, martres, lapins, lièvres, sangliers et chevreuils ou encore des salamandres, couleuvres et crapauds.

En Haute-Garonne, l’association environnementale Via Fauna a fait quelque chose de très intéressant, très éclairant. Un sanglier a été équipé d’un GPS, pour suivre sa trace. En un an, il a fait pas moins de 3 300 franchissements de route, une dizaine par nuit !

Le chiffre est éloquent. Souvent, les automobilistes, coupés de la nature, ne voyant pas plus loin que le bout de leur nez, s’imaginent que l’animal qu’ils viennent d’écraser ou de percuter est stupide, car il aurait dû faire attention à son bolide fonçant plein phare. En pratique, on voit bien que la question ne se pose pas comme ça.

Les animaux sauvages passent en fait beaucoup de temps à traverser les routes ; ils ne peuvent tout simplement pas tout éviter. Surtout sur les petites routes de campagne où le trafic n’est pas dense, où des véhicules surgissent littéralement après des dizaines de minutes ou des heures de calme.

D’autres facteurs expliquent également ce désastre, notamment la physionomie des campagnes transformées par le capitalisme. La disparaissions des haies, qui se concentrent en général maintenant seulement en talus le long des routes, explique logiquement que les animaux se concentrent le long des routes.

Il y a aussi la chasse, qui stresse et chamboule énormément les animaux sauvages, même quant ils ne sont pas ciblés eux-même. Cela engendre directement des grands mouvement, y compris la nuit, et donc des risques de collision.

L’honneur et le devoir d’une société nouvelle, tournée vers la nature et découvrant enfin les animaux, sera de freiner massivement cette hécatombe. Le sujet doit être posé sur la table dès le début d’un nouveau pouvoir en place, de manière démocratique, c’est-à-dire en impliquant absolument tout le monde.

Il y a déjà de nombreuses choses à mettre en place. La première est de faire un recensement systématique et minutieux de ces collisions. On découvre alors forcément des points noirs (ce genre d’étude est déjà pratiquée et éprouvée), ce qui permet de découvrir des passages particulièrement fréquentés.

Il est alors possible de mettre en place un système de clôture, au mieux un kilomètre en amont et en aval du dit point. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, cela ne reporte pas forcément le problème plus loin, mécaniquement. Parfois, tout simplement, les animaux sont dirigés naturellement vers un passage plus sûr.

Il est possible également d’organiser des passages. Soit sous les routes, soit au dessus, pour les plus grandes infrastructures. Cela existe déjà et cela doit devenir absolument systématique et généralisé, avec l’idée d’organiser des corridors écologiques efficaces avec un maillage sur toute la France.

Il faut également de la signalisation et des mesures de restriction ou d’encadrement de la circulation, pour protéger au mieux ces points noirs.

De manière générale, la vitesse doit être réduite à 70 km/h sur les routes secondaire dès la tombée de la nuit et à 50 km/h dans les zones particulièrement à risque. Les automobilistes doivent également être formés pour apprendre à mieux anticiper les risques de collision.

Certaines zones doivent être sanctuarisées la nuit, c’est-à-dire que ces routes doivent être interdites dès le crépuscule et jusqu’à l’aube. Aussi, cela va de soit si l’on réfléchit ainsi : de nombreuses routes doivent être ni plus ni moins que fermés tout le temps aux véhicules motorisés, en y autorisant que les engins agricoles, les secours et les cyclistes.

Enfin, il faut une mobilisation générale et massive pour replanter et générer des haies et des arbres dans les campagnes, loin des routes, dans les champs, en cherchant à favoriser le développement de corridors écologiques nouveaux et sécurisés.

Des systèmes d’effarouchement légers peuvent être envisagés pour les cas où il est estimé que la circulation nocturne doit être maintenue malgré tout, en équipant directement les véhicules.

Forcément une multitude d’autres solutions est à découvrir grâce à l’ingéniosité populaire. Quand on cherche, on trouve ! Alors il faut chercher, il faut s’intéresser aux animaux et ne plus tourner les yeux face à l’hécatombe sur les routes.

L’humanité doit savoir reculer, s’effacer quand il le faut, et surtout se mettre au service de la nature et des animaux. Elle doit aimer et servir la biosphère dans laquelle elle vit et dont elle fait partie.

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« Une classe de travailleurs oubliés »

Publié en juillet 1888 dans « La Revue Socialiste » de Benoît Malon, ce petit article de Charles Gide est illustratif de la naissance de la Cause animale à l’intérieur du mouvement ouvrier.

Il témoigne de la proximité historique, pour ne pas dire de la coopération entre certaines vies animales et la classe paysanne, puis ouvrière, dans le labeur quotidien. Une coopération qui ne pouvait que participer à une éthique amenée à se renforcer dans la grande cause de l’émancipation sociale.

C’est là un repère important pour quiconque veut défendre la Cause animale du point de vue de la Gauche historique, contre les artifices petits-bourgeois.

« UNE CLASSE DE TRAVAILLEURS OUBLIÉS

Je veux ici plaider la cause d’une classe particulière de travailleurs et de salariés : — classe nombreuse, car ses membres se comptent par millions — classe misérable, car pour obtenir de quoi ne pas mourir de faim, ils sont assujettis au travail le plus dur, à la chaîne, et sous le fouet ; —- classe qui a d’autant plus besoin de protection qu’elle est incapable de se défendre elle-même, n’ayant pas assez d’esprit pour se mettre en grève et ayant trop bonne âme pour faire une révolution ; je veux parler des animaux, et en particulier des animaux domestiques.

II semble que les travailleurs-hommes devraient avoir certains sentiments de confraternité pour les travailleurs-animaux, ces humbles compagnons de leurs travaux et de leurs peines. Mais non ! et on pourrait croire au contraire, qu’ils cherchent à se venger sur eux de l’injustice du sort. Dans notre région du Midi, peut-être plus que dans toute autre, on est dur pour les animaux, et dans cette ville même (Montpellier), on sait bien que les courses de taureaux constituent le divertissement populaire par excellence et que le sang des taureaux et des chevaux, confondu dans l’arène, est comme la monnaie avec laquelle s’achètent les suffrages des électeurs.

Jean-François Millet, Des paysans rapportant à leur habitation un veau né dans les champs, 1864

Hé bien ! il faut avoir le courage de dire qu’aussi longtemps que de semblables mœurs régneront, il n’y a pas lieu d’espérer que les hommes réussissent à se faire une idée claire de ce que c’est que la justice, ni bien moins encore qu’ils parviennent à la réaliser dans leurs relations sociales.

Et qu’on ne hausse pas ici les épaules en disant que autre est la justice vis-à-vis de nos semblables, et autre la justice vis-à-vis des animaux. La justice est Une, au contraire, une pour tous. Tout être en ce monde, par cela seul qu’il sent, qu’il souffre, qu’il travaille, a des droits et des droits qui sont sacrés. A bien plus forte raison quand il s’agit de ces êtres qui font vraiment partie intégrante de la famille, puisqu’ils, sont les amis de la maison et les hôtes du foyer.

Nos langues modernes ont un beau mot qui était inconnu aux anciens, ou que du moins ils ne prenaient point dans le même sens, c’est le mot d’HUMANITÉ. Le sens d’abord étroitement circonscrit s’est peu à peu élargi, et l’élargissement progressif de ce terme marque et mesure le développement de l’idée de justice en ce monde ; on y a fait rentrer successivement tous ceux qui d’abord avaient été laissés en dehors, l’esclave qui n’était qu’une chose, l’étranger dont le nom était synonyme d’ennemi, la femme qui n’était qu’un instrument de reproduction ou.de plaisir.

Mais il y a encore un pas à faire, et si paradoxale à première vue que paraisse une semblable affirmation, il faut affirmer que les animaux aussi font partie de l’humanité.

Jules Jacques Veyrassat, labour, XIXe

Les savants se font forts de nous démontrer que les animaux sont nos frères dans le sens littéral du mot ou tout au moins nos cousins germains en ce sens que nous descendons eux et nous d’un ancêtre commun et que par conséquent le même sang coule dans nos veines. A vrai dire, cette voix du sang n’a pas l’air d’inspirer à nos savants des sentiments très-tendres.; elle ne les-empêche pas, en tout cas, de soumettre nos infortunés cousins à d’abominables tortures pour chercher, sous prétexte de vivisection, ce qu’ils ont dans le ventre.

Je ne suis pas bien sûr d’ailleurs que cette doctrine soit parfaitement établie ; je ne sais pas trop si les animaux sont nos frères par les lois de l’hérédité et par le fait d’une commune origine ; mais ce que je sais bien — et cela me suffit — c’est qu’ils sont nos frères par le fait d’une association indestructible dans le travail et dans la peine, par la solidarité de la lutte en commun pour le pain quotidien.

Que les hommes descendent ou non des animaux, toujours est-il qu’avant que l’homme parut sur cette terre, les animaux y étaient déjà. Dans la grande famille des créatures vivantes, ils sont nos aînés ; sans leur aide, jamais nous ne nous serions tirés d’affaires ; ils se seraient fort bien passés de nous, mais nous, nous n’aurions pu nous passer d’eux. Sans le chevalet, le chien qui lui ont permis d’atteindre le gibier ou de garder les troupeaux ; sans le bœuf qui lui a permis de labourer, la terre et l’a acheminé ainsi par l’agriculture à la civilisation, jamais sans doute l’homme n’aurait pu franchir les premières étapes du progrès : il serait encore à cette heure dans l’affreux dénuement de ces indigènes australiens qui se nourrissent de terre et peut-être au-dessous même de ces pauvres animaux qui lui ont fait la courte échelle et qu’il regarde aujourd’hui avec un orgueil de parvenu !

