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L’ultragauche, CNews, la Guillotière ou le besoin d’un antifascisme politique

Le piège était gros comme une maison et l’ultragauche est tombée en plein dedans.

Le mercredi 24 novembre, Jordan Bardella était l’invité de l’émission « Face à la rue » diffusée sur Cnews et présentée par Jean-Marc Morandini. Cette émission est la quintessence de la stupidité intellectuelle. Elle est une expression d’un débat politique qui est asphyxié par le populisme.

Et forcément, inviter Jordan Bardella, président du Rassemblement National, à la Guillotière à Lyon c’était chercher la provocation en visant à mettre en scène pour le buzz médiatique toute les thèses démagogiques d’extrême droite. Et cela a fonctionné, d’autant plus que l’ultragauche est tombée dans le panneau en organisant un rassemblement d’opposition.

Quand Jordan Bardella vient pour diffuser son poison nationaliste-chauvin, c’est justement pour court-circuiter la lutte des classes, pour saboter toute prise de conscience et toute perspective d’organisation populaire contre le pourrissement anti-social.

Mais visiblement l’ultragauche et les « antifas » ne comprennent pas le rôle politique joué par le fascisme. Ils ne le comprennent pas, car ils ne l’étudient pas, et ne veulent pas raisonner en termes politiques.

C’est pourquoi dans ce contexte, les propos tenus par Eduardo Rihan-Cypel, membre du conseil national du PS, appuie là où ça fait mal :

« Je crois que ce sont des gens de l’ultragauche qui ne sont pas d’accord avec votre venue et notre venue et celle de Joardan Bardella. Il y a une partie de cela où je peux comprendre les choses où ils ont le sentiment qu’on prend les choses en spectacle (…). C’est une quartier dans lequel il y a des difficultés, il y a des problèmes de sécurité, de trafics, et moi j’entends des gens d’ultragauche qui nous disent de nous casser, mais j’aimerais aussi demain qu’ils puissent dire aux trafiquants, au dealers et aux délinquants à eux de se casser du quartier »

Ces propos ont évidemment fait polémique dans un partie de ladite « gauche de la gauche ». En effet, dire que le débat avec le Rassemblement National irait de soi, c’est quelque chose de bien critiquable tout comme d’ailleurs la participation à la mise en scène médiatique est une erreur car cela ne permet pas d’élever le niveau politique et idéologique.

Mais là où Eduardo Rihan-Cypel met le doigt là où ça fait mal, c’est sur la question du pourrissement social !

La Guillotière, c’est un quartier de 31 000 habitants qui s’est largement transformé ces dernières années, sous le poids notamment des résidences étudiantes. Mais pas seulement…

Le problème ce n’est pas que la Guillotière puise historiquement ses racines dans une identité métissée et populaire, un quartier surnommé tout à la fois « la petite Afrique » et le « chinatown lyonnais », mais bien que l’approfondissement de la crise du capitalisme produit une couche toujours plus grande de lumpenprolétaires.

Et le lumpenprolétariat, c’est un mode de vie anti-social, fondé sur le modèle de réussite du gangster, « sans foi, ni loi », avec tout son lot de conséquences en matière de climat délétère pour la vie quotidienne.

A la Guillotière, la situation est telle qu’une petite superette a avancé son heure de fermeture à 17h au lieu de 19h30 à cause des comportements anti-sociaux aux alentours, tout comme l’enseigne MacDonald’s ne sert plus ses immondes burgers en salle mais seulement en vente à emporter (la salle de restaurant étant fermée).

Les personnes liées à l’immigration asiatique ont tiré la sonnette d’alarme, allant même jusqu’à menacer de s’organiser pour assurer leur propre sécurité face aux violences. La cellule du PCF du 7e arrondissement de Lyon est ainsi amenée à parler de « réseaux mafieux qui prospèrent à la vue de tous ».

En manifestant derrière le slogan « Les vendeurs de rue ne sont pas des criminels ! », l’ultragauche montre qu’elle fait partie du problème, et non pas de la solution antifasciste. Il faut vraiment fantasmer sur le réel pour s’imaginer qu’il y a quoique ce soit de positif dans la vente de cigarettes ou tout autre produit de contrebande, sans même parler du climat oppressant pour les femmes.

Et que dire de ces trois individus ridicules, déguisés en daltons, ces personnages de la bande-dessinée « Lucky Luke », et tirant des feux d’artifices sur la police….

