Catégories
Politique

Robert Ménard se fait détruire par Charlie Hebdo

Tel est pris qui croyait prendre ! Le populiste d’extrême-Droite Robert Ménard s’est senti pousser des ailes avec l’actualité et a cru qu’il pourrait s’accaparer l’esprit « Charlie » avec une campagne d’affichage municipale reprenant une couverture de Charlie Hebdo.

Cela était très présomptueux de sa part, car il s’est logiquement fait détruire par Charlie Hebdo, dans un communiqué aussi simple qu’efficace !

Catégories
Politique

Rassemblements du 18 octobre 2020 : marquants sans être un marqueur

Les rassemblements en hommage à l’enseignant assassiné par un islamiste pour avoir montré des caricatures de Mahomet ont bien eu lieu dans tout le pays, mais sans dimension de masse. La société française est trop crispée pour agir.

Au sens strict, tout le monde a bien compris que les rassemblement du 18 octobre 2020 correspondaient à un « Je suis Charlie » répété. Au fond, on avait la même problématique : d’un côté l’expression de la dénonciation d’une religion, de l’autre un terrorisme assassin de type religieux.

« Je suis Charlie » avait alors été une réponse de type démocratique-républicaine : oui aux caricaturistes, non aux obscurantistes, oui à l’union du pays et à la culture, c’est-à-dire non au racisme, à l’esprit de division communautaire. Impossible d’être contre cela, même si évidemment cela a ses limites. Ce qui n’a pas empêché l’ultra-gauche d’être vent debout contre « Je suis Charlie », accusé de tous les maux dont surtout le racisme, « l’islamophobie », etc.

Or, on a trois problèmes depuis « Je suis Charlie » en 2015, nuisant à la force des rassemblements de 2020. Tout d’abord, « Je suis Charlie » a été abandonné par toute la scène politique, y compris la Gauche. On a eu les plus grands rassemblements de masse dans l’histoire de France et pourtant rien n’en est sorti. C’est fort dommageable, car il y avait de très nombreux éléments allant dans le bon sens, dont surtout le refus de la division. Le gâchis est terrible.

Ensuite, il y a bien entendu la crise sanitaire, qui a démobilisé beaucoup de monde. Si on ajoute à l’arrière-plan l’ambiance de crise à tous les niveaux, dont économique, les Français sont paralysés.

Enfin, il y a le lessivage relativiste du capitalisme qui n’a pas cessé d’œuvrer depuis 2015. La société a encore plus été déstructurée, l’élection du libéral Emmanuel Macron comme président l’illustre bien. Il y a encore moins de Gauche, encore moins de culture, encore moins de conscience.

Il y a donc eu des milliers de personnes se rassemblant en hommage à Samuel Paty, partout dans le pays, mais sans former un mouvement de masse au sens strict. 250 personnes à Agen, 300 à Royan, 750 à Rochefort, un millier à Bayonne, 1 500 à Montpellier, 2 000 à Bordeaux, plusieurs milliers à Pau, 5 000 à Toulouse, 6 000 à Lyon, à Paris quelques milliers sur la place de la République… On l’aura compris, il y a eu des rassemblements vraiment partout dans le pays, tout comme pour « Je suis Charlie », mais sans que le pays ne se mobilise.

D’ailleurs, tous ces rassemblements se caractérisent par :

– une organisation par en haut, par les syndicats d’enseignants surtout ;

– une présence significative de religieux, ainsi que de figures politiques traditionnelles, avec un appui gouvernemental très clair ;

– un discours très vague pro-enseignant pro-république avec la chanson la Marseillaise comme seul horizon.

C’est, on le voit bien, le contraire de « Je suis Charlie », qui est né par en bas, sur la base de toute une culture mêlant exigence d’universalisme à la française et l’influence des années 1970 avec notamment les dessinateurs Cabu et Wolinski. Si on voit les choses ainsi, « Je suis Charlie » a été la dernière séquence des années Mitterrand, tout à fait dans l’esprit de la grande manifestation parisienne de mai 1990 à la suite de la profanation du cimetière juif de Carpentras.

Quant aux rassemblements du 19 octobre 2020, ils expriment un profond niveau de dépolitisation, avec en toile de fond un républicanisme totalement flou et parfaitement en convergence avec la Droite. C’est là un constat très mauvais qu’on peut faire. Les Français décident envers et contre tout de rester spectateurs. Même un événement de grande importance ne les amène pas à sortir du cadre. On voit mal comment l’extrême-Droite ne peut pas grignoter toujours plus du terrain dans une telle situation.

Catégories
Société

Ouverture du procès incomplet des attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher

C’est un procès historique, qui en même temps a été vidé de son sens au préalable.

