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Retraites : la France des pleurnicheries

La France est régressive.

Plus de 15 millions de téléspectateurs ont écouté l’allocution présidentielle d’Emmanuel Macron le 17 avril 2023. Naturellement, quelques centaines de personnes se sont regroupées dans la foulée, dans quelques villes (Paris, Rennes, Grenoble…), notamment pour chercher à jouer les casseurs, surtout à Lyon.

Mais surtout, ce sont les réactions du 18 avril qui sont exemplaires. Exemplaires de quoi ? Exemplaires de ce qu’il ne se passe rien en France. Il n’y a aucune mobilisation morale, intellectuelle, culturelle. Les gens sont asséchés par le 24 heures sur 24 du capitalisme. Ils n’ont aucune force.

On le voit, dans la vie quotidienne. On le voit, dans le travail politique. Et on le voit dans l’implication intellectuelle et culturelle. Agauche.org existe depuis décembre 2017, avec pratiquement 3000 articles. C’est un média qui est lu, naturellement pas assez et à la marge, mais suffisamment pour avoir un aperçu des tendances.

Et il n’y a pas de tendance, il n’y a rien. C’est exactement pareil lorsque nous avions annoncé six mois avant son déclenchement le conflit armé en Ukraine. Nous avions six mois, en fait même un peu plus, de documents à ce sujet, et personne n’est allé voir.

Il faut assumer : les gens se moquent de tout, ils ne percutent rien. Il est bien sûr toujours possible d’aller jouer au militant, au casseur, lors des manifestations et des mobilisations. Il en a toujours été ainsi. Mais ça ne rime à rien.

D’ailleurs, que propose désormais Emmanuel Macron ? Un « pacte de la vie au travail ». Il a rencontré le 18 avril les représentants des organisations patronales : le Medef, la Confédération des PME (CPME) et l’Union des entreprises de proximité (U2P) .

Les syndicats des travailleurs ne sont pas venus, mais ils y viendront. Car leur fond de commerce, c’est de « réformer » la vie salariale – autrement dit, de moderniser le capitalisme.

Et les Français sont satisfaits, même si critiques, d’une telle vie dans un capitalisme moderne. Objectivement, ils attendent tous que la Russie perde face à l’Otan, qu’elle rejoigne le tiers-monde, comme ça on pourra l’exploiter comme il faut pour maintenir le niveau de vie dans la société de la consommation.

Les réactions à l’allocution présidentielle relèvent donc de la mythomanie. Emmanuel Macron serait « complètement hors la réalité » selon Jean-Luc Mélenchon. La dirigeante de la CGT Sophie Binet a annoncé que « il n’y aura pas de retour à la normale tant qu’il n’y aura pas de retrait de la réforme des retraites ».

Ben voyons. Sauf que tout est normal, que les mobilisations n’ont en rien modifié une réalité qu’elles ne font qu’accompagner. Tout ça, ce sont des pleurnicheries. Et qui cela va-t-il aider ? L’extrême-Droite avec Marine Le Pen.

Car c’est indéniable : la fascination pour Marine Le Pen de la part des couches populaires n’a pas du tout faibli ces derniers mois, voire même elle s’est renforcée. C’est là une preuve indéniable de l’échec formel du mouvement de lutte contre la réforme des retraites.

Aucune estime pour la Gauche, aucun intérêt pour les idées de la Gauche, aucune assemblée générale réelle, soumission à l’intersyndicale, maintien des démarches corporatistes… Le bilan est désastreux.

Et toute l’ultra-gauche, tous les syndicalistes qui ont contribué à masquer ce bilan désastreux en sont les complices. Tous les gens qui ont prétendu que quelque chose pouvait en sortir de bon n’auront été que les ennemis politiques de la Gauche historique, les valets du réformisme et de l’anarchisme, ces deux aspects de la même pièce.

Seul le travail de fond a un sens, une valeur historique. Certainement pas le misérabilisme dans un des pays les plus riches du monde qui relève du dispositif américain pour faire la guerre à la Russie aujourd’hui, à la Chine demain.

La vérité est simple : qui ne veut pas rompre avec l’hégémonie de l’occident est obligé de converger avec lui ! Et de s’aligner sur le 24 heures sur 24 du capitalisme.

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Emmanuel Macron rappelle aux français le prix du quoiqu’il en coûte

La facture sera salée.

Certains ont voulu croire que l’argent était réellement magique et que les richesses peuvent se créer ex-nihilo sans aucune conséquences. Nous avons dis dès l’origine que cela allait coûter aux français, et qu’il fallait la socialisation.

Emmanuel Macron s’est exprimé hier lors d’une interview visant à justifier le passage en force de la réforme des retraites et continuer à maintenir l’argument de la nécessité. Il n’a rien dit, rien annoncé qui aille dans le sens d’une modification d’approche compte tenu de la contestation actuelle.

Il n’a fait que rappeler que sa fonction était d’assurer une certaine continuité du capitalisme français, en limitant la casse de la crise déclenchée par le COVID19 et du quoiqu’il en coûte.

Il évoque cela ainsi lorsque les journalistes lui font remarquer sont changement de position sur les retraites :

« Journaliste : Vous disiez vous-même en 2019 « on ne peut pas demander aux gens de travailler jusqu’à 64 ans si à 55 ans ils ont déjà du mal à trouver du boulot. »

Emmanuel Macron : On a beaucoup repris ce passage. Je vais être clair avec vous car justement j’ai le sens de la démocratie et du mandat. Quand je m’exprime et que je dis cela en 2019 – on a lancé les ordonnances travail que depuis 18 mois, ça fait 6 ans maintenant qu’elles sont en œuvre avec les résultats que vous connaissez – je m’exprime dans une société qui est à plus de 8 % de taux de chômage. Le mandat que j’ai en 2017 c’est de créer un système universel des retraites, en aucun cas de bouger l’âge de départ parce que le rapport de concertation des retraites et tous les experts disaient « y’a pas de problème ».

Après cette expression que tout le monde nous ressert, qu’est-ce qui s’est passé dans notre pays ? Les gens vivaient dans quel monde ?

On a eu le Covid. On a eu la guerre. On a eu l’inflation. La Nation a dépensé des dizaines de milliards d’euros pour protéger, elle a donc construit une dette qu’on a amorti dans le temps et nos comptes se sont dégradés.

Au moment de la campagnes de 2022, la situation est drastiquement différente. »

Il parle de la guerre au passé, mais il serait plus juste de dire « on a la guerre en Ukraine ». Et la guerre n’est pas un sujet pour les français qui acceptent passivement que le complexe militaro-industriel français marche à plein régime pour envoyer des armes à crédit au régime ukrainien.

Il a été dit ici que le capitalisme avait provoqué sa propre crise de part la destruction généralisée de la planète qui a engendré la pandémie de COVID19 et que le confinement a été un moment de collectivisme forcé au sein du capitalisme. Une anomalie majeure dans le flux-tendu exigé par l’accumulation moderne.

La guerre est une conséquence de la crise, les conflits inter-impérialistes restent ce qu’ils étaient au XXè siècle et tels qu’ils étaient décrit par les intellectuels du mouvement ouvrier de l’époque : une nécessité pour les capitalismes nationaux pour maintenir leur rang dans le monde. Non pas de manière consciente mais de manière tout à fait inéluctable.

Alors Macron patauge, parce que son idéal turbo-capitaliste personne n’y croit plus et là où les français sont en mauvaise posture, c’est qu’ils veulent quand même le capitalisme. Ils ne veulent pas que leur niveau de vie baisse, ils ne veulent pas de la crise et tant que cela reste ainsi, cela nécessite la guerre.

C’est très concrètement le sens de « socialisme ou barbarie ».

Or, ils ne veulent pas du socialisme, ils ne veulent pas d’un ordre nouveau, ils veulent le rétablissement d’un ordre ancien fantasmé. Sans une remise en question générale dirigée par le mouvement ouvrier, il n’y aura ni ordre, ni paix, ni justice.

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Macron, gestionnaire de la « crise politique »

Macron gère tant bien que mal la restructuration du capitalisme français.

Le discours d’Emmanuel Macron mercredi 22 mars a été l’illustration même de la crise. Non pas qu’il y ait un tournant historique qui se joue comme le prétendent certains, mais tout au contraire parce que le pays continue à s’enfoncer dans la décomposition sans que ni « en haut », ni « en bas », il n’y ait une quelconque perspective.

On notera ainsi le format de l’intervention qui n’a pas été un discours, comme cela avait pu être le cas lors de la pandémie de Covid-19, départ à la crise historique. L’heure ne fut pas non plus celle de grand écoute du 20h, mais à 13h.

De fait, son discours n’a ni servi à temporiser, ni servi à réprimer une quelconque protestation de masse, mais simplement à assumer la gestion d’une restructuration du capitalisme. Et quoi de mieux que de s’adresser à 13h, soit directement aux retraités en pantoufles, pour endosser le dossard du champion du conservatisme ?

Son discours n’a été rien d’autre qu’une répétition de ses grandes orientations, sans aucune grande annonce, car de grande annonce il n’y a en réalité nul besoin. La vérité c’est que les gens sont contre la réforme des retraites tout en ayant compris qu’ils s’étaient eux-mêmes piégés dans le mode de vie capitaliste fait de crédits en tout genre.

C’est pour cela d’ailleurs qu’Emmanuel Macron a rappelé que les choses avaient changé depuis 2019, avec la pandémie de Covid-19 qui a obligé l’État à s’endetter plus fortement. Le président de la République avait déjà déclaré il y a quelques jours que la réforme était une « nécessité absolue » et le Premier ministre Élisabeth Borne en avait préciser la raison au 20h de TF1 le jeudi 16 mars, celle de la protection du niveau de vie dans le capitalisme français :

« Quand on voit les sommes que l’on a mobilisé pour accompagner les français dans la crise covid, quand on voit ce qu’on mobilise pour les accompagner face à la flambée des prix de l’énergie, on ne peut pas faire croire aux français qu’on peut financer notre système de retraite par la dette […] Peut-être que certains veulent laisser croire que l’on peut tout financer par la dette, je pense que les français qui veulent acheter une maison, ils voient que les taux d’intérêts augmentent. C’est pareil pour l’État »

Et justement les gens se sont eux mêmes bloqués, veulent du capitalisme sans en vouloir. A ce titre, les contestataires ne représentent que l’apogée de la figure du petit-bourgeois pris de rage née en 2018 dans la crise des gilets jaunes. Macron le sait et peut se permettre d’enfoncer le clou en se déclarant prêt à « endosser l’impopularité » car il n’y a précisément aucune « majorité alternative ». Tout cela est vrai…et c’est très inquiétant car cela ne peut que servir cette vieille solution du sauveur suprême sorti des rangs de l’extrême-Droite capable d’assumer franchement le « tout changer pour ne rien changer ».

Macron endosse alors tout à la fois le parti de l’ordre et celui de la modernisation. Tout en appelant à l’augmentation de casernes de gendarmerie dans le pays et au personnel de justice, il vise à la « réindustrialisation » en profitant des réformes précédentes, comme la baisse des impôts de production ou bien encore la loi travail 2016, pour relancer le capitalisme français.

Macron navigue à vue : il est à un moment de l’Histoire où il se doit de sauvegarder le capitalisme français, ou plus exactement de le relancer sur une nouvelle base, tout en s’assurant de la paix sociale et civile. Une relance-restructuration qui se heurte non pas à une contestation intérieure mais à l’aiguisement de la compétition politico-militaire internationale le précipitant sous le parapluie des États-Unis.

Dans ces conditions, Macron se contente de gérer les choses en faisant passer une réforme qui rassure les investisseurs internationaux, condition seule à même de garantir la capacité de la France à lever sa dette et donc à conserver son niveau de vie actuel, donc à garantir la paix sociale.

Cela fonctionne pour l’instant car il n’y a précisément pas de contestation de masse du régime puisqu’il n’y a pas de Gauche historique travaillant à l’émergence d’une telle proposition. La bourgeoisie reste malgré tout bien inquiète de la situation car elle recèle objectivement toutes les conditions pour la renaissance d’une telle proposition…

Et l’on voit ici combien les opposants actuels sont de faux contestataires mais de vrais saboteurs de la seule prise de conscience nécessaire, celle du renversement d’un capitalisme français qui ne peut plus, dans cette époque de crise générale, payer l’addition sans se cracher lui-même…

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Guerre

Emmanuel Macron à Munich: contre la Russie

En service commandé pour l’Otan.

Le président Emmanuel Macron s’est rendu vendredi 17 février 2023 à la Conférence de Munich sur la sécurité avec un discours guerrier assumé, mais tout le monde s’en fiche. L’engagement militaire de la France vers la guerre mondiale est en fait inversement proportionnel au déni des Français à ce sujet.

Emmanuel Macron n’y est pourtant pas allé de main morte. Il a fait l’inventaire, dont il s’est vanté, de toute l’aide militaire fournie à l’Ukraine. Une aide à « forte valeur ajoutée » a-t-il précisé, évoquant « l’artillerie, la défense anti-aérienne en particulier, avec aussi un programme de formation pour des milliers de soldats ». Il n’a toutefois pas abordé les livraisons secrètes d’AKERON à l’Ukraine.

Et il a clairement réaffirmé que :

« Nous sommes prêts à intensifier notre soutien à l’Ukraine et nous sommes prêts à un conflit prolongé. »

L’engagement militaire de la France contre la Russie est de facto pleinement assumé, malgré les propos mensongers du Président à la presse dans l’avion au retour de Munich :

« Je veux la défaite de la Russie en Ukraine et je veux que l’Ukraine puisse défendre sa position, mais je suis convaincu qu’à la fin ça ne se conclura pas militairement.

Je ne pense pas, comme certains, qu’il faut défaire la Russie totalement, l’attaquer sur son sol. Ces observateurs veulent avant tout écraser la Russie. Cela n’a jamais été la position de la France et cela ne le sera jamais. »

C’est mensonger, comme si la France pouvait soutenir militairement le régime ukrainien, et en même temps ne pas être braquée contre la Russie. Ce genre de propos est uniquement destiné à une opinion publique s’assumant stupide, qui ne veut pas croire en la guerre, qui s’accommode très bien des prétentions pacifistes de l’Otan, car au fond il est surtout espéré que le mode de vie consommateur soit préservé.

