La France est un pays décadent, qui s’assoit sur sa culture et tue à petits feux le classicisme, sa grande contribution universelle. Par contre, elle a besoin de symboles pour exister et la réouverture de la cathédrale Notre-Dame-de-Paris est très utile pour cela.
On n’est pas dans la célébration du patrimoine, dans le prolongement culturel historique, mais dans la consommation d’un monument, pour servir le régime et son dispositif idéologique. C’est pourquoi le Président Emmanuel Macron en a fait des caisses sur le sujet.
Ont été invités le (bientôt) nouveau dirigeant de la superpuissance américaine Donald Trump et le commandant de guerre ukrainien Volodymyr Zelensky, que la France soutient à bout de bras dans la guerre américaine contre la Russie.
Donald Trump et Volodymyr Zelensky devaient être présents pour donner le change au régime au pouvoir en France, malgré la réalité politique et économique du pays. Cela produit tout l’inverse : leur présence était typiquement une soumission de la France, incapable de célébrer un événement national, mais devant forcément se vendre à la superpuissance américaine pour exister.
Cela reflète tout à fait la réalité de Paris, qui est dorénavant une gigantesque destination touristique mondiale, un Disneyland sans âme, avec une multitude d’âmes errantes comme envers du décor abominable dans les quartiers non touristiques.
Et comment les Français ont-ils pu laisser le Président inviter l’homme « le plus riche du monde », Elon Musk, cet odieux personnage, d’une vulgarité écœurante ? Qu’avait-il à faire là ? Tous comme d’ailleurs ces autres intrus que sont le « prince » William, Albert de Monaco, François-Henri Pinault ou encore Bernard Arnault ?
Il est vrai que dans les deux derniers cas, on est dans une opération de promotion. S’il y a eu plus de 300 000 donateurs individuels pour récolter 843 millions d’euros, ce sont quelques grandes fortunes qui ont apporté 85% de la somme.
Tout ça est insupportable du point de vue populaire, mais c’est tout à fait cohérent pour Emmanuel Macron, à la tête d’un régime à la dérive, qui fera tout pour maintenir le capitalisme. Le Président français avait énormément besoin de cette réouverture de Notre-Dame de Paris pour tenter de contourner son actualité politique pitoyable, où la France n’a désormais plus de gouvernement, et qu’aucune majorité politique n’est capable de diriger le pays.
La réouverture marque la fin d’un traumatisme et Emmanuel Macron aimerait profiter de l’émotion. L’incendie de l’édifice les 15 et 16 avril 2019 avait logiquement plongé la France dans la stupeur, en raison de l’incohérence d’un tel incendie avec les moyens techniques du 21e siècle, qui plus est au cœur de la capitale pour un bâtiment des plus importants. Notre rédaction soulignait cet effroi le jour même :
« Comment, au cœur de Paris, une œuvre historique commencée il y 850 ans, s’est-elle retrouvée ciblée par les flammes ? Le choc est immense. La confiance en la continuité du progrès est ébranlée. »
Il était évident pour nous qu’il fallait également dénoncer la responsabilité du capitalisme dans un autre article, car la protection de Notre-Dame de Paris n’avait pas été à la hauteur, reflétant :
« le refus d’investir dans la protection du patrimoine historique. Le capitalisme vise le profit et se moque de la mémoire. »
Cinq ans après, c’est encore pire. Notre-Dame de Paris est niée comme patrimoine national, pour être totalement intégrée par le régime pour se relancer et réimpulser son hégémonie sur la population.
C’est exactement le sens des abominables prestations rendues par les organistes, censés « réveiller » l’instrument en « dialoguant » avec l’archevêque de Paris (vêtu d’une chape aux couleurs vives décadentes dessinée par Jean-Claude de Castelbajac).
Il y avait une série de huit invocations énonçant les différentes missions de l’instrument : « entonner la louange de Dieu, célébrer Jésus, chanter l’Esprit Saint, élever nos prières vers Marie, faire entrer l’assemblée des fidèles dans l’action de grâce, apporter le réconfort de la foi, soutenir la prière des chrétiens, et enfin proclamer gloire à la Trinité sainte… ».
Les organistes devaient alors improviser, pour répondre au chef religieux et façonner cette ridicule symbolique mystique d’un autre temps. Sur le plan musical, c’était une catastrophe, indigne de musiciens ayant pourtant un grand niveau et une grande connaissance artistique, maîtrisant le contrepoint de Bach, etc.
Aucune harmonie, beaucoup de bruit : bref, de l’esbroufe, typiquement décadente parisienne. Les mélomanes ont tous été choqués de ces horribles prestations, comme si on avait à faire à des techniciens venant essayer chaque note du grand instrument, plutôt que de le jouer.
C’est à l’image de l’époque, de l’effondrement culturel et moral de la France. Nous en sommes en pleine auto-destruction de la France, avec un capitalisme nihiliste. Et on voit bien que même la religion n’est pas un rempart. Seule la Gauche historique, portant la civilisation, pourra renverser la tendance !