Et la misère sociale dira-t-on ? Certes, mais on ne combat pas la misère sociale en étant un anti-social ou en soutenant ce type social décadent, mais justement en proposant un modèle d’organisation populaire en mesure d’assurer une vie sociale réelle.

C’est par exemple ce qu’on fait certains groupes d’extrême gauche dans le quartier d’Exárcheia à Athènes en Grèce, où se mêlent des comités sociaux et groupes d’auto-défense contre ce qu’ils nomment justement le « cannibalisme social ». Voilà une proposition réelle, concrète qui ne court pas après la dénonciation de l’extrême droite mais sait se positionner en pratique pour proposer une solution anti-démagogique, car populaire.

Mais pour cela, il ne faut pas être un petit-bourgeois pourri par la pensée libérale-libertaire.

Bref, il faut avoir saisir la tâche énorme d’un antifascisme capable de briser la démagogie fasciste en le prenant de court sur le terrain pratique de l’organisation de la vie populaire. Un antifascisme politique et culturel, qui va s’avérer d’autant plus nécessaire que le fascisme porté par Marine le Pen, Eric Zemmour et ses relais médiatiques va intensifier la pression.

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Politique

Des dégradations par des supporters du PSG comme reflet d’une France qui tourne mal

Les dégradations parisiennes suivant la défaite du PSG en Ligue des champions sont une nouvelle manifestation de la déliquescence de l’État français, ainsi que du pourrissement social en cours dans toute une frange de la population.

Le nouveau ministre de l’Intérieur Gérarld Darmanin a beau jouer les durs et se complaire dans une caricature de Nicolas Sarkozy, en réalité il ne pèse rien du tout et l’autorité qu’il représente est en pleine décadence.

Quel désaveu en effet que ce saccage en règle de quelques rues aux abords des Champs-Élysées, après avoir annoncé que tout était sous contrôle, que tout était prévu. Il a suffi de la défaite du PSG pour que quelques centaines de jeunes désœuvrés socialement, assumant une posture destructrice quasi barbare, débordent littéralement les forces de polices.

Cela apparaît incompréhensible à une population française qui partout voit le tissu social se déliter.

Déjà, les semaines précédentes, les effusions de joie de supporters du PSG dans la rue, après les victoires contre l’Atalanta puis le RB Leibzig, avaient particulièrement choquées. Alors que l’épidémie de Covid-19 repart et que les nouvelles habitudes sanitaires s’installent tant bien que mal dans le pays, tout cela apparaissait comme terriblement décalé, hors-sol, presque irréel.

Il faut dire que ce mépris des règles sanitaires a été à l’image de Nicolas Sarkozy par exemple, qui s’est affiché sans masque au stade à Lisbonne (la finale s’y déroulait, dans un quasi huis-clos), au côté des dirigeants du PSG et de la maire de Paris, Anne Hidalgo.

L’ancien président de la République est ici le strict équivalent des « ultras » du PSG qui ont été admis dans le Parc des Princes par le club… pour chanter à tue têtes les uns sur les autres, craquer des fumigènes… devant un écran géant et un stade vide ! Ces mêmes « ultras » réclamaient dans un communiqué le lendemain le droit de faire la fête dans Paris ce lundi 24 août. Comme si le PSG n’avait pas perdu, comme si le Covid-19 n’existait pas.

C’est là une preuve d’un idéalisme anti-social, qui se lit particulièrement avec cette image folle de banderoles d’avant-finale devant… le Sacré Cœur. Tout Parisien ancré dans une perspective populaire historique déteste ce bâtiment pour sa laideur et sait très bien qu’il a été construit par l’Église catholique pour « expier » les péchés de la Commune de Paris de 1871…

Ce qui se reflète ici, c’est une fuite en avant dans une déchirure anti-sociale : la société française n’a pas lu d’Histoire mais que des histoires. Il n’y a plus de relais historiques, de continuité culturelle, on est dans une démarche de consommation identitaire prompte à passer au cannibalisme social.

La région parisienne apparaît ici comme une véritable catastrophe, en décalage terrible d’avec le reste du pays, alors qu’on s’apprête à connaître une rentrée très compliquée, sur fond de crise sanitaire n’en finissant plus et de crise économique de plus en plus flagrante… La France tourne mal !

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Société

Justice pour Axelle Dorier

La mort d’Axelle Dorier le week-end du 20 juillet 2020 a suscité de nouveau une forte vague d’indignation et d’horreur. Encore une fois, des anti-sociaux ont tué. Et encore une fois, le silence de la Gauche est révoltant : elle aurait pu comprendre son erreur suite aux morts de Mélanie Lemée et de Philippe Monguillot le week-end du 4 juillet. C’est une grave faute morale.

