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Pour Lutte ouvrière, « Révolution permanente » et le PRCF, la Russie n’est pas « impérialiste »

Qu’est-elle alors, juste « méchante »?

Il est tout de même fou qu’en 2022, les principaux nostalgiques de l’URSS des années 1980 ne reconnaissent toujours pas qu’en Russie il existe un capitalisme exacerbé, une bourgeoisie élitiste de type d’ailleurs oligarchique. Même sans aller en Russie, il suffit de faire un petit voyage à Paris dans les quartiers des magasins de luxe ou bien d’aller dans les coins chics sur la côte d’Azur…

Au-delà de nostalgie, il y a aussi l’hypocrisie de ne pas vouloir remettre sa propre idéologie en cause. L’URSS étant bien, elle ne peut pas fondamentalement mal tourner. Il reste toujours un petit quelque chose…

Le Pôle de Renaissance Communiste en France est ainsi le principal courant historique oppositionnel au PCF des années 1990 : il est en fait fidèle au PCF des années 1960, avec son pro-soviétisme exacerbé. Lutte ouvrière est par contre fondé sur le trotskisme, et comme pour Trotski l’URSS était un « État ouvrier dégénéré », il faut maintenir coûte que coûte cette position.

Il est intéressant de noter ici que tant le PRCF que Lutte ouvrière disent qu’ils ont d’autant plus raison qu’eux, au moins, ne s’alignent pas sur l’Otan. Ce n’est pas vrai.

Sur la forme, c’est vrai. Mais vous chercheriez en vain tant chez l’un que chez l’autre une dénonciation régulière et systématique de l’Otan. Une telle chose ne se trouve que sur agauche.org.

Le PRCF et Lutte ouvrière parlent rarement de la guerre en Ukraine et de l’Otan, ils ne le font que de loin en loin, de manière symbolique, pour simplement dire : sur tel thème, notre position c’est ça. Mais cela s’arrête là. C’est totalement noyé par de multiples autres considérations, principalement syndicales pour ne pas dire syndicalistes.

Cela se lit d’ailleurs tout à fait dans le symbolisme intellectuel de leurs positions. Voici ce que dit le PRCF en date du 4 déccembre 2022.

Pour résumer cela donne : on s’en moque de ce qu’est la Russie, ce n’est pas important, le seul impérialisme est occidental. C’est là clairement converger avec la Russie !

Pour se dédouaner le PRCF dit alors qu’il ne sympathise pas avec le régime russe… qui serait « bonapartiste ». Ce qui revient à faire comme Trotski qui voyait pareillement l’URSS comme bonapartiste, mais à soutenir quand même… Le PRCF fait du Trotski cent ans après avec la Russie capitaliste et son oligarchie ! C’est abracadabrant.

« 1°) il nous semblerait erroné, face à la guerre mondiale qui menace, de renvoyer dos à dos, d’une part, l’impérialisme euro-atlantique et ses épigones, l’impérialisme allemand en plein réarmement et rêvant de revanche sur Stalingrad, mais aussi l’impérialisme français d’autant plus agressif qu’il perd pied dans son ex-pré-carré africain, et d’autre part, la Fédération de Russie et la République populaire de Chine qui, aussi bien sur leurs marches respectives du Donbass ouvrier qu’à Taiwan, Hongkong, au Tibet et au Sinkiang, sont menacées d’un repartage de type néocolonial.

Redisons que l’impérialisme transatlantique veut prévenir par la guerre son affaiblissement structurel face, non seulement aux BRICS, qui composent  la presque majorité de l’humanité, mais à l’Afrique, à l’Indonésie, à l’Inde, à l’Amérique latine, aux masses dites arabo-musulmanes du grand Arc méditerranéen dont la Palestine est le point focal, à ces 7 milliards d’humains trop longtemps humiliés qui ne supporteront pas éternellement l’arrogance des maîtres anglo-saxons et euro-atlantistes, de leurs « valeurs » boursières et de leur domination étouffante sur tous les plans, financier, monétaire, militaire, technologique, musical et même linguistique. 

La question n’est du reste pas seulement de savoir s’il existe un impérialisme russe, car existât-il que cela ne règlerait pas en soi la question de savoir qui est l’instigateur n°1 de l’oppression du Donbass et de la guerre en Ukraine.

Déjà au VIIème Congrès de l’I.C., Georges Dimitrov notait qu’il ne suffisait pas que l’Angleterre, la France et l’Allemagne hitlérienne fussent toutes les trois des Etats impérialistes pour qu’on pût les renvoyer dos à dos avec l’Allemagne comme il était très juste de le faire en 1914: le Komintern déclara avec justesse que, dans le conflit qui approchait, le Troisième Reich revanchard serait le fauteur de guerre principal et qu’il convenait donc de décliner nationalement et internationalement contre lui une ligne clairement antifasciste que corrobora pleinement la suite des évènements. 

De plus, quand bien même on déclarerait impérialiste la Russie actuelle, cela ne changerait rien en pratique au devoir des communistes occidentaux, notamment français pour ce qui nous concerne: il reste de combattre prioritairement l’impérialisme occidental dont le régime macronien est un rouage subalterne, en rappelant le mot de Liebknecht « l’ennemi principal est dans ton pays ».

C’est d’autant plus vrai que dans la dynamique du conflit qui oppose l’UE-OTAN alliée au régime pronazi de Kiev à l’Etat russe soutenu par le Donbass ouvrier et par la majorité écrasante des communistes russes, les euro-atlantistes amis de Zielensky sont amenés à prendre appui symboliquement sur le souvenir horrifique du génocideur  Bandera. A l’inverse, leurs ennemis, y compris Poutine à son corps défendant, sont forcés de laisser remettre en place des statues de Lénine et d’exploiter, si inconséquemment que ce soit, la symbolique rouge de la Grande Guerre patriotique. Mais c’est là LEUR contradiction, et non pas la nôtre !

2°) Ce constat que l’euro-atlantisme allié aux néonazis est l’ennemi principal de la paix n’implique de notre part aucun alignement politico-idéologique sur le régime bonapartiste et contre-révolutionnaire de Poutine. 

Non seulement en Russie même le PRCF n’est pas solidaire de Poutine, non seulement il apporte un modeste soutien humanitaire et politique concret aux ouvriers communistes du Donbass, mais notre camarade, le philosophe Georges Gastaud, a  publiquement interpellé Poutine sur ses attaques contre Lénine, qualifié de traitre à la Russie, contre le droit à l’existence d’une Ukraine soviétique disposant du droit à l’autodétermination.

Tant il est évident que ces tirades anticommunistes et, sur le fond, antisoviétiques, sont le pire moyen pour fédérer le patriotisme russe, pour détacher de Zelensky les éléments ukrainiens non fascistes, pour faire revivre le grand élan à la fois patriotique et communiste de la guerre patriotique symbolisée par le drapeau rouge orné des « outils ».

Combien la résistance à l’hégémonisme étatsunien serait-elle renforcée si ces forces, au lieu de dénigrer Lénine, le fédéralisme soviétique et les communistes, se référaient, non pas au « monde russe » et à la Sainte Eglise orthodoxe russe, mais à la libre Union des quinze Républiques soeurs luttant ensemble, sous l’autorité du prolétariat, contre l’envahisseur nazi et pour l’idéal internationaliste du communisme! »

Le PRCF c’est vraiment la nostalgie des défilés des tanks et des bombes atomiques sur la place Rouge à Moscou dans les années 1980. Quand on lit leurs éloges de l’URSS, on a l’impression de voir un vieux pro- napoléonien admirer un empire qui a enfin réussi avec l’URSS, et qui en a la nostalgie. C’est si français !

Ce que dit Lutte ouvrière est relativement similaire, mais au moins c’est du trotskisme traditionnel. Sa position a été répétée plusieurs fois déjà, mais en novembre 2022 elle a été rééditée en large à l’occasion d’une dénonciation d’une autre tendance du trotskisme (l’ex-Secrétariat unifié, auquel appartient le NPA, qui effectivement s’aligne carrément sur l’Otan, à l’instar d’Ensemble! en France d’ailleurs membre de cette tendance trotskiste internationale).

Depuis l’effondrement de l’URSS, Lutte ouvrière considère que la Russie n’est pas capitaliste au sens strict, encore moins impérialiste, qu’il y a encore des acquis socialistes.

« Le SU [l’ex-Secrétariat unifié], à l’époque où il reprenait au moins formellement l’analyse de l’URSS stalinienne faite par Trotsky, définissait à juste titre ce régime comme un État ouvrier dégénéré.

Maintenant, il décrit la Russie comme un régime capitaliste et impérialiste. Pourtant, nulle part à notre connaissance il n’a pris la peine d’expliquer de façon convaincante comment, d’une URSS qui venait d’éclater et dont l’économie se trouvait en ruine, aurait pu surgir un État capitaliste développé, impérialiste au sens où les marxistes l’entendent.

Il y a plus d’un siècle, quand Lénine a caractérisé l’impérialisme comme le stade suprême du capitalisme, il se fondait sur l’analyse des transformations survenues au sein du capitalisme et du nouveau mode de domination mondiale qui en résultait, en liaison avec l’exportation de capitaux dont les bourgeoisies des pays les plus riches ne trouvaient plus à tirer assez de profit à domicile.

La société et l’économie russes actuelles ne sont pas les produits de l’évolution organique du capitalisme parvenu au stade impérialiste. Certes, la Russie « investit » dans l’espace ex-soviétique, et surtout là.

Car elle y est poussée par des motifs d’abord politiques, et non par les impératifs de la reproduction élargie du capital, comme les pays impérialistes d’Europe de l’Ouest et d’Amérique du Nord.

Et cela se vérifie de bien des façons. Ainsi, depuis qu’il est parvenu au sommet de l’État russe, Poutine déplore, périodiquement et en vain, la fuite des capitaux organisée par les nantis russes. À tel point que, pour moderniser son économie, la Russie dépend du bon vouloir intéressé des trusts occidentaux.

Résultat : ce pays de 150 millions d’habitants, qui a hérité une certaine base économique de l’URSS, a un PIB voisin de celui de l’Espagne, trois à quatre fois moins peuplée. Résultat plus inquiétant dans la guerre du Kremlin en Ukraine : la Russie, reléguée au rang de pourvoyeuse de matières premières dans la division mondiale du travail, dépend en partie de firmes occidentales pour se procurer des composants indispensables à son industrie d’armement. »

Le groupe « Révolution permanente dit exactement la même chose :

« L’invasion de l’Ukraine par la Russie a un caractère profondément réactionnaire. Il s’agit d’une action typique de l’« impérialisme militaire » même si, en raison de l’ampleur de son économie et de son rôle dans le système mondial, la Russie n’est pas une puissance impérialiste.

Cette invasion et cette guerre s’inscrivent dans le contexte géopolitique et historique d’une politique étatsunienne hostile à l’égard de la Russie, qui s’exprime par l’expansion de l’OTAN vers l’est, et en particulier par la relation établie entre les États-Unis (et l’UE) et l’Ukraine après le soulèvement de Maïdan en 2014, sans laquelle elle ne peut être comprise. »

Un « impérialisme militaire » qui n’a pas comme base un impérialisme… Il fallait oser.

Comme on le voit, tant pour le PRCF que Lutte ouvrière et « Révolution permanente », la Russie n’est pas « impérialiste », voire même pas « capitaliste ». Elle est une sorte de bureaucratie usurpant… la grande URSS, qu’on appelle à revenir de ses voeux.

C’est là une drogue idéologique, car en 2022 rien de cela ne colle à la réalité. Sans compter que cela converge totalement avec le discours de la Russie de Vladimir Poutine.

Si encore le PRCF et Lutte ouvrière dénonçaient l’Otan, à la limite ce serait compréhensible ou du moins secondaire, ce serait une illusion politique. Mais ils ne le font que symboliquement et une fois de temps en temps. Cela fait partie du discours, mais ce n’est pas politique.

Cela montre qu’en France en ce moment, il y a ceux passés dans le camp de l’Otan d’une manière ou d’une autre (l’ensemble de la gauche électorale-gouvernementale ainsi que les anarchistes), et d’autres qui ne veulent pas mais s’arrêtent là, restant à une position symbolique.

Et il y a aussi – surtout ! – la ligne juste d’agauche.org qui fait de la question de la guerre mondiale l’aspect principal, laissant les autres à leur misérabilisme syndicaliste et leurs intérêts démesurés pour des questions secondaires sans importance historique.

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L’Ukraine tente de mettre le feu à sa frontière polonaise

Une provocation criminelle.

Le régime ukrainien est en totale décomposition et il tente d’attirer avec lui le monde entier dans l’abîme. C’est ni plus ni moins le sens des accusations de Vladimir Zelenski et de son entourage envers la Russie, qui aurait selon eux volontairement bombardé la Pologne le 15 novembre 2022.

Cette accusation s’est propagée méthodiquement le 16 novembre, avec en soirée les médias occidentaux qui se sont déchaînés dans la foulée, accusant l’armée russe.

L’arrière-plan, c’est l’envoi par l’armée russe de cent missiles sur l’Ukraine le 15.

L’Ukraine a en fait tenté une provocation afin de chercher à se sortir de sa situation désespérée à terme. D’où l’accusation d’un missile russe tombé en Pologne, alors que factuellement il était facile de savoir qu’il était ukrainien.

L’objectif du régime ukrainien était l’escalade militaire. La Pologne étant dans l’Otan, une attaque russe signifierait le déclenchement de l’article 5 du traité de l’Alliance atlantique, donc l’intervention des alliés contre la Russie, et donc la 3e guerre mondiale.

Évidemment, tout cela n’a pas de sens, du moins pour l’instant ; la Russie n’a aucun intérêt à tirer sur un tracteur dans une ferme polonaise pour tuer deux personnes. Mais le ridicule n’effraie pas les dirigeants d’un régime aux abois, qui ont été livrés en pâture à la Russie par les Américains, et qui maintenant se rendent compte de l’immense pétrin dans lequel ils sont. L’Ukraine est terrassée par ce conflit qui tue des vagues entières de mobilisés sur le front et envoie des vagues encore plus grandes d’Ukrainiens se réfugier à l’étranger – y compris en Russie.

