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Crise majeure de corruption du régime ukrainien

Même en pleine guerre, le fléau est logiquement présent.

Le ministre ukrainien de la défense devant des symboles d’unités militaires ukrainiennes lors de la réunion de Ramstein du 20 janvier 2023

Plus de dix hauts responsables politiques ukrainiens, dont un membre proche du cabinet du Président Zelensky, ont été balayés à la suite de révélations de corruption.

Cela n’a rien de nouveau, y compris d’un point de vue tout à fait officiel en Occident même si c’est désormais passé sous silence : l’Ukraine est un pays corrompu jusqu’à la moelle, avec une administration et une oligarchie étant parmi les pires du monde.

D’ailleurs, le sujet de la corruption en Ukraine était un thème récurrent de la série dans laquelle le président Zelensky jouait, en tant qu’acteur, le rôle de président.

Seulement, en Occident des moyens énormes sont mis en Ukraine contre la Russie, alors il doit forcément y avoir des garanties à ce niveau là. Et il s’agit qui plus est de faire bonne figure. Rappelons que l’Union européenne a accepté en juin 2022 que l’Ukraine soit candidate à l’entrée en son sein, et qu’elle a fourni près de 50 milliards d’euros au régime ukrainien.

D’ailleurs, comme par hasard, le « scandale » de corruption et l’éviction massive arrivent le jour de l’annonce de l’envoi de chars lourds allemands.

L’Ukraine a perdu depuis bien longtemps son autonomie, elle est de facto une colonie américaine.

Alors la corruption pourquoi pas, car de toutes façons une colonie est forcément une administration corrompue, anti-démocratique et fonctionnant contre les intérêts nationaux, mais il faut que la corruption reste dans les clous et sous le contrôle du maître colon.

C’est le sens de la grande épuration annoncée le 24 janvier 2023 au sommet de l’État ukrainien, qui démarre une nouvelle étape dans sa dépendance à l’occident.

On parle là de quelque chose de massif marquant un tournant à la tête de l’État et des administrations. Voici une liste d’accusations.

Le sous-procureur général Oleskiy Symonenko : corruption,
le ministre pour le Développement des communautés et des territoires Ivan Lukeryu (avec Vyacheslav Negoda) : mauvaise gestion des fonds d’aide pour l’achat de nourriture. On parle ici d’une affaire de détournement de 303 millions d’euros.

Le ministre pour la Politique sociale Vitaliy Muzychenk : pot-de-vin de 400 000 dollars pour « faciliter » l’achat de générateurs à des prix gonflés et conduite de voitures luxueuses.

Le ministre de la Défense Vyacheslav Shapovalov : signature des contrats d’achat de nourriture à des prix surévalués et d’avoir probablement accepté des pots-de-vin, le sous-chef de l’administration Zelensky, Kyrylo Tymoshenko : train de vie luxueux en profitant de la guerre.

Ce ne sont là que les premiers touchés par la vague. Il y a également eu Valentin Reznitchenko, le gouverneur de la région de Dnipropetrovsk qui a été accusé par plusieurs médias d’avoir attribué des contrats sur la réparation de routes à une entreprise co-fondée par sa compagne.

Les gouverneurs de cinq régions de Kiev, Zaporijjia, Soumy et Kherson ont également été démis de leurs fonctions.

On a Pavlo Galimon, chef adjoint du parti présidentiel « Serviteur du peuple », qui a été accusé de corruption liée à l’achat d’une propriété à Kiev pour un montant supérieur à ses revenus officiels.

On notera également, dans un registre différent, qu’un conseiller très proche du président ukrainien, Oleksiy Arestovych, a dû démissionner le 17 janvier 2023 après avoir dit qu’une erreur de la défense antiaérienne ukrainienne était à l’origine de la destruction d’un immeuble à Dnipro.

Et le lendemain avait lieu un crash d’hélicoptère à Kiev, tuant le ministre ukrainien de l’Intérieur Denys Monastyrsky.

On est dans une situation particulièrement troublée au sein du régime ukrainien et pour cause. D’un côté, il y a la crise du régime, dont la base fasciste est toujours plus étroite, avec des affrontements inter-factionnels.

De l’autre, il y a le ménage fait par les réels propriétaires, occidentaux, de l’Ukraine.

D’où l’explosion du scandale, qui par ailleurs a été parfaitement accompagné par les médias occidentaux pour que cela ne nuise pas à la « cause » sacrée du soutien au régime ukrainien pour démanteler la Russie.

Avec l’offensive russe à venir, le régime ukrainien va immanquablement encore plus tanguer. L’Ukraine va d’autant plus se faire dépecer.

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L’Occident envoie les Leopard 2 contre la Russie !

Oui, l’Otan est en guerre contre la Russie !

Les contradictions entre pays occidentaux ont été, pour un temps, mises de côté. Le front est mis en place afin d’accentuer l’affrontement avec la Russie par l’intermédiaire de l’Ukraine.

Le char de combat Leopard 2 produit par l’Allemagne va ainsi être envoyé en Ukraine. Non seulement elle donne son accord pour l’envoi en Ukraine de Leopard 2 vendus à d’autres pays, mais elle en envoie elle-même toute une série.

C’est la fin de toute une séquence ayant eu comme point culminant la réunion internationale sur la base américaine de Ramstein en Allemagne le 20 janvier 2023. La Pologne et surtout la superpuissance américaine y ont été folles de rage de la décision allemande de vouloir attendre l’envoi de chars américains.

Quels compromis ont été trouvés, on ne le sait pas car cela relève des magouilles impérialistes. Ce qui se joue surtout, c’est le partage des marchés pour les complexes militaro-industriels. L’Allemagne ne voulait pas que la superpuissance américaine s’arroge toutes les parts de marché.

Elle ne voulait pas non plus se retrouver plus ou moins seule face à la Russie si les choses se goupillent mal. Tout semble réglé, d’une manière ou d’une autre, dans le sens d’un compromis pour le repartage du monde, aux dépens de la Russie.

Quoi qu’il en soit, désormais on passe un nouveau cap. Et ce n’est qu’un début : c’est une ouverture de plus, en encore plus grand, de la boîte de Pandore de l’escalade militaire.

L’envoi de chars est désormais accepté et on va aller dans une logique industrielle. Parce que les chars qui vont être envoyés ne suffiront jamais. C’est juste une tentative de gagner du temps avant l’envoi, dans environ un an, de tanks bien plus modernes, avec la logistique et en ayant formé l’armée ukrainienne d’ici là.

Nous étions déjà en guerre contre la Russie. Nous le sommes encore plus. Et nous allons l’être de plus en plus, alors que la France fait partie des pays en première ligne.

L’Allemagne va pour l’instant envoyer une compagnie c’est-à-dire 14 chars Leopard 2, la Pologne également, la Norvège sans doute 9, les Pays-Bas 18 en les rachetant à l’Allemagne alors que pour l’instant ils sont achetés à crédit.

Et il y a encore de la marge : l’Allemagne dispose de 312 chars Leopard 2, dont 212 en ordre de marche. La tendance est claire, surtout que la superpuissance américaine va a priori envoyer 30 chars Abrams.

La Suisse est également de la partie ; elle va modifier son choix d’empêcher la réexportation de ses armes vendus à l’Allemagne, à l’Espagne et au Danemark.

On est reparti pour une nouvelle séquence. Comme annoncé, on rentre dans une nouvelle dimension de la guerre. La catastrophe continue.

Et nous savons de ce dont nous parlons : nous avons annoncé la guerre six mois avant qu’elle ne commence. Dans l’indifférence. Et cette indifférence continue. Et va continuer au moins pour un temps.

Le prolétariat est corrompu par le 24 heures sur 24 du capitalisme, la gauche de la gauche est composée de petits-bourgeois, et la guerre en Ukraine est un grand tabou : il est très clair que tout le monde laisse la bourgeoisie faire ce qu’elle veut sur le plan militaire.

Mais la situation se retournera – que ce soit pour empêcher la guerre totale ou bien parce que celle-ci bouleversera tout dans un sens horriblement destructeur.

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Qui sont les « pro-Russes »?

Un panorama.

L’hebdomadaire économique Challenges, à la mi-janvier 2023, publiait un éditorial à charge intitulé Emmanuel Todd et Edgar Morin : le « Parti russe » relève la tête!. Cela reflète le grandissant stress des « faiseurs d’opinions » français face à la précarité accrue du régime ukrainien sur le terrain militaire.

Une victoire russe semble se réaffirmer et, forcément, beaucoup d’opportunistes tentent de converger avec ça, au grand dam des faiseurs d’opinion qui, depuis un an, n’affrontaient aucune contestation.

En l’occurrence, Emmanuel Todd, un géographe – sociologue – intellectuel, est l’auteur d’un texte où il explique qu’une année après le début du conflit en Ukraine la Russie se maintient et se maintiendra (« La Troisième Guerre mondiale a commencé« ).

Edgar Morin, un sociologue de 101 ans passé du PCF à Sarkozy, a publié l’ouvrage De guerre en guerre, où il souligne que le régime ukrainien et le camp pro-Ukraine menace la Russie qui, on l’aura compris, se maintient et se maintiendra.

On a également Pierre de Gaulle, petit-fils de Charles de Gaulle, qui s’exprime dans un sens pro-Russie, comme ces derniers jours sur RMC radio, un média vecteur de l’extrême-Droite de ce genre.

Sa pensée, et celle d’Emmanuell Todd et d’Edgar Morin également, se résume parfaitement avec ses propos suivants:

« C’est une grave erreur de voir les Russes avec des yeux d’Occidentaux. Ce sont un peuple de philosophes, de scientifiques, de musiciens, de conquérants. Et on veut les reléguer au rang de seconde puissance plus ou moins en voie de développement, faite de rustres et de ploucs. »

Autrement dit, cela correspond au point de vue d’une partie de la bourgeoisie française qui dit : attention, la Russie va rester dans le panorama « géopolitique », suivre entièrement les Américains c’est se tirer une balle dans le pied.

C’est un point de vue partagé par une partie significative de la bourgeoisie, mais sans débouchés politiques. L’armée française est entièrement intégrée dans l’OTAN et un retournement de situation est devenu impossible.

Même Marine Le Pen et Eric Zemmour sont muets depuis un an au sujet de la guerre en Ukraine, précisément pour cette raison. La Droite est pro-américaine et l’extrême-Droite est son prolongement.

D’ailleurs, toute la scène des cogneurs et bastonneurs d’extrême-Droite est pro-régime ukrainien, de facto pro-OTAN.

Naturellement, ces provocateurs agissent de manière éclectique pour semer la confusion. Ils parlent ainsi de France colonisée alors qu’ils sont les premiers au service de la superpuissance américaine ! Il n’y a de fait plus d’extrême-Droite en France, seulement une Droite extrême servant de prolongement populiste ou musclé à la Droite.

Il existe pourtant bien des « pro-Russes » qui, en pratique, se comptent sur les doigts de la main. Plutôt que pro-Russes, il faudrait parler de gens éclectiques plaquant leurs rêves ou fantasmes sur un empire continental russe fantasmé.

Ce n’est pas le genre à lire Tolstoï et écouter Tchaïkovski. La culture ne les intéresse pas et ils ne sont pas de gauche. Agauche.org a annoncé le conflit militaire en Ukraine six mois avant son commencement, a dénoncé le rôle de l’OTAN sur ce plan dès avril 2022, mais jamais ils ne se tourneront vers nous. Ils pratiquent l’aventurisme.

D’une grande sincérité, on trouve en premier lieu Erwan Castel, un ancien officier parachutiste français devenu militant indépendantiste breton, puis guide expédition en Amazonie française, avant de rejoindre les rebelles du Donbass en 2014 et de rester sur place.

C’est un soldat perdu qui cherche une Cause à rallier, afin que sa vie serve à servir. C’est un pèlerin du néant, qui veut mettre fin à l’injustice mais dont l’horizon est immédiat, sans plus, restreint donc, mais c’est selon lui déjà l’absolu. Il est là pour aider, avec toute sa vie, tout son argent, et pour lui le peuple est malheureusement toujours perdant, à moins que peut-être un jour…

Il rêve pour cette raison d’une Russie impériale élargie territorialement où chaque peuple en son sein conserverait sa « spécificité », dans une union communautaire locale cimentée par l’empire central. C’est ce qu’on appelle un « national-révolutionnaire », il tangue entre du social internationaliste et de l’identitaire conservateur.

Erwan Castel informe très régulièrement des événements du conflit militaire en Ukraine, en étant pro-Russie mais « critique » du conservatisme, sur son compte Telegram.

Très proche dans le fond mais dans un style totalement différent, on a l’avocat Régis de Castelnau. Sur son Twitter et sur son blog, il tient des propos éclectiques, mêlant positions pro-classe ouvrière et clairement de gauche, conservatisme nationaliste, anti-impérialisme et anti-américanisme.