Le mercredi 2 septembre 2020 s’ouvre le procès des attentats contre Charlie hebdo et contre un magasin cacher ; il sera filmé pour les archives accessibles au public dans 50 ans. Il faut bien saisir le sens même de la question ; l’objectif des terroristes était de contribuer à la formation d’une guerre de religion en France. Ce plan a totalement échoué, il a été mis en pièce par un immense mouvement de masse comme jamais vu en France, et ce à travers absolument tout le pays.

Il y aurait pu y avoir tant un soutien des musulmans aux attentats qu’une contre-réaction catholique (et juive), avec une extrême-Droite grimpant comme jamais dans les sondages. Il n’y a rien eu de tout cela et la France a montré, exactement comme en février 1934 avec la tentative de coup d’État fasciste, qu’elle ne se laissait pas embarquer aussi facilement que cela dans des projets destructeurs.

Il est ainsi fort dommage que, à la veille du procès, Charlie Hebdo republie les caricatures de Mahomet qui avaient été la raison des attentats. Charlie Hebdo passe ici totalement à côté de l’esprit « Je suis Charlie » qui a suivi les attentats. L’hebdomadaire satirique fait exactement ce que les manifestants avaient alors réfuté : le fait d’avoir une obsession, de ressasser, de perdre le fil de la culture et de la démocratie.

En ce sens, les propos de veille du procès du directeur de Charlie Hebdo, Riss, sont bien étranges, décalés, sans aucun sens :

« Nous ne nous coucherons jamais. Nous ne renoncerons jamais »

Se coucher devant qui, renoncer à quoi ? Surtout qu’il n’y a pas eu de caricature de Mahomet depuis 2015. Il aurait été bien plus intelligent d’en profiter pour mettre en avant quelque chose de populaire, de solidaire, de constructif, plutôt que de s’imaginer en guerre avec un islamisme qui, avec l’échec de l’État islamique, a stratégiquement perdu.

C’est une question de culture et de développement de la civilisation. On se souvient par exemple de la loi sur l’interdiction du voile à l’école : c’était d’une stupidité complète, car c’était un micro-problème qui devait se régler de manière intelligente au cas par cas. Une simple affaire montée en épingle, qui plus est par des professeurs d’ultra-gauche (de Lutte Ouvrière en l’occurrence), a contribué à l’ouverture de la boîte de Pandore de l’islamisme.

L’affaire des caricatures de Mahomet est tout aussi incohérente. Dans l’Islam (sunnite), on n’a pas le droit ni de représenter des êtres vivants, ni d’écouter de la musique non religieuse monophonique. N’est-ce pas suffisant pour démonter cette religion ? Ce n’est pas des caricatures qu’il faut, mais des cours de dessin et des cours de musique dans tout le pays, tant pour la dimension pratique que pour la dimension historique. À ce moment-là la religion tombera d’elle-même et la civilisation aura avancé.

N’y a-t-il d’ailleurs pas d’autres défis comme le réchauffement climatique, la crise sanitaire, la situation des animaux, la crise économique, sans parler d’un insupportable capitalisme ? L’islamisme n’est-il pas le produit d’ailleurs de cette société ?

Voilà pourquoi il faut dire que le procès des attentats de Charlie Hebdo et du magasin cacher est incomplet, qu’il manque un coupable : la société elle-même.

On se souvient de 1995, lors de la vague meurtrière d’attentats islamistes : Khaled Kelkal avait pareillement été liquidé. Tout cela pour ne pas avoir de procès où l’on se retrouve face à des Français qui ont déraillé et qui sont partis dans le nihilisme, ce qui aurait abouti au procès d’une société elle-même basculant dans le nihilisme et produisant des romantiques se transformant en monstres.

L’État français a fait pareil en 2015. Lorsque les frères Kouachi qui avaient attaqué Charlie Hebdo se sont barricadés dans une imprimerie de Dammartin-en-Goële en Seine-et-Marne, ils n’ont pas été « abattus dans l’après-midi après un assaut du GIGN » comme le prétend France TV infos. En réalité, ils sont à un moment sortis de l’imprimerie en tirant pour mourir « en martyr » et ils ont été alors tués par les coups de feu du GIGN, sans tentative aucune de les maîtriser.

Les monstres ne sont alors plus que des fantômes et la société qui les a engendrés se voit lavée de tout crime. Ne manque alors plus qu’un procès qui individualisera les parcours en niant la dimension avant tout sociale de tous ces événements.

Catégories
Société

Charlie Hebdo – 5 ans déjà

Il y a cinq ans, la France démocratique connaissait un haut-le-cœur provoqué par une brutalité sans nom, sanglante, assassine. Elle a compris tout de suite les enjeux et, sans encenser Charlie pour autant pour sa démarche, a affirmé que les questions démocratiques doivent être répondues de manière démocratique. Elle a défendu l’honneur du pays en refusant la haine et le fanatisme, barrant la route aux mentalités d’extrême-Droite qui auraient pu avoir un boulevard pour reléguer la France dans l’étroitesse de l’esprit raciste.