Sur le plan militaire, c’est une Bérézina pour l’Ukraine, malgré les propos ridicules que l’on peut entendre dans les médias français décrivant une armée russe connaissant revers sur revers, et une Russie au bord de l’effondrement… Alors qu’il est en même temps expliqué que l’armée russe risque d’envahir toute l’Europe de l’Est. La propagande est ininterrompue, afin de préparer les opinions publiques occidentales à accepter l’intervention de l’OTAN pour sauver le régime ukrainien.

Du côté de l’état-major américain par contre, là où se décide véritablement le sort de l’Ukraine, le discours est très clair. Le général Mark Milley a tenu une conférence de presse dans la journée du 16 novembre pour dire qu’il est peu probable que l’Ukraine déloge bientôt la Russie de l’ensemble des territoires occupés :

«La probabilité d’une victoire militaire ukrainienne, expulsant les Russes de tout l’Ukraine y compris (…) la Crimée, la probabilité que cela se passe de sitôt n’est pas très élevée militairement. »

L’Ukraine est également terrassée par la campagne massive de bombardements russes visant ses infrastructures électriques et stratégiques, au point que des millions de gens sont régulièrement coupés du réseau. Malgré la fourniture d’armes et de missiles occidentaux, l’armée ukrainienne n’a pour ainsi dire aucune défense anti-aérienne.

L’armée ukrainienne utilise des missiles sol-air avec les moyens du bord, ceux-ci atterrissent parfois sur des civils et c’est justement ce qui s’est passé à Przewodow en Pologne, comme l’ont confirmé tant les Américains que les Polonais. Bien sûr, c’est surtout l’Otan, directement concernée, qui devait réagir pour calmer le jeu, à moins d’assumer dès aujourd’hui la 3e guerre mondiale.

Jens Stoltenberg a donc mis fin à toutes les spéculations en déclarant le 16 novembre, après avoir lui-même mis de l’huile sur le feu en disant qu’il fallait attendre, que l’OTAN se réunissait, etc. :

« Notre analyse préliminaire suggère que l’incident a été probablement causé par un missile de système ukrainien de défense anti-aérienne tiré pour défendre le territoire ukrainien contre les missiles de croisière russes. »

Mais les dirigeants ukrainiens sont tellement furieux dans leur nationalisme fanatique qu’ils accusent encore la Russie pour faire monter la pression, quitte à déformer les faits comme ce fut le cas à Bucha et à la gare de kramatorsk, d’ailleurs.

Vladimir Zelenski expliquant dans une vidéo aux dirigeants du G20 à Bali que ce missile en Pologne ne serait « rien d’autre qu’un message de la Russie adressé au sommet du G20 » ayant eu lieu en même temps à Bali en Indonésie, alors que le ministre ukrainiens des Affaires étrangères qualifie de « théories du complot » toutes les affirmations contredisant son récit quant à un missile russe.

Malgré les explications américaines, et celles de l’Otan, récusant la thèse ukrainienne, le président ukrainien continuait d’ailleurs ses accusations hystériques dans la soirée du 16 novembre :

« Je n’ai aucun doute que ce missile n’était pas à nous. Je crois que c’était un missile russe conformément au rapport des militaires. »

Cet acharnement en dit long sur l’état de délabrement du régime ukrainien, au bord de la faillite.

On aura remarqué aussi le niveau hallucinant de bellicisme en France, où cette information a été dans un premier temps traitée en assumant totalement la possibilité de la thèse ukrainienne du missile russe, contre toute vraisemblance. Jusque tard dans la journée du 16 novembre, Emmanuel Macron était encore très timoré sur les faits, laissant planer le doute quant à la possibilité d’un tir de missile russe et donc d’un emballement vers la 3e guerre mondiale.

Il ne faut pas s’attendre à ce qu’il en soit toujours ainsi et que les choses ne s’emballent pas, bien au contraire. Cet épisode fait encore monter les choses en gamme !

Voici, pour documentation, la déclaration le 16 novembre 2022 du Canada, de la Commission européenne, du Conseil européen, de la France, de l’Allemagne, de l’Italie, du Japon, des Pays-Bas, de l’Espagne, du Royaume-Uni et des États-Unis, en marge du Sommet du G20 à Bali.

Aujourd’hui, les dirigeants du Canada, de la Commission européenne, du Conseil européen, de la France, de l’Allemagne, de l’Italie, du Japon, des Pays-Bas, de l’Espagne, du Royaume-Uni et des États-Unis se sont réunis en marge du Sommet du G20 à Bali et ont publié la déclaration suivante :

Nous condamnons les attaques de missiles barbares que la Russie a perpétrées mardi contre des villes et des infrastructures civiles ukrainiennes.  

Nous avons discuté de l’explosion qui a eu lieu dans la partie orientale de la Pologne, près de la frontière avec l’Ukraine. Nous offrons notre plein soutien et notre assistance à l’enquête en cours en Pologne. Nous avons convenu de rester en contact étroit afin de déterminer les prochaines étapes appropriées à mesure que l’enquête progresse. 

Nous réaffirmons notre soutien indéfectible à l’Ukraine et au peuple ukrainien face à l’agression russe, ainsi que notre volonté constante de tenir la Russie responsable de ses attaques contre les communautés ukrainiennes, alors même que le G20 se réunit pour faire face aux conséquences plus larges de la guerre. Nous exprimons nos condoléances aux familles des victimes en Pologne et en Ukraine. 

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Jean-Luc Mélenchon et la France insoumise roulent pour la superpuissance américaine

Main dans la main avec Emmanuel Macron contre la Russie.

Jean-Luc Mélenchon et la France insoumise sont des escrocs. Non seulement ils n’ont rien de gauche, car ils torpillent l’héritage de la Gauche historique, mais en plus ils ne sont même pas de vrais opposants au régime.

Ils ne sont que des nationalistes de pacotille qui au premier soubresaut du 21e siècle, à savoir la guerre en Ukraine déclenchant la guerre mondiale pour le repartage du monde, se sont précipités au service du régime français vassal de la superpuissance américaine.

C’est ainsi que Jean-Luc Mélenchon et plusieurs députés de la France insoumise ont accueilli à l’Assemblée trois opposants russes à Vladimir Poutine avec l’aval d’Emmanuel Macron. Jean-Luc Mélenchon remerciant Emmanuel Macron pour avoir aidé « d’un bout à l’autre » à faire venir ces opposants russes.

Et Mathilde Panot récitant à l’Assemblée nationale exactement le discours du régime français, vassal de la superpuissance américaine :

« C’est Poutine et son oligarchie, eux seuls, qui portent la responsabilité de la guerre en Ukraine ».

Elle explique ensuite qu’il faut :

« travailler pour isoler le pouvoir russe. Accueillir et soutenir ses opposants y participe ».

Faire tomber Poutine en Russie, c’est exactement le plan américain. C’est très facile à voir et à comprendre. La superpuissance américaine veut dépecer la Russie (depuis 2014) pour affaiblir la superpuissance chinoise, car la Russie est tendanciellement dans son camp. En effet, la guerre mondiale pour le repartage du monde est l’actualité principale de notre époque, et cela signifie l’affrontement entre les États-Unis et la Chine, son challenger pour l’hégémonie mondiale.

Quiconque prend position à notre époque s’inscrit forcément par rapport à cette actualité principale. Et en France, pays membre de l’Otan, aligné sur la superpuissance américaine, l’ennemi du peuple est obligatoirement principalement la superpuissance américaine. Aucune position intermédiaire n’est possible, à moins de mentir au peuple et de le désarmer politiquement.

Dire, en France en 2022, qu’il faut renverser Poutine, n’a aucun sens pratique, à moins de rouler pour la superpuissance américaine.

Non pas qu’il ne faille pas renverser le régime russe : mais ça, c’est le travail des Russes de gauche. Mais ce n’est pas à l’Assemblée nationale française que ça se joue, surtout quand cette Assemblée nationale est entre les mains d’un régime vassal de la superpuissance américaine ayant justement pour projet de renverser Poutine.

C’est aussi simple que cela. Les Français qui ne dénoncent pas principalement la superpuissance américaine et l’Otan ne peuvent pas prétendre être dans le camp démocratique luttant pour la paix. Alors, quand les « insoumis » prononcent exactement le discours nécessaire à la superpuissance américaine, ils sont non seulement disqualifiés pour le pacifisme, mais en plus ils sont la 5e colonne de la superpuissance américaine.

Parmi les opposants russes accueillis, il y a surtout Alexey Sakhnin, l’un des principaux dirigeants d’une grande alliance réformiste issue de la Gauche en Russie. Il a quitté cette coalition suite à l’invasion de l’Ukraine, et explique :

« Je ne regrette pas la position adoptée par le Front de gauche durant l’année tragique 2014 en Ukraine, position à laquelle j’ai largement contribué. Nous avons alors condamné les deux parties prenantes du conflit et avons appelé les peuples concernés par ce conflit à ne pas se dresser les uns contre les autres mais à se dresser contre ceux qui les ont poussés à commettre ce meurtre fratricide.

En tant que vrais communistes et socialistes nous avons reconnu le droit des peuples à l’autodétermination. Nous avons condamné la guerre monstrueuse du Donbass et les attaques de l’armée ukrainienne contre des villes pacifiques. Personnellement je vivais à cette époque-là en Suède et cette position m’a coûté cher. Mais aujourd’hui je considère que cette position était juste. Et aujourd’hui quand les agents de propagande du Kremlin, accusés d’avoir déclenché une guerre fratricide, répondent « pourquoi vous avez gardé le silence quand on tuait des enfants dans le Donbass », j’ai parfaitement le droit moral de répondre : « moi je n’ai pas gardé le silence ». 

Mais aujourd’hui c’est la clique de Poutine qui a déclenché une agression armée d’une ampleur sans précédent. Et c’est là le fait principal. On ne peut pas cacher ce fait en disant lâchement que ce sont les manœuvres des impérialistes américains (et de fait ces manœuvres existent) ; ou que ce sont les crimes de l’ultradroite ukrainienne (et ces crimes sont nombreux) ; ou justifier le sang des innocents de Kharkov, Odessa, Kiev par le sang versé à Donetsk et à Lougansk. »

Cela est absurde. Soit Alexey Sakhnin pense toujours qu’il faut condamner les deux parties prenantes du conflit et appeler les peuples concernés par ce conflit à ne pas se dresser les uns contre les autres, soit il prend position pour un camp contre l’autre. En venant à l’Assemblée nationale d’un pays partie prenante, la France qui est membre de l’Otan, avec l’aval du régime Français, pour dire exactement ce que veut entendre le régime français conformément au besoin de la superpuissance américaine, il prend de fait position pour un camp contre un autre.

Avec la France insoumise, il prend position pour la superpuissance américaine et participe à la guerre mondiale pour le repartage du monde, plutôt que de lutter contre celle-ci.

C’est exactement pareil quand Jean-Luc Mélenchon dit face à cette même Assemblée nationale :

« Plus que jamais, la France doit œuvrer à la paix et l’immense honneur que constitue le soutien à ses ardents défenseurs. »

Ce n’est là qu’une position de supplétif au régime français, pour lui donner un vernis démocratique. Car la vérité est que la France participe déjà à la guerre, en fournissant des armes, des renseignements, du matériel, des formations, et probablement des hommes.

Jean-Luc Mélenchon et la France insoumise ne la dénoncent pas et prétendent même qu’elle pourrait jouer un rôle pour la paix. C’est de la manipulation, et cela signifie tout simplement qu’ils roulent totalement pour la superpuissance américaine et son organisation militaire internationale qu’est l’Otan.

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Le retrait de Kherson et la stratégie russe avec les BRICS en perspective

Le moyen terme est le critère russe absolu.

L’armée russe s’est retirée de la rive gauche du Dniepr, abandonnant la ville de Kherson, ayant initialement 300 000 habitants et prise dès le début de « l’opération spéciale ». Les plus de cent mille habitants restant ont été déplacés vers l’Est, suivis de 20 000 soldats environ.

La carte suivante montre la difficulté qu’il y avait à défendre Kherson, ainsi qu’à l’approvisionner, alors que le Dniepr comme ligne de défense apparaît comme tout à fait idéal du point de vue russe.

La carte de l’armée française (au 9 novembre) montre à quoi cela ressemble de manière plus générale pour la ligne de front.

Les réactions à ce repli sont très intéressantes. Les commentateurs militaires occidentaux sont frappés de deux choses : déjà la froideur de la décision, montrant la « rationalité » du régime russe, ensuite le caractère impeccablement réussi du repli militaire.

Naturellement, les commentateurs médiatiques parlent de défaite russe majeure, etc., mais c’est là une propagande classique, que ne croient que ceux qui ne réfléchissent pas, à l’instar de « Révolution permanente » qui y voit une « débâcle » russe avec un régime qui serait même au bord de l’effondrement.

En réalité, quand on regarde sérieusement les choses, on s’aperçoit que tout cela est très intelligent et, surtout, placé sur le moyen terme. Pour s’en convaincre sans rentrer dans trop de détails, il suffit de constater un seul phénomène.

Comme on le sait, la Russie est membre d’un partenariat avec le Brésil, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud. Cela représente, pour des données chiffrées, 42 % de la population de la planète et environ 25 % du PIB mondial. C’est ce qu’on appelle les BRICS.

Or, l’Algérie vient de demander à intégrer les BRICS. Pareil pour l’Arabie Saoudite, ainsi que l’Argentine et l’Iran.

L’Indonésie va officialiser sa demande très prochainement. Les BRICS viennent également de proposer au Sénégal d’intégrer les BRICS pour représenter l’Afrique de l’Ouest.

Et les ministres des finances du Nigéria, du Kazakhstan, de Thaïlande, des Emirats Arabes Unis, du Nicaragua (et d’ailleurs du Sénégal) étaient présents à la réunion des BRICS de mai 2022.

La Turquie, l’Égypte et l’Afghanistan sont également intéressés. On se doute que le Mexique serait forcément tenté mais qu’il ne le peut pas de par sa position, mais ce pays n’applique pas de sanctions à la Russie.