Et si c’est la Russie qui doit payer pour cela, alors tant mieux, pensent-ils ! Les gens assumeront d’ailleurs bientôt la guerre. La présence d’Emmanuel Macron à la Conférence de Munich sur la sécurité allait directement dans ce sens d’une avancée inexorable à la guerre assumée et soutenue par la population occidentale.

Il faut donc, a souligné Emmanuel Macron, « réinvestir massivement » dans la défense européenne. Cela passerait évidemment par le nucléaire français. Il a été en ce sens question à Munich d’organiser prochainement à Paris une « conférence sur la défense aérienne de l’Europe ». Il doit ouvertement y être question de la dissuasion nucléaire.

Près d’un après le début de la guerre, la France s’aligne ainsi parfaitement sur les intérêts américains en soutenant la colonie américaine qu’est devenue l’Ukraine, contre la Russie.

En apparence, la diplomatie française est présentée comme constructive. C’est cependant uniquement fait pour sauver les apparences. La France est un simple rouage dans la mécanique militaire américaine.

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Guerre

Le président du parlement ukrainien chez Emmanuel Macron

Tout le monde au service des États-Unis.

Le 31 janvier 2023, à Paris, alors que le ministre des Armées Sébastien Lecornu recevait son homologue ukrainien Oleksiï Reznikov, Emmanuel Macron discutait avec le président du parlement ukrainien, Ruslan Stefanchuk.

Ce dernier est également passé au Sénat le 1er février 2023, dont le président Gérard Larcher le connaît puisqu’il l’a déjà rencontré par deux fois : déjà au Sénat en juin 2022, puis le mois d’après à Kiev. Le Sénat votera un soutien de plus à l’Ukraine le 7 février 2023.

Ruslan Stefanchuk a également pris la parole lui-même à l’Assemblée nationale, ainsi que devant la Commission économique ; il a rencontré le Premier ministre Élisabeth Borne, ainsi que les représentants des groupes politiques de l’Assemblée nationale.

Et il a bien entendu accordé une interview au quotidien Le Monde, qui représente le courant idéologique dominant, celui d’Emmanuel Macron, du libéralisme vaguement social plutôt libertaire, soumis à la superpuissance américaine.

Ruslan Stefanchuk et Elisabeth Borne

Ce que raconte le président du parlement ukrainien au Monde relève de l’escalade en cours. Ruslan Stefanchuk explique que les pays occidentaux sont déjà en guerre et que l’Ukraine est là pour les servir :

« Chers amis, n’ayez pas peur d’un affrontement direct avec la Russie. Il est déjà là. Et c’est l’Ukraine qui est en première ligne pour vous. »

Cette rhétorique est ouverte, car maintenant il s’agit de faire en sorte que les pays occidentaux fassent tourner à fond leurs productions d’armement pour inonder le régime ukrainien de matériel.

Ruslan Stefanchuk à la Commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale

Ruslan Stefanchuk y va d’ailleurs franco dans sa demande de matériel militaire :

« C’est la France qui, la première, a appelé à fournir des chars, en faisant la promesse de mettre à disposition des blindés légers AMX-10 RC.

Je suis venu pour la remercier de ce soutien, mais aussi pour lui demander de poursuivre son aide, en particulier militaire. J’espère qu’elle sera cohérente et fournira elle aussi des chars.

Comme la Russie utilise des méthodes terroristes contre l’Ukraine en attaquant les sites civils, nous avons également besoin de systèmes de défense antiaérienne.

Enfin, Emmanuel Macron a dit, lundi, qu’il n’excluait pas la livraison d’avions de chasse. Nous voulons aussi parler de ce sujet-là. »

Plus, toujours plus.

Ruslan Stefanchuk à l’Assemblée nationale

Ruslan Stefanchuk insiste particulièrement sur l’entrée dans l’Union européenne, ce qui est dans l’ordre des choses : la superpuissance américaine veut que le régime ukrainien serve de boulet à l’Union européenne. Cette dernière devrait payer pendant des décennies une Ukraine intégrée, qui serait de facto une colonie américaine à côté de ça.

« Qu’attendez-vous du sommet avec les dirigeants de l’UE, qui doit se tenir jeudi 2 et vendredi 3 février, à Kiev ?

En tant que président du Parlement, je peux vous dire que l’Ukraine fait son travail pour mettre en œuvre les sept recommandations qui lui ont été faites [par l’UE] pour obtenir le statut de candidat, en juin 2022. Nous attendons une évaluation franche de nos efforts, afin d’avoir une perspective claire sur notre chemin vers l’adhésion.

Si jamais l’Ukraine parvient à gagner la guerre, quand aimeriez-vous rejoindre l’UE, sachant qu’Emmanuel Macron parlait d’une vingtaine d’années avant son adhésion ?

Je remplacerai les mots « si jamais », par « quand »… Nous avons démontré ces derniers six mois que nous sommes capables d’avancer très vite. Vous ne trouverez pas ailleurs dans le monde une nation plus enthousiaste concernant son adhésion à l’UE. A ce jour, 95 % des Ukrainiens souhaitent vivre dans l’UE, une démarche considérée comme un retour dans le foyer européen. Ce retour à la maison doit être rapide, et je table sur 2024. »

Ruslan Stefanchuk et les représentants des groupes politiques de l’Assemblée nationale

Ruslan Stefanchuk souligne d’ailleurs que le régime ukrainien est déjà dans les faits une composante de l’Otan. Comme l’Union européenne s’est officiellement imbriquée dans l’Otan, il en découle donc que l’Ukraine doit « intégrer » l’occident.

« Le 30 septembre 2022, le président [Volodymyr Zelensky] , le premier ministre [Denys Chmyhal] et moi-même avons signé notre demande d’adhésion à l’OTAN.

L’armée ukrainienne fait la guerre selon les standards et avec les armes de l’OTAN. Elle sert de bouclier, aujourd’hui, pour toutes les armées de l’OTAN.

Que faut-il de plus pour passer du statut de membre de facto à membre de jure de l’Alliance atlantique ?

Nous savons que, pour surmonter les obstacles, il faut avancer. Notre but est l’adhésion à l’OTAN et à l’UE, et nous marchons dans cette direction. »

La dernière question posée par Le Monde est également représentative de comment le régime ukrainien est fasciste, ce qui satisfait tout à fait les occidentaux :

« Quel est le paysage politique au sein du Parlement ukrainien, depuis l’interdiction des partis prorusses et l’affaiblissement des oligarques ?

Dès le 24 février 2022, nous avons réuni les députés et décidé qu’il n’y aurait désormais plus qu’un seul groupe politique, qui s’appelle l’Ukraine. Depuis, il n’y a presque pas de divergences au sein du Parlement, car il est très difficile de chercher à engranger des dividendes politiques, sachant qu’à tout moment un missile peut frapper.

Le Parlement n’a jamais cessé de se réunir dans ses locaux habituels. Je me félicite que les députés aient fait le choix d’assumer leurs responsabilités plutôt que de céder à la peur de la Russie ou de la mort. »

Tout cela est ignoble, il n’y a pas d’autres mots.

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Guerre

Escalade guerrière : la France livre des VMB à l’Ukraine

Non aux livraisons militaires françaises contre la Russie.

C’est Emmanuel Macron qui l’a annoncé à Zelensky : la France va fournir des véhicules militaires blindés AMX-10 RC à l’Ukraine. Ce sera la première fois que ce type de véhicules de fabrication occidentale, selon les standards de l’Otan, seront envoyés en Ukraine. Un nouveau cap est franchi dans la cobelligérance.

La France se fait ici première de la classe en matière de guerre à la Russie pour le compte de l’Otan. Alors que le chancelier allemand Olaf Scholz refusait depuis plusieurs semaines, malgré la pression des Verts et des libéraux dans son gouvernement, l’injonction américaine de livrer des chars à la Russie, Emmanuel Macron a donc été en première ligne…

Et ouvert la voie. Dans la foulée, l’Allemagne a annoncé elle-même l’envoi de VMB de type Marder, alors que la superpuissance américaine enverra ceux de type Bradley.

Les États-Unis jouent ici une partition bien rodée : ils se servent des Ukrainiens pour faire la guerre sur le terrain à la Russie, ils se servent des Européens pour faire la guerre économique à la Russie, ils exigent maintenant des Européens d’aller encore plus loin dans l’implication militaire.

Bonne élève, la France commence donc l’année 2023 en intensifiant son implication dans la guerre à la Russie, une semaine après la visite du ministre des Armées à Kiev. Les chars, s’ils sont de facture assez ancienne, datant des années 1980, et devant être renouvelés dans l’armée française qui en possède 247, sont néanmoins tout à fait fonctionnels.

Dotés d’un canon de 105 mm d’une portée de 2km, d’une capacité de 38 obus à bord, pesant 25 tonnes, ce qui est à considérer comme étant léger, ils sont censés servir de matériel de reconnaissance et d’appui des troupes d’infanterie ukrainiennes, malgré leur difficulté à évoluer en tout terrain du fait de l’absence de chenilles.

La France va livrer également des engins de transport de troupe Bastion, fabriqués par ACMAT. Et cela sans compter les obus d’artillerie antichar français de 155 mm, dotés de sous-munitions EFP d’attaque par le haut guidé par capteurs IR multibandes et LIDAR, qui ont été livrés secrètement à l’Ukraine.

Sans compter qui plus est les postes antichar MILAN-2, que l’on sait maintenant avoir été déployés pour le régiment ukrainien « Kastus-Kalinowski », composé de néonazis biélorusses.

Tout cela fait beaucoup et ne relève plus du soutien. La France est objectivement impliquée corps et âme dans la guerre à la Russie. Elle contribue à la guerre contre la Russie, en faisant appel d’air, comme le montre le fait que l’Allemagne l’a suivie.

Reste à savoir maintenant quand la Russie décidera qu’il en est trop, et assumera que la guerre est déclenchée avec la France, ou alors l’Otan, ce qui reviendra au même. Il n’y a qu’un pas, il ne suffit plus de grand-chose pour en arriver là et déclencher officiellement la 3e guerre mondiale.

Preuve de l’ambiance en Russie, il y a le message de Dmitri Rogozine à l’ambassadeur français. Dmitri Rogozine est une personnalité importante, étant l’ancien chef de l’Agence spatiale russe Roscosmos, qui envoie notamment du personnel dans la Station spatiale internationale.

Ce dernier dirige maintenant un groupe de conseillers militaires en soutien aux séparatistes du Donbass et explique avoir été atteint par une frappe ukrainienne sur un hôtel de Donetsk. Un hôtel au milieu de la ville évidemment, avec une frappe qui a fait plusieurs morts et blessés dont des civils, dont dans l’entourage de Dmitri Rogozine. Et celui-ci a reçu morceau d’obus français au-dessus de son omoplate droite.

Donc, dans une mise en scène qui peut paraître grotesque, mais qui reflète par contre très bien un état d’esprit d’amertume vis-à-vis de la France : il envoie ce morceau d’obus avec son message à l’ambassadeur français.

«Dans cette enveloppe, avec ma lettre, vous verrez un fragment d’obus d’une pièce d’artillerie française de 155 mm Caesar. Il a perforé mon épaule droite et s’est logé dans la cinquième vertèbre cervicale, à un millimètre seulement de différence et il aurait pu me tuer ou de me rendre invalide.

Toutes nos victimes sont sur votre conscience».

Il ajoute alors :

« Je vous demande de remettre le fragment retiré de ma colonne vertébrale par les chirurgiens au président français Emmanuel Macron. Et dites-lui que personne n’échappera à la responsabilité des crimes de guerre ».

Il faut dénoncer, en France, la France et son implication militaire contre la Russie, sinon c’est inéluctablement l’escalade. Tel est le seul et obligatoire mot d’ordre véritablement de gauche.

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Société

Le président Macron et la coupe du monde

Les Français ont le Président qu’ils méritent.

La France avait déjà eu beaucoup de mal avec Nicolas Sarkozy qui cassait les codes classiques, qui assumait une certaine vulgarité. Cela ne passait pas.

C’est encore pire avec Emmanuel Macron, qui cette fois a poussé le bouchon bien trop loin à l’occasion de la finale de l’équipe de France de football au Qatar. Il s’y était déjà rendu une première fois pour la demi-finale ; son double voyage a coûté rien que pour le transport 31 SMIC et 53 ans de l’empreinte carbone moyenne d’un Français.

Déjà, cela fut propice à un show grossier, populiste, régressif, mis en scène dans une vidéo officielle hallucinée.

Dans une auto-mise en scène grotesque à la suite de la finale perdue par la France, il est descendu sur les terrain parler directement aux joueurs. Notamment à Kylian Mbappé, qu’il a pris dans ses bras, lui parlant directement à l’oreille, lui grattant la tête.

C’est incorrect, car c’est une intrusion illégitime dans l’intimité d’un homme. Le joueur et le Président français ne se connaissent pas personnellement, le Président français n’ayant au sens strict rien à voir avec l’équipe de football. Il n’avait certainement pas à intervenir ainsi, tel un enfant gâté voulant son petit moment auprès de la star de football.

Et cela a marqué les Français, pour qui le statut présidentiel exige une haute dignité, une certaine distance. Il y a à la fois une dimension réactionnaire, très monarchique – napoléonienne, et une dimension culturelle, où le représentant des Français doit être français donc posé, cartésien, savoir raison garder.

Emmanuel Macron n’en a rien faire, il s’est cru le devoir d’exister, donnant même l’impression d’être en transe, cela sans aucune dignité, non pas seulement personnellement, mais en tant que Président. Et ce n’est pas la première fois.

Les Français ont donc tout perdu avec la crise ; ils ont perdu l’âge d’or du capitalisme triomphant, ils ont définitivement perdu la capacité à produire un éventuel François Mitterrand, qui savaient se tenir, qui avaient de l’allure.