Allégories de la Justice et de la paix - Corrado Giaquinto

De ce que l’on sait aujourd’hui, Axelle Dorier fêtait son anniversaire avec des amis dans un parc lyonnais lorsque trois voitures sont arrivées. La première renverse le chien d’une des personne sur place. Le ton monte, les amis d’Axelle Dorier appellent la police.

Afin d’empêcher les coupables de s’enfuir, Axelle Dorier s’interpose et bloque le passage au véhicule qui a renversé le chien et en même temps aux deux autres l’accompagnant.

Le conducteur d’une des deux autres voitures, voyant qu’il est coincé, décide de forcer le passage et renverse Axelle Dorier. Il accélère et la traîne sur 800 mètres. La voiture s’enfuit et laisse derrière elle le corps mort d’Axelle Dorier, démembrée. Les coupables se rendront au commissariat de police quelques heures plus tard et affirmeront qu’ils ne savaient pas qu’ils l’avaient traînée.

On apprendra rapidement que le meurtrier roulait sans permis.

Nous avons donc un jeune homme qui conduit en toute illégalité, n’hésite pas à renverser une jeune femme qui le dérange et la traîne sous sa voiture pendant 800 mètres avant de prendre la fuite. Cet homme est littéralement un barbare pour qui la vie est un mot vide ; seul compte son intérêt propre et immédiat : une personne me bloque le passage ? Je l’écrase. Une telle logique est glaçante.

Ce jeune homme a été, semble-t-il, pris a parti parce qu’il était avec les femmes qui ont renversé le chien d’une des personnes présentes à la soirée d’anniversaire d’Axelle Dorier. Au lieu d’essayer de calmer la situation et de faire comprendre à ses amies qu’elles sont coupables et qu’elles devront répondre de leurs actes, il préfère la démonstration de force.

Une personne qui a donc empêché des coupables de partir et de se défiler, une personne qui s’est comportée comme une personne civilisée a donc été tuée de manière barbare. Une aide-soignante, au service des autres, morte trois semaines à peine après Mélanie Lemée et Philippe Monguillot. Et encore une fois le même schéma : une femme du peuple tuée par un anti-social.

Très peu d’informations sur le chien

L’origine de l’altercation entre les deux groupes est donc un chien. Certains affirment qu’il est mort, d’autres ne donnent pas davantage d’informations. C’est un gros problème : sa vie ne compte pas, comme s’il n’était qu’un élément du décor. C’est une position qui n’est pas acceptable moralement et qui est encore plus dérangeante quand on sait qu’Axelle Dorier s’est justement interposée pour empêcher les jeunes femmes qui l’ont renversé de s’enfuir.

Elle a cherché à ce que la justice soit faite.

La civilisation doit reprendre ses droits

Combien de temps les masses françaises vont-elles encore tenir face à ces drames ? Combien de marches blanches ? Combien de familles détruites, de proches, de frères, de sœurs, de parents ravagés par la perte d’un des leurs ?

La Gauche devrait être en première ligne face à ces expressions de la décadence pure de la société. Elle devrait porter un ordre nouveau, un ordre socialiste. Au lieu de cela, la Gauche française est détruite par l’opportunisme et le libéralisme.

Quatre mois après avoir appelé à applaudir le personnel soignant, la Gauche reste silencieuse face à la mort d’une jeune aide-soignante. Après avoir fustigé le gouvernement sur les conditions de travail du personnel soignant, la Gauche est incapable de dénoncer la mort d’une aide-soignante. Elle est incapable de dénoncer un acte de barbarie sans nom.

Si la Gauche n’avait pas pratiquement coupé tous ses liens avec le mouvement ouvrier, elle aurait réagi avec fermeté : un tel niveau de barbarie ne peut être toléré. Pire : une prolétaire sauvagement tuée par anti-social complet, jamais un mouvement ouvrier fort et digne de ce nom n’aurait laissé passer ça !