On comprend alors très bien le jeu russe : il suffit de tenir, de viser le moyen terme. L’affaiblissement européen avec la crise de l’énergie, les complications du côté de la superpuissance américaine… tout cela est excellent et la Russie a voulu simplement agir en premier afin de tirer les marrons du feu, en anticipant une situation de crise terrible ouverte en 2020.

Le retrait de Kherson n’est pas compréhensible sans saisir cette dimension du moyen terme. C’est l’affrontement sino-américain qui est la clef de tous les événements de la décennie – la Russie l’a comprise en premier.

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Le sens stratégique du jour de l’unité russe le 4 novembre 2022

L’Europe de l’Est se précipite dans la guerre.

Le monument à Kouzma Minine et Dmitri Pojarski

Le 4 novembre 2022, le président russe Vladimir Poutine s’est rendu sur la place Rouge afin de déposer une gerbe de fleurs devant le monument dédié à Kouzma Minine et Dmitri Pojarski, devant la cathédrale Basile-le-Bienheureux. Le prétexte était le jour de l’unité nationale, fêtée auparavant par le tsarisme et réintroduit en 2004.

La date fait référence à la grande révolte populaire à Moscou du 4 novembre 1612 contre l’occupant polonais. Le marchand Kouzma Minine et le prince Dmitri Pojarski dirigèrent ce combat menant à l’indépendance russe et à l’instauration de la dynastie des Romanov.

Cet épisode est totalement inconnu en France où la narration polonaise a masqué cette période, afin de donner plus de volume à l’occupation russe de la Pologne par la suite. Mais au 17e siècle, la Pologne, au sein de la « République des Deux Nations » avec la Lituanie, était une puissance majeure et expansionniste.

Le territoire de cette force féodale recouvrait alors les territoires actuels de la Pologne, une grande partie de l’Ukraine, de la Lituanie et de la Biélorussie, mais également une petite partie de la Russie, de la Lettonie et de l’Estonie. 

La République des Deux Nations en jaune clair et en rouge, on remarquera que la future Ukraine en fait partie – elle se rebellera contre les Polonais ainsi que contre les Tatars sous la forme des guerriers cosaques qui se tourneront alors vers la Russie (wikipédia)

Maintenant, à moins d’être naïf, il n’est pas bien difficile de voir qu’il existe actuellement une alliance stratégique Ukraine – Pologne – Lituanie – Lettonie – Estonie contre la Russie, avec comme objectif assumé de la démembrer. La Suède, qui historiquement a mené de nombreuses guerres dans la région (et a précipité la chute de la République des Deux Nations), est de la partie, tout comme la Finlande.

Le but est de dire que la Russie est un empire, qu’il faut « libérer » ses peuples, donc former une « Moscovie » de taille réduite, en s’appropriant au passage des territoires, et décomposer le reste en « républiques » semi-coloniales.

Le jour de l’unité russe en 2022 prend donc une tournure stratégique tout à fait significative. Du point de vue français cela ne se voit pas, mais à l’Est les choses sont claires, c’est soit la Russie, soit le bloc Ukraine – Pologne – Lituanie – Lettonie – Estonie.

Le maréchal fasciste polonais des années 1920 – 1930, Józef Piłsudski, avait d’ailleurs déjà conceptualisé ce principe d’un « intermarium ». Il s’agissait alors pour la Pologne, allié ou plus exactement vassalisé au Royaume-Uni, devenir une grande force régionale.

On en revient au même schéma puisque le Royaume-Uni est première ligne contre la Russie et prête à envoyer des troupes, alors que dès février 2022 a été instaurée une alliance Ukraine – Pologne – Royaume-Uni dénommée la « trilatérale ».

Il faut donc bien comprendre qu’en Europe de l’Est, on va vers un affrontement significatif, au minimum. Et si la superpuissance américaine parle beaucoup de l’utilisation par la Russie d’une bombe nucléaire tactique, c’est également parce que si tout déborde, la Russie ne se laissera pas faire par le bloc en face.

En parlant de cette menace pratique, la superpuissance américaine ne mène pas seulement une attaque contre la Russie, elle avertit en même temps les fous furieux que sont le Royaume-Uni, les pays baltes, la Pologne et l’Ukraine…

Ainsi que la Finlande et la Suède. Leurs dirigeants de gouvernement, Sanna Marin et Ulf Kristersson, n’ont pas hésité à expliquer au tout début du mois de novembre 2022 qu’il serait possible que leurs pays accueillent des armes atomiques américaines. C’est là suicidaire, déjà que l’entrée de la Finlande dans l’OTAN fait de Helsinki une cible directe de par la géographie de la zone.

On est complètement dans le repartage du monde, avec chacun cherchant à en profiter le plus possible. La Pologne est en effet tout autant susceptible d’avaler une partie de l’Ukraine qu’une partie de la Biélorussie, selon les possibilités du moment… Tout est une question d’opportunités… C’est l’ère de l’impérialisme.

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Emmanuel Macron officialise le soutien unilatéral au régime ukrainien

Le président français revendique le « soutien militaire à l’Ukraine ».

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Le 1er novembre 2022, le président français Emmanuel Macron s’est entretenu au téléphone avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, ce qui a abouti à des décisions qui, sans aucun doute, ont été élaborées directement au sein de l’OTAN. Emmanuel Macron officialise en effet le soutien militaire à l’Ukraine : il ne s’agit plus en apparence de soutenir l’Ukraine parce qu’il le faudrait bien face à une invasion, désormais on est dans une convergence ouverte avec la superpuissance américaine mobilisant pour faire guerre à la Russie.

La France est clairement partie prenante dans le conflit, épaulant totalement le régime ukrainien ; le communiqué de l’Elysée ne peut pas se lire autrement.

Le Président de la République s’est entretenu par téléphone avec le Président de l’Ukraine, M. Volodymyr ZELENSKY, ce mardi 1er novembre 2022.

Ils ont échangé sur la situation sur le terrain et sur les derniers développements de la contre-offensive ukrainienne. Le chef de l’État a redit la pleine mobilisation de la France pour augmenter dans les plus brefs délais son soutien militaire à l’Ukraine, en particulier concernant la défense anti-aérienne.

Le Président de la République a également marqué sa détermination à aider l’Ukraine à résister à l’approche de l’hiver, alors que les frappes russes ont considérablement endommagé les infrastructures électriques et d’approvisionnement en eau du pays. Il a indiqué que la France intensifiera son soutien à cet égard et participera à la mobilisation internationale.

Les deux présidents sont convenus d’organiser le 13 décembre à Paris une conférence internationale destinée à soutenir la résilience civile du pays tout au long de la période hivernale. Un travail de préparation avec les autres partenaires de l’Ukraine sera lancé prochainement à cette fin. Par ailleurs, les deux présidents se sont également accordés sur l’organisation d’une conférence bilatérale visant à mobiliser les entreprises françaises, qui se tiendra le 12 décembre.

Les deux présidents ont évoqué la suspension par la Russie de la mise en œuvre de l’accord sur l’exportation des céréales ukrainiennes par corridor maritime. Le chef de l’Etat a dénoncé une décision unilatérale de la Russie qui nuit de nouveau à la sécurité alimentaire mondiale.

Ils ont de même abordé la situation à la centrale nucléaire de Zaporijjia, où les pressions exercées par l’armée russe sur le personnel ukrainien compromet encore davantage la sûreté de la centrale. 

Enfin, sur les fausses allégations de la Russie concernant la préparation d’une bombe sale, le Président de la République a salué la transparence exemplaire de l’Ukraine qui a permis sans délais une mission de l’AIEA sur place, afin de démontrer que l’Ukraine respecte pleinement son accord de garanties et d’écarter les accusations infondées.

Si cela n’a rien de surprenant, l’aspect principal est qu’on est ici dans une escalade, dans un schéma narratif généralisé visant à entraîner ouvertement dans la guerre. Tout est fait pour que l’intervention directe de l’OTAN dans le conflit Ukraine – Russie apparaisse comme inéluctable. La France ne fait même plus semblant d’être ouverte au dialogue avec la Russie ; le régime ukrainien est littéralement soutenu à bout de bras.

La passivité des masses françaises face à une telle tendance militariste va se payer très cher. Il faudrait une mobilisation de l’ensemble de la Gauche contre la guerre, mais cette question n’est pratiquement jamais abordée, et lorsqu’elle l’est, pour la considérer comme un bruit de fond gênant et horrible, mais sans impact réel.

Alors que dans les faits, la guerre est l’actualité principale de l’Histoire du monde. On est en pleine tendance menant à la guerre mondiale de repartage. Qui ne fait pas de la guerre l’alpha et l’oméga de son raisonnement politique s’est en pratique aligné sur le capitalisme en décomposition.

Très rapidement on va voir que les choses vont empirer dans cet investissement français en faveur du régime ukrainien. La France, satellisée par la superpuissance américaine, est désormais un pion à sacrifier dans la stratégie américaine de maintien de son hégémonie face à son challenger chinois et son allié russe.

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L’Ukraine au bord des ténèbres, l’OTAN cherche l’escalade

Le mois de novembre s’annonce terrifiant.

Il n’y a plus aucun doute sur les intentions de la Russie visant à terrasser l’ouest de l’Ukraine passée aux mains de l’OTAN. Elle a procédé à une nouvelle série de frappes militaires lundi 31 octobre 2022, oeuvrant à pratiquement liquider le réseau électrique. L’approvisionnement en électricité dans le pays est largement perturbé, les métros de Kiev et de Kharkov ont cessé de fonctionner, 80% des habitants de Kiev n’ont plus d’eau et 350 000 foyers de la ville sont sans électricité d’après les autorités municipales.

Ont été touchées à l’aide d’une cinquantaine de missiles de croisière de type X-101/X-555 lancés par des avions les centrales électriques 5 et 6 de Kiev, celles de Lviv et Krementchouk et les centrales hydroélectriques de Zaporojié et Novodnestrovskaïa. Des dizaines d’installations pour la plupart liées au système énergétique ont également été visées partout dans le pays.

Ces frappes ont été qualifiées de « catastrophiques » lors d’une réunion d’urgence du gouvernement ukrainien. Le réseau du pays, en tension maximale en raison des frappes depuis le 10 octobre, s’est pratiquement effondré lundi 31 octobre.

La carte des frappes du 31 octobre 2022

Si probablement plus de la moitié de la capacité de production d’électricité est encore en fonctionnement, notamment la capacité nucléaire, c’est en fait surtout le réseau qui a été détruit et particulièrement les transformateurs des réseaux de 330 kV. Les réseaux de 750 kV recevant l’électricité des centrales nucléaires ukrainienne sont alors inutiles sans les réducteurs vers les réseaux de 330 kV.

Non seulement l’Ukraine est pratiquement plongée dans le noir, mais en plus la restauration du système énergétique va être extrêmement longue et coûteuse. Le pays est à genoux. De son côté, la Russie manœuvre comme elle le souhaite, malgré les pseudo contre-offensives ukrainiennes, et elle fait la pluie et le beau temps sur la Mer Noire.

Suite d’ailleurs à une attaque repoussée contre des navires de la flotte de la mer Noire et des navires civils du port de Sébastopol durant le week-end, la Russie a annoncé suspendre unilatéralement sa participation à l’accord (sous l’égide de l’ONU) sur les exportations de céréales des ports ukrainiens. Un décision rude, car la Russie accuse désormais directement, et c’est une chose tout à fait nouvelle, le Royaume-Uni.

Il y a quelques jours déjà, les Britanniques ont été accusés d’avoir participé à la planification et à l’exécution des sabotages des gazoducs Nord Stream 1 et 2. Cette fois ils sont désignés comme coupables de l’attaque sur Sébastopol au moyen de la gestion de drones. La Russie affirme qu’elles sont menées par des spécialistes britanniques situés dans la base navale de Ochakov, dans l’oblast de Mykolaiv, entre Nikolaev et Odessa.

On comprend tout de suite que cette accusation est lourde de sens et implique à très court termes un basculement du conflit avec un engagement direct de l’OTAN. Il ne fait aucun doute que la guerre n’est plus entre la Russie et l’Ukraine, mais entre la Russie et l’OTAN, même si cela reste encore indirect et contenu.

Cela n’empêche pas que la Russie accuse déjà directement l’OTAN, affirmant que l’Ukraine est un terrain d’essai pour les armes de l’OTAN et une bataille contre la Russie « jusqu’au dernier Ukrainien ».

À l’Assemblée générale des Nations unies, le représentant russe Nebenzia a souligné que, pour l’OTAN, l’escalade du conflit est un tremplin vers un plan de longue date visant à vaincre ou à affaiblir la Russie, pour lequel l’Ukraine est depuis longtemps mise sous contrôle.

Le 31 octobre 2022 également, la Norvège, membre de l’OTAN, partageant une frontière avec la Russie, a relevé son niveau d’alerte militaire. Le premier ministre norvégien explique pourtant qu’il n’y a aucune menace directe contre le pays de la part de la Russie…. Il précise même :

« Je dois souligner qu’il ne s’est rien produit au cours du dernier jour ou des dernières journées qui fait que l’on monte d’un cran maintenant. C’est une évolution dans le temps qui fait que l’on passe à cela ».

C’est donc une escalade militaire tout à fait assumée, avec en arrière plan les États-Unis qui commandent directement la conduite à tenir pour la Norvège, comme pour tous les pays vassalisés à sa superpuissance.

La course à l’abîme continue… le désastre à venir montre toujours plus son hideux visage à la vue de tous, dans l’indifférence pourtant.

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Bombe sale ukrainienne : la France recadrée par les États-Unis

Le régime français n’a plus aucune indépendance.

La France s’est-elle fait rappeler à l’ordre directement par le Secrétaire d’État américain ? Toujours est-il qu’après le communiqué relativement « neutre » du 23 octobre 2022 de la part du ministère français des Armées relatant l’inquiétude russe quand à une bombe sale ukrainienne (voir notre article), le ministère des Affaires étrangères s’est fendu à son tour d’un communiqué dès le lendemain.

Celui-ci a la particularité d’être commun avec les États-Unis et le Royaume-Uni de reprendre mot pour mot la narration américaine. Plus question cette-fois de concevoir l’inquiétude russe et d’en appeler à la résolution pacifique.