Emmanuel Macron, qui n’est qu’un ersatz de John Fitzgerald Kennedy. Sauf que la France n’est pas les États-Unis et ce qui apparaît là bas comme du style, en mode Hollywood, n’est vu ici que comme du grotesque, un manque de goût.

C’était tout aussi lamentable quand le président français est venu directement dans le vestiaire des joueurs, raconter littéralement n’importe quoi.

Il se prenait pour un coach, parlant comme s’il s’adressait à une équipe de club devant immédiatement relever la tête pour le prochain match, alors qu’il s’agit d’une sélection nationale donc avec pas du tout les mêmes configurations, la même approche. Emmanuel Macron était hors-sujet, au point d’ailleurs de s’adresser aux joueurs en disant…. « Celles et ceux » !

Discours stéréotypé de politicien, tout comme quand il a conclu en disant « vive la République, vive la France ». Cela n’a aucun rapport dans le contexte d’une pseudo intimité de vestiaire et des mots triviaux qu’il utilisait juste avant, tapant nerveusement du poing dans la main. De surcroît, pour un simple match de football, aussi prestigieux soit-il.

Toutefois, cela ne tombe pas du ciel. Le Président français est à l’image de son pays, en pleine décadence, plein de superficialité, bien plus tourné vers les monstruosités commerciales américaines que vers sa propre culture classique.

Les Français ont été choqués de l’indignité de leur président, mais ils n’ont que ce qu’ils méritent : c’est le prix à payer pour leur médiocrité culturelle et leur fainéantise politique. Et puis aussi pour leur absence de morale, car il fallait boycotter ce mondial, et ne pas laisser un médiocre Président aller y pavoiser !

D’ailleurs, l’audience de la finale fut phénoménale. 24 millions de téléspectateurs ont regardé le match sur la chaîne TF1, et même 29,4 pour la fin du match avec les penaltys, soit plus de 80% de part d’audience. Il faut ajouter à cela les gens regardant dans les bars, sur leurs smartphones ou tablettes, ou encore sur la chaîne Beinsport.

C’est une débâcle culturelle, un désastre. Mais rien d’étonnant !

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Politique

Visite d’Emmanuel Macron aux États-Unis: la France fait allégeance

La soumission française est assumée.

La France ne pèse plus grand-chose sur la scène internationale et dans le capitalisme mondial. Elle est maintenant ouvertement une puissance secondaire, reléguée au rôle de subalterne de la superpuissance américaine dans son affrontement au bloc rival formé par la Chine.

Telle est la signification de la visite d’État d’Emmanuel Macron aux États-Unis du 29 novembre au 2 décembre 2022. Malgré ses faiblesses, la France parvient toutefois à se maintenir relativement pour trois raisons : elle représente un marché de consommateurs important, elle possède une armée relativement moderne et dotée de l’arme nucléaire et enfin elle dispose d’un siège au Conseil de sécurité de l’ONU.

Cela fait qu’elle reste incontournable pour les États-Unis, bien que le rapport soit entièrement déséquilibré. Ce qui prime, c’est que les États-Unis font ce qu’ils veulent et donnent le la sur tous les sujets, militaires, diplomatiques, économiques, etc.

On sait très bien par exemple que sur la question du gaz, ils ont littéralement planté un couteau dans le dos des Européens en faisant en sorte qu’ils soient coupés du gaz russe puis en leurs vendant du gaz à des prix exorbitants.

Pareillement, dans le contexte mondial de crise économique, la superpuissance américaine déploie un immense plan de renforcement de son propre capitalisme face à la concurrence mondiale, intitulé « Inflation Reduction Act » (IRA). On parle là de près de 400 milliards d’argent public pour les entreprises américaines, ce qui déséquilibre totalement la concurrence avec les autres capitalismes, notamment européens, alors qu’ils sont censés êtres alliés.

Emmanuel Macron l’a regretté, notamment auprès de parlementaires américains à qui il a demandé… d’être « respecté comme un bon ami », déplorant le fait que personne ne l’ait contacté quand l’IRA était en discussion. Il a ensuite clairement dit lors d’une interview à la télévision américaine que les États-Unis et l’Union européenne ne sont « pas sur un pied d’égalité » en raison de ces subventions.

Mais qu’a obtenu Emmanuel Macron à ce sujet, après trois jours de visite et de congratulations mutuelles ? Absolument rien, car la France ne fait pas du tout le poids. La seule chose qui compte pour les États-Unis est que la France reste, en tous cas pour l’instant, un marché de consommateurs stable et surtout un partenaire militaire fidèle et docile.

A ce compte-là, Emmanuel Macron a entièrement rempli sa mission, en faisant totalement allégeance aux intérêts de la superpuissance américaine dans le cadre de la guerre mondiale pour le repartage du monde.

Renforcement militaire, soumission à l’armée américaine et alignement diplomatique totale sur la superpuissance américaine… Tel est le programme d’Emmanuel Macron pour la France. Voici un long extrait du communiqué commun du Président de la République française et du Président des États-Unis d’Amérique du 1er décembre 2022, qui exprime cette perspective de manière très claire et précise.

C’est un document incontournable, posant les bases de l’engagement militaire de la France auprès des États-Unis dans la 3e guerre mondiale.

« Les deux présidents sont déterminés à continuer d’œuvrer sans relâche pour une Europe unie, libre et en paix. Cela implique de continuer d’assurer la défense et la sécurité collectives de nos nations, notamment par l’intermédiaire de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN), de recourir à une approche plus robuste, plus intégrée et plus cohérente pour renforcer la résilience, au niveau national et collectif, face aux menaces militaires et non-militaires qui pèsent sur notre sécurité, et de promouvoir la stabilité internationale pour répondre à l’ensemble des menaces actuelles.

Les deux présidents reconnaissent également l’importance d’une défense européenne plus forte et plus opérationnelle, qui contribue positivement à la sécurité transatlantique et mondiale et qui est complémentaire et interopérable avec l’OTAN.

Les missions et opérations sous conduite européenne, notamment en Bosnie et les actions de formation en soutien à l’Ukraine, contribuent de manière positive à la sécurité transatlantique.

Les deux présidents saluent la relation entre la France et les États-Unis dans le domaine de la défense et se félicitent de la déclaration d’intention signée le 30 novembre 2022 entre le ministre français des Armées et le secrétaire américain à la Défense, qui permettra de renforcer l’interopérabilité et la coopération dans les domaines de l’espace, du cyberespace, du renseignement et de la lutte contre les influences malveillantes.

Les deux présidents ont l’intention d’étendre la coopération en matière de défense dans les domaines des capacités avancées et des technologies essentielles qui joueront à l’avenir un rôle critique pour la dissuasion et la défense.

Ils se félicitent des avancées du dialogue stratégique franco-américain en matière de commerce militaire pour promouvoir des approches communes des questions liées à l’accès aux marchés et aux exportations militaires. La France et les États-Unis entendent poursuivre leur coopération pour améliorer l’efficience des procédures d’autorisation d’exportation dans le domaine de la défense, afin de développer des bases industrielles de défense plus solides et plus interopérables en Europe et aux États-Unis, pour améliorer les capacités militaires dans l’intérêt de l’Alliance.

Ukraine

Les deux présidents condamnent fermement la guerre d’agression illégale menée par la Russie contre l’Ukraine, et ils soulignent que cibler intentionnellement des civils et des infrastructures civiles constitue des crimes de guerre et que leurs auteurs doivent répondre de leurs actes.

Ils condamnent et rejettent également la tentative illégale d’annexion par la Russie de territoires ukrainiens souverains, en violation flagrante du droit international. La France et les États-Unis déplorent l’escalade délibérée de la Russie, notamment son discours irresponsable en matière nucléaire et sa désinformation au sujet de prétendues attaques chimiques ou de programmes d’armes biologiques ou nucléaires.

Les deux présidents réaffirment le soutien continu de leurs deux pays en faveur de la défense de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de l’Ukraine, notamment par l’intermédiaire d’une assistance dans les domaines politique, humanitaire, économique et de sécurité aussi longtemps qu’il le faudra.

Cela comprend l’envoi de ressources importantes pour soutenir la résilience civile ukrainienne pendant tout l’hiver, notamment l’accélération des livraisons de systèmes de défense aérienne et d’équipement nécessaire à la réparation du réseau énergétique ukrainien.

La France et les États-Unis ont l’intention de poursuivre leur travail avec leurs partenaires et alliés pour coordonner leur assistance, notamment lors de la conférence internationale qui se tiendra à Paris le 13 décembre 2022. Ils entendent également continuer de fournir à l’Ukraine un appui budgétaire direct et conséquent, et d’exhorter les institutions financières internationales à accroître leur soutien financier.

La France et les États-Unis réaffirment devoir respecter leurs obligations internationales en vigueur ainsi que les objectifs et les principes de la Charte des Nations unies.

Ils réaffirment également leur détermination inébranlable à ce que la Russie rende des comptes pour les atrocités et les crimes de guerre, dont l’existence est largement attestée, commis tant par ses forces armées officielles que par ses supplétifs, notamment les mercenaires du groupe Wagner et d’autres entités.

La France et les États-Unis soutiennent à cet effet les mécanismes de responsabilisation au niveau international, notamment la Cour pénale internationale, le parquet général ukrainien, la Commission d’enquête du Conseil des droits de l’Homme des Nations unies, le mécanisme de Moscou de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, les sanctions, et d’autres moyens.

La France et les États-Unis demeurent déterminés à lutter contre les conséquences plus vastes de la guerre menée par la Russie, notamment en œuvrant avec la communauté internationale pour renforcer la résilience face aux perturbations alimentaires et énergétiques.

Indopacifique

La France et les États-Unis, deux nations de l’espace indopacifique, renforcent leur partenariat dans la région en faveur de la prospérité, de la sécurité et des valeurs communes reposant sur l’ordre international fondé sur des règles de droit, la transparence de la gouvernance, les pratiques économiques justes et le respect du droit international, notamment la liberté de navigation.

La France et les États-Unis entendent accroître leur participation à la diplomatie, au développement et à l’économie dans la région dans le but de renforcer la résilience des îles du Pacifique.

Ils ont également l’intention d’accroître leur coordination pratique dans la région en matière de sûreté maritime. Les États-Unis entendent renforcer leur soutien et leurs contributions matérielles aux déploiements aériens et maritimes de la France et d’autres nations européennes dans la région.

Ils continueront de coordonner leurs préoccupations concernant la remise en cause par la Chine de l’ordre international fondé sur des règles de droit, notamment s’agissant du respect des droits de l’Homme, et de travailler de concert avec la Chine sur des enjeux mondiaux d’importance tels que le changement climatique.

Les deux présidents réaffirment qu’il importe de préserver la paix et la stabilité de part et d’autre du détroit de Taïwan.

Les deux chefs d’État condamnent également fermement le nombre sans précédent d’essais de missiles balistiques illégaux conduits cette année par la République populaire démocratique de Corée (RPDC), qui violent plusieurs résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies et qui menacent la paix et la stabilité régionales ; ils sont déterminés à poursuivre leur coordination au sein du Conseil de sécurité des Nations unies pour faire face aux violations commises par la RPDC.

Afrique

Les deux présidents réaffirment leur détermination à travailler avec les partenaires africains sur les priorités concernant la gouvernance partagée, la sécurité et l’économie sur le continent.

Ils soulignent l’importance des voix africaines au sein des enceintes multilatérales, notamment dans le cadre de la lutte contre des crises mondiales telles que le changement climatique, la réponse en cas de pandémie et la reprise subséquente, l’accès durable à l’énergie et l’insécurité alimentaire. Ils entendent soutenir les institutions démocratiques et les sociétés civiles en Afrique pour accroître la responsabilisation et la prestation des services de base.

Ils réaffirment leur appui conjoint à l’initiative de la Grande Muraille verte, menée par l’Afrique pour faire face à la crise du climat et de la biodiversité et qui contribue au développement durable, à la paix et à la sécurité dans les régions du Sahara et du Sahel.

La lutte contre la désinformation et le terrorisme sur le continent reste une priorité commune de la France et des États-Unis. Les deux pays entendent poursuivre leur étroite collaboration avec l’Union africaine et les organisations régionales pour faire face aux enjeux auxquels est confronté le continent et tirer parti des possibilités de développement du commerce et des investissements.

Moyen-Orient

La France et les États-Unis sont déterminés à œuvrer en étroite collaboration en faveur de la paix et de la prospérité au Moyen-Orient.

Les deux présidents se félicitent du lancement du forum du Néguev et du deuxième anniversaire de la signature des accords d’Abraham ainsi que de l’avancée historique que constitue l’accord entre Israël et le Liban délimitant leur frontière maritime conclu en octobre 2022.

Ils sont déterminés à déployer des efforts conjoints visant à exhorter les dirigeants libanais à élire un président et à mettre en œuvre des réformes essentielles. En tant que membres de la Coalition internationale contre Daech, ils demeurent attachés à maintenir les moyens et capacités nécessaires à la mission anti-terroriste en Irak et en Syrie.

La France et les États-Unis poursuivent leurs efforts visant à améliorer la situation humanitaire précaire à laquelle la population syrienne fait face, et à promouvoir un règlement pérenne et juste du conflit syrien. Ils continueront à coopérer avec leurs partenaires au Moyen-Orient et assureront le suivi de la conférence de Bagdad organisée en août 2021.

Les deux présidents expriment également leur respect envers la population de l’Iran, en particulier les femmes et les jeunes, qui manifeste courageusement pour obtenir la possibilité de jouir de ses droits et libertés fondamentaux que les autorités iraniennes se sont engagées à respecter et pourtant bafouent.

Ils demeurent déterminés à faire en sorte que l’Iran ne développe ni n’acquière jamais une arme nucléaire.

La France et les États-Unis continuent de travailler avec d’autres partenaires internationaux pour répondre à l’escalade nucléaire de l’Iran, à son défaut de coopération avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), notamment concernant les questions graves et pendantes liées aux obligations juridiques de l’Iran en vertu de son accord de garanties dans le cadre du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), et à ses activités déstabilisatrices au Moyen-Orient, en particulier la question urgente de ses transferts de missiles et de drones, y compris à destination d’acteurs non étatiques.