On sent qu’il est issu du PCF des années 1970 et qu’il tente de trouver à Droite des solutions pour la Gauche ; il écrit à ce titre dans la revue Front populaire de Michel Onfray, qui tente de synthétiser une idéologie fasciste au sens le plus strict du terme.

On retrouve grosso modo le même état d’esprit sur les comptes Twitter Fulgur advenit et Jacques Frère, constamment mis à jour tout au long de la journée.

Il est d’ailleurs régulièrement dit dans les médias occidentaux que la Russie utilise de très nombreux bots informatiques et du personnel pour publier sur des comptes fictifs sur les réseaux sociaux, ou bien des commentaires pro-russes dans les journaux.

C’est substantiellement inexact. Les comptes pro-Russie ne représentent rien par rapport aux comptes pro-OTAN pro-régime ukrainien. De plus, ils suivent très mal ce qui se passe sur le plan politique. Par exemple, la célébration de Stepan Bandera par le maire de Lviv en janvier 2023 est totalement passé inaperçue.

Si ces comptes étaient réellement structurés, cela aurait été mis en avant. On est plus dans l’action sur le tas, au moyen d’idéalistes et d’aventuriers, et de traductions. La quantité prime, à l’exemple du compte Telegram Russosphère.

D’où justement l’utilisation par la Russie d’opportunistes complets, comme Xavier Moreau, installé à Moscou depuis 2000. C’est un ancien militaire qui s’est placé comme interface pour les entreprises françaises s’installant en Russie.

Depuis le début du conflit militaire en Ukraine, il commente l’actualité sur le site Stratpol de manière triomphaliste jusqu’au délire. A le lire et l’écouter, on se demande pourquoi l’armée russe n’a pas conquis toute l’Europe de l’Ouest au bout d’une semaine.

On a également, dans la même perspective carriériste, le journaliste Régis Le Sommier, passé par Paris Match et RT France (qui vient de définitivement cesser ses activités en raison de la fermeture forcée de tous ses comptes). Il a monté le média Omerta avec une trentaine de journalistes ; Régis Le Sommier est même en ce moment avec Charles d’Anjou directement sur la ligne de front.

On parle en effet là de quelqu’un qui a la reconnaissance officielle du régime russe. Ce dernier ne désire que des conservateurs à mentalité traditionaliste, impériale, religieuse… tout en donnant du grain à moudre à tout qui contribue à une contestation – agitation venant saper la légitimité des gouvernants.

Le média RT France accordait ainsi une grande place aux anti-vaccins, et Omerta parle beaucoup de la réforme des retraites. C’est pourquoi niveau pro-Russes on trouve également différents blogs, comptes Facebook et Twitter qui mélangent anti-impérialisme, complotisme, anti-américanisme, géopolitique, etc.. On a ici par ailleurs des gens d’idéologie pro-CUBA, pro-gauche du PCF, pro-Chine, etc..

Mentionnons par exemple Russie politics, le Saker francophone, le Grand Soir, etc.

L’association d’Alain Soral, Egalité et réconciliation, se la joue désormais également pro-Russie, mais c’est totalement fictif et ne mérite pas d’être réellement mentionné. C’est une simple tentative d’exister alors que la crise du capitalisme commencée en 2020 a fait littéralement s’effacer l’antisémitisme, fond de commerce de cette structure.

Et encore, quel serait le résultat en cas de réussite de l’entreprise, du fait de se raccrocher à la Russie ? Cette petite scène pro-Russie ne pèse guère. Et elle n’a pas d’avenir.

La bourgeoisie française considère que pour sauver le capitalisme, il faut converger forcément avec le capitalisme américain et son mode de vie. La Droite française veut bien l’autoritarisme politique, mais elle considère que sans le libéralisme culturel, il y a un risque pour l’économie libérale.

Elle est culturellement liée à la superpuissance américaine. D’ailleurs, le bourgeois français fantasme sur New York comme capitale du capitalisme. Pour lui, Vladimir Poutine est un bolchevik car il vient perturber l’ordre mondial.

La Russie ne trouvera donc aucune aide, à part subjective, dan cette scène conservatrice tout à fait isolée. Elle trouverait une aide dans une Gauche historique assumée, mais le régime russe ne peut évidemment, pour des raisons de classe, se tourner vers elle.

De plus, le principe même de la Gauche historique est l’autonomie stratégique. Même si l’ennemi principal c’est la superpuissance américaine et l’OTAN, il ne faut bien entendu pas converger avec le régime russe, qui ne représente pas les intérêts des masses russes.

Rien que le fait de se coltiner des hurluberlus ne connaissant rien à la Russie en témoigne bien. C’est vraiment la honte. Mais qu’attendre d’autre du régime russe actuel, pour qui la Russie réelle, avec son immense culture, n’est qu’un arrière-plan pour des rêves d’empire?

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Pétition de Nobel et de scientifiques sur l’Ukraine et la guerre nucléaire

Il faut que les bouches s’ouvrent.

14 prix Nobel et toute une série de scientifiques ont signé un appel visant à dénoncer l’emploi de la guerre nucléaire et l’escalade en ce sens à l’occasion du conflit militaire en Ukraine.

De manière notable, on ne trouve aucun Français. Ce qui n’est pas étonnant : en France, la possession de l’arme atomique est une cause sacrée de la bourgeoisie. Exiger l’abolition de cette arme exige d’assumer un haut niveau de conflictualité politique…

Et il va falloir que les scientifiques en France cessent de se prétendre neutre, qu’ils arrêtent de se mettre à l’écart de toute responsabilité. Leur pseudo « objectivité » n’est que le masque de la soumission aux valeurs dominantes.

Dans la guerre contre l’Ukraine, que nous condamnons fortement, de nombreuses personnes ont été tuées, de nombreux crimes de guerres ont été commis, et la haine et la peur ont été créées et amplifiées. Nous appelons à un cessez-le-feu immédiat et à une aide humanitaire pour ceux qui souffrent de la guerre.

L’escalade verbale et militaire a rapproché l’Europe du danger des armes nucléaires.

Devant le potentiel pour des destructions vastes et difficilement imaginables ou une catastrophe régionale avec des conséquences planétaires, nous, comme scientifiques, ne pouvons rester silencieux : toute attaque nucléaire par n’importe quel faction entraînera des réponses et rétorsions des autres puissances nucléaires, et en peu de temps de grandes surfaces de terre et de mer pourraient être détruites et contaminées.

L’atmosphère porterait des éléments radioactifs et de la suie, qui pourrait entraîner un hiver nucléaire et une famine globale. Des études scientifiques démontrent clairement que, une fois les armes nucléaires employées, il reste très peu de temps pour la réflexion et qu’il n’y a pas de retour pour les décisions hâtives.

En plus de notre préoccupation pour la guerre en Europe et la menace nucléaire, nous faisons toujours face à d’autre crises qui doivent être résolues – en particulier la crise climatique – avec des tempêtes, des inondations ou des sécheresses dans de nombreux pays, menaçant des millions de personnes.

Les crises globales de l’alimentation, des écosystèmes, de société et de l’énergie affectent déjà gravement les pays à bas revenus. Plutôt que s’engager dans des guerres, nous devons employer tous nos efforts et toutes nos ressources pour résoudre ces problèmes.

Comme scientifiques, nous dédions notre recherche au bien de l’humanité et tentons de construire un monde pacifique où chaque être vivant aura un futur.

Nous demandons de tous les politiciens et dirigeants politiques :

– De cesser l’escalade verbale, de cesser de faire des déclarations et prendre des décisions qui pourraient détruire notre futur à tous ;

– D’utiliser les preuves scientifiques comme guide pour vos décisions, et de prendre des décisions qui permettent un futur pour tous ;

– De se rappeler de l’enfer d’Hiroshima et Nagasaki, d’en écouter les survivants, et de prendre en compte l’histoire et leurs témoignages personnels.

Nous demandons de tous les gouvernements, en particulier ceux avec des armes nucléaires et ceux en alliance militaire avec eux:

– De déclarer d’urgence, publiquement, que vous souscrivez à une politique de non utilisation première des armes nucléaires, ou d’autres armes de destruction massive, et vous vous abstiendrez de toute utilisation de ces armes ;

– De joindre le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires lancé par les Nations unies.

Signatures de prix Nobel :

– Prof Dr Gerardus ’t Hooft (Nobel Laureate in Physics 1999), Physicist, Utrecht University, The Netherlands – Prof Dr Barry C. Barish (Nobel Laureate in Physics 2017), Physicist, California Institute of Technology (Caltech), Pasadena and U.C. Riverside, USA – Prof Dr Jacques Dubochet (Nobel Laureate in Chemistry 2017), Biophysicist, University of Lausanne, Suisse – Prof Dr Joachim Frank (Nobel Laureate in Chemistry 2017), Biophysicist, Columbia University Irving Medical Center, NY, USA – Prof Dr Sir Andre K. Geim (Nobel Laureate in Physics 2010), Physicist, University of Manchester, Royaume-Uni – Prof Dr Takaaki Kajita (Nobel Laureate in Physics 2015), Physicist, University of Tokyo, Kashiwa, Japon – Prof Dr Michel Mayor (Nobel Laureate in Physics 2019), Physicist, University of Geneva, Suisse – Prof Dr Giorgio Parisi (Nobel Laureate in Physics 2021), Physicist, Rome University La Sapienza, Italie – Prof Sir Christopher A. Pissarides (Nobel Laureate in Economics 2010), Economist, London School of Economics and Political Science, Royaume-Uni/Cyprus – Prof Dr Sir Peter Ratcliffe (Nobel Laureate in Physiology or Medicine 2019), Medicine, Ludwig Institute for Cancer Research and The Francis Crick Institute, London, Royaume-Uni – Prof Dr Sir Richard J. Roberts (Nobel Laureate in Physiology or Medicine 1993), Molecular biologist, New England Biolabs, MA, USA – Prof Dr George P. Smith (Nobel Laureate in Chemistry 2018), Molecular biologist, University of Missouri, Columbia, USA – Prof Dr Sir Fraser Stoddart (Nobel Laureate in Chemistry 2016), Chemist, Northwestern University, USA – Prof Dr Joseph H. Taylor Jr (Nobel Laureate in Physics 1993), Physicist, Princeton University, USA

Premières signatures de scientifiques :