Le nouveau communiqué, conformément aux intérêts américains, est très agressif contre les Russes, les accusant unilatéralement de mensonge, de chercher un prétexte pour jouer eux-mêmes l’escalade. Le document est très bref et consiste notamment en ce passage :

« Nos pays ont clairement indiqué qu’ils rejettent les allégations, à l’évidence fausses, de la Russie selon lesquelles l’Ukraine se prépare à utiliser une bombe sale sur son propre territoire. Personne ne serait dupe d’une tentative d’utiliser cette allégation comme prétexte à une escalade. Nous rejetons plus généralement tout prétexte d’escalade de la part de la Russie. »

Il faut bien se rappeler ici que les États-Unis n’en ont strictement rien à faire de l’Ukraine et des Ukrainiens, mais que seule compte la possibilité d’affaiblir la Russie. La Russie est, en tous cas tendanciellement, alliée du grand rival qu’est la superpuissance chinoise, et cela fait des années que l’Ukraine est utilisée pour provoquer la Russie. Cela se fait d’autant plus facilement que la Russie elle-même est expansionniste et considère l’Ukraine comme un satellite en niant totalement l’existence de la nation ukrainienne.

Il n’en reste pas moins que les États-Unis arment et encadrent le régime ukrainien depuis 2014 et assument ses pires dérives, tant idéologiques que guerrières, surtout en ce qui concerne le Donbass. Alors du point de vue américain, lorsque la Russie évoque l’Ukraine, c’est donc comme si elle évoquait directement les États-Unis. Hors de question donc de laisser la Russie faire sa narration et critiquer d’une manière ou d’une autre l’Ukraine sur la scène internationale.

La France qui avait laissé un millimètre de porte ouverte aux inquiétudes russes, retourne donc bien sagement dans le rang américain. Le nouveau communiqué du ministère des Affaires étrangères rejette absolument toute perspective de pourparler de paix, alors qu’il était parlé la veille de résolution pacifique et de contact gardé entre les ministre des Armées de la France et le ministre de la Défense de la Russie.

Les États-Unis, ainsi que leur premier allié qu’est le Royaume-Uni, ne veulent certainement pas de la paix, bien au contraire. La France, faisant partie du commandement intégré de l’OTAN, s’est donc fait recadrer et est sommée de s’aligner totalement sur la superpuissance américaine en rejetant son communiqué de la veille.

C’est typique de notre époque et de la guerre pour le repartage du monde, avec des alliances qui vacillent, des tendances qui se forment, des contradictions qui s’exacerbent. La France, ancienne grande puissance, maintenant puissance secondaire, oscille entre ce qu’elle aimerait être (une puissance indépendante jouant sa propre partition) et ce qu’elle est vraiment (une puissance relative, inféodée à la superpuissance américaine).

Le communiqué du ministère des Affaires étrangères du 24 octobre 2022 montre bien que c’est cette dernière tendance qui l’emporte historiquement. La France n’a pas les moyens d’être une « troisième voix » sur la scène mondiale, et elle aurait trop à perdre à se ranger du côté des soit-disant « non alignés « , en fait du côté de la Chine. Alors la France se couche bien sagement face aux États-Unis et va donc continuer de mener la guerre à la Russie, quand bien même l’Ukraine jouerait de sa bombe sale.

Voici le communiqué en entier.

« Ukraine – Déclaration conjointe des ministres des Affaires étrangères de la France, du Royaume-Uni et des États-Unis (24 octobre 2022)

Nous, ministres des Affaires étrangères de la France, du Royaume-Uni et des États-Unis, réitérons notre soutien indéfectible à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de l’Ukraine face à l’agression que mène la Russie. Nous restons déterminés à poursuivre notre soutien aux efforts de l’Ukraine pour défendre son territoire aussi longtemps qu’il le faudra.

Plus tôt ce jour, les ministres de la défense de nos trois pays se sont entretenus avec le ministre russe de la défense, Sergueï Choïgou, à sa demande. Nos pays ont clairement indiqué qu’ils rejettent les allégations, à l’évidence fausses, de la Russie selon lesquelles l’Ukraine se prépare à utiliser une bombe sale sur son propre territoire. Personne ne serait dupe d’une tentative d’utiliser cette allégation comme prétexte à une escalade. Nous rejetons plus généralement tout prétexte d’escalade de la part de la Russie.

Nous avons également évoqué notre détermination commune à continuer de soutenir l’Ukraine et le peuple ukrainien par une assistance en matière sécuritaire, économique et humanitaire face à la guerre d’agression brutale du président Poutine. »

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Ukraine : avertissement russe quant à une bombe sale

L’utilisation de l’arme nucléaire tactique se profile.

Le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, a appelé ses homologues français (Sébastien Lecornu), turc (Hulusi Akar), américain (Lloyd Austin) et britannique (Ben Wallace), afin de les avertir que le régime ukrainien travaillait à utiliser une bombe dite sale. On parle ici d’une bombe traditionnelle, mais à qui on associe du matériel radioactif afin de provoquer une contamination nucléaire. Sergueï Choïgou a présenté la situation en Ukraine comme ayant « une tendance à une escalade incontrôlable ».

Naturellement, le régime ukrainien a démenti la chose, tout comme la superpuissance américaine et le Royaume-Uni. La France a cherché à se la jouer comme une future interlocutrice pour un accord de paix, il faut dire qu’elle perd tout en ce moment, en tant que grande puissance, en s’étant mise à la remorque de la superpuissance américaine et en étant mise ouvertement de côté par l’Allemagne.

De toutes façons, le fond de la question n’est pas là. Ce qui est en jeu, c’est ce qu’explique fort justement l’article Les stratégies impérialistes de contournement de l’équilibre de la terreur à l’époque de la seconde crise générale du capitalisme : l’asphyxie comme approche de la superpuissance américaine, le délitement comme approche sino-russe (Crise, février 2022).

C’est-à-dire qu’on va vers l’emploi de l’arme nucléaire tactique, en cherchant à trouver un moyen de contourner le principe de la destruction mutuelle assurée en cas d’utilisation d’une arme atomique. Si l’on suit les événements depuis le début de la guerre (ce que fait seulement Agauche.org et d’ailleurs depuis six mois avant le début du conflit), on voit très bien comment les choses s’agencent en effet en cette direction. On est ici dans un drame littéralement prévu.

La bombe sale n’est, il faut bien le saisir, pas une bombe atomique, c’est une bombe puissante qui irradie en raison de la présence de matériaux radioactifs se dispersant. Mais cette irradiation est en fait de très faible portée, la portée n’est concrètement quasiment que psychologique. C’est cependant cela qui en fait l’utilité dans une démarche visant à aller dans le sens de l’emploi d’une arme nucléaire tactique.

Il faut dire les choses telles quelles : le régime ukrainien est tout à fait capable d’utiliser une bombe sale, effectivement. Le fanatisme nationaliste qui l’oriente est nihiliste et correspond à ce genre d’approches, de plus en plus. Le régime russe n’a lui rien à gagner alors qu’il va doubler la taille de son armée dans les prochaines semaines, et au pire des cas pour lui d’ailleurs il utilisera le cas échéant une bombe nucléaire tactique.

Il est aussi nécessaire de présenter le contexte, pour saisir la tension immense actuelle. Tout tourne actuellement autour de la ville de Kherson, que la Russie fait évacuer, soulignant notamment les menaces ukrainiennes sur le barrage hydroélectrique de Kakhovka, qui retient 18 180 millions de m3 d’eau. Kherson se trouve ici sous le (2) de la carte proposée au 23 octobre 2022 par le ministère français de la Défense.

L’armée ukrainienne se précipite et cherche une victoire rapide à petite échelle, même symbolique. Elle a compris qu’elle ne vaincrait pas si le conflit se prolonge, que le régime ne tiendrait pas le choc et que la Russie ira jusqu’au bout. Il faut donc précipiter les choses.

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Formations de militaires, livraisons d’armes : la France mène de plus en plus concrètement la guerre à la Russie

La France est co-belligérante.

L’armée française va former 2000 militaires ukrainiens, au sein de plusieurs unités des forces armées. Il est parlé de manière très vague d’une instruction généraliste du combattant, de formations spécialisées et de formations aux équipements français livrés à l’armée ukrainienne. Le plan de formation étant directement « validé » par Emmanuel Macron.

Cela signifie une implication accrue de la France dans le conflit entre l’Ukraine et la Russie, alors qu’elle a depuis le début engagé des moyens gigantesques contre la Russie. Selon les mots même du ministre Sébastien Lecornu, il est maintenant « changé d’échelle », alors qu’il y avait déjà eu des formations d’artillerie pour les canons les CAESAr.

Mais il est expliqué que la guerre va durer, et la France entend bien contribuer à ce qu’elle dure bel et bien, avec l’idée de « former une nouvelle génération de soldats, pour tenir dans la durée ».

Il faut au moins ça, pour servir docilement les intérêts américains voulant affaiblir durablement la Russie, et à plus long terme le camp de la Chine, dans le cadre de la grande bataille pour le repartage du monde. La France prend donc un risque énorme, en s’enfonçant elle-même dans la guerre, en participant de plein pied à la généralisation mondiale du conflit, et plus particulièrement en s’affrontant concrètement à la Russie.

Qu’il est ridicule alors d’entendre le ministre expliquer :

« Nous faisons cela en respectant les règles de droit, sans jamais être dans la cobelligérance car nous ne sommes pas en guerre. Nous aidons un pays qui est en guerre ».

Sébastien Lecornu peut bien tordre la réalité dans tous les sens, changer la signification des mots, cela ne change rien au fait que la France mène effectivement la guerre contre la Russie. En théorie, le ministre français s’appuie sur de la littérature juridico-universitaire, par exemple celle de l’Institut de recherche stratégique de l’École militaire qui explique :

« le fait de financer, équiper, par le biais de fourniture d’armements par exemple, renseigner ou entraîner d’autres forces armées que les siennes (…) n’est pas de nature à permettre de considérer qu’un État puisse recevoir la qualification de ‘partie à un conflit armé’ international, et donc de ‘cobelligérant’ au sens du droit des conflits armés ».

Mais la guerre, ce n’est pas de la littérature. Ce sont des canons et des fusils, avec des hommes s’en servant contre d’autres hommes, y compris des civils. Et en cela, la France est impliquée, et la Russie considère évidemment que la France est impliquée. Il y a alerte rouge à ce niveau, comme l’a d’ailleurs très bien dit le président français lui-même évoquant le risque d’une troisième guerre mondiale.

Ces gens ne sont donc pas seulement des fous furieux, ils sont aussi des criminels, car ils savent très bien ce qu’ils font, ils savent très bien à quoi ils s’engagent. A ce rythme, on se demande comment la guerre mondiale est évitable.

On ajoutera aussi que la France envisage pour bientôt une livraison de lance-roquettes unitaires [LRU], alors que l’Armée de Terre n’en possède que 13 (dont 8 opérationnels). Avec ce genre d’annonce, on n’est évidemment plus dans la simple aide et le soutien, mais bien dans l’implication militaire avec ses propres moyens mis au service d’un allié.

Le ministre des Armées a également confirmé la livraison de missiles sol-air français à courte portée Crotale, présentés comme « robustes » et « particulièrement utiles dans la lutte anti-drones et contre les bombardements aériens ». Mais là encore, la France ne possède pas des stocks immenses correspondant à ce système, et donc elle assume pleinement de livrer son propre matériel, en plus de former directement les militaire ukrainiens.

Le gouvernement français n’est plus seulement « va-t-en guerre », il est concrètement et activement dans la guerre à la Russie ! Il est en service commandé, via l’OTAN, pour défendre les intérêts de la superpuissance américaine, et cela va dégénérer. C’est la terrible réalité du mois d’octobre 2022, que nie pourtant la population française. Mais l’Histoire se chargera bientôt de le lui rappeler, et ce sera la douche froide… ou plutôt les balles froides et les missiles chauds bouillants.

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Josep Borrell aligne l’Union européenne sur l’OTAN pour la destruction de la Russie

L’UE est une composante du dispositif américain.

Josep Borrell est espagnol, il appartient au PSOE, le Parti Socialiste Ouvrier Espagnol depuis 1974. Il représente l’exemple même de l’opportunisme servant le capitalisme le mieux qu’il peut, jusqu’au militarisme le plus forcené, comme en témoignent ses propos du 13 octobre 2022, qui rentrent dans le processus d’escalade visant à ce que l’opinion publique européenne soit préparée à une guerre directe contre la Russie.

Ses propos ont été tenus en tant que Haut représentant de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité et ils reprennent très exactement ceux de l’ex dirigeant de la CIA David Petraeus le 7 octobre 2022, jour où le président ukrainien Volodymyr Zelensky appelait à des frappes préventives contre la Russie.

« Poutine dit qu’il ne bluffe pas avec la menace nucléaire. Il doit alors comprendre que les pays qui soutiennent l’Ukraine, l’Union européenne et ses États membres, les États-Unis et l’Otan, ne bluffent pas non plus.

Toute attaque nucléaire contre l’Ukraine entraînera une réponse, pas une réponse nucléaire, mais une réponse militaire si puissante que l’armée russe sera anéantie. »

C’est une preuve que l’Union européenne ne fait que reprendre ce qu’a décidé la superpuissance américaine. Ces propos ont en effet été tenus au Collège d’Europe, à Bruges en Belgique. Il s’agit d’une entreprise privée agissant telle une école d’administration pour les cadres des institutions de l’Union européenne.

Cela signifie que de manière ouverte, l’Union européenne est assimilée à l’OTAN et à la superpuissance américaine. Cela signifie que la guerre est menée à la Russie, de manière indirecte, mais menée tout de même, puisqu’il y aurait une intervention contre la Russie « au cas où ». Et rappelons que la destruction de l’armée russe impliquerait immédiatement une réponse russe par l’emploi généralisé de l’armement atomique.

Il faut la folie de ces militaristes pour s’imaginer que la Russie va avoir son armée détruite, étant à la merci d’une invasion visant à la dépecer, et qu’elle ne va pas réagir. L’arrogance de l’esprit de conquête américain a ici contaminé tout le personnel politique fanatisé de l’Union européenne.