Ces transferts sont susceptibles de menacer des partenaires clés de la région du Golfe ainsi que la stabilité et la sécurité dans cette région, de contrevenir au droit international et de contribuer à présent à la guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine.

La France et les États-Unis travailleront avec leurs partenaires pour accroître la coopération concernant l’application des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations unies et la lutte contre ces activités.

Ils déploieront des efforts conjoints pour continuer à renforcer le cadre international visant à limiter la prolifération de missiles iraniens et de technologies liées aux aéronefs sans pilote dans la région et au-delà et pour améliorer les mesures concrètes visant à contrecarrer cette prolifération.

Dissuasion nucléaire, non-prolifération et désarmement

La France et les États-Unis réaffirment que la dissuasion nucléaire est essentielle pour leur sécurité nationale et constitue un élément clé des capacités générales de l’OTAN en matière de dissuasion et de défense.

Ils réitèrent le fait que l’objectif premier des capacités nucléaires détenues par l’OTAN est de préserver la paix, de prévenir la contrainte et d’éviter les agressions dirigées contre l’alliance.

Ils réaffirment l’importance du TNP ainsi que leur opposition au Traité sur l’interdiction des armes nucléaires qui ne reflète pas le contexte international de sécurité de plus en plus difficile et ne correspond pas au régime existant de non-prolifération et de désarmement. En outre, la France et les États-Unis réitèrent leur appui à leur accord de défense mutuelle ainsi que leur intention d’élargir leur coopération technique couvrant de nombreux sujets en matière de réduction des risques stratégiques. »

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Guerre

Emmanuel Macron terrorisé par la 3e guerre mondiale

Il ne fallait pas jouer avec le feu.

Emmanuel Macron s’est montré très inquiet et paniqué à propos de la guerre en Ukraine lors d’un long entretien à la télévision, sur France 2, mercredi 12 octobre 2022. C’est quelque-chose de nouveau, qui montre que la guerre est à un tournant décisif et que les choses sérieuses commencent.

Pendant près de 8 mois, depuis le début de l’invasion du territoire ukrainien, la France s’est alignée de manière acharnée sur la superpuissance américaine contre la Russie, relayant systématiquement les pires propagandes, taisant les pires vérités. Cela dure d’ailleurs depuis 2014 et le coup d’État pro-américain à Kiev. Et cela n’a souffert d’aucune contestation politique, à part de deux secteurs particuliers, qui sont très isolés et minoritaires : la Gauche historique, dont nous nous revendiquons, et les franges nationalistes révolutionnaires françaises pro-Poutine.

Toujours est-il que le président ukrainien Zelensky s’est vu paré de toutes les vertus, et rien n’a été dit sur l’immonde régime nationaliste qu’il dirige. Inversement, la Russie a été présentée comme une puissance barbare dirigée par un fou furieux à liquider par tous les moyens. La France s’est engagée pleinement dans cette guerre, principalement en boycottant économiquement la Russie, en livrant du matériel militaire au régime ukrainien, et en relayant tout un tas de contre-vérités et de manipulations quant à la réalité de l’invasion russe.

Pendant huit mois, la France a donné une image de fermeté, jouant le jeu de l’Otan à fond, mais en vérité cela restait très virtuel. Personne dans le pays n’a considéré sérieusement le fait que la France soit en guerre contre la Russie, pas même le président Emmanuel Macron. L’Ukraine a été agité comme un totem, mais de manière très abstraite, superficielle.

Sauf que la guerre en Ukraine a pris une toute autre tournure depuis cette semaine, et maintenant c’est la panique.

Jusqu’à présent, l’invasion russe, aussi brutale et illégale soit-elle formellement, avait en pratique été menée avec beaucoup de doigté. Mais le régime russe a considéré que les choses ont été trop loin et qu’il est maintenant temps d’assumer la guerre totale. Ainsi que l’affrontement avec l’Otan. La France est sommée de choisir immédiatement son camp.

L’ambassadeur français en Russie a été convoqué publiquement pour cette raison la semaine dernière, et on comprendra facilement après avoir entendu Emmanuel Macron qu’il y a aussi eu en arrière plan une discussion diplomatique informelle entre les deux pays.

C’est logique. Si la France forme des militaires ukrainiens et livre des canons d’artillerie de longue portée, l’Ukraine en demandant encore et encore comme en témoigne l’ignoble vidéo officielle à ce sujet du 12 octobre 2022, et que ceux-ci servent contre la Russie (qui considère maintenant l’Est de l’Ukraine comme relevant de son territoire), de surcroît contre des civils (qui sont maintenant citoyen russes), alors forcément la France devient co-belligérante.

La conséquence de cela est dévastatrice évidemment, puisque cela signifie ni plus ni moins qu’un emballement vers la 3e guerre mondiale. Et c’est ce que semble découvrir le président Emmanuel Macron qui s’est justifié pendant de longues minutes à la télévision pour dire que la France n’est surtout pas en guerre contre la Russie, qu’elle ne veut pas d’escalade… et même qu’il va falloir discuter de paix !

C’est tout à fait ridicule, car la France, comme tous les membres de l’Otan, a largement contribué à ce que le conflit dégénère, comme nous l’avons systématiquement documenté et expliqué ici depuis le début du conflit.

D’ailleurs, la France était censée depuis 2014 faire respecter les accords de Minsk, puis de Minsk 2, devant pacifier et encadrer le conflit entre les populations du Donbass et le régime nationaliste ukrainien. Sauf que rien n’a été fait, bien au contraire. Ces accords ont été piétinés et c’est justement le prétexte à l’intervention russe.

De quelle paix parle donc alors Emmanuel Macron lorsqu’il explique maintenant qu’il va bien falloir se mettre autour de la table entre russes et ukrainiens pour négocier ? C’est absurde, car c’est trop tard, bien trop tard.

Emmanuel Macron ne peut pas à la fois fournir des armes à l’Ukraine qui réclame le retour de la Crimée dans son territoire, et demander à la Russie de discuter alors que celle-ci a totalement intégré la Crimée, et que de toute manière la population de la région est ultra-majoritairement russe et déterminée à rester russe.

C’est exactement pareil pour le Donbass, et probablement tout l’Est de l’Ukraine, où la population dans sa majorité s’est résolue à préférer la Russie à la terreur nationaliste anti-russe du régime ukrainien.

Il n’y a donc pas d’issue. A moins que le régime ukrainien s’effondre, qu’il cède tout l’Est et le Sud de son territoire, jusqu’à Odessa, la Russie ne négociera probablement rien du tout. Ou alors il va falloir que les pays de l’OTAN, dont la France, s’engagent concrètement contre la Russie et provoquent la 3e guerre mondiale.

Le problème d’Emmanuel Macron, c’est qu’il sait très bien que la France n’a pas les moyens d’un conflit militaire de haut intensité avec la Russie, qu’elle est incapable de faire une mobilisation ne serait-ce que partielle, qu’elle se ferait terrasser par la Russie… à moins que la planète entière se fasse terrasser par un échange dramatique de tirs nucléaires.

Voilà le terrible dilemme du président français, vulgaire dirigeant d’une puissance en perte de vitesse, totalement corrompue par le libéralisme, qui n’a plus comme perspective que le militarisme destructeur.

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Restructurations économiques

Emmanuel Macron et « la fin de l’abondance »

Comment amener la société consommatrice à la guerre?

Jusqu’à présent, rien de bouleversé en France. Il y a eu le Tour de France, Emmanuel Macron est passé par là, tout va très bien dans le meilleur des mondes. L’été 2022 s’est déroulé sans accrocs.

L’Etat doit pourtant procéder à une vaste restructuration économique, ainsi qu’amener les gens en direction de la guerre pour le repartage du monde. Les gens sont trop passifs pour faire face aux restructurations, donc de côté-là, ça passe, mais comment les amener à la guerre ? Là, il y a un véritable problème et l’aile libérale-modernisatrice de la bourgeoisie, que représente Emmanuel Macron, doit montrer qu’elle est capable de résoudre ce problème, sans quoi… C’est l’aile nationaliste-militariste qui l’emportera, et avec elle la très haute bourgeoisie.

Dans son discours introductif au Conseil des ministres, le 24 août 2022, le président Emmanuel Macron a ainsi tenu des propos visant à souligner l’ampleur de la tâche. Ce qui donne :

« Il se pourrait que d’aucuns voient notre destin comme étant perpétuellement de gérer les crises ou des urgences. Je crois pour ma part que ce que nous sommes en train de vivre est plutôt de l’ordre d’une grande bascule ou d’un grand bouleversement. »

Emmanuel Macron a dans ce cadre utilisé trois formules chocs, dont les médias français se sont très largement faits écho : c’est « la fin de l’abondance », « la fin d’une forme d’insouciance » et « la fin des évidences ».

C’est là qu’on voit qu’on est à une période charnière et que les événements vont se précipiter. On sait en effet qu’il y a la pandémie, une dette gigantesque, l’inflation, la tendance à la guerre qui se systématise, bref c’est la crise. Sauf que le capitalisme a connu une telle croissance depuis 1989 – depuis l’effondrement du bloc soviétique et l’intégration de la Chine comme usine du monde – que cela a produit une telle abondance que les gens sont encore totalement déconnectés.

A part pour l’ultra-gauche et La France Insoumise, qui pratiquent un misérabilisme outrancier, la France vit dans une opulence toute impérialiste au niveau des rapports mondiaux. Les gens sont corrompus, le rêve de tout un chacun est d’être propriétaire… quand il ne l’est pas déjà !

Et de ces Français, on ne peut pas faire des soldats ou se fonder sur eux pour une économie de guerre. Même la Russie en guerre contre l’Ukraine n’a pas osé instaurer un régime nouveau fondé ouvertement sur l’économie de guerre. Alors les Français… comment faire ?

Il y a de plus cette histoire de rentrée 2022. Il y a un remue-ménage social et l’inflation a marqué les esprits. Du point de vue de la Gauche historique, il ne peut rien se passer du tout de bien, car le niveau des consciences est lamentable. Du point de vue des spontanéistes, c’est par contre l’heure des fantasmes absolus, avec l’espoir d’un renouveau des « gilets jaunes », ce mouvement plébéien fascistoïde.

Comment, pour le régime, faire face à une telle révolte qui ne peut, par définition, qu’aller dans le sens de l’aile nationaliste ? La France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon, François Ruffin… ne sont que des tremplins pour l’extrême-Droite. Il n’existe pas de Gauche réelle en France. Tout est à reconstruire. Tout peut aller très vite, mais tout est à faire.

Autrement dit, les Français sont corrompus, et ils ne sont bons à rien. Emmanuel Macron aimerait les garder tels quels. Mais il faut aller à la guerre… sans aller trop vite ni lambiner, auquel cas l’extrême-Droite l’emporterait. Il faut donc bousculer les Français… Ce qui va rendre les choses instables.

C’est là que la fenêtre de tir s’ouvre pour la Gauche historique. Mais le rythme risque d’être très rapide, trop rapide… La séquence qui s’ouvre va être effroyablement complexe ; dans les faits, qui n’a pas un arrière-plan réellement solide sur le plan des idées se fera entièrement balayer.

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Guerre

Eurosatory : le complexe militaro-industriel français sur le devant de la scène

L’Union européenne doit devenir un outil pour la guerre.

En tant que grande puissance, la France est connue et reconnue pour ses exportations de denrées agricoles, de produits de luxe, mais aussi pour sa production d’armes. Après les États-Unis et la Russie, la France est le troisième pays exportateur d’armes dans le monde.

Un commerce qui se porte bien, voire très bien puisqu’il a dépassé les 2 000 milliards de dollars dans le monde en 2021. De fait, depuis la pandémie de Covid-19, et plus encore avec la guerre en Ukraine, les budgets militaires des grandes puissances (mondiales et régionales) ont explosé, et la France compte bien conserver sa part du gâteau.

C’est dans cet état d’esprit qu’Emmanuel Macron s’est rendu au salon international de l’industrie de la défense et de la sécurité Eurosatory qui se tient du 13 au 17 juin au parc des expositions à Villepinte, salon qui se présente lui même comme « le mondial de la défense et de la sécurité ».

En temps normal, c’est le ministre des Armées qui se rend à ce salon lancé en 1967 au camp militaire de Satory par le Groupement des industries françaises de défense et de sécurité terrestres et aéroterrestres (GICAT), ce monstre du militarisme en France.

Ce salon fut lancé d’ailleurs un an après l’annonce officielle par le général de Gaulle du retrait de la France du commandement intégré de l’OTAN, ce qui suffit à montrer à quel point Eurosatory est une illustration de comment la France tend à être une puissance belliqueuse à part entière.

Lors de son discours d’inauguration, Emmanuel Macron a annoncé la couleur d’entrée de jeu :

« Cette confiance [à l’égard des industriels] s’inscrit dans un contexte inédit, et je pense que nous devons tous à cette occasion et dans les temps qui viennent en tirer les conséquences, celle aussi d’une entrée dans une économie de guerre dans laquelle je crois nous allons durablement devoir nous organiser.

C’est-à-dire dans une économie dans laquelle il faudra aller plus vite, réfléchir différemment sur les rythmes, les montées en charge, les marges, pour voir reconstituer plus rapidement ce qui est indispensable pour nos forces armées, pour nos alliés et pour celles et ceux que nous voulons aider.

Une économie au fond dans laquelle on ne peut plus envoyer au rythme et avec la grammaire d’il y a même un an. Tout a changé. »

Ce dont parle Emmanuel Macron ici est la capacité pour les armées des grandes puissances à assurer la logistique, les stocks et l’opérabilité des forces armées dans une guerre contre un autre État, ce que les experts appellent le taux d’attrition.

Si cela était quelque chose de bien en vue depuis plusieurs années dans les états-majors militaires, il est clair que les pertes et les masses de munitions et d’hommes engagées dans la guerre en Ukraine confirment cette tendance.

Par exemple, lors de la bataille de Kharkiv, les forces russes ont utilisé autant de munitions d’artillerie que l’ensemble du stock disponible pour l’armée française pour ses entraînements annuels. Par conséquent, l’enjeu pour les grandes puissances, c’est dorénavant de massifier leurs armées, en termes d’hommes, de stocks, de munitions, etc., mais aussi de les diversifier pour agir sur différentes zones d’intervention.