Malte Albrecht, Political Scientist, University of Marburg, Allemagne – Prof Dr Ahmed Ali, Physicist, DESY Hamburg, Allemagne – Prof Dr Roberto Antonelli, Physicist, University of Rome, La Sapienza, Italie – Prof Dr Ugo Amaldi, Physicist, TERA foundation, CERN, Suisse – Prof Dr Academician Slobodan Backovic, Physicist, Montenegrin Academy of Sciences and Arts, Montenegro – Dr Sergey Baranov, Physicist, P.N.Lebedev Institute, Moscow, Russie – Prof Dr Peter Barker, Historian of science, The University of Oklahoma, USA – Prof Dr Michele Barone Physicist, NPP ‘NCSR-Demokritos’ and CERN, Greece/Suisse – Dipl. Pol. Claus-Ivar Bolbrinker, Political Scientist, Lüchow, Allemagne – Prof Dr Sonja Brentjes, Historian, Max Planck Institute – History of Science, Berlin, Allemagne – Dr Domencio Campi, Engineer, CERN, MAIN international, Suisse – Dr Filippo Colomo, Physicist, INFN Florence, Italie – Prof Dr Serafina Cuomo, Historian, Durham University, Royaume-Uni – Antje Daum, Librarian, DESY Hamburg, Allemagne – Prof Dr Klaus Desch, Physicist, University of Bonn, Allemagne – Prof Dr Stefan Dittmaier, Physicist, Albert Ludwigs University of Freiburg, Allemagne – Dr Michael Dittmar, Physicist, ETH Zurich (retired), Suisse – Prof Dr Michael Dueren, Physicist, University of Giessen, Allemagne – Prof Dr John Ellis, Physicist, King’s College London, Royaume-Uni – Dr Dieter Engels, Astrophysicist, Hamburg, Allemagne – Prof Dr Alexander Fidora, Historian, ICREA – Universitat Autònoma de Barcelona, Spain – Prof Dr Maribel Fierro, Arabic and Islamic Studies, Consejo Superior de Investigaciones Científicas (CSIC), Madrid, Spain – Prof Dr Jeff Forshaw, Physicist, Manchester University, Royaume-Uni – Dr habil, Alexander Glazov, Physicist, DESY Hamburg, Allemagne – Prof Dr Rohini Godbole, Physicist, Inden institute of Science, Bangalore, Inde – Prof Dr Carlos Gonçalves, Historian, University of São Paulo, Brésil – Prof Dr Ingrid Maria Gregor, Physicist, DESY and University of Bonn, Allemagne – Dr Günter Grindhammer, Physicist, Hamburg, Allemagne – Prof Dr Beate Heinemann, Physicist, DESY and Albert-Ludwigs-University Freiburg, Allemagne – Dr habil Hannes Jung, Physicist, DESY, Hamburg University, Allemagne – Prof Dr Ursula Klein, Historian, Max Planck Institute for the History of Science, Allemagne – Prof Dr Max Klein, Physicist, Liverpool University, Royaume-Uni – Prof Dr Panos Kokkas, Physicist, Ioannina University, Greece – Dr Peter Kostka, Physicist, Liverpool University, Royaume-Uni – Dr Dirk Krücker, Physicist, DESY Hamburg, Allemagne – Dr Axel Lindner, Physicist, DESY Hamburg, Allemagne – Dr Vladimir Lipp, Physicist, Institute of Nuclear Physics, Polish Academy of Sciences, Poland – Dr Jenny List, Physicist, DESY/CERN, Allemagne/Suisse – Dr Carlos Lourenço, Physicist, CERN, Suisse – Dr Helmut Mais, Physicist, Hambourg, Allemagne – Prof Dr Antoni Malet, Historian of Science, Universidad Autónoma de Barcelona and Instituto d’Historia de la Ciencia, Spain – Dr Michelangelo Mangano, Physicist, CERN, Suisse – Dr Isabell Melzer-Pellmann, Physicist, DESY Hambourg, Allemagne – Dr Jelena Mijuskovic, Physicist, Sapienza University of Rome, Italie – Prof Dr Predrag Miranovic, Physicist, University of Montenegro, Montenegro – Prof Dr Asa Mittman, Historian of Art, California Stat University, USA – Prof Dr Götz Neuneck, Physicist, Council Member Pugwash Conferences on Science and World Affairs, Allemagne – Prof Dr Pietro Daniel Omodeo, Historian and Philosopher of Science, Ca’ Foscari University of Venice, Italie – Prof Dr Jürgen Ossenbrügge, Geographer, Hamburg University, Allemagne – Prof Dr Walter Purkert, Mathematician, University of Bonn, Allemagne – Prof Dr Natasa Raicevic, Physicist, University of Montenegro, Montenegro – Prof Dr Dhruv Raina, Historian and Philosopher of Science, Jawarharlal Nehru University, Inde – Prof Dr Ulrich Rebstock, Islamic Studies, University of Freiburg, Allemagne – Prof Dr Francesca Rochberg, Historian, University of California Berkeley, USA – Prof Dr Luigi Rolandi, Physicist, Scuola Normale Pisa, Italie – Prof Dr Agustin Sabio-Vera, Physicist, Universidad Autónoma de Madrid and Instituto de Física Teórica UAM/CSIC, Spain – Prof Dr Jürgen Scheffran, Physicist, Geographer, Hamburg University, Allemagne – Dr Yurii Sheliazhenko, Law, European Bureau for Conscientious Objection, Ukraine – Prof Dr Nathan Sidoli, Historian and Philosopher of Science, School of International Liberal Studies, Waseda University, Tokyo, Japon – Prof Dr Hartwig Spitzer, Physicist, Hamburg, Allemagne – Prof Dr Guido Tonelli, Physicist, Pisa University, Italie – Prof Dr Pierre van Mechelen, Physicist, Antwerp University, Belgique – Prof Dr Ronny Vollandt, Judaic Studies, Ludwig Maximilian University Munich, Allemagne – Prof Dr Perko VRoyaume-Uniotic, Physicist, Montenegrin Academy of Sciences and Arts, Montenegro – Prof Dr Chirstian Zeitniz, Physicist, University of Wuppertal, Allemagne

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Bilan du sommet de l’OTAN de janvier 2023 à Ramstein

La guerre frontale ou pas, telle fut la question posée.

La base aérienne de Ramstein en Allemagne est une importante composante du dispositif militaire américain ; elle fut à ce titre la cible d’une attaque à l’explosif par la Fraction Armée Rouge en 1981. C’est sa dimension logistique qui prime et c’est à ce titre que les ministres de la Défense de 54 Etats s’y sont réunis le 20 janvier 2023 à l’initiative de l’OTAN, pour décider de quoi fournir à l’armée ukrainienne.

On parle ici de sommes colossales et d’une masse énorme d’armement. Rien qu’en janvier 2023, la superpuissance américaine a fourni 5,3 milliards de dollars à l’armée ukrainienne – autant que 90% du budget militaire de celle-ci en 2021.

Le Danemark, qui possède 19 canons automoteurs Caesar, a décidé de tous les donner à l’armée ukrainienne. La Suède fournira 12 canons automoteurs Archer.

La superpuissance américaine va contribuer avec une centaine de blindés de transport de troupes Stryker et cinquante-neuf véhicules de combat Bradley. 300 000 obus de 155 mm américains stockés en Israël vont également être envoyés en Ukraine.

Le Canada va envoyer deux-cents véhicules Senator APC, le Royaume-Uni 14 chars Challenger 2 ainsi qu’une une trentaine d’obusiers automoteurs AS-90. Les Pays-Bas sont prêts à fournir des avions F-16.

Cependant, ce dernier point est exemplaire du problème. Pour que l’armée ukrainienne puisse se servir de F-16, il faut des soldats capables de les utiliser, de s’en occuper. La logistique est qui plus est très importante.

C’est pour cela que la superpuissance américaine a dit qu’envoyer des chars Abrams ne servait à rien. En l’occurrence, le turbomoteur de ces chars consomme du kérosène spécial dénommé JP-8. L’armée ukrainienne n’en dispose pas et si elle le remplace par un autre carburant, cela multiplie le nombre de litres nécessaires (2000 au lieu de 600 pour 500 km) en réduisant massivement sa puissance.

Cependant, c’est vrai en fait de tout le matériel perfectionné dont disposent les pays occidentaux : la logistique nécessaire est affreusement complexe. Il faudrait un an pour tout mettre en place.

Or, l’armée ukrainienne n’a pas un an. Il est considéré de manière ouverte que l’armée russe va mener une grande offensive.

La situation à la fin janvier 2023 va dans le sens d’une amélioration générale de l’initiative russe

Le directeur de la CIA William Burns s’est rendu en Ukraine secrètement les 14-15 janvier 2023 pour informer le régime ukrainien de cette évaluation américaine. Le chef d’État-Major des armées des États-Unis Mark Milley dit ouvertement que le but est une position de force ukrainienne pour négocier avec la Russie.

Il faut donc mettre le paquet maintenant ou jamais du point de vue occidental. Et pour cela il n’y a qu’une seule possibilité : que l’Allemagne accepte que des chars Leopard 2 vendus à 13 pays européens à autour de 2 000 exemplaires soient fournis à l’armée ukrainienne.

Or, elle tergiverse. La victoire sur la Russie n’est pas garantie et elle considère que les pertes ukrainiennes ont été particulièrement massives ces dernières semaines. En cas d’échec du régime ukrainien face à la Russie, elle serait la première à payer les pots cassés.

Inversement, le Royaume-Uni qui n’a rien à perdre pousse à fond pour la guerre frontale. Son ministre des affaires étrangères James Cleverley prône l’envoi massif d’armement pour que l’Ukraine « finisse le travail ».

On est là, de manière inévitable, dans les contradictions entre puissances. Le bloc occidental n’est pas unifié – il ne peut pas l’être.

Le sommet du 20 janvier 2023 reflète de manière intéressante ces contradictions. Et ce n’est qu’un début : l’approfondissement de ce type de contradictions va toujours plus prévaloir.

Dans l’état actuel des choses, la situation est la suivante.

L’Allemagne dit qu’elle accepte l’envoi de chars Leopard 2 en Ukraine… si les Etats-Unis envoient leurs chars Abrams et que la France est de la partie. La Pologne est prête à se contenter d’une initiative franco-allemande. La superpuissance américaine pousse les pays d’Europe continentale à y aller seuls.

Le temps presse et il faudra bien qu’une décision soit prise. Dans tous les cas, elle sera aux dépens de la nation ukrainienne, martyre du repartage du monde entre grandes puissances.

Son existence même va être en fait historiquement remise en cause. De par la position allemande actuelle, le découpage en trois zones semble devenir inévitable.

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Davos : BlackRock prêt à inonder l’Ukraine de capital

Tel est le sens réel du « soutien » occidental au régime ukrainien.

C’est dit de manière tellement franche que même Le Figaro qui retranscrit en France les propos du PDG de BlackRock a sciemment « oublié » de mentionner à quelle occasion ils ont été tenus.

On parle en effet ici du forum économique de Davos, en Suisse, qui réunit l’oligarchie financière, des hommes politiques jouant un rôle prépondérant y compris en coulisses, des dirigeants de très grandes entreprises.

Le 19 janvier 2023, le président ukrainien a pris la parole par vidéo, s’adressant aux membres de ce forum. Il a demandé à ce qu’il y ait des investissements prévus pour l’Ukraine.

Il a à ce sujet déjà mandaté, à la fin 2022, l’entreprise américaine BlackRock afin d’organiser le flux d’investissements vers l’Ukraine.

BlackRock est une entreprise spécialisée justement dans la finance, elle gère en propre 7 800 milliards de dollars de fonds.

On l’a compris, le régime ukrainien s’est vendu au capital américain et demande au capital américain d’organiser la refonte de l’économie.

Le PDG de BlackRock, Larry Fink a alors évidemment expliqué au forum qu’il fallait « inonder » l’Ukraine de capital, que l’Ukraine devait devenir « un phare pour le reste du monde de la puissance du capitalisme ».

Selon lui, « ceux qui croient vraiment à un système capitaliste inonderont l’Ukraine avec du capital ».

C’est tout à fait cohérent : les pays occidentaux tentent de sauver le capitalisme de la crise générale commencée en 2020 en faisant payer la Russie.

Ce dernier point est essentiel et tout le monde le sait. Les investissements capitalistes visent le profit et là le profit n’est pas possible dans une Ukraine exsangue. Le seul moyen de faire du profit en Ukraine, c’est que la Russie soit transformée en colonie comme l’Ukraine et qu’elle subventionne, par des « réparations », l’installation d’une forteresse américano-ukrainienne.

On est là en pleine utopie capitaliste, car c’est totalement irréalisable. Déjà, car les contradictions entre pays sont immenses, la Pologne ne laissant pas se constituer une telle puissance à sa frontière, sans parler que la Russie ne cédera jamais.

Ensuite, car les destructions en Ukraine ont déjà coûté au moins 350 milliards de dollars, la ministre ukrainienne de l’économie et du commerce Yulia Svyrydenko, parlant désormais même de 1 000 milliards. Et cela alors que le pays est terriblement endetté et continue de l’être, l’aide américaine et européenne étant en partie constituée de prêts.

De toutes façons c’est là du planisme capitaliste et c’est idéaliste.

Mais les capitalistes y croient et l’espèrent, tout comme les Français. Regardez les sites de Gauche et d’extrême-Gauche : absolument personne ne parle de la guerre en Ukraine, de l’OTAN. Pareil pour les manifestations dans tout le pays contre la réforme des retraites du 19 janvier 2023.

La guerre en Ukraine est tabou, le soutien occidental au régime ukrainien est passé sous silence, voire souhaité.

Tous espèrent, objectivement, en convergence avec leur capitalisme, que la Russie paiera, et que tout redeviendra comme avant.

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Guerre

Le Point appelle à se débarrasser de la Russie

La Droite est totalement pro-américaine.

Le Point est un hebdomadaire qui joue un rôle important en France ; tirant à 300 000 exemplaires, il sert de vecteur politique et idéologique à une partie de la Droite, celle qu’on peut qualifier de conservatrice – populiste.

L’éditorial du numéro du 17 janvier 2023 dit les choses ouvertement : il faut se débarrasser de la Russie, et pour ça il faut utiliser l’Ukraine.

Par conséquent, il faut armer massivement celle-ci.

On est là dans la folie furieuse – mais c’est la ligne dominante de l’ensemble des pays de l’OTAN. C’est le processus en cours.

C’est la ligne de la Droite dans son ensemble. Même le Rassemblement National de Marine Le Pen s’aligne sur l’OTAN, tout en regrettant que cela aille trop loin. Du côté nationaliste, toute la scène activiste version « cogneurs » est pro-ukrainienne, seuls les vieux « historiques » de l’extrême-Droite penchent du côté russe et encore sans dénoncer les États-Unis.

Car c’est un alignement également sur le mode de vie américain, sur le camp occidental. La Droite, dans toutes ses variantes, sait bien qu’il s’agit de défendre la prévalence mondiale de l’Occident.

L’éditorial du Point appelle pour cette raison à armer l’Ukraine jusqu’aux dents et à briser la Russie autant que possible. Il a été rédigé par Luc de Barochez, un ancien du Figaro et de l’Opinion, désormais rédacteur en chef du service Monde du Point.

On lit ainsi :

« Les Occidentaux ne savent pas comment terminer la guerre d’Ukraine. Ils souhaitent la victoire de Kiev mais redoutent la défaite de Moscou.

Or l’une ne va pas sans l’autre (…).

Sans les Occidentaux, les Ukrainiens n’auraient plus, malgré leur courage et leur esprit de résistance, ni les outils ni les munitions pour se battre (…).