Ce sont eux qui, de leur chair, nous ont fourni les premiers aliments, de leur peau ou de leur laine, nos premiers vêtements, de leurs os ou de leur corne, nos premières, armes. Encore à cette heure, le meilleur de ce que nous avons, c’est à eux que nous l’empruntons. Faibles, frileux et nus, nous leur avons pris leur toison pour nous vêtir, leur fourrure pour nous réchauffer, leur soie pour nous parer; misérables va-nu-pieds que nous étions, nous leur avons pris leur cuir pour nous faire des chaussures ! Nous les avons dépouillés de tout ce qu’ils portent sur eux comme des voleurs embusqués au coin d’un bois pour nous le mettre sur le corps. Nous leur devons tout, ils ne nous doivent rien.

Voilà pourquoi, si la réciprocité des services n’est pas un vain, mot, les animaux ont droit à notre pitié : et ce n’est point assez dire : ils ont droit à notre justice — et ce n’est point encore assez : ils ont droit à notre respect !

Pour protéger les faibles contre les abus de la force, on ne connaît jusqu’ici que deux moyens’ : l’intervention du législateur ou l’association des faibles entr’eux.

Quant au législateur, il s’est décidé à intervenir en faveur de ces faibles dont nous parlons ici, quoique d’une façon bien timide. La loi dite Grammont qui punit les mauvais traitements envers les animaux domestiques de peines légères, quoique souvent raillée, n’en restera pas moins un des titres d’honneur du XIXe siècle et elle suffira peut-être au regard de la postérité pour racheter bien des défaillances.

Quant à l’association, les animaux ne pouvant y recourir pour leur propre compte et ne pratiquant pas encore les associations professionnelles, c’est à leurs amis qu’il appartenait d’en créer une destinée à les protéger : c’est ce qu’ils ont fait en effet et c’est ainsi qu’est née la Société protectrice des animaux, autre sujet de raillerie pour les esprits bornés. Peu importe ! elle représente une grande idée…

Julien Depré, dans le pâturage, 1883

Je sais bien quelle est l’objection qu’on ne manque pas de faire. On dit: il y a bien assez à faire pour les hommes qui souffrent, sans aller s’occuper d’abord des animaux ! Vous vous imaginez peut- être que ceux qui vous tiennent ce langage sont des philanthropes qui ne vivent que pour s’occuper de leur prochain et ne sauraient détourner une minute de leur temps, ou une obole de leur bourse au profit d’une pauvre bête ? Ah ! bien oui : ce sont pour la plupart des gens qui ne font pas plus de cas de leur semblable que d’un chien, ce qui leur permet en toute sûreté de conscience, de ne pas plus s’occuper des uns que des autres…

Qu’on laisse donc de côté ce pitoyable sophisme ! Il faut dire au contraire que si l’on apprenait, par exemple, aux enfants à aimer les animaux, ce serait le meilleur moyen de leur apprendre à aimer plus tard les faibles et les déshérités. Hé sans doute notre premier devoir est d’aimer notre semblable. Qui songe à le nier ? Mais notre semblable n’est pas toujours si aimable, ni si spirituel ! Et voilà pourquoi le meilleur moyen de s’exercer à aimer les hommes, c’est encore de commencer par aimer les bêtes.

Charles, GIDE. – (Émancipation). »

La Revue Socialiste, juillet 1888
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La vie sauvage doit être une matière à l’école

Il existe dans chaque pays une vie sauvage, qui a ses particularités, même si les animaux ne connaissent pas de frontières, à moins qu’il y ait des obstacles sciemment placés sur leur route. L’Arctique connaît des désagréments majeurs à ce niveau par exemple. La Finlande, dans une logique militariste, établit une clôture avec tranchées et barbelés sur 200 kilomètres à sa frontière avec la Russie. Il y a également des barrières en Norvège pour empêcher les rennes d’aller en Russie, dans le parc naturel de Pasvik Zapovednik, et d’y causer des dégâts.

Les animaux sauvages montrent donc la voie, à rebours de la logique humaine de tracer des frontières. Ils sont à la fois emblématiques à certaines régions et enclins à des voyages au-delà des frontières érigées de manière abstraite. La Biosphère ne reconnaît pas les gribouillis humains sur les cartes nationales.

C’est pourquoi des cours sur la vie sauvage à l’école, en tant que matière, permettraient de connaître son propre pays, et d’en voir également les limites, puisque la Nature ne considère pas les frontières nationales comme ayant un sens. Cela renforcerait la compréhension de la vie sauvage et cela appuierait la conception qu’il n’y a qu’une seule humanité. L’hirondelle de fenêtre va d’Alsace en Afrique australe, on peut donc apprendre sur sa propre région en Alsace, et élargir son horizon.

Comme à l’école, les mentalités sont très différentes suivant les âges, il est nécessaire que les cours sur la vie sauvage aient lieu tout au long de la vie scolaire, de la maternelle jusqu’au bac. Il ne peut pas s’agir de quelques cours fournis pendant un temps limité, pas plus d’ailleurs que ces cours ne doivent être intégrés aux enseignements scientifiques. Cela doit être une matière en tant que telle, afin de bien reconnaître qu’au-delà des connaissances, il y a la culture, et au-delà de la culture, il y a tout la sensibilité.

La grande difficulté de tout le processus ici étant, bien entendu, le respect et la distanciation. La vie sauvage doit être reconnue comme ayant une valeur en soi, il ne faut pas d’interférence. On sait d’ailleurs à quel point les photographes naturalistes se comportent de plus en plus mal dans le capitalisme, par avidité, afin de se procurer les « meilleures images ». Il y a ici une tendance à contrecarrer et avec les enfants, c’est une tâche très difficile. Les enfants sont en effet très joueurs et la mauvaise éducation qu’ils ont reçu les pousse à chercher une interaction avec les animaux, aboutissant la plupart du temps à du harcèlement en raison du manque d’empathie pour la pauvre créature martyrisée.

Le problème, c’est bien sûr de trouver des éducateurs. Il existe en France une grande tradition éducative, mais c’est celle historiquement portée par les instituteurs de la troisième république. C’est un enseignement unilatéral, dans un esprit de salle de classe. Il va de soi que c’est inapproprié pour une éducation concernant la vie elle-même. Il faut des cours qui permettent de voir, de sentir, d’entendre, de toucher, d’admirer en s’émerveillant, d’observer prudemment.

Il existe certainement de nombreuses très bonnes idées pour satisfaire à cette exigence. Mais l’école dans le capitalisme, avec sa fadeur et son professeur déversant son flot de propos, ne saurait y satisfaire. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que la vivisection existe encore à l’école en France, sans que cela ne choque personne. Il y a ici une véritable révolution à mener et c’est pour cela que les éducateurs ne peuvent venir que de milieux déjà tournés vers les animaux.

La mise en place de cours sur la vie sauvage, en tant que matière à l’école, doit en fait procéder d’une révolution culturelle, avec une partie de la société qui est mise en avant pour jouer un rôle éducateur, de formation des mentalités nouvelles.

La vie sauvage comme matière à l’école exige, de toutes façons, d’aller dans le sens de la remise en cause du rapport villes-campagnes ; on pourrait dire en un sens que ces cours s’opposent le plus directement à la fascination du capitalisme pour le béton et les ronds-points. Ce qui sous-tend de tels cours, leur possibilité, c’est la volonté de regarder avec passion la vie sauvage, au lieu de l’ignorer et de participer à sa destruction.

Le Socialisme doit donc assumer une telle exigence que ces cours, tant pour son programme du futur, une fois le capitalisme renversé, que déjà aujourd’hui, malgré et contre le capitalisme. C’est une question de choix de vie et il ne faut jamais faire les choix du capitalisme, ni ceux d’un retour en arrière dans un passé idéalisé.

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« 269 libération animale » et l’oubli d’Israël

C’est à la fois anecdotique et extrêmement riche d’enseignements.

Apparu en 2016, le collectif « 269 Libération animale » a connu son heure de gloire médiatique en France avec des blocages d’abattoirs. Le mouvement, qui prône la désobéissance civile, a été à la pointe d’une mode « antispéciste » ayant marqué la fin des années 2010.

Le collectif recrutait de nombreux activistes pour des actions ponctuelles de ce type, avant d’affronter la répression et de totalement péricliter. Depuis sa chute, il tente de maintenir son existence en se posant comme faction d’ultra-gauche, mais sans succès. Il propose un discours intellectuel « ultra » mêlant « antispécisme », « anticolonialisme », écriture inclusive et anarchisme exigeant la défense totale des « individus », chaque animal étant lui-même un « individu ».

Un tel collectif ne pouvait pas ne pas prendre une position « ultra » au sujet de la guerre Israël-Hamas. Les choses sont ce qu’elles sont et ainsi sont les boutiquiers valorisant leur fonds de commence. Le souci ici, c’est que le mouvement de désobéissance civile pour les animaux de type « 269 » est à la base… israélien. Ce qui n’est bien évidemment pas dit.

Le veau « numéro 269 » et Sasha Boojor à l’origine du mouvement « 269 » (wikipédia)

Ce passage sous silence de l’origine de 269 est lourd de sens, bien entendu. Il ne doit rien au hasard. Il est bien difficile de tenir un discours « ultra » sur Israël, tout en ayant son origine directement dans la société israélienne…

Car « 269 », né en 2012, est typiquement israélien, dans ses fondements. Un veau « numéro 269 », avait été libéré d’un abattoir en Israël par quelques personnes, qui se firent marquer le chiffre au fer rouge ou tatouer sur leur peau. Une dimension auto-sacrificielle qui se voulait en écho à la question de l’Holocauste omniprésente dans ce pays. Le véganisme y est d’ailleurs extrêmement fort en raison de sa portée morale justement. C’est l’idée que les animaux connaissent un « éternel Treblinka ».

L’initiative israélienne a déclenché le mouvement « 269 life » dans plusieurs pays, dont la France ; « 269 libération animale » est une scission de « 269 life France ». Et voilà donc que, pour la beauté d’un discours « ultra », l’origine israélienne du principe de « 269 » – qui n’aurait pu naître nulle part ailleurs sous cette forme – est « effacée ».