Cela signifie donc que l’industrie militaire devient un rouage central des économies des grandes puissances et puisque la France détient l’un des plus importants complexes militaro-industriels du monde, elle va être en première ligne de ce processus.

Et Emmanuel Macron en tant que représentant de la bourgeoisie pro-européenne se doit d’assurer la place du complexe militaro-industriel français dans le commerce des armes en Europe, alors que l’industrie américaine la concurrence, notamment par la vente de ses avions de chasse F-35 à bon nombre de pays européens.

C’est pourquoi lors de ce salon, Emmanuel Macron qui occupe depuis le 1er janvier, et ce jusqu’au 30 juin 2022, la présidence du Conseil de l’Union européenne, a appelé à la mise en œuvre d’une « préférence européenne » pour l’achat d’armes des pays membres.

Une perspective plus que concrète puisque depuis 2017, l’Union européenne a un budget commun en charge de l’innovation et de la recherche militaire commune alors même que l’article 41 du Traité de Lisbonne de 2007 interdisait l’utilisation du budget commun européen pour des projets militaires.

Depuis fin avril 2021, elle dispose d’un budget commun de 8 milliards d’euros (fonds européen de la défense) ce qui est en soi relativement peu, mais est énorme puisqu’avant 2017 il n’y avait rien, cela étant interdit par les règles institutionnelles.

Le tournant est tel que le Danemark est revenu par la voie du référendum le 1er juin 2022 sur son retrait historique des projets de défense européen.

Par son appel à une « préférence européenne en matière d’armements », Emmanuel Macron se place donc directement comme le porte-parole du complexe militaro-industriel français, car derrière l’industrie de défense européenne, il y a surtout quatre pays que sont la France, l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne.

Et dans ce quatuor, la France capte près de 24 % des subventions européennes en matière de recherche et d’innovations militaires, les trois autres pays en recueillant environ 15 % chacun. Les industries françaises sont impliquées dans près de 80 % des projets subventionnés par l’Europe, Dassault étant au centre du projet de drone européen et Thalès (en partie détenu par l’État français) participant à plus de 40 % des projets.

De la même manière que le français Thierry Breton, chargé du très important portefeuille du marché intérieur, de la politique industrielle, du tourisme, du numérique, de l’audiovisuel, de la défense et de l’espace est également directeur général d’Atos international, une entreprise spécialisée dans le digital chargée de la modernisation de l’armée de terre française.

Voilà un parfait exemple de la tendance à la guerre qui s’empare de la base industrielle des pays. Un tel renforcement de l’industrie militaire française signifie que le complexe militaro-industriel va toujours plus devenir central dans le développement économique (et politique), alimentant la tendance au repartage militaire du monde.

Dans ce panorama, la France en tant que grande puissance apparaît comme un acteur central de la tendance à la guerre. Une donnée qui s’avère capitale pour quiconque veut lutter pour la cause pacifiste dans ce pays.

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Politique

« Marine le peuple » balayée par « Emmanuel McKinsey »

Nier la crise ne la fera pas disparaître.

Le temps de sa (longue) campagne présidentielle, Marine Le Pen a cédé la présidence de son parti à Jordan Bardella. Celui-ci est un excellent orateur et on imagine qu’il aurait produit une bien meilleure prestation qu’elle en débattant face à Emmanuel Macron, mais là n’est pas le sujet. Il y a par contre un bon mot, typiquement français dans sa forme (à la fois subtile et grotesque, à la fois léger et piquant), qu’a sorti Jordan Bardella pour lancer la campagne de l’entre deux tours : « Emmanuel McKinsey, ou Marine Le Peuple ! »

C’est très bien vu, cela résume exactement ce deuxième tour de l’élection présidentielle et a fortiori le débat du mercredi 20 avril 2022. Emmanuel Macron assume totalement la posture qui lui a été façonnée et dessinée par son entourage issu du cabinet de conseil McKinsey, ainsi que de tout un tas de riches donateurs en 2017 issus du monde de l’entreprenariat. C’est très facile à voir et à comprendre, son libéralisme à prétention rassurante et « inclusif », à l’américaine, en est exactement le produit. C’est, autrement dit, de la pure communication. Parler d’Emmanuel McKinsey est pertinent.

En face, il y a donc Marine Le Pen, censée représenter le peuple. Évidemment, ce n’est pas vrai dans le fond. Mais il y a toutefois, dans la forme, quelque-chose de tout à fait conforme et cohérent avec la situation des classes populaires françaises. Clairement, Marine Le Pen a choisi d’incarner une femme française moyenne, ou « de base » comme cela se dit parfois, de manière péjorative mais significative. Cette Française « de base » donc, est mère de famille, concernée par la quotidien économique, son « pouvoir d’achat », sa liberté de mettre ou ne pas mettre le masque, l’insécurité, sa désolation face aux éoliennes ou aux femmes voilées, etc.

En fait, en tentant d’incarner « le peuple », Marine Le Pen a surtout incarné la rancœur, qui est un sentiment extrêmement puissant et répandu dans la France populaire de 2022. Toutes ses interventions, presque chacune de ses réactions à Emmanuel Macron et ses propositions lors du débat, n’ont consisté qu’en de la rancœur face à ce qu’il a représenté pendant cinq ans, voir dix ans si l’ont compte qu’il est dans la lignée directe de François Hollande.

En ce sens, le bon mot « Marine le peuple » de Jordan Bardella illustre tout à fait la situation. Et comme on ne gouverne pas un pays comme la France avec de la rancœur, alors Marine Le Pen s’est faite balayer par Emmanuel Macron, solide, extrêmement sûr de lui et de sa légitimité. Suffisamment arrogant pour apparaître crédible, suffisamment courtois pour ne pas apparaître hostile.

Disons la chose d’une autre manière, beaucoup plus politique. En fait, Marine Le Pen n’a pas assumé son programme. Elle n’assume pas d’être nationaliste ; sa prestation lors du débat était à peine gaulliste, alors qu’elle est censée être une néogaulliste, qu’elle a théorisé cela depuis des années, et mis en pratique cela depuis 2012, soit dix années.

C’est flagrant surtout sur la question de la Russie et de la guerre en Ukraine. Si Marine Le Pen assumait son programme, si elle assumait d’être une néogaulliste, elle aurait dénoncé vent debout Emmanuel Macron comme marionette américaine vendue à l’OTAN, voulant entraîner la France dans une guerre à la Russie.

Si Marine Le Pen assumait d’être une gaulliste à prétention sociale, elle aurait torpillé Emmanuel Macron avançant ses bons chiffres du chômage, en lui répondant que cela est maquillé par le fait qu’énormément d’emplois sont en fait des CDD ou des missions d’intérim, très précaires, mal payés, ne permettant pas une stabilité au capitalisme français.

Marine Le Pen en a été incapable, car ce qui se joue en réalité est bien trop important pour elle. En effet, derrière l’apparente solidité du système, autrement dit la grande stabilité, en surface, du capitalisme en France, il y a une crise monstrueuse qui se prépare.

Face à cela, il n’y a pas le choix, il faut assumer des grandes idées, il faut cogner fort. Soit avec le Socialisme, en s’appuyant sur la Gauche historique, comme nous le proposons, soit avec le fascisme, ce que Marine Le Pen n’a pas osé faire, alors que c’est pourtant sa ligne.

Marine Le Pen ne pèse donc pas bien lourd avec son nationalisme light, son gaullisme timide, face à un Emmanuel Macron très arrogant dans sa défense des institutions, de son mandat, de sa politique. En effet, il croit profondément en ce qu’il raconte. Il croit très probablement que l’insécurité n’est qu’un sentiment et que les chiffres sont faussés par le fait que de plus en plus de femmes portent plainte contre leurs maris grâce à ses mesures. Il croit vraiment que les 600 milliards de dettes « covid », qui s’ajoutent à l’immense dette structurelle de l’État français, ne sont pas un soucis. Il croit vraiment que la guerre contre la Russie menée par l’OTAN est une bonne chose, etc.

Alors il passera, il sera (très) probablement à nouveau président pendant cinq ans, car la rancœur « populaire » de Marine Le Pen ne pèse pas lourd face à son assurance bourgeoise.

La question maintenant est : faut-il s’en réjouir, ou le déplorer ? Évidemment, on ne peut qu’être rassuré face à cette évidence que le fascisme en France n’est pas mûr, que le nationalisme comme proposition ne s’incarne pas et que Marine Le Pen va très probablement échouer.

Mais pour autant, il ne suffit pas de nier la crise pour la faire disparaître. Alors la situation va se tendre, politiquement, culturellement, socialement, militairement. Et il y a, après Marine Le Pen, toute une nouvelle génération en embuscade pour proposer une nouvelle et solide proposition nationaliste, tendanciellement fasciste, pour le pays.

Concrètement, l’échec de Marine Le Pen en 2022 fera le lit des succès à venir des Marion Maréchal, Guillaume Peltier, Nicolas Bay, Jordan Bardella, etc.

Mais inversement, la crise fait que la Gauche historique, celle de la classe ouvrière et de la bataille internationale pour le Socialisme et la paix entre les peuples, va de nouveau être à l’ordre du jour, gagner des positions, devenir crédible.

C’est sur cela qu’il faut compter, principalement. Et il ne faut pas s’imaginer que c’est très lointain. Rien qu’avec la situation politique internationale, il y a quelque chose d’explosif. Emmanuel Macron va (très) probablement être réélu triomphalement dimanche 24 avril 2022, et cela sera un signal très fort pour l’OTAN, et toute la clique des dirigeant prônant la guerre à la Russie.

La tension va donc continuer de monter, la crise va l’emporter, dans tous les domaines, à commencer par la guerre et la crise économique l’accompagnant. Telle est la véritable actualité, ce à quoi il faut profondément et sérieusement s’intéresser. Maintenant, tout de suite !

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Emmanuel Macron c’est la guerre avec l’OTAN, Marine Le Pen c’est le nationalisme et la guerre

La situation historique fournit un dilemme terrible.

Faire bloc pour empêcher l’extrême-Droite de parvenir à des postes à responsabilité dans les institutions est un principe fondamental de la Gauche. C’est une leçon tirée du passé, des succès du fascisme italien et du national-socialisme allemand. On a compris depuis qu’il fallait tout faire pour bloquer l’installation de l’extrême-Droite où que ce soit.

Cette ligne est bien entendue réfuter historiquement par l’ultra-gauche (c’est-à-dire les anarchistes et les trotskistes) ; heureusement elle apparaît comme naturelle à toute la Gauche qui n’a pas été contaminée par elle.

L’Histoire n’avançant pas en ligne droite, voici que l’élection présidentielle de 2022 impose toutefois un sacré dilemme. La France est, dans les faits, impliquée dans la guerre en Ukraine. Elle l’est parce qu’elle fournit du matériel, des armes et des conseillers depuis que la guerre est déclenchée ; elle l’est avant même le conflit, parce qu’elle est membre de l’OTAN et que l’OTAN utilise depuis 2014 l’Ukraine comme tête de pont pour démanteler la Russie.

Cela fait que, depuis le 24 février 2022 et l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la France est objectivement en guerre, même si indirectement. Toute autre considération sur ce point est erroné. Or, naturellement, soutenir le président en place n’est alors pas possible, puisque ce serait valider la guerre, voire même la soutenir en accordant une légitimité plus grande à celui qui prend la décision de la faire.

D’où le casse-tête du second tour de la présidentielle. Si l’on regarde à long terme, Marine Le Pen représente le nationalisme et la guerre ; elle contribue à la dépolitisation des masses, à leur insertion dans le nationalisme, dans la mise en place d’un État replié sur lui-même prêt à s’élancer militairement de manière ouverte dans la bataille pour le repartage du monde.

Cependant, si on regarde à court terme, Emmanuel Macron, c’est l’OTAN, c’est la guerre déjà présente, c’est la pression politico-militaire généralisée sur les prolétariats des pays occidentaux déjà étouffés par la société de consommation.

Si on suit le « Ni Macron ni Le Pen » de l’ultra-gauche, alors on laisse Marine Le Pen passer et c’est du suicide. Si on s’engage à contrer Marine Le Pen, on valide de fait Emmanuel Macron et la guerre de l’OTAN.

Et, bien entendu, les situations très différentes impliquent des positionnements nécessaires dans l’immédiat. Dans certains milieux, Marine Le Pen a l’hégémonie et ne pas affirmer l’opposition à l’extrême-Droite serait une capitulation. Inversement, lorsqu’il se pose des discussions sur la nature du capitalisme et son évolution, la question de l’OTAN prend inévitablement le dessus puisque c’est l’expression politico-militaire de l’hégémonie de la superpuissance américaine dans le monde.

La présidentielle de 2022 apparaît ainsi comme une tragédie, avec un dilemme insoluble. Ce qu’on gagne d’un côté, on le perd de l’autre. C’est dire tout de même dans quelle situation on est, où la seule question de fond c’est de savoir quelle fraction de la grande bourgeoisie va l’emporter, la pro-américaine ou celle qui veut naviguer en solitaire.

En ce sens, on peut constater que la possibilité même de la politique est exclue du panorama du second tour de la présidentielle de 2022. On remarquera d’ailleurs qu’il n’y a pas de discussions possibles, ni même de discussions tout court. Les gens s’alignent sur Emmanuel Macron ou Marine Le Pen dans un processus de polarisation apolitique. Car le capitalisme a essoré les gens, effacé la politique, et il ne reste plus que des tendances de fond dans la bourgeoisie déchirée intérieurement par la crise commencée en 2020 avec la pandémie.

Il n’y a véritablement que la bourgeoisie qui a compris l’importance de la pandémie et de la guerre en Ukraine. Le prolétariat perçoit quelque chose, se doute que cela ne tourne pas rond ; la petite-bourgeoisie s’inquiète profondément. On parle pourtant là seulement de sentiments primitifs, d’impressions somme toute très vague.