La Gauche entre silence et réactions abjectes

En attendant, le Parti Socialiste et ses principales figures continuent leur communication autour du lancement de leurs poadcast sur les principales plateformes de streaming, ou du « rdv de la gauche d’après ». Et au silence assourdissant de cette Gauche fait face les réactions immondes des populistes comme Bastien Lachaud :

« La fachosphère crie à la ‘racaille’, surfe sur les drames pour exciter la haine, le racisme. Mais elle ne dit pas un mot sur ceux qui détruisent vraiment la France: nous #OnVeutLesNoms de l’oligarchie qui détruit l’État, des fraudeurs du fisc, des multinationales qui délocalisent »

Donc ne parlons pas de la mort d’Axelle Dorier parce que… l’extrême droite le fait ? Cette personne prétend dénoncer les récupérations racistes de l’extrême droite tout en récupérant cette mort à son tour pour donner dans le populisme anti-oligarchie ? Au moins les militants d’extrême droite font preuve d’un peu plus de dignité : ils donnent le nom de la victime.

Ils le font parce qu’ils savent que le peuple veut la Justice et ils cherchent à dévier cette volonté de Justice.

La Gauche historique doit se reconstituer et lever le drapeau de la civilisation. Pour qu’aucune famille ne pleure comme celles de Mélanie Lemée, Philippe Monguillot et Axelle Dorier. La vie doit l’emporter, les démons doivent tomber. Il doit y avoir justice pour Axelle Dorier !

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Société

Justice pour Mélanie Lemée et Philippe Monguillot

Le weekend des 4 et 5 juillet 2020 deux morts ont durement marqué une partie de la population : celles de Mélanie Lemée et de Philippe Monguillot. Deux marches blanches ont eu lieu la semaine suivante rassemblant quelques milliers de personnes à chaque fois. Face à ces drames, les organisations de Gauche ont réagi comme s’il s’agissait de simples faits divers. Alors qu’ils sont l’expression même de la barbarie d’une société en pleine décadence, la Gauche préfère détourner le regard : toujours plus éloignée de la réalité, toujours plus éloignée des masses.

Mélanie Lemée

Lors d’un contrôle routier, un véhicule refuse de s’arrêter et la violence du choc tuera une jeune gendarme de 26 ans. La voiture roulait à plus de 130 km/h. Aucune trace de freinage n’a été relevée : le conducteur avait consommé de la drogue, transportait environ 150g de cocaïne et conduisait sans permis. On apprendra dans la semaine qui suit que le meurtrier est un jeune homme de 26 ans et qu’il a déjà été condamné pour des affaires de drogues et d’infractions au code de la route.

La société française se décompose de plus en plus et cette mort en est malheureusement l’une des expressions les plus crues. Le meurtrier n’est pas un « chauffard », c’est un barbare, un anti-social. Les mots sont importants.

Le contraste entre une jeune femme et son meurtrier est d’autant plus frappant qu’ils avaient tous les deux le même âge. Tandis qu’il vit, du moins en partie, du trafic de drogue, elle a choisi de se mettre au service des autres. Tandis qu’il consomme de la drogue, elle a pris la direction opposée et est devenue une sportive de haut niveau : championne de France militaire de judo en 2016 et 2018.

Une personne intégrée, qui cherche une voie positive, à s’élever… tuée par un barbare alors qu’elle avait la vie devant elle. Bon nombre de personne ont bien évidemment eu une réaction d’horreur en apprenant cette nouvelle.

Comment ne pas exiger un procès implacable et une peine extrêmement forte ? Une peine maximale mais sans reconnaître que le coupable est un barbare, ne serait pas un jugement : ce serait un moyen de taire les justes revendications populaires. Ce serait salir sa mémoire et salir l’idée même de justice qui ne serait plus qu’une histoire de négociations entre différentes parties.

Philippe Monguillot

Le dimanche 5 juillet 2020 vers 19h, un chauffeur de bus de Bayonne a été agressé par un groupe de quatre personnes pendant son service. De ce que l’on sait, une partie du groupe à commencer à insulter le conducteur alors qu’il leur demandait de mettre un masque et qu’il refusait à une personne sans titre de transport de monter à bord. Les échanges ont continué à l’extérieur, à un arrêt de bus : les insultes se sont transformées en coups et Philippe Monguillot perd vite conscience. Les secours arrivent mais il est trop tard : il est déjà en état de mort cérébrale. Après plusieurs jours, sa famille décide de le laisser partir : les dommages au cerveau sont trop importants, il n’y aucun espoir.

Le déroulé exact des évènements n’est pas encore clair. Mais une chose est sûre : quatre personnes ont agressé Philippe Monguillot ce dimanche 4 juillet 2020, et ces quatre personnes sont responsable de sa mort. Quatre personnes dont une partie sans masque, voire sans titre de transport. Quatre anti-sociaux capables d’un grande violence et qui ont brisé la vie de sa femme, de ses trois filles et de tous ses proches.