Vladimir Poutine pense, avec raison, que le temps joue pour lui. Plus le conflit traîne en longueur, plus le soutien occidental va s’effriter (…).

Les dernières décisions sur la livraison de blindés légers français AMX-10 RC et leurs équivalents allemands et américains vont dans le bon sens.

Mais les militaires ukrainiens ont aussi un besoin urgent de chars lourds occidentaux, des Leclerc (bien que très peu
soient disponibles, ce qui est révélateur de l’état de l’armée française) ou des Leopard 2 allemands.

Des avions de combat contribueraient eux aussi à faire pencher la balance du bon côté (…).

Le chantage nucléaire doit être pris pour ce qu’il est : un simple chantage.

L’intérêt des Européens commande d’empêcher que non seulement Moscou, mais aussi Ankara et Pékin puissent constater que l’agression armée paye. Il est de s’assurer que la Russie ne menace plus ses voisins à l’avenir.

En revanche, il n’est pas de préserver à tout prix le mythe d’une « grande Europe » s’étendant de l’Atlantique à l’Oural.

Cette vision romantique qui imprègne le discours d’Emmanuel Macron lorsqu’il parle de « garanties de sécurité » à accorder à la Russie ou de la nécessité de « ne pas l’humilier » néglige la réalité décrite par Volodymyr Zelensky :  »Un nouveau rideau de fer est tombé, qui sépare la Russie du monde civilisé. »

Bien que nous ne lui fassions pas la guerre, la rupture avec la Russie est consommée. »

Cette dernière phrase est hypocrite alors que l’éditorial, qui prend pratiquement une dimension historique, appelle à soutenir militairement l’Ukraine au moyen d’armes modernes et offensives.

L’éditorial explique franchement, pour qui sait lire, qu’il faut utiliser l’Ukraine jusqu’au bout comme chair à canon pour affaiblir au maximum la Russie. Qu’il faut tout faire pour isoler la Russie jusqu’à ce que cet objectif soit atteint.

Ensuite, on le devine, il s’agit de démanteler la Fédération de Russie, de la découper en petits satellites de l’Occident.

Et le capitalisme occidental serait reparti pour un tour… Exactement ce que nous, nous ne voulons pas !

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Politique

Aucune contestation en France contre l’escalade guerrière

L’Histoire avance dans la dépolitisation générale.

Entre le mois d’octobre et le début de l’année 2023 vient de se jouer une séquence politique majeure, qui marque un tournant dans l’implication française pour l’OTAN dans la guerre en Ukraine.

Le 31 octobre 2022, le journal Le Monde publiait une tribune de dirigeants libéraux-atlantistes appelant la France à prendre les devants en assumant en premier de livrer des armes offensives en faveur du régime ukrainien.

Pour les auteurs de cette tribune, représentants de toute une couche d’experts animée par la défense de la superpuissance américaine et dont le point d’ancrage sont les pays baltes violemment anti-russe, la France se devait de prendre l’initiative pour se repositionner correctement dans l’OTAN.

C’est chose faite puisque le 4 janvier 2023, juste après la visite du ministre de la défense Sébastien Lecornu à Kiev, Emmanuel Macron annonçait l’envoi d’une quarantaine de chars AMX10-RC. Cela signifie que la France suit toujours plus les consignes des pays d’Europe de l’est, en fait de l’OTAN, et devient un moteur du bellicisme anti-russe en Europe.

Il n’y a qu’à voir comment l’annonce d’envoi de chars français a été suivi de tout une discussion politique en Europe, de la Pologne à l’Allemagne en passant par Londres et sa décision d’envoyer des chars Challenger II.

Depuis cette annonce qui sonne comme un véritable tournant du fait que ce type d’armes permet de mener des contre-offensives et donc prolonge ouvertement la guerre, il est stupéfiant de noter qu’il n’y a aucune réaction politique, ni à Gauche, ni à Droite.

À gauche, des gens comme Boris Vallaud du PS préféraient rencontrer à la mi-novembre l’Union des ukrainiens de France, dont le président promeut l’interdiction du ballet Casse-Noisette de Tchaïkovski.

Ce qui n’est pas un simple positionnement « tactique » : pour le nationalisme ukrainien, la Russie n’existe pas, c’est une malédiction moscovite.

Lors des manifestations parisiennes de cette même association, parsemée de drapeaux bandéristes et de personnes faisant le salut du parti d’extrême-Droite Svoboda, on retrouve parfois Yannick Jadot, dont le parti EELV est d’un bellicisme fou, mais aussi des drapeaux du NPA. C’est dire…

Mais on ne trouve rien non plus ni du côté de Révolution Permanente, ni du côté de l’ultragauche. À Lutte Ouvrière, on se contente d’un dernier communiqué sur une simple motion, histoire de dire quelque chose, votée le 7 décembre dernier. Depuis, plus rien.

En fait, du côté de l’extrême-gauche, on ne trouve que les maoïstes du PCF(mlm) pour prendre les choses au sérieux et de promouvoir l’engagement anti-OTAN et anti-guerre, comme l’illustre d’ailleurs l’un des articles du numéro 22 de la revue Crise qui anticipait correctement l’impact politique joué par la tribune des libéraux-atlantistes mentionnée plus haut.

Quant à l’extrême-Droite, si prompt à se faire la championne du nationalisme et du souverainisme, chaque jour de plus dans la guerre en Ukraine contribue à la ringardiser.

Il suffit de voir que lors de sa niche parlementaire du 12 janvier, moment où l’on peut mettre au débat n’importe quel sujet, le groupe RN a préféré parler d’exonération des cotisations sociales, de la suppression des zones à faible émission, de la légitime défense des policiers ou encore de l’uniforme à l’école plutôt que des décisions pro-OTAN du cabinet présidentiel.

Le constat est sans appel : l’Histoire se fait en France dans le désert total ou plutôt dans l’acceptation générale de décisions militaristes faites sans aucun processus démocratique, au moins parlementaire.

C’est là le signe d’une profonde dépolitisation dans une démocratie où les principales forces d’opposition ne sont même pas en mesure d’axer leurs interventions sur la véritable actualité qui apparaît donc sous le signe d’un consensus général dont il n’est même pas question de débattre.

Pourtant, depuis la réélection d’Emmanuel Macron, alors même que la guerre en Ukraine n’a jamais été au centre des débats de la présidentielle et des législatives, toutes les décisions concernant le financement ou l’envoi d’armes ne sont jamais passées par l’assemblée nationale.

Le seul moment, formant un nœud de la séquence politique dont il est question ici, a été l’ovation générale au régime ukrainien lors de la rentrée parlementaire début octobre.

Moment qui n’était même pas suivi d’un vote législatif mais seulement d’un débat symbolique en présence de l’ambassadeur du régime de Kiev. Autrement dit, cela n’était là que pour renforcer la légitimité de toutes les décisions militaires prises dans l’ombre du cabinet présidentiel.

Un exemple de propagande : le 17 janvier 2023 Le Parisien parle de bombardements russes à Donetzk, alors que c’est l’armée ukrainienne qui a visé un centre commercial et une zone résidentielle de Donetsk

La Gauche est même incapable de mobiliser sur une chose si simple que la guerre en Ukraine et ses conséquences sur l’augmentation du coût de la vie en France, préférant faire de l’inflation une chose tombée d’on ne sait trop où. Mais il est vrai que pour cela, il faudrait avoir des bases historiques à gauche, de celles qui relient la crise économique à la guerre, et la guerre aux restructurations capitalistes.

Et c’est là que l’on comprend que la protestation contre la réforme des retraites est l’expression du vieux monde. C’est même une actualité qui vient du monde d’avant, d’avant 2020.

Et forcément, plutôt que de s’actualiser, la Gauche française reste dans ses habitudes routinières et elle y met même le paquet. Le constat fait ici dès le mois de mars 2022 d’un militantisme incapable de saisir les changements dans le monde s’avère toujours plus juste.

Et comme l’Histoire travaille dorénavant contre ces vieilles forces militantes, celles-ci redoublent d’effort pour imposer coûte que coûte la réforme des retraites comme la grande actualité. Cela serait même le vecteur d’une politisation à entendre certains, quel délire !

Mais tout le monde y croit, du Figaro jusqu’au Rassemblement national en passant par la NUPES, dans un grand mensonge collectif qui voudrait que l’actualité serait de savoir comment la stabilité sociale va être négociée et conservée dans ce pays.

D’ailleurs, s’il y a vraiment une mobilisation contre les retraites, ce serait la preuve que la société française s’est repliée sur elle-même, pensant que l’on peut encore et toujours raisonner comme ces quarante dernières années. Ce serait une expression de la stabilité capitaliste, nullement de sa remise en cause pourtant bien à l’ordre du jour.

La seule actualité de l’époque, c’est la tendance à la guerre. Il n’y rien en dehors, rien à côté : qui ne met pas les pieds dans le plat reste en dehors de l’Histoire.

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Guerre

Attention, le conflit en Ukraine va changer de dimension !

Le nombre de soldats engagés va être celui d’une guerre.

Les jours prochains, sans doute même dès le 18 janvier 2023, le conflit militaire en Ukraine va se transformer en guerre du point de vue russe. Il a beaucoup été gaussé dans les médias occidentaux sur la définition de l’intervention russe comme une « opération spéciale ».

Mais lorsque la Russie est intervenue militairement en Ukraine, son armée avait moins de soldats que l’armée ukrainienne. La grande force de cette dernière reflète également, du point de vue russe, à quel point il était temps d’intervenir.

Et, du point de vue russe encore, la passivité de la nation ukrainienne face à la négation de son rapport historique à la Russie est désormais condamnable.

Cela veut dire la guerre.

C’est d’autant plus important pour la Russie que l’Ukraine a fait le plein de l’armement qu’elle pouvait recevoir. Désormais, les pays de l’OTAN ne peuvent plus fournir que du matériel très sophistiqué.

Cela demande une logistique énorme, des entraînements, une relance massive de la production car c’est compliqué et très onéreux à produire.

La Russie ne va évidemment pas attendre que cela se mette en place d’ici un an. Elle va se lancer tout de suite, en deux temps. D’abord par une vaste offensive avant le printemps, puis par une seconde offensive au printemps pour asseoir la première.

Cela implique une nouvelle mobilisation, d’autour de 500 000 soldats.

Objectivement, c’est de toutes façons inévitable si la Russie veut subsister comme nation. Sans victoire, la Fédération de Russie sera démantelée en petits États satellites de l’OTAN et l’Histoire sera réécrite comme quoi la « Moscovie » n’a produit que des horreurs.

C’est regrettable pour l’Ukraine. La nation ukrainienne, niée par la Russie, a accepté d’être l’outil de l’OTAN et de transformer sa population en main d’oeuvre occidentale pour démolir la Russie. C’est un suicide national.

Les raisons de ce suicide tiennent à l’énorme décadence culturelle commencée en 1991, avec une administration corrompue, une société elle-même corrompue. Cela sera aux Ukrainiens d’étudier ce drame.

Et cela est dit avec d’autant plus de réalisme que nous avons prévu la guerre en Ukraine six mois avant qu’elle ne commence, et que nous avons alors sans arrêt appelé à soutenir l’Ukraine.

Les choses se sont transformées en son contraire : d’assaillie, l’Ukraine a choisi de se faire assaillante. Cela ne dédouane pas la Russie, mais cela ne change rien à l’affaire.

Il faut souhaiter la défaite de l’armée française, de l’OTAN, et donc de l’armée ukrainienne. Du point de vue du prolétariat français, c’est ce qui est nécessaire. Mais c’est également vrai, et c’est l’aspect principal, du point de vue des masses mondiales.

La superpuissance dominante, les États-Unis d’Amérique, doit tomber, et avec elle tout son mode de vie.

Et il faut que la Gauche historique se développe pour être en mesure que les masses en France passent alors au Socialisme, sans accepter donc un camp Chine-Russie qui vise simplement à être calife à la place du calife.

Il ne faut pas souhaiter la « paix », comme le dit par exemple la gauche du PCF, il ne faut pas mettre dos à dos l’OTAN et la Russie, il faut vouloir l’effondrement de l’Occident.

Et plus que le vouloir, il faut participer à cette nécessité historique. Dans 20 ans, ce sera un honneur que de dire : j’ai contribué, à ma juste mesure, à la déroute historique de l’Occident !

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Guerre

Protégeons Anna Netrebko d’éventuelles sanctions européennes

Le régime ukrainien bandériste entend interdire cette grande chanteuse.

Le week-end du 7-8 janvier 2023, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a publié un décret consistant en des sanctions contre des personnalités russes. Concrètement, cela gèle les avoirs en Ukraine de 119 personnes. Ce qui compte toutefois surtout, c’est que le régime ukrainien appelle l’ensemble des pays occidentaux à faire de même.