Ce dilemme du second tour de la présidentielle 2022 apparaît ainsi comme insoluble ; il exprime toute une contradiction historique, celle entre un capitalisme triomphant et des masses totalement atomisées. C’est cela l’aspect principal : la dépolitisation, l’écrasement de la capacité à se tourner vers une utopie, le culte des ego, l’opportunisme carriériste.

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Emmanuel Macron, un Kennedy en carton pour une France en plastique mou

Un show grotesque, à l’américaine.

Devant 30 000 supporters, dans une salle contenant 40 000 places, le Président Emmanuel Macron s’est mis en scène pour son premier et en fait unique meeting de campagne, une semaine avant l’élection présentielle.

Avec de la musique très forte en mode épique, des flammes de pacotille scintillantes, un bain de foule – une foule justement organisée pour donner l’impression de ferveur. Avec un président-candidat seul en scène, se promenant de pupitres en pupitres invariablement de chaque côté d’une plate-forme en hexagone géométrique, faisant des clins d’oeil, se donnant l’air ultra à l’aise et intime.

Mais cela sonnait faux, tellement c’est forcé et décalé avec la gravité de l’époque. Il faut s’imaginer le genre d’ambiance : avant l’arrivée du président, il y a un chauffeur de salle professionnel qui s’adresse aux ministres (en exercice), sagement alignés les uns à côté des autres, guindés, et leur demande de faire… la ola. Ils s’exécutent, puis la ola est reprise par le reste de la salle. Pathétique.

Pathétique et, qui plus est, cela ne correspond pas du tout au style français, qui veut de la politique et du débat d’idée et pas de la mise en scène guignolesque, qui apprécie les postures mesurées pour une approche classique dans le style et sérieuse dans le fond, ne laissant que subtilement et succinctement la place au panache.

Le show d’Emmanuel Macron sonnait donc faux, archi faux. C’est exactement comme au cinéma : quand des Français se lancent dans un film d’action à gros budget, cela ne donne rien, car c’est forcé, et donc mal fait. N’est pas Hollywood qui veut, et en l’occurrence, n’est pas John Fitzgerald Kennedy qui veut.

Emmanuel Macron s’imagine peut-être personnellement un grand destin. Il n’est en vérité qu’un JFK de pacotille, 60 ans trop tard, 6000 kilomètres trop loin. Il n’est là que grâce à l’apathie politique généralisée en France, parce que la Gauche s’est sabotée avec François Hollande et que la Droite s’est torpillée elle-même par suffisance bourgeoise avec François Fillon.

Mais aussi, et surtout, grâce à de (très) généreux donateurs qui l’ont tiré du chapeau et lui ont fait sa campagne en 2017. On sait maintenant qu’il y avait aussi derrière cela le cabinet de conseil américain McKinsey, d’où le style probablement.

En vérité Emmanuel Macron n’est rien, et ne représente pas la France ni les Français. Mais peu importe, car ce n’est pas cela qu’il vise, et d’ailleurs les Français eux-mêmes s’en fichent pas mal, comme ils se fichent de tout à part de leur petit confort quotidie Alors il suffit à Emmanuel Macron de ne pas trop faire de vague, et d’aller dans le sens d’une poignée de millions de gens bien installés dans le système, bien corrompus par le business et fétichisant la modernité capitaliste et l’entreprenariat (qu’Emmanuel Macron se vante d’avoir « libéré »).

Cela peut suffire à nouveau à remporter l’élection présidentielle. D’autant plus qu’il y a parmi ces gens l’appréciant la plupart des journalistes et des commentateurs politico-culturels. Cela aide à se faire une place et bénéficier d’une légitimité, même fictive.

Quant au fond, il n’y a rien évidemment. Et pour cause, Emmanuel Macron ne fait pas le poids face à la pesanteur de l’histoire. Il n’est qu’un accompagnateur du capitalisme, en mode suiveur et fidèle de la superpuissance américaine. Alors il peut bien se donner des airs de grand seigneur, en sermonnant la salle qui hue et siffle la guerre en Ukraine. On parle d’ailleurs là les premières phrase de son meeting, avec l’idée (mal jouée et forcée) de se donner une image de grand homme au cœur de l’Histoire.

« [Tout sourire] Je suis heureux d’être là avec vous… [la foule acclame].
[D’un coup, il prend un air sérieux et concerné.] Et tandis qu’à quelques heures de Paris on bombarde la démocratie… [La foule hue et siffle].
[Il lève le bras en signe de désapprobation et prend le ton d’un professeur.] Non, on va tout de suite se redonner une règle, que vous connaissez.
La guerre en Ukraine [il sert le poing], nous faisons tout chaque jour pour pouvoir l’arrêter. Évidemment nous la condamnons, mais ici quand nous sommes tous ensemble, nous ne sifflons pas, personne, jamais, jamais. [La foule acclame et il reprend son air grave pour expliquer qu’il mène un combat historique pour la démocratie, etc.] »

C’est totalement grotesque, personne n’y croira, comme quand il dit ensuite que son public est constitué de « militants de l’idéal », ou bien qu’il est là dans « la plus grande salle d’Europe », alors qu’il n’y avait pas plus de monde que pour un quelconque match de football important d’un club de ligue 1.

La France, les Français, s’ils étaient à la hauteur, devraient conspuer un tel personnage, et finalement ne pas lui donner d’importance. Mais la France est trop endormie, trop un plastique mou, alors elle tolère ce Kennedy en carton, se disant qu’après tout au moins c’est moderne et américain. Les Français ont toujours aimé ce qui était américain ou avait l’air américain.

La question est maintenant de savoir à quel moment la crise va passer par là. Car tout va très vite, et qui sait à quoi ressemblera la France dans quelques jours, le matin du 10 avril ? Et surtout le 27 avril, pour le second tour ?

Marine Le Pen compte en tous cas là-dessus, en misant sur le fait que d’ici là, les Français seront enfin (au moins un peu) chauffés à blanc par la crise et rejetteront Emmanuel Macron. Elle joue donc à fond la carte de la crise pour réagir à son meeting :

« Depuis 5 ans, Emmanuel Macron a financé la suppression de l’impôt de solidarité sur la fortune en taxant le carburant, le gaz, le fioul et l’électricité de tous les ménages ».

Cela suffira, cela ne suffira pas ? Au fond peu importe, car d’une manière ou d’une autre l’Histoire va reprendre le dessus et balayer tout ça, violemment. Emmanuel Macron, aussi insupportable soit-il, sera très vite oublié. Marine Le Pen elle-même et son nationalisme light, probablement, ne fera pas le poids non-plus, d’ailleurs.

En attendant, il faut boire le calice jusqu’à la lie.

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Politique

L’affaire McKinsey questionne la souveraineté française

Emmanuel Macron est lié à la superpuissance américaine.

Le 16 mars, une commission sénatoriale d’enquête a produit un rapport sur le recours systématique par l’État à des cabinets de conseil, en appuyant notamment sur le fait que cela a coûté plus d’un milliard d’euros à l’État en 2021. Ce montant a doublé depuis 2018, première année pleine de l’exercice du pouvoir par Emmanuel Macron.

Il y a là un scandale en termes de dépense publique bien sûr, mais cela va bien plus loin, interrogeant la souveraineté de l’État lui-même, qui délègue des pans entiers de son analyse et de ses décisions à des cabinets privés, comme le soulèvent en effet les sénateurs ayant enquêté.

Il ressort de leurs investigations, portant sur 7300 documents étudiés pendant 4 mois, que :

« des pans entiers des politiques publiques ont été sous-traités à des cabinets privés : crise sanitaire, réforme de l’aide juridictionnelle, radars routiers, évaluation de la stratégie nationale de santé…

Le recours aux consultants est ainsi devenu un réflexe pour un État qui donne parfois l’impression qu’il « ne sait plus faire », malgré le dévouement de ses propres agents.

Bien que discrète, l’influence des cabinets de conseil sur les politiques publiques est avérée. Les consultants proposent des solutions « clés en main » aux décideurs, que les agents publics sont sommés de mettre en œuvre. »

L’accusation est grave. De surcroît, parmi ces intervenants externes il y a surtout le maintenant fameux cabinet McKinsey. On a là une société de droit américain, avec une filiale de 600 personnes en France, qui ferait un chiffre d’affaires d’environ 300 millions d’euros par an. Et qui reverse tout à la maison mère, elle-même située dans un paradis fiscal, l’État du Delaware aux États-Unis (là d’où provient Joe Biden).

Avec un montage financier astucieux (probablement illégal, la commission sénatoriale parle en tous cas d’un « exemple caricatural d’optimisation fiscale »), McKinsey réussit à ne pas payer d’impôt en France, sans que l’administration fiscale ne trouve rien à y redire.

Cela sent à plein nez la collusion, d’autant plus que le directeur associé de la filiale française, Karim Tadjeddine, a affirmé sous serment face aux sénateurs (qui ont porté plainte pour faux témoignage) que sa société avait versé 422 millions d’impôts et de cotisations sociales en dix ans, en contradiction avec les recherches faites ces mêmes sénateurs auprès du fisc.

Karim Tadjeddine est un proche d’Emmanuel Macron, ayant été militant pour sa campagne présidentielle en 2017. Ce serait en tout une quinzaine de salariés McKinsey qui ont participé à la campagne d’Emmanuel Macron. C’est le cas de Martin Bohmert, qui était Président des Jeunes avec Macron de 2017 à 2019 ou d’Etienne Lacourt, chef du « pôle projet » du parti présidentiel La République en Marche LREM en 2017 et 2018.

Et puis il y a Mathieu Maucort, actif pendant la campagne, maintenant Haut-Commissaire à l’emploi et à l’engagement des entreprises, qui était chef de projet chez McKinsey de 2013 à décembre 2016. Et puis il y a le directeur général de LREM, Paul Midy, qui a travaillé pour McKinsey de 2007 à 2014, ayant été chargé de… « la conduite de la réforme de l’État » !

On remarquera au passage que l’autre directeur associé de McKinsey France est Victor Fabius, fils du « socialiste » Laurent Fabius, président du Conseil constitutionnel depuis 2016.

Tout ce petit monde, qui partage la même idéologie ultra-libérale et anti-ouvrière, qui a la même vision du monde prônant l’ultra-modernité capitaliste (en fait le turbocapitalisme) et l’alignement sur la superpuissance américaine, est donc totalement inséré dans les plus hautes strates de l’État français, autour d’Emmanuel Macron.

Il se pose évidemment la question non pas seulement de corruptions, ou « prise illégale d’intérêts » en droit, mais directement d’ingérence étrangère au sommet de l’État français. Et en l’occurrence d’ingérence américaine, avec des cabinets de conseils étrangers ayant accès forcément à des données décisives. Quand on sait que la stratégie vaccinale mise en place par le gouvernement a été confiée au cabinet de conseil américain McKinsey, ainsi qu’à plusieurs autres cabinets (Accenture, Citwell et JLL), cela soulève forcément un problème de fond.

Ce que ne manquent pas de souligner, d’ailleurs, tout un tas de commentateurs pro-Russes, voire pro-Vladimir Poutine. C’est typique de leur démarche que de souligner de ce genre de collusion, de dénoncer les atteintes (américaines) à la souveraineté des États, etc.

Alors ce genre d’affaire pourrait typiquement produire un basculement et une crise de régime, permettant une réfutation de l’alignement unilatéralement pro-américain, pro-OTAN et fanatiquement anti-Russe, de la France. C’est typique de périodes de crise telles que nous en vivons en ce moment. C’est en tous cas conforme à l’intérêt de pans entiers de la bourgeoisie française, hostiles à Emmanuel Macron et son entourage de chez McKinsey.

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Guerre

Emmanuel Macron : la France n’est pas en guerre contre la Russie, mais…

Le président français prépare les esprits à la guerre.

La machine à propagande est en route, et elle tourne à plein régime. Le président Emmanuel Macron a ainsi fait une adresse aux Français mercredi 2 mars 2022 en posant avec le drapeau ukrainien aux côtés des drapeaux de la France et de l’Union européenne. Ce choix résume à lui seul sa position et la nature profonde de sa démarche.

Emmanuel Macron se présente comme un défenseur de la « liberté » et de la paix, il explique que lui et l’OTAN ont tout fait pour éviter la guerre et qu’il s’emploie désespérément à trouver une solution diplomatique. Pourtant, en pratique, il prend fait et cause unilatéralement pour le régime ukrainien avec le président Volodymir Zelensky à sa tête.

Voici comment le Président a introduit sa prise de parole :

« Françaises, Français, mes chères compatriotes,

Depuis l’attaque brutale lancée par le Président Poutine contre l’Ukraine le 24 février, les forces russes bombardent Kiev, assiègent les villes les plus importantes du pays, des centaines de civils ukrainiens ont d’ores et déjà été tués, des femmes et des enfants ont été tués encore ce jour. Les jours qui viennent seront vraisemblablement de plus en plus durs. »

Ce n’est pas là l’introduction d’un discours cherchant à construire la paix, mais un discours partisan d’un des deux camps durant une guerre, en l’occurrence le camp du régime ukrainien. La vérité est tordue, volontairement extrapolée, pour justifier une position.

En pratique, l’invasion russe de l’Ukraine, aussi odieuse et impérialiste soit-elle, bafouant le droit international et en piétinant l’ONU, n’a rien d’une marche barbare sur le pays comme voudrait le faire croire le président français, en parlant par exemple de « bombardements de Kiev », qu’aucune information, même provenant du régime ukrainien, ne vient corroborer.

L’invasion russe est menée, pour l’instant en tous cas, de manière ultra précise et fine, ciblant par des frappes chirurgicales des bâtiments précis, détruisant ou prenant de manière coordonnée des bases militaires, des aéroports, ainsi que différents points stratégiques, encerclant petit à petit les grandes villes.

Il n’y avait qu’à écouter France info, la chaîne d’information officielle du régime français, pour entendre dans la journée du 2 mars 2022 une journaliste ukrainienne francophone raconter sa journée, expliquant qu’elle a pu se déplacer librement dans la ville et faire ses courses, trouvant la plupart des produits recherchés, sauf la litière pour ses chats.