C’est un premier souci. Mais à la limite, une telle hypocrisie n’a rien d’étonnant. Pour la question animale par contre, le second souci doit être souligné.

L’histoire est en effet réécrite, dans la mesure où « 269 libération animale » dit que depuis le départ le mouvement « 269 » a une dimension « politique » et que les défenseurs des animaux doivent s’aligner sur les causes ultra. C’est totalement faux : le mouvement « 269 » considérait justement que les humains font n’importe quoi et que la vraie question, c’est la question animale.

Et il y a une grande part de vérité là-dedans. Il faut voir les choses en termes d’époque, de civilisation. L’assemblage artificiel de luttes, le bricolage intellectuel sur les « opprimés », l’alignement sur tout et n’importe quoi (comme le Hamas)… tout cela ne rime à rien historiquement, n’apporte pas de la hauteur.

Sous prétexte de « politiser » les défenseurs des animaux, « 269 libération animale » veut en fait les mettre à la remorque de gens n’ayant strictement rien à faire des animaux. C’est de l’escroquerie, et en ce sens c’est un danger pour la question animale.

La question animale est incontournable, elle ne doit pas relever d’une hypothétique « convergence des luttes », qui n’est qu’un mythe d’ultra-gauche. La question animale doit être consciente, et assumée ! Ou bien elle n’est pas là, et alors c’est erroné.

Le Socialisme, c’est la résolution de tous les problèmes dans un même mouvement de fond. A bas l’anarchisme et ses prétentions vaines, qui prétend tout résoudre à partir d’assemblages et de bricolages d’ailleurs la plupart du temps fictif!

Voici le communiqué de « 269 libération animale », avec « l’oubli » de son origine historique et son appel « ultra ».

269 Libération Animale : Nous ne voulons pas d’un monde construit sur les cadavres des opprimé.e.s

« Je ne me souviens pas de mon enfance sans soldats, leurs bottes, leurs armes, la couleur kaki de leurs uniformes »,(Asmaa Alghoul, féministe gazaouie, L’Insoumise de Gaza.)

Un nettoyage ethnique a cours sous nos yeux. Ne pas le dire c’est y prendre part, et l’indifférence du milieu antispéciste – ou du moins de ses associations les plus connues – nous interpelle autant qu’il nous révolte.

Parce que « les animaux avec nous, nous avec les animaux » comme l’écrit Kaoutar Harchi, est la vision que porte 269 Libération Animale depuis toujours, nous ne pouvons rester silencieux.ses face au massacre du peuple palestinien et la répression qui s’abat sur les camarades qui expriment leur solidarité.

Cela nous concerne. Et nous concerne en tant que miltant.e.s engagé.e.s dans un combat contre l’exploitation animale. C’est pourquoi face aux crimes coloniaux d’Israël, les antispécistes ne peuvent rester silencieux.ses.

Depuis 2 semaines, le gouvernement israélien a décidé le siège complet de Gaza : pas d’eau, pas de nourriture, pas d’électricité ni de médicaments.

Le bombardement ininterrompu auquel est soumis la bande de Gaza, le territoire le plus densément peuplé du monde, a causé la mort de plus de 3875 palestiniens et palestiniennes, dont plus de 1500 enfants, détruit un grand nombre d’infrastructures nécessaires à la vie et blessé plus de 13500 personnes.

Les déclarations des dirigeants israéliens ont des tonalités nettement génocidaires : Yoav Galant, le ministre israélien de la Guerre, a déclaré que les palestiniens étaient des animaux, et le président israélien Isaac Herzog, a rendu responsable toute la nation palestinienne pour les crimes du Hamas, estimant que la population civile de Gaza était consciente et impliquée dans les attaques du 7 octobre. L’ordre d’évacuation donné par l’armée israélienne, fait craindre à la population palestinienne une seconde Nakba et l’ONU ainsi que de nombreuses organisations de défense des droits humains alertent sur le risque d’un nettoyage ethnique.

Israël cherche à justifier ce projet mortifère par les nombreux meurtres perpétrés par le Hamas, des meurtres que nous condamnons. Les centaines de vies israéliennes arrachées nous meurtrissent aussi et méritent notre compassion.

Il s’agit donc de parler droit, à l’instar de Rima Hassan, fondatrice franco-palestinienne de l’Observatoire des camps de réfugiés : « Que ça soit clair, il est moralement inacceptable de se réjouir de la mort de civils ». Et de préciser : « Le faire c’est oublier les principes qui nous engagent dans la perspective d’une paix qui doit nous sauver ».

On ne saurait, tant s’en faut, réduire la question palestinienne à celle du Hamas.

Le point central, c’est l’occupation. C’est l’apartheid qui ne cesse de progresser en Cisjordanie, accompagné par les meurtres de palestiniens par l’armée ou les colons. C’est, depuis 1948, la spoliation sans fin du peuple palestinien, expulsé de ses terres et parqués dans des camps de réfugiés. C’est, depuis 16 ans, l’ignoble blocus sur Gaza.

La souffrance des palestinien.ne.s est invisible depuis des décennies. Car avant le 7 octobre, le « calme » semblait régner, puisque les israéliens vivaient apparemment en paix, et la violence quotidienne que subissaient les palestinien.nes était noyée dans une profonde apathie. Quand elles et ils manifestaient pacifiquement pour leurs droits, comme lors de la « Marche du retour » de 2018-2019 le long de la clôture de Gaza, les snipers de l’armée israélienne les abattaient et les mutilaient dans l’indifférence générale.

Alors il faut le redire : les crimes odieux du Hamas ne peuvent en aucun cas justifier le génocide du peuple palestinien et rien ne doit nous faire oublier que c’est bien la situation coloniale en Palestine et l’apartheid qui dure depuis 75 ans qui est à la racine de toute cette violence.

Aux quatre coins du monde les rues se dressent contre le massacre du peuple palestinien en cours ; pourtant, en France, on doit marcher en rang avec les massacreurs puisque se trouve interdite toute expression de solidarité avec le peuple palestinien. Les rassemblements ont été interdits, les étrangers menacés de se voir retirer leur tire de séjour, des amendes ont été distribués pour le simple port d’un keffieh et de nombreuses organisations ont été poursuivies pour apologie du terrorisme.

Comment pouvons-nous tolérer que tout soutien au peuple palestinien soit désormais assimilé à un soutien au terrorisme, ce qui interdit toute mobilisation pour faire cesser les crimes et l’injustice ?

Comment pouvons-nous tolérer le soutien des puissances occidentales au « droit d’Israël à se défendre », donnant ainsi feu vert à un véritable massacre ?

Prétextant se soucier de la sécurité des civils israéliens, certaines voix en France réclament qu’on taise les injustices et l’hécatombe subies par les Palestiniens, qu’on criminalise leur dénonciation.

Nous affirmons au contraire que le chemin le plus court vers la sécurité des israéliens passe par la reconnaissance des droits des palestiniens. Seule la fin de l’occupation et de la colonisation peut assurer la sécurité pour tou.te.s.

Dans cette offensive idéologique, l’amalgame qui est fait entre critique du projet colonial israélien et antisémitisme nous terrifie car nous sommes convaincu.e.s avec Joseph Andras que « l’antisémitisme est une triple trahison : de la cause humaine, palestinienne et révolutionnaire. ».

Devant la gravité de cette situation, le silence des organisations animalistes est assourdissant. L’ensemble des militant.e.s qui œuvrent pour un monde plus juste ont su prendre position : les camarades syndicalistes comme Jean-Paul Delescaut, secrétaire départemental CGT du Nord, placé en garde à vue pour un tract de soutien au peuple palestinien, les militantEs antiracistes, féministes, antifascistes jusqu’à Greta Thunberg, toutes et tous ont exprimé leur solidarité.

Car elles et ils ont compris que si toute solidarité avec le peuple palestinien peut être taxée de terrorisme, leurs luttes peuvent l’être aussi, comme le seront et le sont déjà parfois les luttes de libération animale.

Elles et ils ont aussi compris que tant qu’existera l’injustice infligée au peuple palestinien par la colonisation israélienne, aucun principe et aucune lutte ne pourra obtenir gain de cause.

À quoi sert de se battre pour obtenir que le droit reconnaisse les autres animaux comme des personnes si on peut bafouer dans l’impunité la plus totale l’ensemble des droits humains ?

Si le mouvement animaliste s’enlise dans un horizon individualiste cantonné au « changer de mode de vie », c’est bien « changer le monde » qui nous préoccupe. Ce monde que nous partageons avec les animaux.

Et dans cette perspective, nous devons marteler que la lutte antispéciste n’est pas à part, qu’elle est traversée par ce qui arrive dans le monde et porte un projet politique qui est celui du refus du colonialisme, de l’impérialisme, de l’oppression, pour tou.te.s les individu.e.s de toutes espèces.

Comme le disait Louise Michel : « c’est que tout va ensemble » et les animaux de Palestine paient évidemment aussi le prix de ce massacre, malgré les efforts et l’incroyable courage des organisations comme la PALESTINIAN ANIMAL LEAGUE à laquelle nous apportons tout notre soutien.

Les organisations animalistes se replient sur leur propre introversion et pensent qu’éviter le positionnement et le clivage leur permettra d’élargir leur audience.

Elles n’ont pas compris, au stade infantile de développement qu’est le leur, que c’est par le clivage et les positionnements du côté de la justice que l’on gagne la possibilité de devenir majoritaires.

La question animale n’existe pas parallèlement à notre société, elle porte en elle une critique révolutionnaire de celle-ci et le mouvement ne peut pas vivre en vase clos.

En défendant les animaux, nous faisons aussi trembler les cachots pour toutes celles et ceux qui ne sont pas censé.e.s survivre dans ce monde !

Les systèmes de domination ont construit des catégories sociales de corps « tuables », de corps illégitimes.