L’esprit Charlie des origines est directement issu de l’esprit de mai 1968, dans son côté remise en cause de l’ordre établi et de l’idéologie de la France profonde. C’était la France gaulliste qui était dénoncée, pour ses matraques, ses mentalités bornées, son militarisme, sa beauferie, etc. Qui parle aujourd’hui d’État policier pour la France devrait étudier cette période !

Une nouvelle génération s’est appuyée sur cette culture très française du portrait, poussé jusqu’à la caricature. Cela a relancé Charlie, pour apporter une nouvel esprit critique dans une situation nouvelle, puisque le conservatisme lourd et pesant a au fur et à mesure cédé la place à un libéralisme dissolvant les liens sociaux, renforçant l’individualisme et l’indifférence.

Ce que dénonçait surtout Charlie hebdo, c’est en réalité surtout l’hypocrisie. Il y a une réelle continuité dans les dessins et l’esprit de Charlie sur ce plan là. Il y a une dénonciation, mais avec comme but d’enseigner, suivant le modèle « plaire et instruire » de Molière et La Fontaine. On trouve cela humoristique et en plus on découvre la vanité, le mensonge des puissants, des militaires, des religieux. Aucune institution n’échappait à Charlie.

Charlie Hebdo était bien entendu critiquable sur bien des points ; tout comme le Canard enchaîné, il y a des critiques souvent faciles et unilatérales, tout en se plaçant au-dessus de la mêlée. C’était finalement du divertissement plus qu’autre chose. Il y avait cependant un certain esprit critique et lorsque les islamistes ont frappé Charlie Hebdo, la France démocratique a compris l’enjeu. Mieux valait avoir tort éventuellement avec des démocrates que de se retrouver, d’une manière ou d’une autre, avec le fanatisme, la négation de la raison.

Qui utilise la raison peut parfois se tromper – qui ne l’utilise pas se trompe tout le temps.

La France aurait basculer dans l’extrême-Droite, elle ne l’a pas fait. Des millions de personnes ont été dans les rues pour défendre l’esprit critique, sans engagement concret, mais au moins en défense de la raison.

Cela fut un moment résolument positif de notre histoire !

Catégories
Guerre

L’armée française à l’offensive: la dénonciation de Charlie Hebdo

Quand l’armée commence à ouvrir la bouche, on comprend que l’époque est tourmentée et que les forces les plus réactionnaires sont à l’offensive. Quand c’est en plus pour dénoncer l’antimilitarisme de Charlie Hebdo, on comprend qu’une sacrée digue est tombée. En s’exprimant, par deux fois, le chef d’état-major de l’armée de terre Thierry Burkhard cherche à siffler la fin d’une récréation : désormais, dans la nouvelle époque qui est celle du repartage du monde, on ne touche plus à l’Armée. Il échouera : la dénonciation de la guerre et de l’armée française ne fera que s’accentuer !

On sent que c’est la crise et la pression est là. L’ambiance est à serrer les rangs derrière le capitalisme français, sous le drapeau national. La CGT chômeurs du Morbihan a ici payé cher sa naïveté, en mettant sur Twitter le message suivant à la suite de la mort de 13 militaires au Mali :

« Toutes nos pensées aux familles de militaires morts pour le colonialisme au #Mali »

Rien de bien choquant pour qui est de gauche. Insupportable pourtant dans la culture de la CGT, qui est depuis cinquante ans un soutien indéfectible à l’Armée française et à la production d’armes. Le communiqué officiel a la main lourde :

« La CGT adresse toutes ses condoléances aux familles et aux proches des soldats disparus lundi 25 novembre, au Mali.

Aussi, la Confédération générale du travail condamne fermement et se désolidarise des propos tenus dans un tweet de « chômeurs CGT 56 ».
Ce tweet est le résultat d’une initiative personnelle qui ne saurait engager ni le Comité de chômeurs 56, ni l’Union locale CGT de Lorient, ni l’Union départementale CGT du Morbihan qui a également fait un communiqué en ce sens.

Montreuil, le 27 novembre 2019 »

Même l’Union Départementale y est allé dans l’opération de dénonciation.

« Communiqué UD CGT 56 suite au tweet du 26 novembre 2019 de CGT Chômeurs 56

L’union départementale CGT du Morbihan s’associe à la douleur des familles des soldats disparus dans l’exercice de leur métier. Ce tweet est le résultat d’une initiative personnelle qui ne saurait engager ni le Comité de chômeurs 56, ni l’union locale de Lorient, ni l’union départementale du Morbihan. Nous condamnons les propos tenus. Ils vont à l’encontre des engagements de la CGT pour la paix.