Mais ce genre de réalité n’intéresse pas Emmanuel Macron, qui a besoin au contraire de galvaniser un sentiment anti-russe et d’en rajouter. Ce qui compte, c’est d’orienter la population française vers la démarche atlantiste, celle de l’OTAN, des États-Unis et du bloc qu’ils forment, sur lequel la France est censée s’aligner.

La défense du régime ukrainien est indispensable pour cette démarche, car ce régime a été mis en place en 2014 de manière directement favorable au bloc américain pour remplacer un régime favorable à la puissance russe concurrente.

Le régime ukrainien et surtout sont président ont donc été couverts de louanges.

« Et en votre nom, j’adresse au Président Volodymir Zelensky le soutien fraternel de la France. Il est aujourd’hui, à la tête de son peuple si courageux, le visage de l’honneur, de la liberté, de la bravoure. »

En vérité, Volodymir Zelensky est surtout le visage d’un régime ultra-nationaliste, violemment anti-russe et résolument anti-Gauche (tout ce qui a un rapport de près ou de très loin avec l’URSS est interdit), laissant les fascistes faire ce qu’ils veulent, notamment organiser des milices armées, alors qu’ils sont d’ailleurs un élément officiel de l’armée (par l’intermédiaire du bataillon Azov, formant le noyau dur de l’armée d’ailleurs à Marioupol, la dernière clef du Donbass).

Concrètement, Volodymir Zelensky n’est pas un libéral-démocrate comme Emmanuel Macron, mais un populiste d’extrême-droite richissime, débarqué en politique avec un parti… reprenant le nom de la série télévisée dont il était le principal acteur. Mais cela plaît au Président français, du moment que c’est aligné sur les intérêts du bloc américain, quitte à nier l’idéologie nationaliste du régime ukrainien et la carte libre donné aux fascistes. La réalité n’intéresse pas Emmanuel Macron, pour qui seuls comptent les intérêts capitalistes.

« Cette guerre est encore moins, comme une propagande insoutenable voudrait le faire penser, une lutte contre le « nazisme ». C’est un mensonge. Une insulte à l’Histoire de la Russie et de l’Ukraine, à la mémoire de nos aînés qui ont combattu côte à côte contre le nazisme. Les dirigeants russes s’en prennent à la mémoire de la Shoah en Ukraine. Comme ils s’en prennent en Russie à la mémoire des crises du stalinisme.

Cette guerre est le fruit d’un esprit de revanche, nourri d’une lecture révisionniste de l’Histoire de l’Europe, qui voudrait la renvoyer aux heures les plus sombres des Empires, des invasions, des exterminations. »

De tels propos sont extrêmement partisans et on notera d’ailleurs que le régime ukrainien a affirmé de manière mensongère que le mémorial de Babi Yar, un haut lieu de la destruction des Juifs d’Europe, avait été détruit par les Russes. Cela avait été notamment un prétexte pour Volodymir Zelensky pour affirmer que la Russie détruisait la mémoire de l’Ukraine (ce qui est vrai en partie par ailleurs, mais Volodymir Zelensky a en tête une Ukraine mythique). On remarquera également que la mort des treize défenseurs ukrainiens de « l’île des Serpents » après avoir envoyé « se faire foutre » le navire de guerre russe était également de l’intox : les soldats ukrainiens se sont en fait rendus.

Tout cela ne doit pas étonner, de part et d’autre, car c’est la guerre et donc les opérations psychologiques sont systématiques, parallèlement à la mobilisation générale. Si Emmanuel Macron tient à préciser que « nous ne sommes pas pour autant en guerre contre la Russie », il prend dans les faits ouvertement et unilatéralement partie pour un camp contre l’autre, tout en agissant au moyen de sanctions économiques et politique comme un cobelligérant.

La neutralité n’existe jamais en politique, et encore moins en ce qui concerne les relations internationales. Emmanuel Macron n’est que le représentant d’un camp contre un autre, dans une escalade menant inévitablement à de grandes tensions guerrières.

Les quinze minutes d’allocutions du président Emmanuel Macron ont surtout comme rôle de préparer les esprits à la guerre et à l’escalade guerrière qui s’annonce. Il s’agit de galvaniser, d’entraîner le peuple derrière les intérêts et la vision du monde de la bourgeoisie française, d’annihiler toute contestation du régime.

Voici la transcription de la fin du discours d’Emmanuel Macron, qui apparaîtra dans quelques années comme un moment marquant, un jalon important dans la préparation à la guerre. La France prétend ne pas être en guerre contre la Russie, mais en pratique elle est farouchement hostile à la Russie, et elle fait tout pour aller vers cette guerre, elle est déjà dans cette guerre.

« Les équilibres de notre continent comme plusieurs aspects de notre quotidien sont d’ores et déjà bouleversés par cette guerre et connaîtront des changements profonds dans les mois qui viennent. 

Notre Europe en sera bousculée. J’aurai l’occasion d’y revenir (…).

Notre agriculture, notre industrie, nombre de secteurs économiques souffrent et vont souffrir, soit parce qu’ils dépendent des importations de matières premières venues de Russie ou d’Ukraine, soit parce qu’ils exportent vers ce pays. Notre croissance, aujourd’hui au plus haut, sera immanquablement affectée. 

Le renchérissement du prix du pétrole, du gaz et des matières premières a et aura des conséquences sur notre pouvoir d’achat : demain le prix du plein d’essence, le montant de la facture de chauffage, le coût de certains produits risquent de s’alourdir encore. 

Alors face à ces conséquences économiques et sociales, je n’ai et n’aurai qu’une boussole : vous protéger. 

Nous épaulerons les secteurs économiques les plus exposés en recherchant de nouveaux fournisseurs, de nouveaux débouchés commerciaux.  Et c’est à cette fin que je me suis entretenu avec des homologues américains, européens, moyen-orientaux.

Nous apporterons des réponses adaptées face aux perturbations des flux commerciaux et à l’augmentation des prix. Et j’ai demandé au Premier ministre d’élaborer, pour les prochains jours, un plan de résilience économique et social pour répondre à toutes ces difficultés. 

Mais ne nous trompons pas. Ces événements n’auront pas seulement des conséquences immédiates, à la trame de quelques semaines. Ils sont le signal d’un changement d’époque.
La guerre en Europe n’appartient plus à nos livres d’histoire ou de livres d’école, elle est là, sous nos yeux. La démocratie n’est plus considérée comme un régime incontestable, elle est remise en cause, sous nos yeux. 

Notre liberté, celle de nos enfants n’est plus un acquis. Elle est plus que jamais un système de courage, un combat de chaque instant.

A ce retour brutal du tragique dans l’Histoire, nous nous devons de répondre par des décisions historiques.

Notre pays amplifiera donc l’investissement dans sa défense décidé dès 2017 et poursuivra sa stratégie d’indépendance et d’investissement dans son économie, sa recherche, son innovation, déjà renforcée à la lumière de la pandémie.

Notre Europe, dans cette épreuve, démontre, comme elle l’a fait ces derniers mois, une unité remarquable. Elle doit désormais accepter de payer le prix de la paix, de la liberté, de la démocratie. Elle doit investir davantage pour moins dépendre des autres continents et pouvoir décider pour elle-même. En d’autres termes : devenir une puissance, plus indépendante, plus souveraine.

Puissance économique d’abord. Nous ne pouvons plus dépendre des autres pour nous nourrir, nous soigner, nous informer, nous financer. Voilà pourquoi, dans le prolongement des décisions prises au plus fort de la pandémie avec le plan de relance européen, nous devrons promouvoir un nouveau modèle économique fondé sur l’indépendance et le progrès. 

Puissance énergétique, ensuite. Nous ne pouvons plus dépendre des autres et notamment du gaz russe pour nous déplacer, nous chauffer, faire fonctionner nos usines. Voilà pourquoi, après avoir décidé pour la France, le développement des énergies renouvelables et la construction de nouveaux réacteurs nucléaires, je défendrai une stratégie d’indépendance énergétique européenne.  

Puissance de paix, enfin. Nous ne pouvons pas dépendre des autres pour nous défendre que ce soit sur terre, sur mer, sous la mer, dans les airs, dans l’espace ou le cyberespace. A cet égard, notre défense européenne doit franchir une nouvelle étape. 

Je réunirai les 10 et 11 mars prochains à Versailles les chefs d’Etat et de gouvernement, européens, lors d’un sommet qui aura à décider sur ces sujets. 
D’ores et déjà, notre Europe a montré unité et détermination. Elle est entrée dans une nouvelle ère. Il nous faut poursuivre.

Mes chers compatriotes,

La guerre en Ukraine marque une rupture pour notre continent et nos générations.

Je sais combien elle vous inquiète, légitimement. Elle nous mobilise et nous imposera de prendre des décisions. Je vous en rendrai compte.

Cette guerre vient aussi percuter notre vie démocratique et la campagne électorale qui s’ouvre officiellement à la fin de cette semaine. 

Cette campagne permettra un débat démocratique important pour la Nation mais qui ne nous empêchera pas de nous réunir sur l’essentiel. 

Je sais pouvoir compter sur vous, votre attachement à la liberté, à l’égalité, à la fraternité, à la place de la France dans le monde. 
   
Je ne cesserai jamais de les défendre et de les porter haut, en votre nom.

Vive la République.

Vive la France. »

La France entre de plein-pied dans la tendance à la guerre à l’échelle mondiale, elle est une partie du problème, certainement pas de la solution.

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Guerre

Emmanuel Macron à Kiev alors que la guerre est un thème officiel

Personne ne peut nier la gravité de la situation.

Emmanuel Macron était à Kiev le 8 février 2022, après avoir été la veille à Moscou. Il a affirmé qu’il avait trouvé une voie pour que cesse l’escalade. Le souci est que cette voie n’est pas présentée nulle part, et pour cause. La seule possibilité est que l’Ukraine ne rejoigne pas l’OTAN et réintègre les « républiques séparatistes » en leur accordant une autonomie, ce dernier point étant prévu par les accords de Minsk de 2014 entre l’Ukraine, la Russie, l’Allemagne et la France.

Seulement, le régime ukrainien a désormais inscrit dans sa constitution qu’il allait dans le sens de rejoindre l’OTAN et l’Union Européenne ; il considère les révoltés des régions séparatistes comme des « soldats de l’armée russe », alors qu’ils sont régulièrement qualifiés de « talibans ». De plus, la loi ukrainienne supprime la langue russe de manière systématique, comme toute référence positive de quelque manière que ce soit au passé soviétique.

Partant de là, il n’existe aucune possibilité de la réalisation d’un compromis du côté ukrainien, dans un pays où règne le fanatisme dans les couches dirigeantes et les milieux nationalistes extrêmement actifs et violents. La Russie n’en veut de toutes façons pas non plus.

Alors il ne reste que la guerre et si on lit la presse depuis quelques jours, on peut voir que celle-ci est devenue un thème tout à fait installé. Il est clair que l’invasion russe de l’Ukraine est une possibilité, une menace. C’est dit aussi simplement que cela – sans qu’il y ait pour autant de réaction de la population française ou des mouvements de Gauche. C’est dramatique.

Et ce d’autant plus que cela veut dire que la compétition pour le repartage du monde est installée, officialisée. Que désormais il ne reste qu’à savoir sous quelle forme elle va s’exprimer, par quel jeu d’alliances. Ainsi, on a déjà la catastrophe, parce qu’il y a en ce moment un intense changement de mentalités des équipes dirigeantes de tous les pays d’Europe. Il y a l’intégration du fait qu’on est dans un contexte brûlant où ce qui compte c’est de se placer au mieux.

Autrement dit, on vit un moment historique, qui passe cependant inaperçu, parce qu’il n’y a aucun recul de la part de personne, en raison du poids immense du capitalisme sur les mentalités. La tendance à la guerre s’est installée dans les esprits des dirigeants européens : voilà ce qu’on dira dans quelques années lorsqu’on regardera a posteriori les événéments.

Espérons qu’on dira aussi que les partisans de la Gauche historique ont su être à la hauteur pour promouvoir la ligne de « guerre à la guerre », d’affirmation internationaliste prolétarienne du refus de l’affrontement militaire entre les peuples. C’est là un véritable défi historique, qui ne concerne pas que la séquence sur l’Ukraine, mais bien toute la période qu’on connaît.

La tendance à la guerre est l’aspect principal, c’est de là qu’il faut s’orienter, le reste étant secondaire, car le moteur général des transformations sociales, historiques, culturelles, économiques, politiques… c’est la bataille pour le repartage du monde.

Qui ne le voit pas n’est pas capable de tirer le fil pour arriver à transformer la réalité dans le bon sens, celui du Socialisme.

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Guerre

Ukraine : ballet diplomatique franco-allemand à Kiev, Moscou et Washington

La France et l’Allemagne espèrent parvenir à se placer.

La photographie officielle de la rencontre le 7 février 2022 entre le président russe Vladimir Poutine et le président français Emmanuel Macron à Moscou ne laissera pas d’étonner en raison de la longueur de la table. Il ne faut pas y voir malice : lorsque le premier ministre hongrois Viktor Orbán est venu à Moscou le 1er février 2022, il a trinqué avec Vladimir Poutine à plusieurs mètres de distance. C’est pour souligner la nécessité de la distanciation physique, dans un pays où le régime a du mal à faire vacciner.

D’ailleurs, la Russie est toujours très polie avec la France. Les médias et le ministère des affaires étrangères n’attaquent jamais la France, alors qu’ils ne se gênent pas pour se moquer des Etats-Unis, du Royaume-Uni, etc., et ce de manière parfois grotesque. Lorsque des navires russes se font « accompagner » par la marine française parce qu’ils passent proche de la France, le ton entre les interlocuteurs est toujours fort courtois également.

La Russie souligne absolument toujours que la France est dans l’OTAN, mais qu’elle n’est jamais agressive avec la Russie et qu’elle a des tendances à l’indépendance… Rappelons ici que trois candidats majeurs à la présidentielle de 2022 sont d’ailleurs ouvertement tournés vers la Russie et non l’OTAN : Marine Le Pen, Eric Zemmour et Jean-Luc Mélenchon.