Alors notre travail militant consiste à remettre en cause, tant théoriquement que concrètement, ces systèmes qui trient entre les vies qui comptent et celles qui ne comptent pas ; entre les corps qui ont le droit d’être protégés, réchauffés, soignés et ceux qui sont exposés aux coups, à la mort, au déni.

La lutte antispéciste implique de lutter contre toutes les oppressions et il est de notre devoir politique d’inscrire notre combat en solidarité avec les luttes contre l’impérialisme, le colonialisme, la ségrégation raciale et l’apartheid.

269 Libération Animale tient à réaffirmer sa solidarité avec le peuple palestinien, son opposition à toutes les entreprises coloniales et son soutien à la lutte des peuples pour leur autodétermination.

Nous appelons l’ensemble des militant.e.s antispécistes à se joindre à la mobilisation contre le génocide palestinien et à boycotter les produits israéliens et les entreprises qui participent à la spoliation du peuple palestinien, conformément à la campagne BDS.

La lutte du peuple palestinien est notre espoir, leur libération sera notre libération.

« La société israélienne se sentira dans l’obligation de changer de paradigme à partir du moment où les moyens par lesquels elle se maintient dans sa position de supériorité ne seront plus en place. Lorsque les Israéliens ne pourront plus se regarder en face lorsqu’ils voyagent, lorsque le monde leur renverra d’une manière suffisamment forte au visage l’horreur de l’entreprise sioniste, ils se résigneront, peu à peu, à renoncer à leurs privilèges, comme les Blancs de l’Afrique du Sud l’ont fait. » Eyal Sivan

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Planète et animaux

La stérilisation des chats ou des pigeons

La question de la stérilisation de chats, et d’autres animaux, fait parfois face à un rejet de la part de certaines personnes. La forme peut varier ,mais le fond du problème reste le même : la stérilisation ne serait pas naturelle et il faudrait laisser faire. Que ce soit une réflexion en passant d’un collègue ou d’un proche ou un rejet plus massif, cette mentalité a des conséquences très concrètes pour les animaux.

Les chattes enchaînent les portées, sont de plus en plus faibles, les maladies se répandent plus vite en raison de la promiscuité et du manque de nourriture, nombre de chatons viennent au monde en très mauvais état, etc.

Les pigeons se reproduisent et luttent toujours plus pour trouver de quoi manger. Les familles nichent là où elles peuvent, les petits tombent des nids les uns après les autres et font face à des prédateurs, etc.

Et ceci peut s’étend directement et indirectement à toutes les espèces que l’humanité côtoie.

Face à la situation catastrophique des chats en France, la question de la stérilisation n’en est plus une. Ce n’est pas un débat concernant notre rapport au chat mais une réponse urgente à une situation urgente. Il faut des campagnes massives de stérilisation pour beaucoup d’animaux, ainsi qu’une stérilisation systématique pour beaucoup d’animaux de compagnie.

La nature quand cela les arrange

Ce que refusent de voir les gens qui refusent la stérilisation est que ces chats, ces pigeons, etc. sont d’une certaine manière dénaturés, arrachés de force à leur réalité. D’un côté les chats restent des chats, les pigeons des pigeons, etc. ; ils vivent une vie naturelle et évoluent avec l’humanité et l’influencent en retour. De l’autre, ils se font broyer par une humanité qui s’imagine sortie de la Nature et en guerre contre elle (donc une humanité en guerre contre elle-même, ou encore une Nature en guerre contre elle-même).

Lorsqu’une chatte enchaîne les portées avec des petits en très mauvais état, elle est en quelque sorte arrachée de sa condition naturelle par une humanité folle qui n’a pas encore pris conscience d’elle-même.

D’une certaine manière, ces personne ne voient la Nature que lorsque cela les arrange.

Lorsqu’il s’agit d’abandonner des chats au milieu des voitures, les laisser errer dans le chaos urbain personne ne se soucie de la Nature. Mais dès qu’une personne cherche à venir en aide à une colonie de chats… levée de boucliers, il ne faut pas intervenir, ce ne serait pas naturel.

Les personnes qui refusent la stérilisation au nom de la Nature ne voient qu’un aspect, la dimension naturelle des animaux qui nous entourent, dans le meilleur des cas. Mais ils refusent de voir des êtres vivants détruits par une humanité barbare : cela reviendrait à reconnaître que nous sommes nous-mêmes pris dans une logique anti-naturelle qui atomise tout, broie les sensibilités et les sens. C’est de l’indifférence, du cynisme.

Elles refusent de voir une partie d’elles-même lorsqu’elles font face à un animal. Les êtres humains ne sont pas des individus vivant à l’extérieur de la Nature, ils n’en sont qu’un aspect. Il n’y pas une humanité faisant face à une nature ayant besoin de régulateurs mais un vaste ensemble d’une richesse infinie, la Nature.

Laisser des animaux dépérir dans l’horreur du béton et des villes, c’est s’atrophier, c’est se couper de sa compassion et de son lien à l’ensemble de la vie sur notre Terre.

Ce qui se comprend. La moindre initiative en faveur des animaux est une attaque en règle contre l’apathie ambiante, contre l’individualisme barbare et contre la décadence d’une société toujours plus près du gouffre. Alors beaucoup préfèrent ignorer les souffrances, ou préfèrent regarder ailleurs en inventant une Nature fantasmée et anti-naturelle où règnent les valeurs dominantes.

Aimer les animaux

Il faut être réaliste : il sera très difficile de convaincre la plupart de ces personnes. Surtout celles qui y ajoutent une dimension religieuse à leur discours. Cette question soulève des problèmes bien trop vastes pour être réglée par de simples discussions. Il y a une longue bataille culturelle à mener.

En attendant d’arriver à renverser la tendance, des animaux en détresse demandent de l’aide partout, chaque jour.

A sa propre échelle, il est alors crucial de se tourner vers les animaux, vers leurs vies concrètes, en fonction de son temps, de sa sensibilité et de ses connaissances.

Il y a toujours plein de moyens d’aider, même si cela donne l’impression de vider l’océan à l’aide d’une cuillère. Mais pour chaque animal secouru cela sera un changement très concret.

Pour ce qui est des chats, des associations partout en France identifient des chats errants, les attrapent, les stérilisent et leur trouvent un foyer. Toute aide directe ou indirecte changera la vie de ces chats.

En ce qui concerne les pigeons et les animaux sauvages en général, avoir le réflexe de mettre à l’abri un animal jeune ou blessé avant de le transporter jusqu’à un centre de soins peut lui sauver la vie. Il est important de se renseigner sur les gestes à adopter en fonction des animaux afin de ne pas priver un petit chevreuil, par exemple, de sa mère.

Et bien sûr, n’hésitez pas à contacter le centre de soin le plus proche de chez vous afin de donner un peu de votre temps pour aider des animaux. Il y a toujours besoin de conducteurs, de bricoleurs, des personnes pour nettoyer des cages, des locaux et bien sûr du monde pour nourrir des petits et des adultes blessés ou malades.

Les moyens d’aider ne manquent pas. Il s’agit de s’effacer et de faire ce qui doit être fait. Les grands discours ne nourrissent pas des pigeonneaux, les postures derrière un clavier ne permettent pas d’attraper une chatte errante et ses petits.

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Planète et animaux

Grave crise à Défense de l’animal et au Parti animaliste

La crise frappe très durement l’humanité et il y a un front sur lequel cela ressent très particulièrement : la protection des animaux. Normalement, en ce domaine, il y a un effort subjectif très important, faisant qu’il n’y a pas les mêmes problèmes que dans le monde associatif. Les associations, sportives par exemple, sont en déficit de volontaires, de gens prêts à prendre le relais, les responsabilités. Il y a un échec dans la continuité, en raison de la mentalité consumériste.

Les associations pour les animaux ont toujours eu très peu de moyens en comparaison avec leurs tâches ; beaucoup d’associations sont apparues, ont disparu. Néanmoins, il y a toujours eu un certain fil conducteur. On peut dire que celui-ci est brisé avec la grave crise de la Confédération Nationale Défense de l’animal.

Cette structure fédère 270 associations ; c’est ce qu’on appelait auparavant la « SPA de Lyon ». Cette confédération joue un rôle plus important que la SPA (dite de Paris), bien que cette dernière soit bien plus médiatisée, ou même la seule médiatisée. La SPA de Paris a en effet plus d’aisance sur ce plan de par son caractère centralisé. En même temps, de graves problèmes internes l’ont secoué ces deux dernières décennies, au point que l’État a dû prendre les devants.

Trop d’argent, trop d’ego, des rapports hiérarchiques abusifs, un éloignement culturel et sur le plan des idées de la Cause… on connaît le problème.

Or, il s’avère que désormais la Confédération Nationale Défense de l’animal connaît les mêmes problèmes. Il n’est pas possible de trop en dire. Cependant, il faut avoir conscience que la situation est dramatique. Tout est paralysé structurellement en raison de deux directions concurrentes.

C’est une catastrophe morale et pratique. Morale, car la Confédération Nationale Défense de l’animal apparaissait comme la dernière forteresse imperméable à la confusion régnant dans une société française individualiste. Il y a ici une rupture de confiance massive et cela contribue au désespoir.

Pratique, car on parle ici d’une confédération et les moyens des uns tiennent en raison des moyens des autres. Un rouage grippé, surtout à la direction qui sert de courroie de transmission, et c’est l’asséchement des moyens. C’est comme si les associations se voyaient réduites chacune à sa propre existence, perdant tout ce dont elles profitaient de par l’appartenance à la confédération. Cela concerne tant des questions administratives que les informations importantes, ou encore les dons, les legs.

On parle ici d’une crise d’une ampleur énorme… Qui dure depuis très longtemps désormais. Là encore, nous ne voulons pas trop en dire, mais il faut bien comprendre qu’il faut raisonner en termes de mois et pas de semaines. C’est un désastre.