On ne parle pas d’une bagarre qui tourne mal. Ni d’un règlement de compte sanglant entre bandes rivales. On parle d’un prolétaire avec une famille, tué par des barbares.

Combien de temps va-t-on encore accepter ça ? Combien de vies doivent être brisées avant que la société ne se décide enfin à se purifier de tous ces éléments anti-sociaux ?

Ces questions, l’écrasante majorité des organisations de Gauche est incapables d’y répondre. Elle en est incapable car elle n’arrive même pas à les poser.

Le PS préfère publier un communiqué populiste sur la nomination de Gérald Darmanin. Le PCF préfère parler des élections et la France insoumise préfère parler de vélo, de LGBTI et de « Black lives matter »… Bien entendu, des dirigeants et des élus ont publié des tweets mais tout cela sonne bien creux.

Comment tout ce petit monde peut-il traiter avec autant d’indifférence ces morts ? Défendre une famille de délinquants notoires ne leur pose aucun problème, défendre une fresque ignoble et mensongère en mémoire d’un dealer non plus. Défendre les thèses délirantes de personnes obnubilées par la couleur de peau : ces gens-là disent oui bien sûr. Mais défendre la mémoire d’une gendarme fauchée par un barbare, la mort brutale d’un conducteur de bus… c’est trop demander ?

Le néant à Gauche offre un boulevard à la démagogie d’extrême droite et à la droite conservatrice. Entre les deux, tout un monde oscille entre les deux sans jamais accepter ni l’un ni l’autre : refus du racisme d’un côté, refus du libéralisme de l’autre. Seulement, cette situation ne va pas durer longtemps : les masses vont exiger de l’ordre et si la Gauche n’en est pas capable, ce sera le droite la plus dure voire le fascisme.

Ces histoires illustrent une fois encore le poison que représente le libéralisme pour la Gauche. Au lieu de l’universalisme, elle a choisi les individus, leurs droits et maintenant leurs identités multiples et infinies. Au lieu de la classe ouvrière et plus largement les masses françaises, elle a choisi les migrants économiques et les trans. Au lieu de l’idéologie et de la raison, elle a choisi l’opportunisme et l’émotion. Ceci ne peut plus durer. A la Gauche historique de balayer l’ancien monde et d’en finir avec la barbarie.

Justice pour Mélanie Lemée et Philippe Monguillot.

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Société

L’État français incapable d’empêcher un match de football avec 400 jeunes à Strasbourg

Selon les fantasmes de l’ultra-gauche et des petits-bourgeois radicalisés, l’État français exercerait une véritable dictature terroriste dans le pays, profitant de la crise sanitaire pour renforcer son autorité. En vérité, c’est le règne du libéralisme et du laisser-aller en France et l’État se retrouve régulièrement impuissant, comme face à ce simple match de football rassemblant 400 jeunes irresponsables à Strasbourg.

400 jeunes se sont retrouvés dimanche sur un terrain de football d’un quartier de Strasbourg, pour un match organisé sur les réseaux sociaux. Il ne s’agit pas de quelques adolescents bravant les règles pour une partie improvisée, comme c’est très souvent le cas à Strasbourg mais aussi un peu partout en France. C’était un match arbitré, avec les joueurs portant un maillot de couleur et des crampons, des centaines de spectateurs autour, quelques pétards, un envahissement du terrain, un défilé des vainqueurs, etc. Le Parisien a compilé des images glanées sur les réseaux sociaux, qui sont pour le moins hallucinantes alors que règles sanitaires contre le covid-19 sont encore en vigueur en France :

Selon la version officielle, la police municipale n’aurait été au courant que tardivement, constatant impuissante la fin de la partie. Personne ne pourra croire une telle version, alors que le terrain se situe en pleine ville et qu’il est immédiatement visible depuis de nombreux immeubles. Sans compter le bruit qu’a généré un tel rassemblement dans un quartier d’habitations le dimanche.

Il y a qu’en France, dans de nombreuses situations, et particulièrement dans les cités populaires comme ici dans le quartier des Poteries à Strasbourg, la police n’est pas en mesure d’intervenir sans déployer des moyens immenses. Alors la consigne est de ne pas intervenir. Un tel match en pleine crise sanitaire alors que les rassemblements de plus de dix personnes sont censés être interdits est pourtant une faillite complète pour l’État. C’est aussi une faillite pour la société que d’avoir autant de jeunes, dont beaucoup très jeunes, presque uniquement des garçons il faut le préciser, assumant un tel mépris de l’intérêt collectif, en l’occurrence de la santé des personnes les plus fragiles. Cela relève directement du cannibalisme social, qui gangrène les cités populaires, laissant nombre de familles populaires dans le désarroi, avec comme seule perspective de fuir le quartier.