Rappelons aussi que si le Français moyen prend les Russes pour des alcooliques ou des call-girls, les gens éduqués ont un respect extrêmement profond pour la Russie, connue pour être un pays d’une grande histoire, d’une grande culture, d’un grand intellect. On ne peut pas s’intéresser à la littérature, la musique, la physique, les mathématiques, le cinéma, le théâtre, la danse, la peinture… sans savoir qu’il y a un énorme apport russe, sans compter que dans bien d’autres domaines la Russie préserve ses connaissances (notamment en chimie et en biologie).

Lorsque Dmytro Kuleba, le ministre ukrainien des affaires étrangères, écrit une tribune dans le Figaro le 17 janvier 2022 (« Pour résister à Poutine, l’Ukraine a besoin de la France« ), il est ainsi obligé de prendre malgré sa haine de la Russie des précautions oratoires extrêmes :

« Je suis bien conscient qu’une partie de l’élite intellectuelle française a encore des attachements particuliers à la Russie.

Certains sont charmés par la culture russe, de Tolstoï au ballet du Bolchoï. D’autres sont américano-sceptiques et considèrent la relation avec la Russie comme une alternative. D’autres encore proposent un pari géopolitique: s’engager davantage avec la Russie pour l’empêcher de se rapprocher de la Chine.

Je ne veux décevoir personne. Mais la Russie d’aujourd’hui n’est pas un contrepoids entre les Etats-Unis et la Chine. Et elle a aussi bien peu à voir avec le ballet et la littérature russes. A la frontière ukrainienne aujourd’hui, on ne voit ni ballerines ni poètes ! »

Par contre, pour en revenir plus directement à la rencontre, Emmanuel Macron n’a pas échappé au style de Vladimir Poutine qui est de préférer ce qui n’est pas matinal. La discussion a eu lieu pendant cinq heures et la conférence de presse commune a commencé autour de 23 heures en France, soit 1 heure du matin à Moscou. Mais enfin, tout a été cordial, constructif comme on dit en diplomatie, ce que Vladimir Poutine a joliment tourné de la manière suivante en disant d’Emmanuel Macron :

« Je crois que certaines de ses idées, certaines propositions dont il est trop tôt encore de parler, peuvent servir de base pour nos démarches communes ultérieures. »

On en saura pas plus, alors que par contre Emmanuel Macron est parti directement pour Kiev pour discuter de ces dites propositions avec le président ukrainien Volodymir Zelensky. Pour quel résultat, là est la question, mais on comprend tout lorsqu’on sait que le 7 février il y a eu également le chancelier allemand Olaf Scholf à Washington pour rencontrer le président Joe Biden, rencontre qui avait été repoussée jusque-là du côté allemand. Et le même jour encore, la ministre allemande des affaires étrangères Annalena Baerbock était à Kiev. Elle n’a pas pu rencontrer le président ukrainien, qui avait un agenda trop chargé officiellement ; en réalité, l’Allemagne a mauvaise presse en Ukraine de par son rôle de « médiateur ».

Car l’Allemagne n’a pas seulement besoin du gaz russe et donc du gazoduc Nord Stream 2. L’Allemagne, qui est la 4e puissance économique mondiale (derrière les Etats-Unis, la Chine et le Japon),  a besoin de la Russie comme alliée pour faire contrepoids à la superpuissance américaine et son appendice qu’est le Royaume-Uni, ainsi qu’à la Chine.

Il y a la même tentation de beaucoup en France, bien que ces derniers mois Emmanuel Macron et le gouvernement français aient été entièrement pro-américain, avant ces derniers jours et une sorte de recentrage. C’est là très important, car cela va être un aspect important voire principal pour l’élection présidentielle à venir. La tendance à la guerre l’emporte partout.

En effet, depuis 2014, l’Union Européenne a fourni 17 milliards d’euros à l’Ukraine, dont 90% en prêt. Depuis six mois, la superpuissance américaine et quelques autres ont fourni… mille tonnes de matériel militaire, pour un total de 1,5 milliards de dollars. L’Ukraine est devenue une sorte de colonie occidentale.

Autrement dit, la superpuissance américaine a donné naissance à un mouvement d’entraînement à une conquête de l’Est passant aussi par le prisme de l’Union Européenne et de l’OTAN, deux entités désormais s’assimilant l’une à l’autre, l’Ukraine étant une nouvelle tête de pont pour l’objectif final : faire tomber la Russie.

Cette dernière, n’ayant pas la capacité d’avoir une proposition générale par manque de puissance, pratique donc comme la Chine une stratégie visant à bousculer très grandement les choses. Comme dit fort justement (dans le numéro 18 de Crise), les Etats-Unis visent l’asphyxie, les challengers chinois et russe visent au délitement pour s’affirmer.

La France et l’Allemagne aimeraient bien pouvoir se placer dans tout cela, mais comment faire au mieux du point de vue de l’expansion capitaliste? Conquérir le butin russe est tentant mais subordonne à la superpuissance américaine, au Royaume-Uni (qui vise clairement le port d’Odessa sur la Mer Noire d’ailleurs), inversement choisir la Russie impliquerait une rupture avec la superpuissance américaine lourde de conséquences…

En même temps, une guerre en Ukraine aurait des conséquences dévastatrices sur le plan de l’instabilité régionale, ainsi qu’un impact ravageur sur l’économie.

Tel est le capitalisme en crise : ce qui a l’air solide peut s’avérer plus que fragile par un retournement rapide de situation, tout devient précaire dans ses fondements, c’est la course permanente…

Et ce n’est que le début d’un processus catastrophique. Qui se déroule, soulignons le encore une fois, dans l’indifférence la plus générale en France, y compris des gens ayant un certain niveau de conscience sociale. Le poison de la vie quotidienne capitaliste a anéanti pratiquement tous les esprits, pour ne pas dire tous. Le réveil de ce sommeil hypnotique par le bruit de la guerre va s’avérer particulièrement brutal.

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Société

Les Français apprennent dans les médias le changement de couleur du drapeau national

C’est littéralement surréaliste.

C’est à peine croyable et en fait cela en dit long sur la société française. Le drapeau national a changé de couleur, a-t-on appris par les médias, et encore ce changement a trois ans déjà! Il inverse le choix de 1976, un choix dont d’ailleurs personne n’était au courant de toutes façons.

Voici les trois drapeaux: avant 1976, à partir de 1976, puis à partir de 2018.

Le changement de 1976 avait été réalisé par la président de la République Valéry Giscard d’Estaing. Chef de file de la bourgeoisie moderniste, avec notamment Simone Weil, il voulait montrer que la France s’intégrait dans le projet européen. Le bleu du drapeau devint moins « agressif » en prenant le ton du drapeau européen (dont le bleu et les douze étoiles sont très clairement des allusions chrétiennes, dans le sens de la démocratie-chrétienne).

On notera au passage que Valéry Giscard d’Estaing avait… ralenti la Marseillaise, François Mitterrand rétablissant le rythme par la suite. Et là, donc, on apprend qu’a eu lieu un autre « fait du Prince », avec un nouveau changement consistant en un retour au drapeau d’avant 1976, c’est-à-dire un remplacement du bleu cobalt (de l’Union européenne) parle bleu marine (présent à l’origine).

Le Figaro résume cela ainsi:

« L’Élysée a modifié le bleu du drapeau tricolore accroché à son fronton pour revenir au bleu marine d’avant-1976, a confirmé lundi la présidence française, évoquant «l’imaginaire des Volontaires de l’An II, des Poilus de 1914 et des Compagnons de la Libération de la France libre».

Ce changement pour un bleu plus foncé, opéré en toute discrétion, s’est appliqué d’abord aux drapeaux posés derrière les allocutions d’Emmanuel Macron à partir de fin 2018, puis pour ceux accrochés au fronton de l’Élysée et des autres bâtiments de la présidence depuis 2020. »

Mais on apprend en même temps que la démarche est incitative : il ne s’agit pas de forcer au changement du bleu. Ce qui implique que deux nuances de bleu vont coexister… Le libéralisme, jusqu’aux couleurs du pays! Il faut dire que la constitution française – un pays pourtant pointilleux sur les détails de par sa culture historique – ne précise pas de quel bleu il s’agit, parlant seulement de bleu, blanc et rouge.

Qui plus est, il y a déjà des usages : lorsque c’est un drapeau qui flotte par exemple sur une mairie le bleu est sombre, dans des documents il est clair, etc. Bref, c’est à n’y rien comprendre et tant mieux, car cela montre que si les Français savent être des idiots chauvins totalement aveuglés, ils se désintéressent de tout fanatisme outrancier. Personne n’en a rien à faire du changement de couleur!

C’est quelque chose de vraiment marquant. Le président change les couleurs du pays, et les gens disent : ah bon, pourquoi pas, il n’a rien d’autre de mieux à faire, bof, oui, ok, etc. C’est très surprenant, dans un autre pays cela serait une question nationale, même là où on ne s’y attend pas. Il suffit de penser, par contraste, au fanatisme « soft » qu’on trouve en Suède, par exemple, pays où les gens se veulent ouvert au monde mais où le drapeau est présent partout (jusqu’aux couleurs de sacs Ikea) et où critiquer le pays est un crime de lèse-majesté.

C’est là qu’on voit qu’un type malsain comme Eric Zemmour peut déverser sa propagande et même réussir son entreprise nationaliste, mais qu’au fond cela ne tiendra pas, parce que les gens en France ont une autre envergure que du néo-pétainisme. Malheureusement, les gens étant fainéants, la catastrophe peut arriver avant que le nationalisme n’échoue…

Et en même temps, tout ce chaos au sujet du drapeau montre que l’État a totalement perdu les pédales, qu’on a affaire à une administration prenant des mesures on ne sait trop comment, on ne sait trop pourquoi, au point que le drapeau national a changé et que les gens ne le savent même pas. C’est littéralement n’importe quoi et en fait c’est à l’image d’un pays où on laisse faire les choses et une fois qu’elles sont installées, on les valide, en disant qu’on ne peut pas faire autrement et qu’après tout, pourquoi pas.

Là il y a un vrai travers français.

Cela montre aussi que la France est un pays à bout de souffle, sans esprit d’unité. Ce qui est logique, car la lutte des classes a démoli une unité nationale temporaire historiquement, aidé par l’inévitable mondialisation (malheureusement encore capitaliste). Il faut une nouvelle unité, populaire, dont le drapeau ne pourra qu’être rouge. Pour cela il faut un romantisme propre à la Gauche historique. C’est d’elle dont on a besoin, et pas de la gauche caviar ni de la gauche kebab.

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Politique

Emmanuel Macron propose la ligne conservatrice-moderniste du capitalisme triomphant

C’est une ligne électorale pour la présidentielle 2022.

L’allocution télévisée d’Emmanuel Macron le 9 novembre 2021 a surpris par le manque d’annonce réelle effectuée. En lieu et place de décisions, on a eu droit à un programme électoral pour 2022. C’est qu’Emmanuel Macron sait bien qu’il ne peut pas conjuguer la systématisation du pass sanitaire sur le long terme et le populisme électoral.

Le pass sanitaire va se prolonger, la 3e dose sera inévitable, puis sans doute la 4e, la 5e, etc. Il a juste été dit que le rappel va être obligatoire, comme troisième dose, pour les plus de 65 ans, et les plus de 50 ans ont été appelés à faire de même, mais c’est juste pour lancer un effet d’entraînement. Le pass sanitaire va s’instaurer à l’échelle du pays, les tests PCR et antigéniques ne seront plus à terme reconnus nulle part.

Ce n’est guère encourageant comme perspective et Emmanuel Macron a donc préféré éviter le sujet. Il a donc surtout affirmé que le capitalisme était florissant, que les entreprises cherchaient des employés dans de multiples domaines, que les entreprises avaient profité du soutien de l’Etat, que la France profite de l’économie la plus vive en Europe, que le niveau de vie s’est élevé, etc.

En un sens, il a raison, car le capitalisme avance. Mais il ne fait pas qu’avancer, cependant cela Emmanuel Macron ne le voit pas ou plus. Il représente une bourgeoisie conservatrice croyant en un capitalisme de modernisant par l’intermédiaire de l’Union Européenne. Mais qu’un libéral moderniste se retrouve à devenir conservateur révèle déjà le problème.

L’absence de perspective du capitalisme est évident, le capitalisme survit, les seules choses proposées consistent en ce qui existe déjà. On ne touche à rien : telle est la ligne d’Emmanuel Macron. C’est cela qu’il va proposer pour la présidentielle de 2022.

D’où des mesures libérales modernistes comme si la crise n’avait pas eu lieu : si la réforme des retraites est repoussée, il y aura bien réforme de l’assurance-chômage, élévation de l’âge de la retraite et construction de centrales nucléaires.

Cela a un côté rassurant pour la bourgeoisie et même pour la petite-bourgeoisie. Car, pour l’instant, la crise est contournée grosso modo sur le plan économique – renforçant d’autant plus la tendance à la guerre. Et Emmanuel Macron a mentionné les grandes puissances américaine, chinoise et russe, disant que l’Union Européenne était le meilleur moyen de faire face aux tensions internationales.

L’idée est de continuer à faire tourner le capitalisme français et d’échapper aux tempêtes sous le parapluie européen. C’est exactement la ligne allemande et à l’arrière-plan il y a clairement le tandem franco-allemand. Il y a ici l’espoir d’éviter le conflit sino-américain et, au moyen d’un fort tandem franco-allemand, de profiter du résultat du conflit pour s’imposer. C’est du cynisme « géopolitique ».

Et c’est vain. Penser comme Emmanuel Macron – et comme tous les Français – que la France va échapper à une crise mondiale, à un affrontement mondial, c’est un chauvinisme aberrant. S’imaginer que le capitalisme est en panne sèche et endetté dans le monde entier mais que le génie français va permettre une exception, c’est du chauvinisme délirant.

Mais, encore une fois, tous les Français sont ici d’accord avec Emmanuel Macron… Sauf la haute bourgeoisie qui exige une capacité bien plus élevée de conflictualité. Et qui, à la première crise économique venue, va jeter de l’huile sur le feu comme jamais. C’est tout le régime qui va être en jeu.