La faillite se situe en fait sur le plan des idées et de la culture. Le volontarisme a accueilli le carriérisme et a produit l’opportunisme. En l’absence de valeurs et de perspectives, on « gère » et quand on « gère », cela tourne mal.

Quand on n’établit pas de valeurs, comment saisir les choses ? Comment est-il possible qu’en 2023, la Confédération Nationale Défense de l’animal n’ait par exemple jamais assumé de poser la question du véganisme? Ou bien de la nature de la société française pétrie d’individualisme?

La priorité pratique ne saurait être une excuse pour ne pas voir les choses par en haut, afin de justement avoir une pratique bien ancrée dans la réalité, avec une chance de réussir. L’échec de la Confédération Nationale Défense de l’animal est la preuve qu’il ne suffit pas de vouloir forcer le passage pour réussir. C’est une terrible leçon et il faut une sortie de crise qui soit productive, sans quoi c’est un coup de poignard à la cause animale.

C’est bien le facteur humain le problème, au sens d’une incapacité à se mettre au niveau exigé, avec discipline, état d’esprit, fermeté, loyauté. Des traits prolétariens. Pour bien le comprendre, voici un exemple relevant de cet échec complet, propre à notre époque. Il s’agit d’une annonce faite par le Parti animaliste ; nous en avons déjà parlé comme d’un ramassis d’opportunistes prenant les animaux comme fond de commerce pour ramasser des sous aux élections.

Ces gens sont tellement creux qu’ils… ne sont même pas capables de faire leur programme politique eux-mêmes, ils engagent quelqu’un pour ça. Avec l’argent obtenu aux élections, au moyen d’affiches racoleuses avec des chiens et des chats, ils engagent quelqu’un pour de nouveau obtenir de l’argent aux élections…

Voici l’annonce. Elle est froide, sans cœur, rien à voir avec les animaux. Pas d’amour, pas d’empathie, pas de compassion, pas de véganisme, pas d’animaux tout court d’ailleurs. C’est une faillite morale, intellectuelle, culturelle.

OFFRE D’EMPLOI :

chargé·e d’élaboration de programme électoral

Sous la supervision du Bureau national et de la directrice opérationnelle et en lien étroit avec le pôle expertise, vous serez en charge d’élaborer et rédiger le programme politique du Parti animaliste pour les prochaines échéances électorales.

Responsabilités

  • Rédiger le programme politique électoral du parti en accord avec ses valeurs, ses objectifs et sa vision.
  • Effectuer des recherches approfondies sur les enjeux politiques et sociaux afin de formuler des propositions concrètes et cohérentes.
  • Veiller à ce que le programme politique soit clair, accessible et adapté à différents publics.

D’autres tâches complémentaires pourront également être confiées en fonction des besoins.

Profil recherché

  • Très bonne connaissance des enjeux animalistes et environnementaux actuels.
  • Connaissance des enjeux politiques et sociaux actuels.
  • Capacité à effectuer des recherches approfondies.
  • Capacité d’analyse et de synthèse.
  • Bonne capacité rédactionnelle.
  • Capacité à vulgariser de façon claire des notions complexes.
  • Autonomie et proactivité.
  • Force de proposition.
  • Créativité.
  • Discrétion et confidentialité.

Les plus (non obligatoires) :

  • Connaissance du fonctionnement politique européen et des compétences de l’UE.
  • Compétences juridiques.
  • Connaissance des associations animalistes.
  • Expérience de travail dans un environnement politique ou connexe.

Si vous ne correspondez pas à 100 % du profil recherché mais que vous pensez que ce poste est fait pour vous, postulez et expliquez-nous pourquoi ! 

Modalités

  • CDD de 6 mois à temps plein (35 heures).
  • Prise de fonction dès que possible.
  • Télétravail à 100 %.
  • Salaire de 2200 à 2500 € brut mensuel selon le profil.
  • Mutuelle prise en charge à 100 %.
  • Indemnité télétravail de 50 € net / mois.
  • Réunions ponctuelles le soir.

Le Parti animaliste

Depuis 2016, le Parti animaliste contribue à faire émerger la question animale en politique et à la rendre incontournable. En ne se positionnant que sur la question animale et les thématiques qui s’y rapportent, son programme permet d’intégrer pleinement les intérêts des animaux dans les politiques publiques. Parce que la question animale est transversale et universelle, le Parti animaliste est également transpartisan et indépendant.

Lors des élections européennes de 2019, le Parti animaliste a créé la surprise en obtenant 2,17 % des voix.

Aujourd’hui, le Parti animaliste c’est une équipe de 4 salariés et de près de 150 bénévoles assumant des responsabilités variées.

Telle est l’époque : tout est corrompu, à moins d’avoir une base solide. Et la seule base solide, c’est celle de la Gauche historique. Il faut faire face à la réalité et la transformer, dans sa totalité. L’heure est aux grands bouleversements et la Cause animale exige de grandes choses ! Qui ne le comprend pas passe à côté du soutien aux animaux, des animaux eux-mêmes.

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Culture Planète et animaux

« Vegan for the animals »

« Vegan pour les animaux »

La Gauche historique a pour principe de célébrer : ce qui est bien, constructeur, positif ; c’est le sens de la vie, on le salue. Par opposition, ce qui est mal, erroné, négatif, est dénoncé.

Alors que le nouvelle année va commencer, il est certainement juste de saluer la sortie par le groupe Earth Crisis de deux nouvelles chansons sur un mini album de quatre chansons, « Vegan for the animals ».

Ce mini-album, sorti en octobre 2022, est notable car le groupe Earth Crisis s’est monté aux États-Unis en 1989. On parle ici de gens qui sont vegans depuis cette date et qui n’ont jamais lâché le flambeau.

Ce n’est pas rien, c’est même énormément. On parle ici d’un engagement réel et prolongé. Le nom du groupe vient d’ailleurs d’un album du groupe de reggae Steel Pulse, où l’on voit ce qui les mettait en rage : les deux blocs s’affrontant pour le contrôle du monde, le KKK, la famine en Afrique… Il y a aussi le pape, le Vietnam, la répression anti-populaire…

C’est là quelque chose de marquant, car on est dans la loyauté, l’engagement impliquant toute son existence.

On est à l’opposé de la narration capitaliste d’idées « nouvelles » à rapidement consommer. C’est particulièrement vrai pour la question animale, récupérée et démolie par le capitalisme « végétalien » dans les années 2010 et les opportunistes comme Aymeric Caron en France.

Earth Crisis est, si l’on veut, une preuve historique que les idées révolutionnaires sont portées par des démarches révolutionnaires… Le capitalisme cherche à récupérer et réécrire l’Histoire, il faut y faire face!

Le groupe Earth Crisis est par ailleurs très connu dans la scène punk hardcore, étant pour simplifier l’un des premiers groupes à mêler le metal au punk avec un son « hardcore ». Cette approche deviendra par la suite très commune, donnant un son lourd qu’on est pas obligé d’aimer bien sûr.

Et Earth Crisis fait surtout partie de la scène punk « positive » dite straight edge, qui refuse les drogues, l’alcool, les rapports sexuels hors couple.

Le mouvement prônant une discipline morale et culturelle pour tenir le choc face à une société décadente a eu un grand impact dans les années 1990 aux États-Unis et particulièrement en Suède. Le straight edge était alors systématiquement lié au végétarisme puis au véganisme.

Youth of Today en concert
Earth Crisis en concert

Earth Crisis était le pilier de cette culture « vegan straight edge« , Leur principale chanson, Firestorm, parle ainsi d’une tempête qui va venir pour débarrasser par la violence la société du trafic de drogues.

Le groupe prônait par ailleurs la violence comme solution révolutionnaire en général, notamment contre la vivisection et en faveur de la protection de la Nature. Cette scène musicale et activiste exprime une rupture culturelle majeure au coeur de la superpuissance américaine, se confrontant directement à la terreur de la consommation et faisant de la question animale la clef morale.

Les chansons sur le mini-album sont d’ailleurs « vegan for the animals » qui appelle à devenir vegan et à aller à la victoire, « Through A River Of Blood » qui dénonce la vivisection comme un massacre, « Smash Or Be Smashed » qui appelle à l’auto-discipline pour faire face à un monde qui est en guerre contre la Nature, avec toutefois les êtres humains se prenant pour des « néo-dieux » comme dit dans « Fate of the Neo-gods ».

Tout cela est méritoire, et exemplaire. On parle toujours de bonnes résolutions pour le nouvel an : il y a ici de quoi s’inspirer.

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Écologie Planète et animaux

Super Cow

Un clip saisissant.

Moby, musicien et artiste renommé ayant adopté une démarche démocratique, socialement consciente au sujet de la question animale au point de devenir vegan, a sorti une nouvelle vidéo réalisée avec l’écrivain et réalisateur Dustin Brown et l’organisation Last Chance for Animals sur laquelle il est impossible, en 2022, de faire l’impasse.

Tout y est. Tout brûle d’empathie pour les vaches victimes des abattoirs, dans un clip dont le style artistique très réussi et le message véhiculé par le scénario et son « twist final » ne peuvent laisser personne indifférent si ce ne sont les individus sans conscience ayant déjà depuis longtemps perdu la capacité de s’émouvoir de quoi que ce soit.

Ce clip rappelle un fait que tout le monde préfère ignorer pour éviter d’avoir à y faire face : les animaux sont des êtres sensibles, capables d’émotions, de construction sociale et qui, rongés par la terreur, préféreraient évidemment fuir les couloirs froids d’un lieu de mort pour rejoindre l’herbe et la chaleur du soleil à l’air libre s’ils en avaient la possibilité.La musique accompagnant le clip est une reprise de sa propre chanson « Why does my heart feel so bad ? » de 1999, que l’on pourrait traduire par « Pourquoi ai-je si mal au coeur ? (et à l’âme, dans la suite des paroles) ». Déjà à l’époque associée à son clip original, cette chanson était d’une mélancolie arrachante… La reprise est ici est donc très pertinente, et compte tenu de la scène qui se déroule au long de ces 2 minutes et 33 secondes, la mélancolie est décuplée et se mue en véritable sentiment de tristesse face à une porte scénaristique qui se referme violemment, exactement comme le rideau métallique menant à l’enclos de mise à mort du début de la vidéo.