L’État français n’en a rien à faire des cités populaires, comme il n’en a rien à faire que les petits-bourgeois des centre-villes s’amassent sur les pelouses par centaines, poussant le mépris pour les règles sanitaires jusqu’à se faire la bise pour les plus arriérés d’entre eux.

C’est ce même État qui, via le juge des référés, a fait sauté l’arrêté du maire de Strasbourg obligeant le port du masque dans les rues du centre-ville. C’était pourtant une mesure de bons-sens dans un lieu aussi dense, alors que le masque est déjà obligatoire dans les transports, qu’il est logiquement imposé dans de nombreux commerces, chez les dentistes, pour de nombreux travailleurs, etc.

Seulement voilà, il y a des gens que cela insupporte, qui s’imaginent entravés dans leur vie à cause du masque, incapables d’un minimum de discipline pour l’intérêt collectif. Ce sont ces mêmes gens qui fantasment contre le prétendu totalitarisme de l’État français, qui est pourtant incapable d’empêcher un simple match de football de quartier.

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Politique

L’irruption d’une profonde crise dans les cités populaires

Le confinement provoque une crise économique, une crise culturelle, une crise politique de ce qu’on peut appeler, même de manière imprécise, les cités populaires. L’esprit rebelle de 2005 a totalement disparu et c’est un mélange de nihilisme et de consumérisme qui prédomine et s’embrase, isolant encore plus ces secteurs populaires du reste du peuple.

L’échec des émeutes de 2005 pèse lourdement sur les cités populaires. Ces émeutes avaient été considérées (pas par la gauche gouvernementale ni même l’extrême-gauche dans sa quasi totalité) comme un pas en avant dans un certain esprit de rupture par des gens espérant qu’enfin en France la lutte des classes reprenne, avec le retour de la question sociale.

Ne nous voilons pas la face, malgré le caractère totalement isolé du phénomène dans le pays, la Gauche se cachait derrière un ministère de l’Intérieur qui, lui, ne décida même pas de l’état d’urgence, comprenant que ce n’était que passager et sans contenu. Qu’allait-il toutefois en ressortir ?

Rien, malheureusement. Les religions se sont largement développées sur le terreau de la défaite culturelle. Le trafic des drogues qui s’est renforcé massivement en parallèle a entièrement gangrené des secteurs populaires entiers.

Les récents accrochages et harcèlement de ces derniers jours, qui concernent environ 50 villes, reflètent cette tendance au triomphe du cannibalisme social. Cette nuit du mardi au mercredi a encore été marquée, en région parisienne, à Lyon, Mâcon ou Tourcoing d’incidents au sens très large.

 


Le pays regarde cela avec naturellement un regard terriblement critique : en plein confinement, il y a de telles actions ! Et tout le monde sait que dans ces cités populaires marginalisées, les comportements anti-sociaux se sont généralisés, dans un style patriarcal mêlé d’esprit lumpen. Que les valeurs identitaires se sont installées, alors que la dimension sociale-révolutionnaire indirectement sous-jacente aux travailleurs immigrés a disparu.

L’immense queue pour le drive de McDonald’s venant de rouvrir témoigne de cette plongée dans le consumérisme et le nihilisme. Car en même temps, ces cités populaires sont des appuis très clairs à toute une philosophie capitaliste, une volonté de s’en sortir par le business, voire même le cannibalisme social.

 


L’ultra-gauche développe bien entendu une rhétorique anti-policière primaire, sans voir naturellement que bon nombre de policiers sont désormais issus du peuple et l’assument. Finie l’époque où la police était une caste entièrement séparée du peuple. C’est encore vrai en partie, mais dans les grandes lignes c’est terminé et cela ne distingue qu’encore plus les policiers des gendarmes.

Il ne faut évidemment pas pour autant s’attendre à ce qu’avec l’État actuel, les policiers ne soient pas aliénés par leurs fonctions, alors que leurs dirigeants sont extérieurs au peuple, quand ils ne sont pas même corrompus par les mafias. Reste que faire de la police l’alpha et l’oméga des questions de notre époque n’a aucun sens.