Si l’Occident la suit, cela signifie que l’immense chanteuse d’opéra Anna Netrebko, qui fait partie de cette liste, sera visée ! On parle ici d’une figure majeure de la culture mondiale, depuis plus de 20 ans. Quiconque n’est pas un barbare devrait éprouver une tristesse terrible et une colère inébranlable devant l’idée même d’interdiction d’Anna Netrebko.

https://www.youtube.com/watch?v=MwuNqcKUxto

Nul hasard évidemment à la décision du régime ukrainien puisque le régime ukrainien entend nier et interdire tout ce qui est russe, à l’instar de Tchaïkovski. Le bandérisme est l’idéologie à l’arrière-plan du régime ukrainien et son objectif fondamental est la destruction de la Russie, présentée comme une « Moscovie » tyrannique.

Si l’Union européenne, dont la France, suit l’Ukraine, cela veut dire qu’Anna Netrebko est interdite, que sa vie personnelle est brisée. Ce serait un crime magistral contre la culture.

La position d’Anna Netrebko est malheureusement affreuse. Au début de la guerre en Ukraine, elle a été dénoncée par l’occident pour une prétendue soumission au président russe Vladimir Poutine. Elle a été blacklistée dans la foulée. Puis, elle a pris position publiquement contre la guerre, pour la paix, et résultat c’est en Russie qu’elle a été blacklistée !

Elle a alors choisi, elle qui vit à Vienne, la capitale autrichienne étant une base fondamentale de l’opéra, de se mettre de côté, avant de revenir à partir de mai 2022, allant là où on l’a accepté, y compris des opéras relativement secondaires. Tant mieux pour ces opéras secondaires, mais c’est une véritable honte, un crime contre la culture.

Cette situation est un odieux exemple de comment le militarisme l’emporte, de comment la culture est mise de côté ou effacée, de comment les grandes puissances nous précipitent dans la troisième guerre mondiale.

Protéger Anna Netrebko de la folie furieuse occidentale est notre devoir. Ce qui concerne la Russie concerne les Russes. Il faut s’occuper de nos barbares à nous, qui avec l’OTAN veulent imposer leurs valeurs capitalistes nihilistes à tout prix, y compris à travers la barbarie, le sang versé.

Et il ne faut pas compter sur la Gauche française malheureusement. Elle est soit pro-OTAN, soit tellement inculte qu’elle ne sait même pas ce qu’est un opéra. Il faut compter sur le peuple et sur la culture – notre seul refuge dans ce monde partant à la dérive !

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Guerre

L’armée ukrainienne toujours plus bandériste

Il faut souhaiter sa déroute la plus complète.

Le régime ukrainien est un satellite américain porté par une oligarchie ukrainienne et les nationalistes. Son idéologie est totalement anti-communiste et anti-socialiste, tout ce qui est de « gauche » est d’ailleurs formellement interdit.

Le régime se situe très clairement dans la perspective du fasciste Stepan Bandera, comme le montre la publication du Parlement ukrainien sur le média Twitter le 1er janvier 2023, afin de fêter l’anniversaire de celui-ci.

On y voit Valeri Zaloujny, le commandant en chef des forces armées ukrainiennes, devant un portrait de Stepan Bandera. Sur le selfie d’origine, il lève le pouce.

Surrout, il y est dit que « les directives de Stepan Bandera sont bien connues du commandant en chef des forces armées », ces directives étant présentées au moyen de plusieurs citations, dont : « la victoire totale et suprême du nationalisme ukrainien aura lieu quand l’empire russe cessera d’exister. »

Tout cela est on ne peut plus clair sur la nature du régime ukrainien. Naturellement, le message sur Twitter a fait scandale en Pologne dans la foulée, en raison du rôle des bandéristes pendant la seconde guerre mondiale.

Le parlement ukrainien a alors supprimé le message. Tout comme le maire de Lviv, Andrii Sadovyi, a supprimé son message du même jour. On le voit prendre une pose typiquement fasciste devant un monument à Stepan Bandera, dans cette ville de l’Ouest de l’Ukraine formant le bastion du nationalisme.

Dans son message, il dit que « à l’exemple de Bandera, une nouvelle génération a grandi, qui est allée à la bataille contre la nouvelle horde moscovite. Une génération de vainqueurs. Gloire à l’Ukraine! [slogan bandériste auquel on répond par « Gloire aux héros ! »] ».

Ces autocensures ne changent rien à l’affaire. Au fond, ce qui compte, c’est que toute l’idéologie nationaliste ukrainienne vise à la destruction de la Russie et à établir un régime ultra-réactionnaire. C’est le point de vue du régime, c’est le point de vue du commandant en chef de l’armée ukrainienne.

Ce dernier n’est pas forcément antisémite, d’ailleurs, car il a salué il y a quelques jours avant la fête juive de Hanoucca. Encore que ce soit totalement ambigu, puisqu’on peut trouver des photos de lui, comme en janvier de l’année dernière, avec des néo-nazis intégrés dans l’armée ukrainienne.

Telle est l’extrême-Droite, prête à tout pour exister du moment qu’elle a l’aval des grands capitalistes, quels qu’ils soient.

En haut on a le portrait de l’infâme bourreau bandériste Roman Choukhevytch, à droite celui de Stepan Bandera

L’armée ukrainienne constitue en permanence des forces au moyen de volontaires néo-nazis, comme par exemple la 67e brigade mécanisée formée en novembre 2022 sur la base des néo-nazis du Pravy Sektor et du Corps des volontaires ukrainiens. Cela ne veut pas dire que tous les gens qui rejoignent soient néo-nazis, mais que l’armée ukrainienne est encadrée dans une optique bandériste.

Qui plus est, les troupes d’élites sont toujours portées par des activistes néo-nazis, comme le bataillon Kraken, qui utilise une rune nazie comme symbole.

Tous les pires réactionnaires d’occident rejoignent d’ailleurs l’armée ukrainienne : les aventuriers, les romantiques nihilistes, les néo-nazis notamment français, les mercenaires de l’Otan et même des djihadistes (surtout Tchétchènes) qui sont organisés de manière autonome dans l’armée ukrainienne !

Un soldat avec un totenkopf nazi à côté d’un soldat « djihadiste »

Si le régime ukrainien gagne la guerre, on aura un État ultra-réactionnaire entièrement subordonné à l’Otan, servant de fer de lance du dépeçage de la Russie. Déjà le régime ukrainien sert de « modèle » aux États les plus réactionnaires d’Europe, comme la Tchéquie et les pays baltes.

Il ne s’agit plus du tout là de nation ukrainienne à protéger, mais d’un projet artificiel, nationaliste agressif, directement au service de l’Otan. Le régime ukrainien est bandériste, il doit tomber, il faut lutter contre tout soutien français à ce régime !

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Guerre

Escalade guerrière : la France livre des VMB à l’Ukraine

Non aux livraisons militaires françaises contre la Russie.

C’est Emmanuel Macron qui l’a annoncé à Zelensky : la France va fournir des véhicules militaires blindés AMX-10 RC à l’Ukraine. Ce sera la première fois que ce type de véhicules de fabrication occidentale, selon les standards de l’Otan, seront envoyés en Ukraine. Un nouveau cap est franchi dans la cobelligérance.

La France se fait ici première de la classe en matière de guerre à la Russie pour le compte de l’Otan. Alors que le chancelier allemand Olaf Scholz refusait depuis plusieurs semaines, malgré la pression des Verts et des libéraux dans son gouvernement, l’injonction américaine de livrer des chars à la Russie, Emmanuel Macron a donc été en première ligne…

Et ouvert la voie. Dans la foulée, l’Allemagne a annoncé elle-même l’envoi de VMB de type Marder, alors que la superpuissance américaine enverra ceux de type Bradley.

Les États-Unis jouent ici une partition bien rodée : ils se servent des Ukrainiens pour faire la guerre sur le terrain à la Russie, ils se servent des Européens pour faire la guerre économique à la Russie, ils exigent maintenant des Européens d’aller encore plus loin dans l’implication militaire.

Bonne élève, la France commence donc l’année 2023 en intensifiant son implication dans la guerre à la Russie, une semaine après la visite du ministre des Armées à Kiev. Les chars, s’ils sont de facture assez ancienne, datant des années 1980, et devant être renouvelés dans l’armée française qui en possède 247, sont néanmoins tout à fait fonctionnels.

Dotés d’un canon de 105 mm d’une portée de 2km, d’une capacité de 38 obus à bord, pesant 25 tonnes, ce qui est à considérer comme étant léger, ils sont censés servir de matériel de reconnaissance et d’appui des troupes d’infanterie ukrainiennes, malgré leur difficulté à évoluer en tout terrain du fait de l’absence de chenilles.

La France va livrer également des engins de transport de troupe Bastion, fabriqués par ACMAT. Et cela sans compter les obus d’artillerie antichar français de 155 mm, dotés de sous-munitions EFP d’attaque par le haut guidé par capteurs IR multibandes et LIDAR, qui ont été livrés secrètement à l’Ukraine.

Sans compter qui plus est les postes antichar MILAN-2, que l’on sait maintenant avoir été déployés pour le régiment ukrainien « Kastus-Kalinowski », composé de néonazis biélorusses.

Tout cela fait beaucoup et ne relève plus du soutien. La France est objectivement impliquée corps et âme dans la guerre à la Russie. Elle contribue à la guerre contre la Russie, en faisant appel d’air, comme le montre le fait que l’Allemagne l’a suivie.

Reste à savoir maintenant quand la Russie décidera qu’il en est trop, et assumera que la guerre est déclenchée avec la France, ou alors l’Otan, ce qui reviendra au même. Il n’y a qu’un pas, il ne suffit plus de grand-chose pour en arriver là et déclencher officiellement la 3e guerre mondiale.

Preuve de l’ambiance en Russie, il y a le message de Dmitri Rogozine à l’ambassadeur français. Dmitri Rogozine est une personnalité importante, étant l’ancien chef de l’Agence spatiale russe Roscosmos, qui envoie notamment du personnel dans la Station spatiale internationale.

Ce dernier dirige maintenant un groupe de conseillers militaires en soutien aux séparatistes du Donbass et explique avoir été atteint par une frappe ukrainienne sur un hôtel de Donetsk. Un hôtel au milieu de la ville évidemment, avec une frappe qui a fait plusieurs morts et blessés dont des civils, dont dans l’entourage de Dmitri Rogozine. Et celui-ci a reçu morceau d’obus français au-dessus de son omoplate droite.

Donc, dans une mise en scène qui peut paraître grotesque, mais qui reflète par contre très bien un état d’esprit d’amertume vis-à-vis de la France : il envoie ce morceau d’obus avec son message à l’ambassadeur français.

«Dans cette enveloppe, avec ma lettre, vous verrez un fragment d’obus d’une pièce d’artillerie française de 155 mm Caesar. Il a perforé mon épaule droite et s’est logé dans la cinquième vertèbre cervicale, à un millimètre seulement de différence et il aurait pu me tuer ou de me rendre invalide.

Toutes nos victimes sont sur votre conscience».

Il ajoute alors :

« Je vous demande de remettre le fragment retiré de ma colonne vertébrale par les chirurgiens au président français Emmanuel Macron. Et dites-lui que personne n’échappera à la responsabilité des crimes de guerre ».

Il faut dénoncer, en France, la France et son implication militaire contre la Russie, sinon c’est inéluctablement l’escalade. Tel est le seul et obligatoire mot d’ordre véritablement de gauche.

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Guerre

Le ministre français des Armées à Kiev pour continuer la guerre contre la Russie

La France est en guerre.

La visite du ministre français des Armées Sébastien Lecornu à Kiev mercredi 28 décembre 2022 ne consistait pas simplement en du symbole et des prises de photo. Il était là pour préparer la guerre, ou plutôt la continuation de la guerre contre la Russie en 2023.

C’est un fait, l’Otan, et donc la France, s’oppose directement à la Russie, en se servant de l’Ukraine et surtout des Ukrainiens. C’est un mensonge de dire que la France ou l’Otan aident l’Ukraine. C’est plutôt l’inverse, le peuple ukrainien sert de chair à canon pour les occidentaux, et la nation ukrainienne, dont ils se moquent éperdument, n’est qu’un prétexte.

Le régime corrompu et nationaliste en Ukraine raconte littéralement n’importe quoi sur l’Histoire, les faits, les gens, mais peu importe, ou plutôt : tant mieux. C’est très utile pour la guerre, et c’est exactement ce que vient chercher la France en Ukraine.

Alors la France a déjà fourni à l’armée ukrainienne 18 canons Caesar de 155 mm d’une portée de 40 km montés sur camion, des missiles antichar et anti-aérien, des véhicules de l’avant-blindé (VAB), des lance-roquettes et des batteries de missiles Crotale. Cela sans compter le renseignement militaire (crucial pour la guerre) et la formation militaire, dont on ne sait pas grand chose.

Mais cela ne suffit pas et le ministre est venu s’enquérir personnellement des nécessités ukrainiennes pour 2023.

« Il y a des sujets techniques à aborder et j’ai souhaité être présent pour comprendre leurs besoins. »

En l’occurrence, il s’agit surtout des moyens de défense anti-aérienne à laquelle entend participer la France.