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Dépêche Planète et animaux

Venir en aide aux oiseaux

Entre les petits tombés du nid, ceux victimes des feux d’artifice du 14 juillet et plus généralement de la violence des villes, beaucoup de personnes se retrouvent face à un oiseau blessé et démuni. Rappelons ici quelques conseils de base afin de leur venir en aide cet été.

Face à un oiseau à terre, qui semble blessé ou très jeune, la priorité absolue est de le mettre en sécurité : un boîte à chaussure pour les plus petits oiseaux, et plus grand pour les autres, avec es petits trous sur les côtés, suffira pour commencer.

Appelez ensuite un centre de soins à proximité de chez vous afin de savoir s’il est ouvert, et s’il peut prendre en charge l’animal. Il est très important de le déposer dans un centre de soin qui sera en mesure de le soigner et le relâcher dans les meilleures conditions : ne vous improvisez pas soigneur ! Consultez l’annuaire du réseau des centres de soin de la faune sauvage pour en trouver un près de chez vous : reseau-soins-faune-sauvage.com.

Enfin, malgré ces périodes de fortes chaleur : ne mouillez pas l’oiseau et veillez à ce qu’il soit toujours sec! Donnez lui simplement un peu d’eau à boire à la pipette.

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Dépêche Planète et animaux

Le site d’adoption Seconde chance

Fondé en 2007, le site Seconde chance est devenu incontournable, parce qu’il a su se positionner comme intermédiaire efficace avec les refuges. On peut en effet indiquer l’espèce animale qu’on souhaite adopter, sa région, son département, et on obtient alors les photos des animaux avec une petite présentation de l’animal et les conditions d’adoption. Répondant à une exigence grand public (avec donc des exigences en termes de « goût »), le moteur de recherche permet également de préciser l’âge, le pelage, la couleur, la taille de l’animal.

Les animaux à adopter dont on parle peuvent être très différents puisque, outre les chats et les chiens, on a également les lapins, les rongeurs, des animaux de ferme, les chevaux et des reptiles. Cela fait que concrètement, quiconque veut adopter un animal peut le faire très facilement ; c’est un argument important pour convaincre les gens qui voudraient malheureusement acheter dans les infâmes commerces d’animaux et à qui il faut montrer que leur attitude est fondamentalement incorrecte.

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Écologie Planète et animaux

La ligne flexitarienne de l’industrie de la viande

Elle est en phase avec le libéralisme.

Alors que l’Union européenne vient d’autoriser l’utilisation du criquet migrateur comme aliment pour les humains, il y a lieu de saisir la stratégie de l’industrie de la viande, qui a su parfaitement s’adapter à l’émergence de la contestation de la condition animale. En effet, alors que le véganisme était initialement portée par une frange marginale, isolée et contestatrice, une nouvelle génération vegan façonnée par le capitalisme a émergé, emportant tout sur son passage.

L’industrie de la viande a alors réagi conformément à la capacité du capitalisme de tout intégrer du moment qu’il y a des bénéfices possibles. Des grandes marques de viande ont commencé à produire des aliments végétaliens simili-carnés, arguant du fait qu’il faut de tout pour faire un monde et également pour neutraliser toute contestation en l’intégrant sous le grand drapeau du flexitarisme.

Le site ID a décidé d’interviewer à ce sujet Marc Pagès, directeur général d’Interbev (association nationale interprofessionnelle du bétail et des viandes), n’hésitant pas à dire que, tout de même, le flexitarisme consistait à l’origine en du végétarisme libéral par rapport à la viande, et non un consommateur de viande libéral consommant parfois du végétarien, voire du vegan. Mais Marc Pagès assume:

« Interbev est une interprofession qui réunit l’ensemble de la filière bovine et ovine française, qui va des éleveurs jusqu’à la boucherie artisanale et la grande distribution (…).

Actuellement, nous sommes à 300 grammes de viande hebdomadaire par personne, ce qui veut dire que les Français en consomment 2 à 3 fois par semaine. Notre objectif est justement de pousser l’information sur la viande pour faire en sorte que les citoyens soient informés sur cet équilibre alimentaire par rapport à leurs évolutions récentes de consommation, qu’ils fassent les bons choix dans leurs actes d’achat (…).

[Sur le flexitarisme] Pour nous, il s’agit de l’omnivore du XXIème siècle. C’est un consommateur éclairé et libre de manger de tout, en toute conscience. C’est vraiment cette notion de manger de manière raisonnable sur laquelle nous voulons insister. »

C’est là on ne peut plus intelligent et tout à fait en phase avec l’esprit général du véganisme commercial qui s’est totalement imposé. Non seulement il y a une sorte de tolérance générale dans les consommations, mais même au sein de celles-ci, il y a une absence de règles et de frontières. Le turbocapitalisme a permis l’affirmation d’un capitalisme vegan et, comme prolongement logique, il y a interpénétration des consommations. Ce qui est vrai ici pour le véganisme est d’ailleurs vrai pour toute « communauté », chacune influençant l’autre, tout en restant distincte, dans une sorte de gigantesque fourre-tout où le seul dénominateur commun est la consommation capitaliste.

L’industrie de la viande, un pilier du capitalisme, l’a très bien compris et a donc accompagné l’émergence du capitalisme vegan et est en train de refermer le cercueil. Un vegan, aujourd’hui, est un consommateur comme un autre, qui agit comme les autres, mais avec une variante, tout comme en religion il y a des variantes catholique romaine, catholique orthodoxe, juive, musulmane, etc.

Cela se reflète dans cette obsession simili-carnée totalement incohérente puisqu’il y a une reproduction d’un goût et d’une texture qui devraient faire naturellement horreur (mangerait-on du simili-carné d’humain?). En fait, le vegan du début des années 2020 est juste un consommateur trop traumatisé par la condition animale et se mettant de côté, mais il ne porte rien lui-même comme valeur. C’est un sous-produit du capitalisme tout comme peut l’être le zadiste ou le punk à chien, le hardcore gamer ou le petit épicier bio. En apparence, il y a quelque chose de différent, mais en pratique tout est une composante du capitalisme aux mille facettes, aux dizaines de milliers de facettes, conformément à la nature d’un système fondé sur l’accumulation ininterrompue de marchandises.

Dans un tel cadre, il faut être un consommateur strict et en même temps un citoyen libéral, surtout pas un producteur démocratique et un camarade déterminé. Et dans ce panorama sinistre, les animaux sont en première ligne dans cette défaite du véganisme, puisque leur espoir de voir leur condition modifiée s’évapore parallèlement à l’expansion des restaurants vegans et des associations intégrées dans l’opinion publique consommatrice.

C’est un drame mondial qui se joue là. Les animaux ont besoin de rigueur pour les défendre, et le capitalisme fait en sorte d’empêcher cela, en corrompant avec succès les valeurs. Cela doit changer, fondamentalement changer !

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Manifeste de l’association Francis Hallé pour la forêt primaire

Voici une vidéo présentant le projet de reconstruction d’une forêt primaire en Europe de l’Ouest, suivie du manifeste de l’Association Francis Hallé pour la forêt primaire.

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Manifeste-A4-FR_2021-webV2

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Quelques araignées de nos maisons et appartements

Avec la fin de l’été il est probable de voir un certains nombres d’araignées venir se réfugier dans les maisons, voire les appartements afin d’échapper au froid.

Les araignées, ou Aranéides, appartiennent à l’ordre des Araneae, de la classe des Arachnides (comprenant également les scorpions et les acariens, entre autres).

Rappelons que les arachnides se distinguent des insectes par plusieurs caractéristiques :

  • quatre paires de pattes pour les arachnides et non trois
  • une corps segmentés entre 2 parties (cephalothorax et abdomen) contre 3 (tête, thorax et abdomen)
  • des yeux simples (appelés ocelles et pouvant être au nombre de 0 à 8) contre deux yeux composés de nombreuses facettes (appelés ommatidies)
  • absences d’ailes et d’antennes

Ces deux classes d’invertébrés appartiennent à l’embranchement dit des arthropodes, dont le caractère distinctif est de posséder un corps segmenté. Et comme tous les arthropodes l’araignée va connaître plusieurs mues successives au long de sa vie jusqu’à sa taille adulte (l’araignée de type mygale continue à muer après).

Plus une araignée est grande, plus elle mettra de temps à atteindre sa taille adulte et plus elle aura une durée de vie longue. En moyenne on considère qu’une araignée, dans de bonne condition, vit deux ans. Les grandes espèces de mygales peuvent atteindre 20 ans et même davantage.

Si la crainte ou le dégoût des arthropodes est assez courant chez de nombreuses personnes, c’est d’autant plus vrai en ce qui concerne les araignées, on parle très fréquemment d’ « arachnophobie ».

Comme souvent avec les phobies, les raisons sont rarement rationnelles. Il ne s’agit pas de peur devant la dangerosité des araignées, celles que l’on croise en France et en particulier dans les maisons sont l’immense majorité du temps inoffensives. Il s’agit plus d’un dégoût face à ces êtres aux longues pattes, probablement pas aidé par toutes une partie de la culture (notamment cinématographique) qui a joué sur leur aspect « monstrueux ».

Lutter contre une phobie n’est pas chose aisée. Une des meilleurs méthodes restent une approche rationnelle : l’étude, la connaissance et l’observation. Bien évidemment cela, en fonction du degré de phobie, doit se faire progressivement, certaines personnes ne pouvant même pas regarder une photo d’une araignée tégénaire dans une salle de bain sans détourner le regard et sentir leur ventre se nouer. Il faut bien sûr le vouloir et combattre une certaine appréhension. Mais si on aime la nature, les animaux, il n’y aucune bonne raison pour rejeter nos amis à huit pattes. Elles ont évidemment, comme tous les animaux sauvages, leur place dans notre écosystème. Voire même dans nos habitations.