On peut d’ailleurs dire que si la révolte de 2005 a été une affirmation réformiste, un appel à l’aide avec des traits sociaux-révolutionnaires, on est actuellement dans une déliquescence totale, une expression d’une aliénation complète, totalement masculine et ouvertement liée au cannibalisme social.

C’est une crise énorme pour les cités populaires, mais une crise salutaire car de l’échec de l’expression nihiliste, après l’échec de la proposition stratégique islamiste, doit venir la recomposition populaire, inévitable.

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Société

Villeneuve-la-Garenne : le désemparement de l’État face au cannibalisme social

Un homme a été blessé à Villeneuve-la-Garenne en banlieue parisienne après avoir percuté la portière d’une voiture de police, alors qu’il roulait à contre-sens sur une piste cyclable, sans casque, à toute allure, de nuit, sur une moto très bruyante. Qu’un tel comportement anti-social soit possible, et récurent, montre une grande faiblesse de la part de l’État, alors que nous sommes dans une période nécessitant la plus grande discipline collective et le plus strict respect des consignes sanitaires pour préserver les personnes âgées et fragiles.

Faut-il être complètement arriéré pour, à 30 ans, en plein confinement sanitaire, « s’amuser » à faire des aller-retours en moto la nuit à pleine vitesse, sans aucune considération pour qui que ce soit ? Et dire que cet homme a le toupet de porter plainte contre la police, comme l’a annoncé le populiste Taha Bouahafs ayant parlé avec l’avocat…

On a affaire ici à ce qu’il faut qualifier de véritable cannibalisme social, consistant en le mépris total pour toute perspective collective, pour toute considération sociale. Le vrombissement insupportable des moto-cross, des mini-motos et des quads est l’illustration sonore habituelle de ce mépris pour les autres, y compris pendant le confinement. Surtout pendant le confinement.

Les habitants des quartiers HLM se retrouvent alors complètement désemparés, abandonnés par un État incapable de faire respecter les règles de vie commune les plus élémentaires. Ces derniers jours, des attaques délibérées contre la police ont été recensées dans de nombreuses cités, comme avec ce guet-apens contre des motards de la police filmé à Hem dans le Nord. Il y a eu des incidents de ce type à Chanteloup-les-Vignes, à Grigny, au Val Fourré, à Trappes, à Villiers-sur-Marne, à Bordeaux, à Évreux ou encore au Havre, en plein confinement donc.

Le chiffre donné par la police du nombre de verbalisations pour non-respect des autorisations de sortie est d’ailleurs monstrueux : plus de 800 000, pour 13,5 millions de contrôles. Comment l’État peut-il prétendre que le confinement est bien respecté par la population française avec un tel chiffre ?

À Villeneuve-la-Garenne, il y a eu après la chute du délinquant à moto (qui est de surcroît sous contrôle judiciaire depuis le 16 mars pour menaces de mort d’après la presse), un attroupement de plusieurs dizaines de personnes menaçant la police, filmant de manière hargneuse en prétendant qu’une jambe était arrachée, etc. S’en est suivi dans la journée de dimanche le cinéma habituel sur les réseaux sociaux avec une dénonciation des « violences policières », allant jusqu’à la diffusion de la photo d’un des policiers et à des appels à la vengeance.

Il existe ainsi en France toute une attitude, tout un réseau de gens, valorisant ou défendant ce cannibalisme social, justifiant cela par tout et n’importe quoi. La palme de l’indécence revient certainement ici à Mélanie Luce, la présidente de la moribonde Unef (le syndicat étudiant historiquement lié à la Gauche), qui a trouvé opportun de faire ce commentaire stupide :

«  #VilleneuveLaGarenne Encore, encore et encore. Le #confinement ne justifie ni tabassage, ni perte de membre, ni mort. Marre de ces #ViolencesPolicieres qui se répètent ds les quartiers populaires, souvent sur les personnes racisées.

@gouvernementFR

à quand 1 vraie réponse?  »

Le confinement pour préserver la santé des personnes les plus fragiles semble donc à ses yeux moins important que la fracture à la jambe (soignée dans les heures suivantes) d’un délinquant cassant les oreilles de tout le monde en pleine nuit.

La victimisation petite-bourgeoise, de type postmoderne, montre ici son visage anti-populaire, au service du cannibalise social.

La Gauche, si elle ne veut pas se faire broyer par le mouvement de l’Histoire, doit absolument se débarrasser de ces usurpateurs comme Mélanie Luce qui pourrissent de l’intérieur toutes les questions démocratiques, tous les combats populaires. La Gauche, c’est la haine des comportements anti-sociaux, d’où qu’ils soient, du bas de la société ou de ses plus hautes sphères.