Et comme on peut le constater, ce personnel politique fanatisé de l’Union européenne peut en faire à sa tête sans avoir aucun compte à rendre. Il n’y a pas de protestations politiques, pas de protestation populaire, rien. Le terrain a été balisé pour cela, avec une propagande permanente, avec la mise en avant de figures servant de « gestionnaires de la crise », Josep Borell s’exprimant par exemple mi-septembre 2022 dans le Journal du Dimanche pour dire que la Russie a déjà perdu, etc.

Le pire de tout cela étant, naturellement, qu’il ne s’agit pas tant d’un avertissement que d’une montée en charge, d’une rhétorique visant à faire passer la pilule d’une guerre directe contre la Russie. Celle-ci doit être présentée comme une menace générale, afin que lorsque le régime ukrainien s’effritera massivement, une intervention pour la « sauver » puisse être mise en place.

On va littéralement à une guerre ouverte en Europe !

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Emmanuel Macron terrorisé par la 3e guerre mondiale

Il ne fallait pas jouer avec le feu.

Emmanuel Macron s’est montré très inquiet et paniqué à propos de la guerre en Ukraine lors d’un long entretien à la télévision, sur France 2, mercredi 12 octobre 2022. C’est quelque-chose de nouveau, qui montre que la guerre est à un tournant décisif et que les choses sérieuses commencent.

Pendant près de 8 mois, depuis le début de l’invasion du territoire ukrainien, la France s’est alignée de manière acharnée sur la superpuissance américaine contre la Russie, relayant systématiquement les pires propagandes, taisant les pires vérités. Cela dure d’ailleurs depuis 2014 et le coup d’État pro-américain à Kiev. Et cela n’a souffert d’aucune contestation politique, à part de deux secteurs particuliers, qui sont très isolés et minoritaires : la Gauche historique, dont nous nous revendiquons, et les franges nationalistes révolutionnaires françaises pro-Poutine.

Toujours est-il que le président ukrainien Zelensky s’est vu paré de toutes les vertus, et rien n’a été dit sur l’immonde régime nationaliste qu’il dirige. Inversement, la Russie a été présentée comme une puissance barbare dirigée par un fou furieux à liquider par tous les moyens. La France s’est engagée pleinement dans cette guerre, principalement en boycottant économiquement la Russie, en livrant du matériel militaire au régime ukrainien, et en relayant tout un tas de contre-vérités et de manipulations quant à la réalité de l’invasion russe.

Pendant huit mois, la France a donné une image de fermeté, jouant le jeu de l’Otan à fond, mais en vérité cela restait très virtuel. Personne dans le pays n’a considéré sérieusement le fait que la France soit en guerre contre la Russie, pas même le président Emmanuel Macron. L’Ukraine a été agité comme un totem, mais de manière très abstraite, superficielle.

Sauf que la guerre en Ukraine a pris une toute autre tournure depuis cette semaine, et maintenant c’est la panique.

Jusqu’à présent, l’invasion russe, aussi brutale et illégale soit-elle formellement, avait en pratique été menée avec beaucoup de doigté. Mais le régime russe a considéré que les choses ont été trop loin et qu’il est maintenant temps d’assumer la guerre totale. Ainsi que l’affrontement avec l’Otan. La France est sommée de choisir immédiatement son camp.

L’ambassadeur français en Russie a été convoqué publiquement pour cette raison la semaine dernière, et on comprendra facilement après avoir entendu Emmanuel Macron qu’il y a aussi eu en arrière plan une discussion diplomatique informelle entre les deux pays.

C’est logique. Si la France forme des militaires ukrainiens et livre des canons d’artillerie de longue portée, l’Ukraine en demandant encore et encore comme en témoigne l’ignoble vidéo officielle à ce sujet du 12 octobre 2022, et que ceux-ci servent contre la Russie (qui considère maintenant l’Est de l’Ukraine comme relevant de son territoire), de surcroît contre des civils (qui sont maintenant citoyen russes), alors forcément la France devient co-belligérante.

La conséquence de cela est dévastatrice évidemment, puisque cela signifie ni plus ni moins qu’un emballement vers la 3e guerre mondiale. Et c’est ce que semble découvrir le président Emmanuel Macron qui s’est justifié pendant de longues minutes à la télévision pour dire que la France n’est surtout pas en guerre contre la Russie, qu’elle ne veut pas d’escalade… et même qu’il va falloir discuter de paix !

C’est tout à fait ridicule, car la France, comme tous les membres de l’Otan, a largement contribué à ce que le conflit dégénère, comme nous l’avons systématiquement documenté et expliqué ici depuis le début du conflit.

D’ailleurs, la France était censée depuis 2014 faire respecter les accords de Minsk, puis de Minsk 2, devant pacifier et encadrer le conflit entre les populations du Donbass et le régime nationaliste ukrainien. Sauf que rien n’a été fait, bien au contraire. Ces accords ont été piétinés et c’est justement le prétexte à l’intervention russe.

De quelle paix parle donc alors Emmanuel Macron lorsqu’il explique maintenant qu’il va bien falloir se mettre autour de la table entre russes et ukrainiens pour négocier ? C’est absurde, car c’est trop tard, bien trop tard.

Emmanuel Macron ne peut pas à la fois fournir des armes à l’Ukraine qui réclame le retour de la Crimée dans son territoire, et demander à la Russie de discuter alors que celle-ci a totalement intégré la Crimée, et que de toute manière la population de la région est ultra-majoritairement russe et déterminée à rester russe.

C’est exactement pareil pour le Donbass, et probablement tout l’Est de l’Ukraine, où la population dans sa majorité s’est résolue à préférer la Russie à la terreur nationaliste anti-russe du régime ukrainien.

Il n’y a donc pas d’issue. A moins que le régime ukrainien s’effondre, qu’il cède tout l’Est et le Sud de son territoire, jusqu’à Odessa, la Russie ne négociera probablement rien du tout. Ou alors il va falloir que les pays de l’OTAN, dont la France, s’engagent concrètement contre la Russie et provoquent la 3e guerre mondiale.

Le problème d’Emmanuel Macron, c’est qu’il sait très bien que la France n’a pas les moyens d’un conflit militaire de haut intensité avec la Russie, qu’elle est incapable de faire une mobilisation ne serait-ce que partielle, qu’elle se ferait terrasser par la Russie… à moins que la planète entière se fasse terrasser par un échange dramatique de tirs nucléaires.

Voilà le terrible dilemme du président français, vulgaire dirigeant d’une puissance en perte de vitesse, totalement corrompue par le libéralisme, qui n’a plus comme perspective que le militarisme destructeur.

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« Sophie Marceau… Isabelle Adjani… Brigitte Bardot… Emmanuel Macron! … and CAESARs! »

Une vidéo fasciste du régime de Kiev.

Il n’est pas étonnant que tous les dégénérés de l’extrême-Droite nationaliste soient des inconditionnels du régime ukrainien et surtout du bataillon Azov. Ce qui ressort du régime de Kiev est infâme et il n’est pas étonnant que non seulement de France, mais que dans de multiples pays les pèlerins du néant, les soldats perdus, les nihilistes pseudo-romantiques aillent tenter l’aventure.

La vidéo de l’armée ukrainienne diffusée sur Twitter saluant la France et l’appelant à envoyer encore plus d’artillerie, le jour où Emmanuel Macron prenait la parole longuement à la télévision pour justifier le soutien français au régime ukrainien, est exemplaire de cet esprit barbare, ultra-militariste, malsain au possible.

Il n’est guère étonnant qu’une telle indécence satisfasse un média comme BFMTV.

On est ici en plein désastre humain, culturel, civilisationnel. Et ce processus de destruction prend toujours plus d’ampleur, de par la passivité complète des masses, notamment françaises, qui se retrouvent de ce fait complices de la mise en place d’une nouvelle guerre mondiale.

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Les frappes du 10 octobre 2022 comme début de la vengeance russe

L’Ukraine va être structurellement ramenée dans le passé.

Après avoir assumé son suicide en se vendant entièrement à l’OTAN et en rejetant à 100% la Russie, l’Ukraine a commencé à sentir la vengeance russe avec des dizaines et des dizaines de frappes ciblées, peut-être 200. Ont été notamment visées Kiev, Kharkiv, Ivano-Frankovsk, Lviv, Zhytomyr, Kremenchug, Krivoy Rog, Khmelnitsky, Vinnita, Sumy, Dniepropetrovsk, Poltava, Rvine… avec à chaque fois comme objectifs les centes de décision et les centres de production d’énergie.

On parle ici des centres de l’armée ukrainienne, des lignes à haute tension, de centrales thermiques, etc. Trois millions d’Ukrainiens ont perdu accès à l’électricité et au chauffage à la suite de ces actions militaires d’envergure.

C’est un désastre et ce n’est qu’un début, car jamais la Russie ne pardonnera à sa « petite sœur » ukrainienne d’avoir levé une armée vendue à l’OTAN pour l’affronter, de désigner comme « orcs » les Russes et de prétendre que l’Ukraine subit un génocide russe depuis plus d’un siècle. Trop, c’est trop et ici qui connaît ces peuples sait que jamais les Russes ne pardonneront aux Ukrainiens, surtout que par les médias occidentaux ce sont les Ukrainiens qui sont censés ne rien pardonner aux Russes.

En réalité, les Ukrainiens ont totalement décroché de la réalité. Déjà depuis 1991, les Ukrainiens ont une réputation d’un certain kitsch dans leurs attitudes, en raison d’un pays totalement à la dérive économiquement et culturellement, le niveau de vie s’étant effondré à la chute de l’URSS et ce pour une longue période.

Cela ne veut pas dire que l’Ukraine n’ait pas une très grande culture, un très haut niveau scientifique, ou quoi que ce soit du genre, bien au contraire. Cependant, le pays est parti à la dérive. La veille de la guerre, personne en Ukraine ne se doutait même que la Russie attaquerait, parce que tout le monde a décroché du réel et que le régime ukrainien, ultra-nationaliste et vendu à l’OTAN, fait ce qu’il veut.

C’est un peu comme la France d’ailleurs, les gens consomment et le régime fait ce qu’il veut, sauf que la France reste encore un pays capitaliste puissant, même si des pans entiers de sa société ont sombré dans la décadence et que le pays connaît un déclassement massif dans toute une série de domaines.

Sauf que l’Ukraine est devenue une colonie américaine, que ses intellectuels et figures politiques partent en roue libre dans le nationalisme, s’alignant donc sur l’idéologie bandériste et les intérêts de la superpuissance américaine, ayant perdu pied avec la réalité. Ces gens vivent dans un fantasme et ils pensent même déjà avoir gagné.

En réalité, la Russie va désormais propulser l’Ukraine en arrière, en disant qu’après tout elle l’a cherché, qu’elle est ingrate, et que donc puisque c’est une voisine dangereuse et qu’elle est ingrate, alors elle doit être démolie.

Le président russe Vladimir Poutine a expliqué à l’occasion des frappes que c’était une réponse à l’action militaire ukrainienne contre le pont de Crimée :

« Nous n’avons pas de doute sur les auteurs (de l’attaque du pont de Crimée) et nous ne pouvons pas laisser sans réponse des crimes de ce type. Aujourd’hui, ce matin, après avoir pris conseil avec le Ministère de la Défense, il y a eu des frappes sur les cibles énergétiques à destination militaire en Ukraine. Dans le cas où il y aurait d’autres attaques visant la Russie, nos réponses seront dures et conséquentes et personne ne peut en douter. »

Le sens réel de ses propos doit être toutefois traduit par : on n’a pas frappé fort, car ce sont nos cousins, mais là ils se moquent de nous, on passe pour des idiots, on va leur montrer le rapport de force historique et s’ils continuent, on les renvoie au 19e siècle. C’est aussi simple que cela.

Qui ne le voit pas ne veut pas le voir, car il en profite, ou parce qu’il est un Ukrainien aveuglé. Ce dernier aspect, il faut le dire et le redire. Les ultra-nationalistes ukrainiens à la tête du régime ont voulu cet affrontement, ils l’ont, ils sont les premiers responsables de l’effondrement national ukrainien qui va se produire. Car seuls des fanatisés peuvent s’imaginer que la Russie est un pays d’arriérés alcooliques qui va s’effondrer demain matin, parce que les occidentaux l’ont décidé et parce que les Ukrainiens seraient les plus forts.

L’absence totale de réalisme en ce qui concerne la Russie est un vrai problème de fond, de nature culturelle et idéologique, et il va être lourd de conséquence. La nation ukrainienne est ici autant victime de sa passivité et de ses nationalistes que des mensonges occidentaux, car le grand capital français et surtout américain n’en a rien à faire que la propagande anti-russe soit vraie ou pas, ce qui compte c’est la guerre à la Russie !

L’Ukraine commence à payer de manière démesurée le prix dramatique du fait que c’est une marionnette. Et ce n’est qu’un début.

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Attentat du pont de Crimée : vers la guerre totale

Les deux camps sont chauffés à blanc.

Exactement comme en 1914, le sol se dérobe sous le pied des Européens avec une succession d’événements de plus en plus graves et rapprochés entraînant avec eux d’ailleurs la population mondiale dans un gigantesque conflit généralisé. L’attaque le 8 octobre 2022 du pont reliant la Crimée à la région de Krasnodar marquera forcément un tournant majeur dans cette direction.

La Russie, qui depuis le début de l’invasion en février 2022, et voire même depuis 2014, joue une minutieuse partition semi-militaire, semi-diplomatique, avec une définition ultra-légaliste et politique de son « opération spéciale » en Ukraine, se retrouve maintenant entraînée sans retour sur la voie de la guerre totale.

On peut dire que le sabotage des gazoducs Nordstream 1 et 2 était déjà un marqueur de cela, mais au fond il s’agissait surtout d’une attaque visant l’Allemagne, en l’obligeant à se détourner entièrement de la Russie puisqu’il n’y a plus de gaz à en attendre.

En revanche, l’explosion d’un camion chargé d’engrais (qui est par nature explosif), croisant précisément la route d’un train chargé de carburant sur la partie supérieure du pont enjambant le détroit de Kertch, est une attaque majeure sur le territoire russe, équivalent concrètement à une déclaration de guerre. Ou plus précisément, c’est un événement dont le but est de provoquer l’entrée en guerre totale de la Russie contre l’Ukraine, ce qui jusqu’à présent n’est pas le cas.