Pholque phalangide

Pholcus phalangioides

Probablement la plus connue des araignées qu’on retrouve dans les habitations, la pholques phalangide (Pholcus phalangioides), aussi parfois appelé araignée des plafonds ou faucheux (à tort, voir le paragraphe suivant), elle fait partie de la famille des Pholcidae, qui se reconnait très facilement à ses très longues et fines pattes et son petit corps par rapport à celles-ci.

Elle peut finalement être plus facilement confondu avec les Opilions, un autre ordre des arachnides, souvent appelé « faucheux », « faucheurs » ou « faucheuses » , qu’avec d’autres familles d’araignées.

On les trouves très facilement dans les caves où dans les coins des murs et plafonds où elles tissent une toile irrégulière à laquelle elle s’accroche « à l’envers ».

En cas de danger outre la fuite, elle peut faire vibrer sa toile à une fréquence telle qu’elle en devient quasiment imperceptible.

Elle est totalement inoffensive pour l’humain, ses chélicères étant trop petit (environ 0,5mm) pour percer la peau. Tellement petit que pour capturer ses proies (des insectes) elle se repose beaucoup sur sa toile : après qu’un insecte soit pris dedans, elle va prendre soin de rajouter des fils de soies pour bien l’immobiliser avant d’aller y planter ses chélicères et attendre que le venin fasse effet.

D’autres pholques se rencontre régulièrement : Pholcus opilionoides (plus clair et plus petite), Holocnumus pluchei (présente surtout au niveau du bassin méditerranéen, avec une bande noire sur la face ventrale et un abdomen orné de motif).

Tégénaire noire

Eratigena atrica (wikipédia)

La tégénaire noire (Eratigena atrica), souvent surnommé la « tégénaire des maisons » est une des plus grande tégénaire et une des araignées les plus craintes des maisons. On l’y rencontre assez facilement, notamment dans les salles de bains.

Les tégénaires mesure souvent plus de 5 cm, jusqu’à environ 10 cm, pattes (velues) comprises.

Le terme tégénaire désigne en fait un ensemble de plusieurs genre de la famille des Agelenidae : les Aretigena, Eratigena, Tegenaria et Malthonica.

Parmi les plus communes il y a la Tégénaire noire (Eratigena Atrica), la Tégénaire domestique (Tegenaria domestica) ou encore la Tégénaire géante (Eratigena duellica). En extérieur il n’est pas rare de tomber sur la Tégénaire des champs (Tegenaria agrestis).

C’est une araignée assez sédentaire, elle a tendance à rester dans la même zone temps qu’il y a de la nourriture (insecte type mouches, moustiques…), sauf période de reproduction où les mâles se mettent en quête d’une femelle.

Sa toile est en nappe, dense, qu’elle améliore au fil du temps. Bien souvent au bout la toile prend la forme d’un tunnel où l’araignée mue, pond ses oeufs, grandit et se met à l’abri des prédateurs.

Ses pattes sont d’ailleurs surtout adapté à sa toile et bien moins au surface lisse de nos habitations : murs, plafonds, meubles, il leur arrive donc fréquemment de tomber, laissant certaine personne croire qu’elle leur a sauté dessus (ce qui n’est pas du tout un trait de leur comportement au contraire très prudent).

Elle ne représente aucun danger pour l’humain, n’étant pas du tout agressive, même dans une situation de danger. Dans les rares cas où elle cherchera à se défendre en attaquant, sa morsure est indolore.

Zoropsis spinimana

Zoropsis spinimana

Zoropsis spinimana, aussi appelé araignée nosferatu de par le motif sur son céphalothorax, est une araignée de la famille des Zoropsidae.

Découverte seulement en 2005, c’est une araignée qui étaient jusqu’à assez récemment principalement présent dans le sud de la France mais qui est peu a peu remonté le long de l’Atlantique pour être désormais assez commun notamment en Île-de-France.

D’une taille assez imposante, de couleur brune (aux nuances allant de jaune à gris) elle n’est pas de nature agressive envers les humains (elle l’est en revanche face à d’autres araignées), quoiqu’elle peut se défendre lorsqu’elle se sent en danger (ou dans le cas d’une femelle proche de sa ponte), mais sa morsure n’entraîne pas de complication.

Elle ne tisse pas de toile (autre que pour les oeufs) et chasse, principalement la nuit, à l’affût, pouvant même s’attaquer à de grandes tégénaires.

Saltique chevronnée

Salticus scenicus

La Saltique chevronnée (Salticus scenicus) est la plus commune, en Europe, de la famille des Salticidae.

C’est une famille reconnaissable assez facilement, par son allure assez trapu, avec des pattes assez courtes et surtout deux grands yeux sur l’avant du front, et quatre petits sur les côtés de la tête.

La Saltique chevronnée (parfois aussi nommé Saltique arlequin) a un corps d’une taille de 5 à 7 mm, et une coloration noir et blanche propre au genre Salticus. L’espèce possède un abdomen noir avec trois bandes blanches, les deux dernières en chevrons.

On la trouve dans les bâtiments, ainsi que sur les murs extérieurs ou les poteaux.

Araignée diurne elle chasse le jour, à l’affût, puisqu’elle ne tisse pas de toile. Grâce à ses yeux elle possède une excellente vision, s’approche ou laisse approcher sa proie, tisse un fil de sécurité et saute dessus. Ce qui vaut le surnom d’araignées sauteuses à la famille des Saltiques.

Ce n’est ici qu’un panorama bien trop bref quant à la richesse de la vie animale, ici des araignées, néanmoins il faut bien penser que ce n’est qu’un début : toute une révolution culturelle est ici à réaliser et il s’agit de se mettre à l’oeuvre.

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L’appel du collectif SOS forêt France

Voici un appel qu’il faut soutenir.

À l’initiative du collectif SOS forêt France et soutenue par pas moins de 50 associations (dont l’Aspas et la LPO), cet appel pose une question tout à fait pertinente, celle de la façon dont nous considérons nos forêts et les arbres qui y vivent.

L’appel parle de forêt vivante, il voit les choses de manière globale, la forêt est vivante comme la terre est vivante. C’est une vision a l’opposé de l’anthropocentrisme , voyant la terre en tant que Biosphère. C’est conforme à la sensibilité écologiste qu’il faut avoir à notre époque !

Le lien de l’appel ici : https://sosforetfrance.org/index.php/le-texte-de-lappel-pour-des-foret-vivantes/

Voici la reproduction du texte :

« Les forêts sont riches, diverses, complexes, bref : vivantes. Mais l’industrie aimerait les transformer en monocultures d’arbres bien alignés, faciles à récolter, maîtrisés. Le gouvernement ne s’y oppose pas, il assume : « une forêt, ça se cultive, ça s’exploite ». Pendant ce temps, loin des ministères, la résistance s’organise. Partout en France, des hommes et des femmes, des collectifs et des associations s’activent, inventent des alternatives et défendent les forêts. Le temps est venu d’unir ces forces, pour faire front commun contre l’industrialisation des forêts !

Les forêts sont devenues un champ de bataille en proie aux machines et à l’appétit insatiable des industriels

Partout, dans nos communes, départements et régions de France, nous voyons notre bien commun se faire malmener, les coupes rases et les monocultures se multiplier. C’est un fait palpable que nous éprouvons au quotidien, une violence que nous ressentons dans notre chair. Le productivisme gagne nos massifs forestiers et plie le vivant aux règles du marché.

Des paysages séculaires sont dévastés parfois en quelques heures…

Les arbres sont moissonnés comme du blé. Partout, les forêts sont vues comme un gisement inépuisable que l’industrie est appelée à exploiter et le bois comme un simple matériaux à transformer

Depuis cinq ans, l’action du gouvernement est déplorable. Alors que la Convention citoyenne pour le climat avait émis des propositions ambitieuses pour les forêts, l’Exécutif a tout fait pour s’y opposer, en amoindrir la portée et les vider de leur substance.

Quant au plan de relance, il a capitulé devant les lobbies des planteurs d’arbres sans aucune contrepartie environnementale sérieuse. Tout au long du quinquennat, il n’a cessé de démanteler le service public.

Plus de 1 000 postes de travail ont été supprimés à l’Office national des forêts depuis 2017. 475 postes supplémentaires pourraient disparaître au cours des cinq prochaines années.

Au sommet de l’État, tout est verrouillé. Les solutions ne viendront pas d’en haut. Seule une pression, à la base, sur le terrain, pourra les faire plier. Dans les couloirs feutrés des ministères, les industriels déploient leur stratégie à coup de bulldozers.

Le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, s’en fait le porte-voix. Dans une lettre adressée à la Commission européenne, il s’est attristé de voir « les forêts réduites à des considérations environnementales en ne tenant pas compte des aspects socio-économiques ».

A l’Assemblée nationale, il a affirmé qu’ « une forêt, ça se cultive, ça s’exploite ». Le gouvernement veut accroître les prélèvements en forêt de 70 % d’ici 2050 et passer d’environ 60 millions de mètres cubes de bois récoltés par an à plus d’une centaine de million. Nous savons ce que cela implique : une exploitation toujours plus accrue des forêts et une intensification des coupes-rases.

Nous ne voulons pas être les spectateurs passifs de la destruction en cours

Il n’y a aucune fatalité à la situation actuelle et il ne tient qu’à nous d’en inverser la tendance. Un grand mouvement populaire est en train de naître autour de la défense des arbres.

Après avoir été dépossédé.e.s de tout un pan du territoire national, des habitant.e.s, des citoyen.ne.s, des associations, des forestier.e.s ont décidé de se le réapproprier. Nous refusons que les  forêts subissent à leur tour la logique industrielle qui a ravagé et ravage encore  l’agriculture, qui détruit des métiers et des savoir-faire reconnus et appauvrit la biodiversité.