Et même encore plus quand c’est en bas de la société, car sans le socialisme le peuple bascule dans l’ignorance, la déchéance morale, l’aliénation, le désespoir…

Face à une telle décomposition sociale, et en pleine crise sanitaire, il faut un État fort, s’appuyant solidement sur les classes populaires car étant leur expression directe,  avec comme seule boussole l’intérêt collectif.

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Culture

«Validé», la série qui célèbre les comportements anti-sociaux en pleine crise sanitaire

La série française « Validé » rencontre un grand succès ces derniers jours. Elle devrait pourtant être rejetée, conspuée, comme étant une contribution à ce que la société porte de plus mauvais, de plus décadent, de plus anti-social.

La crise sanitaire dit beaucoup de notre société, de ce qu’elle a de plus puissant et positif, mais aussi de ce qu’elle a de plus arriéré et insupportable. En ces temps compliqués, la responsabilité et la discipline collective deviennent une nécessité non plus philosophique, mais immédiate, vitale. Les comportements anti-sociaux apparaissent quant à eux d’autant plus ignobles.

Qu’il est troublant alors de constater l’immense succès dans la jeunesse de « Validé », avec plus de 15 millions de visionnages revendiqués ces deux dernières semaines. Cette série ne consiste pourtant qu’en la valorisation de ces mêmes comportements anti-sociaux, ruinant l’effort social collectif…

« Validé », c’est l’histoire d’un banal délinquant livreur de drogue. Son « travail » consiste, de manière tout à fait réaliste (et insupportable), à livrer de la drogue à domicile aux bourgeois parisiens branchés. C’est ni plus ni moins que le « Uber » du shit, de la cocaïne et de la MDMA. Pour faire plus vrai que nature, l’histoire commence le jour où il doit livrer à la radio Skyrock, pendant un direct de la célèbre émission « Planet Rap ». Canal +, qui produit et diffuse la série, se permet même d’assumer tranquillement ce genre de trafic de drogue, en faisant dire au personnage qui l’accompagne : « alors on va [livrer] où cette fois ? Canal+ encore? ».

Le « héros » se retrouve ensuite en direct à la radio, ce qui propulse sa carrière de rappeur, avec comme trame narratrice un « clash » tout ce qu’il y a de plus puéril avec le rappeur initialement présent pour l’émission. Il faut savoir ici que ces « clashs » sont devenus une habitude dans le milieu du rap, qu’ils soient parfaitement orchestrés ou bien relevant d’une stupidité patriarcale bien réelle. On a régulièrement des embrouilles de cours d’école mises sur la place publique, dans le but justement de faire parler dans les cours d’école, en visant précisément les publics collégiens et lycéens.

C’est stupide, violent, vulgaire, profondément arriéré, mais Canal+ trouve cela bien et en fait une série pour la jeunesse. Pire, la chaîne est aidée en cela par le « service public », donc l’État, puisqu’apparaissent dans la série à plusieurs reprises la radio « Mouv » (du groupe Radio France), ainsi qu’une vraie prison filmée en détail.

L’administration pénitentiaire, qui n’a que peu de considération pour les gardiens de prison en première ligne face à la délinquance, ne voit par contre aucun problème à ouvrir ses portes à un tel tournage, où est mis en scène un rappeur prisonnier se filmant en direct depuis sa cellule avec un portable pour passer dans l’émission « TPMP » de l’immonde Cyril Hanouna. C’est d’ailleurs un moment clef de l’intrigue, qui va précipiter le « clash » entre les deux protagonistes principaux. Pour le reste, on a comme décors tout ce que Paris a à offrir de mode de vie décadent, de fascination pour les grosses voitures, la vitesse, les femme-objets, les soirées privées select, les marques de luxe, la futilité des « réseaux sociaux », etc.

Comment la jeunesse peut-elle ne pas être révolté par une telle nullité qu’on lui sert ? Comment, particulièrement la jeunesse des cités HLM, peut-elle ne pas être révoltée par un telle mise en scène consistant à lui maintenir la tête sous l’eau dans la délinquance et la fascination pour la réussite individuelle, la drogue, la brutalité ?

Tout cela apparaît tellement décalé, insupportable, alors que l’humanité se retrouve confrontée à une crise sanitaire majeure en raison de son comportement erroné avec la nature et les animaux sauvage en particulier.