Christèle Rissel pour l’Union Départementale CGT du Morbihan »

Tout cela est pathétique et quelle honte encore sur la question militariste de la part de la CGT. Tout cela serait relativement anecdotique, de par son absence totale de nouveauté et ce depuis cinquante ans, toutefois si le chef de l’armée de terre n’avait pas fait les mêmes remontrances, cette fois à Charlie Hebdo.

Le chef d’état-major de l’armée de terre Thierry Burkhard a d’abord publié un message sur twitter.

Puis, il a fait une lettre ouverte.

Tout cela, donc pour dénoncer Charlie Hebdo se moquant de la campagne de recrutement de l’armée.

Le quotidien Le Monde a cherché à se renseigner et voici ce qu’on apprend alors :

« L’entourage du chef d’état-major précise : « Ce ne sont pas les caricatures en tant que telles qui nous choquent, nous connaissons l’antimilitarisme de Charlie, mais cette façon de s’en prendre aux familles ». L’une d’elles a décidé de porter plainte, selon cette même source. »

Qu’a-t-on ici ? Hypocrisie, coup de pression et Le Monde au service de cela. Et cela au moment où Valeurs Actuelles en profite pour affirmer son soutien total au militaire Pierre de Villiers pour la conquête du pouvoir.

Catégories
Politique

«La République en première ligne» du Printemps républicain le 30 novembre à Paris

Le mouvement Le Printemps républicain organise samedi 30 novembre un événement intitulé « La République en première ligne » avec comme objectif  « la reconstruction d’une force politique républicaine et progressiste », en confrontation avec cette « large partie de la gauche [qui] a choisi le déshonneur » en manifestant contre l’«islamophobie».

 

Le Printemps républicain est un rassemblement qui été considéré comme représentant surtout l’aile droite du Parti socialiste, avec une ligne républicaine « ultra » de centre-Gauche dans la lignée des positionnements de Manuel Valls. Le lancement de ce mouvement en 2016 avait cependant rassemblé plusieurs sensibilités signant son manifeste, depuis l’actuel dirigeant du PS Olivier Faure jusqu’à Emmanuel Maurel, qui a quitté le PS avec une critique par la gauche pour fonder Gauche républicaine et socialiste.

Le mouvement avait été fondé après le grand choc des attentats de 2015 et dans la foulée de l’esprit « Charlie ». C’est donc logiquement qu’il a été au cœur de la critique de gauche de la manifestation contre « l’islamophobie », avec notamment Amine El-Khatmi comme figure représentant le mouvement ces dernières semaines dans les médias.

Voici donc l’appel à l’événement « La République en première ligne », dont le programme précis n’est pas encore dévoilé.

« Chère amie,

Cher ami,

La manifestation contre l’islamophobie du 10 novembre dernier a marqué un tournant. En se rendant à ce rassemblement, en signant un appel à manifester avec des islamistes, en cautionnant par sa présence un parallèle insupportable entre le sort des musulmans en France aujourd’hui et celui des juifs sous l’occupation et la Shoah, en prenant part à un défilé durant lequel la foule a scandé Allahu Akbar à quelques centaines de mètres du Bataclan et des anciens locaux de Charlie Hebdo, une large partie de la gauche a choisi le déshonneur.

Un choix historique s’offre désormais à nous. Ce choix, nous le formulons depuis la naissance de notre mouvement. Il est notre raison d’être. C’est pourquoi nous sommes décidés à contribuer, avec les formations républicaines et progressistes qui le voudront, à entamer dès maintenant la reconstruction d’une force politique républicaine et progressiste.

C’est dans ce contexte que le Printemps Républicain a le plaisir de vous convier à l’événement La République en première ligne qui aura lieu le samedi 30 novembre à partir de 14h à La Bellevilloise à Paris.

Lors de ce rassemblement, nous aurons l’occasion de mettre à l’honneur les premières lignes de la République : les fonctionnaires qui protègent, soignent et éduquent ainsi que des élus et des citoyens courageux et engagés, défenseurs de la liberté d’expression, thème qui sera particulièrement mis à l’honneur. Ils nous parleront de leurs combats, ceux relatés dans Combats pour la France, le livre d’Amine El Khatmi. De grands témoins et des personnalités publiques de premier plan seront également présents.

L’inscription à cet événement est obligatoire (en se rendant sur le site www.printempsrepublicain.fr). L’événement est gratuit mais vous avez la possibilité de faire un don pour aider le Printemps Républicain, qui ne vit que des cotisations de ses adhérents, d’assumer le coût de cette journée.

Le programme complet sera dévoilé dans les prochains jours. »

Catégories
Politique

7 janvier 2015 – 7 janvier 2018