« La défense sol-air, c’est un radar, un dispositif de tir et un poste de commandement. Chacun peut apporter un morceau. »

L’Ukraine, qui considère la France comme un père Noël à qui il faut faire sa liste de cadeaux, fait de son côté des demandes très précises. Elle voudrait le radar de détection GM200 de Thales, qui en détient un exemplaire en stock. Elle demande également des radars de détection acoustique français.

Surtout, l’Ukraine voudrait des systèmes Mamba, ceux-là même qui protègent les bases nucléaires en France. L’Italie, qui co-produit les Mamba, a déjà affirmé sa volonté d’apporter des pièces en ce sens.

Le père Noël français n’apporte pas que des cadeaux, il y a aussi les chèques cadeaux pour faire directement les courses. Le Parlement français, mobilisé pour la guerre, a décidé d’un fonds de soutien de 200 millions d’euros pour l’Ukraine permettant de passer commande directement avec des industriels français.

Si les Français sont si généreux pour aider les Ukrainiens à se massacrer avec leurs frères russes, c’est évidemment parce qu’ils veulent des résultats. L’administration ukrainienne est jugée trop lourde et trop lente par la France, d’après le Figaro, alors ce fond de soutien est destiné à aller plus vite, pour encore plus faire la guerre.

L’autre sujet de la visite du ministre français était la question de la maintenance. Notamment, les canons Caesar qui s’usent beaucoup.

Certains dégâts deviennent sérieux sur les Caesar.

Il y a déjà un canon hors d’usage, d’autres en maintenance pour les tourelles ou les tubes.

Le ministre ukrainien Oleksiy Reznikov a pour cela demandé à son homologue français davantage de coopération avec les entreprises françaises pour faciliter les réparations directement en Ukraine, sans passer par la Pologne.

La France est donc en guerre, concrètement et indiscutablement en guerre contre la Russie, dans l’indifférence totale de la population française. C’est une véritable catastrophe, qui ne peut avoir pour autre résultat que la troisième guerre mondiale, qui est à la fois à venir, et en même temps a déjà commencé.

D’ailleurs, le même jour, les ministres turc et syrien de la Défense se sont entretenus avec leur homologue russe à Moscou. Il était officiellement question de la Syrie et de la crise concernant les réfugiés. En arrière plan, il y a surtout la constitution nette de blocs, de deux blocs bien définis, amenés à s’affronter. Comme lors des précédentes guerres mondiales.

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Vladimir Poutine et Dmitri Medvedev jouent aux trolls

Les Russes raffolent de ces choses.

L’humour russe a un côté collectif et fantasque, l’objectif est de faire tourner la tête. Il y a un côté « troll » : il ne s’agit pas d’avoir le plus bel esprit, un peu comme le veut l’humour français, mais d’emporter les choses dans une sorte de délire.

Cette approche donne souvent une étrange impression des Russes, mais il s’agit de quelque chose d’affectueux, même si assez bourru dans une tradition paysanne russe historique. Et comme quand les Russes commencent quelque chose, ils ne s’arrêtent plus, on peut être certain que tout tourne de manière assez folklorique !

Vladimir Poutine et Dmitri Medvedev se sont ainsi amusés à, du point de vue français, jouer aux cons. Depuis le début du conflit en Ukraine, la propagande ukrainienne utilise le Seigneur des anneaux – un roman fantastique par ailleurs totalement réactionnaire – pour dénoncer la Russie.

Les soldats russes seraient des « orques » et la Russie le « Mordor ». Bref, la Russie serait monstrueuse et devrait être détruite. Dans Le Seigneur des anneaux, le chef du camp du mal s’appelle Sauron et à un moment il donne neuf anneaux à ses serviteurs.

Et le 28 décembre 2022 à Saint-Pétersbourg, Vladimir Poutine a apporté neuf anneaux, un pour lui et pour chaque représentant des Etats de la « Communauté des Etats Indépendants » née à la chute de l’URSS (Bélarus, Arménie, Azerbaïdjan, Tadjikistan, Kirghizstan, Turkménistan, Ouzbékistan, Kazakhstan).

Sur l’anneau on lit « Bonne année 2023 » avec l’emblème de la Communauté des Etats Indépendants, qui ressemble même vaguement à l’oeil de Sauron dans le film Le Seigneur des anneaux.

C’est typique. Dmitri Medvedev, deux jours auparavant n’avait pas raté l’occasion non plus de « troller ». Il est le vice-président du Conseil de sécurité de Russie et le successeur prévu de Vladimir Poutine, ce qu’aucun média français n’a compris jusque-là.

Voici ce qu’il raconte, mi-sérieux mi-surtout délirant, à la russe. Pour un Français, il faut s’accrocher et tous les journalistes français ont pris ça très au sérieux !

Le soir du Nouvel An, tout le monde s’amuse à faire des pronostics

Beaucoup émettent des hypothèses futuristes, comme si elles rivalisaient pour distinguer les plus folles, voire les plus absurdes.

Voici notre humble contribution.

Que peut-il se passer en 2023 :

1. Le prix du pétrole atteindra 150 dollars le baril et le prix du gaz dépassera 5 000 dollars par 1 000 mètres cubes

2. Le Royaume-Uni rejoindra l’UE

3. L’UE s’effondrera après le retour du Royaume-Uni ; L’euro ne sera plus utilisé comme monnaie de l’UE

4. La Pologne et la Hongrie occuperont les régions occidentales de l’ancienne Ukraine

5. Le Quatrième Reich sera créé, englobant le territoire de l’Allemagne et de ses satellites, c’est-à-dire la Pologne, les États baltes, la Tchéquie, la Slovaquie, la République de Kiev et d’autres parias

6. La guerre éclatera entre la France et le Quatrième Reich. L’Europe sera divisée, la Pologne repartitionnée au passage

7. L’Irlande du Nord se séparera du Royaume-Uni et rejoindra la République d’Irlande

8. La guerre civile éclatera aux États-Unis, en Californie. et le Texas devenant ainsi des États indépendants. Le Texas et le Mexique formeront un État allié. Elon Musk remportera l’élection présidentielle dans un certain nombre d’États qui, après la fin de la nouvelle guerre civile, auront été donnés au parti républicain.

9. Tous les plus grands marchés boursiers et l’activité financière quitteront les États-Unis et l’Europe et se déplaceront vers l’Asie

10. Le système de gestion monétaire de Bretton Woods s’effondrera, entraînant le crash du FMI et de la Banque mondiale. L’euro et le dollar cesseront de circuler en tant que monnaies de réserve mondiales. Les monnaies fiduciaires numériques seront activement utilisées à la place

Bonne saison à vous tous, amis anglo-saxons et leurs porcelets joyeux !

De tous les peuples slaves, les Russes sont ceux dont l’excentricité est la plus réfléchie ; ailleurs elle est plus brut (ou brute) et sentimentale. Et là les deux principales figures de l’État russe se permettent ces délires au milieu d’une tension mondiale, ce qui est plus que représentatif de toute une mentalité.

Et c’est fait de manière volontaire, afin de parler aux Russes. Cela ne peut que fonctionner.

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Le valet Zelensky rend visite à son maître à Washington

« Jusqu’au dernier Ukrainien »… pour les USA.

Le 21 décembre 2022, le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’est rendu pour quelques heures à Washington pour son premier déplacement international depuis le début du conflit militaire avec la Russie. Il a tenu une conférence de presse avec le président américain Joe Biden et s’est adressé au Congrès.

Cela a été un show à l’américaine, avec du sentimentalisme surjoué, des émotions infantilisantes, des discours sur le bien contre le mal, une douzaine de standings ovations dont une de plus d’une minute pour le président ukrainien, femmes en tailleurs bleus et écharpe jaune, boutonnières de couleurs bleu et jaune pour les hommes, etc.

Voici un exemple de l’idéologie mise en avant, ici par le président ukrainien :

« Cette bataille [contre la Russie] va définir le monde dans lequel nos enfants et petits enfants vivront, et ensuite leurs enfants et petits-enfants. Cela définira si ce sera une démocratie des Ukrainiens et pour les Américains, pour tous. »

Cette propagande est d’autant plus intense que la « partie » est commencée et qu’elle n’est pas prête de s’arrêter. Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a annoncé une aide de 1,85 milliards de dollars, avec notamment des batteries de missiles « Patriot ».

Et, surtout, le Congrès américain va voter une aide de… 44,9 milliards de dollars. Par « aide » il faut entendre bien entendu des dons et des prêts, toujours conditionnés à l’achat d’armements américains. L’Ukraine est une colonie américaine, ni plus, ni moins. Volodymyr Zelensky est venu rappeler son allégeance à la superpuissance américaine.

On a même eu droit à un échange de drapeaux entre le président ukrainien Volodymyr Zelensky et la présidente de la chambre des représentants Nancy Pelosi, le drapeau ukrainien étant signé de soldats ukrainiens et le drapeau américain ayant flotté sur le Capitole.

Il est révélateur que le président ukrainien ne soit pas allé à Bruxelles, même en passant. L’Union européenne n’est qu’un outil américain et il n’y a strictement aucun intérêt, même symbolique, à s’y attarder. C’est la superpuissance américaine qui décide et elle seule.

Les puissances intermédiaires, celles du « second monde », doivent s’aligner sur les superpuissances, américaine et chinoise. Tout cela pour se partager le tiers-monde, dont fait partie l’Ukraine.

Lorsque le président américain Joe Biden dit « Nous serons à vos côtés aussi longtemps que nécessaire », c’est comme la corde soutient le pendu, surtout alors que le même jour la Russie a décidé de faire passer son armée à 1,5 million de soldats et de renforcer le soutien économico-productif à celle-ci.

C’est la condamnation à mort d’une Ukraine qui a de toutes façons déjà décidé de se suicider. Le régime ukrainien est un jouet fanatique visant à un seul but : la destruction de la Russie. Un pays entier a été transformé en outil pour une guerre américaine par procuration.

Et cela fait parfaitement le jeu de la Russie qui nie l’existence historique de l’Ukraine. Si c’est ça l’Ukraine, seule la superpuissance américaine la veut. Une Ukraine fictive, asservie économiquement, sous contrôle militaire américain, belliciste, nationaliste, entièrement façonnée par l’idéologie « banderiste », propagandiste pour l’expansion occidentale et heureuse de faire du peuple de la chair à canon…

Le ministère ukrainien de la Défense dans un exemple de propagande : c’est ainsi que naîtraient les enfants nés à Kiev afin de les « protéger du Mal qui vient de l’Est ».

Le 21 décembre 2022 a été pour l’Ukraine un jour au moins aussi funeste que le 24 février 2022. L’intervention russe représente une guerre fratricide, mais là on passe de la guerre entre frères à une guerre américano-russe. L’Ukraine ne s’en remettra pas à moins de se ressaisir historiquement de manière magistrale, ce qui n’est pas à l’ordre du jour.

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Lutte Ouvrière et sa position « ni – ni » sur l’Ukraine

Lutte Ouvrière considère qu’il faut opposer tout à tout, sans rien faire.

Comment stopper la guerre en Ukraine ? En combattant l’affrontement entre les superpuissances américaine et chinoise, qui est le véritable plan historique, et en faisant en France de l’OTAN l’ennemi numéro 1.

Sur le papier, Lutte Ouvrière dit la même chose pour qui ne connaît pas les magouilles du trotskisme. Car, de manière typique, on a la forme, mais pas le fond. Le trotskisme aspire les énergies pour les anéantir.

Voici ce que dit Lutte Ouvrière sur le conflit militaire en Ukraine à son congrès de décembre 2022 (dont le contenu d’ensemble n’a pas encore été rendu public ; on notera que pareillement « Révolution permanente » a tenu son congrès de fondation d’une organisation révolutionnaire les 17-18 décembre, mais que rien n’a encore été dit à ce sujet).

« La guerre en Ukraine opposant les puissances impérialistes de l’OTAN à la Russie avec la peau du peuple ukrainien, mais aussi celle du peuple russe, menace le monde entier d’une déflagration généralisée.

Quels que puissent être la concrétisation future de cette menace et le cheminement qui y mène et quels seront les camps en présence, ce sera une guerre de la bourgeoisie impérialiste contre les peuples embrigadés comme chair à canon.

Pour éviter la guerre, les peuples ne peuvent pas compter sur la bourgeoisie impérialiste, ses hommes politiques, ses états-majors qui, au contraire, préparent méthodiquement l’embrasement général par l’accumulation d’armes et par la mise au pas des populations. Les travailleurs devront s’opposer à la guerre avec leurs moyens et leurs armes de classe, avec comme perspective la transformation de la guerre en guerre civile contre la bourgeoisie.

Les travailleurs conscients doivent refuser le mécanisme guerrier qui se met en place. Comme ils doivent refuser toute forme d’union sacrée derrière leur bourgeoisie et l’État qui défend les intérêts de cette dernière. Ils doivent se méfier de toute la propagande mensongère de la classe dominante, à commencer par la défense de la patrie, alors que derrière ces mots, il n’y a que les intérêts de la classe capitaliste et des plus riches.