La surenchère est totale pour pousser en ce sens. Le régime ukrainien n’a certes pas revendiqué l’attaque, à part de manière détournée et relative. On a par exemple Mykhailo Podolyak, conseiller du président ukrainien Zelensky, déclarant :

« Le pont de Crimée, ce n’est que le début. Tout ce qui est illégal doit être détruit, tout ce qui a été volé doit être restitué à l’Ukraine, tout ce qui est occupé par la Russie doit être expulsé ».

Tous les comptes Twitter des institutions ukrainiennes ont été dans le genre, le président Volodymyr Zelensky disant qu’il faisait beau sur toute l’Ukraine à part en Crimée où c’était brumeux. On notera que la veille le président ukrainien a également appelé à ce que les îles russes réclamées par le Japon reviennent à celui-ci. Histoire de mettre encore plus d’huile sur le feu.

Typiquement des opérations de guerre psychologique, visant à semer le trouble, un conseiller ukrainien a de son côté pointé une responsabilité russe pour l’action contre le pont, évoquant des luttes internes.

Et du côté des États-Unis il y a immédiatement eu dans la journée une campagne pour désigner la responsabilité de l’Ukraine sur la base de sources « sûres » et pousser à l’emballement.

En l’occurrence c’est l’un des principaux titres de presse du régime américain, le Washington Post, qui explique que les services spéciaux ukrainiens sont à l’origine de l’explosion, tout en précisant que l’infrastructure est un « symbole des ambitions du président Vladimir Poutine de contrôler l’Ukraine ».

En effet, l’ouvrage construit en trois ans a marqué le rattachement concret de la péninsule de Crimée, annexée en mars 2014, au reste de la Russie. C’est le plus long pont d’Europe, 19 km, avec une portée diplomatique et économique majeure ; Vladimir Poutine l’avait inauguré en 2018, pilotant lui-même devant des caméras un camion le traversant… Puis repassant dans l’autre sens cette fois en pilotant un train, dans une mise en scène soulignant que le pont combine en effet voie ferrée et voie routière.

L’attaque, qui est une attaque terroriste ayant fait au moins deux victimes civiles (dans une voiture), et probablement trois victimes civiles s’il s’avère que le conducteur n’est pas un kamikaze, vise donc précisément le symbole, la provocation.

L’attaque n’a pas une visée stratégique militaire, car il est quasiment impossible de détruire un tel pont et justement la circulation ferroviaire et automobile a été rétablie le soir même sur le pont de Crimée. Il faudrait énormément de missiles exactement au même endroit pour parvenir à des dégâts réellement structurels.

Ce qui compte par contre, c’est de marquer les esprits, de faire monter la pression. Cela fonctionne : il y a du côté russe un emballement généralisé avec de nombreuses personnes appelant à en finir rapidement et violemment avec l’Ukraine, voire à assumer le conflit contre l’OTAN directement.

Cela coïncide avec la nomination d’un nouveau commandant pour l’opération spéciale, sur fond de fortes critiques internes et dans l’opinion publique quant à la faiblesse des opérations militaires. Il s’agit de Sergueï Sourovikine, considéré comme ayant de bons résultats sur la partie sud des opérations qu’il dirigeait jusqu’à présent. Il a une réputation d’intransigeance et d’efficacité, ayant commandé en Tchétchénie et en Syrie, recevant pour cette dernière guerre l’étoile de Héros de la fédération de Russie.

Le nom du précédent commandant pour l’opération spéciale n’a jamais été divulgué officiellement.

Dans une même perspective,  le dirigeant tchétchène Ramzan Kadyrov a été promu colonel-général, soit le 3e plus haut niveau dans l’armée russe, et cela après ses propos incendiaires ces dernières semaines quant à une guerre qui n’est pas menée avec assez de fermeté du côté russe.

Cela va cogner encore plus fort donc, alors qu’en plus de cela l’arrivée imminente sur le front des troupes apportée par la mobilisation partielle va favoriser une nouvelle vague en faveur de la Russie.

En face, l’OTAN ne compte certainement pas abandonner la partie. Les mercenaires et militaires occidentaux sont de plus en plus systématiquement repérés et dénoncés par la Russie. Le dirigeant temporaire de la République « populaire » de Donetsk Denis Pouchiline expliquait par exemple dans la semaine :

« Maintenant, la présence de l’OTAN est de plus en plus voyante et pas seulement en termes d’armes et de munitions. Au départ, il s’agissait d’instructeurs et maintenant ils deviennent des commandants de formations mixtes. Nous voyons beaucoup de mercenaires, polonais et britanniques. L’entraînement le plus récent a eu lieu sur le territoire de la Grande-Bretagne. Ils ont déjà cessé d’être gênés et manifestent leur présence de plus en plus ouvertement. Et la seule chose qui nous reste à faire est de gagner ».

Cela concerne bien entendu la France et ce de manière officielle depuis que le Figaro a révélé la présence de plusieurs dizaines d’agents du service Action de la DGSE, l’équivalent français de la CIA américaine.

La France, qui fournit énormément de matériel militaire depuis le début du conflit, a également annoncé dans la semaine une sorte de bon d’achat de 100 millions d’euros de matériel militaire à utiliser directement par Kiev auprès des industriels français. Le discours est sans ambiguïté quant au but qui est de « soutenir l’effort de guerre » ukrainien selon les mots du présidents français qui ne prétend plus à aucun pacifisme.

En plus de cela, la France s’organise pour dérouter vers l’Ukraine 6 canons CAESAr initialement vendus au Danemark. Il y a 18 systèmes d’artillerie de ce type qui ont déjà été livrés à l’Ukraine, qui les utilise notamment pour tirer sur les populations civiles au Donbass. L’ambassadeur français en Russie a été convoqué récemment pour cela, car les choses vont très loin et la France est sommée par la Russie de choisir définitivement son camp…

On va donc vers une guerre totale en Ukraine, qui a tout pour dégénérer en guerre mondiale, et la France est impliquée au premier plan dans cette guerre, participant à l’escalade avec un consensus politique total. Il n’y a personne ou presque pour dénoncer cette nouvelle union sacrée. Exactement comme en 1914.

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Volodymyr Zelensky appelle à des frappes préventives contre la Russie

La marionnette des États-Unis sert à renforcer l’ampleur de la guerre.

Depuis février 2022, le président ukrainien Volodymyr Zelensky adresse chaque jour un message de portée militariste, destiné à l’opinion publique ukrainienne, ou russe, ou mondiale. Il n’est pas une journée sans qu’il soit parlé de crimes de guerre russe, de volonté russe d’aller jusqu’à Prague ou Varsovie, etc.

Mais Volodymyr Zelensky a beau être comédien, ce n’est pas lui qui a la capacité de produire de telles positions. Un tel story telling de si haut niveau est forcément produit par la CIA. Et les propos hallucinés qu’il a tenu le 6 septembre 2022 lors d’une interview le montrent parfaitement.

Il a ainsi affirmé qu’il fallait que l’OTAN lance des attaques préventives contre la Russie :

« Que doit faire l’Otan ? Éliminer la possibilité que la Russie utilise des armes nucléaires. Mais surtout, je lance à nouveau un appel à la communauté internationale, comme avant le 24 février : des frappes préventives, pour qu’ils sachent ce qui leur arrivera s’ils les utilisent.

Et non l’inverse, attendre des frappes nucléaires de la Russie pour pouvoir dire: “Oh, eh bien, tu fais ça, alors maintenant prends ça de notre part !” Revoir sa façon de faire pression, voilà c’est ce que doit faire l’OTAN, revoir sa façon de l’utiliser. »

C’est là un appel ouvert à l’intervention de l’OTAN et au passage on remarquera qu’il assume d’avoir voulu une telle attaque avant même l’offensive russe de février 2022 ! Le régime de Kiev a d’ailleurs essayé de rétropédaler en disant que le président ukrainien parlait… de sanctions, pas de frappes préventives… Mais donc des sanctions préventives ? Cela ne veut rien dire et c’est pour tenter d’effacer la mauvaise image issue de tels propos va-t-en-guerre.

Mais en quoi est-ce si clairement un story telling américain ?

C’est que les propos de Volodymyr Zelensky font écho à ceux de David Petraeus, ancien général de l’armée américaine, commandant de la « Force internationale d’assistance et de sécurité en Afghanistan » entre 2010 et 2011 et directeur de la CIA de 2011 à 2012, avant de démissionner pour une affaire d’adultère et de devenir un très haut cadre d’un des plus importants fonds d’investissement, KKR.

Le 3 octobre 2022, lors d’une interview, David Petraeus a affirmé qu’il se passerait vraisemblablement cela si la Russie utilisait hypothétiquement une bombe nucléaire :

“Pour vous donner une idée, nous répondrions en menant un effort collectif avec l’OTAN qui aurait pour but d’éliminer toutes les forces russes que nous pouvons voir et identifier sur le champ de bataille en Ukraine et aussi en Crimée, ainsi que tous les navires en mer Noire. »

Il va de soi que si l’OTAN réagissait ainsi, intervenant ouvertement dans le conflit Russie-Ukraine, il y aurait une réplique russe contre les troupes conventionnelles et les navires de l’OTAN. Et là ce serait le début d’un scénario catastrophe où il vaudra mieux ne pas habiter Paris, Londres, Bruxelles, Berlin, Washington, New York, Moscou et Saint-Pétersbourg.

Dans tous les cas, en suivant Volodymyr Zelensky avec des frappes préventives, ce serait la guerre nucléaire, car on parle là de frappes contre les installations de lancement d’armes nucléaires. Le principe est alors que pour éviter de se retrouver sans rien, on lance ses missiles.

On est chez les fous de guerre. Mais le plus incroyable dans cette histoire, c’est que cela déroule totalement à la marge des peuples, qui se moquent royalement de ce qui se passe. C’est à croire que seuls les Russes et les Ukrainiens sont concernés.

Alors que la Russie vient par exemple le 6 octobre 2022 justement de convoquer l’ambassadeur français à Moscou,  Pierre Lévy, après la publication dans le Figaro dans un article rendant compte de 50 agents secrets français agissant en Ukraine pour épauler l’armée dans sa guerre à la Russie.

De toute façon il suffit de voir qu’aucun média à gauche n’aborde régulièrement la guerre en Ukraine ; au mieux on a de rares articles de loin en loin. C’est totalement aberrant. Qu’on ne « devine » pas comme agauche.org six mois avant que le conflit allait se déclarer, soit. Mais une fois les armées entrant en action, c’est totalement incroyable de ne pas en faire la grande actualité, surtout alors que l’OTAN et la France en premier lieu arme le régime ukrainien, le finance !

C’est exemplaire de comment l’Histoire se déroule à côté des gens, malgré eux, tout en les entraînant avec elle. C’est ainsi que se nouent les drames historiques.

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L’Assemblée nationale célèbre à l’unanimité la guerre et le régime ukrainien

La France est un valet de la superpuissance américaine !

L’Assemblée nationale, pavoisant aux couleurs du drapeau ukrainien et en présence honorifique de l’ambassadeur ukrainien Vadym Omelchenko, a « débattu » de guerre en Ukraine. Ce pseudo débat a été inauguré par Élisabeth Borne, la Premier ministre, qui a décrit la Russie comme un pays ignoble pratiquant toutes les atrocités, et qui allait à la ruine.

Le régime ukrainien s’est vu par contre présenté comme un pays européen exemplaire dans son positionnement, devant par conséquent disposer du soutien complet de l’Union européenne. L’armée ukrainienne est également présentée comme victorieuse, triomphante, etc.

Tout serait de la faute de « l’impérialisme russe », et seulement de « l’impérialisme russe ». L’Ukraine doit être appuyée jusqu’au bout, sans hésitations aucune.

On est à un niveau de propagande à 100%, d’ailleurs l’ensemble des médias bombardent désormais l’opinion publique de manière entièrement unilatérale. Plus aucune voix différente, à défaut de critique, n’est tolérée. La seule chose acceptée, c’est l’appel à la mobilisation en faveur du régime ukrainien, avec le plus d’armes possibles, tout en cherchant prétendument à éviter de rentrer directement en guerre.

Cela reflète le positionnement de la société française, capitaliste, qui a décidé d’accepter la guerre contre la Russie, et même de la vouloir. Ce faisant, la France assume d’être un valet de la superpuissance américaine, puisque c’est elle qui est à l’oeuvre à l’arrière-plan dans l’ensemble de la situation. Le conflit Ukraine-Russie est en fait un conflit OTAN-Russie, ou plutôt États-Unis-Russie, voire États-Unis-Chine. On est en pleine bataille pour le repartage du monde.

Il n’existe d’ailleurs aucune opposition à la tendance à la guerre à l’Assemblée. Les socialistes ont, lors du pseudo débat, dénoncé la Russie. Les écologistes d’EELV assument de converger entièrement avec la ligne de la superpuissance américaine. Le PCF a dénoncé « l’impérialisme russe », avec ses « crimes de guerre », ses « crimes contre l’humanité », saluant l’armée ukrainienne et sa « bravoure » contre le Kremlin.

La France Insoumise a repris tous les clichés propagandistes sur une armée russe massacrant les civils, bombardant les hôpitaux et les maternités, une centrale nucléaire, multipliant les « crimes de guerre ». Elle a même appelé les Russes à contester la mobilisation partielle et à la refuser. La France doit être aux côtés de l’Ukraine, etc.

Le Rassemblement national de Marine Le Pen a condamné les annexions russes à l’Est de l’Ukraine, se contentant de demander plus de militarisme, et d’appeler à ce que les sanctions contre la Russie n’aient pas d’impact « sur les Français ».

Emmanuelle Ménard, député de l’Hérault et femme de Robert Ménard de qui elle partage la ligne, a été extrêmement agressive dans la dénonciation de la Russie, espérant qu’on fournisse assez d’armes au régime ukrainien.

Ce qui est une ligne qui est celle de la Droite nationaliste identitaire en général, comme le mouvement Reconquête d’Eric Zemmour, qui n’est pas au Parlement. Damien Rieu, une de ses principales figures, a dénoncé le discours de Vladimir Poutine du 30 septembre 2022, en raison de ses propos sur la Russie s’appuyant sur plusieurs peuples différents.