Partout, localement, des résistances sont déjà à l’œuvre. Des alternatives éclosent, des alliances naissent.

D’autres imaginaires s’inventent. Ici, on achète des forêts pour les gérer de manière soutenable ou les laisser en libre évolution. Là, on développe des circuits courts de la grume à la poutre. Là-bas, on s’oppose à un projet de méga-scierie.

Des associations s’engagent pour faire bouger la loi, des forestiers parviennent à s’extraire de pratiques sylvicoles qu’ils savent nocives pour se tourner vers une sylviculture douce, des habitant.e.s créent des vigies citoyennes. Des personnels de l’ONF se mettent aussi en grève. Nos luttes sont multiples. Nos actions s’enrichissent mutuellement.

Elles font bruisser le monde que nous souhaitons voir advenir. Elles lui donnent corps.

Mais ce n’est pas suffisant. Pour gagner, nous devons passer à un cran supérieur, tisser la toile d’un récit commun, constituer un front. Tout porte à croire que c’est maintenant ou jamais. Nos forêts sont à la croisée des chemins.

Nous appelons à une année de mobilisation pour les forêts françaises. La question des forêts ne concerne pas seulement l’autre bout de la planète l’Amazonie, la Sibérie ou l’Ouest Canadien qui sont touchés par les grands feux ou la déforestation.

Elle se joue ici sur nos territoires, en bas de chez nous. Ici aussi, les conséquences du réchauffement climatique se font sentir, les sécheresses représentent une menace devenue réalité, les forêts dépérissent et la vision extractiviste continue de se propager. Ici aussi, les indicateurs sont dans le rouge. L’horizon se couvre. Il y a urgence à agir.

Nous appelons chaque collectif et association engagés dans les forêts à participer à une campagne nationale contre leur industrialisation.

Celle-ci se déroulera au cours des trois prochaines saisons, en trois temps. C’est une première étape, le début d’une lente montée de sève ! »

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Protection des animaux sur les lieux de ses vacances: un excellent document

Il faut toujours être attentif, même en vacances, même à l’étranger.

La Protection Suisse des Animaux a produit un excellent document (de 14 pages) sur l’attention à porter quand on est à l’étranger quant à la condition animale. Il est non seulement à connaître, mais à diffuser!

mb_vacances

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Un suprême classique : Mercy Mercy Me (The Ecology)

Une chanson emblématique tirée d’un album référence.

Nous sommes en 1971 et le chanteur américain Marvin Gaye sort une album qui consiste en une sorte de vaste fresque, une sorte de grande histoire composée de chansons se reliant les unes les autres.

Cela parle d’amour, de paix, d’unité de l’humanité, de sentiment, de cette inquiétude face aux choses qui partent dans toutes les directions sans qu’on en saisisse le pourquoi ou même le contour… Mais que se passe-t-il?

Et au sein de cet album incontournable, qui change une vie comme ce qui est véritablement culturel, on trouve une chanson très connue, dont les paroles restent souvent méconnues en France de par le fait que cela soit en anglais.

Et ces paroles nous serrent la gorge en nous rappelant que nous avons au moins cinquante ans de retard sur les exigences de notre époque…

Oh, mercy mercy me
Oh, things ain’t what they used to be
No, no
Where did all the blue sky go?
Poison is the wind that blows
From the north, east, south, and east

Oh, pitié, aie pitié de moi
Oh, les choses ne sont plus ce qu’elles étaient autrefois
Non, non
Où est passé tout le ciel bleu ?
Le poison est le vent qui souffle
Du nord, de l’est, du sud et de l’est

Oh, mercy mercy me
Oh, things ain’t what they used to be
No, no
Oil wasted on the oceans and upon our seas
Fish full of mercury

Oh, pitié, ai pitié de moi
Oh, les choses ne sont plus ce qu’elles étaient autrefois
Non, non
Le pétrole a saccagé l’océan et dans nos mers,
des poissons plein de mercure

Oh, mercy mercy me
Oh, things ain’t what they used to be
No, no
Radiation in the ground and in the sky
Animals and birds who live nearby are dying

Oh, pitié, ai pitié de moi
Oh, les choses ne sont plus ce qu’elles étaient autrefois
Non, non
La radiation dans le sol et dans le ciel
Les animaux et oiseaux qui vivent à proximité sont en train de mourir

Oh, mercy mercy me
Oh, things ain’t what they used to be
What about this overcrowded land?
How much more abuse from man can you stand?
My sweet Lord
My sweet Lord
My sweet Lord

Oh, pitié, ai pitié de moi
Oh, les choses ne sont plus ce qu’elles étaient autrefois
Qu’en est-il de cette terre surpeuplée
Combien d’abus de l’Homme peut-elle encore supporter ?
Mon tendre Seigneur
Mon tendre Seigneur
Mon tendre Seigneur

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Ce matin, un lapin…

Une chanson classique, tout un symbole !

La chanson classique de 1977, avec les paroles.

Dans la forêt de l’automne, ce matin est arrivé
Une chose que personne n’aurait pu imaginer
Au bois de Mortefontaine où vont à morte saison
Tous les chasseurs de la plaine, c’est une révolution
Car
Ce matin un lapin a tué un chasseur
C’était un lapin qui
C’était un lapin qui
Ce matin un lapin a tué un chasseur
C’était un lapin qui avait un fusil
Ils criaient à l’injustice, ils criaient à l’assassin
Comme si c’était justice quand ils tuaient les lapins
Et puis devant la mitraille venue de tous les fourrés
Abandonnant la bataille, les chasseurs se sont sauvés
Car
Ce matin un lapin a tué un chasseur
C’était un lapin qui…
C’était un lapin qui…
Ce matin un lapin a tué un chasseur
C’était un lapin qui avait un fusil
Bien sûr ce n’est qu’une histoire inventée pour la chanson
Mais chantons leur cette histoire quand les chasseurs reviendront
Et s’ils se mettent en colère appuyés sur leur fusil
Tout ce que nous pouvons faire c’est de s’en moquer ainsi
Ce matin un lapin a tué un chasseur
C’était un lapin qui…
C’était un lapin qui…
Ce matin un lapin a tué un chasseur
C’était un lapin qui avait un fusil

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La question animale, clef de notre époque par la jeunesse

La négation de la Nature est un aspect essentiel d’un turbo-capitalisme que la jeune génération remettra en cause.

Ce qui est absolument flagrant, c’est qu’il ne se passe d’autant plus rien en France en juin 2021 que la question animale est oubliée, ou plus exactement niée. On doit comprendre les choses ainsi : la question animale implique le rapport des gens aux animaux, à la Nature, donc à eux-mêmes également. S’ils ne veulent pas entendre parler de tout cela, c’est que le capitalisme leur propose un prêt-à-porter identitaire et consommateur. C’est comme si les gens adoptaient une autre personnalité, fictive, fondée sur un individualisme sans contours répondant aux stimuli de la consommation.

La question animale implique par contre de décrocher du 24 heures sur 24 de cette consommation. Parce que les animaux posent « problème » dans les villes et dans les campagnes, parce qu’ils représentent une sensibilité niée, parce qu’ils sont imprévisibles dans leur existence naturelle, inadaptée au capitalisme « identitaire ».

On peut d’ailleurs facilement voir que là où l’idéologie libérale-libertaire passe, telle l’idéologie LGBT, la question animale trépasse. Il y a bien entendu quelques personnes perdues cherchant à lier les deux, mais elles sont en total décalage avec les uns et les autres. Il n’y a pas de compatibilité possible entre l’affirmation individualiste de la consommation et une question générale. Il n’y a pas d’accord possible entre le « je consomme donc je suis » et la considération naturelle que l’être humain est un animal ayant mené un parcours particulier, mais un animal tout de même.

C’est que, à l’arrière-plan, il y a le capitalisme pensant déjà avoir résolu la question animale et s’imaginant capable de la résoudre en permanence (avec la viande in vitro, un végétalisme ultra-minoritaire pour satisfaire une ultra-minorité, etc.), et ceux qui ont compris que la question animale ne fait que commencer à se poser, appelant un changement complet d’attitude, de comportement, de morale, de rapport à la Nature.

Rien que la question de la vivisection montre bien le problème : c’est une pratique généralisée, que le capitalisme a prétendu plusieurs fois réduire, sans que finalement les choses ne changent.

Si on vivait dans une société réellement dramatique, les gens sauraient d’ailleurs ce qu’il en est de la vivisection. Mais cela est opaque, réellement opaque, pas comme les élevages et les abattoirs où tout le monde se doute de ce qui s’y passe, tout en détournant les yeux. La vivisection est un tabou complet, il n’en est jamais parlé, elle n’est jamais dénoncée. C’est là indubitablement une clef pour comprendre les choses, pour saisir les valeurs de la société, les méthodes du capitalisme.

Et il n’y a bien entendu pas que la vivisection. La question animale traverse tous les aspects de la vie quotidienne. C’est d’autant plus vrai avec la pandémie que connaît l’humanité depuis le début de l’année 2020. Les animaux sont partout sur la planète, tout est lié, l’humanité ne peut donc pas s’imaginer séparée de tout, dominatrice et destructrice.

La jeune génération connaît cette problématique. Elle n’a pas de réponses, elle est passive, sans contenu culturel ni idéologique, mais elle est consciente que c’est une problématique, un enjeu d’une immense dimension. Elle n’a pas les outils, mais elle sait qu’elle devra les avoir. Elle ne veut pas se poser la question, tout en sachant que celle-ci se pose d’elle-même.

Faut-il penser que les gens nés avant 2 000 sont perdus? Il est évident que pour leur immense majorité, ils sont en total décalage, qu’ils s’imaginent que les choses n’ont pas changé et ne changeront jamais ; ils ne perçoivent pas qu’on va dans le mur, car leur sensibilité est trop aliénée.

C’est la jeune génération qui est en fait la première du changement à venir.