Pour ce qui est de la guerre déjà présente en Europe, les travailleurs n’ont à prendre parti ni pour la Russie de Poutine, ni pour l’Ukraine de Zelensky sous la protection des puissances impérialistes.

Ils doivent rejeter tous les clans politiques de la bourgeoisie impérialiste, ceux qui tiennent ouvertement un langage guerrier, comme ceux qui prétendent œuvrer pour la paix par des négociations. L’intérêt des travailleurs est de reprendre à leur compte, aussi bien ici, en France, qu’en Russie, en Ukraine, et partout où les masses sont angoissées par les préparatifs de la guerre généralisée, le slogan du révolutionnaire allemand Karl Liebknecht : « L’ennemi principal est dans notre propre pays ».

Seul le renversement du pouvoir de la bourgeoisie et de la domination de l’impérialisme sur le monde peut écarter la menace de la guerre mondiale, assurer des relations fraternelles entre les peuples et créer les conditions de leur collaboration pour le bien commun de l’humanité. »

C’est une escroquerie complète. D’un côté, on a la forme : oui il faut rejeter les grandes puissances (même si la Russie n’est pas ici vue comme impérialiste), oui l’ennemi est dans son propre pays.

Mais sur le fond, ça dit que… On verra demain, car la France n’est pas en guerre, donc la question ne se pose pas, et lorsque cela ce posera, ce sera une question mondiale.

Il n’y a donc… rien à faire. On a juste l’apparence d’un discours anti-guerre, mais ce sont des mots, et que des mots. Qui servent à donner le change, et qui permettent de faire en sorte d’agir comme d’habitude sinon, une fois cette « bonne conscience » acquise.

Quelle tromperie !

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La Conférence bilatérale pour la résilience et la reconstruction de l’Ukraine

Elle s’est tenue à Paris le 13 décembre 2022.

L’Ukraine est devenue un satellite de la superpuissance américaine ; en pratique c’est une colonie. Les nationalistes ukrainiens, qui vantaient la nation ukrainienne, n’ont été dans la pratique que le vecteur de la perte de l’indépendance nationale. La Conférence bilatérale pour la résilience et la reconstruction de l’Ukraine à Paris le 13 décembre 2022 entérine ce fait.

Mais de la même manière, les faits se sont précipités et la France est également un satellite américain. La Conférence bilatérale le montre, puisque la France se voit laisser des miettes en Ukraine… à condition de soutenir entièrement l’effort de guerre au service de la superpuissance américaine.

Cette Conférence a en effet comme organisateur Bruno Le Maire, le ministre français de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique. Ont été présents pas moins de 700 représentants d’entreprises françaises.

L’objectif : faire pénétrer le capital français dans les domaines de la santé, des infrastructures, des systèmes énergétiques, du secteur agricole et agroalimentaire, des technologies et du numérique.

Le principe : l’Ukraine est en ruine, c’est une cible facile qui n’aura pas le choix que de céder entièrement au capital des pays se plaçant sous le parapluie américain.

Mais pour cela il faut raquer. La France doit s’impliquer entièrement dans le soutien au régime ukrainien. Le ticket d’entrée a donc consisté déjà en 200 millions d’euros de « liquidités d’urgence » à l’opérateur national énergétique ukrainien Naftogaz et la société nationale des chemins de fer ukrainiens…

En un prêt de 300 millions d’euros à UkrEnergo qui gère les réseaux électriques ukrainiens… En un prêt de 37,6 millions d’euros pour la fourniture de 20 000 tonnes de rail produits en France par la société Saarstahl pour la réparation de plus de 150km de voies ferrées…

En la fourniture par la France de 25 ponts en kit et de 20 millions d’euros de semences par trois sociétés françaises exportatrices (MAS Seeds, Lideas Seeds, RAGT)…

La Commission européenne va également financer l’achat de 30 millions d’ampoules LED, alors que l’ensemble des pays occidentaux présents à la conférence ont promis de fournir au régime ukrainien 415 millions d’euros qui seront alloués au secteur de l’énergie, 25 millions pour l’eau, 38 millions pour l’alimentation, 17 millions pour la santé, 22 millions pour les transports, avec 493 millions d’euros encore à dispatcher.

Et le régime ukrainien en a profité, bien entendu, pour demander encore plus d’armes, notamment des tanks, en sachant que désormais il n’existe que comme chair à canon. C’est parce qu’il est la principale marionnette de tout cela que le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été choisi comme personnalité de l’année par le magazine américain Time.

Mais l’Ukraine ne peut déjà plus s’en sortir. C’est une nation meurtrie, assassinée en premier lieu par son régime en faisant un jouet de la superpuissance américaine. Les destructions sont immenses ; la femme du président ukrainien, Olena Zelenska, a ainsi affirmé à l’occasion de la conférence la chose suivante :

« Mais comment ressentir tout ce que cette guerre fait à notre pays et notre population ? Comment ressentir ce que signifient plus de 4000 missiles qui ont touché les villes ukrainiennes ? Qu’est-ce que 50 000 missiles lancés en une seule journée contre notre pays ? Que sont 2719 établissements éducatifs touchés ou détruits ? Comment ressentir plus de 1 100 établissements médicaux détruits ou touchés ? Pouvez-vous imaginer la moitié de la France privée d’électricité ? »

Dans un pays à la stabilité déjà extrêmement faible avant la guerre, un tel panorama est catastrophique. Un retour en arrière est impossible.

Et le grand paradoxe historique de tout cela, pour mettre une perspective historique populaire en avant, c’est que si l’armée ukrainienne avait immédiatement perdu la guerre, l’armée russe aurait été mise en déroute par le peuple ukrainien.

Le régime ukrainien mis de côté, rien ne freinait plus la mobilisation populaire ukrainienne, et la victoire militaire russe dans le pays aurait précipité une remise en cause patriotique ukrainienne, que les masses russes auraient elles-mêmes soutenues tellement elles sont proches de l’Ukraine!

Mais tel n’a pas été le scénario et désormais du point de vue russe, l’Ukraine a commis la grande trahison d’avoir choisi l’Occident, la superpuissance américaine. La mise hors de service du réseau électrique à Odessa il y a quelques jours montre qu’il n’y aura pas de pardon et que toute la « Nouvelle Russie » serait conquise par la Russie coûte que coûte.

Pour l’instant, on va en plein dans la direction d’un découpage de l’Ukraine en trois zones, comme le voit l’article du 26 juin 2022 sur le découpage futur de l’Ukraine.

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Ukraine en mode pro OTAN: l’appel CGT – FSU – LFI – NPA – EELV

On est dans une convergence très claire.

Lors de la Conférence bilatérale pour la résilience et la reconstruction de l’Ukraine à Paris le 13 décembre 2022, le président Emmanuel Macron a parlé du « plan de paix en dix points » du président ukrainien Volodymyr Zelensky, qu’il a présenté comme « une excellente base sur laquelle nous allons bâtir ensemble ».

Ces dix points sont principalement : « La Russie doit retirer toutes ses troupes et formations armées du territoire de l’Ukraine », « La Russie doit réaffirmer l’intégrité territoriale de l’Ukraine dans le cadre des résolutions pertinentes de l’Assemblée générale des Nations unies et des documents internationaux contraignants applicables », « l’établissement du Tribunal spécial concernant le crime d’agression de la Russie contre l’Ukraine et la création d’un mécanisme international pour compenser tous les dommages causés par cette guerre ».

Il y aussi : « Des restrictions de prix sur les ressources énergétiques russes devraient être introduites », « des milliers de nos concitoyens — militaires et civils — sont en captivité chez les Russes [et doivent être libérés] », « La Russie doit immédiatement retirer tous ses combattants du territoire de la centrale nucléaire de Zaporizhzhia ».

Ainsi que : « l’Ukraine peut exporter 45 millions de tonnes de nourriture cette année »,  » 200 000 hectares de nos terres sont contaminés par des mines et des obus non explosés [et il faut s’en occuper] », « la Russie a pu déclencher cette guerre précisément parce que l’Ukraine est restée dans la zone grise — entre le monde euro-atlantique et l’impérialisme russe [et l’Ukraine doit être dans le camp occidental] », « un document confirmant la fin de la guerre devra être signé par les partie ».

Ce qu’on lit là, et qu’Emmanuel Macron salue, est repris mot à mot par tout une partie de la « Gauche » française ! C’est tout à fait révélateur de la nature sociale-chauvine de ces gens ne font que défendre leur propre capitalisme, leur propre impérialisme, en mendiant simplement une dimension « sociale ».

Une paix juste et durable pour l’Ukraine

Une crise humanitaire sans précédent menace la population d’Ukraine cet hiver. La situation de conflit qui prévalait dans l’est de l’Ukraine depuis 2014 est devenue une guerre totale, « de haute intensité » depuis l’invasion du territoire ukrainien par les troupes de Poutine, le 24 février 2022.

Cette « opération spéciale » avait comme but explicite de renverser le gouvernement ukrainien et de détruire la République d’Ukraine comme entité indépendante. L’échec de ce premier objectif a conduit le gouvernement de la Fédération de Russie à en modifier les objectifs et à prolonger une brutale guerre de conquête avec la proclamation de l’annexion d’une grande partie du territoire ukrainien.

Les victimes se comptent en dizaines de milliers, les personnes déplacées en millions, les dommages en dizaines de milliards d’euros. Les forces d’invasion commettent des crimes de guerre, et, par leur caractère systématique, des crimes contre l’humanité – comme la destruction des infrastructures vitales, les déplacements forcés et la déportation de populations – y compris des enfants. Sans oublier les viols massifs.

En Russie, des gens sont enrôlés de gré ou de force pour faire une guerre, à laquelle, de diverses manières, ils sont des centaines de milliers à vouloir à raison se soustraire ou à courageusement s’opposer frontalement.

Toute guerre se termine un jour, toute négociation qui permettrait d’y mettre un terme sera bienvenue. Mais une paix juste et durable ne s’établira pas sans conditions, elle ne peut être envisagée que sur la base du respect de certains principes élémentaires :

• Le retrait de toutes les troupes d’invasion de tout le territoire de l’Ukraine dans ses frontières internationalement reconnues ;

• Le retour, dans des conditions de sûreté garantie, de tous·tes les réfugié·es et des personnes déplacées ;

• Le respect du droit international, tant en ce qui concerne le droit de la guerre (libération des prisonnier·ères de guerre) que le droit humanitaire et les principes de la charte des Nations unies et des autres documents internationaux (dont la Convention européenne des droits humains et les principes fondateurs de l’Organisation de la sécurité et de la coopération en Europe).

D’autres questions, telles que celles des réparations des dommages de guerre, des poursuites pénales éventuelles devant les juridictions nationales et internationales compétentes, ainsi que les garanties de sûreté, de liberté d’expression des populations et d’exercice de leurs droits individuels et collectifs, pourront être précisées une fois les principes ci-dessus affirmés et aussi vite que possible mis en pratique.

L’appui à ces objectifs des opinions dans le monde entier sera un élément essentiel pour une paix juste et durable pour les peuples d’Ukraine et de Russie.