C’est que tous les identitaires sont en faveur de l’Ukraine, toute une scène ultra-nationaliste allant même s’engager dans l’armée ukrainienne, sous l’égide du fameux bataillon Azov. On voit très bien ici comment ces gens sont un simple outil de l’OTAN, servant à celle-ci de mercenaires pour épauler le régime ukrainien.

On a typiquement une situation avec une Droite qui, quelles que soient ses variantes, est entièrement favorable à la guerre contre la Russie, et une « Gauche » qui n’est pas contre, se contenant de donner une façade vaguement humaniste au militarisme.

Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, est d’ailleurs également intervenu et a expliqué, comme il l’a déjà fait, que les aides militaires françaises ne sont pas du tout rendues publiques. Le ministre avait déjà expliqué cela en juillet 2022. Il a également expliqué que l’armée française en Roumanie a coûté cette année 700 millions d’euros. Cela ne provoque aucun remous.

C’est tout à fait cohérent. La France capitaliste compte maintenir ses positions internationales, au mieux y a-t-il des inquiétudes sur les factures dans le pays, ce qui est le maximum de préoccupation de la CGT, du PCF, de la France Insoumise.

Même à l’extrême-Gauche, on a au mieux de gens disant qu’il faut opposer la Russie à l’Otan. C’est une position erronée : il faut souhaiter la défaite de son propre pays, donc il faut souhaiter la défaite du régime ukrainien. C’est l’aspect principal de toute position correcte sur la guerre, et la guerre est elle-même l’aspect principal de la réalité politique française, quel que soit ce que pensent les gens, ou justement malgré les gens et leur mauvaise foi capitaliste.

Tel est le sens d’un réel engagement ayant une portée historique. Rien ne peut avoir de signification sans passer par le prisme de cet engagement anti-guerre.

Et il faut voir les choses en face : La France Insoumise et le PCF ne combattent pas l’OTAN, ils ne combattent pas le soutien militaire de la France au régime ukrainien. Quant au Rassemblement national, il n’est qu’un accompagnateur protectionniste de l’évolution du monde.

Qui veut défendre les intérêts des larges masses doit se concentrer résolument dans le combat contre la guerre impérialiste, principalement contre son propre pays, valet de la superpuissance américaine !

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L’utilisation du concept de crise par Vladimir Poutine le 30 septembre 2022

On parle ici d’économie politique.

L’un des aspects très particuliers du discours stratégique de Vladimir Poutine du 30 septembre 2022, c’est son utilisation du concept de crise. Il y a quelque chose de très surprenant, car normalement aucun régime fondé sur le capitalisme n’admet le concept de crise. Le capitalisme se présente comme à la fois inévitable et en mouvement perpétuel, il n’y a pas de place pour quoi que ce soit qui le présente sous un jour temporaire, relatif.

Or, Vladimir Poutine a dans son discours utilisé le concept de crise littéralement de la manière avec laquelle l’Internationale Communiste abordait la « crise générale du capitalisme » durant la période de l’entre-deux guerres. Plus encore, il utilise une présentation de « périodes » tout à fait en phase avec ce principe de crise générale conçu par l’Internationale Communiste.

Cela ne veut bien entendu nullement dire que Vladimir Poutine soit devenu communiste. Cependant, comme la Russie est à la marge du capitalisme mondial et converge avec la Chine, elle joue un rôle explosif dans la remise en cause de l’ordre mondial capitaliste actuel – pour le remplacer par un autre, mais bien entendu ce n’est pas dit ainsi.

Si on fait attention aux commentaires des lecteurs bourgeois du Figaro dans les articles sur la Russie, on peut d’ailleurs remarquer que justement en raison de cette remise en cause par la Russie, Vladimir Poutine est assimilé à un communiste. Il contribue à déstabiliser le capitalisme, il est donc communiste, même si en réalité il déstabilise le capitalisme sous une certaine forme, pour en vouloir une autre.

Mais voici les mots de Vladimir Poutine lors de son discours.

« Qu’est-ce que je veux souligner ? Tout porte à croire que les élites occidentales ne vont pas chercher de solutions constructives à la crise alimentaire et énergétique mondiale, qui a surgi par leur faute, précisément à cause de leur politique de longue date, bien avant notre opération militaire spéciale en Ukraine, et dans le Donbass.

Ils n’ont pas l’intention de résoudre les problèmes d’injustice, d’inégalité. On peut craindre qu’ils soient prêts à utiliser d’autres recettes, qui leur sont familières.

Et il convient ici de rappeler que l’Occident est sorti des contradictions du début du 20e siècle par la Première Guerre mondiale.

Les récompenses de la Seconde Guerre mondiale ont permis aux États-Unis de surmonter enfin les effets de la Grande Dépression et de devenir la première économie mondiale, imposant à la planète la puissance du dollar comme monnaie de réserve mondiale.

L’Occident a largement surmonté la crise des années 1980 – et la crise s’est aggravée dans les années 1980 – en s’appropriant l’héritage et les ressources de l’Union soviétique, qui s’est effondrée et a fini par s’écrouler. C’est un fait.

Maintenant, pour se sortir d’un nouvel enchevêtrement de contradictions, il leur faut à tout prix casser la Russie, et les autres États qui choisissent la voie souveraine du développement, afin de voler encore plus la richesse des autres et à ce prix de boucher, de colmater leurs trous.

Si ce n’est pas le cas, je n’exclus pas qu’ils tentent de provoquer l’effondrement du système, sur lequel tout pourra être imputé, ou, Dieu nous en préserve, qu’ils décident d’utiliser la formule bien connue ‘‘la guerre va tout effacer’’. »

Si l’on regarde bien, ce que dit Vladimir Poutine c’est que le capitalisme a connu une certaine forme pendant cent ans, à partir de 1914, et que maintenant il va en prendre une nouvelle. Certains pays ont dominé le 20e siècle, mais le 21e siècle ne sera pas dominé par ces pays, ni par personne – en réalité bien entendu il s’agit simplement de remplacer les pays dominants.

La Russie exprime ici, par la voix de Vladimir Poutine, son entière convergence avec la Chine. Ce que dit Vladimir Poutine, c’est que le capitalisme monopoliste russe a tout à gagner et même ne peut se maintenir que si la Chine devient la superpuissance dominante.

C’est cela qui permet, dans une forme récupérée à l’Internationale Communiste mais déformée, le réemploi du concept de crise et même de bouleversement de la situation mondiale.

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Le discours « échecs en quatre dimensions » de Vladimir Poutine le 30 septembre 2022

Le point de non-retour est désormais dépassé.

Le 30 septembre, le président russe Vladimir Poutine a tenu un court discours sur la fameuse place rouge de Moscou, afin de présenter l’intégration de quatre régions qui, il n’y a même pas dix ans, relevaient de l’Ukraine. Cela relevait d’un meeting-concert, intitulé « Le choix du peuple, ensemble pour toujours ».

Ses propos ont été cependant assez brefs ; il s’est voulu volontaire, très volontaire, mais n’a pas réussi car trop sous le coup de l’émotion. S’il a présenté le jour comme historique, ce n’est pas pour rien de son point de vue, puisque la Russie « retrouve » des Russes ou plus exactement ces derniers reviennent dans le giron de la mère-Russie.

De manière plus terre à terre, on parle tout de même ici d’une zone à peu près grande comme le Portugal, avec les régions de Louhansk et de Donetzk, qui avaient formé des « républiques populaires » à la suite du coup d’État nationaliste et pro-occidental à Kiev en 2014, ainsi que les régions de Kherson et de Zaporojié passées sous contrôle militaire russe à la suite de l’offensive de février 2022.

Une partie des régions de Zaporojié et de Donetzk sont par ailleurs encore sous le contrôle du régime ukrainien, ce qui implique que la Russie va elle-même entrer légalement en guerre avec l’Ukraine.

Le discours était comme on le sait l’aboutissement de référendums, pour la séparation d’avec l’Ukraine tout d’abord pour Kherson et Zaporojié, pour rejoindre le « peuple multinational de la Fédération de Russie » pour l’ensemble des quatre dans la foulée. La dimension « légale » est une tradition russe historique.

Voici les résultats officiels, qui sont naturellement forcés par le cours des choses, sans pour autant qu’il soit possible de nier que l’attachement à la Russie prime d’une manière ou d’une autre dans cette partie du monde, le régime ultra-nationaliste ukrainien servant de repoussoir.

Il ne faut pas se leurrer : l’idée de rejeter à 100% la Russie, comme l’exige le régime ukrainien, même dans le cas où on soutient l’Ukraine, est absolument intenable humainement pour les gens ayant des liens, d’une manière ou d’une autre, avec la Russie.

La région de Kherson a d’ailleurs été prise sans coup férir dès le début de l’offensive russe, en raison de trahisons massives dans l’appareil d’État ukrainien régional.

ParticipationPour l’adhésion à la Fédération de Russie
Donetzk97,5%99,23%
Louhansk92,6%98,42%
Kherson76,9%87,05%
Zaporojié85,4%93,11%

L’intégration formelle des quatre régions s’est déroulée dans la salle Georgievsky du palais du Kremlin, une salle résolument splendide dédiée aux plus grandes cérémonies honorifiques historiquement en Russie. C’est à cette occasion que Vladimir Poutine a tenu un discours d’une quarantaine de minutes.

Et là le discours a été d’un tout autre calibre que le discours lors du meeting. Il reflète une transformation radicale de la ligne de l’appareil d’État russe. On ne peut pas comprendre l’État russe, sa stratégie, sans saisir précisément les contours de ce qu’il a formulé.

Vladimir Poutine a tout d’abord souligné le lien historique des régions de Kherson et de Zaporojié avec la « Nouvelle Russie » établie par Catherine II de Russie, dénonçant le « coup d’État néo-nazi de 2014 » et demandant une minute de silence pour les « martyrs » tombés depuis sous les coups des nationalistes ukrainiens.

Il a parlé d’un amour maintenu pour la Russie, y compris pour ceux nés « après la tragédie de l’effondrement de l’Union soviétique », une « catastrophe nationale », et même si le passé ne peut pas être restitué, il reste une volonté de vivre ensemble de la part de ceux « dont les ancêtres ont vécu dans un seul État pendant des siècles ».

L’intégration des quatre régions est considérée comme inaliénable, l’Ukraine devra céder quoi qu’il en soit :

« Je veux que les autorités de Kiev et leurs vrais maîtres en Occident m’entendent, afin que tout le monde s’en souvienne : les habitants de Lougansk et de Donetsk, de Kherson et de Zaporojié deviennent nos citoyens pour toujours.

Nous appelons le régime de Kiev à un immédiat cessez-le-feu, à cesser toutes les hostilités, la guerre qu’il a déclenchée en 2014, et à retourner à la table des négociations. Nous sommes prêts pour cela, cela a été dit plus d’une fois.

Mais nous ne discuterons pas du choix des habitants de Donetsk, Lougansk, Zaporojié et Kherson, il a été fait, la Russie ne le trahira pas. »

Cet aspect du discours ne concerne toutefois que le début et une petite partie de celui-ci. La grande majorité a tenu à une dénonciation acharnée des pays occidentaux et de leur tentative de transformer la Russie en « colonie ». La Russie se défendant, se protégeant, serait donc le phare du refus de l’ordre mondial décidé par les occidentaux, au point que Vladimir Poutine argue que la Russie est séparée de l’histoire du colonialisme et même que, à travers l’URSS, elle a été à la pointe de l’anti-colonialisme !

C’est là bien entendu totalement tiré par les cheveux, mais correspond à ce mélange Russie/URSS aux contours adaptables selon les besoins. Il faut se souvenir que Vladimir Poutine cherche ici à toucher notamment ou surtout des dirigeants de pays du tiers-monde, ce qu’il dit là est parfait pour la junte militaire au Mali ou bien l’État nationaliste-social syrien par exemple.

« Qu’est-ce sinon du racisme que la conviction péremptoire de l’Occident que sa civilisation, sa culture néolibérale est un modèle incontestable pour le monde entier ? (…)

Il convient de rappeler à l’Occident qu’il a commencé sa politique coloniale au Moyen Âge, la traite mondiale des esclaves a suivi, le génocide des tribus indiennes en Amérique, le pillage de l’Inde, de l’Afrique, les guerres de l’Angleterre et de la France contre la Chine, à la suite de quoi il a été contraint d’ouvrir ses ports au commerce de l’opium.

Ce qu’ils ont fait, c’est mettre des nations entières sous drogue, exterminer délibérément des groupes ethniques entiers pour le bien de la terre et des ressources, organiser une véritable chasse aux gens comme des animaux.

Ceci est contraire à la nature même de l’homme, vérité, liberté et justice. Et nous, nous sommes fiers qu’au XXe siècle, ce soit notre pays qui ait dirigé le mouvement anticolonial, qui ait ouvert des possibilités à de nombreux peuples du monde de se développer, afin de réduire la pauvreté et les inégalités, de vaincre la faim et la maladie. »

L’intégration des quatre régions permet à la Russie de ne plus être faible, malade, poussive :

« Je souligne que l’une des raisons de la russophobie séculaire, l’hostilité non dissimulée de ces élites occidentales envers la Russie tient précisément à ce que nous ne nous sommes pas laissé voler pendant la période des conquêtes coloniales, nous avons forcé les Européens à commercer pour un bénéfice mutuel.

Cela a été réalisé en créant un État centralisé fort en Russie, qui s’est développé et s’est renforcé sur les grandes valeurs morales de l’orthodoxie, de l’islam, du judaïsme et du bouddhisme, sur la culture russe et la parole russe ouverte à tous.

On sait que des plans d’interventions en Russie ont été élaborés à plusieurs reprises, ils ont essayé d’utiliser le temps des troubles au début du XVIIe siècle et la période de bouleversements après 1917 a échoué. L’Occident a néanmoins réussi à s’emparer des richesses de la Russie à la fin du XXe siècle, lorsque l’État a été détruit.

Ensuite, nous avons été appelés à la fois amis et partenaires, mais en fait, ils nous ont traités comme une colonie – des milliards de dollars ont été détournés du pays dans le cadre de divers stratagèmes. Nous nous souvenons tous de tout, nous n’avons rien oublié.