Liste des premiers signataires :

Simon DUTEIL, co-porte-parole de l’Union syndicale Solidaires
Murielle GUILBERT, co-porte-parole de l’Union syndicale Solidaires
Philippe MARTINEZ, secrétaire général de la CGT
Benoît TESTE, secrétaire général de la FSU

François ALFONSI, eurodéputé Verts/ALE
Rodrigo ARENAS, député LFI de Paris
Clémentine AUTAIN, députée LFI de Seine-Saint-Denis
Esther BENBASSA, sénatrice écologiste de Paris
Laurence BOFFET, vice-présidente Ensemble Lyon Métropole
Leïla CHAIBI, eurodéputée LFI
Paul-André COLOMBANI, député LIOT de Haute-Corse
Hendrik DAVI, député LFI des Bouches-du-Rhône
Alma DUFOUR, députée LFI de Seine-Maritime
Benjamin JOYEUX, conseiller régional EELV Auvergne-Rhône-Alpes
Hubert JULIEN-LAFFÉRIÈRE, député EELV du Rhône
Andy KERBRAT, député LFI de Loire-Atlantique
Marianne MAXIMI, députée LFI du Puy-de-Dôme
Paul MOLAC, député LIOT du Morbihan
Sandrine ROUSSEAU, député EELV de Paris
Michel SALA, député LFI du Gard

Branislava KATIC, secrétaire générale de l’Union des artistes ukrainiens
Jean-Pierre PASTERNAK, Union des Ukrainiens de France

Olivier BESANCENOT, ancien candidat à l’élection présidentielle
Eva JOLY, ancienne candidate à l’élection présidentielle
Noël MAMÈRE, ancien candidat à l’élection présidentielle
Philippe POUTOU, ancien candidat à l’élection présidentielle

Vincent DREZET, porte-parole d’Attac France
Merlin GAUTHIER, co-animateur de PEPS
Myriam MARTIN, porte-parole de la Gauche écosocialiste
Margot MEDKOUR, porte-parole de Nantes en Commun
Jean-François PELLISSIER, porte-parole d’Ensemble !
Christine POUPIN, porte-parole du NPA

Étienne BALIBAR, philosophe
Sergio CORONADO, ancien député EELV
Gilles LEMAIRE, ancien secrétaire EELV
Twefik ALLAL, militant associatif algérien
Albert HERSZKOWICZ, médecin, Mémorial 98
Jacques SIMON, fondateur de Kinoglaz (cinéma soviétique et russe)
Philippe CORCUFF, politologue
Philippe MARLIÈRE, politologue
Catherine SAMARY, économiste

Fred ALFI, musicien
Daman, musicien
Dubamix, musicien
Footprint System, musiciens
Jacques KIRSNER, scénariste, producteur
Dominique LABOURIER, comédienne

Jean MALIFAUD, mathématicien
Marnix DRESSEN-VAGNE, sociologue
Alexis CUKIER, philosophe
Didier EPSZTAJN, auteur
Pierre COURS-SALIES, sociologue
Pierre KHALFA, économiste
François GÈZE, éditeur
Pierre SALAMA, économiste
Ben CRAMER, rédacteur
Francis SITEL, éditeur
Jean-Paul BRUCKERT, historien
Gustave MASSIAH, économiste
Jean DHOMBRES, historien des sciences
Stefan BEKIER, interprète de conférence
Bernard DREANO, militant de la solidarité internationale
Bernard RANDE, mathématicien
Gilles GODEFROY, directeur de recherche émérite
Violaine AUBERT, CPGE lycée Henri-IV
Nara CLADERA, professeure des écoles, SUD Éducation
Fabienne MESSICA, sociologue
Georges MENAHEM, sociologue, économiste
Gilles MANCERON, historien
Vincent PRESUMEY, professeur
Claire BORNAIS, syndicaliste enseignante , FSU
Idriss MAZARI, mathématicien
Anne MARCHAND, sociologue
Benjamin SCHRAEN, mathématicien
Michelle GUERCI, journaliste, militante féministe antiraciste
Patrick SILBERSTEIN, médecin, éditeur
Bruno SLAMA, chef d’entreprise
Julien TROCCAZ, SUD-Rail
Christian GOURDET, ouvrier du Livre retraité
Christian MAHIEUX, cheminot retraité, éditeur
Pierre ROUSSET, Europe solidaire sans frontières
Monique DENTAL, réseau féministe Ruptures
Abraham BEHAR, président de l’Association des médecins français pour la prévention de la guerre nucléaire
Daniel GUERRIER, éditeur
Jan MALEWSKI, éditeur
Bernard PINAUD, ancien délégué CCFD-Terre solidaire
Patrick FARBIAZ, militant écologiste
Pierre BERNARD, mathématicien
Huayra LLANQUE, militante associative ATTAC
Patrick LE TREHONDAT, auteur, éditeur
Mariana SANCHEZ, journaliste, éditrice
Robi MORDER, juriste, chercheur associé
Antoine RABADAN, militant anticapitaliste et internationaliste
Christian VARIN, militant anticapitaliste et internationaliste
Henri MERME, militant autogestionnaire et internationaliste
Roland MÉRIEUX, militant autogestionnaire et internationaliste
Jean-François FONTANA, enseignant retraité, syndicaliste
Michel LANSON, militant internationaliste
Olivier AUBERT, consultant en prospective,
Béatrice WHITAKER, militante internationaliste
Jean-Paul ALLOUCHE, directeur de recherche émérite
Michel BROUE, mathématicien
Faouzia CHARFI, physicienne, ancienne secrétaire d’État (Tunisie, 2011)
Kevin VACHER , Nos Vies Nos Voies , Mouvement citoyen marseillais

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Le régime ukrainien veut qu’on interdise Tchaïkovski

Comme d’ailleurs toute la musique russe.

Le régime ukrainien est aux mains de fanatiques pour qui l’Ukraine n’aurait jamais rien eu à voir avec la Russie. Ce qui ne tient pas du tout debout.

D’un part, parce que l’Ukraine paysanne orthodoxe était martyrisée par la Pologne catholique et les Tatars musulmans, avant de se tourner vers la Russie. Ensuite, parce que c’est l’URSS qui a permis la génération d’une presse et de livres en langue ukrainienne, d’une éducation ukrainienne, d’une culture nationale ukrainienne reconnue comme principale.

C’est tellement vrai que les bâtiments principaux de l’Etat ukrainien relèvent de l’architecture « stalinienne » d’esprit national ukrainien le plus classique. Tant le bâtiment présidentiel que le parlement et le siège du ministère des Affaires étrangères (anciennement du Parti Communiste d’Ukraine) datent de l’époque de Staline et relèvent du style national local, une démarche obligatoire dans le réalisme socialiste.

En raison de ce rapport historique à la Russie (et à l’URSS), le nationalisme ukrainien a une obsession, celle de détruire la Russie, celle de prétendre que la Russie n’a jamais existé, que l’Ukraine a été colonisée et n’a jamais eu rien à voir avec elle. Le régime ukrainien dénonce ainsi régulièrement que de la musique classique russe soit jouée dans les pays occidentaux.

C’est vrai depuis le début de la guerre, et même avant, puisqu’en Ukraine tout ce qui est russe est interdit à la base, au point que Ihor (ou Igor) Terekhov, le maire de Kharkiv, une ville russophone, a eu une amende fin novembre 2022 pour avoir parlé russe dans les médias et sur les réseaux sociaux.

Mais le régime ukrainien étant dans sa phase de pré-effondrement, il est d’autant plus agressif. La Scala de Milan avait décidé il y a trois ans de commencer sa saison 2022 le 7 décembre avec l’opéra Boris Godounov du compositeur russe Modeste Moussorgski. C’est un grand classique.

Le consul ukrainien de Milan Andrii Kartysh a exigé que ce soit annulé, ce que le surintendant Dominique Meyer a heureusement refusé. Ce Français, qui a auparavant géré l’opéra de Vienne et est donc une des plus grandes sommités de la culture mondiale, a affirmé avec justesse que :

« Je suis contre attaquer la culture russe parce qu’elle est russe, et les artistes russes parce qu’ils sont russes. »

C’est démocratique, et très courageux. L’opéra de Londres a par exemple supprimé le ballet de Bolchoï de sa programmation, la Philarmonie de Paris a supprimé l’orchestre du théâtre Marinski de Saint-Pétersbourg, l’opéra de Cardiff (au Pays de Galles) a déprogrammé le compositeur russe Tchaïkovski.

Et justement, le ministre ukrainien de la culture Oleksandr Tkachenko a fait une tribune le 7 décembre 2022, bien entendu dans la presse britannique si fanatiquement anti-Russie, exigeant de bannir Tchaïkovski le temps de la guerre, et pas seulement Tchaïkovski : toute la culture russe. De toutes façons, on pourrait la remplacer par la culture ukrainienne et bien mieux.

Voici un exemple de ce fanatisme hypocrite en ce qui concerne la durée de cet effacement, comme on le devine très bien :

« Le boycott de la culture russe est une étape importante.

Nous ne parlons pas d’annuler Tchaïkovski, mais plutôt de suspendre les représentations de ses œuvres jusqu’à ce que la Russie cesse son invasion sanglante.

Les lieux culturels ukrainiens l’ont déjà fait avec lui et d’autres compositeurs russes.

Nous appelons nos alliés à faire de même. Déjà, de nombreux théâtres et lieux culturels qui refusaient auparavant de jouer de la musique russe ou de coopérer avec des artistes russes qui soutiennent la guerre ont depuis renouvelé leurs liens.

Et la culture ukrainienne a tant à offrir. Nos compositeurs ont produit des chefs-d’œuvre, et nos écrivains ne devraient pas être moins estimés que leurs homologues russes. La littérature ukrainienne a des racines profondes et continue de se développer activement. Nos beaux-arts et nos arts décoratifs partagent leurs origines avec la riche histoire culturelle de l’Europe. »

Toute culture nationale mérite démocratiquement le respect, mais oser dire que la culture ukrainienne a le degré de développement, l’ampleur de la culture russe… c’est de la folie pure. La Russie fait partie d’un cercle très restreint de nations ayant développé à très haut niveau tant les différents arts que les différents secteurs de la science.

On a ici affaire au fanatisme ukrainien, qui précipite l’Ukraine dans l’abîme. 15 millions d’Ukrainiens ont quitté le pays, il en reste 29 millions vivant une situation terrible avec les infrastructures énergétiques détruites… Il n’y a pas de chiffres officiels des soldats tués, mais la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a déclaré mercredi 30 novembre que 100 000 militaires ukrainiens avaient été tués, avant que ce passage mis en ligne soit très rapidement censuré de son discours appelant à créer un « tribunal spécial pour juger les crimes » de la Russie.

La nation ukrainienne est en train d’agoniser, assassinée par un régime nationaliste la manipulant pour en faire une machine de guerre anti-Russie, et ainsi une marionnette de la superpuissance américaine. Les impérialistes russes se frottent les mains d’une telle folie qui ne peut que les aider dans leurs desseins.

Seule une Ukraine démocratique et populaire aurait pu faire face, en parvenant à mobiliser tout le monde dans le pays et en obtenant l’appui des masses démocratiques mondiales !

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Vladimir Poutine en mercedes sur le pont de Crimée parce que voilà

C’est le style russe.

Le 8 octobre 2022, jour de l’anniversaire du président russe Vladimir Poutine par ailleurs, l’Ukraine frappait le pont de Crimée. L’article relatant cela ici soulignait d’ailleurs que cela impliquait désormais la guerre totale du côté russe et ça a bien été le cas. Encore hier 70 missiles ont été lancés contre les infrastructures énergétiques ukrainiennes.

Le 5 décembre 2022, Vladimir Poutine est allé voir à quoi ressemblent les travaux. Et son style a été celui typiquement débonnaire russe. En mode : ben voilà, il faut bien aller voir. Dans la vidéo mise en ligne par le Kremlin, on le voit conduire une mercedes, s’arrêter, discuter habillé normalement au milieu de gens habillés normalement, la capuche même sur la tête.

Pour un Français, c’est inconcevable, car il y a une exigence de cadre, tout comme un Allemand eut insisté sur l’aspect technique de la reconstruction du point, un Anglais sur la dimension flegmatique face à la situation, etc.

Mais les Russes sont des Russes et donc il n’y a rien eu de tout ça. Vous allez voir un dimanche un cousin pour savoir comment il va, Vladimir Poutine va voir sur le pont de Crimée comment ça se passe.

Naturellement, c’es aussi une anti-narration à l’américaine.

Sur la photo suivante, le type avec le bonnet qui montre du doigt, c’est Marat Khousnoulline, le vice-président du gouvernement russe!

A côté on a encore Nikita Khrapov, un ingénieur en chef des ponts et chaussées, et Yevgeny Chibyshev, le responsable de la Nizhneangarsktransstroy qui s’occupe des travaux.

Cet aperçu sur le stye russe permet de comprendre deux choses également.

Il faut déjà savoir que le 29 novembre 2022, Tamila Tasheva, la représente ukrainienne pour la Crimée, a redit que tous les Russes qui n’étaient pas passés par la douane ukrainienne seraient expulsés de la Crimée reconquise.

C’est là un exemple de la folie furieuse du régime ukrainien. Déjà, parce que la Crimée n’est historiquement pas ukrainienne, ensuite parce que cela met de l’huile sur le feu en Russie, pour qui la Crimée est une terre historique pour laquelle il faut être prêt à tout sacrifier. Il y a unanimité russe à ce sujet.

La visite de Vladimir Poutine reflète le fait qu’aucun compromis historique n’est possible entre la Russie et le régime ukrainien.

Ensuite, cela permet de comprendre pourquoi le régime russe s’est lancé dans la guerre. Il a senti que la crise allait arriver dans le monde et que tout allait mal tourner. Or, la Russie était mal parée pour tenir.

Aidé de la mentalité russe du « bon ben voilà », le régime russe a donc précipité les choses. En se doutant que les gens feraient comme il faut faire si on leur demande, parce que voilà.

On notera que les Ukrainiens subissant la guerre ont la même attitude, qui est un trait slave plus qu’autre chose, même si bien entendu avec des nuances, les Serbes n’étant pas des Ukrainiens qui ne sont eux-mêmes pas des Russes ni des Tchèques ou des Polonais, etc.

Cela étant, le régime russe accepte le style slave, alors que le régime ukrainien a adopté la narration américaine. Et là, c’est aussi une cause de dégoût profond vis-à-vis de l’Ukraine du côté de beaucoup de Slaves, parce que si une guerre entre peuples frères peut être « fatale », le fait de nier les liens historiques et de se prétendre occidental relève de la trahison.

Le style débonnaire de Vladimir Poutine sur le pont de Crimée révèle bien des facettes de la question de la guerre en Ukraine !