Et ces jours-ci, les habitants de Donetsk et de Louhansk, de Kherson et de Zaporijia se sont prononcés en faveur de la restauration de notre unité historique. Merci ! »

Et vient alors, comme en passant, une remarque de portée dramatique :

« Les États-Unis sont le seul pays au monde à avoir utilisé deux fois l’arme nucléaire, détruisant les villes japonaises d’Hiroshima et de Nagasaki. Soit dit en passant, ils ont créé un précédent. »

Cette remarque selon laquelle il y a un « précédent » est bien entendu un avertissement sur l’usage russe éventuel de la bombe atomique.

Et il s’ensuit une très fine allusion à la Chine. Les propos suivants de Vladimir Poutine montrent parfaitement comment ici, à travers lui, c’est la Chine qui parle et qui dresse un avertissement à la superpuissance américaine. On a ici directement affaire à la théorie dite « des trois mondes », non pas dans la version de Mao, mais dans la version de Deng Xiao Ping.

Les pays en développement doivent faire front contre l’hégémonie, mais d’une manière en fait particulière, puisqu’ils doivent concrètement passer sous le giron de la Chine en passe de devenir la principale superpuissance en remplacement de la superpuissance américaine.

« Le diktat américain est basé sur la force brute, sur la loi du plus fort. Parfois magnifiquement emballé, parfois sans emballage, mais l’essence est la même – la loi du plus fort.

D’où le déploiement et l’entretien de centaines de bases militaires dans tous les coins du monde, l’expansion de l’OTAN, les tentatives de constituer de nouvelles alliances militaires telles que AUKUS et autres.

Un travail actif est également en cours pour créer un lien politico-militaire entre Washington, Séoul et Tokyo.

Tous les États qui possèdent ou cherchent à posséder une véritable souveraineté stratégique et sont capables de défier l’hégémonie occidentale sont automatiquement inclus dans la catégorie des ennemis.

C’est sur ces principes que sont construites les doctrines militaires des USA et de l’OTAN, n’exigeant rien de moins qu’une domination totale.

Les élites occidentales présentent leurs plans néocoloniaux de la même manière hypocrite, même avec un semblant de paix, elles parlent d’une sorte d’endiguement, et un mot aussi rusé erre d’une stratégie à l’autre, mais, en fait, ne signifie qu’une seule chose : saper tous les centres souverains de développement.

On a déjà entendu parler du confinement de la Russie, de la Chine, de l’Iran. Je crois que d’autres pays d’Asie, d’Amérique latine, d’Afrique, du Moyen-Orient, ainsi que les partenaires et alliés actuels des États-Unis, sont les suivants. »

Vladimir Poutine a également, bien entendu, fait remarquer la crise énergétique dans les pays occidentaux, après avoir dénoncé les sanctions contre la Russie :

« Mais les gens ne peuvent pas être nourris avec des dollars et des euros imprimés. Impossible de se nourrir avec ces bouts de papier, et impossible de chauffer un foyer avec la capitalisation virtuelle et gonflée des réseaux sociaux occidentaux. »

Et il a souligné la décadence de l’occident, de manière bancale bien entendu car on sait bien que la Russie est tout à fait pareillement contaminée par le capitalisme le plus cynique, en mode oligarchique. Mais même si c’est de la démagogie, cela tape fort là où la Russie n’a pas sombré :

« Je veux maintenant revenir sur ce que j’ai dit, je veux m’adresser à tous les citoyens du pays – pas seulement aux collègues qui sont dans la salle – à tous les citoyens de Russie : voulons-nous avoir, ici, dans notre pays , en Russie, au lieu de maman et papa, « parent numéro un », « numéro deux », « numéro trois » – sont-ils déjà complètement fous?

Voulons-nous vraiment que des perversions qui conduisent à la dégradation et à l’extinction soient imposées aux enfants de nos écoles dès le primaire ? Se faire leurrer qu’il existe soi-disant d’autres genres que les femmes et les hommes, et se voir proposer une opération de changement de sexe ? »

Cela débouche sur un appel ouvertement « conservateur révolutionnaire » :

« Je le répète, la dictature des élites occidentales est dirigée contre toutes les sociétés, y compris les peuples des pays occidentaux eux-mêmes. C’est un défi pour tout le monde.

Un tel déni complet de l’homme, le renversement de la foi et des valeurs traditionnelles, la suppression de la liberté acquiert les caractéristiques d’une « religion inversée » – le satanisme pur et simple.

Dans le Sermon sur la montagne, Jésus-Christ, dénonçant les faux prophètes, dit : C’est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez. Et ces fruits toxiques sont déjà évidents pour les gens – pas seulement dans notre pays, dans tous les pays, y compris pour de nombreuses personnes et en Occident même.

Le monde est entré dans une période de transformations révolutionnaires, elles sont de nature fondamentale.

De nouveaux pôles de développement se forment, ils représentent la majorité – la majorité ! – de la communauté mondiale et sont prêts non seulement à déclarer leurs intérêts, mais aussi à les protéger, et à voir la multipolarité comme une opportunité de renforcer leur souveraineté, et donc d’acquérir une vraie liberté, une perspective historique, leur droit à une liberté indépendante, créative, développement original, à un processus harmonieux.

Partout dans le monde, y compris en Europe et aux États-Unis, comme je l’ai dit, nous avons de nombreuses personnes partageant les mêmes idées, et nous ressentons, nous voyons leur soutien. Un mouvement de libération anticolonial contre l’hégémonie unipolaire se développe déjà au sein des pays et des sociétés les plus diverses.

Sa subjectivité ne fera que grandir. C’est cette force qui déterminera la future réalité géopolitique.

Et il a conclu en citant le philosophe conservateur Ivan Iline, qui a émigré à la révolution russe et est devenu une référence ultra-conservatrice nationaliste après 1989 :

« Si je considère la Russie comme ma patrie, cela signifie que j’aime en russe, contemple et pense, chante et parle russe, que je crois en la force spirituelle du peuple russe. Son esprit est mon esprit, son destin est mon destin, sa souffrance est ma douleur, sa floraison est ma joie. »

Pour résumer : le régime russe adopte officiellement une ligne conservatrice révolutionnaire qui, auparavant, était sous-jacente. Cela correspond forcément à la transformation de la Russie en capitalisme monopoliste d’État, c’est-à-dire en dictature d’une petite minorité, de type oligarchique, dans une perspective militariste ouverte.

La Russie s’arqueboute ainsi et la ligne du régime est de se poser comme outil historique nécessaire aux pays du tiers-monde en « développement » : si le Brésil, le Mexique, l’Afrique du Sud, l’Iran, la Turquie, la Chine, l’Inde… veulent parvenir à passer un cap, alors ils ont obligatoirement besoin de la Russie pour contrer la superpuissance américaine hégémonique qui compte maintenir sa position de force au niveau mondial.

Cela montre le très haut niveau stratégique de l’appareil d’État russe, ce qu’on appelle en anglais le 4D chess, les échecs en quatre dimensions, c’est-à-dire une analyse ultra-poussée avec des enchevêtrements tels que vu de l’extérieur on n’en saisit pas les fils conducteurs.

La Russie considère qu’il y a une crise et elle veut passer entre les mailles du filet. Elle fait, à sa manière, ce que le Royaume-Uni a fait avec le Brexit.

Le régime ukrainien a très bien compris ce que cela impliquait pour lui et a le même jour demandé son entrée officielle dans l’OTAN puisque, sur le terrain, l’Ukraine est déjà entièrement opérationnelle selon le mode de l’OTAN et avec son matériel. Le secrétaire de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a accepté la demande mais immédiatement expliqué que ce n’était pas possible, puisque cela impliquerait immédiatement une guerre OTAN-Russie.

Reste à voir comment vont réagir les pays européens. Le maintien de la Russie sur une ligne dure, sur une position forte, va bouleverser le paysage politique après l’hiver si l’Ukraine n’a pas réalisé de succès militaire majeur. Les plaques tectoniques des contradictions entre puissances ne sont de toutes façons pas près de cesser – on n’échappera pas à la 3e guerre mondiale, à moins d’un bouleversement révolutionnaire d’ampleur sur la face du monde. Et sinon ce bouleversement sera produit par la guerre.

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Escalade américaine, Nord Stream saboté, référendums russes et menace atomique

Nous vivons un drame et l’indifférence est complète.

Les événements ne cessent de s’accélérer dans une tendance inexorable à l’affrontement général pour le repartage du monde. Très objectivement, l’indifférence prédominante face à tout cela est glaçante. Si agauche.org n’avait pas annoncé le conflit militaire Russie-Ukraine six mois avant qu’il ne se déclenche, s’il n’y avait pas les analyses justes de la décision historique de cet affrontement, où serions-nous? A errer sans fin… déjà que la situation est ignoble !

Et on peut compter sur la superpuissance américaine pour être aux premières loges du désastre. Elle vient de passer commande pour 1,1 milliard de dollars à son propre complexe militaro-industriel, afin d’aider le régime ukrainien, tant militairement (18 artilleries de précision HIMARS et leurs munitions,150 véhicules blindés, 150 véhicules tactiques tracteurs d’armement, des radars et des armes anti-drones, etc.) que financièrement.

On parle ici au total de 16,2 milliards de dollars  distribués depuis le début de la guerre en Ukraine. Et il y a eu aussi, vraisemblablement également de la part des Américains, des actions contre les gazoducs Nord Stream et Nord Stream 2. On parle de trois explosions sous-marines provoquant de très importantes fuites de gaz, à environ 70 mètres de profondeur. Qui peut avoir intérêt à rendre définitivement caduc ces gazoducs, à part les Américains? Ils ne cessent depuis février 2022 de dire à leur sujet que c’est de l’histoire ancienne, et le Wahsington Post est heureux d’expliquer désormais que :

« Cet épisode sonne la fin définitive des projets Nord Stream, qui a renforcé la dépendance de l’Europe à l’égard du gaz russe. »

L’absence de gaz russe rend en effet l’Europe dépendante de la superpuissance américaine et de son gaz naturel liquéfié, qui provient en grande majorité du gaz de schiste. Et le gouvernement français est un simple valet de la superpuissance américaine. Catherine Colonna, ministre de l’Europe et des affaires étrangères française, s’est rendue pour la troisième fois depuis février 2022 à Kiev, le 27 septembre 2022. L’Union européenne met quant à elle en place le huitième paquet de sanctions contre la Russie.

Et la propagande est ininterrompue. Il est par exemple parlé de référendums bidons tenus dans les régions de Zaporijjia, Kherson, Donetzk et Lougansk, avec des résultats ultra-majoritaires pour rejoindre la Russie. Mais au-delà de toute considération sur la nature du régime russe et la mise en place militarisée de ces référendums, il est absurde de ne pas voir qu’à l’arrière-plan il y a une question russo-ukrainienne brûlante, avec un régime ukrainien pro-occidental fanatisé et niant tout lien historique avec la Russie.

Il ne s’agit pas de dire comme le régime russe que l’Ukraine n’existe pas, mais pour une partie significative des gens, entre une Ukraine fictive issue des rêves cauchemardesques des nationalistes et une Russie qui est ce qu’elle est mais qui est la Russie… la réflexion est alors « tant pis ».

Cette absence de réalisme de médias notamment français, au nom de l’esprit occidental de conquête porté par le capitalisme en crise, mène au désastre. Car la Russie a le dos au mur, également par choix naturellement. Dimitri Medvedev, qu’on doit présenter comme le numéro 2 du régime et qui se met en scène comme le successeur de Vladimir Poutine à la tête du pays, a tenu à ce sujet des propos très clairs.

Dans un long message posté sur le réseau social Telegram, où il revient sur la question de l’emploi des armes nucléaires, il dit les choses suivantes. Le « monde anglo-saxon » ne cesse de parler de « liberté » et de « démocratie », mais c’est uniquement pour maintenir sa direction exclusive sur le cours du monde.Et il ne cesse de dénoncer la Russie et son possible emploi de l’arme atomique.

Ce à quoi répond Dimitri Medvedev de la manière suivante : la Russie a une doctrine très claire, l’arme atomique ne sera employée qu’en cas d’attaque atomique ou bien si l’existence même de l’État russe est menacé.

L’État russe a une approche ultra-légaliste des choses, donc tout est effectivement très codifié. Il est clair que les pays occidentaux font une propagande hallucinée en accusant la Russie de vouloir employer l’arme atomique à la première occasion. Le bourrage de crâne est immense.

Dimitri Medvedev continue toutefois son propos. Il dit que la Russie n’acceptera jamais que des voisins hostiles, à l’instar de « l’Ukraine nazie qui est est aujourd’hui directement contrôlée par les pays de l’OTAN », disposent de la bombe atomique. Et s’il n’y a rien à attendre du « régime de Kiev » à ce niveau, les pays qui le contrôlent savent bien qu’il y a des limites à ne pas franchir. Il dit de ces pays :

« Ils comprennent que dans le cas où la menace contre la Russie dépasse la limite établie pour le danger, nous devrons réagir. Sans demander la permission à personne, sans de longues consultations. Et ce n’est certainement pas du bluff. »

Et, de toutes façons, l’OTAN ne réagirait pas si la Russie frappait le « régime ukrainien qui a commis un acte d’agression à grande échelle présentant un danger pour l’existence même de notre État ». L’OTAN chercherait à préserver « Washington, Londres et Bruxelles » avant tout ; on remarquera que Paris et Berlin ne sont pas mentionnés, afin d’appuyer les fractions hostiles ou étrangères à l’OTAN de ces pays.

Autrement dit, si les choses tournent mal en raison de l’appui massif de l’OTAN au régime ukrainien, la Russie vitrifiera Lviv et mettra de toutes façons le régime ukrainien à genoux, suivant le principe qu’on ne peut pas gagner une guerre contre un pays ayant l’arme atomique et une capacité à les envoyer efficacement.

La Russie accepte ainsi l’escalade occidentale, ce que montre d’ailleurs la mobilisation partielle, et l’intégration officielle à la Russie des régions de Zaporijjia, Kherson, Donetzk et Lougansk va provoquer une nouvelle onde de choc.